Les allemands, peuplade délicate s’il en est, ont donc tranché : à la bibite du moutard juif ou musulman tu ne toucheras pas du moins tant que le propriétaire de la dite bibite ne
sera pas jugé apte à décider si oui ou non, en pleine conscience de ses moyens intellectuels, il veut se faire raboter à moindre frais son précieux prépuce.
On ne peut qu’applaudir des deux testicules.
Car enfin qu’est-ce donc que ces rites barbares pratiqués par ces hordes sémites sur leur rejeton alors que ce dernier, encore dans les vapes de son extraction intra-utérine, récupère à peine de ses neufs longs mois passés en captivité à jouer au rami avec le plasma de sa génitrice ?
Sait-on seulement l’épouvante qui saisit le moutard à peine né lorsqu’il voit s’approcher de lui le coutelas mal aiguisé d’un boucher de rabbin qui d’un geste malhabile s’en va cisailler un morceau de chair avant de le brandir à la face d’un Dieu cruel et sadique dans le seul but de fayoter auprès de lui ?
Hein ?
D’ailleurs le tribunal de Cologne aurait dû aller encore plus loin et exiger que désormais tout accouchement ne pourra s’accomplir sans la volonté express de l’enfant à naître. Que ce dernier aura toute la licence de choisir d’être ou de ne pas être.
En effet, de quel droit oblige-t-on un innocent fœtus à quitter le cercle de jeu du ventre maternel où tout se déroule à merveille, les repas servis à l’heure, le room service impeccable, la boisson à volonté, pour atterrir dans le sordide décor d’un crasseux vestibule d’hôpital où un chirurgien fatigué ira de sa main lasse couper, dans un geste d’une violence inouïe, le cordon de sécurité qui unit l’enfant à sa mère, inaugurant par la même le début d’un long calvaire qui ne s’achèvera que quelques décennies plus tard dans le même sordide décor de ce même crasseux hôpital où un même chirurgien s’en ira couper le courant qui relie le vieillard à sa machine à respirer.
Comme souvent dans l’histoire de l’humanité, l’Allemagne nous montre le chemin à suivre afin de combattre sans relâche les forces du mal et de renaître ainsi à la clarté et à la pureté d’une civilisation débarrassée à jamais de ses pratiques obscurantistes.
Mengelé aurait été fier de sa descendance.
Cependant l’esthète qui sommeille en nous pourra toujours avancer qu’un gland circoncis possède une magnificence, une prestance, un allant incomparable.
Là où le gland normal ne présente qu’une figure avachie, fripée, flapie, rabougrie avec sa terminaison pleurtre qui s’en va en se rétrécissant, se repliant sur elle-même, apeurée de laisser apparaître sa toute-puissance au grand jour, le gland circoncis lui, d’emblée, tonne sa gourmandise à être ce qu’il est, à savoir un sexe puissant, sûr de lui et dominateur, prêt à servir sa patrie, prompt à partir en guerre et à remplir sans flancher sa mission reproductrice.
Le gland tranché à vif aux premiers jours de sa vie ruisselle de vie. Poli avec amour, parfaitement dessiné avec sa hampe portant fier l’étendard de ses envies lubriques, il incarne à merveille la notion de virilité et sa puissance tellurique à être cet instrument de plaisir que la gent féminine révèrera en s’agenouillant devant lui
A moins que cette dernière s’avère être une bavaroise lubrique et vorace. Auquel cas on conseillera dorénavant au propriétaire du membre sauvagement raboté la fuite en avant et l’expatriation dans une contrée qui ose encore respecter les droits de l’homme.
Le vrai.
L’unique.
Le circoncis.
lire le billetQuand notre ancien président de la république avait osé brocarder d’un gracieux casse-toi pauv’ con un anonyme camarade lors d’un salon de l’agriculture, le monde entier n’avait pas manqué de le vilipender en avançant qu’en agissant de la sorte, il déshonorait sa fonction.
Il en va de même avec Samir Nasri. Quand ce dernier, après avoir accompli sa simple besogne consistant à propulser le cuir dans le filet adverse, interpelle un journaliste fantôme en le priant de fermer dorénavant sa gueule au regard de l’éclat mirifique de son talent éblouissant, il franchit déjà une première ligne rouge qui aurait dû lui valoir un séjour de quelques heures au mitard.
