C’est sûrement la saison qui veut cela.
L’attroupement soudain de bovins d’estivants sur les plages ensablées se tartinant le cul chevelu pour mieux se cuivrer la peau, conjugué à la stupéfiante redécouverte de ces corps passés et trépassés sous le moulinet d’un maître tatoueur.
Évidemment, chacun est libre de disposer de son corps à son aise.
Moi-même, je cultive jalousement ma calvitie galopante, que je prends tout de même soin de camoufler sous une casquette du plus bel aloi quand l’été survient, histoire de ne pas effrayer les enfants.
Mais que dire de tous ces hurluberlus tellement amourachés de leurs propres personnes qu’ils finissent par considérer leur corps comme une réplique d’un tapis persan et s’en vont tout guillerets se faire peinturlurer la peau de figures biscornues, de hiéroglyphes bizarroïdes, de tortellinis bigarrés dégringolant sur leurs épaules dénudées ou colonisant leurs cous charpentés.
Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez ces gens-là ?
Je comprends tout à fait la coquetterie de se laisser dessiner au bas des reins une pirouette de virgule dessinant une jolie et discrète arabesque s’incrustant dans les replis d’un fessier qui s’annonce.
J’éprouve aussi une sincère compassion pour les amoureux déchiquetés qui un soir d’ivresse, par défi ou par dépit, se sont laissé convaincre de se faire graver le nom de sa dulcinée bientôt oubliée, le prénom de son chéri d’été ou le surnom de son maître-nageur préféré.
Non ce qui m’effare et me rend quelque peu désillusionné sur l’avenir de la race humaine et sur l’intérêt tout relatif de sa survie, c’est cette capacité à décliner sur son corps toutes les variations de l’avarie humaine.
Cette cacophonie outrancière de symboles kabbalistiques s’entrechoquant avec des scribouillis issus de la métaphysique indienne rivalisant avec des standards de la philosophie hindoue côtoyant des symboles équivoques de l’art précolombien le tout dominé par des hiboux s’entretenant avec des dauphins occupés à copuler avec des colombes roucoulant avec des aigles.
A quoi donc tout ce carnaval apocalyptique rime-t-il ?
On se doute bien que selon les dernières rumeurs, Dieu s’est offert quelques congés mais cette absence prolongée mérite-t-elle qu’on transforme son pauvre corps en un bûcher scabreux de bibeloteries douteuses et sa peau en une mosaïque de graffitis dessinés par des prédicateurs attardés ?
J’entends bien que les personnes arborant ce genre très particulier de tatouages ont accès à des mondes dont nous autres, pauvres et simples couillons hélas mortels, ne soupçonnons même pas l’existence.
Que leur karma profond se logeant dans les archives de leur cerveau transcendé se retrouve en prise direct avec un univers ultramarin où voguent des nacelles de pharaons enluminées suspendues dans l’éther de parfums enchantés.
Que leurs esprits dansent au-dessous du volcan, que leur âme fraternise avec les esprits errants et que leurs corps épousent les mystiques hâleurs de dieux si mystiques que leurs adeptes arrivent à les confondre avec des sorciers de la Foire du Trône.
Le pire dans toute cette pantomime niaiseuse c’est que généralement les tatoués de cette espèce ne plaisantent guère avec leurs attributs sculpturaux et sont tout à fait capables si on les interroge sur le pourquoi de la présence de ces ornements, de répondre avec la force de celui qui sait, de celui qui a vu, de celui qui a tout compris, qu’ils incarnent la Force, l’Amour, la Foi, la Foi dans la Force de l’Amour, l’Harmonie, la Paix, la Loi, la Féminité, le Cosmos, la Liberté, la Volonté.
Ouais, la Volonté, mec.
Tu vois ça, te dit-il en te désignant une spirale de gribouillis pétaradant de lianes entrecroisées partouzant avec des huit renversés, c’est ce que portaient les guerriers amarachénéens de l’ère acropolistique quand ils partaient combattre les apaches des alpages albinois. Tu piges un peu la portée du symbole ?
Ou alors, te regardant droit dans les yeux, mais alors vraiment droit dans les yeux, ils t’expliquent le plus sérieusement du monde, en caressant amoureusement l’objet de ton étonnement, que ça, mon pote, c’est le symbole du vent dans la mythologie irlandaise et tu sais ce que ça veut dire, ça veut dire que l’homme il devient grand quand il comprend qu’il n’est que le messager de celui qu’il prétend être et qu’il réalise alors que la Terre, c’est la Mère qui porte en elle le berceau de notre mort dans l’infini de la pensée cosmique.
