Vel d’Hic

Une partie des jeunes français ne savent pas ce qu’était le Vel d’Hiv, ignorent quel rôle infect a joué la police française dans la déportation de milliers de juifs, ne se doutent pas un seul instant que la France a pu tomber si bas dans l’écheveau crasseux du nationalisme-socialisme.

Évidemment vu qu’ils ne savent pas grand-chose, la nouvelle n’a rien de surprenant.

D’ailleurs n’était-ce mes incontestables origines sémites et les conséquences et connaissances afférentes qui en découlent, en saurais-je plus qu’eux sur cet épiphénomène de la seconde guerre mondiale ? Pas certain.

A titre de comparaison, malgré que je fusse un lycéen des plus émérites, jamais en retard, jamais absent, remarquable de sérieux à défaut d’être doué, je serais bien en peine d’expliquer la guerre d’Algérie ou d’Indochine à ma descendance si elle existait sous une forme autre qu’un chat occupé à se rêver un destin de lion africain ?

Je n’ai même pas souvenir de l’avoir étudié ou alors seulement d’une manière périphérique. En passant. En catimini. En chuchotant. Entre deux guerres puniques. A l’heure de la pause.

Que sais-je de ce qu’il s’est réellement passé dans ces maquis obscurs où la jeunesse française patrouillait ? Contre qui se battaient-ils au juste ? Au nom de qui, de quoi, de quelles valeurs ? Serais-je à même de dire le nom d’une bataille où s’est décidé le sort de cette drôle de guerre ? Connais-je au moins le nombre de victimes tombées au champ d’horreur ? Suis-je en mesure d’épeler le nom de quelques combattants algériens qui se ”bâtirent” pour leur indépendance ?
Que nenni.

Nous sommes tous plus ou moins des cancres de l’histoire.

Sitôt la guerre achevée, les rideaux ont été tirés, les films censurés, les livres pilonnés, la mémoire dilapidée. Comme s’il ne s’était jamais rien passé. D’ailleurs c’est bien simple il ne s’est rien passé. Juste quelques anicroches insignifiantes qui ne méritent pas de figurer à une place d’honneur dans nos livres d’histoire.

Écartelée entre sa croyance chevillée à l’âme d’être une nation éclairée, une nation qui par essence se situerait au-dessus des autres, et sa réalité qui est d’avoir trébuché à plusieurs reprises dans le ruisseau putride de l’Histoire, la France a toujours eu du mal à se regarder en face et à accepter sa réalité : celle d’un pays à la destinée convenue qui s’il a connu ses heures de gloire et de bravoure, ses élans vers la perfection, ses moments de grâce, s’est aussi fourvoyé, a emprunté des sentiers qui ne l’honorent pas en se comportant comme la dernière des râclures.

Ce n’est pas bien grave.

Il suffit de le savoir.

La rafle du Vel d’Hiv fut une abomination. Une de plus.


Et dont l’oubli, volontaire ou pas, consenti ou pas, continue à perpétuer le mythe d’une France résistante, combative, solidaire se tenant debout contre l’envahisseur germain.

Ce serait une impossibilité métaphysique que de prétendre qu’il en fut autrement. Un suicide mémoriel. La France ne peut avoir les mains sales.

Évidemment tous nos maux actuels proviennent de là. De ce grand écart entre la fantasgamorie mémorielle et la brutalité de la réalité.

De ce singulier exploit réussi par De Gaulle de nous faire passer pour un peuple de vainqueurs alors que nous fûmes juste un peuple qui a attendu que l’orage passe. Nous avons été invités à la table des vainqueurs. Nous avons obtenu un siège au conseil de sécurité. Mais au nom de quoi au juste ? De ces milliers d’enfants que les gendarmes français, de leur propre chef, sans se référer à la Kommandantur, sont allés cueillir au petit matin du 16 juillet 1942 pour les envoyer s’entraîner à Drancy avant de les inviter à visiter Auschwitz ?

Depuis le temps a passé mais nous continuons toujours à nous considérer comme une grande puissance que le monde entier regarde et consulte avant de prendre une décision.

A penser que nous sommes encore un royaume où le soleil ne se couche jamais et dont la voix compte.

Pourtant qu’il serait doux et reposant d’être un peuple assoupi.

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Les Rolling Stones, 50 ans pour rien

Les Stones, les Rolling Stones, le plus mauvais groupe de rock de la planète – voilà c’est dit – ont donc 50 balais. Moi pas encore. Je peux donc jubiler en paix et clamer que cette bande de jean-foutres camés jusqu’aux orteils, que ces rebelles embourgeoisés avec leurs ribambelles de châteaux en Espagne, que ce singe hurleur de Jagger aux gesticulations pathétiques et mille fois recommencées m’ont toujours apparu comme une navrante caricature de la quintessence de l’esprit pop.

