Les Beatles en streaming, c’est comme de retrouver ses jouets d’enfance


Depuis que les Beatles ont débarqué l’autre semaine sur des plateformes de streaming, ma vie a changé du tout au tout.

Je suis amoureux.

Je me lève aux aurores, je chante, je siffle, je danse, je me suspends à mon lustre, je cavale dans mon couloir, je danse la polka avec mon chat, je dis bonjour à la voisine, je salue la concierge, j’aime le monde entier, je trouve même du charme à Juppé.

Plus rien n’a d’importance.

Je flotte.

Je barbote dans une mer de béatitude.

Je remonte le fil du temps.

J’ai seize ans d’âge mental, je cours les filles, je les embrasse sous des porches à la nuit tombée, je les pelote à l’arrière-salle de cinémas obscurs, je les emmène dans ma voiture, je les tiens par la main, je leur demande si elles m’aiment, elles me répondent que oui, je suis le roi du monde.

La vie est une fête perpétuelle, l’air du champagne rosé, la nature une ode à l’harmonie et à la joie.

Tout est redevenu léger, évanescent, futile.

L’adolescence du monde quand tout était encore possible, quand on portait notre innocence en bandoulière, quand rien n’importait plus qu’un baiser échangé à la sortie des cours.

C’est comme des retrouvailles avec un ami perdu de vue depuis longtemps et dont on se demande encore en l’écoutant parler comment on a bien pu se passer de ses services.

Depuis une semaine je vis à nouveau dans un sous-marin jaune, j’explore les fonds marins avec John, Paul, Georges et Ringo, dans le ciel je vois Lucy et ses diamants danser, je longe Penny Lane, je rends visite à Eleanor Rigby, j’obladioblada, je chante la révolution, je reviens de Russie, je chasse avec Bungalow Bill, je consulte le Docteur Robert, je repense à Michelle, à Julia, aux champs de fraises de mon enfance, à la vie que je mènerai quand j’aurais soixante-quatre-ans, je crie à l’aide, je me demande pourquoi on ne le ferait pas sur la route, je revis. 

Les Beatles tout de même.

Et dire que j’ai passé des années entières à les ignorer avec superbe.

Je les avais rayés de mon univers musical.

Ils n’existaient plus.

Trop fauché ou trop radin pour racheter leurs CD, trop usé pour descendre à la cave rechercher le fantôme de leurs vinyles ou de leurs cassettes, trop paresseux pour les pirater, je ne m’en préoccupais plus.

J’avais parfois des bouffées de nostalgie que je calmais en écoutant mon chat sauvage.

Je me saoulais avec les Kinks. Ou les Smiths. Ou Belle and Sebastian.

Et puis j’avais toujours Dylan, Lloyd Cole ou Brel pour m’accompagner sur le chemin de la vie.

J’avais seulement oublié l’incroyable génie des quatre garçons de Liverpool, leurs délires psychédéliques, leurs mélodies si pleines de joliesses, leur naïveté des débuts, la sublime crétinerie de leurs paroles, leur sens du non-sens, leurs chansons parfaitement ciselées, leurs refrains niais, leurs malices, leurs acrobaties musicales, leur jubilation à réinventer la musique de l’époque.

Et puis ce double album blanc si inattendu, si surprenant, si insolite, si parfait.

Rien de tel pour finir cette année et commencer l’autre.

Oublier les deuils, la lourdeur de l’époque, la noirceur du monde, la pesanteur de nos vies qui ne ressemblent plus à rien, le temps qui va, les cassures et les brisures, les renoncements et les lâchetés, les ratés et les trahisons.

Renouer avec la légèreté de l’existence.

Et vous souhaiter une bonne année encore plus déprimante que celle qui vient de s’achever.

                                                                                                                                                                                                                                               Santé !

                                                                                                                                                                                                                                                                                                    Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Berlin 1933 ? Non Ajaccio 2015


Au fond, peu importe que la mise à sac d’une mosquée se fut passée à Ajaccio ou ailleurs sur le territoire.

Et peu importe que ce saccage fut la conséquence d’une rixe visant à s’en prendre d’une manière éhontée à des pompiers, coutume hélas courante dont la bêtise nous laisse à chaque fois sans voix, mais qui n’autorise en rien une frange de la population à se livrer à une vindicte teintée du racisme le plus éhonté.

Rien, absolument rien ne justifie de s’en être pris de la sorte à une mosquée.

Rien.

Il n’existe aucune excuse pour les auteurs de cette ignominie.

Aucune.

Comme il n’existe aucune excuse à l’inertie affichée par le gouvernement face à un acte d’une gravité telle qu’il eût demandé de sa part non pas un misérable tweet, non pas un lapidaire communiqué, mais le déplacement en personne des plus hauts représentants de l’État.

Qu’on ne me raconte pas de balivernes : une synagogue eût connu le même outrage que dans l’heure Président de la République, Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur se seraient précipités sur les lieux de l’attaque pour dire à la communauté juive son effroi, son dégoût et sa détermination à combattre sans relâche l’antisémitisme sous toutes ses formes.

Il ne peut exister deux poids, deux mesures quand il s’agit de défendre un lieu de culte, quelque soit son obédience, sa fréquentation ou son orientation religieuse.

Si j’étais Musulman, j’aurais aujourd’hui dans la bouche un goût de cendres et un sentiment d’abandon.