Ce qui, quand on réfléchit bien… Non même pas.
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Nelson, la plaisanterie a assez duré.
On s’est montré patient avec toi, tu as eu le temps de recevoir la visite de toute ta famille au complet, le prêtre est venu constater l’étendue des dégâts, les médecins ne peuvent plus rien pour toi, il est grand temps maintenant de te retirer du jeu.
Personne ne t’en voudra.
Bien au contraire.
Un peu de dignité bon sang.
Certes il n’est jamais facile de mourir mais bon tu as quand même eu le temps de te préparer, non ?
Que sont ces pathétiques atermoiements au moment de chavirer dans l’au-delà, ces ravisements de dernière minute, ces hésitations coupables ?
C’est quoi cette nouvelle mode de ces vieux qui n’en finissent pas de mourir ? Qui grappillent des secondes d’éternité au lieu de se laisser couler à pic afin que les vivants puissent enfin passer à autre chose ?
J’y vais, j’y vais pas, je me tâte, je réfléchis, j’hésite, je reprendrais bien un peu de dessert finalement, et puis non, j’en ai marre, je plie mes bagages, voilà ma valise est prête, convoquez le fossoyeur, cette fois c’est la bonne, encore que, il fait bon chez vous dites-moi, tiens je reprendrais bien un peu de ce cognac si ça ne vous dérange pas.
Nelson, c’est agaçant à la longue cette manie que tu as de jouer à la midinette de service au soir de ta vie, de jouer aux prolongations mortuaires, de t’agripper comme un forcené aux draps de ta chambre d’hôpital alors que dehors la planète entière se rassemble déjà en silence pour célébrer ce que fut ta vie magnifique.
Tes notices nécrologiques sont archi-cuites, les unes des journaux n’arrêtent pas de faire la navette entre l’imprimerie et la salle de rédaction, le corbillard attend déjà en bas de l’hôpital, moteur allumé, escorte présidentielle prête à démarrer, les communiqués des grandes chancelleries saluant ta mémoire croupissent sur les tables des attachés de presse, les faire-part de décès patientent dans les salles d’attente de la poste, et toi, comme une pathétique vedette de music-hall, tu joues tous les soirs au roi se meurt.
Franchement, venant de ta part, c’est décevant ce comportement de vieillard obstiné refusant de prendre place dans son cercueil.
Après une vie aussi intense que la tienne, aussi digne, aussi respectable, voilà que tu es entrain de tout gâcher.
Un parcours sans faute et là, dans la dernière ligne droite, l’erreur fatale, le refus d’obstacle, le renâclement ultime qui remet tout en question.
Je te préviens : encore une semaine à ce rythme-là et on s’en ira manifester pour réclamer et exiger de la mort qu’elle passe à la vitesse supérieure. Qu’elle mette les bouchées doubles. Qu’elle sorte de sa torpeur estivale.
Sinon on demandera à l’infirmière de service de te filer en douce une bonne dose de curare histoire de mettre un point final à ce récit qui s’éternise de trop.
Tu veux avoir un destin à la Ariel Sharon, c’est ça, l’homme qui meurt de ne point mourir ? Qui emmerde tout son monde en jouant à saute-mouton avec le néant ? Tu veux battre son record long de sept années désormais (record toujours en cours) ?
Nelson, je viens encore de rafraîchir le fil de ma page d’actualité et toujours rien.
J’abandonne.
Tu es désespérant d’obstination.
Tu sais, même Lazare a fini par mourir.
Enfin c’est ce qu’on raconte….
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C’est bien connu, les Français sont des buses en géographie.
Des buses obtuses.
Capables de confondre le Méridien de Greenwich avec l’Océan Indien ou le peuple amérindien.
Convaincu que Bucarest est la capitale de la Roumanie et Budapest celle de la Hongrie.
Confondant Stalingrad avec Leningrad. Dubaï avec Doha. Le Turkménistan avec l’Ouzbékistan.
Pas fichu de repérer sur une carte de l’hexagone où se situe la Drôme par rapport à la Lozère.
Et pensant évidemment que le Canada de leurs rêves transis commence et finit au Québec.
Ce qui revient à estimer que les Etats-Unis se résument à New York, New York à Manhattan, Manhattan à Wall Street et Wall Street à Madoff.
Le Canada c’est grand. Très grand. Trop grand même.
