Les juifs, des zéros olympiques

Inutile de tourner autour du pot d’harissa mais les juifs sont nuls en sport. A les voir courir dans un stade, on a comme l’impression que ce sont leurs jambes qui ont été
circoncises. Conséquence naturelle, le nombre de sportifs juifs émérites, à même de figurer dans l’album d’or des plus grands sportifs nés une kippa à la tête, se comptent sur les doigts d’un chandelier à sept branches.

Tout bien considéré, le plus grand effort physique que le juif consent à accomplir consiste à porter la Torah le jour de la bar mitzva de son fils. Et encore. Bien souvent, lors de cet exercice toujours délicat à effectuer, sous le poids redoutable des centaines de rouleaux de textes sacrés, il se met à vaciller, à tanguer, à valdinguer avant de se prendre les pieds dans son talith et de s’effondrer de tout son long sur la première paracha venue, sous le regard furieux et attristé du rabbin.

Evidemment la coupable toute désignée à ce genre de dysfonctionnement biblique est à rechercher du côté de la mère juive. Qui d’autre ? En effet, sitôt qu’un enfant ayant eu le
malheur d’être né sous une bonne étoile de David, émerveillé par les exploits répétés de son sportif préféré, émettrait le souhait, de devenir, par exemple, lorsqu’il sera grand, footballeur, la réaction de la mère juive ne se fait guère attendre.

Elle adopte un peu près la même attitude que si sa progéniture songeait à se fiancer avec la fille adoptive de l’abbé Pierre, à se convertir au tantrisme ou à s’exiler au Qatar.
A savoir l’arme de destruction massive, celle qui ne sert que dans les situations d’urgence absolue, j’ai nommé la culpabilité.

De fait, le sport n’a jamais compté dans les familles juives.

On ne voit jamais dans les photos d’archives relatant la vie dans les shtetls des bandes de garçons défroqués courir comme des dératés autour d’un ballon. Généralement, dans toute
famille juive qui se respecte, on considère les activités sportives comme au mieux inutiles, au pire nuisibles. Voire dangeureuses.

Chacun sait que les piscines municipales sont aussi infestées de microbes que les eaux de la mer morte, notamment côté jordanien, que les terrains de football sont aussi bien entretenus que les balcons des maisons délabrées de Tel-Aviv, et que les gymnases sont remplis d’appareils aux formes bizarroïdes qui ne sont pas sans rappeler la chambre des tortures qu’affectionaient les zélés zélotes du Troisième Reich en manque de sensations fortes.

C’est ainsi qu’on n’hésitera pas à excuser son petit dernier d’avoir manqué le cours d’éducation physique, en écrivant une lettre circonstanciée au proviseur de l’établissement
où son chérubin étudie, pour lui expliquer que, vu la santé extrêmement précaire de Simon, ses problèmes respiratoires, son asthme chronique, son rhume du cerveau, sa tendinite du menton, ses problèmes d’articulation à l’auriculaire gauche, la myopie de ses oreilles, ses pieds plats, son nez crochu, il serait préférable, à tout point de vue, qu’il soit dispensé à tout jamais des séances de gymnastique qui, soit dit en passant, représentent une perte de temps non négligeable. Ci-joint, veuillez trouver une attestation du docteur Benhamou du consistoire central.

C’est pourquoi les juif ne raméneront aucune médaille des J.O.

Pour faire le paon casher, il faudra attendre la remise des Prix Nobels…

 

( Extrait d’un texte paru sous le titre Nul, en sport, tu seras, écrit par votre serviteur et publié dans l’abécédaire incomplet de l’humour juif aux éditions folies d’encre )

 

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Epson m’a tuer

D’habitude je ne me sers jamais de mon imprimante. A quoi bon ? La taille de mon écran est assez conséquente pour que je puisse relire mes crachats de chroniques et autres postillons littéraires afin de traquer en toute quiétude la kyrielle de fautes de frappes, fautes d’orthographe, fautes de syntaxe, fautes de grammaire qui pullulent dans l’enchevêtrement de ces lignes saturées d’erreurs.

Sauf que hier pas moyen d’y échapper. Je devais me confronter avec la version papier de mon fichu manuscrit. Un face à face incontournable exigeant le recours impérieux à l’imprimante qui sommeillait depuis des siècles dans le vestibule crasseux de mon armoire à pharmacie.

