Du porno, oui, mais du porno canadien avant tout

 

Le Canada.

Ses grands espaces, ses caribous, ses ours, ses chemises à carreaux, ses hivers interminables, son multiculturalisme, son bilinguisme, sa Belle Province, sa poutine…ses films pornos.

Certes je l’avoue bien volontiers, jusqu’à très récemment, malgré mon désir réel de m’intégrer aux us et coutumes de ma nouvelle contrée,  j’ignorais que le Canada puisse s’enorgueillir de posséder une industrie du porno des plus florissantes.

Erreur, fatale erreur.

Jusqu’à ce que je découvre cet avis récent du CRTC, l’équivalent du CSA hexagonal, s’émouvant que les chaînes proposant des contenus pornographiques ne se conforment pas à l’exigence d’être à 35% d’origine canadienne.

Et s’indignant en outre que 90% des films diffusés ne proposent pas de sous-titres en bonne et due forme.

En résumé, qu’on balançait sur les écrans des télévisions canadiennes des productions où non seulement l’on forniquait à coups de triques venus de pays étrangers mais que de surcroît on ne prenait même pas la peine de traduire la nature de leurs passionants ébats dans les deux langues nationales.

Du cul oui mais du cul local avant tout.

Il est proprement inadmissible de penser que les hardeurs canadiens soient réduits à pointer au chômage alors que non seulement ils ont travaillé dur, très dur même, pour perfectionner leur art du butinage artistique mais que de plus ils possèdent des qualités que l’on ne retrouve nulle part ailleurs sur la planète.

Il faut dire que, contrairement aux apparences, une triple pénétration anale effectuée par une tripotée d’acteurs hongrois n’a absolument rien à voir avec celle que des acteurs canadiens sont capables d’entreprendre.

C’est de notoriété publique que le baiseur canadien, contrairement à ses collègues allemands ou croates, demeure toujours, même au somment de son extase orgasmique, d’une politesse extrême et d’une courtoisie irréprochable, fidèle en cela aux valeurs de respect et de tolérance professées par la société canadienne.

S’il demeure certes vigoureux comme un bûcheron, il tricote néanmoins tout en douceur, attentif avant tout à ne pas malmener de trop sa partenaire qui elle aussi n’en rajoute pas dans la surenchère verbale, se contentant de demander à son bienfaiteur d’accélérer un tantinet la cadence ou au contraire de penser à ralentir son rythme de ramonage.

Je souscris pleinement à l’indignation professée par le CRTC.

En effet, comment ne pas s’émouvoir d’être privé d’assister à une partie de jambes à l’air disputée dans une cabane du Grand nord canadien où l’on verrait une chasseuse de caribous rendre hommage à son amour de bûcheron en enduisant son membre imposant d’une généreuse couche de sirop d’érable avant de le chevaucher sur une descente d’ours alanguie devant un feu de cheminée ?

Le tout bercé par la voix roucoulante d’un Leonard Cohen susurrant en boucle de sa voix chaude et caressante un I’m your man nous transportant dans une autre dimension.

Ce serait autre chose qu’une baisouille cocardière disputée à la hâte dans un HLM de la banlieue grenobloise sur un clic-clac d’occasion acheté en seconde main à la farfouille locale.

Ou ces films venus d’Amériques tournés dans des demeures au mauvais goût inébranlable avec leurs fausses colonnes doriques, leurs escaliers en colimaçon d’une vulgarité sans nom, leurs lustres clinquants, leurs actrices siliconées, leurs limousines extravagantes et leurs scénarios inexistants.

Le Canada est d’essence pornographique.

C’est une évidence.

Il suffit de parcourir le pays d’est en ouest pour s’en convaincre.

Les rivières giclent de partout en gerbes éclaboussantes, les saumons batifolent comme des jeunes premiers, les plaines sont chatoyantes à souhait et dessinent des courbes affriolantes, les montagnes présentent des sommets ardus et arrogants de majesté érectile, la nature ne demande qu’à être entreprise, la sève des arbres est si riche qu’elle leur permet de s’élever hauts et fiers dans les cieux immaculés au beau milieu de plaines tapissées d’une épaisse couche de neige crémeuse à souhait.

 

Et une grande partie du territoire demeure encore farouchement impénétrable…

 

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Mourir en avion ou l’angoisse de la mort absolue

 

J’ignore ce qui a pu se passer à bord du vol MH370.

La seule chose dont je suis sûr c’est que de mourir en avion alors que votre aéronef se trouve encore dans les airs, traçant sa route au-dessus des nuages avant de piquer du nez, doit constituer la mort la plus sauvage, la plus cruelle et la plus carnassière qui soit.

Non pas l’accident d’avion qui intervient brutalement au décollage ou à l’atterrissage et ne vous laisse pas le temps de comprendre ce qui est en train de se passer.

Pas quand suite à une erreur d’appréciation il s’en va percuter violemment une montagne et se fracasse sur-le-coup.

Pas quand une explosion soudaine réduit dans la seconde la carlingue alors brisée en mille morceaux.

Non c’est seulement quand il prend le temps de dégringoler, lorsqu’il décroche de sa trajectoire et s’en va rencontrer son funeste destin en allant percuter la mer ou la terre, que la mort devient alors la mort la plus inhumaine qui puisse exister.

Je ne vois pas d’autre occasion survenant dans le cours de l’existence où pendant ces quelques minutes qui doivent être tout à la fois d’une lenteur effroyable et d’une rapidité épouvantable, avec une certitude absolue, l’être humain réalise plein d’une lucidité insoutenable qu’il va mourir.