Là où les Beatles se montraient délicats, les Kinks, ironiques, les Doors, épiques, les Beach Boys, subtils, les Stones ont toujours été lourdeaux, vulgaires, redondants, intellectuellement limités, accumulant clichés sur clichés, incapables de donner à leur musique une quelconque touche de transcendance ou de poésie.

Ce qui pour des anglais pur jus est toujours des plus décevants.

Même si Lennon, malgré tous ses efforts pour prétendre le contraindre, ne gravitait pas non plus dans des latitudes très élevées, il avait pour lui un charme doucereux, une élégante mélancolie, une retenue calculée qui inspirait une sorte de respect.

Et, avec la tête de pudding de Paul Mc Cartney, il se montrait parfois capable de composer des chansonnettes quasi-parfaites, des petits morceaux d’éternité gravés dans le marbre du temps, des ritournelles impeccables qui rivalisent de perfection avec quelques morceaux des Smiths.

A la différence de cette grande girafe toute déglinguée de Jagger, qui, à part de se contorsionner sur scène comme une ballerine disloquée s’essayant à dégonfler ces hémorroïdes, n’a jamais rien branlé d’autre que sa queue qu’il portait comme l’étendard de son identité, jamais rien écrit qui sorte de l’ordinaire d’un cerveau limité carburant aux amphétamines de synthèse,  se contentant d’amasser des royalties pour payer ses pensions alimentaires et régaler sa brochette de nymphettes accrochées à ses testicules.

Peut-être bien mais, attention gamin, les Stones étaient avant tout sauvages. Des vrais rebelles sans cause. D’ailleurs ne transpiraient-ils pas le foutre et le stupre, n’incarnaient-ils pas une jeunesse prête à toutes les digressions, se moquant de toutes les conventions, prompts à choquer le bourgeois et à effrayer la royauté ? Si, si. Bien sûr les Stones faisaient peur. L’Angleterre tremblait devant l’agissement provocateur de ces énergunèmes qui se servaient de leurs membres pour astiquer le manche de leurs guitares.

Finalement les Stones ont plus été des pornographes outranciers que des musiciens sincères soucieux de composer des chansons aériennes et inspirées. Ils composaient des chansons comme ils baisaient. A la chaîne. Avec des gros riffs de guitare aussi subtils que des versets du nouveau testament. Sans aucun mystère. Dépourvus de toute sensibilité, de cette sensibilité exacerbée, de cette souffrance à être qui devrait être la base de tout acte musical, de tout élan vers la création. Les Stones n’étaient pas des métaphysiciens. Encore moins des pataphysiciens. Tout juste des bêtes de scène ressemblant à des monstres d’un cirque monastique.

Il ne restera pas grand-chose des Rolling Stones.

Tout juste si dans les encyclopédies des temps futurs consentira-t-on à leur accorder une maigrichonne pastille en signalant que le sommet de la poésie du XXème siècle représentée par Like a Rolling Stone de Dylan, chanson révolutionnaire, chanson pivot, chanson parfaite, ne fait aucunement allusion à un groupe de rock anglais qui dans les années soixante défraya la chronique par leur goût affirmé de mettre en scène leur ambivalence sexuelle avant de devenir, dans les décennies suivantes, un groupe sans âme voué au grand capital, un produit marketing tout juste bon à remplir des bonbonnières de stades remplis par des hordes de fans ahuris.

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La France est conne comme une orange

Soudain la panique. Soudain l’effroi. Soudain la peur. Des vies qui basculent. Des existences qui chancellent. Le cœur qui s’affole. Les jambes qui cotonnent. Les yeux qui suintent de peur. L’horreur. La chute. Le précipice.

Les hurlements des victimes impuissantes. Les jappements des chiens terrorisés. Les miaulements des chats apeurés. Les vies qui défilent. L’odeur de la mort. Atroce. L’impression que les murs tremblent. Que les vitres se fissurent. Que la terre va vous engloutir.

Partout le sang. Les mères en pleurs. Les pères affolés. Les enfants hagards. La panique. Les appels à l’aide qui demeurent sans réponse. Les secours qui ne veulent pas répondre, ne peuvent pas répondre. Les hôpitaux injoignables. Les ordinateurs en panne. Seuls. Désemparés. Déboussolés. Quoi faire ? Vers qui se tourner ? Prier peut-être.

