Nicolas, Marion, Mélanie, le trident fatal

                                                                                                                                                                                                                                                              L’écologie, cette idéologie des sans-logis de l’esprit, a encore frappé en la personne de notre Président de la République qui, par un beau matin de lendemain de cuite électorale, a découvert, scandalisé, que la planète se déréglait sous ses yeux impuissants.

En plein hiver il pouvait se balader en maillot de bain dans les jardins de l’Élysée tandis que, bien souvent, une fois l’été installé, il se retrouvait à barboter dans des marres de pluie acide, alors que dans les bassins princiers agonisaient des bancs d’esturgeons cherchant leur second souffle parmi la faune déchiquetée des fonds marins portant pâle.

Ça ne pouvait continuer de la sorte.

Comme tout ses prédécesseurs il a appelé la seule personne capable de soulager les maux dont souffrait la Terre, j’ai nommé, le chéri de ces baleines, le poinçonneur des lilas et des rosiers, le défendeur des rideaux de douche et des Indiens du Brésil, son éminence Nicolas Hulot.

Hulot, son truc à lui, c’est la Terre, toute la Terre, rien que la Terre.

Quand il pisse, il peut lui arriver de rester des heures devant sa cuvette à attendre que la dernière gouttelette dégringole de son prépuce afin d’économiser une feuille de papier toilette.

Il se déplace en lama et en cerf-volant.

Il ne respire qu’une fois sur deux pour économiser du gaz carbonique.

Il parcourt le globe et tient des conférences devant des troupeaux de vaches ahuries en les suppliant de modifier leurs habitudes alimentaires dans le but de réduire le flot mortifère de leurs inexorables flatulences capables à elles seules de faire valser la voûte du ciel.

Par je-ne-sais-quel tour de magie, il a convaincu notre Président d’embarquer pour les lointaines Philippines avec comme compagnes de voyage Marion Cotillard et Mélanie Laurent.

Hulot, Cotillard, Laurent, le trident fatal.

La fée du logis de l’écologie, l’égarée du onze septembre et l’amoureuse de son ombre.

Merveilleux casting.

On se demande bien ce que Mélanie Laurent vient faire dans cette distribution royale mais on se doute qu’Emmanuelle Béart devait être occupée à redessiner les contours de ses lèvres à coups de bistouri tout en donnant le sein à un SDF en fin de vie sinon elle aurait rappliqué aussi sec.

Jean Dujardin, quant à lui, était toujours occupé à comprendre comment marchait sa machine à expresso.

Bref, on peut dormir tranquille, avec François, Nicolas, Marion et Mélanie, la Terre est entre de bonnes mains.

C’est que le temps presse.

Ce n’est pas humain de laisser des enfants africains crever sous des chaleurs pareilles.

Agoniser de faim ou faute de médicaments est déjà assez douloureux en soi pour que de surcroît on ne leur afflige pas des traumas supplémentaires sous la forme de canicules insoutenables.

Qu’on les laisse donc dépérir ces légions d’enfants atteints du Sida, du paludisme, de la polio mais que ce fût au moins sous des climats plus hospitaliers.

Qu’ils se meurent par manque de nourriture mais, de grâce, daignons leur offrir  pour leur dernier voyage l’exquise douceur d’une brise marine dépolluée et sentant bon la couche d’ozone préservée. 

L’écologie est une maladie occidentale réservée à des enfants gâtés qui ne savent plus quoi faire de leur vie.

Une philosophie bien paresseuse tout juste bonne à soigner les bobos existentiels d’individus qui ont délaissé les grandes batailles idéologiques ou spirituelles pour un vague combat aux contours si flous que tout le monde s’en fout peu ou prou. 

Commençons donc par nous occuper de la douleur des hommes, il sera toujours temps de s’occuper des blessures réelles ou fantasmées de la planète qui, faut-il le rappeler, continuera malgré tout à tourner toujours autour du soleil. 

                                                                                                                                                                                                                                            Simple question de priorité.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est  par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Juif de souche

                                                                                                                                                                                                                                                               Je dois être maudit.

Je jure sur ce que j’ai de plus cher en ce bas-monde, un couscoussier en or massif hérité de ma grand-mère, que j’avais décidé de ne plus écrire sur les Juifs avant l’érosion de l’hiver et l’éclosion du printemps.

J’arrivais à saturation et, ce qui doit me rester de lecteurs, une poignée de suicidaires désœuvrés cherchant dans ce blog à la con un dérivatif à leurs pensées morbides, également.

Je n’en pouvais plus d’écrire les mêmes sempiternelles sornettes, décortiquer leurs fichus problèmes dentaires et identitaires, m’interroger sur le fait de savoir s’ils étaient solubles ou pas dans la grande usine à gaz que représente la Nation française, décrypter leurs envies supposées de débarquer en Terre promise avec belle-maman dans la soute à bagage et Rabbi Jacob en bandoulière.

Qu’ils me foutent donc la paix le temps que je m’occupe du sort des escargots du Limousin, du problème de stationnement au stade Geoffroy-Guichard, de la dérive des continents, de la fin du monde, de la faim dans le monde, de la fin de la faim dans le monde.