Qu’il ne peut pas échapper à ce destin.

Qu’il se trouve impuissant à le combattre.

Qu’il ne peut rien entreprendre, absolument rien si ce n’est d’attendre le moment où l’avion se fracassera contre le sol, signant ainsi la fin de son existence terrestre.

Un accident de voiture, de train ou de bus aussi horrible fut-il, ne nous laisse pas le temps de réaliser ce qui est en train d’advenir.

La seconde précédent le choc ou la sortie de route, nous sommes encore en vie, la seconde après, nous ne le sommes plus.

Le temps se contracte alors d’une manière si abrupte que la pensée de notre disparition n’est qu’une fulgurance qui aussitôt apparue retourne dans les limbes de son néant éternel.

Un navire en train de sombrer laisse toujours entrevoir la possibilité qu’on puisse malgré tout s’en sortir, qu’il existe une probabilité réelle de surseoir à sa mort, d’échapper in-extremis à ses griffes.

Un incendie qui grignote votre appartement peut toujours être maîtrisé à la dernière seconde par l’intervention des pompiers.

La découverte soudaine d’un cancer incurable et foudroyant vous procure tout de même quelques semaines pour vous préparer à cette échéance inéluctable.

Un condamné à mort a lui aussi le temps de se familiariser avec l’idée de sa disparition.

Il peut malgré tout anticiper ces minutes fatidiques où il se retrouvera sur le peloton d’exécution à la merci d’une guillotine assassine.

Non, c’est seulement quand vous vous retrouvez à dix milles mètres d’altitude et que vous voyez votre avion piquer du nez, que vous avez alors  le temps nécessaire pour regarder les yeux dans les yeux votre mort qui s’avance.

Un temps qui n’est pas extensif, juste quelques minutes, mais suffisamment long pour que votre esprit puisse comprendre que vous allez mourir avec certitude.

Comme si vous assistiez à une représentation où sur scene se déroulerait le spectacle de votre propre agonie.

C’est le combat le plus titanesque qui soit.

Le plus atroce qui puisse exister.

Un face-à-face d’une intensité tellurique.

Ces minutes compressées où soudain la mort n’est plus une éventualité vague, lointaine et imprécise mais une réalité à laquelle vous ne pouvez vous soustraire.

Vous ne pouvez pas fuir, vous ne pouvez pas la devancer, vous ne pouvez pas la combattre – seul le pilote le peut – vous ne pouvez rien, absolument rien, vous vous retrouvez là crucifié sur votre siège, impuissant, sentant le souffle de votre propre mort approcher.

Personne ne peut dire ou décrire alors la façon dont l’esprit réagit à cette confrontation ultime.

Personne.

C’est une expérience métaphysique d’une puissance inouïe à laquelle nul ne peut être préparé.

C’est au-delà du champ de la pensée humaine.

Même les nazis essayaient par tous les moyens de retarder le moment où les déportés réaliseraient la réelle nature de la douche qu’ils allaient prendre afin qu’ils ne cédent pas à la panique et ne deviennent incontrôlables.

Se met-on alors à prier même si on a toujours entretenu avec Dieu des relations plus que distantes ?

Se retrouve-t-on tellement terrassé de peur et d’angoisse que la pensée se fige, que les poumons se contractent d’effroi, que les muscles se tétanisent si bien que le corps tout entier se paralyse, empêchant le cerveau de décortiquer ces dernières secondes où la vie se dérobe à soi ?

Est-on soulagé ? Résigné ? Apeuré ?

Se met-on à pleurer comme un enfant terrorisé de peur ?

Accepte-t-on son sort ?

Essaye-t-on de trouver du réconfort auprès de son voisin, lui confie-t-on ses dernières pensées, serrons nous sa main ou reste-t-on enfermé dans la carapace impénétrable de son silence intérieur, les yeux clos, à penser à ce que fut notre vie, à dire notre amour infini à ceux qu’on s’apprête à quitter, à tenter de leur communiquer l’expression de notre attachement qui survivra à notre disparition ?

Regarde-t-on par le hublot la mer se rapprocher, cette mer qui sera bientôt notre linceul où, orphelins de toute tombe, nous errerons dans les profondeurs marines et, dans un dernier défi nous restons là les yeux grands ouverts, dignes, résignés mais pas abattus, calmes, superbement calmes, acceptant cette mort et la saluant avec respect ?

Si les passagers du volMH370, durant les six heures qu’a dérivé l’avion, sont restés vivants et conscients, alors, sans aucun doute, ils ont été confrontés à une situation si invraisemblablement effroyable qu’elle dépasse même notre capacité à réaliser ce que fut leur dernier calvaire.

 

Prions pour que cela ne fut pas le cas.

 

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Du bonheur d’être asocial

 

Hier soir, ma compagne était encore de sortie, invitée par une de ces amies à participer à je-ne-sais quelle entreprise de socialisation avec d’autres adeptes de la communication en groupe.

Je suis donc resté seul à la maison à papoter avec mon chat, à m’engraisser d’une modeste salade accompagnée d’une tranche de saumon fumé, à achever ma lecture d’un roman quelconque ; à dix heures tapantes, j’étais au lit, à dix heures et cinq minutes, je rejoignais le monde du sommeil.

C’est que je suis irréductiblement asocial.