Pour connaître sa superficie exacte ou la distance que doit parcourir un ours pour rejoindre à cloche-pied la côte Est en partant de la côte Ouest ou encore le nombre de kilomètres qu’un caribou a l’obligation d’avaler pour cavaler du Sud au Nord, adressez-vous à la maîtresse de l’ambassadeur du Canada.
C’est son boulot.
Sachez seulement que vivant à Vancouver, je n’ai jamais foutu les pieds à Toronto ou à Montréal.
Et pas seulement parce que les québécois me rendent fou avec leur obsession de vouloir râler en français plus haut que les Français.
Non c’est simplement que la distance entre Vancouver et Montréal avoisine celle entre Paris et Bagdad.
Et avouez-le, vous ne partez pas tous les week-ends en pèlerinage vous recueillir sur la tombe de Saddam, si ?
Moi pareil.
Et non, tout le monde ne parle pas français au Canada.
Les seuls hurluberlus qui ronchonnent en français, ce sont les toujours fieffés Québécois qui survivent dans une des dix provinces constituant le Canada et répondant au nom de Québec, ce qui est somme toute d’une logique imparable.
Le reste des habitants de ce vaste pays baragouinent en anglais et restent ahuris quand vous leur demandez en français où se trouve le vin dans ce supermarché au beau milieu duquel vous tournez en rond depuis des siècles à la recherche de votre breuvage national que par ailleurs vous ne trouverez pas puisque le Canadien de souche ne se biture qu’à la bière qu’il s’en ira acheter par wagons entiers dans des Liqueur Store régis par l’état.
Je sais c’est décevant.
Il est vrai aussi qu’il neige abondamment dans une grande partie du Canada et que les habitants se gèlent les miches onze mois par an, emmitouflés dans des chemises à carreaux disgracieuses empilées par dizaines sur leurs torses de bûcherons, avec lesquelles ils s’endorment tous les soirs dans le confort rustique de leurs cabanes en rondins bâties à proximité d’une forêt d’érables qu’ils s’en iront découper le lendemain dès l’aube afin d’en extraire un écœurant sirop qu’ils offriront à boire à des troupeaux de caribous encornés.
Mais pas à Vancouver.
Ici il pleut comme ours qui pisse.
Et il pleut en anglais.
A Vancouver, il pleut en anglais.
A Montréal, il neige en français.
A Toronto, il neige en anglais. A Winnipeg aussi. Pareil à Calgary.
Aussi, lecteur assidu de ce blog ou simple visiteur de passage, ne me fais pas honte, et refuse de jouer au demeuré de touriste.
Oublie un peu la Belle Province et ses charmes largement survendus.
Envole-toi pour la côte Ouest, là où le monde occidental finit, en cette mirifique Colombie Britannique qui te tend les bras, cet endroit choisi par les dieux pour servir d’appartement témoin vantant les charmes de leur paradis céleste, ce bout de terre que sa majesté Malcolm Lowry décrivait ainsi dans sa nouvelle, “Le sentier de la source” :
«Nous habitions toujours sur la terre, au même lieu, mais si quelqu’un nous avait affirmé que nous étions au ciel, que cette vie-ci était la vie future, nous n’aurions pas tardé à nous ranger à son avis.»
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C’est la grande peur de l’écrivain.
Celle qui tourne à l’obsession et peut l’amener à se réveiller au beau milieu de la nuit pour vérifier que son ordinateur n’a pas subi un anévrisme informatique foudroyant emportant dans sa tombe le souvenir de son manuscrit en train de s’écrire.
La peur infinie, que de tous ces pathétiques efforts consentis à œuvrer péniblement à l’élaboration d’un récit plus ou moins boiteux, il ne reste plus aucune traces, engloutis dans le néant virtuel d’un disque dur refroidi par un vilain virus ou atteint d’une pathologie incurable.
Une peur d’autant plus grande que bien souvent l’écrivain, rechignant à cramer une coûteuse cartouche d’imprimante pour inscrire dans le marbre ses inepties romanesques encore brutes de décoffrage, se donne tout entier à son ordinateur, remettant son sort entre les mains d’une machine aussi imprévisible dans son comportement qu’un canard hagard gambadant sur une route de campagne, sous une pluie d’orage.
Alors, l’écrivain terrorisé de tout perdre, terrifié de se retrouver orphelin de son roman en construction, se met en quête de roues de secours qu’il s’en va multiplier à l’infini, à mesure que le chantier de son roman grossit.
Cela commence un beau matin par l’achat d’une clé USB avec laquelle il sodomise avec passion l’arrière-train de son ordinateur pour une étreinte sauvage qui durera le temps de l’écriture de son chef d’œuvre.