Après lui avoir infligé une bonne paire de baffes, elle s’est mise en branle, à scintillé de mille feux, m’a demandé c’est pour quoi, tu veux envoyer un fax, tu veux que je te scanne
le cerveau, tu veux que je photocopie ta raie culière, na rien de tout ça mamie veux juste que t’imprimes.

J’ai mis la rame de papier dans son arrière-train, j’ai effectué quelques réglages de mise à niveau, j’ai sélectionné imprimer en encre noir, mode silencieux, j’ai appuyé sur démarrer, elle s’est mise à gronder, la terre a tremblé, je me suis agrippé au bureau, elle a commencé à siffler, à s’ébrouer, on aurait dit une carcasse de vache s’éveillant après sa sieste, tout juste si elle ne soufflait pas des naseaux.

Finalement elle a commencé à crachoter ses feuillets.

C’est bien ma cocotte, continues, tu tiens le bon bout.

Au bout d’une demi-heure alors que j’étais plongé dans une partie de solitaire tout en matant une compilation de quintuple pénétration anale d’une actrice finlandaise entreprise par un harem d’ouvriers texans, elle s’est invitée dans ma réflexion, et m’a dit, attention, je commence à fatiguer, va falloir songer à me donner de quoi manger sinon je suis bonne pour une crise d’hypoglycémie, j’ai mon niveau d’encre jaune qui commence à faiblir.

Mais qu’est-ce que tu me chantes là,  je t’ai demandé d’éjaculer en noir pas en jaune. Je sais mais on m’a programmé ainsi. Quand je travaille, j’ai tous les niveaux d’encre qui baissent. C’est dans mes gènes. Pas de ma faute.

J’ai laissé dire.

J’ai pensé que c’était juste un coup de chauffe, qu’elle déraillait, qu’elle était juste un peu rouillée.

Je me suis replongé dans ma partie de solitaire.

J’étais sur le point de remporter la mise quand soudain sans prévenir elle m’a dit, ça y est la bête se meurt, mon magenta m’a lâché. Ma route s’arrête là. Magenta ? Mais qui t’as dit
de te servir du magenta ? Personne. Continues en noir alors. Peux pas. Pourquoi pas ? Pour qu’une imprimante flamboie, le noir a besoin du magenta afin que rejaillisse le feu de l’ancien volcan qu’on croyait trop vieux.

J’ai filé chez le revendeur du coin de l’avenue. Ça m’a couté près de 70 euros. J’ai demandé au vendeur si c’était normal. Oui il a répondu. C’est comme cela que cela se passe chez Epson. Même si vous n’utilisez pas leurs cartouches couleurs leurs niveaux baissent automatiquement. Hein ? Vous vous foutez de moi ? Même pas mon brave. Mais c’est du vol caractérisé ? Tout à fait. Et personne ne plaint ? Si. Et alors ? Rien. C’est la loi du marché. Si ça vous chante vous pouvez toujours acheter une machine à écrire.

C’est ainsi que j’ai découvert le pot aux roses qui peut se résumer ainsi : une imprimante Epson même si tu ne l’utilises que dans sa version noire et blanche, même si tu n’imprimes jamais un document en couleur, elle est conçue de telle façon qu’au bout d’un moment tu es forcé de changer des cartouches d’encre qui n’ont jamais été utilisés.

J’appelle cela du Génie.

 

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La minute de trop du CIO

Le CIO a tranché : afin de ne pas gâcher la grande partouze de la cérémonie des J.O de Londres, il ne sera observé aucune minute de silence en mémoire des athlètes israéliens assassinés il y a quarante ans aux J.O de Munich.

Il est vrai que ce serait vraiment une minute de gâchée. Une minute de trop. Après tout ils n’étaient que des peccadilles d’athlètes israéliens pris en otage par Septembre noir, une organisation palestinienne des plus pacifiques, avant d’être sommairement massacrés.

Des athlètes israéliens. Autrement dit des athlètes pas tout à fait comme les autres. Pas totalement innocents non plus. Limite coupables. D’ailleurs, la sagesse populaire qui jamais ne se trompe, ne dit-elle pas qui sème le vent récolte la tempête. On n’allait tout même pas sacrifier une minute entière pour honorer la mémoire de sportifs qui d’une manière ou d’une autre avaient du sang sur les mains. Qu’on se le dise, le C.I.O, ce n’est pas une association caritative tenue par une horde de bonnes sœurs au cœur d’artichaut.