M’aventurer dans une soirée où je ne connaîtrais personne et où personne ne me connaîtrait possède à mes yeux autant d’attrait qu’une séance de flagellation administrée en public par une flopée de moines trappistes.

J’ai une sainte horreur de ces dîners fastidieux où chacun, avant de passer à table, se doit, lors de conciliabules secrets et interminables, réciter d’une voix faussement exaltée son identité, son pedigree, l’emploi du temps de ses journées, la nature de sa relation avec les hôtes, l’endroit où il a garé sa voiture, son numéro d’assuré social, son taux d’imposition et le prénom de sa grand-mère maternelle.

Tout cet atroce et laborieux cérémonial visant à briser la glace afin que chacun puisse savoir à qui il a affaire.

Où je ne parviens, en guise d’auto-présentation, à n’afficher qu’un sourire ahuri, lequel sourire ne me quittera pas durant les longues heures qui me séparent du retour à la maison.

Un sourire crispé, de circonstance, impavide, idiot, figé, indolent, niais et tout à fait hors de propos, que j’offre à tout-va, quel que soit le sujet dont les autres invités débattent, incapable que je suis d’articuler le début d’une argumentation tant je me sens étranger à tout ce carnaval de réparties échangées tout autour de la table, soit que le sujet abordé ne m’intéresse pas, soit que je trouve tout à fait superflu et inutile de condescendre à expliciter mon point de vue sur la question traitée, sachant que mes dires seront confus et inappropriés.

En silence je souffre le martyr.

Je boulotte des miettes de pain.

Je joue au petit soldat avec la salière et le poivrier.

Je repositionne à l’infini mon assiette afin d’être certain qu’elle se trouve bien à équidistance du bord de la table et du chapelet de verres que je prends soin d’aligner avec une méticulosité maniaque.

Je vérifie le nombre de pointes que possède ma fourchette, le calcul exact de dents affleurant à la surface de mon couteau, la distance supposée entre mon verre et la carafe d’eau, le nom du viticulteur affiché sur la bouteille de vin, la provenance de l’eau gazeuse, le nom de la montagne dont sa source a jailli, le taux de calcium recensé par 100 ml.

En guise de divertissement, afin de ne pas apparaître comme totalement désœuvré, je gratouille mes joues, je tournicote à l’intérieur de mes oreilles, je recoiffe le haut de mes sourcils, je tambourine le bas de mon menton, je rajuste mes testicules, j’admire le parfait arrondi de mes ongles, je joue à la toupie avec le filament du dernier cheveu qui me reste, j’astique mes cavités nasales tout en me perdant dans la contemplation du plafond.

Si par malheur, un impétueux invité se risque à me poser une question directe, je pars d’un grand rire gêné, je hoche bêtement de la tête et je marmonne une réponse indéchiffrable tout en me précipitant vers mon verre d’eau que j’avale goutte après goutte ; une fois le danger passé, je me rehausse sur ma chaise en priant que mon supplice prenne bientôt fin.

C’est que je ne saisis pas bien l’intérêt de communiquer avec une personne que je suis à peu près certain de ne jamais revoir, dont par ailleurs je me contrefous de connaître son opinion sur la disparition programmée des services postaux ou de son avis sur la qualité des repas servis lors de son dernier vol transatlantique ou de sa position toute tranchée sur l’affaire ukrainienne.

Tout ce florilège de bavardages inconséquents auquel je ne prête qu’une oreille discrète, bien plus concerné et inquiet que je suis de savoir l’évolution des scores de la dernière journée de Championnat que, par la faute de ce repas à la noix auquel on m’a forcé de venir, je suis en train de manquer.

C’est tout à la fois un mélange de timidité, allié, avouons-le sans détour, à un abject complexe de supériorité.

La certitude de perdre mon temps, de savoir qu’en ce moment même je pourrais être en train de lire, de dormir, de réfléchir sur la possibilité de voir Saint-Etienne l’année prochaine en Ligue des Champions, d’être chez moi, tranquille, les mâchoires au repos, pas rasé, pas lavé, affalé sur mon canapé occupé à ne rien faire.

Si bien qu’on finit par ne plus jamais m’inviter ce qui ne manque pas à chaque fois de me scandaliser.

 

Je suis décidément un type impossible.

 

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Dimanche soir, à 20 heures, ce sera génuflexion électorale pour tous

 

Ce sera le défilé des mines graves et contrites.

Sur les plateaux des grandes chaînes de télévision, les cadors et les petits marquis des partis politiques viendront dire leur profonde préoccupation face à cette abstention qui, élection après élection, ne cesse d’augmenter, et à la montée spectaculaire du score du Front National qui “doit nous interpeller et à laquelle en tant que démocrates, nous ne pouvons rester sans réponse.”

Tous, de droite comme de gauche, énonceront, la voix blafarde, les yeux cernés, le cœur en berne que ” ce soir, c’est d’abord et avant tout une grande défaite pour la démocratie et en même temps un signal d’alarme que nous envoient les français qu’il nous faut entendre et qui doit nous amener à revoir de fond en comble notre façon d’appréhender la politique, exigeant de nous interroger, au delà des clivages partisans, sur le divorce de plus en plus grandissant qui s’opère entre les français et ses représentants, entre le peuple et ses élites, entre la France du bas et celle à l’œuvre dans la capitale.”

Personne n’aura le cœur à rire.

L’heure sera à la remise en cause.

A la génuflexion électorale.