Un mariage forcé et contraint, un mariage de raison où les deux parties imbriquées dans cette sodomie infernale, partagent tout, les chapitres, les paragraphes, les gribouillis sans queue ni tête, les idées absconses, les illuminations fortuites, les fulgurances sans lendemain.
Une partouze infernale où au bout de quelques semaines de dur labeur, l’écrivain peine à s’y retrouver, ne sachant plus si l’intitulé d’un document estampillé “essai 3 début du milieu chap.12 ” correspond à sa dernière version enregistrée la veille ou remonte à un travail effectué le siècle dernier.
Un mariage placé sous le signe de la méfiance car qui peut prétendre que jamais clé USB ne connaîtra de tragique défaillance, et que pour une raison connue d’elle seule, décidera du jour au lendemain de s’enfermer à triple tour dans sa tour d’ivoire, emportant dans sa folie destructrice ces précieux documents que pour rien au monde elle ne voudra rétrocéder ?
Comme ces parents qui kidnappent leurs enfants et s’en vont les séquestrer dans une contrée hostile, loin du domicile familial.
Aussi, mieux vaut opter pour la polygamie et offrir à son ordinateur une douloureuse mais nécessaire double voire triple pénétration usbienne.
C’est plus prudent.
Efforts grandioses qui évidemment en cas de maladie virtuellement transmissible contractée par un ordinateur mal protégé s’étant livré à des libations interdites avec des personnes mal intentionnées peuvent se retrouver, du jour au lendemain, réduits à néant.
On a déjà vu des clefs USB, après des attaques perfides de virus sournois, pointer au cimetière des éléphants.
Reste la parade imparable : le Cloud, associé à l’envoi sur ses propres messageries, à la fin de la journée, de ces dernières avancées romanesques.
L’envoi dans le cyberespace de sa précieuse logorrhée afin qu’elle échappe à toute attaque venue de l’étranger.
Une valeur sûre qui peut résister à tout : au plantage magistral de l’ordinateur, à l’implosion en plein vol de ses clés USB, à un incendie qui ravagerait de fond en comble l’appartement, à un tremblement de terre capable de réduire en cendres le PC le plus robuste.
Sauf qu’un Cloud ça reste un Cloud.
Une de ces inventions à laquelle on ne comprend, a priori, pas grand-chose.
A qui des esprits sûrement très éclairés nous disent de faire confiance. Pourquoi ? Parce que, Ducon.
Et qui, lorsque vous leur demandez, “Mais ces Clouds, ils ne peuvent pas un jour tomber en panne, hein, ou subir une avarie importantissime, ou tomber dans le coma ?”, partent d’un rire gras plein de mépris et de suffisance.
Dès lors, mieux vaut confier, une fois que le roman commence à avoir du muscle, l’ébauche de son manuscrit, sortie tout droit de l’imprimante, à une tierce personne afin qu’elle le garde en lieu sûr.
Évidemment, il est plus prudent d’éviter de prendre votre voisin ou votre concierge comme récipiendaire de cette grossesse romanesque.
En cas d’incendie, il se peut fort bien que votre immeuble disparaisse en fumée, auquel cas, adieu voisin, adieu manuscrit, adieu prix Goncourt, adieu villa à Deauville, adieu gloire et volupté.
On n’imagine pas la somme de travail qu’exige désormais le maintien en vie d’un manuscrit.
A chaque fin de journée il faut veiller à enregistrer le document de travail, à envoyer une copie certifiée conforme aux trois clefs USB, à s’auto-adresser un mail avec en pièces jointes les fichiers des dernières corrections, à renouveler l’opération avec une adresse mail de secours – juste au cas où – puis enfin vérifier que le Cloud a bien Cloudé.
Dès lors, on comprend mieux pourquoi un écrivain ne respecte jamais sa date de remise de manuscrit…
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Les gens joyeux écrivent rarement de bonnes chansons.
D’évidence, Matt Berninger, le chanteur-auteur de The National n’appartient pas à la confrérie des hommes qui envisagent l’existence comme une perpétuelle fête foraine.
Ce serait plutôt une traversée tourmentée, effectuée en haute-mer, parmi le fracas des vagues s’abattant sur la coque d’un bateau en perdition.
Il pleut toujours dans les disques du groupe originaire de Cincinnati.
Il pleuvait dans leurs cinq précédents albums et il continue de pleuvoir dans leur dernier, Trouble will find me.
