J’ai 9.4% de chances d’avoir une crise cardiaque dans les dix prochaines années

                                                                                                                                                                                                                                               Comme tous les ans, je me suis payé une visite chez le docteur.

Un peu plus tôt dans le mois, à jeun et en pyjama rayé, je m’étais traîné au laboratoire d’analyses me faire détricoter une veine histoire de voir si du sang mauvais continuait à couler dans mon corps; j’en avais profité pour remplir à grand-peine un bocal de mon urine sacrée.

Le docteur a parcouru les trois pages du rapport sanguin comme s’il consultait les côtes des pouliches engagées l’après-midi dans la troisième à Longchamp.

Je me suis contenté de regarder ses estampes japonaises.

Pas trop mal a t-il fini par marmonner.

Toujours un peu de cholestérol mais pas de quoi déclencher Vigipirate.

Les reins, le foie, la rate, le pancréas, la prostate, le colon, les oreilles, la couille gauche, ça a l’air d’aller, rien à signaler.

Taux de glycémie, vous êtes limite. Bouffez moins de pâtes, de riz, de pain.  Ne bouffez plus rien si vous pouvez, c’est encore la meilleure des solutions. Vous éviterez les emmerdes. Et moi je pourrai prendre ma retraite.

M’a pris la tension, m’a tâté les côtes, m’a palpé les couilles, m’a demandé de respirer un grand coup, a écouté les confidences de mon cœur, a  tenu une conférence au sommet avec mes poumons, a scruté mes oreilles, a inspecté le fond des yeux, le fond de mes narines, le fond de mon palais, le fond de mon fondement mais là j’ai refusé, a joué des cymbales avec mes genoux.

A bougonné comme déçu, “c’est bon, vous êtes à peu près en état de marche.”

J’étais sur le point de partir quand il m’a dit, ” Hop là on ne bouge pas encore, on va rigoler un peu, on nous a refourgué un nouveau joujou pour calculer vos chances de choper une crise cardiaque d’ici dix ans, c’est basé sur une étude épidémiologique de 50 000 gusses de votre acabit. Très instructif comme bidule.”

Il a commencé à remplir des cases, a compilé les chiffres de mes analyses, m’a demandé si je fumais, non, vous picolez, non, drogues, non, vous baisez au moins, oui le jeudi soir, du sport, oui un peu, quel âge déjà, 47, pesez combien, 75, antécédents familiaux, aucun, il a continué à aligner les chiffres, il s’est mis à siffloter la Traviata; visiblement il s’amusait comme un petit fou.

Il devait être du genre à piquer le Biba de sa femme ou de sa fille pour connaître son potentiel érotique.

Il a tripoté sa calculatrice, m’a souri, un grand sourire bien niais, a ajouté des chiffres, en a soustrait d’autres et m’a dit maintenant, petit cachottier, on va  tout savoir; avec un grand geste du doigt – roulements de tambour, musique stridente, staccato trépidant – il a appuyé sur la touche égal et s’est penché l’air gourmand pour lire le résultat.

9,4

J’ai cru que c’était son handicap au golf. Ou la longueur de son yacht. Ou le nombre de ses maîtresses. Ou le nombre de fois qu’il baisait ses maîtresses par année quand il ne pratiquait pas son golf.

Voilà le monsieur a 9,4 pour cent de chances de nous faire une crise cardiaque dans les dix prochaines années.

Ah.

C’est correct. La dernière fois j’en ai eu un qui est monté à 65,9. Je l’ai envoyé directement à l’hosto. C’était un juif qui bouffait du couscous au petit-déjeuner. Vous êtes pas juif au moins?

Si.

Pas de chance. Séfarade ou ashkénaze?

Les deux.

Vous allez prendre cher. Une petite seconde. Il s’est remis à tapoter comme un fou furieux sur sa calculatrice.

17,8. Vous stressez trop vous les Juifs. Pas bon pour votre cœur. Faut apprendre à se relaxer. Vous devriez aller plus souvent à l’Hypercacher vous détendre un peu.

Très drôle.

C’est quoi votre boulot déjà?

Écrivain.

Je voulais dire votre vrai boulot, pas votre passe-temps.

Écrivain.

Je vois. Décidément vous êtes pas verni. Un écrivain juif, ça doit valoir cher, très cher même! Attendez voir, je sens qu’on va exploser les records.

Il a recommencé ses calculs.

Une deuxième fois.

Une troisième fois.

Comprends pas il a dit en me regardant étrangement.

Il a tout repris depuis le début. A vérifié les piles de sa machine à calculer. Est allé prendre celle de sa secrétaire. A tout retapé. A sorti une feuille de papier pour effectuer les calculs à la main.

A redit comprends pas.

Il était tout pâle.

S’est mis à me contempler comme si j’étais le fantôme de l’Opéra.