Le C.I.O ce n’est pas l’U.E.F.A, cette bande de pleureuses affectées qui a accepté que l’on respecte, pendant un match de l’Euro, une minute de silence pour cet esprit brillant et pacifiste qui n’a cessé d’œuvrer sans relâche au rapprochement entre les peuples, j’ai nommé Monsieur Thierry Rolland, l’Abbé Pierre du journalisme sportif.

Afin de démontrer qu’ils avaient quand même du cœur, les éminents membres du CI.O, augustes personnages à la morale irréprochable, ont consenti, du bout des dents, à dépêcher Monseigneur Jacques Rogge, leur grand manitou aussi charismatique qu’incorruptible, au village olympique afin qu’il se fende d’un furtif hommage aux onze prétendus martyrs de l’Olympisme. Touchante attitude. On n’espère seulement que les athlètes présents n’ont pas été de trop secoués par ce douloureux rappel.

Faudrait tout de même pas qu’ils nous tirent une gueule d’enterrement pendant la cérémonie d’ouverture, cette grande fête interplanétaire, où, de Damas à Kaboul, l’on célébrera l’amour universel, le respect de toutes les races et de toutes les religions, la croyance en des lendemains qui chantent, la glorieuse incertitude du sport, la revanche du bien sur les forces du mal.

On comprend dès lors qu’il eût été des plus inconvenants en cet instant solennel où le monde chantera à pleins poumons que nous sommes tous frères d’accorder soixante misérables secondes pour prendre la peine de se souvenir de onze brebis égarées qui d’ailleurs, au regard de leur pays d’appartenance, auraient mieux fait de rester chez eux à zigouiller quelques enfants palestiniens au lieu d’oser s’inviter parmi le concert des nations civilisées.

Au fond, ils n’ont eu que ce qu’ils méritaient, ces fieffés zélotes de l’état hébreu. A force de coloniser à coup de schlague des terres qui ne leur appartenaient pas, ils savaient bien qu’à tout moment ils risquaient de déclencher le courroux de pacifistes combattants palestiniens qui n’avaient d’autres moyens que de recourir à des solutions extrêmes pour rappeler au monde le sort atroce qu’Israël infligeait jour après jour à leurs frères martyrisés.

D’ailleurs, si on avait accordé une minute de silence en la mémoire de ces félons de colonisateurs, combien de temps eût-il fallu donner en mémoire de toutes ces victimes du terrorisme israélien tombées sous les balles perfides de Tsahal ? La cérémonie entière n’aurait pas suffi.

Le C.I.O a donc agi avec toute la sagesse qui l’a toujours caractérisé. Honorer la mémoire de Mark Slavin, de Eliezaar Halfen, d’Andre Spitzer, de David Mark Berger, de Zeev Friedman, de Yosef Romano, de Moshe Weinberg, de Yosef Gottfreund, de Amitzur Shapira, de Yakov Springer, de Kehat Schor, eut signifié ni plus ni moins qu’ils approuvaient la politique d’extermination du peuple palestinien par le gouvernement israélien.

Une faute de goût qu’ont su éviter avec brio les instances du comité olympique.

On ne peut que les saluer bien bas d’avoir su résister avec détermination à l’affreux lobby américano-israélien.

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Lettre ouverte à mon ordinateur qui m’a rendu aussi idiot que lui

Il y a des jours où j’ai envie de demander le divorce avec mon ordinateur. De lui demander de cesser de m’importuner. De le ranger dans le placard et de ne jamais le ressortir. De
prendre une hache et de le fendre en deux. De lui cracher à l’écran. De lui dire que depuis qu’il est rentré dans ma vie, il me pourrit l’existence. Qu’il ne m’a rien rapporté. Qu’il me trompe. Qu’il m’ennuie. Que vivre à ses côtés est nuisible pour ma santé. Qu’à cause de lui, ma vie s’est réduite comme une peau de chagrin.

Qu’avant que je ne le connaisse, je passais mon temps à lire, à flemmarder dans le canapé, à marcher dans les rues, à regarder le ciel, à parler aux pigeons, à rêver tout éveillé, à
essayer de trouver un sens à ma vie, à me provoquer, à me sentir inutile mais vivant.