Une de ces pluies fine et chagrine qui vous cueille au point du jour et ne vous quitte plus de la journée, vous enveloppant d’une ambiance cotonneuse qui grignote peu à peu votre âme d’une de ces humeurs languides où les ombres des batailles perdues dansent devant vos yeux ensommeillés.
Et qui vous donne envie de passer la journée entière, calfeutré chez soi, sans voir personne, le visage collé à la vitre, triste mais heureux de l’être, regardant la pluie ruisseler d’un ciel déchiqueté de gris aussi apaisant à contempler qu’une pierre tombale où valsent lentement, au gré de la palpitation humide de l’air, des robes de feuilles tournoyantes et tombantes.
Les chansons de The National ne sont pas lugubres, elles sont simplement merveilleusement mélancoliques hantées par la voix abrasive et languide de Matt Berninger.
Cette façon unique qu’il possède d’articuler des complaintes murmurantes, des élégies intemporelles, des incantations désespérées qui à chaque morceau semblent réclamer à son chanteur des efforts inouïs.
Comme s’il chantait à regret ou plutôt qu’il chantait pour ne pas s’effondrer dans un désespoir qui l’engloutirait.
La voix est toujours calme, ample, détachée, s’imposant au milieu d’un maelström de mélodies suaves et compliquées, rageuses mais apaisées, énergiques mais résignées où guitares et batterie se livrent une bataille confuse.
La batterie court à perdre haleine comme pour rattraper un train qui depuis longtemps déjà a quitté le quai et disparaît au loin, dans les brumes emberlificotées d’un paysage désolé, dessinant à travers la brume, des collines battues par le vent.
Tandis que les guitares tissent une toile de sons diffus qui semblent se perdre dans une nuit éternelle où mugissent encore et toujours, mais comme étouffés, les sanglots d’un homme qui aurait tout perdu mais continue vaille que vaille à se tenir debout dans la tempête, tentant d’accomplir le dur métier de vivre.
C’est tout cela The National.
Cette désespérance glacée et énervée venue tout droit des disques de Joy Division, combinée avec les élégies mystiques et romantiques que savait si bien décliner Echo And The Bunnymen, le tout revisité par l’élégance feutrée des Tindersticks.
Ces chansons perdues dans le brouillard de sentiments incandescents qui se consument dans une mer de regrets, au milieu d’un océan d’angoisse où quoi qu’on fasse, on demeure toujours son propre ennemi et son meilleur allié.
Les paroles sont inquiètes, l’angoisse sourd de partout, la chute n’est jamais très loin.
Les regards demeurent pâles, les cœurs trébuchent, les âmes sanglotent. Les amours nécessaires mais impossibles.
I do not know what’s wrong with me, gémit Marc Berninger dans Demons, une des chansons du dernier album, implorant une réponse qui l’on espère ne viendra jamais…
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C’est le genre d’idée biscornue qui vous surprend sous la douche quand l’esprit vagabonde sous la pluie blanche de l’eau ruisselante : que se passerait-il si demain un infâme dictateur reprenait le flambeau du petit freluquet hystérique à la moustache en balai brosse ?
Maintenant que l’on sait que chacun de nos pets virtuels sont répertoriés et classés par des agences très spéciales, que rien n’échappe à leurs grandes oreilles décollées, qu’ils savent tout, absolument tout de nous, on peut légitiment se demander ce qu’il serait advenu si par exemple, à l’époque glorieuse du Troisième Reich, une telle somme d’informations était tombée entre les mains de Goebbels et de toute sa clique de débonnaires centurions.
D’évidence, le recensement et la traque des petits youpins et autres sous-hommes eut été d’une simplicité enfantine.
En quelques clics bien sentis, Facebook, réquisitionné d’office, aurait crachoté la liste de tous ses utilisateurs se vantant d’appartenir au peuple élu ou alors adepte de pratiques sexuelles supposées déviantes, ou encore jouant de la guitare avec des castagnettes.
Impossible de s’y soustraire.
Quand bien même nous aurions pris soin de ne jamais relever nos pedigrees douteux sur nos profils Facebook, d’effacer toutes traces de photos compromettantes – port de la kippa lors de la bar-mitzvah du fils Bokobza, levée de chaise au mariage de la fille Boutboul- le simple relevé du contenu de nos mails eût suffi à nous trahir.
Un ” Non maman, Stéphanie n’est pas juive mais je compte quand même l’épouser “. ” Oui maman moi aussi j’ai trouvé que les boulettes de Simone étaient un peu froides ” ou encore ” Maman, tu es bien sûre que tu veux venir nous voir trois semaines à Juan-les-Pins ? ” aurait indubitablement scellé notre sort.