Comprenez pas quoi au juste docteur?

Vous êtes mort depuis soixante-dix ans il a fini par articuler.

Je sais, j’ai dit. 

C’est de famille.

                                                                                                                                                                                                                                                  Je suis un survivant.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                             Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est  par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Le devoir de mémoire, version France Télévisions

                                                                                                                                                                                                                                                      Nul doute que l’intention à l’origine était des plus louables.

A l’occasion de la commémoration de la libération d’Auschwitz, le site d’information continue de France Télévisions a pris une initiative qu’il convient de souligner.

Au-dessous d’une jolie photo dévoilant l’entrée du camp d’extermination, on peut donc lire l’intitulé suivant : “Devoir de Mémoire : si l’un de vos proches a été déporté, racontez-nous son histoire.”

J’avoue, d’indignation, j’en ai presque dégluti ma carpe farcie.

Parce que tout de même, c’est tout à fait extraordinaire cette formulation.

Je connaissais le ”Vous avez été victime d’une escroquerie à la carte bleue, faites-nous parvenir votre témoignage”

Ou ”Votre belle-mère vient s’installer chez vous, dites-nous comment cela se passe”.

Ou encore ”Vous avez des cors au pied gauche ? on voudrait en savoir plus”.

Désormais il faudra compter avec ”Pépé a été déporté, dites-nous comment ça s’est passé”.

A dire vrai, France Télévision, ça ne s’est pas très bien passé tu sais.

wtf

Un jour Papy a été prendre une douche et on ne l’a plus jamais revu. On a juste retrouvé un savon dans la salle de bains. Il s’est comme évaporé. On n’a jamais compris ce qui s’était passé. Évidemment on a été très meurtri. On l’aimait bien notre Papy. On espère toujours qu’il va nous revenir un jour mais franchement on perd espoir. Désormais on ne prend plus que des bains, dès fois que ça recommencerait. Ce n’est pas très écologique mais tant pis. On se rattrape en recyclant nos cheveux.

Quand à Mémé, la pauvre, elle s’est trompée de train : au lieu de prendre comme tous les dimanche son T.E.R pour Alençon, elle est montée dans celui pour Varsovie. Elle a toujours été très distraite faut dire. Une vraie tête en l’air. Elle aussi elle n’a plus jamais donné de nouvelles mais comme pour Papy on ne perd pas espoir. On se méfie juste des trains désormais. On préfère la voiture. Ce n’est pas très écologique mais tant pis. On se rattrape en recyclant nos dents en or.

Voilà France Télévisions.

Merci de m’avoir donné l’occasion de raconter mon histoire.

                                                                                                                                                                                                                                                  J’espère qu’elle t’a bien plu.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                      Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est  par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Sus au suffrage universel !

                                                                                                                                                                                                                                                              Il y a des jours où.

Quand on lit les commentaires affolants de crétinerie d’une flanquée non négligeable d’internautes qui.

Lorsqu’on constate que la page d’un sinistre hurluberlu possède quelques 961256 couillons qui.

Quand chacun se sent légitime pour s’exprimer sur des sujets qui.

Alors et seulement alors j’en arrive à me demander si au fond Flaubert n’avait pas raison quand il comparait le suffrage universel à une honte de l’esprit.

De s’imaginer un seul instant que toute cette bande de cloportes ahuris, d’éclopés du cerveau, de pétomanes de la parole, d’imbéciles patentés, d’incorrigibles incultes gras d’une bêtise infinie, puissent avoir le droit de s’exprimer en déposant un bulletin de vote pour élire nos représentants et décider de la sorte de notre avenir, voilà de quoi réveiller en vous la nostalgie des temps jadis.

De ces gens qui ne comprennent rien à rien, qui confondent tout et n’importe quoi, qui sont capables d’effectuer des rapprochements si grossiers qu’ils nous laissent sans voix, qui tirent des conclusions d’événements ou de faits dont ils ne saisissent pas la moindre parcelle du début d’un semblant de complexité.

Et qui caquettent des raisonnements si abscons, si ahurissants d’illogisme, si tonitruants de propos inconsistants que notre foi en la capacité de l’être humain à s’élever plus haut que la cervelle d’un moineau vacille dangereusement.

Non pas ces êtres un peu rugueux ou frustres, ou simplement inadaptés, que l’école ou les études n’ont jamais vraiment intéressés mais qui possèdent néanmoins suffisamment de bon sens et d’intelligence intuitive pour déceler au premier coup d’œil le fanfaron de fête foraine qui, fort d’avoir décroché son baccalauréat ou sa licence de droit, n’en incarne pas moins la quintessence même de la plus radicale des inepties intellectuelles.