Et malgré moi, je jalouserais la condition des Juifs qui eux, peuvent compter en toutes circonstances sur la protection de l’État, sur sa réactivité, sur son indéfectible soutien.

Ce qui s’est passé à Ajaccio n’est que la traduction en acte de cette libération de la pensée véhiculée par le Front National et ses sbires et que notre président, pour de basses visées électoralistes, a cru bon de légitimer en proposant la déchéance de la nationalité pour les binationaux, mesure infecte d’une violence symbolique inouïe visant à différencier les vrais Français des Français de souche rapportée.

A Ajaccio, on a assisté au premier acte d’une rébellion orchestrée par des esprits se sentant désormais tout permis, adoptant des comportements à même d’emporter sur leur passage et la cohésion nationale et la république et la démocratie.

On a failli brûler des corans l’autre nuit, on a manqué de peu de pratiquer un autodafé, on a commencé à entamer la danse du diable avec ce qu’il y a de plus vil, de plus bas, de plus monstrueux dans l’âme humaine : l’attaque d’une communauté, de ses valeurs, de ses symboles, au nom qu’elle incarnerait un danger pour la patrie.

Se rend-on bien compte de quoi il s’agit là ? De la portée du symbole ? De la gravité de pareilles actions ?

J’avoue, jamais, je n’aurais pensé assister à une pareille répétition de l’histoire.

Jamais je n’aurais imaginé qu’on puisse s’en prendre à une communauté de la façon dont on s’en est pris aux Juifs tout au long de leur douloureuse histoire.


Et face à un tel déferlement de haine, il serait bon que l’État se montre impitoyable face à ceux qui cherchent par tous les moyens à s’affranchir de toute morale républicaine pour satisfaire leurs pulsions les plus primaires.


C’est maintenant que les choses se jouent.


Après il sera trop tard.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                               Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Pour un Juif, Noël c’est je n’y suis pour personne mais invite-moi quand même


En tant que Juif errant certifié conforme par l’Ancien Testament, je ne suis pas censé fêter Noël.

C’est même strictement défendu.

Celui qui s’y risque peut être excommunié à vie.

On peut même aller jusqu’à le recirconcir, on enlève alors un morceau de chair situé au niveau de son abdomen pour reconstituer son prépuce amputé à la naissance, puis il est amené de force à l’église la plus proche pour se faire baptiser par la bonne du curé.

Si jamais on découvre qu’un Juif abrite chez lui un sapin même synthétique, il est convoqué par le grand rabbin de sa congrégation qui lui signifiera sa mise au ban de la communauté, à moins de payer la somme de quinze mille euros, à régler sous les douze heures.

En cash. Dans un sac Vuitton. Le sac c’est pour la femme du rabbin.

Si, passé ce délai, il ne parvient pas à rassembler tout cet argent, il s’expose à être déchu de sa judaïté.

Il entre alors au royaume des Goys et on n’entend plus jamais parler de lui.

Rayé à jamais du Grand Livre de Nos Ancêtres.

Sa descendance connaît le même sort.

Son épouse aussi. Pareil pour son chat ou son chien. Ou son sac Vuitton.

Il doit fermer boutique, rendre ses livres de prières, déchirer sa Kippa, brûler son Talit, vendre sa Mercedes aux enchères, détruire ses maisons de Deauville et de Juan-les-Pins, cesser de bouffer du couscous ou de la carpe farcie, ne plus jamais se réclamer du peuple élu, ne plus considérer sa mère comme l’incarnation de la perfection terrestre, jurer de ne plus comploter pour instaurer et perpétuer la prédominance sémite dans le monde des affaires, des médias, des banques et des multinationales.

Si le soir de Noël, on le surprend en train de manger du foie gras, d’avaler du saumon fumé, de déguster un chapon, de s’empiffrer de bûche au chocolat ou de distribuer des cadeaux, il est traduit devant un tribunal rabbinique pour fait de haute-trahison.

Il peut prendre un avocat mais seulement un Goy.

Autant dire que sa cause est perdue d’avance.

Généralement il prend pour perpétuité.

Selon la gravité de son cas, il est déporté soit à Gaza, soit au Vatican.

Pour les cas les plus extrêmes, c’est l’extradition pure et simple en Pologne.

Afin d’éviter tous ces désagréments, le Juif de service passe Noël non pas au balcon mais dans sa cave, avec d’autres congénères tout aussi pervertis que lui.

On y boit à s’en faire péter la Torah, on chante des chansons paillardes, on regarde la messe de minuit ; si jamais l’un d’entre eux éprouve comme un remords, on lui rappelle que le divin enfant quand il est né était encore des nôtres, c’est seulement par la suite que le gosse a mal tourné : il a fini par prendre la grosse tête, a voulu monter son petit business à lui et s’est retrouvé à faire du ski-nautique sur le lac de Tibériade. 

Traître.

Sale Juif.

Chrétien de mes deux.

Moi pour ne pas m’attirer des emmerdes – j’en ai suffisamment comme ça – je ne fais rien.

Je me tiens à carreau.

Si je suis invité quelque part, je mange maigre, je m’enivre de Badoit, je me tiens le plus éloigné du sapin, je n’ouvre pas mes cadeaux, je les mets de côté pour les offrir lors du Noël prochain si bien que je ne débourse jamais le moindre centime en présents et autres prix Goncourt illisibles, je m’arrange toujours pour rentrer chez moi avant minuit ; pour ne pas froisser la maîtresse de maison, je prétends avoir oublié d’éteindre le four ou de devoir chercher la solution finale d’un sudoku particulièrement retors commencé la veille au soir.