Sans oublier le succès phénoménal qu’aurait rencontré les pages Facebook créées tout spécialement par les sbires gestapistes du Ministère de la Propagande : ” Si tu connais un Youpin, dénonce-le “. ” Si tu connais un Pédé, dénonce-le”. ” Si tu connais un Tzigane attardé mental, dénonce-le ” Si tu connais un débile pédé juif joueur de mambo, dénonce-le “.
En quelques heures, le serveur aurait été saturé, inondé par des dizaines de millions de dénonciations anonymes rédigées par de fieffés zélotes tout heureux d’apporter leur contribution à l’établissement d’un régime débarrassé de toutes ces souillures d’êtres dégénérés.
Nul moyen de se cacher.
Le danger eût été partout.
Sans pouvoir communiquer, susceptibles d’être repérés avec une précision démoniaque, sans aucun moyen de disparaître pour de bon, les chances d’échapper aux tentacules d’un appareil sécuritaire naviguant comme un dauphin circoncis dans le cyberespace, eussent été quasiment nulles.
La solution finale, du moins dans sa phase liminaire de collecte d’individus nuisibles, aurait alors seulement pris quelques jours.
Certes il eut sûrement ici et là existé quelques mouvements de résistance basés en Islande ou en Nouvelle-Zélande tentant d’organiser une impossible rébellion grâce à des serveurs roublards et intraçables mais avec une portée d’action des plus réduites puisque susceptibles d’être utilisés à revers par les forces dominantes.
A postériori, une telle hypothèse procure quelques litrons de suées froides, non ?
Certes, ne nous affolons pas de trop, nous sommes là dans la fantasmagorie la plus échevelée.
Même si la question demeure non pas de savoir s’il existera un nouveau Auschwitz mais bien plus quand.
A priori, il n’existe à l’heure d’aujourd’hui aucun régime dictatorial – hormis bien sûr l’infâme lobby sémite- capable de mettre la main sur ces trésors d’informations personnelles que recèlent Google, Yahoo, Twitter et consorts.
A l’heure d’aujourd’hui.
Sauf que l’Histoire nous a déjà appris que la folie des hommes ne connaît pas de limites et qu’il serait bien étonnant que lors des décennies ou siècles à venir, elle continue à être ce long fleuve tranquille où paissent des troupeaux de peuples pacifiques.
Un jour, inéluctablement, l’Histoire trébuchera à nouveau.
Ce jour-là, plus que jamais, il ne fera pas bon de se revendiquer appartenir à une quelconque minorité.
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Je l’avoue sans honte aucune, j’ai vu Argo cinq mois après sa sortie en salle.
Je n’en suis pas mort.
Je ne l’ai pas téléchargé, je n’ai pas demandé l’aide de Netflix, je ne l’ai pas commandé sur Amazon, je l’ai emprunté à la bibliothèque.
Vous vous souvenez de ce mot merveilleux de bibliothèque, de cette fabuleuse cour des miracles, où sans jamais rien débourser, vous pouvez avoir accès, en toute légalité, à toutes les nouveautés ou presque déboulant sur le marché ?
Sans oublier les ribambelles de vieux films, les cohortes de livres introuvables ailleurs, les collections de CD en tout genre.
Et je le répète : sans jamais rien débourser et en toute légalité.
C’est que le principal argument entendu pour défendre le fait de télécharger des films ou de se livrer à d’autres actes de pirateries culturelles serait le prix exorbitant que constituerait une place de cinéma. Ou un livre. Ou un CD.
Assurément un argument recevable.
Dans nos vies modernes, nos budgets sont devenus bien souvent étriqués, nous nous débattons pour payer des loyers hors de prix, pour régler la facture de nos portables et autres bidules divers, pour cotiser à d’improbables retraites et les maigres subsides restant, s’il en reste, sont dévolues à l’alimentation.
Même si on n’hésite pas à dépenser parfois des sommes extravagantes pour se fournir en appareils supposés être de haute technologie qui sont tout aussi utiles à notre quotidien que des échasses pour mon chat.
Et que nous vivons à une époque où notre appétence pour les objets culturels a une furieuse tendance à s’éparpiller.
Nous devenons curieux de tout.
Nous pouvons avoir des envies subites de découvrir les beautés cachées du cinéma bengali, des désirs de nous saoûler les oreilles à coup de jazz portoricain, des enthousiasmes incontrôlables pour nous immerger dans l’œuvre méconnue d’un romancier guatémaltèque.