Et puis.

Et puis, bien sûr, comme à son habitude, il a fallu que Roger ouvre sa grande gueule et nous ressorte une de ces réparties dont il a le secret.

Le Roger il a toujours eu le don de me courir sur le pois chiche.

On dirait mon grand-père. En pire.

Toujours à se plaindre et à vitupérer.

Aussi sympathique et chaleureux qu’une porte de synagogue sous l’occupation.

La ramenant quand on ne lui a rien demandé.

Sur tout et n’importe quoi.

En prétendant parler au nom de tous les miens alors que jusqu’à nouvel ordre, si je me réfère à mon cas personnel, je n’ai jamais été invité d’une manière ou d’une autre à élire un hurluberlu assez mégalomane dans ses intentions pour se vanter de nous représenter ; non merci Roger mais je peux très bien plaider ma cause tout seul, je n’ai besoin ni de porte-parole, ni de carpe voyageuse pour retranscrire mes pensées.

François Hollande s'exprime lors du 30e dîner annuel du Crif, le 23 février 2015, à Paris.

Je ne sais même pas ce que c’est ce CRIF dans la nuit qui chaque année organise son grand raout auquel les éminences qui nous gouvernent se doivent de participer afin de redire les liens éternels qui  blablablablalaa avec vous autres blablablablablabla qui blablabla la République reconnaissante.

Amen.

Et ramène des petits fours aussi.

D’ailleurs curieusement je n’ai jamais été convié à leur juifoton.

Pourtant j’en aurais des choses à leur dire à ces grands pontes auto-proclamés qui, au nom de je-ne-sais-quel rassemblement fantoche, se fendent à intervalles réguliers de déclarations tapageuses censées représenter la quintessence du judaïsme français.

Mon prépuce oui.

D’où il la tient sa légitimité, le Roger, hein ?

Qu’est-ce qui l’autorise à venir sous les projecteurs répandre ses diatribes foireuses avec lesquelles je suis la plupart du temps en désaccord total, et les  asséner comme si elles reflétaient la pensée de n’importe quel clampin de juif vivant dans l’hexagone ?

Parce que moi Roger, la Marine, je la trouve tout sauf irréprochable.

Sur le perron de l'Elysée, où ils ont été conviés par François Hollande, les présidents du Crif et du CFCM ont joué l'apaisement. Photo AFP

Tu la trouveras toujours aussi irréprochable le jour où l’un de ses sbires viendra frapper à ta porte histoire de t’inviter à aller visiter sous bonne garde la riante bourgade de Savigny-sur-Camp ?

Et quant à ta vindicte envers la jeunesse musulmane de ce pays, pour un représentant censé œuvrer au rapprochement entre toutes les communautés et au souci de vivre en harmonie avec elles, je la trouve d’une indélicatesse, d’une brusquerie et disons-le d’une imbécillité rare.

Bon sang, on n’est pas à la tribune de la Knesset, Roger.

                                                                                                                                                                                                                                               Signé, un Juif de souche qui ne mange pas casher, ne va pas à la synagogue, ne porte pas de Kippa, n’appartient à aucune communauté autre que la sienne et ne supporte pas qu’on parle à sa place.  

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est  par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Le tarot, le jeu de cartes que la droite ultralibérale préfère

                                                                                                                                                                                                                                             Songeant que l’âge de ma retraite approchait à grands pas et qu’il me faudrait trouver bientôt une activité autre que celle de comptabiliser le nombre de pilules à prendre pour lutter contre mon affaissement cérébral, j’ai ressorti mon jeu de tarot et m’en suis allé convaincre quelques autres vieux débris de participer à ce revival ludique.

Je n’avais plus pratiqué cette discipline depuis plus d’un quart de siècle, quand je combattais mon spleen tout adolescent avec quelques autres naufragés de la jeunesse où, le temps de parties mémorables, nous oubliions nos désillusions sentimentales et nos déconfitures autant sexuelles qu’existentielles.

Les débuts, je dois le dire, furent des plus chaotiques.

J’étais rouillé de partout.

Je regardais l’Excuse en lui demandant de quoi j’étais encore coupable pour avoir recours ainsi à ses services, je contemplais le Petit en me demandant comment une carte aussi naine pouvait détenir autant de pouvoir, je m’inclinais devant la toute-puissance du 21 dont je déplorais tout de même l’arrogance à peine feutrée.

Je questionnais le Cavalier en lui demandant d’où il sortait, à quelle famille il appartenait, de quel roman moyenâgeux s’était-il encore échappé pour régler ses comptes avec des dames de compagnie cornaquées par des valets faux-culs mis au service de rois despotes.

Je prenais à contretemps.

Je mettais en garde alors que j’étais nu comme un nouveau-né.

Je poussais des petites alors que j’aurais pu conquérir le monde entier.

Je passais mon tour à l’heure où j’aurais dû monter la garde.

Mes comparses étant tout aussi décrépits que moi, personne ne s’en offusqua.

Les efforts finirent par payer.