J’avais des amis, des maîtresses, des envies et des dégoûts, des colères et des élans de tendresse, je crois même que de temps en temps il m’arrivait de penser.

Maintenant je ne pense plus qu’à lui, je ne pense plus qu’avec lui, je me surprends à passer des heures à relire exactement les mêmes nouvelles sur différents sites d’informations qui racontent au détail près la même chose, qui se penchent sur des évènements qui au fond ne m’intéressent guère, ne me concernent pas.


Pas plus tard qu’hier, sans même réfléchir, j’ai passé en revue les sites de l’Express, du Nouvel Obs, du Point, de Libération, du Figaro, au sujet de l’attentat perpétré à Damas.
Pourquoi ? Je n’en sais rien. Au fond de moi, dans ce qui me reste comme parcelle d’intelligence, je savais pertinemment que tous reprendraient la même dépêche de l’AFP ou de Reuters, que tous allaient se complaire à redire exactement la même chose, et quand bien même, je me suis astreint à accomplir ce tour de site. Et encore une fois. Indéfiniment. Machinalement. Mécaniquement. Bêtement. Et évidemment en pure perte. Je ne savais même pas ce que je cherchais. Et j’ai déjà oublié de quoi il en retournait. Je pense même que je me fous totalement de ce qu’il peut advenir à Damas. Ou à Tombouctou.

A la place, j’aurais été plus inspiré de me saoûler la gueule, de m’engueuler avec le voisin, d’écrire un haïku, de paresser sur la plage, d’aller boire un café avec un ami, de
passer un coup de fil à mon père, de lire les dernières pages d’un roman dont j’ai entrepris la lecture voilà un mois déjà.

Parfois j’ai honte. Honte de moi. Honte de ce que je suis devenu. Un pantin débile qui a perdu les commandes de sa vie. Et tout ça par ta faute. Tu es là à trôner comme un monarque idiot et mollasson sur mon bureau. A peine levé, je me précipite vers toi pour voir comment tu as passé la nuit. Je prends mon café en te regardant au fond de ton écran. Je n’ai même plus la force de descendre aller acheter le journal. Tu flattes ma paresse. Je te déteste parce que tu es plus fort que moi. Parce que je suis sous ton joug. Parce que tu me maltraites.

 

Grâce à toi je sais tout mais je ne sais rien. Je suis au courant des dernières avancées médicales, des cours de la bourse, des inondations qui surviennent dans des terres reculées,
des catastrophes qui surgissent dans des contrées lointaines, des morts ici et là, de la vie des célébrités. Minute après minute, tu me donnes l’occasion de suivre des évènements qui n’ont aucune espèce intérêt, qui ne me parlent pas. Mon cerveau s’est comme rétréci.

Bientôt il disparaîtra totalement. Tu auras gagné. Tu auras tout recouvert de ta médiocrité innommable.

Je suis devenu bête.

Je le sens.

Je dois être malade.

Le problème c’est que je ne suis même pas certain de vouloir guérir.

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Vel d’Hic

Une partie des jeunes français ne savent pas ce qu’était le Vel d’Hiv, ignorent quel rôle infect a joué la police française dans la déportation de milliers de juifs, ne se doutent pas un seul instant que la France a pu tomber si bas dans l’écheveau crasseux du nationalisme-socialisme.

Évidemment vu qu’ils ne savent pas grand-chose, la nouvelle n’a rien de surprenant.

D’ailleurs n’était-ce mes incontestables origines sémites et les conséquences et connaissances afférentes qui en découlent, en saurais-je plus qu’eux sur cet épiphénomène de la seconde guerre mondiale ? Pas certain.

A titre de comparaison, malgré que je fusse un lycéen des plus émérites, jamais en retard, jamais absent, remarquable de sérieux à défaut d’être doué, je serais bien en peine d’expliquer la guerre d’Algérie ou d’Indochine à ma descendance si elle existait sous une forme autre qu’un chat occupé à se rêver un destin de lion africain ?

Je n’ai même pas souvenir de l’avoir étudié ou alors seulement d’une manière périphérique. En passant. En catimini. En chuchotant. Entre deux guerres puniques. A l’heure de la pause.