Au cœur de la journée. Dans la tiédeur d’un après-midi d’été. A l’heure du thé. Une seconde avant, tout était encore normal. Tranquille. Un ciel serein. Un beau soleil. Une brise légère.
La télé bourdonnait. La radio crépitait. Les rideaux ondulaient.

La soirée promettait d’être belle. Peut-être un pique-nique au bord de l’eau. Du vin. Des chips. Du poulet froid. Une nappe. Des rires. L’insouciance. Des baisers légers. La tête qui tourne un peu. Une promenade au clair de lune. Le soleil qui danse sur le fil de la rivière.

La vie.

Belle. Infinie. Resplendissante.

Une seconde plus tard le fracas. L’innommable qui débarque sans prévenir dans des vies réglées au millimètre. L’insoutenable qui s’invite au beau milieu d’un après-midi paisible comme une promesse de printemps éternel. L’intolérable qui cogne à la porte et propulse les gens dans la gueule béante de l’enfer.

Depuis la vie n’est plus vraiment comme avant.

On est passé si près de la fin, on a été si proche de tout perdre, on a flirté tellement avec les abîmes, que l’on sait déjà que le traumatisme perdurera longtemps encore. Les cauchemars récurrents. Les attaques de panique soudaines. Les tremblements. Le cœur qui tambourine dès la première alerte. Les sens toujours en éveil. Et cette peur qui jamais ne s’en va. Vous étreint. Vous étouffe. Vous paralyse.

Cela s’est passé en France.

Vendredi 6 juillet.

A 14h34, Orange a cessé d’émettre.

 

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Epître au seul lycéen qui n’a pas eu son bac

C’est à toi malheureux couillon qui n’as pas été foutu de décrocher son baccalauréat que ce billet s’adresse. A toi que la France regarde avec tout le dédain et mépris dont elle est parfois capable. A toi, demeuré d’entre les demeurés, qui a réussi l’impossible exploit d’échouer là où n’importe quel ahuri aux facultés intellectuelles frôlant le néant cosmique, sans même s’être foulé sa demie-portion de cervelet, s’en tire avec les honneurs.

C’est que tu dois bien te sentir seul en ces jours où la jeunesse de France parade dans les rues avec son précieux sésame en poche et entrevoit des lendemains prometteurs.

L’année dernière, le taux de réussite au bac général atteignait le pourcentage astronomique 88,2% et il en sera, à quelques postillons prés, de même pour cette année. Si l’on compte les candidats qui ont oublié de se présenter, ceux qui ont passé toute l’année scolaire à sécher les cours, ceux qui ont connu des problèmes de santé récurrents, ceux dont la vie a été  fracassée par le divorce de leurs parents ou par la mort de leurs hamsters, bref tous ceux qui n’ont pu se présenter dans des conditions décentes à l’examen, on doit graviter autour de 95 pour cent de réussite.

Reste les autres : ces odieux 5% de lycéens qui, malgré leur implication, leur assiduité, leur bonne volonté, malgré leur travail fourni tout au long de l’année scolaire, se sont manqués à l’examen final et se sont vus invités à retenter leur chance l’année prochaine.

Leur solitude doit être terrible. Ecrasante. Incommensurable. Le premier grand traumatisme de leur vie d’adulte qui peut-être ne sera jamais surmonté. Le premier accroc significatif qui plombera à jamais leur moral et continuera à les hanter longtemps encore. Cette infamie d’être le seul parmi tous ces camarades de cordée à avoir été recalé. Cette honte ressentie et décuplée à l’infini lorsqu’on apprend que de tout votre lycée vous êtes l’unique cancre à avoir failli.

Ce sentiment terrible de l’échec, je ne voudrais à personne de le connaître.

A mon époque, il était encore permis et toléré de rater son bac, j’en suis l’exemple vivant même si la faute en incombe à des examinateurs antisémites qui furent incapables de saisir la subtilité kabbalistique de mes équations arithmétiques pas plus que mon génie à revisiter les lois de la physique sous un tropisme des plus novateurs où je proposais aux neutrons de partouzer  avec les protons afin de les aider à réduire le problème de la solution finale.

La grande différence consistait à ce que je n’étais point le seul dans ce cas-là.

Le fils de la voisine, pourtant élève au-dessus de tout soupçon, catholique bon teint, cavalier émérite, promis à reprendre la pharmacie familiale, n’avait-il pas lui aussi échoué ? Et que dire de cette buze de Durand, impénitent bucheur, travailleur forcené à défaut d’être doué, qui, contre toute attente, hérita de notes si catastrophiques que ses parents portèrent plainte pour usurpation d’identité.

Bref, cela se faisait de rater son bac.