Une fois chez  moi,  je bouche le conduit de ma cheminée au cas où le Père Noël voudrait me rendre une petite visite pendant la nuit.


Puis, j’attends la venue du Messie, le vrai, pas celui qui fait le mariole en jouant au fakir sur sa croix.

Ca fait cinq mille ans que j’attends.


M’en fous, je ne suis pas pressé.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                          Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

 

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François, par pitié, ne me déchois pas


Je n’en dors plus de la nuit.

Depuis l’annonce de la possible déchéance de nationalité pour les blancs-becs comme moi qui se trimballeraient avec deux passeports dans leurs valises, deux passeports délivrés par deux pays bien distincts, je ne trouve plus le sommeil.

J’ai peur.

Je surveille mes dires et mes gestes.

Je relis ma correspondance afin de déterminer si oui ou non j’ai pu, dans un moment d’égarement, en des termes peu amènes, m’en prendre à ma terre natale, à cette France sans qui je ne serais rien, cette France qui m’a tout donné et à qui je n’ai rien apporté, cette France que j’ai quittée de mon plein gré pour m’installer loin d’elle, le plus loin possible d’ailleurs, cette France que j’ai osé défier en acceptant de devenir l’autre été un sujet canadien.

Ce que je peux regretter maintenant d’avoir accepté pareille proposition.

Si j’avais su qu’en agissant de la sorte, je risquais un jour ou l’autre d’être déchu de ma nationalité française, que je serais banni à vie de cette terre d’élection où j’ai vu le jour, où j’ai grandi, où j’ai mangé à la cantine de l’école de la république, où j’ai appris le maniement des armes et l’épluchage de patates lors de mon service national ; si j’avais soupçonné qu’un jour, je puisse être privé de Tour Eiffel, de Paris-Brest et de Parc des Princes, jamais ô grand jamais, je n’aurais accepté cette maudite citoyenneté canadienne.

On me dit, “mais non, tu n’as rien compris, une telle mesure ne concernerait que des individus fomentant des actions terroristes contre la France.”

Et alors ?

Qui me dit qu’un jour ou l’autre, moi aussi, me sentant abandonné de tous, pris d’une inextinguible envie d’en découdre avec mon pays natal, écœuré de voir ce qu’il est devenu, une terre livrée aux Arabes et aux Roms, je n’aille pas reprendre le chemin des croisades et, avec Robert Ménard en éclaireur, je ne débarque pas un beau matin, en plein marais poitevin, avec la furieuse envie d’en remontrer au premier métèque rencontré.

Ou bien qu’au soir du second tour de la prochaine élection présidentielle, en apprenant l’élection d’une lapine à la tête de l’État, saisissant mon bâton de Maréchal, je n’aille lancer mon Appel de Vancouver, les métisses parlent aux métisses, je répète les bougnoules parlent aux bougnoules, conjurant tous les bâtards de Français considérés comme n’étant point assez de souche de venir me rejoindre en mes terres lointaines afin de former un contre gouvernement de défiance nationale.

Quand je pense que désormais j’ai une chance de mourir canadien et uniquement canadien, j’en reste si ébranlé que j’ai décidé de repousser le plus tard possible la date de mes obsèques voire de les annuler carrément.

D’autant plus que le Canada lui aussi a adopté récemment la possibilité de déchoir ses binationaux.

Auquel cas, qu’adviendra-t-il de moi ?

Iront-ils jusqu’à me délivrer une assignation à résidence consistant à vivre sur un radeau perdu au beau milieu de l’Atlantique à mi-distance entre Brest et Halifax ?

Je n’aurais alors plus de passé et encore moins d’avenir.

Je redeviendrais ce Juif que finalement je n’aurais jamais cessé d’être.

Un authentique apatride étant bien entendu que jamais je n’irai m’enterrer en Israël où, me connaissant, au bout de deux jours à ne fréquenter que d’autres Juifs, je finirais par regretter l’époque bénie de la solution finale.

C’est pourquoi j’ai décidé, au lieu d’attendre le bon vouloir de l’administration française, de me déchoir moi-même.

Je déclare donc qu’à partir d’aujourd’hui, moi Laurent Sagalovitsch, français de la première génération et canadien de la dernière moisson, je ne suis plus ni l’un ni l’autre.


Je ne suis plus rien.


Ce qui au fond me correspond fort bien.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                         Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Comment je me suis disputé avec mon éditeur…ma vie d’écrivain

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                         C’est le lot de tout écrivain. Ou presque.

Un jour, après des années de fructueuse collaboration, arrive le moment où entre vous et votre éditeur, la relation tourne au vinaigre.

Il vous a connu tout petit, il vous a materné, il vous a appris à marcher, il vous a vu grandir, il vous a soutenu, encouragé, rassuré.

Vous, vous lui avez été d’une fidélité sans faille.

Vous avez écouté ses conseils, vous avez suivi ses injonctions à la lettre, vous avez obéi à ses quatre volontés, vous avez été d’une certaine manière son exécutant.

Tous deux, vous formiez un couple promis à durer jusqu’à ce que la mort vous sépare.

Vous ne juriez que par lui, il vous tenait en haute estime.

Et puis un jour vous lui avez soumis votre nouveau texte.

Il ne l’a pas aimé.

Il vous a demandé de le retravailler de fond en comble.