Que sais-je de ce qu’il s’est réellement passé dans ces maquis obscurs où la jeunesse française patrouillait ? Contre qui se battaient-ils au juste ? Au nom de qui, de quoi, de quelles valeurs ? Serais-je à même de dire le nom d’une bataille où s’est décidé le sort de cette drôle de guerre ? Connais-je au moins le nombre de victimes tombées au champ d’horreur ? Suis-je en mesure d’épeler le nom de quelques combattants algériens qui se ”bâtirent” pour leur indépendance ?
Que nenni.

Nous sommes tous plus ou moins des cancres de l’histoire.

Sitôt la guerre achevée, les rideaux ont été tirés, les films censurés, les livres pilonnés, la mémoire dilapidée. Comme s’il ne s’était jamais rien passé. D’ailleurs c’est bien simple il ne s’est rien passé. Juste quelques anicroches insignifiantes qui ne méritent pas de figurer à une place d’honneur dans nos livres d’histoire.

Écartelée entre sa croyance chevillée à l’âme d’être une nation éclairée, une nation qui par essence se situerait au-dessus des autres, et sa réalité qui est d’avoir trébuché à plusieurs reprises dans le ruisseau putride de l’Histoire, la France a toujours eu du mal à se regarder en face et à accepter sa réalité : celle d’un pays à la destinée convenue qui s’il a connu ses heures de gloire et de bravoure, ses élans vers la perfection, ses moments de grâce, s’est aussi fourvoyé, a emprunté des sentiers qui ne l’honorent pas en se comportant comme la dernière des râclures.

Ce n’est pas bien grave.

Il suffit de le savoir.

La rafle du Vel d’Hiv fut une abomination. Une de plus.


Et dont l’oubli, volontaire ou pas, consenti ou pas, continue à perpétuer le mythe d’une France résistante, combative, solidaire se tenant debout contre l’envahisseur germain.

Ce serait une impossibilité métaphysique que de prétendre qu’il en fut autrement. Un suicide mémoriel. La France ne peut avoir les mains sales.

Évidemment tous nos maux actuels proviennent de là. De ce grand écart entre la fantasgamorie mémorielle et la brutalité de la réalité.

De ce singulier exploit réussi par De Gaulle de nous faire passer pour un peuple de vainqueurs alors que nous fûmes juste un peuple qui a attendu que l’orage passe. Nous avons été invités à la table des vainqueurs. Nous avons obtenu un siège au conseil de sécurité. Mais au nom de quoi au juste ? De ces milliers d’enfants que les gendarmes français, de leur propre chef, sans se référer à la Kommandantur, sont allés cueillir au petit matin du 16 juillet 1942 pour les envoyer s’entraîner à Drancy avant de les inviter à visiter Auschwitz ?

Depuis le temps a passé mais nous continuons toujours à nous considérer comme une grande puissance que le monde entier regarde et consulte avant de prendre une décision.

A penser que nous sommes encore un royaume où le soleil ne se couche jamais et dont la voix compte.

Pourtant qu’il serait doux et reposant d’être un peuple assoupi.

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Les Rolling Stones, 50 ans pour rien

Les Stones, les Rolling Stones, le plus mauvais groupe de rock de la planète – voilà c’est dit – ont donc 50 balais. Moi pas encore. Je peux donc jubiler en paix et clamer que cette bande de jean-foutres camés jusqu’aux orteils, que ces rebelles embourgeoisés avec leurs ribambelles de châteaux en Espagne, que ce singe hurleur de Jagger aux gesticulations pathétiques et mille fois recommencées m’ont toujours apparu comme une navrante caricature de la quintessence de l’esprit pop.

Là où les Beatles se montraient délicats, les Kinks, ironiques, les Doors, épiques, les Beach Boys, subtils, les Stones ont toujours été lourdeaux, vulgaires, redondants, intellectuellement limités, accumulant clichés sur clichés, incapables de donner à leur musique une quelconque touche de transcendance ou de poésie.

Ce qui pour des anglais pur jus est toujours des plus décevants.

Même si Lennon, malgré tous ses efforts pour prétendre le contraindre, ne gravitait pas non plus dans des latitudes très élevées, il avait pour lui un charme doucereux, une élégante mélancolie, une retenue calculée qui inspirait une sorte de respect.

Et, avec la tête de pudding de Paul Mc Cartney, il se montrait parfois capable de composer des chansonnettes quasi-parfaites, des petits morceaux d’éternité gravés dans le marbre du temps, des ritournelles impeccables qui rivalisent de perfection avec quelques morceaux des Smiths.