Et à la rentrée de septembre, nous étions tout de même un certain nombre à redoubler et à remettre le couvert. Il existait même ceux qui se servaient du rab pour une troisième fois sans pour autant qu’ils fussent condamnés à porter l’étoile jaune de leur échec patenté.

Mais aujourd’hui ?

Tout juste si de nos jours celui qui ne décroche pas une quelconque mention n’apparaît pas comme un bachelier de seconde zone, un bachelier au rabais, un bachelier poussif. Alors que dire de celui qui échoue ?

Il doit se sentir aussi seul que le benêt qui n’arrive même pas à repartir avec ses 1500 euros à Qui veut gagner des millions, coupable d’avoir prétendu que le sigle de l’ONU répondait à la dénomination de l’Organisation des Nains Utopistes.

Pour ces infortunés hères existe-t-il au moins une cellule psychologique à même de les soutenir dans ce carnage des illusions perdues? Peuvent-ils en présentant leur collante déficiente dans n’importe quelle pharmacie de l’hexagone avoir le droit à une ration de Lexomil gratuite ?

Ont-ils seulement un endroit où se cacher autre que dans le cachot familial d’où ils ne seront autorisés à ressortir qu’une fois l’été passé et encore, en rasant les murs ?

Le jeune homme qui a échoué au baccalauérat demeure un mystere insondable pour les sciences humaines.

Et le récidiviste, une espèce en voie d’extinction.

 

 

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A l’espagnolette

Non seulement l’Espagne nous empoisonne l’existence avec ses problèmes de dette chronique qui obligent nos bien braves dirigeants européens à passer des nuits blanches à son chevet mais de plus elle se permet depuis quelques années maintenant de parader sur le toît du monde en prétendant au titre de plus grande équipe du monde de football de l’univers depuis l’avènement du big-bang.

La vérité est toute autre. Nul besoin d’avoir lustré la chaîne du vélo de Lance Armstrong ou d’être parti en voyage de noces avec Marion Jones pour s’apercevoir que la sangria que les joueurs espagnols s’infusent à longueur de temps dans leurs veines n’a rien d’une verveine menthe.

Ce serait plutôt un cocktail détonnant de substances chimiques et hautement toxiques dont la liste serait bien trop longue à énumérer ici. Il suffit d’ailleurs de contempler la blancheur cadavérique du visage d’Iniesta pour se rendre compte de la nocivité des produits avalés, blancheur des plus suspectes au regard du taux d’ensoleillement de la capitale de la Catalogne.

Sans parler de sa tonitruante calvitie, preuve éclatante que les séances intensives de chimiothérapie pétaradantes  auxquelles sont astreints les joueurs du Barça ne se parent d’aucune valeur thérapeutique.

Si on administrait la même potion magique à Nasri et consorts, on assisterait alors à la plus grande révolution survenue dans le sport français depuis des décennies : des joueurs qu’on pensait être paralysés et condamnés à lambiner à tout jamais sur la pelouse se remettraient comme par enchantement à courir et à enchaîner deux passes sans qu’elles fussent interceptées par l’adversaire.

De surcroît, les Espagnols, dans la droite lignée de leur héritage franquiste jamais renié, possèdent aussi cette très agaçante et discourtoise habitude de confisquer le ballon sans jamais vouloir le rendre, comportement des plus singuliers qui s’apparente en tout point aux agissements scélérats de membres de la race canine à qui, dans un accès de générosité, l’on lance un bâton, dans l’espoir de le voir revenir, espoir vite déçu puisque le chien étourdi par sa course de dératé mille fois répétée s’obstine à pratiquer une ridicule danse de sioux à vos pieds sans jamais consentir à vous rendre ce morceau de bois qui pourtant vous appartient bel et bien.

Messieurs les Espagnols, vous ne pouvez demander à vos collègues européens de partager le fardeau de vos dettes et dans le même temps biaiser la règle fondamentale du football qui veut qu’à un moment donné le ballon doit être rendu à l’adversaire afin que ce dernier puisse lui aussi se divertir.

Sinon cela se nomme ni plus ni moins de l’onanisme footballistique et sa pratique à haute dose comporte de nombreux risques tels que la perte de cheveux déjà évoquée plus haut, le gonflement des chevilles, sans évoquer des croissances retardées voire jamais achevées, n’est-ce pas messieurs Xavi et Iniesta, deux parfaits exemples de tripoteurs compulsifs de baballe qui comme par hasard ont arrêté de grandir aux alentours de leur dixième anniversaire.

Voilà comme ce peuple de tragédiens d’opérette, de joueurs de castagnettes aux cheveux laqués, d’assassins de taureaux innocents, de bouffeurs de paëllas avariées, est parvenu
à se hisser au firmament du football mondial.