Au bout de trois mois de remise à niveau, je retrouvais tout mon génie d’antan.

Ma fourberie légendaire, mon machiavélisme inné, ma malice naturelle.

J’éclaboussais de toute ma classe mes camarades de jeux en déposant, sous leurs yeux ahuris au moment de conclure la partie, un Petit auquel plus personne ne pensait plus depuis belle lurette, apparition surnaturelle qui me provoquait des orgasmes à répétition.

J’enchaînais avec des gardes sans, des gardes contre qui les mirent au supplice et m’amenèrent à respirer l’enivrant parfum de cimes toutes strausskahniennes.

Je présentais mes excuses au moment où ils ne s’attendaient point à les recevoir, comme d’autres dégainent des 49.3 pour calmer un parterre d’intrigants.

Je jubilais.

J’avais pourtant le triomphe chagrin.

C’est qu’entre temps je m’étais rendu compte que le tarot illustrait avec une cruauté inouïe le triomphe du capitalisme le plus échevelé, le plus inique, le plus barbare qui soit.

Comment qualifier autrement un jeu qui pose comme principe de base que, plus vous disposez d’atouts dans votre jeu, moins vous devez réaliser de points ? Et qu’inversement, plus vous êtes démuni de bouts, plus dur sera le contrat à réaliser ?

La définition de l’injustice.

Du pur libéralisme à l’état sauvage.

Travailler moins pour gagner toujours plus.

Empêcher l’ascenseur social de fonctionner et cantonner le pauvre dans sa misère, sans moyen d’en réchapper ou alors seulement en prenant de tels risques qu’il se retrouverait à découvert à la fin du mois.

La victoire triomphante de l’individualisme sur l’effort collectif.

Quel jeu atrocement injuste, pensais-je.

Il suffit d’avoir hérité d’un beau jeu, comme d’autres naissent dans des landaus dorés, pour triompher et remporter la mise haut la main, sans prodiguer d’efforts, sans avoir à combattre, en se contentant de dévoiler les uns après les autres ses atouts reçus en cadeau par la grâce divine ou par des parents fortunés.

Ou alors dans les parties à cinq, réclamer l’aide d’un tiers dont on sait d’avance que sa fortune est conséquente par la détention d’un titre royal lequel viendra s’ajouter à la vôtre déjà florissante, ne laissant dès lors aux trois autres prolétaires de jeu que des miettes de cartes à ramasser.

Une loi Macron démultipliée par cent.

 C’est ainsi que j’abandonnai le Tarot.

Je ne voulais pas participer à ce carnage néo-libéral.

J’étais de gauche et n’entendais pas sacrifier mes valeurs sur l’autel d’un jeu glorifiant la main-mise des marchés financiers sur l’économie réelle.

Mon enemi, c’est le tarot déclarais-je lors d’un meeting dominical. 

Je me suis rabattu sur la bataille.

Un monde où tout est encore possible. Où rien n’est acquis d’avance. Où il faut juste prier pour que l’État providence veuille bien vous protéger des infortunes du hasard. Où le faible peut croire, le temps d’un instant, terrasser le puissant. Où  les richesses sont redistribuées équitablement. 

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                     Un jeu social-démocrate.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                               Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est  par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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La tentation d’Israël

                                                                                                                                                                                                                                                       Autant le dire d’emblée, j’ai autant de sympathie pour Benjamin Netanyahou que pour le basset de mon voisin qui passe ses journées à essayer de rivaliser avec La Callas en soumettant ses cordes vocales à des exercices continus de hululements en tout genre.

Ceci posé, je trouve singulier que l’on puisse s’émouvoir de le voir interpeller les Juifs européens en leur demandant avec insistance d’émigrer en Israël.

Il me semble qu’il se trouve là très exactement dans son rôle.

Sûrement est-il animé de quelques pensées électoralistes, mais pour autant, il agit comme un Premier Ministre israélien se doit d’agir.

En rappelant simplement que l’État d’Israël, depuis ses lointaines origines – depuis le jour où Theodor Herzl, assistant à la dégradation du Capitaine Dreyfus dans la cour de l’École Militaire, a réalisé que seule la création d’un foyer juif permettrait aux Juifs d’échapper à leur anéantissement – demeure ce pays dont la vocation première est de permettre aux Juifs de vivre en toute sécurité.

Tout les Juifs, fort heureusement, n’ont pas vocation à immigrer en Israël pour s’en aller glandouiller sur les plages de Tel-Aviv en s’enfilant des fallafels et en ingurgitant à toute heure des marmites de houmous.

Mais tout Premier Ministre israélien a vocation à rappeler que son pays est aussi le leur.

Monsieur Alain Jakubowicz, le président de la Licra, dans une tribune publiée par Le Monde, se plaint qu’agissant de la sorte, Benjamin Netanyahou ne le condamne à être un Français de seconde zone.

Comme s’il ne l’était pas déjà !

Il faut être singulièrement obtus pour prétendre le contraire.