Quand ce même Nasri, du haut de sa performance stratosphérique lors de France-Espagne invective un malheureux gratte-papier de l’AFP en l’invitant à aller niquer sa mère et enculer l’ombre de son père, il porte non seulement atteinte à sa propre image mais il se vautre dans une vulgarité si crasse que seule une exclusion à long terme apparaît comme la réponse à ce débordement des plus classieux.
Samir Nasri n’est pas Éric Cantona. Il est au football ce que Pierre Perret est à la chanson française comparé à Georges Brassens. Un postillon sans envergure, aimable tripoteur de baballe, plus préoccupé à promener sa nonchalance toute horizontale en s’en allant confisquer la gonfle que de prendre le risque de défier les défenses adverses.
Certes, il demeure toujours malséant de s’acharner sur un homme qui il est vrai n’a jamais tué personne et qui jusqu’à présent n’a point eu recours à des produits dopants pour valoriser ses performances ce qui au vu de la qualité de ces dernières constituerait une insulte cinglante aux vertus supposées de la tricherie organisée.
Pour autant, s’il ne devait plus jamais apparaître affublé de la tunique de l’équipe de France, personne ne s’en plaindrait. Quand bien même, par on ne sait quelle impossible métamorphose, il deviendrait d’un coup d’un seul un footballeur de la trempe d’un Messi ou d’un Pirlo, il ne mériterait pas pour autant de redevenir le seigneur de Clairefontaine.
On ne demande pas à notre équipe nationale de briller dans toutes les compétitions auxquelles elle participe. Chacun comprend, même le supporter le plus exalté, que la victoire n’est pas tout et que la défaite est inhérente au sport. On attend juste d’un sportif de haut niveau qu’il aille au bout de soi, qu’il incarne les valeur d’efforts et de dépassement de soi, sans pour autant exiger de lui l’impossible.
Samir Nasri ne mérite pas la guillotine.
Il serait plus judicieux de lui offrir une carte d’entrée à la bibliothèque municipale et de le condamner à lire quelques ouvrages tout en prenant soin de planquer auparavant les albums de Boule et Bill.
Et il serait sage, avant d’envisager de lui donner une dernière chance de s’illustrer en Équipe de France, de l’envoyer dans un de ces centres de rééducation fermée où l’on apprend à des adolescents en rupture avec la société, les fondements de la vie en communauté comme les notions de respect et d’humilité.
En attendant, comme notre ancien président, qu’on le renvoie sans sommation à ses chères études et qu’on s’empresse de le remplacer par un joueur normal.
Ce serait salutaire pour l’avenir de notre patrie.
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Il n’y a rien d’infamant à se faire évincer de l’Euro par une équipe d’Espagne qui a joué au rythme d’un touriste s’en allant d’un pas doucereux visiter les allées du Prado. Non rien d’infâmant.
Il est par contre infiniment exaspérant de voir des semblants de joueurs évoluer avec une telle désinvolture, afficher une si grande nonchalance, présenter un je m’en foutisme si affirmé que certains d’entre eux laissent à penser qu’ils préféreraient effectuer une corvée de repassage plutôt que de se farcir une heure et demie à feindre de s’intéresser à un jeu qui ne les passionne guère.
Toute cette bande de Nasri et consorts ressemble juste à des caméos d’une super production qu’ils daignent honorer de leur auguste présence pour la seule satisfaction d’encaisser quelques menus subsides afin de payer la retraite dorée de leur animal de compagnie.
Un conscrit du service militaire d’antan mettait autant d’enthousiasme à lustrer son fusil que ces ombres de joueurs mettent à s’impliquer dans le jeu de leur équipe.
Il n’est pas question ici de talent, ils doivent bien en avoir, la promotion canapé n’étant pas de mise dans le milieu du ballon rond, encore que, mais simplement d’envie. Envie de tout donner. Envie de se dépouiller. Envie de répondre à l’adage goethéen de celui qui s’efforce de se surpasser, celui-là nous pouvons le sauver.
Comprennent-ils au moins ces jeunes gens à la mine hagarde que le reste de leur vie, quand l’heure de la retraite aura sonné, ne sera plus qu’un long tunnel, où, au regard de leurs capacités intellectuelles des plus réduites et de leur impossibilité à exister par eux-mêmes, confinés qu’ils sont dans une existence douillette où d’autres se chargent de leur changer leurs couches, ils enquilleront des journées longues et sombres comme des corridors de prison.
Ils ont à peine 25 ans et ils sont déjà blasés.