En trichant et en pervertissant le règlement.

Aujourd’hui les Espagnols plastronnent.

Demain, ils plafonneront.

Et après-demain, ils planteront des oliviers pour se faire pardonner.

 

 

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Touche pas à ma bite

Les allemands, peuplade délicate s’il en est, ont donc tranché : à la bibite du moutard juif ou musulman tu ne toucheras pas du moins tant que le propriétaire de la dite bibite ne
sera pas jugé apte à décider si oui ou non, en pleine conscience de ses moyens intellectuels, il veut se faire raboter à moindre frais son précieux prépuce.

On ne peut qu’applaudir des deux testicules.

Car enfin qu’est-ce donc que ces rites barbares pratiqués par ces hordes sémites sur leur rejeton alors que ce dernier, encore dans les vapes de son extraction intra-utérine, récupère à peine de ses neufs longs mois passés en captivité à jouer au rami avec le plasma de sa génitrice ?

Sait-on seulement l’épouvante qui saisit le moutard à peine né lorsqu’il voit s’approcher de lui le coutelas mal aiguisé d’un boucher de rabbin qui d’un geste malhabile s’en va cisailler un morceau de chair avant de le brandir à la face d’un Dieu cruel et sadique dans le seul but de fayoter auprès de lui ?

Hein ?

D’ailleurs le tribunal de Cologne aurait dû aller encore plus loin et exiger que désormais tout accouchement ne pourra s’accomplir sans la volonté express de l’enfant à naître. Que ce dernier aura toute la licence de choisir d’être ou de ne pas être.

En effet, de quel droit oblige-t-on un innocent fœtus à quitter le cercle de jeu du ventre maternel où tout se déroule à merveille, les repas servis à l’heure, le room service impeccable, la boisson à volonté, pour atterrir dans le sordide décor d’un crasseux vestibule d’hôpital où un chirurgien fatigué ira de sa main lasse couper, dans un geste d’une violence inouïe, le cordon de sécurité qui unit l’enfant à sa mère, inaugurant par la même le début d’un long calvaire qui ne s’achèvera que quelques décennies plus tard dans le même sordide décor de ce même crasseux hôpital où un même chirurgien s’en ira couper le courant qui relie le vieillard à sa machine à respirer.

Comme souvent dans l’histoire de l’humanité, l’Allemagne nous montre le chemin à suivre afin de combattre sans relâche les forces du mal et de renaître ainsi à la clarté et à la pureté d’une civilisation débarrassée à jamais de ses pratiques obscurantistes.

Mengelé aurait été fier de sa descendance.

Cependant l’esthète qui sommeille en nous pourra toujours avancer qu’un gland circoncis possède une magnificence, une prestance, un allant incomparable.

Là où le gland normal ne présente qu’une figure avachie, fripée, flapie, rabougrie avec sa terminaison pleurtre qui s’en va en se rétrécissant, se repliant sur elle-même, apeurée de laisser apparaître sa toute-puissance au grand jour, le gland circoncis lui, d’emblée, tonne sa gourmandise à être ce qu’il est, à savoir un sexe puissant, sûr de lui et dominateur, prêt à servir sa patrie, prompt à partir en guerre et à remplir sans flancher sa mission reproductrice.

Le gland tranché à vif aux premiers jours de sa vie ruisselle de vie. Poli avec amour, parfaitement dessiné avec sa hampe portant fier l’étendard de ses envies lubriques, il incarne à merveille la notion de virilité et sa puissance tellurique à être cet instrument de plaisir que la gent féminine révèrera en s’agenouillant devant lui

A moins que cette dernière s’avère être une bavaroise lubrique et vorace. Auquel cas on conseillera dorénavant au propriétaire du membre sauvagement raboté la fuite en avant et l’expatriation dans une contrée qui ose encore respecter les droits de l’homme.

Le vrai.

L’unique.

Le circoncis.

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Casse-toi pov’con

Quand notre ancien président de la république avait osé brocarder d’un gracieux casse-toi pauv’ con un anonyme camarade lors d’un salon de l’agriculture, le monde entier n’avait pas manqué de le vilipender en avançant qu’en agissant de la sorte, il déshonorait sa fonction.

Il en va de même avec Samir Nasri. Quand ce dernier, après avoir accompli sa simple besogne consistant à propulser le cuir dans le filet adverse, interpelle un journaliste fantôme en le priant de fermer dorénavant sa gueule au regard de l’éclat mirifique de son talent éblouissant, il franchit déjà une première ligne rouge qui aurait dû lui valoir un séjour de quelques heures au mitard.