A partir du moment où révéler au grand jour sa judéité vous met automatiquement en danger, où l’on doit sans cesse rappeler à ses enfants de taire sa condition de Juif, où sourd dans le pays un antisémitisme qui s’avance de plus en plus à visage découvert, où un certain parti hisse ses couleurs tout en haut de l’échiquier politique, de facto, que cela vous plaise ou non, vous devenez un citoyen tout sauf ordinaire.

Ou alors il faut admettre une bonne fois pour toutes que sur le continent européen, le Juif ne peut et ne doit être Juif que dans la stricte limite de sa sphère privée.

Et encore.

Que les écoles juives n’ont aucune raison d’exister.  Que se promener avec une Kippa sur le crâne s’apparente forcément à une provocation. Que sitôt qu’il franchit la porte de son domicile, le Juif doit redevenir un simple citoyen sans aucun signe distinctif à même de déclencher des réactions contrastées.

Sinon, s’il veut vivre pleinement sa mystique, s’il ne peut admettre son existence qu’à travers le prisme de la religion, s’il désire envers et contre tout continuer à vivre sa foi au grand jour, il existe un pays où il pourra le faire en toute quiétude.

Ce pays c’est Israël.

Mais s’il veut continuer à être tout à la fois Juif et Français, Juif pratiquant et croyant s’entend, Juif désireux de s’afficher dans la sphère publique comme Juif avec tous les signes distinctifs l’accompagnant, alors il s’expose à être encore et toujours l’objet d’opprobre, à subir la haine atavique de l’autre, à risquer à tout moment d’être victime de faits divers sanglants.

C’est sûrement regrettable mais c’est ainsi. 

Pour des raisons historiques, qui plongent tout autant dans les racines de ce continent que dans sa manière d’accepter l’Autre et de s’enrichir de ses différences, vous n’aurez pas à affronter ce genre de problème si vous vivez en Amérique du Nord ou dans d’autres parties du globe. 

En France et en Europe où les identités sont plus constituées, plus affirmées dans leurs origines chrétiennes, plus traversées par un antisémitisme maintes fois séculier, si.

Si les Lois de la République vous autorisent à vivre dans une certaine mesure au grand jour votre croyance, vous n’obtiendrez jamais l’assentiment général et vous vous heurterez fatalement, d’une manière ou d’une autre, tôt ou tard, à la vindicte populaire.

Et vous en payerez le prix.

Quant au Juif affranchi de tout dogme, le Juif de tradition, le Juif de la mémoire, le Juif agnostique ou athée, le Juif de circonstance, le Juif bancal, le Juif de Kippour, le Juif qui, à chaque fois qu’il doit se rendre à la synagogue, consulte le plan du métro pour connaître la station où il doit descendre, le Juif dont les amis non-juifs ne comprennent jamais comment il peut être Juif s’il ne croit pas en Dieu ou ne pratique pas sa religion et qui leur répond ” laisse tomber c’est trop compliqué à expliquer “.

Ce Juif compliqué, ce Juif tiraillé, ce Juif de la diaspora, ce Juif vacillant, ce Juif qui ne sait plus où il a rangé sa Kippa et hurle sur sa femme à travers tout l’appartement pour lui demander où sa calotte se trouve le jour précis où il doit se rendre à un enterrement ou à un mariage, ce Juif qui a fait sa bar-mitsva pour faire plaisir à sa maman ou parce qu’on ne lui a pas demandé son avis, ce Juif qui est fier d’être Juif même s’il ne sait pas toujours pourquoi. 

Ce Juif comme vous et moi.

Ce Juif incertain, ce Juif qui n’a jamais foutu les pieds en Israël et ne voit pas de raison de le faire, ce Juif qui s’est marié à une goy et qui agissant de la sorte a provoqué le suicide de sa mère, ce Juif qui bouffe du jambon au petit-déjeuner, ce Juif qui se demande toujours au nom de quoi le CRIF se permet de parler en son nom, ce Juif-là n’a évidemment aucune vocation à répondre à l’injonction de Bibi.

                                                                                                                                                                                                                                                             Enfin pour l’instant…

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est  par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Cimetière profané : encore un coup du sanglier alsacien

                                                                                                                                                                                                                                                             A ce rythme là ce sont les morts qui vont quitter la France les premiers.

Il faut les comprendre.

Voilà qu’ils reposent en paix, au beau milieu de leur douce prairie, bien à leur aise au fond de leur caveau enfoui dedans la terre humide, à l’extrémité d’un cimetière désolé quelque part en Alsace, ce qui déjà n’a rien d’une partie de plaisir et soudain, sans crier gare, on vient les déranger dans leur sieste éternelle.

On secoue leurs cercueils, on déménage leurs tombes, on retourne leurs sépultures, on dégoupille leurs stèles, on fracasse leurs monuments, on saccage leurs mémoires, on insulte ce qu’ils furent, on souille leurs histoires, on crache au visage de leurs descendants.

Bas-Rhin : des centaines de tombes profanées dans un cimetière juif

Les temps sont rudes.

C’est l’hiver.

Il fait un froid de gueux.

La terre est gelée, le ciel perpétuellement affligé, la pluie glacée et on se pèle ce qui reste de couilles.