Ils sont des joueurs à la triste figure qui ne dégagent chez nous aucune émotion si ce n’est une exaspération rentrée. Ils nous sont tellement indifférents qu’on n’a même plus
envie de les insulter ou de les morigéner. Ils sont tellement loin de nous, ils nous ressemblent si peu, ils évoluent dans des mondes tellement étrangers à nos préoccupations ou à nos joies, qu’ils pourraient se fracasser le crâne contre un poteau sans que cela ne nous émeuve plus que de raison.
Pour nous, ils sont déjà morts et nous ne nous sentons même pas orphelins.
Qu’ils s’en aillent. Pour toujours. Qu’ils restent cadenassés dans leurs existences étriquées à jouer de leur joystick et à se branler le cervelet devant leurs jeux vidéo. Vous ne nous manquerez pas. Et nos enfants ne vous regretteront même pas. Hier soir aucun d’entre eux n’a pleuré parce que leur équipe favorite était éliminée. Ils se sont endormis sans peine. Devenus grands ils n’auront plus aucun souvenir de vous.
C’est cela le plus triste. De devoir devenir des adultes sans avoir la nostalgie de son enfance pour la simple raison que jamais vous n’aurez été capables de les émerveiller, parce qu’à aucun moment, ils n’auront vibré pour vous ou à travers vous.
Vous abîmez leur enfance.
Et cette faute-là messieurs, elle est inexcusable.
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Le livre se meurt. Nos chères bibliothèques Billy achetées par dizaine auprès de notre concessionaire Ikea vont bientôt pointer au chômage technique. En effet, pour la première fois depuis Gutenberg, le livre électronique a dégagé, en Amérique, plus de profits que le livre classique. La vieille Europe résiste encore mais ce n’est qu’une question d’années avant que le même phénomène se ne reproduise et s’amplifie.
Nul besoin d’être un économiste averti ou un idéologue visionnaire pour comprendre que d’ici une ou deux générations, quand le siècle sera cinquantenaire, le livre traditionnel, avec ses pages brochées, ses élégantes reliures, ses couvertures plus ou moins alléchantes, ne sera plus bon qu’à alimenter un feu de cheminée à moins que cette dernière, rattrappée par le sacro-saint progrès, ne se mette à carburer également au wifi.
Les bibliothèques, elles, ne serviront plus qu’à entreposer la collection de godemichets de Madame et les maquettes automobiles de Monsieur. Il ne sera plus possible de mater le cul de la bonne, affairée à passer son plumeau pour dépoussiérer les rayonnages de livres décrépits. En visite chez un inconnu, le pouvoir de juger de la puissance intellectuelle ou de la niaiserie absolue de votre hôte en vous perdant dans la contemplation sotte de ses ouvrages, n’existera plus. Mieux vaudra consulter sa boîte à pharmacie. La présence réconfortante de Valium ou de Temesta attestera qu’il est encore un être humain en proie à des angoisses qu’on espérera être existentielles.
Certes il y aura toujours quelques hurluberlus qui s’entêteront à acheter des livres devenus par la force des choses des objets en voie d’extinction mais ils coûteront les yeux de la tête et ne seront plus tirés qu’à une centaine d’exemplaires réservés à l’usage de quelques notables argentés. Ce qui évitera au romancier de s’emmerder à enquiller des dédicaces ou à parcourir l’hexagone pour se moisir d’ennui dans des salons du livre situés au fin fond du Perche.
Les gens continueront à lire. Enfin disons que les gens continueront à consommer des livres. La littérature, elle, a depuis longtemps perdu la mère des batailles. Avec l’apparition de la télévision puis d’internet, le temps consacré à lire des œuvres littéraires s’est réduit comme peau de chagrin. Et comme le cerveau s’est lui aussi rétréci et contracté, ou disons pudiquement qu’il a évolué et navigue désormais dans d’autres sphères, lire un vrai roman exigera des efforts de concentration que l’esprit, trop habitué à produire des efforts éparpillés sur une échelle de temps des plus réduites, ne sera plus en mesure de fournir.
Ce n’est pas très grave.
Sûrement a-t-il existé au siècle dernier, quand la technologie se réduisait à balbutier des ondes en langage morse, un temps où lire était une activité pratiquée à haute dose. Ce temps-là n’existe plus. C’est peut être une bonne chose. Ou pas.
Certes on continuera toujours à publier des romans. Peut-être tout autant que maintenant. Le lecteur les téléchargera sur sa liseuse pour les lire dans le confort douillet de son salon désincarné en écoutant de la musique crachotée par son IPod.