Chacun répétera en boucle qu’il faut entendre cette France qui souffre, cette France de la misère et du chômage, cette France des déclassés, des précaires, à qui il faut parler et parler encore afin de lui dire qu’elle se trompe en se fiançant avec les extrêmes qui leur promettent des solutions toutes faites et totalement irréalistes.

Les partis majoritaires conviendront que le moment n’est pas venu de se lancer dans des chicaneries électoralistes, et leurs porte-paroles s’accorderont à penser que ce soir ils sont avant tout tristes pour leur pays, tristes et inquiets, tout en restant convaincus que leurs chers compatriotes ne sont ni racistes ni xénophobes juste malheureux et déboussolés.

Qu’il ne faut pas les juger mais les comprendre.

Le premier secrétaire du parti socialiste montera sur l’estrade de la Rue de Solferino pour affirmer que “ce soir, malgré le bon score enregistré par notre parti, qu’il faudra encore confirmer voire amplifier dimanche prochain, il nous faut avant tout nous interroger sur la montée des extrémismes alliée à celle de l’abstention qui mettent gravement en danger le pacte républicain.”

Son collègue de l’UMP se félicitera certes “du véritable camouflet que le pouvoir socialiste vient d’enregistrer mais, qu’au vu du chiffre de l’abstention et de la progression indéniable du Front National, l’heure est avant tout à la mobilisation de toutes les énergies afin de tendre la main à cette France qui se sent délaissée et méprisée depuis trop longtemps.”

Comme depuis près de trente ans, les commentateurs de tout poil parleront de séisme électoral, chacun conviendra que désormais plus rien ne sera comme avant, que le pays est entré dans les profondeurs d’une crise, crise de confiance, crise de la démocratie, crise de la représentation dont personne ne peut encore prédire les réelles conséquences.

Les politologues, chiffres à l’appui, diront que ce qu’ont voulu dire ce soir les français, c’est leur lassitude et leur inquiétude, leur lassitude de n’être pas assez écoutés et leur inquiétude d’être déclassés, de se sentir désarçonnés par les dangers d’une mondialisation qu’ils perçoivent avant tout comme une menace pour leur acquis sociaux et leurs emplois.

L’expression d’un ras-le-bol généralisé.

L’impression d’être abandonnés en rase campagne, trahis, incompris, et qu’après avoir essayé la droite puis la gauche, ils se disent qu’ils ne risquent rien à tenter l’expérience de l’extrême droite.

Et dans le même temps, l’égérie du mouvement national s’en ira plastronner un peu partout que l’heure du réveil à sonné, que désormais le mouvement de la reconquête nationale est sur les rails et que plus rien ne pourra entraver sa marche en avant.

Des jeunes, attendrissants de naïveté, créeront des pages Facebook en proclamant que le fascisme ne passera pas par eux.

Vers minuit, tout le monde ira se coucher, l’air concerné en se disant que le pays est mal barré, que ça sent mauvais mais que les politiques récoltent ce qu’ils ont semé.

Qu’ils sont tous nuls.

Et moi je partirai d’un grand rire fatigué parce que le comique de répétition à la longue…

 

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Je ne lis plus, je ne relis que des classiques

 

Je ne sais si c’est l’âge venant ou la mort se rapprochant –il n’y a pas le feu au lac non plus, j’ai encore deux poumons et la moitié d’un cerveau –  ou le fait d’avoir les mains dans le cambouis d’un roman en train de s’écrire, toujours est-il que depuis quelques mois, je n’ai rien lu qui fut l’œuvre d’un auteur vivant ou contemporain.

Ce dont, j’en conviens aisément, tout le monde se fout mais là n’est pas la question.

Ce n’est pas une coquetterie ou une afféterie que je m’appliquerais afin de jouer au mariole lors de dîners mondains, auxquels par ailleurs je ne vais guère quand bien même y serais-je invité, arborant dans ces occasions-là un sourire mutique aussi expressif qu’un poisson subissant une séance de chimiothérapie.

Les nouveaux classiques de la littérature classiques de la litterature

Plutôt une impression qui finira bien par passer que, le temps m’étant compté, je ne peux plus prendre le risque de perdre des heures à lire des récits susceptibles de m’ennuyer voire de m’agacer prodigieusement ou de ne déclencher chez moi qu’une morne satisfaction.

C’est tout l’intérêt des classiques, déjà éprouvés et certifiés bon pour la consommation par des générations de lecteurs, de rationaliser ainsi son temps de lecture, d’éviter les sorties de route, les déceptions et les frustrations, toutes ces journées passées à lire des œuvres inconsistantes qui, même si elles peuvent parfois nous enchanter le temps d’un instant, peinent cependant à nous nourrir pleinement.

Oui, surtout les tiens, Sagalovitsch.

Avec les classiques, le Temps, souverain, a accompli son œuvre. Les romans bavards croupissent dans des décharges littéraires, les écrivains inutiles conversent entre eux dans les limbes de leur médiocrité avérée et ne demeurent plus que les livres essentiels, ceux qui continuent, à travers l’écheveau des siècles, à nous parler, à nous enrichir et à nous réconforter.

Je ne saurais dire ce qu’est un grand livre si ce n’est que précisément il s’est frayé un chemin dans les couloirs du temps, qu’il est parvenu jusqu’à nous intact, continuant à nous éclairer sur notre condition humaine, continuant à nous assister dans le métier de vivre, continuant à fraterniser avec nos angoisses et nos chagrins.