On n’est plus rien, on se réchauffe les os comme on peut, on n’ose à peine  se plaindre des conditions du logis qui n’ont cesse de se détériorer d’année en année, on n’y voit goutte, la bouffe est infecte, le service inexistant, on s’applique tout de même à rester le petit doigt bien appliqué sur la couture du fantôme de son fémur mais visiblement, même là on dérange encore.

Comme on dérangeait déjà de son vivant.

Le pire c’est qu’on ne sait pas qui a pu commettre un tel forfait.

On s’interroge.

Surtout que ce n’est pas la première fois.

D’habitude c’est les Goys d’en face, tout aussi morts qu’eux, qui s’en viennent les emmerder en leur demandant toutes les cinq minutes à quelle heure l’arrivée du messie est prévue histoire de se dégourdir les os avant la venue de l’Apocalypse mais là, jusqu’à preuve du contraire, ils n’y sont pour rien.

Serait-ce donc le coup de petits nazillons désœuvrés ? De Coulibalys éméchés après avoir trop consommé de vidéos complotistes ? De Jean-foutre alsaciens mal lunés suite à la défaite de leur équipe favorite ? De chenapans enfumés par la lecture des œuvres complètes de leur comique préféré, l’inénarrable Diablerepris ? De souche de retraités évadés de leur maison de retraite ? De cousins germains venus en pèlerinage de la frontière toute proche ?

Ou bien…

Ou bien alors une simple horde de sangliers qui, furibonds d’avoir essuyé à l’heure de la digestion des tirs de carabine sans sommation, se sont vengés en déboulant comme des fous furieux sur ce cimetière qui se trouvait sur leur chemin.

Ce qui ne constituerait pas une surprise tant il est vrai que l’antisémitisme du sanglier n’est plus à prouver.

Qui date du jour où le Dieu des Hébreux l’a déclaré impur et a interdit à son peuple d’en consommer, considérant qu’il ressemble comme deux gouttes d’eau à un cochon qui aurait mal tourné.

Depuis ce jour-là, de bien triste mémoire dans l’histoire sanglière, ce jour de déchéance alimentaire, de dégradation animale, le marcassin, vexé d’avoir été ainsi évincé de la carte des réjouissances, a le Juif en détestation.  

Le sanglier Alsacien encore plus.

Question de proximité territoriale.

Traumatisme d’avoir pu croiser, au détour d’une battue, cet infâme Dreyfus natif de Mulhouse.

Ce qui pourrait expliquer cela.

On se raccroche à ce qu’on peut quand on n’est plus.

                                                                                                                                                                                                                                                       Ce n’est pas facile d’être un mort de nos jours.

                                                                                                                                                                                                                                              Surtout quand on est né sous une mauvaise étoile (de David).

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                 Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est  par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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DSK, le dernier tango à Lille

 

                                                                                                                                                                                                                                                      Selon l’avis des journalistes autorisés, le tribunal de Lille débande, l’instruction part en couille, les avocats des parties civiles ne pilonnent plus grand-chose, les prostituées font des entrechats avec leurs dépositions, le président a des coups de mou, la Justice ne sait plus à quel saint se vouer et jour après jour DSK reprend de la vigueur.

On s’arrache les poils du pubis à comprendre les différences entre des parties fines et de grossières partouzes, on se demande comment distinguer une secrétaire bilingue d’une péripatéticienne qui ne pratique qu’une seule langue, on ausculte en profondeur les mœurs des petits-bourgeois du Pas-de-Calais et de ses environs, on relit son Tintin chez les libertins afin de connaître le sort des popotins lors de ces rendez-vous clandestins. 

C’était couru d’avance.

”Indépendamment de tout jugement de valeur morale sur ce type de pratique sexuelle qui lorsqu’elle est consentie librement n’intéresse pas le droit pénal, force est de constater que ce type de pénétration sexuelle est même parfois refusé par des prostituées. Un tel comportement pouvait donc à fortiori nécessiter de recourir à des professionnelles rémunérées” pouvait-on lire dans l’ordonnance de renvoi.

Singulier raisonnement tout de même.

Autrement dit, au vu de l’accusation, afin que l’ancien directeur du FMI puisse assouvir son penchant pour ces explorations parti-culières considérées comme anormales, il ne lui restait plus qu’à convoquer au pied de son lit des jeunes femmes prêtes à se laisser crucifier l’envers de leur anatomie contre quelques rétributions sonnantes et trébuchantes.

Pas d’argent, pas de sodomie selon les juges lillois.

Les homosexuels du monde entier apprécieront.

Les 38% de femmes françaises qui ont déjà consenti à avoir ce genre de rapport aussi.

A moins qu’elles ne se décident à envoyer à leurs amants indélicats des factures pour frais impayés.

C’est Sodome qu’on assassine.

Et Gomorrhe qui fait le pied de grue.

C’est l’inversion de la croupe du ramonage de longue durée qui en prend un coup.

Visiblement les nuits de nos juges lillois doivent être des plus paisibles.