Et qui pourtant, par un beau dimanche de printemps, fort de ses crasseuses dispositions, s’en va, en toute décontraction, toujours aussi fanfaronnant, convaincu du bien fondé de son jugement, désigner celui qui à ses yeux avertis mérite d’accéder aux plus hautes responsabilités.

Et s’en retourne chez lui tout guilleret d’avoir voté pour un candidat dont il serait incapable d’expliquer la substantifique moelle de son programme mais qui cependant, dans la brume de son esprit aussi vide qu’une cour d’école un soir d’été, semble peu ou prou correspondre à ce qu’il se plaît à nommer ses convictions.

Lesquelles, tournoyant dans le vide intersidéral de quelques neurones branchés sur courant alternatif, doivent se résumer à distinguer d’entre tous les candidats proposés celui qui saura le mieux le cajoler.

A savoir, éructer des mesures aussi simplettes que possibles, à même d’être comprises par le plus grand nombre, et énoncées à grand coup de slogans racoleurs afin d’être captées par des électeurs dont la matière cérébrale doit être à peu près équivalente à celle des salissures qui restent collées à l’émail de la baignoire une fois l’eau évacuée.

Ainsi va la démocratie qui, généreuse à foison, permet à n’importe quel énergumène assez agile pour rabattre le volet d’une enveloppe dans son fourreau sans la froisser de trop, de participer au grand débat national, vaste confédération d’eunuques décérébrés qui, se répartissant à parts à peu près égales dans chacun des camps opposés, ne pèsent au final pas bien lourd.

Sauf bien sûr à voir émerger une formation politique qui se glorifie de les représenter, ces braves baveux de l’histoire nationale.

                                                                                                                                                                                                                                                Ce qui bien entendu n’est aucunement d’actualité….

                                                                                                                                                                                                                                                                                                             Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est  par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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De l’arrogance de l’athée (en ces temps troublés)

                                                                                                                                                                                                                                                  Parfois, et je dis bien parfois, et je m’en vais le réécrire une troisième fois, afin de me préserver par avance d’un déluge d’insultes, de menaces, de mises à mort, il se dégage parfois de l’athée, une sorte de supériorité morale qui lui permet en toutes circonstances d’afficher un sourire narquois devant les batailles livrées par les hommes.

C’est que l’athée sait la vanité des choses et la veulerie des hommes.

L’inanité de la pensée religieuse.

L’incurie de toute forme de spiritualité.

Rien ne peut l’atteindre.

Détaché de toutes contingences métaphysiques, débarrassé à tout jamais de l’encombrante question de l’existence de Dieu, délivré des édits religieux, il trône dans son palais comme un monarque tout-puissant toujours à même de brocarder le simple d’esprit assez sot pour prétendre croire à une autre vie possible dans un ailleurs se situant au-delà du cercle polaire.

C’est que l’athée croit en l’homme, seulement en l’homme, uniquement en l’homme.

Un homme né du hasard, de la rencontre fortuite entre des poussières d’astres, combinaison heureuse de particules élémentaires ayant, par un lent et long processus, abouti à la constitution de ce bipède plus ou moins ahuri, (plus en ce qui me concerne) nommé Homo Erectus dont la vie commence et finit avec lui.

L’athée incarne l’Homme dans toute sa superbe et sublime majesté : libre, indépendant, et par-dessus tout clairvoyant.                         

Suprêmement intelligent.

Tout le contraire du gogo attardé suivant à la lettre les préceptes ineptes de quelques illuminés qui pour conjurer leur peur de la mort se sont mis en tête d’inventer des Dieux omniscients et omnipotents.

L’athée lui naît, vit, puis meurt.

Fin de l’histoire.

Au fond, il est comme le croyant : le doute ne l’effleure jamais, il ne s’autorise jamais à remettre en question ses principes philosophiques, il a tout compris depuis le début, il a le culte des certitudes, la foi inébranlable en un monde qui se résumerait à lui-même ; il sait d’avance comment l’histoire se terminera.

L’athée est crâneur dans l’âme.

J’avoue : j’aimerais bien appartenir à la confrérie des athées heureux.

Ou alors être croyant.

Ce qui somme toute revient très exactement au même.

Les deux se réclamant de vérités qui par essence sont inaccessibles à notre intelligence et à nos savoirs.

L’idée du Néant répond à celle du Paradis ou de l’Enfer.

Le rien s’oppose au tout.

L’éphémère à l’éternité.

Tandis que moi, pauvre hère perclus d’angoisses et d’hémorroïdes, je continue à gratter d’un air perplexe mes trop vieilles couilles en me demandant comment un miracle tel que la vie humaine peut avoir existé sans le coup de pouce d’une intervention supérieure.

Et la seconde d’après je m’interroge sur la présence hypothétique d’un Dieu dont je ne comprends ni les motivations ni encore moins les agissements.