A la différence de cette grande girafe toute déglinguée de Jagger, qui, à part de se contorsionner sur scène comme une ballerine disloquée s’essayant à dégonfler ces hémorroïdes, n’a jamais rien branlé d’autre que sa queue qu’il portait comme l’étendard de son identité, jamais rien écrit qui sorte de l’ordinaire d’un cerveau limité carburant aux amphétamines de synthèse,  se contentant d’amasser des royalties pour payer ses pensions alimentaires et régaler sa brochette de nymphettes accrochées à ses testicules.

Peut-être bien mais, attention gamin, les Stones étaient avant tout sauvages. Des vrais rebelles sans cause. D’ailleurs ne transpiraient-ils pas le foutre et le stupre, n’incarnaient-ils pas une jeunesse prête à toutes les digressions, se moquant de toutes les conventions, prompts à choquer le bourgeois et à effrayer la royauté ? Si, si. Bien sûr les Stones faisaient peur. L’Angleterre tremblait devant l’agissement provocateur de ces énergunèmes qui se servaient de leurs membres pour astiquer le manche de leurs guitares.

Finalement les Stones ont plus été des pornographes outranciers que des musiciens sincères soucieux de composer des chansons aériennes et inspirées. Ils composaient des chansons comme ils baisaient. A la chaîne. Avec des gros riffs de guitare aussi subtils que des versets du nouveau testament. Sans aucun mystère. Dépourvus de toute sensibilité, de cette sensibilité exacerbée, de cette souffrance à être qui devrait être la base de tout acte musical, de tout élan vers la création. Les Stones n’étaient pas des métaphysiciens. Encore moins des pataphysiciens. Tout juste des bêtes de scène ressemblant à des monstres d’un cirque monastique.

Il ne restera pas grand-chose des Rolling Stones.

Tout juste si dans les encyclopédies des temps futurs consentira-t-on à leur accorder une maigrichonne pastille en signalant que le sommet de la poésie du XXème siècle représentée par Like a Rolling Stone de Dylan, chanson révolutionnaire, chanson pivot, chanson parfaite, ne fait aucunement allusion à un groupe de rock anglais qui dans les années soixante défraya la chronique par leur goût affirmé de mettre en scène leur ambivalence sexuelle avant de devenir, dans les décennies suivantes, un groupe sans âme voué au grand capital, un produit marketing tout juste bon à remplir des bonbonnières de stades remplis par des hordes de fans ahuris.

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La France est conne comme une orange

Soudain la panique. Soudain l’effroi. Soudain la peur. Des vies qui basculent. Des existences qui chancellent. Le cœur qui s’affole. Les jambes qui cotonnent. Les yeux qui suintent de peur. L’horreur. La chute. Le précipice.

Les hurlements des victimes impuissantes. Les jappements des chiens terrorisés. Les miaulements des chats apeurés. Les vies qui défilent. L’odeur de la mort. Atroce. L’impression que les murs tremblent. Que les vitres se fissurent. Que la terre va vous engloutir.

Partout le sang. Les mères en pleurs. Les pères affolés. Les enfants hagards. La panique. Les appels à l’aide qui demeurent sans réponse. Les secours qui ne veulent pas répondre, ne peuvent pas répondre. Les hôpitaux injoignables. Les ordinateurs en panne. Seuls. Désemparés. Déboussolés. Quoi faire ? Vers qui se tourner ? Prier peut-être.

Au cœur de la journée. Dans la tiédeur d’un après-midi d’été. A l’heure du thé. Une seconde avant, tout était encore normal. Tranquille. Un ciel serein. Un beau soleil. Une brise légère.
La télé bourdonnait. La radio crépitait. Les rideaux ondulaient.

La soirée promettait d’être belle. Peut-être un pique-nique au bord de l’eau. Du vin. Des chips. Du poulet froid. Une nappe. Des rires. L’insouciance. Des baisers légers. La tête qui tourne un peu. Une promenade au clair de lune. Le soleil qui danse sur le fil de la rivière.

La vie.

Belle. Infinie. Resplendissante.

Une seconde plus tard le fracas. L’innommable qui débarque sans prévenir dans des vies réglées au millimètre. L’insoutenable qui s’invite au beau milieu d’un après-midi paisible comme une promesse de printemps éternel. L’intolérable qui cogne à la porte et propulse les gens dans la gueule béante de l’enfer.