Bon gré mal gré, vous vous êtes plié à ses desiderata mais quand quelques mois plus tard vous lui avez envoyé votre manuscrit entièrement remanié, il l’a trouvé tout aussi mauvais.

Vous avez essayé de le convaincre qu’il se trompait ; il vous a assuré que vous vous étiez égaré.

Vous avez échangé une correspondance, des mails, des coups de fil, des télégrammes, des post-it.

Personne n’a voulu céder.

Aux échanges policés se sont succédé des insultes.

Vous l’avez traité d’esprit borné au delà de tout limite, de despote narcissique, de Sarkozyste à la petite semaine, de violeur d’écrivain sans défense, de djihadiste sanguinaire affidé à l’État de la terreur littéraire ; il vous a accusé d’être un branleur d’écrivaillon, un auteur surfait, une contrefaçon de romancier, une midinette toute juste bonne à composer des historiettes aussi fades qu’un velouté Knorr périmé.

Vous avez proposé un duel ; il a refusé, sachant votre passé d’ancien combattant.

Une séance de tirs aux buts ? Il a décliné la proposition, connaissant votre adresse à tromper la vigilance du gardien adverse.

On a tenté de vous réconcilier, des casques bleus se sont interposés entre vous, l’ONU a dépêché un conciliateur, Laurent Fabius a dit qu’il en allait de la survie de l’humanité, que vous étiez redevables pour les générations à venir, qu’il fallait coûte que coûte trouver un accord dussiez-vous y passer des nuits entières.

Obama vous a conjuré de vous montrer raisonnable, François Hollande a proposé une espèce de synthèse sous la forme d’un pacte de littérarité : je changeais le titre du livre, le nom des personnages, la fin de l’intrigue ; en contrepartie mon éditeur s’engageait à publier le texte grâce à une aide de l’État ponctionnée sur le budget piscine des collectivités locales.

En vain.

Les mots d’oiseaux ont volé bas, très bas : espèce de goy sodomite, sale juif pédophile, enculeur de nonnes, violeur de rabbin, petite bite germanopratine,  sans-couilles canadien.

Irréconciliables.

Depuis vous êtes devenu un écrivain sans éditeur fixe.

Vous frappez à toutes les portes, on vous demande votre nom, le temps que vous l’épeliez, S comme Simenon, A comme Aragon, G comme Gombrowicz, A comme… la porte s’est déjà refermée.

Vous repartez avec votre manuscrit sous les bras.

On vous dit ”va voir Bidule de ma part, ma femme joue aux osselets avec la sienne, tu vas voir, c’est un type formidable, il a le bras long, il va pouvoir t’aider.”

Vous y allez.

Il vous reçoit à peine, il est en plein divorce, il liquide sa maison d’édition pour payer les frais d’avocat.

Vous songez au suicide ; un soir vous tentez de vous défenestrer mais comme vous habitez au rez-de-chaussée, vous vous en tirez avec une simple mais pathétique foulure de la cheville, en parfaite adéquation avec la désormais irrémédiable petitesse de votre existence.

Désespéré vous allez voir un marabout : devant vous il dépèce un poulet vivant et dans ses entrailles encore palpitantes de sang frais, il lit que la postérité vous rétablira dans votre honneur bafoué.

Vous voilà pestiféré. Détruit. Abandonné de tous.

Les histoires d’amour entre un éditeur et un auteur finissent toujours mal.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                           Enfin surtout pour l’auteur.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       P.S : Toute personne qui connaîtrait un éditeur prestigieux désireux de débourser un million d’euros pour s’attacher mes services, qu’il prenne contact avec moi. Merci d’avance.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                               Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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La France n’est plus le nombril du monde mais ce n’est pas grave


Si jamais le Président de la République venait à me convoquer dans son palais pour me demander, ” Ô toi, esprit en exil, vieil homme errant mais plein d’allant, fort de ta sagacité et de ta perspicacité qu’on me dit être grandes, dis-moi donc pourquoi mon peuple est-il si malheureux, pourquoi se plaint-il toujours, pourquoi n’est-il jamais content de son sort, pourquoi ce pessimisme qui le ronge, pourquoi cette désespérance qui lui colle à la peau ? Mon pays ne serait-il donc qu’une vaste prison hantée par des corbeaux où jamais la lumière du soleil ne parvient à réchauffer le cœur de ses habitants ? ”.

Alors, moi, sensible à ses lamentations, ému par son discours, triste de son affliction, je me pencherais vers lui et lui dirais : ” Ô Sire, si votre pays est tel que vous le dites, c’est que son passé encombre son avenir, que l’ombre de ce qu’il fut l’empêche d’être ce qu’il est – Que veux-tu dire par là, espèce de vil fripon ? Que sont-ce ces considérations auxquelles je ne comprends goutte ? Parle, parle donc ou sinon je te fais passer par les fers. ”

Bon dit autrement, j’affirme que tout le malheur de ce beau pays nommé France, vient de ce qu’il continue à se penser comme le centre de l’univers, le phare de toute civilisation, le mètre-étalon de l’humanité, assertion qui si elle fut vraie lors des siècles passés, n’a plus cours aujourd’hui.

Et le jour où la France acceptera de se considérer comme une puissance moyenne, se pensera comme telle, laissera cette nouvelle réalité se diffuser sans ses villes et campagnes, ce jour-là elle en aura fini avec son chagrin existentiel et elle retrouvera sa joie de vivre dans sa plénitude retrouvée.