Ils doivent veiller bien tard au palais à éplucher leurs dossiers et, quand ils consentent enfin à réintégrer leur domicile conjugal, c’est en missionnaire qu’ils rejoignent leur chambre à coucher pour revisiter leur bréviaire des positions sexuelles admises par les Évangiles.

Chez ces juges-là, on ne fornique point, on honore Madame.

On lui envoie un télégramme en recommandé avec accusé de réception pour la prévenir de l’imminence de son extase à venir, on épanche son trop-plein d’amour en une étreinte si délicate que le lit nuptial conserve ses ressorts en état sur des générations entières, on attend le feu vert de sa compagne pour monter au ciel.

Et on conclut sa petite affaire en laissant échapper un Doux Jésus avant de s’endormir du sommeil du juste.

Au final, DSK sera selon toute vraisemblance relaxé.

                                                                                                                                                                                                                                             Une épine en moins.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est  par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Viens danser la pop avec Belle and Sebastian

                                                                                                                                                                                                                                                           Pour l’effaré de service qui se demanderait mais qu’est-ce qui lui prend à l’autre atrabilaire à venir nous bassiner avec un billet sur une série de télé canine archi-datée, je lui demanderai bien gentiment de quitter ce blog et d’aller consulter son vétérinaire.

Les autres qui auront reconnu la voix de leur maître peuvent rester.

Merci.

Donc Belle and Sebastian.

Formation musicale née dans les faubourgs de Glasgow au milieu des années quatre-vingt dix.

Spécialisée dans la musique de chambre pour adolescents attardés qui passent leurs journées à contempler leur plafond en se disant que la vie est mal faite.

Auteurs de chansons donnant envie, c’est selon, de se pendre ou de se noyer (si possible par une matinée pluvieuse, un jour férié, à l’heure de la mousson) ou d’écrire de longues épîtres énamourées à des damoiselles qui vivent en secret, dans le repli de pages de romans mouillés de leurs larmes.

L’écoute prolongée de leurs disques peut aussi provoquer des envies de pratiquer la génuflexion à haute dose, de s’en aller brûler des cierges dans l’église désolée de la campagne d’à-côté, de se scarifier l’âme à coups de poèmes tranchants et de s’enivrer de nuages de thé venus de Chine.

Bref, et là aussi c’est selon, c’est le groupe le plus emmerdant de la terre depuis la  création de l’univers voire même avant, OU le plus grand groupe de la terre depuis l’extinction des Smiths.

La quintessence même de la musique pop, déclinant des chansons intemporelles, mélange parfait de délicatesse et de mélancolie, de désespoir joyeux et de légèreté crépusculaire, pleines d’une tendresse désespérée capable de vous consoler le cas échéant de l’ennui ineffable d’être en vie.

Enrobées de mélodies suaves, évanescentes et éthérées, donnant l’impression de flotter dans un univers tristement urbain, sauvé par l’apparition miraculeuse d’une fleur s’épanouissant à l’ombre d’une bibliothèque désolée située à la périphérie de la ville.

Entre la rue François Truffaut et le boulevard Jacques Demy.

A l’intersection de l’avenue Emily Dickinson et de l’impasse Sylvia Plath.

Du moins ça c’était vrai avant.

Avant la sortie de leur dernier album, Girls in Peacetime Want to Dance, dans lequel le groupe écossais, sponsorisé jusqu’à alors par des grandes marques d’antidépresseurs de dernière génération, semble dire au revoir aux jeunes filles en fleur qui se languissent d’ennui dans les couvents de leur cœur au profit de créatures électriques hantant les pistes de danse de leur amours électro-pop.

Autant l’avouer d’emblée depuis que je l’écoute en boucle, je ne suis plus le même.

Je me surprends à danser sur mon lit, à essayer de toucher le plafond avec le seul cheveu qui me reste, à taper dans mes mains comme un acrobate ahuri, à sautiller sous ma douche, à rouler un patin à ma concierge, à déchirer ma chemise pour mieux laisser mon corps s’exprimer, à m’essayer au grand écart tout en toupillant sur moi-même.

A ressortir ma panoplie des années quatre-vingt quand, au son de Dépêche Mode et de Human League, je terrorisais toutes les boites de nuit de la planète par mes gesticulations de clown autiste mimant l’allure frénétique d’un boxeur psychotique se livrant une bataille acharnée contre lui-même.

Voire à échanger ma cargaison de Valium contre une caisse de Red Bull que je m’enfilerai en intraveineuse.

Il y a des synthés qui jaillissent comme des fontaines de jouvence, des boites à rythme qui disjonctent au quart de tour, des batteries qui s’attrapent des crises de tachycardie, des orgues qui barbarisent des mélodies survitaminées, des guitares atteintes de torticolis, des odes  à la joie, des envolées lyriques capables d’enflammer les stades du monde entier.