Quand ce même Nasri, du haut de sa performance stratosphérique lors de France-Espagne invective un malheureux gratte-papier de l’AFP en l’invitant à aller niquer sa mère et enculer l’ombre de son père, il porte non seulement atteinte à sa propre image mais il se vautre dans une vulgarité si crasse que seule une exclusion à long terme apparaît comme la réponse à ce débordement des plus classieux.

Samir Nasri n’est pas Éric Cantona. Il est au football ce que Pierre Perret est à la chanson française comparé à Georges Brassens. Un postillon sans envergure, aimable tripoteur de baballe, plus préoccupé à promener sa nonchalance toute horizontale en s’en allant confisquer la gonfle que de prendre le risque de défier les défenses adverses.

Certes, il demeure toujours malséant de s’acharner sur un homme qui il est vrai n’a jamais tué personne et qui jusqu’à présent n’a point eu recours à des produits dopants pour valoriser ses performances ce qui au vu de la qualité de ces dernières constituerait une insulte cinglante aux vertus supposées de la tricherie organisée.

Pour autant, s’il ne devait plus jamais apparaître affublé de la tunique de l’équipe de France, personne ne s’en plaindrait. Quand bien même, par on ne sait quelle impossible métamorphose, il deviendrait d’un coup d’un seul un footballeur de la trempe d’un Messi ou d’un Pirlo, il ne mériterait pas pour autant de redevenir le seigneur de Clairefontaine.

On ne demande pas à notre équipe nationale de briller dans toutes les compétitions auxquelles elle participe. Chacun comprend, même le supporter le plus exalté, que la victoire n’est pas tout et que la défaite est inhérente au sport. On attend juste d’un sportif de haut niveau qu’il aille au bout de soi, qu’il incarne les valeur d’efforts et de dépassement de soi, sans pour autant exiger de lui l’impossible.

Samir Nasri ne mérite pas la guillotine.

Il serait plus judicieux de lui offrir une carte d’entrée à la bibliothèque municipale et de le condamner à lire quelques ouvrages tout en prenant soin de planquer auparavant les albums de Boule et Bill.

Et il serait sage, avant d’envisager de lui donner une dernière chance de s’illustrer en Équipe de France, de l’envoyer dans un de ces centres de rééducation fermée où l’on apprend à des adolescents en rupture avec la société, les fondements de la vie en communauté comme les notions de respect et d’humilité.

En attendant, comme notre ancien président, qu’on le renvoie sans sommation à ses chères études et qu’on s’empresse de le remplacer par un joueur normal.

Ce serait salutaire pour l’avenir de notre patrie.

 

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Qu’ils dégagent !

Il n’y a rien d’infamant à se faire évincer de l’Euro par une équipe d’Espagne qui a joué au rythme d’un touriste s’en allant d’un pas doucereux visiter les allées du Prado. Non rien d’infâmant.

Il est par contre infiniment exaspérant de voir des semblants de joueurs évoluer avec une telle désinvolture, afficher une si grande nonchalance, présenter un je m’en foutisme si affirmé que certains d’entre eux laissent à penser qu’ils préféreraient effectuer une corvée de repassage plutôt que de se farcir une heure et demie à feindre de s’intéresser à un jeu qui ne les passionne guère.

Toute cette bande de Nasri et consorts ressemble juste à des caméos d’une super production qu’ils daignent honorer de leur auguste présence pour la seule satisfaction d’encaisser quelques menus subsides afin de payer la retraite dorée de leur animal de compagnie.

Un conscrit du service militaire d’antan mettait autant d’enthousiasme à lustrer son fusil que ces ombres de joueurs mettent à s’impliquer dans le jeu de leur équipe.

Il n’est pas question ici de talent, ils doivent bien en avoir, la promotion canapé n’étant pas de mise dans le milieu du ballon rond, encore que,  mais simplement d’envie. Envie de tout donner. Envie de se dépouiller. Envie de répondre à l’adage goethéen de celui qui s’efforce de se surpasser, celui-là nous pouvons le sauver.

Comprennent-ils au moins ces jeunes gens à la mine hagarde que le reste de leur vie, quand l’heure de la retraite aura sonné, ne sera plus qu’un long tunnel, où, au regard de leurs capacités intellectuelles des plus réduites et de leur impossibilité à exister par eux-mêmes, confinés qu’ils sont dans une existence douillette où d’autres se chargent de leur changer leurs couches, ils enquilleront des journées longues et sombres comme des corridors de prison.

Ils ont à peine 25 ans et ils sont déjà blasés.