Ce sera d’un romantisme fol.
A la terrasse des cafés, il ne sera plus possible de courtiser une jeune demoiselle occupée à lire le dernier roman posthume de Stabilovitsch, Je vous ai tant haï.
C’est dommage. La demoiselle avait l’air charmante.
En attendant vous pouvez d’ores et déjà télécharger un roman de cette même andouille de Stakhanovitsch.
C’est par ici.
http://librairie.immateriel.fr/en/ebook/9782742753000/loin-de-quoi
lire le billetC’est officiel. Lorsque l’heure sera venue – et prions pour que cela soit le plus tard possible ou que le ciel ne le rappelle jamais à lui – Michel Drucker aura droit à des obsèques
nationales. Un deuil de trois semaines sera décrété. Des drapeaux noirs claqueront au fronton de toutes nos écoles. Les cloches de nos églises carillonneront durant deux jours sans interruption. Son cercueil effectuera un tour de France avant que le Panthéon n’accueille le tombeau du grand homme en présence des plus hauts dignitaires de l’état. Un abattage rituel sera organisé au Mont Valery afin que les Dieux recueillent avec toute la félicité requise l’âme de notre héros défunt. En express, des pièces de monnaie seront frappées à son effigie.
Thierry Roland lui n’a eu droit qu’à des miettes. A peine 20 mesquines minutes en ouverture des journaux télévisés, quelques maigrelets articles dans la presse spécialisée, un communiqué lapidaire de la présidence de la république, une misérable minute de silence lors de France-Suède.
La France est ingrate avec ses fils prodigues.
Pourtant Thierry Roland incarnait avec merveille le Génie National. Il était La France. Dans la droite lignée de Voltaire et de Rousseau, de Victor Hugo et de Jean Jaurès, il était l’un de ces hommes qui ont contribué à écrire le grand roman national voire nationaliste de notre patrie à jamais rayonnante.
Proustien dans l’âme, il possédait le verbe enchanteur, le sens aigu de la métaphore, la faculté à transformer une banale rencontre sportive en une épopée épique où toujours dominait le souci d’œuvrer en toute impartialité et de chanter sans cesse les louanges de nos valeureux adversaires.
Universaliste dans l’âme, il professait l’amitié entre les peuples, l’amour du prochain, le respect de l’autre et ce quelle que puisse être la couleur de sa peau ou l’origine de ses origines.
Il était la France éternelle, cette France, fille aînée de l’église, qui jamais, même par vents contraires, ne renonce à son idéal de concorde et à sa volonté d’œuvrer à la paix dans le monde.
Il était notre Mandela.
Il était notre Martin Luther King.
Pour le remplacer et nous consoler de cette perte, il nous reste ce formidable trident qui œuvre au micro de notre chaine nationale, j’ai nommé, Christian Jeanpierre, Arsène Wenger, Bixente Lizarazu. Soit un coiffeur, un pasteur et un surfeur.
Christian a la faconde merveilleuse des gens du sud-ouest qui depuis toujours possèdent ce don de nous ensorceler grâce à cette faculté inouïe à travestir la réalité et à s’enflammer
là où d’autres ne verront qu’une action d’une banalité confondante.
Donquichottesque en diable, Christian perçoit des moulins aux quatre coins du terrain, imagine des dribbles rocambolesques à la place de passes en retrait, n’hésite pas à louer le génie d’un ramasseur de balle ou à vanter la nouvelle coupe de cheveux du cinquième arbitre.
Arsène Wenger lui, possède cette appétence jamais rassasiée pour la langue française. Cabotin dans l’âme, du genre à glisser un coussin péteur sous le siège de ses collègues, chaleureux comme une grue déglinguée d’un chantier à l’abandon, bavard comme une pie camarguaise, drôle comme un garde suisse à l’heure des vêpres, il enflamme les rencontres par l’utilisation d’une langue colorée à souhait, ” le ballon a franchi le rond central, le coup franc peut être dangereux, le corner a été mal tiré, il pleut, on mange
quand ? ”
Reste Liza. La référence du football mondial. L’homme qui a tout vu, tout connu, tout entendu. L’homme qui sait. L’homme qui sent les matchs comme un chien renifleur détecte un rail de cocaïne planqué dans la poitrine siliconée d’un travesti brésilien. Tout à la fois basque bondissant et munichois rigoriste, ses avis tombent comme des diktats brejnéviens
acclamés par une Douma en délire. Frère de sang de Zinedine Zidane et de Christophe Duggary, il est pressenti pour animer une chaire au collège de France sous l’intitulé: “Football et Métaphysique à travers le prisme camusien”.