Oui, je pontifie, et alors ?

L’homme ne change pas. Ou si peu. A la marge.

Nous éprouvons toujours les mêmes sentiments, les mêmes douleurs, les mêmes espérances que nos aînés, qu’ils fussent nés au début du siècle dernier ou dans des temps encore plus reculés.

Dis moi, Saga, tu prends des cours du soir pour énoncer de telles crétineries coelhoesques ?

Rien de neuf sous le soleil.

Il peut apparaître comme vaguement précieux ou prétentieux de relire toujours les mêmes sempiternels romans, de finir par devenir un lecteur qui radote ses lectures, reprenant les mêmes chemins romanesques débouchant sur les mêmes clairières où se prélassent, héros intemporels de notre vie intérieure, Mrs Dalloway, Emma Bovary, Fabrice Del Dongo, Quentin Compson, Geoffrey Firmin, Don Quichotte, Gatsby, le clan complet des Sartoris, Raskolnikov, les frères Karamazov, Ismaël, Jospeh K, Leopold Bloom…..

Et pourtant ils sont tous indispensables à notre équilibre émotionnel.

Sans eux, nos vies basculeraient dans le fossé de l’insignifiance.

Sans leurs présences réconfortantes, nous crèverions de solitude, nos tourments intérieurs ne trouveraient jamais de répit, nous resterions là inconsolables, perdus, égarés dans les ténèbres d’une vie indéchiffrable, plongés dans un chaos tel, ne trouvant nul écho dans les époques passées, que nous ne pourrions le supporter.

Les romans contemporains peuvent assurément nous aider à comprendre l’époque dans laquelle nous vivons.

Sauf que l’actualité n’agit sur nous qu’en surface.

Ce n’est qu’un vernis que nous appliquons sur nos petits tracas quotidiens.

C’est dans les grands fonds marins de nos vies intérieures que s’agite l’essence même de nos existences, que palpitent nos désirs vrais, nos peurs à jamais recommencées et notre soif de mieux nous connaître.

Et pour explorer ces ravins ultramarins, ces grands cimetières sous la lune, ces catacombes de nos pensées intimes, rien ne vaut le secours de ces explorateurs des temps anciens, de ces écrivains illustres qui mieux que personne ont su décrire les vérités essentielles de nos âmes flambées et de nos cœurs fanés.

Oh, comme c’est navrement dit.

 

Le reste n’est que littérature.

Ah ah.

Très spirituelle comme chute Camarade Stabilovitsch.

 

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La gauche, tendance Gaston Lagaffe, version Génie sans bouillir

 

J’ignore à quoi carburent les membres de l’exécutif mais j’aimerais vraiment connaître la recette de la potion magique qui leur permet, en toute tranquillité, de flirter, fort d’une constance sidérante, avec le génie.

De ce génie qui se caractérise par l’irruption d’une irrationalité quasi métaphysique dans le cours ordinaire des événements de la vie politique et qui ne manque pas à chaque fois de nous ébahir, de nous terrasser et de nous effrayer tant il nous perturbe par sa fulgurante propension à renverser l’ordre établi.

Le spectacle proposé ces derniers jours par le gouvernement s’inscrit dans cette droite lignée.

Il faut bien l’avouer, parvenir à inverser ainsi la donne en trois coups de cuillères à pots, à passer en un temps record du statut de victime à celui de coupable, à s’enferrer avec une obstination remarquable dans une litanie infinie de mensonges, de contre-vérités et d’approximations fumeuses relève de la prestidigitation la plus prodigieuse qui soit.

De cette aptitude inouïe consistant à parvenir à se noyer corps et âme dans un océan d’approximations alors que les vents sont favorables, la météo clémente, la mer étale, les prévisions météorologiques avenantes, les courants complices, le soleil généreux, l’avenir radieux.

Ce qu’est en train d’accomplir le gouvernement actuel mériterait tout à la fois l’obtention de l’Oscar du meilleur scénario original, la remise du Prix Nobel de l’improvisation la plus cafouilleuse, l’attribution de la Palme d’or de la gauche la plus brouillonne et la plus inepte au monde, et la réception de la Médaille Fields pour ses recherches dans le domaine de l’inversion des éléments en milieu hostile.

Aucun scénariste au monde n’aurait eu l’inventivité, l’audace, la folie ou le culot nécessaire pour imaginer les derniers épisodes survenus dans les plus hautes sphères gouvernementales.

Ou alors il aurait été blacklisté à jamais auprès de tous les studios de la planète comme étant un farfadet farfelu et affabulateur.

Il y a quelque chose de véritablement inhumain dans l’attitude actuelle de nos gouvernants actuels qui donnent le vertige.

De cet inhumain qui défie précisément toutes les lois de la nature humaine et s’affranchit des limites inhérentes à la vie terrestre.

L’impression que ces gens-là seraient tout à fait capables de transformer le vin en eau, l’or en plomb, ressusciter les vivants, faire pleuvoir du Ricard, assécher la Mer Rouge, ou inversement, donner une voix à Benjamin Biolay, un supplément de cerveau à Jean-Pierre Pernault, un brin d’humilité à Ribéry ou le sens de l’humour à Béatrice Bourges.

Ils lévitent à des latitudes si élevées que seuls les simples d’esprits et les sommités les plus éclairées peuvent prétendre à les rejoindre et à les comprendre.