Ils sont des joueurs à la triste figure qui ne dégagent chez nous aucune émotion si ce n’est une exaspération rentrée. Ils nous sont tellement indifférents qu’on n’a même plus
envie de les insulter ou de les morigéner. Ils sont tellement loin de nous, ils nous ressemblent si peu, ils évoluent dans des mondes tellement étrangers à nos préoccupations ou à nos joies, qu’ils pourraient se fracasser le crâne contre un poteau sans que cela ne nous émeuve plus que de raison.

Pour nous, ils sont déjà morts et nous ne nous sentons même pas orphelins.

Qu’ils s’en aillent. Pour toujours. Qu’ils restent cadenassés dans leurs existences étriquées à jouer de leur joystick et à se branler le cervelet devant leurs jeux vidéo. Vous ne nous manquerez pas. Et nos enfants ne vous regretteront même pas. Hier soir aucun d’entre eux n’a pleuré parce que leur équipe favorite était éliminée. Ils se sont endormis sans peine. Devenus grands ils n’auront plus aucun souvenir de vous.

C’est cela le plus triste. De devoir devenir des adultes sans avoir la nostalgie de son enfance pour la simple raison que jamais vous n’aurez été capables de les émerveiller, parce qu’à aucun moment, ils n’auront vibré pour vous ou à travers vous.

Vous abîmez leur enfance.

Et cette faute-là messieurs, elle est inexcusable.

 

 

 

 

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Requiem pour le livre

Le livre se meurt. Nos chères bibliothèques Billy achetées par dizaine auprès de notre concessionaire Ikea vont bientôt pointer au chômage technique. En effet, pour la première fois depuis Gutenberg, le livre électronique a dégagé, en Amérique, plus de profits que le livre classique. La vieille Europe résiste encore mais ce n’est qu’une question d’années avant que le même phénomène se ne reproduise et s’amplifie.

Nul besoin d’être un économiste averti ou un idéologue visionnaire pour comprendre que d’ici une ou deux générations, quand le siècle sera cinquantenaire, le livre traditionnel, avec ses pages brochées, ses élégantes reliures, ses couvertures plus ou moins alléchantes, ne sera plus bon qu’à alimenter un feu de cheminée à moins que cette dernière, rattrappée par le sacro-saint progrès, ne se mette à carburer également au wifi.

Les bibliothèques, elles, ne serviront plus qu’à entreposer la collection de godemichets de Madame et les maquettes automobiles de Monsieur. Il ne sera plus possible de mater le cul de la bonne, affairée à  passer son plumeau pour dépoussiérer les rayonnages de livres décrépits. En visite chez un inconnu, le pouvoir de juger de la puissance intellectuelle ou de la niaiserie absolue de votre hôte en vous perdant dans la contemplation sotte de ses ouvrages, n’existera plus. Mieux vaudra consulter sa boîte à pharmacie. La présence réconfortante de Valium ou de Temesta attestera qu’il est encore un être humain en proie à des angoisses qu’on espérera être existentielles.

Certes il y aura toujours quelques hurluberlus qui s’entêteront à acheter des livres devenus par la force des choses des objets en voie d’extinction mais ils coûteront les yeux de la tête et ne seront plus tirés qu’à une centaine d’exemplaires réservés à l’usage de quelques notables argentés. Ce qui évitera au romancier de s’emmerder à enquiller des dédicaces ou à parcourir l’hexagone pour se moisir d’ennui dans des salons du livre situés au fin fond du Perche.

Les gens continueront à lire. Enfin disons que les gens continueront à consommer des livres. La littérature, elle, a depuis longtemps perdu la mère des batailles. Avec l’apparition de la télévision puis d’internet, le temps consacré à lire des œuvres littéraires s’est réduit comme peau de chagrin. Et comme le cerveau s’est lui aussi rétréci et contracté, ou disons pudiquement qu’il a évolué et navigue désormais dans d’autres sphères, lire un vrai roman exigera des efforts de concentration que l’esprit, trop habitué à produire des efforts éparpillés sur une échelle de temps des plus réduites, ne sera plus en mesure de fournir.

Ce n’est pas très grave.

Sûrement a-t-il existé au siècle dernier, quand la technologie se réduisait à balbutier des ondes en langage morse, un temps où lire était une activité pratiquée à haute dose. Ce temps-là n’existe plus. C’est peut être une bonne chose. Ou pas.

Certes on continuera toujours à publier des romans. Peut-être tout autant que maintenant. Le lecteur les téléchargera sur sa liseuse pour les lire dans le confort douillet de son salon désincarné en écoutant de la musique crachotée par son IPod.

Ce sera d’un romantisme fol.

A la terrasse des cafés, il ne sera plus possible de courtiser une jeune demoiselle occupée à lire le dernier roman posthume de Stabilovitsch, Je vous ai tant haï.