Et restant tout à la fois terrifié que ma vie puisse se terminer avec ma mort et encore plus terrifié qu’elle puisse se perpétuer jusqu’à la nuit des temps.

Bref, je doute.

Et quand je suis vraiment en forme, j’en arrive même à douter de mon doute.

Je ne connaitrai jamais la douce paix de l’athée qui trouve rafraîchissante l’idée que son âme ne survivra pas à sa disparition. 

Je jalouse la certitude inébranlable du croyant qui salive déjà à l’idée de loger dans un palais céleste sans avoir à débourser une quelconque caution pour être sûr de l’occuper.

                                                                                                                                                                                                                                                 Je navigue entre deux eaux.

                                                                                                                                                                                                                                                      Et à force j’ai le mal de mer.

                                                                                                                                                                                                                                                           Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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L’antisémitisme disparaîtra le jour où les Juifs disparaîtront

                                                                                                                                                                                                                                                                Les Juifs, français ou pas, ne sont jamais autant aimés que lorsqu’ils subissent des outrages.

Alors, parce que ce sont tout de même, malgré les apparences, des êtres humains, dans un bel élan d’humanité, la nation tout entière s’émeut de leur sort, des bouquets de fleurs accompagnés de mots d’excuse leur sont envoyés, et on les assure que plus jamais, ils ne seront les victimes innocentes d’atrocités innommables.

Le Juif lui sait qu’il n’en est rien.

Que demain, dans une semaine, dans un siècle, le cauchemar recommencera.

Sous une autre forme.

Les assassins changeront d’identité, d’origine, de visage : les crimes se répéteront.

Le fait même que les Juifs, malgré les innombrables persécutions, pogroms, holocaustes dont ils ont été les victimes, n’aient pas encore disparu de la surface de la terre représente déjà en-soi un scandale qui provoque une sorte d’effroi devant leur capacité à triompher de tous ces maux.

Comment donc ce peuple honni d’entre tous, pestiféré, persécuté, ce peuple dont on a essayé par tous les moyens de se débarrasser, parvient-il non seulement à continuer à exister mais qui plus est à se présenter sous les traits d’une fratrie assez sûre d’elle-même pour s’illustrer avec talent et parfois génie dans le monde des affaires ou des arts ?

Mais comment font-ils ?

On comprend aisément que cette obstination à exister provoque chez certains des étranglements de rage.

On pensait s’être débarrassé une bonne fois pour toutes de cette vermine, on a eu recours à toutes sortes de procédés pour arriver à l’exterminer, à chaque fois on a pensé que cette fois elle n’en réchapperait pas, et pourtant, tous les matins, on la retrouve sur le pas de sa porte, pétulante de santé, pétaradante de forme, déjà prête à reconquérir le monde.

Vous pensiez en être quitte avec ce moustique nuisible qui vous suçait le sang, bourdonnait à vos oreilles, picorait dans votre assiette et voilà que pendant la nuit, par un processus inexplicable quasi-surnaturel, il a trouvé le moyen de rassembler ses forces et revient, imperturbable, vous chatouiller à nouveau les narines.

Quelque part, par une sorte de perversité absolue, c’est cette féroce capacité à renaître, à ne pas vouloir mourir, à ressortir du cercueil dans lequel on l’avait enfermé qui contribue à entretenir l’antisémitisme.

Le Juif est l’enfant terrible de l’humanité.

Qui n’a jamais voulu se soumettre ou se renier.

Qui, obtus, a toujours cherché à cultiver sa différence.

A être tout à la fois en dedans et au dehors de la société dans laquelle il évolue.

Qui surtout possède une assise morale si forte que sa seule réponse aux crimes subis n’a jamais été la vengeance mais la perpétuation envers et contre tous de ses traditions et de ses principes.

Et cette attitude constitue de toute évidence la plus grande des offenses.

Si le Juif avait répondu au crime par le crime, il ne serait plus qu’un lointain souvenir déjà oublié.

                                                                                                                                                                                                                             L’antisémitisme disparaîtra le jour où les Juifs disparaîtront.

                                                                                                                                                                                                                                                Ce n’est pas demain la veille.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Coulibaly, l’honneur de la profession

                                                                                                                                                                                                                                                         Tout de même.

Il était moins une.

Je commençais à m’inquiéter.

Quoi, des attentats en plein Paris, des terroristes enragés, des morts sauvages, des policiers exécutés, des journalistes assassinés, des blessés par paquets et toujours pas de Juifs massacrés ?

J’étais perdu.

Déboussolé.

Désorienté.

Je me disais “c’est pas possible, c’est quoi ces djihadistes d’opérette, ils ne vont quand même pas boucler leur tour de sang sans nous zigouiller deux, trois juifs, ils vont pas oser commettre un tel sacrilège?”