Et ces envies là nous exigeons qu’elles soient satisfaites, maintenant, tout de suite, sur-le-champ.
Dans la seconde.
Nous ne supportons plus d’attendre.
Nous voulons tout posséder dans l’instant.
Ce qui nous amène à adopter des comportements déviants et à flirter avec l’illégalité afin d’assouvir ces désirs bien souvent passagers.
Nous avons oublié une seule chose : la culture a le temps pour elle.
Un film peut très bien attendre d’être vu quelques mois après sa sortie : je puis vous assurer que sa qualité ne sera en rien altérée, que son histoire sera rigoureusement la même et que vos émotions seront exactement identiques à celles ressenties le jour de sa sortie.
La culture n’est pas un bien dégradable.
Lire un roman un an après sa date de parution n’ôtera rien à la qualité de l’ouvrage. Les personnages seront restés là, à vous attendre. Ils n’auront pas décampé pour d’autres horizons. Ils réciteront les mêmes dialogues tout au long d’une histoire qui déclinera les mêmes péripéties.
Il n’existe pas de date de péremption pour les biens culturels.
Les morceaux de musique ne se détériorent pas avec le temps. Les riffs de guitares répondront toujours présents, la batterie ne n’essoufflera pas et les vocalises réciteront les mêmes paroles.
Et toutes ces friandises culturelles, à partir du moment où vous vivez dans une ville de taille conséquente, vous allez forcément les retrouver dans votre bibliothèque.
Il suffit d’attendre qu’elles arrivent sur les rayons. Ou de demander à la bibliothécaire en chef de se les procurer.
Vous pouvez même, du moins en ce qui me concerne, les réserver d’avance en ligne et au bout de quelques semaines, recevoir un joli courriel vous invitant à retirer le film ou le livre ou le disque tant convoité.
Et tout ça gratuitement.
Je sais d’ores et déjà que je verrai le dernier James Gray ou la saison deux de Homeland bien après leur date de mise sur le marché. Peut-être l’année prochaine. Que m’importe !
Et pour ceux qui douteraient encore, à la fin d’Argo, même visionné cinq mois après sa sortie dans le confort douillet de mon salon, les protagonistes du film sont toujours exécutés par les barbus avant d’être pendus aux arbres de Téhéran…
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Voilà donc un homme qui selon toute vraisemblance ne comparaîtra jamais devant un tribunal.
Un homme que la justice continue à déclarer, affaires après affaires, non pas comme innocent, mais comme non coupable des faits qui pourraient lui être reprochés.
Et pourtant, un homme qui restera à jamais coupable.
Coupable de quoi ? Nul ne le sait vraiment.
Chacun a son idée, son opinion, son avis, sans que ces jugements se fondent sur quelques certitudes avérées.
On se doute bien qu’il n’est pas tout blanc.
Que tout de même il n’y pas de fumée sans feu.
Que vu ses fréquentations bancales et ses extravagances sexuelles, il doit y avoir quand même anguille sous roche.
Et pourtant, à cette heure-ci, DSK demeure un homme totalement libre, au casier judiciaire rigoureusement vierge, parfaitement autorisé à voyager où bon lui semble, à s’afficher ici et là au bras de ses nouvelles conquêtes, à prodiguer des conseils à des pays émergents.
Mais qui malgré tout reste coupable.
Un coupable métaphysique.
Tout comme les héros de Kafka, il est cet homme dont personne ne peut vraiment dire s’il est innocent ou coupable.
C’est un coupable innocent.
Ou un innocent coupable.
C’est là une situation atrocement inconfortable où DSK se retrouve victime d’une sorte de malédiction réservée d’habitude à des personnages bibliques, avec qui un Dieu perfide et sadique joue pour mieux éprouver leur foi dans l’adversité toujours recommencée.
Il eût été plus aisé pour DSK d’être in fine condamné, de purger une peine de prison, d’éprouver la déchéance et la mise au rebut afin qu’un jour il puisse nous dire les yeux dans les yeux qu’il a payé pour ses forfaits, réels ou imaginaires, et que la société se doit de le réintégrer dans le chœur des hommes.
Pour qu’on puisse passer l’éponge.
Mais même ce sort pourtant peu enviable, la justice s’obstine à lui refuser.
Tout comme dans Le Procès, on refuse le droit à DSK d’en avoir un.
Et cette mansuétude judiciaire le condamne à demeurer, envers et contre tout, ce perpétuel innocent aux mains sales.
Ainsi chemine DSK.