Cependant, qu’on ne s’y trompe pas, le vrai successeur de Thierry Roland se nomme Franck Lebœuf. Pour l’instant il se tient en réserve de la république. Puisse cet instant durer une éternité.
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Insupportable cette attente haletante pour connaître le successeur de Laurence Ferrari aux manettes du journal de 20 heures. Voilà des semaines, depuis que la funeste nouvelle était tombée, celle de la mise à l’écart de la meilleure d’entre nous, que la France, pétrie d’effroi, orpheline de sa chérie, retenait son souffle et, inquiète, les yeux dans les yeux, s’interrogeait sur la nature du prochain potentat prompt à leur servir leur sousoupe d’infos moisies et périmées.
Pujadas, l’as des as, jamais pris la main dans le sas, s’emparait-il de la scène du studio du journal carbonisé au risque d’apparaître comme la figure ressuscitée du Judas de cette Cène des temps modernes ?
Laurent Delahousse ficherait-il la frousse à ces journalistes de cambrousse en leur imposant des sessions d’esbroufe où il jouerait des claquettes avec les touffes des stagiaires tout en détroussant Claire Chazal affairée à débrousser la nouvelle version de son journal dominical avant de lancer la bande annonce de la Mort aux trousses ?
Harry Roselmack deviendrait-il le nouveau mac de service en se démarquant de ses prédécesseurs en décidant de lire les nouvelles à travers le marc de café ou se contenterait-il de noircir des remarques sur la disparition des macaques perdues dans les calandres grecques tout en rendant hommage à Julien Gracq à travers des décalcomanies décalquées du décalogue ?
Saga n’étant pas Devos reprenons le chemin de Davos.
La France n’en pouvait plus de ne pas savoir.
C’est qu’avec le temps, elle s’était habituée à sa Ferrari, à ses réparties toujours saillantes, à la pétillence durasienne de son regard, à l’intelligence affutée de ses remarques avisées, à l’impertinence iconoclaste de ses perfides questions, à cet esprit remarquable de promptitude, toujours aux aguets, pétrie de culture classique, capable de lire son prompteur sans jamais trébucher sur une seule syllabe, antique beauté à la chevelure cendrée, à même de rendre à nos journées désespérantes d’ennui et de conformisme une touche magique de fantaisie même pas réfléchie.
On ne plaisante pas avec le journal de 20 heures. Les français ont déserté leurs églises mais continuent à entretenir des affinités électives avec leurs téléviseurs. Ils ont besoin de leur ratatouille indigeste de nouvelles servies à la tronçonneuse par un automate de présentateur dont on peine toujours à comprendre en quoi il peut se prétendre être journaliste ? Au mieux un dictaphone assez appliqué pour débiter des sornettes avec l’air pénétré de celui qui postule à être le porte-parole de Dieu sur cette maudite planète.
Et Dieu a tranché. Sa parole sera transmise à ses cloportes de sujets par la voix de Gilles Bouleau. Qui ? Gilles Bouleau ? Il est québécois ou quoi ? Na, il marche du ciboulot et carbure à la ciboulette. Chouette.
Saga sors ta calculette, arrête la fumette sinon tu vas prendre perpet’.
Conseil d’un expert.
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Je l’avoue, au risque d’apparaître comme un affreux pachyderme réactionnaire misanthrope et acariâtre, j’avais déjà grand mal à comprendre l’intérêt fondamental de Facebook avec sa ribambelle d’amis imaginaires égarés dans les coursives fantômatiques du cyber espace, son faux mur des lamentations, ses photos tonitruantes d’inutilité ravageuse ou ses commentaires d’une vacuité vertigineuse – Je vais manger du poulet ce soir – Le poulet était très bon – Je crois que je n’ai pas digéré le poulet – Je confirme, le poulet ne passe pas – Aie, la chiasse au poulet est lancée – Toilettes bouchées, mdr, le poulet est résistant par nature – 200 euros (plombier) ça fait cher le poulet – C’est décidé je deviens végétarien ptdr.
Mais que dire de Twitter alors ? Un chef d’œuvre confondant de connerie à l’état brut. Le comble de l’imbécilité la plus manifeste. La preuve par dix-neuf que l’homme est de toutes les espèces lambinant sur la planète la plus niaise de toutes.