Tant qu’elle perpétuera ce mythe d’une nation que la terre entière regarderait avec envie, admiration et dévotion, tant qu’elle se figurera être le nombril du monde sans qui rien ne peut se décider, tant qu’elle persistera à se conduire comme si elle était encore cette immense puissance coloniale régnant sur mer comme sur terre, tant qu’elle ne changera pas ces paradigmes-là, elle restera à jamais engluée dans son désespoir moisi, elle ressassera encore et toujours son éternelle amertume, elle se morfondra dans son sentiment de déclassement. 

Elle essuiera des revers à répétitions, elle ira de désillusions en désillusions, elle subira défaites sur défaites, non point parce que son entité aura perdu de sa valeur, mais bien plus parce que d’autres nations, plus fortes, plus peuplées, plus riches, seront venues la supplanter dans cette lutte pour conduire et régenter les affaires du monde.

Il faut entendre les verdicts rendus par l’Histoire aussi douloureux soient-ils à accepter.

Il faut se résigner à rentrer dans le rang quand son étoile se met à pâlir et que d’autres apparaissent.

Il faut aller dans le sens de l’Histoire au lieu d’essayer de lui résister ou d’engager avec elle une bataille perdue d’avance.

Il n’y a rien de honteux ou de déshonorant à être une puissance moyenne.

Tout au contraire.

Les Pays-Bas, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grande-Bretagne… ont tous été, à un moment ou un autre de l’Histoire, à échelle plus ou moins variable, cette puissance dominante que rien ne semblait pouvoir ébranler, qui régnait sans partage sur les affaires du monde, que le monde entier respectait et craignait.

Tous ces pays-là ont fini par comprendre, bon gré mal gré, que ces temps-là étaient révolus.

Qu’il fallait mieux se concentrer sur ses propres forces, compter sur ses propres atouts, que de s’épuiser à courir après des chimères qui n’avaient plus cours que dans les livres d’Histoire.

Tous sauf la France.

Et toute sa rance désespérance vient de là : cet écart entre ce qu’elle a été et ce qu’elle représente aujourd’hui.

Évoluer et se considérer comme une puissance moyenne n’est nullement signe de rabaissement, de déclassement ou de perte totale d’influence.

C’est juste une autre façon d’être au monde.

D’être un dans la multitude. Un parmi d’autres. Un différent des autres mais à égalité ou en retrait des autres.

Un avec toute sa richesse, son génie, son art de vivre, dont le monde a toujours soif d’entendre la voix si particulière comme il a autant besoin d’entendre d’autres voix venues du Brésil, de Chine, d’Inde ou d’ailleurs.


La France d’aujourd’hui ressemble à un boxeur autrefois terreur des rings, champion poids-

lourd craint et révéré par tous ses camarades de lutte, qui continue à vouloir défendre mordicus son titre dans la catégorie reine alors que les limites de son corps et l’apparition de nouveaux combattants lui imposent de concourir chez les poids-moyens où elle pourrait prétendre à de nouveaux trophées.


Il est temps d’en prendre conscience. Et de le dire à la population afin qu’elle s’en imprègne. De le dire sans relâche.


Faute de quoi, le pire est bel et bien à venir.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                     Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Pour la 2578 fois, j’essaye de lire l’Ulysse de James Joyce


Je n’ai pas l’air comme ça mais je suis un gagnant.

Un winner.

Un tueur.

Un type qui ne supporte pas que quelque chose lui résiste, que ce soient les femmes, les fermetures éclairs ou les livres.

Surtout les livres parce que concernant les femmes, en général, c’est moi qui doit leur résister tant ma demie-calvitie, mon nez trapu, mon physique de décathlonien et mon mètre soixante-dix les affolent.

Et d’entre tous les livres, il en existe un, un seul qui jusqu’ici s’est toujours refusé à moi : ce livre c’est bien entendu l’Ulysse de James Joyce, le cauchemar de tout lecteur qui se respecte, le livre étalon qu’il faut avoir lu pour prétendre gravir les échelons de n’importe quelle carrière littéraire, le livre qu’au fond personne n’a jamais vraiment lu et encore moins compris.

Il y a les gens qui n’ont jamais lu Ulysse, ceux qui prétendent l’avoir lu, ceux qui l’ont lu et l’ont abandonné à la page deux, ceux qui ont cru le lire, ceux qui rêvent de le lire un jour, ceux qui pensent qu’il s’agit d’une bande dessinée, ceux qui l’ont lu sans rien comprendre mais qui prétendent le contraire et disent ”ah quel livre, mais quel livre !”, celui qui l’a lu d’une seule traite et qui désormais loge à Sainte-Anne.

Et puis il y a moi.

48 piges au compteur et autant de tentatives d’aller au bout de cette énorme machine à broyer les mots, à pulvériser le langage, à ancrer le roman dans une modernité si radicale qu’on finit par se demander si l’auteur lui-même ne s’est pas perdu en route ou s’il n’est pas en train de se payer notre tête.

Pourtant le Joyce, je le connais bien.

Enfin celui d’avant Ulysse.