Ils veulent quoi les frérots Kouachi, être la risée de la terre entière, entrer dans l’histoire comme étant les seuls terroristes au monde qui se permettent de commettre des attentats sur le sol français sans s’attaquer aux Juifs ?

C’est une nouvelle mode qu’ils essayent de lancer ?

L’attentat sans victimes juives à déplorer.

Et pourquoi pas un sandwich tunisien sans huile d’olive aussi !

L'épicerie casher à Saint-Mandé où a lieu la prise d'otages le 9 janvier 2015

Je veux bien croire que nos valeurs se délitent, que les nouvelles générations ont perdu tout sens commun, que la confusion règne dans leurs esprits mais il existe tout de même des limites à ne pas dépasser sans quoi ce sont les bases même de notre civilisation qui vont à vau-l’eau.

Je me raccrochais à l’idée que Wolinski avait bien une bonne petite bouille de Juif mais je voyais bien qu’il n’était qu’une victime parmi une dizaine d’autres, qu’il ne comptait pas vraiment : on ne l’avait pas abattu pour son ascendance juive mais plus pour ses gribouillis ignominieux.

Au mieux, dans un bilan de fin d’année, à l’heure des décomptes, ça pouvait compter pour un quart de Juif. Et encore. ” Chérif et Saïd ont relâché leurs efforts ce trimestre, notamment dans la matière Eradication de Juifs : théorie et pratique. Ils peuvent et doivent mieux faire sinon redoublement à envisager et retour à l’élimination des seuls chrétiens.”

J’avais commencé à écrire au service consommateur d’Al-Qaïda  pour me plaindre de ce manquement élémentaire à leur déontologie, leur rappeler que cartonner des caricaturistes du dimanche c’était bien joli mais que tuer des Juifs ça devait quand même rester l’objectif prioritaire.

Leur confier ma déception de les voir ainsi renier les fondements même de leur idéologie, pointer les problèmes de formation dans l’éducation de leurs disciples,  ” vous branlez quoi ces derniers temps dans vos camps d’entraînement au juste, vous jouez au Rami au lieu d’étudier Les Protocoles des Sages de Sion, vous ne leur apprenez donc plus que le Juif est l’ennemi à abattre ? ” 

J’imaginais déjà ce pauvre Merah se retournant dans sa tombe.

Nemmouche se tapant le crâne contre les murs de sa cellule.

Fofana soulevant des haltères pour essayer de se calmer.

2015-01-09_1731

Et puis Coulibaly est arrivé.

Ce bon Coulibaly.

Ce brave Coulibaly.

L’honneur de la profession.

Propre sur lui.

Carré.

Une policière municipale pour s’échauffer le jeudi matin, puis le lendemain, une épicerie casher tout comme il faut, un vendredi en plus, le jour précis où la racaille sémite se ravitaille en vue de leurs libations du samedi, un petit carnage d’emblée histoire de se mettre en forme, quatre bouffeurs de Matsot à la trappe, joli, efficace, comme à la parade, il promettait le coulis de framboise, dommage seulement qu’il ait un peu faibli vers la fin.

Tout de même on a eu chaud.

                                                                                                                                                                                                                                               Les traditions ça s’entretient.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                     Les bonnes manières aussi.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                     Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Le rire assassiné

                                                                                                                                                                                                                                                       Voilà.

On a assassiné le rire.

De la plus lâche des manières.

On aura beau rebaptiser des rues du nom des victimes, décréter des minutes ou des siècles de silence, dire jusqu’à perdre la raison notre douleur et notre tristesse, il restera que des hommes ce soir ne rentreront pas chez eux.

Ni demain.

Ni jamais.

Des hommes comme vous et moi qui devant l’infinie et éternelle connerie du monde avaient pris le parti d’en rire et de s’en moquer plutôt que de soliloquer à l’infini dessus.

Cabu, Charb, Wolinski morts dans le massacre au siège de Charlie Hebdo.

A coups de dessins.

De simples dessins exécutés à l’aide de feutres, au coin d’une table, avec la gourmandise d’enfants qui rient d’avance de l’effet de leurs plaisanteries et mettent un point d’honneur à n’épargner quiconque dans leur combat à chaque croquis recommencé contre la bêtise.

C’était parfois de mauvais goût, c’était souvent féroce, c’était toujours outrancier, c’était irrespectueux à souhait, c’était d’une insolence ravageuse, c’était bête et méchant, c’était drôle à en mourir, c’était vulgaire, c’était jubilatoire, ce n’était juste que des dessins et des textes les accompagnant.

C’étaient de grands enfants.

Souvent d’irréductibles garnements âgés de soixante-dix ans et plus qui portaient le rire en bandoulière, qui continuaient à canarder les travers de notre époque par des caricatures tonitruantes, qui appuyaient là où ça faisait mal, qui n’épargnaient personne et surtout pas eux-mêmes.