Depuis la vie n’est plus vraiment comme avant.

On est passé si près de la fin, on a été si proche de tout perdre, on a flirté tellement avec les abîmes, que l’on sait déjà que le traumatisme perdurera longtemps encore. Les cauchemars récurrents. Les attaques de panique soudaines. Les tremblements. Le cœur qui tambourine dès la première alerte. Les sens toujours en éveil. Et cette peur qui jamais ne s’en va. Vous étreint. Vous étouffe. Vous paralyse.

Cela s’est passé en France.

Vendredi 6 juillet.

A 14h34, Orange a cessé d’émettre.

 

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Epître au seul lycéen qui n’a pas eu son bac

C’est à toi malheureux couillon qui n’as pas été foutu de décrocher son baccalauréat que ce billet s’adresse. A toi que la France regarde avec tout le dédain et mépris dont elle est parfois capable. A toi, demeuré d’entre les demeurés, qui a réussi l’impossible exploit d’échouer là où n’importe quel ahuri aux facultés intellectuelles frôlant le néant cosmique, sans même s’être foulé sa demie-portion de cervelet, s’en tire avec les honneurs.

C’est que tu dois bien te sentir seul en ces jours où la jeunesse de France parade dans les rues avec son précieux sésame en poche et entrevoit des lendemains prometteurs.

L’année dernière, le taux de réussite au bac général atteignait le pourcentage astronomique 88,2% et il en sera, à quelques postillons prés, de même pour cette année. Si l’on compte les candidats qui ont oublié de se présenter, ceux qui ont passé toute l’année scolaire à sécher les cours, ceux qui ont connu des problèmes de santé récurrents, ceux dont la vie a été  fracassée par le divorce de leurs parents ou par la mort de leurs hamsters, bref tous ceux qui n’ont pu se présenter dans des conditions décentes à l’examen, on doit graviter autour de 95 pour cent de réussite.

Reste les autres : ces odieux 5% de lycéens qui, malgré leur implication, leur assiduité, leur bonne volonté, malgré leur travail fourni tout au long de l’année scolaire, se sont manqués à l’examen final et se sont vus invités à retenter leur chance l’année prochaine.

Leur solitude doit être terrible. Ecrasante. Incommensurable. Le premier grand traumatisme de leur vie d’adulte qui peut-être ne sera jamais surmonté. Le premier accroc significatif qui plombera à jamais leur moral et continuera à les hanter longtemps encore. Cette infamie d’être le seul parmi tous ces camarades de cordée à avoir été recalé. Cette honte ressentie et décuplée à l’infini lorsqu’on apprend que de tout votre lycée vous êtes l’unique cancre à avoir failli.

Ce sentiment terrible de l’échec, je ne voudrais à personne de le connaître.

A mon époque, il était encore permis et toléré de rater son bac, j’en suis l’exemple vivant même si la faute en incombe à des examinateurs antisémites qui furent incapables de saisir la subtilité kabbalistique de mes équations arithmétiques pas plus que mon génie à revisiter les lois de la physique sous un tropisme des plus novateurs où je proposais aux neutrons de partouzer  avec les protons afin de les aider à réduire le problème de la solution finale.

La grande différence consistait à ce que je n’étais point le seul dans ce cas-là.

Le fils de la voisine, pourtant élève au-dessus de tout soupçon, catholique bon teint, cavalier émérite, promis à reprendre la pharmacie familiale, n’avait-il pas lui aussi échoué ? Et que dire de cette buze de Durand, impénitent bucheur, travailleur forcené à défaut d’être doué, qui, contre toute attente, hérita de notes si catastrophiques que ses parents portèrent plainte pour usurpation d’identité.

Bref, cela se faisait de rater son bac.

Et à la rentrée de septembre, nous étions tout de même un certain nombre à redoubler et à remettre le couvert. Il existait même ceux qui se servaient du rab pour une troisième fois sans pour autant qu’ils fussent condamnés à porter l’étoile jaune de leur échec patenté.

Mais aujourd’hui ?

Tout juste si de nos jours celui qui ne décroche pas une quelconque mention n’apparaît pas comme un bachelier de seconde zone, un bachelier au rabais, un bachelier poussif. Alors que dire de celui qui échoue ?