C’est frais, c’est jeune, c’est rafraîchissant et euphorisant comme une pluie d’été après la canicule, c’est savamment orchestré, rondement produit et articulé, c’est une surprise totale et radicale, c’est une vraie renaissance, c’est une fête de la musique à jamais recommencée, ça vibre, ça pulse, ça gicle, ça dégoupille, le boy est passé à la trappe, moi et le major pouvons aller nous rhabiller : les chevaux cavalent désormais sur les rêves de Judy. (Si vous n’avez pas compris la dernière séquence, c’est normal)

Les Ailes du Désir en 3D, Verlaine sous les Spotligths et Rimbaud à la plage.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      C’est complètement inattendu et c’est parfaitement réussi.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    Roulez, roulez jeunesse, la vie n’a jamais était aussi Belle.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                            Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est  par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Fini de sourire, la Marionnette a sorti les crocs.

                                                                                                                                                                                                                                                            A ses débuts Marion-Maréchal-Le Pen c’était un peu la Clodette du Front National.

Le lundi au soleil de la politique.

Pendant que Pépé et Tata occupaient le devant de la scène par la récitation de discours pleins d’humanité et d’amour de l’autre, la cadette du clan Le Pen jouait en coulisse à la belle des champs. Elle étalait sa candide blondeur devant un parterre ébahi de voir que le Parti pouvait receler des joliesses pareilles.

La jouvencelle souriait et souriait encore, portait des chemises blanches relevant encore un peu plus sa candeur naturelle, laissait ses cheveux cendrés/dorés s’épancher en de suaves ondulations le long de ses épaules distinguées, elle se plaisait à jouer à la grande timide un peu godiche ; on lui aurait donné du Philippot sans confession.

Les anciens d’Algérie rêvaient de la marier à leur petit-fils, les nostalgiques de Vichy avaient trouvé leur nouveau bâton de Maréchal, les Français de souche reprenaient espoir devant cette incarnation du génie national encore capable de produire de pareilles beautés, les militants offraient son poster à leurs progénitures, les adhérentes se précipitaient chez leurs coiffeurs renouveler leurs mises en plis. 

Le Front avait débusqué sa petite sirène.

Le diable avait trouvé sa beauté, son angelot, son porte-bonheur, sa marquise des anges.

Et puis patatras.

Les années venant, la députation digérée, la maternité assumée, les galons gagnés, la  gentille Marion, la Petite Fille aux allumettes du renouveau national, en ce début d’année 2015, a laissé enfin sa vraie nature s’exprimer avec la fougue propre à la jeunesse quand elle ne s’embarrasse pas de compromis tièdes.

A l’heure où l’Assemblée Nationale, bouleversée mais solidaire dans l’épreuve, se levait spontanément pour entonner une Marseillaise en hommage aux victimes des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hypercasher, la nouvelle Marion, perchée dans ses hauteurs inaccessibles, se mit à converser avec ses ongles, à lisser ses bras et à admirer ostensiblement le plafond de l’hémicycle.

L’évidence s’imposait : elle ne savait les paroles de notre hymne national.

La Maréchale tombait de son piédestal.

Et nous avec.

Pourtant ce n’était que le début.

Quelques jours plus tard, lors de l’étrange remise du prix de l’élu local à Steeve Briois décerné par des journalistes politiques en l’enceinte du Sénat, peu satisfaite du discours quelque peu embarrassé du président du jury, Gilles Leclerc, elle se fraya un chemin jusqu’à lui et l’apostropha en ces termes d’une affabilité rare : ”Franchement c’est minable. Je suis regonflée à bloc. On va vous avoir. Mais quand ça va arriver, ça va vraiment vous faire mal ”.

Souvenez-vous de ces paroles.

Jamais ce jour-là le Sénat ne ressembla autant au Reichstag de sinistre mémoire. On mettrait bientôt la France au pas.

La louve était sortie de sa tanière, la mégère ne s’apprivoisait plus, elle ventriloquait son illustre grand-père ; Lady Marine glapissait de joie : sa nièce apparaissait enfin dans toute sa haine atavique, l’honneur de la famille était sauf.

La machine était lancée.

On ne l’arrêterait plus.

Quelques jours plus tard, au micro d’une radio, elle proclamait son attachement à la thèse du Grand remplacement, validé par le sympathique et bonhomme Renaud Camus, vitupérant: ”Il y a aujourd’hui un effet de substitution sur certaines parties du territoire de ce qu’on appelle les Français de souche par une population nouvellement immigrée ”.

La boucle était bouclée.

Fini de plaisanter.

L’enfance a passé.

L’Ordre Nouveau est en marche.

La relève est assurée.

La Nuit des Longs Couteaux s’approche.

La Petite Fadette s’est métamorphosée en Vilain Petit Canard.

Marion a rangé ses poupées, ses robes, ses souliers de satin. Son pull marine.

Elle s’avance conquérante vers un destin qui ne peut-être que national.

Elle a le temps pour elle, son sourire perpétuel ressemble de plus en plus au rictus plein de morgue du bourreau avant d’actionner la guillotine, l’ancienne jouvencelle a achevé sa mue : la France peut claquer des dents.

La fête est finie.

                                                                                                                                                                                                                                      Démocrates de souche, Républicains du terroir, Citoyens des villes, soyez sur vos gardes, la Clodette a fini de danser.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                        Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est  par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Il faut aimer nos hommes politiques

                                                                                                                                                                                                                                                  Je sais.