Des fantassins de la liberté chérie.

De cette liberté magnifique, de cette liberté sacrée, de cette liberté absolue qui ose tout, ne se connaît ni Dieu ni maître, s’affranchit de tous les dogmes et de toutes les croyances, combat tous les obscurantismes, révèle à l’homme sa part de bêtise, consacre l’irrévérence et glorifie l’indépendance d’esprit.

Qui ne s’interdit rien.

On avait beau les mettre en garde, les vilipender, leur promettre le pire, jamais, jamais ils n’ont renoncé, jamais ils n’ont voulu reculer, jamais ils n’ont cédé à ces menaces édictées par des esprits étranglés d’indignation et de haine de se voir épinglés de la sorte.

Chaque semaine, les journalistes de Charlie-Hebdo leur tendaient le miroir criant de vérité de leur foi aveugle, de leur conduite sanguinaire, de leur obscurantisme échevelé.

                                                                                                                                                                                                                                                Des hommes ne l’ont pas supporté et les ont tués.

                                                                                                                                                                                                                                                 C’est dire combien ils visaient juste, nos enfants assassinés.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                      Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Houellebecq, le romancier éphémère

                                                                                                                                                                                                                                             Mais comment il fait le Houellebecq pour en arriver à tirer une tronche pareille ?

Il bouffe en douce les croquettes de son chien ?

Il boit de la vinasse polonaise ?

Il carbure au caviar avarié ?

Il passe ses journées enfermé dans le tambour de sa machine à laver le linge, qu’il actionne à l’occasion afin d’apparaître le plus décalqué possible ?

A le voir ainsi si décharné, si chétif, si décrépi, au lieu de lui acheter son dernier roman, on a plutôt envie de l’inviter à la maison dévorer un couscous-boulettes accompagné d’une tripotée de cigarettes au miel et de le forcer à les ingurgiter jusqu’à ce qu’il reprenne des couleurs.

On ne peut quand même pas laisser en conscience le plus grand des plus grands écrivains français de sa génération et des générations à venir et du siècle tout entier dépérir de la sorte sans réagir : ce serait un crime contre l’humanité, une atteinte à la dignité de la personne humaine, un abandon coupable méritant la sévérité d’un tribunal pour non-assistance à écrivain en danger.

Il faut sauver l’écrivain Houellebecq, qui plus que tout autre, excelle à décrire à longueur de roman le sordide de vies dépourvues du moindre attrait, leur irréductible misère sexuelle et affective, le délabrement moral et intellectuel  engendré par les dérèglements d’une société de consommation à bout de souffle, l’impossibilité de mener une existence autre que le morne empilement de jours poisseux d’un désespoir rance et triste.

C’est tout le problème des gens qui vomissent la condition humaine sans même trouver une consolation dans la pratique de leur art : à la longue ils finissent par lasser.

Afin de trouver une échappatoire à leur prétendu désespoir radical, il ne leur reste plus qu’à jouer au provocateur à la petite semaine.

A marivauder des intrigues extravagantes et fumeuses.

A comploter des romans farfelus qu’ils se complaisent à alimenter de théories sentant bon leur poids de souffre et de scandale.

Réunis en conclave, ils ricanent de leur dernière affabulation romanesque et du charivari qu’elle ne manque pas de provoquer.

C’est le propre des hommes qui, revenus de tout, revendiquent leur désespoir comme une marque de fabrique.

Non pas ce désespoir joyeux des êtres heurtés par la vie qui se réfugient dans le rire pour ne pas pleurer, non pas la douce mélancolie de l’homme divorcé de son temps qui cherche malgré tout un moyen d’aller de l’avant, mais ce désespoir féroce, méchant, sardonique et cynique qui rend leur prose si desséchée, dépourvue à escient de tout artifice stylistique, de toute envolée romanesque, de tout ornement narratif, de cette écriture volontairement neutre dont ils se vantent d’être les dépositaires attitrés.

Ils ont l’écriture visqueuse et clinique, le style atone, le récit morne.

Ils sont les dandys de leur propre insignifiance revendiquée comme une manière d’être au monde.

L’existence les ennuyant, ils s’ennuient à écrire des romans ennuyants. 

Comme si Gontcharov en écrivant son Oblomov, aurait lui aussi cédé à la paresse de son personnage en composant un roman paresseux !

Tous les écrivains sont des désespérés.