Il est toujours affolant et effarant de constater que lorsqu’une nouveauté apparaît, peu importe sa pertinence ou sa nécessité, notamment dans la sphère des nouvelles technologies, le bipède oublie ce qu’il lui reste de détritus de cerveau, pour s’en enticher et en jouer avec l’acharnement d’un forcené condamné aux travaux forcés.
Car enfin qu’est-ce donc que ce bidule où chacun, dans l’isoloir confiné de sa propre importance, se rêve d’un destin à la Rochefoucauld ou à la Cioran ? Quelle dose extraordinaire de vanité faut-il posséder pour s’imaginer que son simulacre de pensée réduite à 140 caractères puisse intéresser quiconque si n’est un comparse encore plus ahuri que soi ?
L’art bref, car c’en est, exige une précision linguistique inouïe, un sens de la métaphore si développé et si raffiné, un don de la formulation si aigüe que seuls quelques esprits très inspirés, choisis des Dieux, peuvent l’utiliser à bon escient.
Un assassinat perpétré à l’aide de bon mots demeure le plus parfait et le plus exquis des crimes, une suave mise à mort infligée à son mortel ennemi qui jamais ne s’en remettra.
Mis entre les mains d’un pauvre hère qui a déjà du mal à comprendre la teneur d’un éditorial dans télé 7 jours, cet instrument se transforme en une infernale machine à créer à profusion des perles de bêtise crasse, porte-paroles d’une conscience habituée à tourner dans le vide sidéral de ses pensées désincarnées.
Utilisés par nos représentants politiques, ce sont des postillons verbeux qui tiennent plus du crêpage de couettes à l’heure de la récréation que de l’assertion d’une pensée réfléchie et construite.
Des saillies plus dignes de la pétomanie mentale que de la réflexion assermentée.
@laurentsagalovitsch: t’es vraiment qu’un connard bouseux qui pige rien au monde moderne
@laurentsagalovitsch: ils sont tous aussi cons que toi au Canada ?
@laurentsagalovitsch: et ça se prétend écrivain, grave le gars.
@laurentsagalovitsch: plus je te lis et plus je comprends mieux pourquoi je trouve Slate à chier
@laurentsagalovitsch: je suis producteur de poulets et je t’emmerde fraternellement.
@laurentsagalovitsch: me dis pas que t’es payé pour produire de la daube pareille.
@laurentsagalovitsch: pour info on dit pas la preuve par 19 mais par 9. Quelle truffe!
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Michel Platini avait souvent des fulgurances lorsqu’il évoluait sur le carré vert de nos pelouses préférées. De celles qui renversaient le cours d’un match et rendaient maboules les défenses adverses condamnées à jouer au jokari avec leurs illusions perdues.
Reconverti en grand manitou des instances footballistiques européennes, Platini n’a rien perdu de sa faculté à se lancer dans des entreprises d’une audace inouïe. Il fallait une bonne dose de courage pour attribuer l’organisation de l’Euro 2012 à des pays aussi bonhommes et accueillants que la Pologne et l’Ukraine.
Deux pays qui respirent la joie de vivre, le respect de l’autre et l’amitié entre les peuples. Deux contrées dont la seule évocation nous donne des envies furieuses de quitter sur-le-champ notre sol natal et de trouver refuge parmi ces villes aux consonances si romantiques qu’elles nous enivrent et nous envoûtent avant même de les avoir visitées : Varsovie, Cracovie, Treblinka, Kiev, Poznań, Auschwitz, Gdansk, Donetsk, Lublin.
Deux belles nations de l’humanisme européen qui tout au long de leur histoire ont su démontrer leur capacité à se sublimer dans l’adversité et à offrir à la veuve et l’orphelin le gîte et le secours quand dans leurs vies il faisait faim et froid.
Je sais bien, il y aura toujours des esprits chagrins, toujours les mêmes d’ailleurs, qui ne pourront, du fond de leurs rancœurs tenaces, s’empêcher de venir rappeler que les Polonais ont eu parfois des comportements limites vis-à-vis de leurs minorités ethniques ou religieuses. Qu’ici et là, de temps à autres, ils ont pu se montrer insensibles quant au sort réservé à leurs compatriotes. Que même aujourd’hui alors qu’il n’existe plus trace de ces fantômes encombrants, ils continuent à leur vouer une inimitié irrationnelle.