Ils sont tous corrompus.

Ils cultivent leur ignorance comme leur arrogance.

Ils ne nous comprennent pas.

Ils sont hautains, cupides, stupides, concernés par leur seule carrière, ils mentent, ils usent d’une langue faussement savante, ils sont hypocrites, ils gaspillent notre argent gagné à la sueur de notre front, ils n’entendent rien à nos préoccupations, ils vivent dans leurs palais dorés, ils corrompent et sont corrompus, ils se reproduisent entre eux.

Ils ont tous les défauts du monde.

Ils collectionnent les panoplies complètes des travers de notre époque.

Ils n’ont de cesse de dégrader la fonction qu’ils sont censés occuper.

Ils sont laids en plus.

Parfois même chauves.

D’une bêtise crasse. Obnubilés par leur petit confort. Cumulant les attributions. Les récompenses. Les distinctions. Les postes. Les maîtresses. Les voitures de fonction. Les dîners dans les grands restaurants. Les domestiques. Les châteaux en Espagne. Les avantages en nature. Les couteaux en argent. Les popotins des domestiques.

Pas un n’en réchappe.

Ils font tout mal. Ils ne prennent jamais les bonnes décisions. Ils sont coupés des réalités quotidiennes. Ils adoptent des mesures qui défient le sens commun. Ils ne sont jamais là quand il faut. Ils n’en foutent pas une. Ils parlent à tort et à travers. Ils jacassent bêtises sur bêtises.  Ils trichent, mentent, violent. Ils sont irrésolument nuls.

Si rien ne va, c’est de leur faute.

Ils sont responsables du chômage, de la pluie, de la sécheresse, des toilettes bouchées, du problème des banlieues, de la mondialisation, des cancers de la prostate, du réchauffement climatique, de la pollution dans les villes, de l’Alzheimer de papy, de l’incontinence de mamie, de la hausse des loyers, de la prolifération des radars, des mauvais résultats scolaires du petit Martin.

Qu’ils dégagent donc.

Tous.

Pas un pour rattraper l’autre.

Pourtant les hommes politiques c’est nous.

C’est moi. C’est vous.

Ni plus, ni moins.

Avec seulement peut-être un peu plus de courage et de témérité que la moyenne d’entre nous.

Ils ne sont certes pas parfaits, ils ne sont pas exempts de critiques, ils ne sont pas irréprochables mais eux(contrairement à moi par exemple) s’essayent au moins à changer les choses, à tenter d’influer sur le cours des événements, à se démener afin d’améliorer notre quotidien.

Là ou tant d’autres, juste nés pour reprocher à son voisin d’exister, se contentent de critiquer à tout-va, de caqueter des litanies de reproches, de se plaindre avec une constance rare de tout et de rien sans jamais se remettre en question.

Sans même parfois prendre la peine de voter. Sans même s’impliquer dans la vie de son quartier. Sans même s’intéresser à son prochain. Seulement soucieux de son petit bien-être. De sa petite vie qu’il enrage de voir qu’elle ne correspond en rien à ses rêves d’enfants. Et qui tient l’homme politique pour responsable de ses déconvenues. De ses échecs. De ses ratés. De son existence étriquée. Et de la mort de son toutou.

Qui n’a jamais pensé à adhérer à un quelconque mouvement politique ou syndical. N’a jamais songé à créer une association. Qui n’a jamais cherché à peser autrement que par ses diatribes crachotées devant sa télé à l’heure de l’apéro. Qui ne retrousse ses manches que pour changer les bougies de sa voiture. Qui n’use jamais de son temps libre pour se livrer au bénévolat. Qui croit tout savoir sur tout et ne sait rien sur rien. 

Considérant qu’à partir du moment où il a payé ses impôts, il a sa conscience pour lui.

Les hommes politiques sont les chevilles ouvrières de la démocratie.

Jour après jour, ils se confrontent à la réalité du monde, à sa dureté, à sa complexité, ils prennent des décisions lourdes de conséquences, ils doivent trancher au risque de déplaire et de heurter, ils n’ont pas de certitudes, ils essayent, ils tâtonnent, ils se trompent, ils sont seuls, ils travaillent souvent sans compter, ils finissent leurs mandats essorés ; ils se sacrifient pour le bien public.

Et ils passent leur temps à se faire traiter de tous les noms.

Ils auraient pu choisir de roucouler des carrières tranquilles et autrement rémunératrices dans le secteur privé au lieu de s’offrir comme victimes expiatoires au mal être de ces millions de citoyens qui n’ont de cesse de se comporter comme des enfants gâtés pleurnichant à longueur de temps sur le sort inique que leur réserve la société.

Il faut s’appliquer à aimer nos hommes politiques.

A les aimer malgré tout.

Sans les idolâtrer, en s’arrogeant le droit de les critiquer, de les sanctionner, de les invectiver mais en tâchant toujours de les respecter.

                                                                                                                                                                                                                                                   Sinon…

                                                                                                                                                                                                                                                                                                    Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est  par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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