C’est dommage. La demoiselle avait l’air charmante.

En attendant vous pouvez d’ores et déjà télécharger un roman de cette même andouille de Stakhanovitsch.

C’est par ici.

http://librairie.immateriel.fr/en/ebook/9782742753000/loin-de-quoi

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La chanson de Roland

C’est officiel. Lorsque l’heure sera venue – et prions pour que cela soit le plus tard possible ou que le ciel ne le rappelle jamais à lui – Michel Drucker aura droit à des obsèques
nationales. Un deuil de trois semaines sera décrété. Des drapeaux noirs claqueront au fronton de toutes nos écoles. Les cloches de nos églises carillonneront durant deux jours sans interruption. Son cercueil effectuera un tour de France avant que le Panthéon n’accueille le tombeau du grand homme en présence des plus hauts dignitaires de l’état. Un abattage rituel sera organisé au Mont Valery afin que les Dieux recueillent avec toute la félicité requise l’âme de notre héros défunt. En express, des pièces de monnaie seront frappées à son effigie.

Thierry Roland lui n’a eu droit qu’à des miettes. A peine 20 mesquines minutes en ouverture des journaux télévisés, quelques maigrelets articles dans la presse spécialisée, un communiqué lapidaire de la présidence de la république, une misérable minute de silence lors de France-Suède.

La France est ingrate avec ses fils prodigues.

 

Pourtant Thierry Roland incarnait avec merveille le Génie National.  Il était La France. Dans la droite lignée de Voltaire et de Rousseau, de Victor Hugo et de Jean Jaurès, il était l’un de ces hommes qui ont contribué à écrire le grand roman national voire nationaliste de notre patrie à jamais rayonnante.

Proustien dans l’âme, il possédait le verbe enchanteur, le sens aigu de la métaphore, la faculté à transformer une banale rencontre sportive en une épopée épique où toujours dominait le souci d’œuvrer en toute impartialité et de chanter sans cesse les louanges de nos valeureux adversaires.

Universaliste dans l’âme, il professait l’amitié entre les peuples, l’amour du prochain, le respect de l’autre et ce quelle que puisse être la couleur de sa peau ou l’origine de ses origines.

Il était la France éternelle, cette France, fille aînée de l’église, qui jamais, même par vents contraires, ne renonce à son idéal de concorde et à sa volonté d’œuvrer à la paix dans le monde.

Il était notre Mandela.
Il était notre Martin Luther King.

Pour le remplacer et nous consoler de cette perte, il nous reste ce formidable trident qui œuvre au micro de notre chaine nationale, j’ai nommé, Christian Jeanpierre, Arsène Wenger, Bixente Lizarazu. Soit un coiffeur, un pasteur et un surfeur.

Christian a la faconde merveilleuse des gens du sud-ouest qui depuis toujours possèdent ce don de nous ensorceler grâce à cette faculté inouïe à travestir la réalité et à s’enflammer
là où d’autres ne verront qu’une action d’une banalité confondante.

Donquichottesque en diable, Christian perçoit des moulins aux quatre coins du terrain, imagine des dribbles rocambolesques à la place de passes en retrait, n’hésite pas à louer le génie d’un ramasseur de balle ou à vanter la nouvelle coupe de cheveux du cinquième arbitre.

Arsène Wenger lui, possède cette appétence jamais rassasiée pour la langue française. Cabotin  dans l’âme, du genre à glisser un coussin péteur sous le siège de ses collègues, chaleureux comme une grue déglinguée d’un chantier à l’abandon, bavard comme une pie camarguaise, drôle comme un garde suisse à l’heure des vêpres, il enflamme les rencontres par l’utilisation d’une langue colorée à souhait, ” le ballon a franchi le rond central, le coup franc peut être dangereux, le corner a été mal tiré, il pleut, on mange
quand ? ”

Reste Liza. La référence du football mondial. L’homme qui a tout vu, tout connu, tout entendu. L’homme qui sait. L’homme qui sent les matchs comme un chien renifleur détecte un rail de cocaïne planqué dans la poitrine siliconée d’un travesti brésilien. Tout à la fois basque bondissant et munichois rigoriste, ses avis tombent comme des diktats brejnéviens
acclamés par une Douma en délire. Frère de sang de Zinedine Zidane et de Christophe Duggary, il est pressenti pour animer une chaire au collège de France sous l’intitulé: “Football et Métaphysique à travers le prisme camusien”.

Cependant, qu’on ne s’y trompe pas,  le vrai successeur de Thierry Roland se nomme Franck Lebœuf. Pour l’instant il se tient en réserve de la république. Puisse cet instant durer une éternité.

 

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