Pour nous, simples mortels, électeurs d’un soir de ce président normal, nous sommes condamnés à le regarder évoluer avec la même perplexité béate que si nos chats se mettaient à parler dans la langue des signes, nos plantes à danser le chachacha avec nos poissons rouges, notre pouvoir d’achat augmenter ou nos impôts baisser.

C’est Ma sorcière bien-aimée à la sauce hollandaise.

Avec dans le rôle de Samantha, Jean-Marc Ayrault, Manuels Valls dans celui de Jean-Pierre et Madame Taubira dans la peau d’Endora.

Et Michel Sapin dans celui du Magicien d’Oz.

Et Arnaud Montebourg comme Papageno.

Manquerait plus que Ségolene Royal ressucite sous les traits de Mary Poppins.

 

Et de là à ce que nous apprenions que c’est le fantôme François Hollande qui pilotait le Boeing porté disparu…

 

 

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Le couscous boulettes de Sarkozy

 

Franchement, entre nous, le tandem Sarkozy/Herzog ne pouvait-il pas choisir un autre nom que celui de Paul Bismuth pour camoufler leurs petites cachotteries téléphoniques afin d’éviter de se faire poinçonner par la redoutable brigade des mœurs politiques ?

Il n’aurait pas pu adopter plutôt comme nom d’emprunt un patronyme sentant bon la France profonde, la France du terroir, la France éternelle de nos villes et de nos campagnes, un quelconque Jean Martin, un anonyme Paul Durand, un Pierre Dupont de bon aloi qui n’aurait alerté personne ?

Mais non il a fallu que nos deux compères s’en aillent débusquer ce ridicule sobriquet de Paul Bismuth, prétendu ancien camarade de classe de Maître Herzog, ce nom qu’on ne peut manquer d’associer à toute la clique de juifs tunisiens qui dominent le monde depuis des générations du haut de leur arrogance huileuse.

Jean-Danie Sudres

Toute cette bande éhontée de trafiquants d’huile d’olive frelatée qui de La Goulette à Hammamet, de la Marsa à Sousse, de Tunis à Sfax, n’ont eu de cesse de s’infiltrer dans toutes les strates de la société française en essayant de la pervertir de l’intérieur à coups de pâtisseries gouleyantes baignant dans un océan de miel survitaminé.

Je le dis tout net, le recours à l’utilisation de ce nom n’est en rien fortuit.

C’est de toute évidence un coup monté afin de désigner une nouvelle fois la juiverie internationale comme responsable de cette comédie des plus burlesques qui secoue en ce moment les plus hautes sphères du pouvoir.

Où, comme toujours en pareille situation, on a recours au juif de service pour tenter de se dédouaner de ses comportements délétères en déclamant être en filigrane la victime d’un énième complot derrière lequel se dissimule encore et toujours l’ombre de l’omnipotent lobby juif qui doit de toute évidence compter dans ses rangs une flopée de Bismuth en tout genre.

Tant qu’à faire, ils auraient pu tout aussi bien choisir un Maurice Boutboul, un Roger Bokobza, un Jacques Taieb, un René Azoulay, un Albert Sebag, un Simon Moati ou un André Nattaf afin de charger encore un peu plus la barque de leurs perfidies linguistiques et patronymiques.

Choix d’autant plus malheureux qu’il est de notoriété publique que le juif tunisien est par nature manipulateur, roublard, machiavélique, comploteur, bouffeur de glibettes devant l’éternel, buveur invétéré de Boukha, joueur de rami, comploteur avéré mouillant dans toutes les combines possibles et imaginables, du trafic de dattes allégées au commerce d’harissa à la noix de coco.

J’en sais quelque chose étant moi-même le fils d’une mère digne héritière d’un clan Moatti qui a régné en maître sur Sousse et ses environs pendant des générations.

Choix encore plus incomphrésenible quand on sait que le juif tunisien est bavard et tient la plupart du temps à ce qu’on sache qu’il l’est.

Il suffit de s’être prélassé un instant sur une plage de Deauville, de Juan les Pins ou de Tel-Aviv pour avoir entendu l’un d’entre eux éructer dans son téléphone portable le récit échevelé de sa dernière partie de poker, ou s’échanger l’adresse encore confidentielle où aller déguster un couscous boulettes ou une pkaila savoureuse à souhait.

De surcroît, le juif tunisien ne connaît pas la discrétion.

Ce n’est pas prévu dans ses gènes et cela reste incompatible avec son statut social.

Vous pouvez être assuré que celui qui arbore sur son torse huileux la plus grosse étoile de David en barbotant dans la piscine du Sheraton se trouve être un à coup sûr un de ces scélérats appartenant à cette communauté des plus équivoques.

En usurpant l’identité de ce Paul Bismuth qui si ça se trouve, circonstance encore plus aggravante, n’est même pas d’origine tunisienne, nos deux comparses ont agi non seulement avec une légèreté coupable mais de surcroît ils ont pris le risque de renforcer encore un peu plus cet antisémitisme féroce qui travaille la société française depuis toujours.

 

Il y a eu l’affaire Alfred Dreyfus.

Il y aura désormais l’affaire Paul Bismuth.

L’histoire est décidément un éternel recommencement pour le juif apatride et cosmopolite.

 

La vérité si je mens…

 

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Le PSG ou la glorieuse certitude du fric

 

Certes même le plus atrabilaire des critiques éprouvera mille difficultés à pourfendre le jeu proposé par le PSG cette année.