Il doit se sentir aussi seul que le benêt qui n’arrive même pas à repartir avec ses 1500 euros à Qui veut gagner des millions, coupable d’avoir prétendu que le sigle de l’ONU répondait à la dénomination de l’Organisation des Nains Utopistes.

Pour ces infortunés hères existe-t-il au moins une cellule psychologique à même de les soutenir dans ce carnage des illusions perdues? Peuvent-ils en présentant leur collante déficiente dans n’importe quelle pharmacie de l’hexagone avoir le droit à une ration de Lexomil gratuite ?

Ont-ils seulement un endroit où se cacher autre que dans le cachot familial d’où ils ne seront autorisés à ressortir qu’une fois l’été passé et encore, en rasant les murs ?

Le jeune homme qui a échoué au baccalauérat demeure un mystere insondable pour les sciences humaines.

Et le récidiviste, une espèce en voie d’extinction.

 

 

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A l’espagnolette

Non seulement l’Espagne nous empoisonne l’existence avec ses problèmes de dette chronique qui obligent nos bien braves dirigeants européens à passer des nuits blanches à son chevet mais de plus elle se permet depuis quelques années maintenant de parader sur le toît du monde en prétendant au titre de plus grande équipe du monde de football de l’univers depuis l’avènement du big-bang.

La vérité est toute autre. Nul besoin d’avoir lustré la chaîne du vélo de Lance Armstrong ou d’être parti en voyage de noces avec Marion Jones pour s’apercevoir que la sangria que les joueurs espagnols s’infusent à longueur de temps dans leurs veines n’a rien d’une verveine menthe.

Ce serait plutôt un cocktail détonnant de substances chimiques et hautement toxiques dont la liste serait bien trop longue à énumérer ici. Il suffit d’ailleurs de contempler la blancheur cadavérique du visage d’Iniesta pour se rendre compte de la nocivité des produits avalés, blancheur des plus suspectes au regard du taux d’ensoleillement de la capitale de la Catalogne.

Sans parler de sa tonitruante calvitie, preuve éclatante que les séances intensives de chimiothérapie pétaradantes  auxquelles sont astreints les joueurs du Barça ne se parent d’aucune valeur thérapeutique.

Si on administrait la même potion magique à Nasri et consorts, on assisterait alors à la plus grande révolution survenue dans le sport français depuis des décennies : des joueurs qu’on pensait être paralysés et condamnés à lambiner à tout jamais sur la pelouse se remettraient comme par enchantement à courir et à enchaîner deux passes sans qu’elles fussent interceptées par l’adversaire.

De surcroît, les Espagnols, dans la droite lignée de leur héritage franquiste jamais renié, possèdent aussi cette très agaçante et discourtoise habitude de confisquer le ballon sans jamais vouloir le rendre, comportement des plus singuliers qui s’apparente en tout point aux agissements scélérats de membres de la race canine à qui, dans un accès de générosité, l’on lance un bâton, dans l’espoir de le voir revenir, espoir vite déçu puisque le chien étourdi par sa course de dératé mille fois répétée s’obstine à pratiquer une ridicule danse de sioux à vos pieds sans jamais consentir à vous rendre ce morceau de bois qui pourtant vous appartient bel et bien.

Messieurs les Espagnols, vous ne pouvez demander à vos collègues européens de partager le fardeau de vos dettes et dans le même temps biaiser la règle fondamentale du football qui veut qu’à un moment donné le ballon doit être rendu à l’adversaire afin que ce dernier puisse lui aussi se divertir.

Sinon cela se nomme ni plus ni moins de l’onanisme footballistique et sa pratique à haute dose comporte de nombreux risques tels que la perte de cheveux déjà évoquée plus haut, le gonflement des chevilles, sans évoquer des croissances retardées voire jamais achevées, n’est-ce pas messieurs Xavi et Iniesta, deux parfaits exemples de tripoteurs compulsifs de baballe qui comme par hasard ont arrêté de grandir aux alentours de leur dixième anniversaire.

Voilà comme ce peuple de tragédiens d’opérette, de joueurs de castagnettes aux cheveux laqués, d’assassins de taureaux innocents, de bouffeurs de paëllas avariées, est parvenu
à se hisser au firmament du football mondial.

En trichant et en pervertissant le règlement.

Aujourd’hui les Espagnols plastronnent.

Demain, ils plafonneront.

Et après-demain, ils planteront des oliviers pour se faire pardonner.

 

 

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