Rien n’est plus faux.
C’est oublier que nos amis polonais ont payé de leur sang les errements sanguinaires de leurs cousins germains. Que ce sont eux qui ont été les premières et presque les seules
victimes des abominations nazies. Que ce sont eux qui ont peuplé les infâmes baraquements des camps de concentration. Qu’ils aient été accompagnés par quelques maigres bataillons de descendants des assassins du Christ ne changent rien à la donne. La Pologne a été un pays meurtri qui par la grâce d’un Dieu protecteur et aimant a su retrouver les chemins de la vertu et de la félicité.
Un pays à montrer en exemple pour toutes ces nations qui continuent à verser dans un obscurantisme forcené à l’image de cette France moisie qui s’entête à s’amouracher de ses extrêmes.
Quant à l’Ukraine, il suffit d’avoir discuté un jour avec l’un des sujets de cette démocratie naissante pour se rendre compte que si parfois ils peuvent se montrer exagérément critiques vis-à-vis de l’homme blanc qui leur inspire méfiance et répulsion, ils débordent de tendresse et d’amour pour tout ce qui est coloré, zébré, mat, jaune, bridé.
Bref, comme lors de ses plus belles années, Platini a encore eu raison avant tout le monde. Il a décroché un de ces légendaires coups francs destiné à dépoussiérer les lucarnes crasseuses de l’Histoire.
Chapeau l’artiste.
lire le billet
Ah, il fallait les voir, l’autre semaine, lors de la journée interplanétaire sans et contre le tabac, nos petits docteurs de la pensée contemporaine et autres souffreteux sophrologues de la sociologie comportementaliste venir plastronner sur les plateaux de télévision et nous conter par le menu détail combien fumer pouvait fuir gravement à notre santé, comment le triomphant cancer s’amourachait de nos poumons encrassés et emboutissait notre putain d’espérance de vie, ce livret A de nos vies défaites.
Ah c’est qu’ils jouissaient ces nouveaux moralisateurs en éjaculant la longue litanie des méfaits du tabac, la dépendance, le souffle au cœur, les ongles jaunies, les dents gâtés, les vessies dévissées, les affinités électives tissées entre les méchantes bronchites et autre vilaines thromboses, les allergies à répétitions, les asthmes convulsifs, les infarctus soudains et les courts-circuits cérébraux.
Il est entendu, fumer n’améliore pas la qualité de nos précieuses cellules. Prétendre le contraire serait imbécile.
Mais vivre non plus n’améliore pas notre santé. Respirer encore moins. Et lire nous oblige à rester immobile de longues minutes au risque de sédentariser nos vieilles guiboles et redonner une espérance de vie à nos hémorroïdes planquées dans nos cavités rectales. Et baiser peut conduire directement au cimetière. Et boire est suicidaire. Droguer nous embastille. Écouter Leonard Cohen nous déprime. Manger précarise la longévité de nos intestins. Pisser de trop fatigue notre prostate. L’onanisme forcené maltraite nos poignets.
Pourtant, à les écouter, ces prévaricateurs des temps modernes ne veulent que notre bien. Ils veillent sur nous comme des nounous célestes, attentifs à ce que notre passage sur cette terre se déroule sous les meilleurs auspices, attachés à ce que nous restions gaillards et alertes aussi longtemps que notre ADN le permet. Et nous les en remercions bien bas.
J’admettrais sans sourciller le raisonnement qui nous avertirait que fumer coûte horriblement cher en soins de santé et qu’au lieu de traiter des cancers évitables on serait plus inspiré de se servir de cet argent pour offrir à nos footballeurs des primes plus conséquentes lors de joutes internationales.
Je serais même prêt à entendre que celui qui en toute conscience se carbonise les poumons devrait en partie contribuer au coût de son traitement.
Mais de grâce messieurs les procureurs à la morale impeccable, foutez la paix aux gens qui ne vous ont rien demandé et laissez-les crever de la façon qu’ils ont sciemment choisi.
De tout temps, l’homme a tenté de s’échapper de ce fardeau intemporel que constitue le dur et rude métier de vivre. Toutes les civilisations ont eu recours à des subterfuges pour remédier à cette funeste et tragique condition d’être un simple mortel. Parce que si l’on se donne le temps de réfléchir un seul instant vivre est terrifiant. Parce que tenter d’exister dans un monde dont nous ne savons rien, ni l’origine, ni la destinée, ni le pourquoi, ni le comment, a de quoi vous laisser perplexe. Parce que toute vie sera forcément un échec.