Celui de Stephen le Héros ou de Portrait de l’artiste en jeune homme ou encore de Gens de Dublin, livres lus dans ma triomphante jeunesse quand je nourrissais encore l’ambition d’être l’égal des plus grands, l’écrivain le plus accompli de sa génération voire même du siècle si ce n’est de l’univers, dont tous les lycées de France porteraient bientôt le nom, enterré au Panthéon de son vivant, célébré à travers tous les âges et toutes les époques, accueilli sous toutes les latitudes comme Dieu le Père, considéré par les rabbins du monde entier comme le Messie en personne, récipiendaire du Prix Nobel à douze reprises tant mon génie écraserait la concurrence.

Avec Ulysse, dès le début, j’ai su qu’entre lui et moi, ce serait l’amour vache.

Celui qui flirte toujours avec la folie, détruit ce qu’il vient de construire, provoque des disputes telluriques, des réconciliations hystériques, des fâcheries monumentales, des étreintes extatiques, des rejets définitifs, des rabibochages in extremis, une relation sado-masochiste dont on est tour à tour l’esclave, la servante ou la victime.

J’en ai bavé, j’en bave encore.

Tous les deux ou trois ans, je le reprends, je le regarde bien dans les yeux, je le préviens que cette fois il ne m’échappera pas, je triompherai de tous ses pièges, j’irai au bout de ses élucubrations linguistiques, je vaincrai tous ses sortilèges, ses jeux de mots foireux, ses dérèglements lexicaux,  je ne me laisserai pas impressionner par ses digressions, divagations et autres éjaculations verbales, je franchirai la ligne d’arrivée en tête de peloton, je le domestiquerai comme j’ai domestiqué tous les autres livres jamais écrits, comme j’ai terrassé Proust, Faulkner, Virginia Woolf, Malcolm Lowry, Marc Lévy et comparses.

Deux semaines plus tard, j’abandonne en rase campagne, lessivé, éreinté, écœuré, sur les rotules ; pendant des semaines, des années, je rumine mon échec, je tâche de comprendre les raisons de cette déconfiture : mon manque criant de culture classique, ma paresse intellectuelle, ma sensiblerie, mon mètre soixante-dix ; je me dégoûte, je songe au suicide, je vomis ma naissance, je regrette de n’être pas né catholique, je me renseigne sur les prix des loyers à Dublin, je prends de la Guiness au petit-déjeuner, j’apprends par cœur sa fiche Wikipédia, je relis les cours de Nabokov.

Je muscle ma littérature, je reprends Homère, les grands anciens, Shakespeare et Dante, Cervantès et Goethe, je m’étourdis de lectures savantes, je me fortifie au grand air de la littérature grecque ou latine, je m’entraîne, je progresse.

Quand enfin je m’attaque à nouveau à lui, j’ai fait le plein de confiance.


Je l’ai recommencé il y a une semaine.

J’en suis à la page trois cents.


Pour l’instant, malgré de longues traversées du désert, des instants de profond découragement, d’ennui abyssal, des chapitres entiers où j’ai barboté dans la confusion la plus absolue, d’autres qui ont été de purs moments de grâce, d’éblouissement, d’émerveillements répétés – je tiens le choc.


Cette fois je crois que je suis prêt et bientôt, à mon tour, je sens que je pourrai enfin m’exclamer ” Ah quel livre, mais quel livre ! “

                                                                                                                                                                                                                                                                                                           Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Le Front national est une maladie mentale (pour le moment) incurable


A l’heure d’aujourd’hui, il n’y a pas de réponse au Front national.

Confronté à un peuple en proie à une hallucination collective, celle d’être envahi par des hordes de Musulmans sanguinaires, un peuple convaincu que si des mesures énergiques ne sont pas prises dans l’instant, il est voué à disparaître, un peuple assez tourmenté pour s’inventer des ennemis en tout point imaginaires – face à une telle distorsion de la réalité, vous ne pouvez strictement rien entreprendre pour calmer cette ardeur autodestructrice.

La force d’un peuple qui éprouve des envies de suicide ne saurait être arrêtée ou battue en brèche par un discours de raison.

Vous aurez beau le rassurer, le câliner, le réconforter, lui démontrer par a+b l’incohérence de son discours, l’inanité de ses prophéties, l’inexactitude de ses projections, l’incohérence de ses pensées, l’incongruité de son raisonnement, rien ne parviendra à changer son état d’esprit : à partir du moment où il s’est persuadé qu’il encourt un danger mortel, il ne déviera plus de sa route.

Il est en transe ce peuple-là, il a beau se composer de plus de soixante-cinq millions d’individus, il a beau être la cinquième puissance mondiale, il a beau vivre dans une relative prospérité comparée à d’autres, il a beau tout avoir pour être heureux et vivre en harmonie dans un pays béni des dieux, il n’empêche, rien n’y fait : aux yeux de certains, il court droit vers la catastrophe.

Il est comme ce malade qui, s’imaginant être poursuivi par des démons tous animés d’intentions malignes, se sentant possédé par des voix l’assaillant de pensées morbides, préfère sauter dans le vide que de continuer à vivre parmi le chaos de son esprit délabré.

C’est l’exact opposé d’un mouvement révolutionnaire libérateur qui veut que lorsqu’un peuple décide de prendre son destin en main et s’arroge le droit de renverser son bourreau, plus rien ne peut l’arrêter sauf la mise à l’écart de son oppresseur.

Dans le cas présent, l’oppresseur est un étranger dont on n’a toujours pas vu poindre le bout de son nez mais dont on subodore qu’il se trouve être à la tête d’une armée de fantassins s’entassant à nos frontières et attendant son heure pour passer à l’offensive.