Pas besoin d’être un amateur éclairé pour louer la qualité de leur jeu, la belle circulation de balle, l’équilibre entre les lignes, la solidité de la défense, la complémentarité de son milieu, l’explosivité de son attaque, la folie de Zlatan, la maîtrise de Verratti, la roublardise de Motta, le sérieux d’Alex, la pondération de Maxwell, l’enthousiasme de Lucas…

Merci donc aux qataris de nous permettre de nous rincer l’œil au moins une fois par semaine en regardant évoluer cette convaincante équipe parisienne.

En même temps, comment ne pas s’attrister de constater une nouvelle fois que l’argent appelle le talent, que l’argent suscite la réussite, que l’argent implique l’excellence, que l’argent achète la compétence, que l’argent autorise la prise de pouvoir.

Il y a là quelque chose de profondément triste et de désespérant de s’apercevoir que même dans le plus incertain des sports, l’argent parvient à effacer et à ridiculiser la glorieuse incertitude de ce dernier, cette petite palpitation d’hésitation qui permettait jusqu’alors de rendre possible l’impossible rêve de s’illustrer sur le pré carré en imposant ses propres valeurs d’humilité, de travail et de générosité dans l’effort.

Cette adéquation implacable et vénéneuse entre l’afflux inconsidéré de capitaux et l’obtention de résultats probants possède en elle ce parfum pestilentiel qui veut que la puissance se conjugue avec la jouissance, que l’argent dépensé à tort et à travers permette à un club hier encore moribond et devenu au fil des saisons presque fantômatique de se métamorphoser aujourd’hui en une équipe triomphante et séduisante.

On pourrait presque comparer ce chambardement radical des valeurs à du dopage pur et dur, de ce dopage parfaitement légal qui permet de devenir, par le seul truchement de l’argent, un cador du football hexagonal exactement de la même manière que l’EPO d’antan permit à des coureurs anonymes de se transformer d’une année sur l’autre en terreur des pelotons.

Le dopage par le fric.

Par ce fric aux origines parfois douteuses qui permet de s’acheter sans regarder à la dépense les meilleurs poulains de la planète, de les aligner sur une feuille de match qui croule sous le poids de salaires stratosphériques contre lesquels les clubs d’en face ne peuvent rien, si ce n’est reconnaître la  supériorité manifeste de leur adversaire et tenter de sauver ce qui peut l’être, c’est-à-dire pas grand-chose.

Je le dis sans détour je ne voudrais pas qu’un jour Saint-Etienne devienne l’un de ces jouets capitalistiques dont raffolent les magnats du gaz ou les princes du pétrole.

Ça ne m’intéresse pas.

Si demain les Verts devaient triompher sur les pelouses nationales et européennes juste parce qu’un mécène désœuvré aurait consenti à débourser quelques sommes inconsidérées pour attirer quelques pépites footballistiques à des prix dépassant l’entendement, je ne m’en réjouirais pas.

Je couperais nette toute relation avec l’histoire de ce club qui m’accompagne pourtant depuis mon enfance.

Je préfère mille fois soutenir une équipe qui malgré un effectif réduit, malgré des lacunes évidentes, malgré des défaillances criantes, s’essaye à triompher en tentant de combler leurs réels manques par un surplus de qualité d’âme, plutôt que d’assister à la victoire d’une équipe qui ne doit l’excellence de ses résultats qu’à l’afflux parfois obscène de capitaux étrangers.

Le PSG est un beau champion.

Ce sera peut-être dès demain un grand d’Europe.

Mais sans joueurs formés au club, uniquement composés de vedettes déjà éprouvées hormis Verratti, il incarne aussi la morale des temps modernes qui, en couronnant le triomphe de l’argent-roi, assassine une certaine idée du football et donc de l’esprit humain, de celle qui autorise le moins fortuné et le plus démuni à parvenir malgré tout à se hisser tout en haut du classement de l’espérance.

 

Sale époque…

 

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Tous pourris sauf moi et maman

 

Ce n’est plus un jeu de massacre, c’est un ball-trap radical, total, où voltigent dans le ciel mauve de la République les idoles d’hier, les figures d’aujourd’hui, les poulains de demain.

Ça canarde dans tous les sens, chacun y va de sa petite louchée de scandales en tout genre, il y a encombrement sur l’autoroute des affaires, bientôt les loups rentreront dans Paris, les taxis reprendront le Chemin des Dames et la démocratie suppliciée demandera qu’on l’abatte pour abréger ses souffrances.

Des juges qui écoutent un avocat, des journalistes qui disent que des juges écoutent, des dictaphones planqués dans les buissons des jardins de l’Elysée, des courbes de chômage qui rejouent Divorce à l’italienne, un président en cavale sur un scooter, un ancien président dont bientôt on connaîtra la couleur du caleçon et les teintes de ses selles.

Et le citoyen qui à force de regarder passer ces casseroles où mijotent couleuvres, boules puantes, traquenards, coups de Trafalgar et autres spécialités locales, finit par attraper un méchant torticolis et s’en va réclamer les soins d’une médecine nationale qui lui administrera un remède si puissant qu’il demandera bien vite où donc roupille le cimetière sous la lune.

Bientôt, on déterrera les corps du patriarche gaulliste et du thuriféraire socialiste afin d’écouter le gémissement de leurs os rouillés et s’assurer que leurs Mémoires d’outre-tombe ont bien été écrites à l’encre de la vérité, faute de quoi ce sera l’exil à Sainte-Hélène avant le retour en Terre sainte.