Et que pour se confronter à cet univers glacé et muet quoi de plus normal et de plus humain que de chercher par tous les moyens de trouver un dérivatif pour tenter de s’évader dans les brumes de paradis certes artificiels mais ô combien réconfortants.
Fumer en est un. Courir comme un dératé le long du périph en est un autre. Aimer, un troisième. S’abrutir devant un poste de télévision encore un autre. Chacun sa croix.
Je tiens à préciser que je ne fume pas. D’ailleurs le voudrais-je que je ne pourrais pas, fumer à Vancouver constituant un délit passible de cour martiale. Non seulement vous ne pouvez fumer dans un logement locatif ou aux abords d’un restaurant, du moins dans un périmètre circonscrit à six mètres sur les deux côtés de l’établissement où vous venez de déguster des lasagnes au tofu, mais de plus depuis l’année dernière en griller une en se promenant le long de l’océan peut vous coûter votre salaire. Et ce afin d’éviter de donner un cancer passif à nos amis les canards.
Au fond, notre monde, despiritualisé et désincarné, ce monde matérialiste et marchand, n’admet plus la mort. Encore moins l’idée de la mort.
Pourtant comme dirait Monsieur Allen ” l’éternité c’est long, surtout vers la fin.”
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Décidément notre époque s’amuse, avec un malingre plaisir, à entortiller nos repères, nous plongeant dans une confusion grandissante. Ainsi, le Canada, ce pays réputé de cocagne où les ours parlent français en pêchant des saumons frais comme des rêves de promesse d’une vie meilleure tournée vers une nature aussi généreuse qu’une poitrine de soprano roumaine, vient de s’illustrer cette dernière semaine par une succession tragique de faits divers à rendre vert de jalousie son insupportable voisin américain.
Au Québec, une misérable frange d’une jeunesse paresseuse comme une bande d’étourneaux pointant à pôle emploi, terrorise le pays au seul motif de prétendre pouvoir glander à l’université sans débourser de trop. Des jeunes gauchistes, infiltrés par les sbires du Front de Gauche, qui tous les soirs, par un temps à ne pas mettre un grizzli dehors, martyrisent à coups de casseroles hurleuses pas même téfalisées, les oreilles d’honnêtes citoyens qui n’en peuvent plus et en arrivent à se violer les canaux auriculaires avec des pattes de caribou congelés.
Alors qu’au même moment les universités anglophones de la même Belle Province continuent à cravacher pour former la future élite du pays et se débarrasser à tout jamais de ces francophones ronchons rousseauissant à tout-va en rêvant d’une société égalitaire. Jusqu’ici la police, bonhomme comme un paysan polonais regardant sans broncher passer les wagons plombés avant de s’en griller une, a laissé faire. Mais jusqu’à quand ? Il se murmure que si le conflit se perpétue, elle n’hésitera pas à lâcher dans les rues de Montréal, une escouade d’ours affamés et de gnous à la diète depuis la sortie de l’hiver.
L’été sera sanglant.
Conséquence funeste et pourtant prévisible, un brave montréalais qui ne supportait plus le bruit infernal de ces vieilles casseroles, a fini par craquer en s’en prenant à son compagnon de chambrée, l’a finement dépecé avec son couteau suisse, l’a assaisonné au sirop d’érable et l’a laissé mijoter quelques heures dans une marmite remplie de jus de poutine. Avant de réaliser que la faute à toute cette puérile contestation estudiantine incombait à la France qui s’essaye à transporter ses élans révolutionnaires hors de ses frontières. Et de prendre le premier avion pour Paris afin de régler son compte avec ce pays fouteur de merde et donneur de leçon.
Tremblez, tremblez gens de Paris, le loup est entré dans Paris et il est très en colère.
Un Canadien qui voit rouge est aussi dangereux et imprévisible qu’un Taliban qui s’adonne à du Pastis fabriqué dans une cave de Téhéran.
Enfin, ultime coup du sort qui tend à valider la théorie que le Canada se trouve être en proie à une grave crise identitaire, son plus fidèle serviteur en la personne de Justin Bieber, charmant garçon à l’intelligence acérée, lors d’un concert privé donné jeudi dernier au dernier étage de la Tour Montparnasse, en tentant une acrobatie audacieuse, s’est méchamment mangé une baie vitrée.
La tour en tremble encore.
Le Canada aussi.
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