Ou alors habitant déjà parmi nous et guettant un signal pour mettre en œuvre son sinistre dessein, celui d’arabiser la patrie, de défranciser la France, de transformer les églises en mosquées, d’agir en sous-main pour que demain la charia remplace la constitution.

Que rétorquer face à de telles fantasmagories qui relèvent toutes d’une déconstruction de la réalité si profonde qu’on en reste sans voix ? Démunis que nous sommes devant ce déluge de considérations dont aucune, absolument aucune ne fait sens.

Un galimatias de ratiocinations qui semblent être sorties tout droit d’un esprit en proie à un délire de persécution et dont les récents attentats ne sauraient en rien légitimer cette paranoïa latente.

C’est en cela que le Front National est une maladie mentale et incurable.

Il échappe à toute rationalité et répond à une peur qui n’est pas tellement la peur de perdre son emploi, son logis, son identité, autant d’assertions trompeuses qui ne résistent pas à l’étude des faits : jamais dans la longue histoire de l’humanité, l’homme occidental et donc hexagonal n’a vécu aussi longtemps, n’a mangé autant à satiété, n’a joui d’autant de privilèges, de conforts, d’avantages, et même si nos existences semblent être devenues aujourd’hui plus précaires ou plus tendues, elles continuent à naviguer largement au-dessus de la ligne de flottaison.

Non le Front National, sans que lui-même en soit forcément conscient, répond ou tente de répondre à une peur bien plus profonde : la grande et magnifique et légitime peur de tout être humain confronté à l’angoisse de l’existence, au néant de la mort, à l’infini de l’univers, autant de peurs que la religion parvenait hier encore à soulager, que des grands mouvements syndicaux arrivaient à canaliser, que des idéologies dominantes encadraient et inscrivaient dans un cadre bien précis où l’homme trouvait vaille que vaille un sens à sa vie.

C’est sur cette peur désormais laissée sans réponse que prospère le nationalisme.

Il propose un ordre nouveau qui mettra fin à ce désordre métaphysique en inscrivant au cœur de son projet le repli sur soi, la négation de l’autre, le rétablissement des frontières, la mise hors d’état de nuire de l’étranger, le rétablissement de l’autorité en tant que valeur cardinale de la société, autant de propositions qui sont comme un apprivoisement de la mort, un refus de la vie et un désir d’anéantissement.

Une idéologie funèbre comme le fut le nazisme, comme le sont tous les totalitarismes.


Le Front National s’incarne dans une pulsion morbide qui travaille l’âme du pays au point de précipiter sa chute.


C’est à cette peur qu’il faut savoir répondre.


Autant dire que la partie ne fait que commencer.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                       Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Rétablissons la peine de mort pour Karim Benzema


Mais quelle impossible histoire de branquignols que ce chantage à la sexe-tape.

On y perdrait son football à force.

Résumons.

Un chenapan de footballeur pas plus haut que trois pommes, plus connu pour sa capacité à trébucher au moindre contact que pour martyriser les filets adverses, se filme en plein exercice de saute-jupons avec sa tendre épouse, laquelle n’a toujours pas pipé mot, n’étant en rien concernée par cette nouvelle affaire Dreyfus.

Un téléphone portable, dont le contenu siphonné navigue de Marseille à Lyon, finit par atterrir entre les mains du meilleur ami d’un nonchalant avant-centre international exilé du côté de Madrid, introduit comme juge de paix pour tenter de convaincre son coéquipier en équipe de France de passer à la caisse, afin de renflouer les finances de son ami d’enfance, ancien taulard à la petite semaine reconverti en homme à tout faire de ladite vedette.

Des fadettes en veux-tu en-voilà qui sortent immaculées dans un grand quotidien du soir, laissent à lire des dialogues tenant plus des Sous-doués jouent au foot que de l’Annonce faite à Marie.

Un passage annoncé à grand fracas de publicité dans le journal le plus regardé de l’hexagone, où le demi-accusé passe son temps à s’interroger sur l’intérêt de cet entretien vu qu’il n’a rien à voir ni de près ni de loin avec tout ce ball-trap de combinettes foireuses.

La classe politique qui s’en mêle, en appelle au drapeau outragé, s’apprête bientôt à convoquer en séance plénière l’assemblée nationale afin de prolonger l’état d’urgence histoire de s’assurer que de pareilles tragédies ne se renouvellent pas ; des footballeurs prochainement assignés à résidence, des descentes de police au beau milieu d’une rencontre de championnat, des gardes à vues interminables pour déterminer le niveau d’implication et du gardien de but et du défenseur central et de l’ailier gauche. 

Une histoire tellement compliquée et mal fichue qu’on se demande à tout moment quand le nom de Nicolas Sarkozy va finir par apparaître.

C’est les Bettencourt au Stade Vélodrome, c’est DSK chez les footeux, c’est l’intrusion de la comédie italienne dans l’antichambre du sport le plus populaire de la planète.

Évidemment le tout-Paris se gausse, les beaux esprits de la capitale qui auront toujours plus d’estime pour  un violeur en série que pour un amateur de ballon rond, en font leurs choux gras et se lancent dans de grands études sociologiques sur les ravages du capitalisme opéré sur des cerveaux bas de plafond éduqués dans les dépotoirs des territoires perdus de la République.

Ça se gausse, ça ricane, ça savoure sa revanche tant il est vrai que dans ce beau pays nommé France, on a pour le football et le sport en général une aversion si profonde qu’on montre bien plus d’égard pour des politicards même mis au placard que pour des sportifs coupables d’avoir préféré l’exercice en plein air à la lecture de Salammbô.