Tandis que dans les chambres à coucher de la famille française, offusquée  et humiliée par tant de comportements délétères, caquètent les petits-chefs des sous-préfectures en péril, entonnant le refrain familier, mille fois répété, du tous pourris dont on s’exclut bien vite, assurés d’avoir jusque-là accompli un parcours sans faute.

Les vents sont mauvais, les pluies se font cinglantes, les alizées rares, les ruisseaux charrient les carlingues de péniches éventrées, sur les bords de Seine défilent des corps intermédiaires demandant qu’on les protège des foudres descendues de la province du Tonkin.

C’est la chute finale camarade.

Et le bloggeur maussade, exilé dans ses terres lointaines, d’une promenade au phare en une saison en enfer, d’un temps retrouvé puis disparu dans les parfums souffreteux de palmeraies sauvages, se répand en élucubrations tronquées, faussement savantes, avant de s’en aller remplir ses carnets de damné.

Avant de conclure que quand la Justice, quelles que puissent-être ses justifications, réelles ou fantasmées, autorisées ou non par le code pénal, s’abaisse à siphonner le téléphone d’un avocat, elle commet là un sacrilège si outrancier qu’il lui faudra, un jour ou l’autre, dès demain si possible, venir s’expliquer sur la raison de ces débordements, faute de quoi elle sera celle qui aura assassiné l’idée même de République.

Aux petits hommes, les grands mots.

Comprenne qui pourra.

 

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Entre la mort et la souffrance je choisis la mort

 

Depuis que la question de l’euthanasie a envahi la sphère publique, j’avoue, je ne dors plus très bien.

Je passe mes nuits à me demander si, à supposer qu’un jour il me faudrait mourir, je ne devrais pas rédiger une longue lettre destinée à ma famille où j’expliquerais ma volonté nette, en cas de pépin, de tout mettre en œuvre afin que cesse le calvaire d’une vie qui ne serait plus qu’une interminable agonie, un face-à-face inique avec une mort sauvage, déchainée, hurlant ses commandements à mon corps épuisé.

Où je leur écrirais que si jamais mes yeux reflètaient la même intelligence qu’une vache à l’arrêt devant un passage à niveau en train d’abaisser ses barrières, que si ma bouche se mettait à babiller des propos incohérents évoquant mon désir d’aller à confesse, si je n’avais plus la force de me moquer de mes incontinences verbales, alors il faudrait arrêter les frais sans plus tarder.

En même temps, je ne peux m’empêcher de penser, considérant la fabuleuse complexité de toute vie humaine, qu’il serait envisageable, quand bien même je ressemblerais à un navet avarié, que je ne sois plus en mesure de me plaindre de la piètre saveur de ma compote de pommes avalée en intraveineuse, que je puisse regarder TF1 toute la journée sans trouver rien à redire à la qualité des émissions proposées, et de trouver à cette situation un charme certain.

Une sorte de douce félicité où après toutes ces années passées à me traquer, à me tourmenter, à me confronter, je pourrais enfin goûter au bonheur simple d’une vie dénuée de toute interrogation métaphysique, la tendre vie d’un indolent benêt que rien ne dérange dans le cours d’une existence réduite à son strict minimum, entretenant avec le plafond de sa chambre des conversations passionnantes, uniquement soucieux de savoir si le yaourt offert au repas du soir sera à la fraise ou à la framboise.

Réaliser ce rêve insensé d’être le temps de quelques mois bête à en pleurer et heureux de l’être.

Se gargariser de sa propre insignifiance.

Ne trouver rien à redire à sa parfaite et merveilleuse médiocrité.

S’enthousiasmer de sa sublime imbécilité.

Le seul problème serait celui de la souffrance.

La souffrance physique.

Celle qui ne vous laisse jamais de répit, qui vous ramène à l’état de bête blessée, qui vous supplie, vous fait pousser des feulements à fendre l’âme, vous cloue au pilori, vous éprouve tant que vous venez à considérer la mort comme une précieuse alliée, que vous la réclamez à cor et à cri afin que cesse cette vie inhumaine ressemblant à un interminable chemin de croix s’enfonçant dans la nuit noire de l’infinie et interrompue douleur.

En d’autres termes, je veux bien être à l’extrême rigueur un légume mais je me refuse à être un légume qui souffre.

C’est ma philosophie.

Je n’ai pas besoin d’écrire une telle lettre.

Je sais déjà que le jour où l’on m’annoncera avec certitude que les dés sont jetés, je n’irai pas me traîner dans un quelconque hôpital attendre que cette sinistre farce prenne fin.

 

Non, je m’en irai en un quelque recoin reculé où s’épanche un ruisseau, où la nature palpite de beauté, où les fleurs racontent des histoires d’enfant à des oiseaux buissonniers, et là, sans l’aide de personne, ivre de tabac et d’alcool, je tirerai ma révérence à ce monde en le remerciant de m’avoir accueilli dans ses vastes palais.

Maintenant si d’aventure la mort me demandait mon avis, je préférerais qu’elle s’approche doucement mais lentement, que j’aie le temps de la voir venir, que nous puissions passer quelques moments à bavarder, que je sois à même de contempler à loisir son beau visage, qu’elle me donne ses lèvres à goûter, qu’elle ne soit ni trop vindicative, ni trop empressée, que nous nous apprenions à nous connaître, après quoi, promis, je la laisserais m’emmener où bon lui semble.

En même temps, si pour une fois, elle veut bien passer son tour…

 

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