Mais quand leur aigreur les empêche de faire montre de compassion envers le genre humain, de cette compassion qui devrait être l’essence même de toute composition romanesque, quand ils oublient l’antienne sacrée de Faulkner affirmant dans son discours de réception du Prix Nobel,

” ­ Aujourd’hui, la tragédie de notre époque n’est qu’une peur physique, générale et universelle, si longtemps subie, qu’il nous devient même possible de la supporter. On ne traite plus des problèmes de l’esprit. Il n’y a plus qu’une seule question : Quand vais-je disparaître ? A cause de cela, le jeune homme ou la jeune femme, se consacrant à l’écriture, a oublié toutes les difficultés du cœur humain, toujours en conflit avec lui-même.

Il doit s’instruire de ces difficultés, réapprendre que la base de toute chose est d’avoir peur ; comprendre cela et l’oublier pour toujours, en laissant uniquement, dans son œuvre, de la place pour les vérités du cœur et ses savoirs anciens. Ces vérités universelles dont l’absence condamne une histoire à n’être qu’éphémère, l’amour, l’honneur, la pitié, la fierté et la compassion et le sacrifice ”

alors si les romanciers oublient ces assertions, ils se condamnent à rester cantonnés dans le rôle du sale gosse de la littérature dont le Temps balayera bien vite les sinistres grigris romanesques.

Scott Fitzgerald qui en connaissait un bout sur le désespoir a écrit un jour ” Il faudrait comprendre que les choses sont sans espoir et pourtant être fermement décidés à les changer ”.

                                                                                                                                                                                                                                      L’écriture devrait servir à magnifier le désespoir, pas à le ridiculiser.

                                                                                                                                                                                                                                                  Un monde sans Dieu n’est pas forcément un monde sans espoir.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                     Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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La Légion d’horreur

                                                                                                                                                                                                                                                     Dans la nuit de jeudi à vendredi, alors que je me débattais au beau milieu d’un rêve où je pourchassais une antilope blonde comme les blés de mon enfance, le téléphone a sonné.

J’ai pensé que c’était encore mon père qui s’était emmêlé les pinceaux avec le décalage horaire et m’appelais pour me souhaiter une bonne année.

Je me trompais.

Au bout du fil, une voix suave m’apprit que la Ministre de la Culture avait  décidé, au regard de la qualité de mes écrits et de mon apport considérable au rayonnement de la culture française sans oublier la clairvoyance de mes analyses sur les travers de l’époque moderne, de m’octroyer en tout bien tout honneur la Légion d’honneur.

Entre ici Sagalovitsch, auguste enfant de la République, ai-je cru entendre résonner dans les brumes de ma nuit vancouveroise.

J’ai attendu l’aube en me tenant au garde-à-vous devant le portrait du Président, le visage brouillé de larmes dégringolant sur mes joues pivoines de bonheur tandis que mon cœur sanglotait des soupirs de joie à grand-peine contenue.

La République enfin m’accueillait dans son sein, elle reconnaissait ma pleine appartenance au pays des Droits de l’Homme, elle déroulait le tapis rouge des récompenses officielles qui distinguent les êtres d’exception de la masse  informe et crasseuse des travailleurs du quotidien et les élèvent au rang de demi-dieux.

J’accédais au royaume des Élus.

Depuis mon entrée en maternelle, j’attendais cette consécration, certain qu’un jour ou l’autre elle finirait bien par arriver et je palpitais d’impatience en songeant au jour où elle me serait décernée.

J’avais tellement soif de reconnaissance.

Je voulais exister aux yeux des autres, leur prouver que nous n’appartenions pas au même monde, que de ma vie j’avais accompli un chef-d’œuvre, là où ils s’étaient contentés de bafouiller des existences anonymes et sans éclat dont le Temps ne retiendrait rien si ce n’est leur date de naissance et de décès.

Moi je serais consacré par les plus grandes autorités morales et intellectuelles du pays.

A chaque nouvelle fournée de nominations, je crevais de rage de ne pas en être.

Je suppliais mes amis d’intervenir auprès de leurs relations haut placées, harcelais de longues suppliques les cabinets ministériels, soudoyais des secrétaires afin d’attirer l’attention de députés sur mes demandes répétées, envoyais des bouquets de fleurs aux épouses de sénateurs dont je savais l’influence sur les corps constitués ; je ne m’épargnais aucun effort.

Je m’imaginais le jour où je pourrais enfin accrocher au revers de ma veste cette rosette qui me distinguerait à tout jamais des autres mortels et m’amènerait à recevoir les éloges de confrères qui jusqu’alors ne m’avaient jamais vraiment considérés comme l’un des leurs.

Je voulais que la République se prosterne à mes pieds, qu’elle se donne toute entière à moi, qu’elle consente à reconnaître la singularité de ma pensée, la vaillance de mes écrits, la grandeur de mes réflexions.

Quand j’appris que Piketty la refusait, je m’en offusquai avec une telle vigueur que les murs en tremblèrent.