Tout juste si on ne s’en va pas réclamer le rétablissement de la peine de mort pour guillotiner ces têtes de nœud de footballeurs salissant l’honneur de la patrie en danger.

Moi, ahuri par les dimensions prises par cette affaire de pieds-nickelés ou de pieds-carrés, je m’interroge surtout sur le contenu de cette énigmatique sexe-tape.

Non parce que si l’ami Valbuena feinte l’orgasme aussi bien qu’il mime des fautes imaginaires, c’est à un véritable péplum qu’il faut s’attendre où, de jouissances feintes en râles de plaisirs surjoués, Valbuena doit revisiter son kamasutra personnel en exaspérant son épouse, lasse d’attendre la venue d’une montée d’un plaisir toujours remis à plus tard.

Concernant Benzema, sublimement parfait dans son rôle d’ahuri à la Alberto Sordi ou Vittorio Gassman, je lui tire bien bas mon chapeau : être fidèle à une amitié remontant aux vestibules de l’enfance malgré les mauvais chemins empruntés par son camarade de jeux démontre une véritable empathie qu’on ne soupçonnait pas forcément au vu de ses prestations parfois un tantinet égotistes disputées sur carré vert.


Quant à savoir qui a fait quoi, comment, pourquoi, c’est tout aussi intéressant que de connaître le plan de table du dîner de clôture de la COP21.


C’est dire.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                              Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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L’électeur du Front National, cette honte absolue


Foin des explications sur les raisons du vote Front National, le chômage de masse, le sentiment d’insécurité, les flux migratoires incontrôlés, les banlieues dortoirs, la perte de repères identitaires, que sais-je encore, toute cette panoplie de raisons oiseuses que l’on nous ressert à chacune des progressions du vote frontiste !

Ne pourrait-on pas plutôt  leur dire la vérité à ces Français qui s’enthousiasment pour les diatribes nauséabondes de Marine et Marion, leur dire les yeux dans les yeux, sans ambages, sans circonvolutions, sans ménagement, que pour la plupart, ils incarnent la quintessence même de l’intelligence qu’on prête d’ordinaire aux bovins.

Qu’ils sont d’effroyables personnes, pleines de fiel et de ressentiment, des êtres tout à fait ineptes, si obtus dans leur radicale imbécillité qu’ils en arrivent à défier les lois de la connerie quantique, et qui n’hésiteront pas à se montrer demain aussi vertueux et assidus dans leurs travaux funestes que les collaborateurs des temps anciens quand la France s’offrait des bains de pied du côté de Vichy ; des gens dont un jour leurs petits-enfants auront tellement honte qu’ils préféreront prétendre être sans famille que d’avouer un quelconque lien de parenté avec eux.

Il ne sert à rien d’essayer de composer avec ces personnes-là, il est inutile d’user de la salive pour tenter de les ramener à la raison, il est vain de tâcher de les comprendre voire même de les excuser ou de tenter de contextualiser le pourquoi de leur adhésion à ces idées absconses.

C’est une bataille perdue d’avance. 

Le ” salaud “ a toujours une longueur d’avance.

Toujours, il se complaît dans l’ignominie qui est de toute éternité son état naturel.

Hier comme aujourd’hui.

Aujourd’hui comme demain.

Il a de la bave aux lèvres, il a de la vase dans le cœur, il a de la rage accrochée à son  âme.

Il n’a jamais rien accompli de sa vie et ce vide qui l’habite lui permet d’épouser des idées que sa maigre intelligence, d’habitude sourde à toute forme de raisonnement élaboré, reconnaît comme étant le miroir de ses illusions perdues : si son existence possède autant de relief qu’un champ de navets laissé à l’abandon, si sa carrière n’a jamais vraiment décollé, si sa vie est si terne, si médiocre, si peu colorée, ce n’est point de sa faute, c’est simplement que d’autres n’appartenant pas à sa tribu avaient juré sa perte, s’étaient entendus pour occuper les meilleurs postes, lui avaient volé la place qui lui était pourtant réservée depuis sa très haute naissance, depuis le sacre même de Pépin le Bref en la cathédrale de Reims.

Le Frontiste n’est jamais responsable de rien.

Sa seule métaphysique est de ne jamais se remettre en cause et de toujours attribuer ses échecs à l’autre.

Il faut le marteler encore et toujours.

Celui qui vote Front National n’a aucune excuse.

Le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie, la haine de tout ce qui n’est pas soi, n’entretient aucune sorte de rapport avec la condition sociale de l’individu qui s’en va déposer dans l’urne un bulletin bleu marine : ce n’est là que l’expression de la revanche des médiocres, des aigris, des rassis, le triomphe de la petitesse d’esprit, l’exultation d’une haine qui prend racine dans les plis les plus amers d’un cœur humain divorcé de l’idée même d’humanité.


Et pour se débarrasser de cette engeance incarnée par ces électeurs chagrins il n’existe qu’une seule solution : tenir bon, ne rien leur céder, se dresser devant eux soudés et réunis dans le même désir de les combattre, d’entamer avec eux une lutte qui ne cessera que le jour où, vaincus et domptés, ils cesseront de croire à ces chimères et marcheront, tant bien que mal, au pas de la République. 


Loin, très loin de tout calcul politique.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                    Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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