Quel outrage commettait-il en agissant de la sorte, de quelle incroyable insolence faisait-il montre cet piquette d’économiste au rabais, comment osait-il seulement défier de la sorte cette République sans laquelle il ne serait rien, quel affront se permettait-il d’infliger à ceux qui avaient cru bon de le distinguer de la sorte ?

Ô scélérate impudence !

Ô vantardise exécrable !

Ô orgueil démesuré !

Piketty, je me fends de te demander en duel.

De ma dague, je piquerai ton cœur et en extirperai le venin de ton innommable arrogance que j’irai déposer au pied des assemblées constituées.

J’obtiendrai le grade de Grand Officier de la Légion d’honneur.

Alors je pourrai mourir en paix ; le peuple de Paris accompagnera ma dépouille jusqu’aux marches du Panthéon où enfin je goûterai au repos éternel auprès de mes frères d’armes.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              Juste à côté de Mimie Mathy et de Mireille Mathieu.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                     Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Un chien à l’Elysée, quelle funeste erreur !

                                                                                                                                                                                                                                             C’est fait.

Tout comme ses illustres prédécesseurs, notre Président de la République, soucieux de ne pas se fâcher avec l’immuable protocole républicain, a fini par adopter un couillon de brave toutou.

Il s’appelle Philae, il est canadien, c’est un labrador aux yeux tristes et aux idées courtes, il est gentil et affectueux comme une Treirweiler sous calmant, affable comme un Michel Sapin au moment de rendre visite à son collègue d’outre-Rhin, joueur comme Emmanuel Macron à l’heure d’équilibrer son budget et taquin comme Jean-Pierre Jouyet quand il se permet de déjeuner avec Fillon.

Et évidemment il est benêt comme tout chien qui se respecte.

Ah si seulement François Hollande avait eu le courage de perturber les traditions en choisissant comme animal de compagnie non pas un patachon de chien tout juste bon à lui cirer les pompes mais un chat fier et ombrageux capable de rivaliser en intelligence avec son éminence présidentielle ?

Les Anglais, peuple fier et intrépide, merveilleux de courage dans l’adversité, féroce et corrosif, ne se sont pas trompés : depuis la nuit des temps, c’est un chat qui officie au 10 Downing Street et miaule ses augustes conseils à l’oreille toujours attentive du Premier Ministre.

Pas étonnant après cela que la Noble et Obtuse et Orgueilleuse Angleterre ait de tout temps possédé cette qualité de tracer sa route sans jamais se préoccuper de l’avis de ses voisins, de décider seule contre tous de son avenir, de s’affranchir de toute influence extérieure afin de conserver son esprit d’indépendance qui agace tant.

L’Angleterre est fière comme un chat.

La France est soumise comme un chien.

Ce n’est pas ce servile mollasson de Philae qui va se permettre de contredire le Président au moment où il devra prendre des décisions engageant le sort de la Nation.

Au contraire, obséquieux jusqu’au bout de ses pattes, il sera toujours du côté de son maître, il abondera dans son sens, il le complimentera, le flattera, l’assurera de son soutien indéfectible, louera son génie, s’agenouillera devant sa toute-puissance, aboiera des félicitations, jappera des applaudissements dans le seul but de soutirer un surplus de croquettes à son déjeuner présidentiel, tant chez le chien, ce qui ressemble vaguement à un cerveau loge dans le périmètre exclusif de ses parois intestinales.

Un chien ne va pas régler les problèmes de la France.

Seul un chat, fort de son caractère rebelle et incorruptible, aurait cette capacité d’empêcher le président de ressasser les mêmes sempiternelles idées, de l’amener à emprunter des chemins de traverse, à tenter l’impossible, de faire montre d’audace et de caractère, de porter haut la couleur de la réforme, de prendre des décisions peut-être impopulaires mais si nécessaires au redressement du pays.

Le chat en impose.

Ce n’est pas un quelconque Poutine qui, en visite au Château, pourrait l’impressionner ou l’amadouer.

Imperturbable, il resterait sur son quant-à-soi devant les tentatives d’intimidation de la petite frappe du Kremlin.

Il n’abandonnerait jamais l’Ukraine.

D’un seul regard, il mettrait le dirigeant russe au pas.

On ne se risque pas à négocier avec un chat, on obtempère.

On n’abuse pas un chat.

On se contente de lui obéir.

” De l’audace et de l’innovation ” a réclamé François Hollande lors de ses vœux présidentiels.

Que François Hollande renvoie donc dans son Québec natal son foutu labrador, tout juste bon à pisser dans les jardins de l’Élysée et à emmerder son monde à vouloir courir après des pigeons imaginaires.

 Qu’il ose seulement s’enticher d’un chat.

 C’est grâce à son fidèle Nelson que Churchill triompha du nazisme.

Que notre président l’imite.

                                                                                                                                                                                                                                                C’est sa dernière chance.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                             Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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