Vivant une existence plongée à jamais dans une sorte de clair-obscur tremble d’où il ne parviendra jamais vraiment à s’échapper, quelque puisse être la nature de ses agissements, pèsera toujours sur lui le poids d’un soupçon indéfinissable.
Il est cet homme crucifié, prisonnier d’un destin qui le ramènera sans cesse vers son passé trouble sans que jamais il ne puisse nous délivrer la preuve éclatante de sa totale innocence.
Ni innocent, ni coupable, il ne pourra plus jamais connaître le repos ou le droit à être un simple homme parmi les hommes.
Il aura beau affirmer à juste titre que la justice n’a rien à lui reprocher puisque que toutes les plaintes portées à son encontre se sont terminées par un non-lieu, il demeurera pour l’éternité ce paria qu’on ne veut plus voir traîner autour de chez nous.
On ne peut pas briser de chaines quand il n’y en a pas de visibles écrivait Kafka.
DSK est en train d’en faire l’amère expérience.
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Le corps du pauvre Clément Meric était encore chaud que déjà les communiqués de presse racoleurs, les tweets putassiers et les déclarations intempestives dégringolaient de la bouche de ceux qui nous ont gouverné, nous gouvernent ou nous gouverneront un jour.
Sans parler de toute la cohorte de ceux qui, parce qu’ils savent lire et écrire, se pensent être autorisés à émettre une opinion devant résonner des accents définitifs d’une cinglante épitaphe.
Toujours le même cirque outrancier.
La même diligence à afficher sa réprobation, comme pour mieux afficher son appartenance au camp de la justice éternelle.
Toujours cette même incapacité à prendre du recul, à attendre que la puissance émotionnelle de l’évènement se dissipe, que les vapeurs de l’écœurement induit par la violence du fait divers s’évaporent avant de pouvoir émettre le commencement d’un raisonnement.
Cet empressement à toujours vouloir être le premier à réagir, le premier à s’offusquer, le premier à incriminer, le premier à réclamer, le premier à ordonner, le premier à décréter, signe la défaite toujours recommencée de la pensée et la victoire de l’à-peu-près.
D’un coup pour certains, la France était devenue la succursale posthume du Troisième Reich, tandis que pour d’autres, la République en danger se retrouvait aux mains de factieux de tout poil.
Un galimatias écœurant de crétinerie où, sans même connaître l’exact déroulé de la funeste tragédie, on tirait des conclusions sur ces maux terribles censés être à l’œuvre dans la société française, cette incapacité à vivre ensemble nous précipitant tout droit vers la barbarie la plus échevelée si on ne renforçait pas notre vigilance envers ceux défiant sans vergogne le pacte républicain.
Sans oublier ceux qui assermentaient que les manifestations de bigotes et de culs bénis du mois dernier avaient, comment disent-ils déjà ? Ah oui, ” libéré la parole”, conduisant dès lors des esprits égarés à se sentir légitimes pour propager la violence sous les yeux d’une police jugée selon les uns trop permissive et les autres trop défensive.
Comme si les nazillons en culotte courte portaient tous en bandoulière leur doctorat en sociologie appliquée.
Les loups étaient entrés dans Paris.
Les S.A avaient envahi les avenues de la capitale, les brigades républicaines tenaient des barricades aux carrefours, les légions romaines s’amassaient aux portes de Paris.
Bientôt ce serait la fuite à Varennes.
Le cynique exilé, lui, se dit que mourir pour une chemise Fred Perry ressemble à une bien mauvaise plaisanterie orchestrée par une fatalité bien cruelle.
Et que l’on vit une bien triste époque où les jeunes gens se doivent d’inventer des ennemis imaginaires pour sentir le vent de l’Histoire souffler dans leurs bronches.
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C’est désormais un rituel bien établi : quel que soit le sujet qui agite la classe politique, Ségolène la ramène pour dire que selon elle, il serait plus sage de… Plus prudent d’agir dans tel sens… Plus avisé d’envisager d’adopter… Plus pertinent de prendre en compte…
La nouvelle mouche du coche.
La version ressuscitée de Casse-Noisette.
L’emmerdeuse de tourner en rond.
Et comme si cela ne suffisait pas à notre bonheur, la dame patronnesse de Poitou Charente s’est prise pour la Sévigné et nous a pondu un bel ouvrage où elle s’en va rendre hommage à ses augustes aînés, ces êtres merveilleux de bonté qui ont contribué à faire de Ségolène ce qu’elle est aujourd’hui : un phare de la pensée française, une perle de la culture occidentale, une personnalité à l’éclat si aveuglant qu’elle éclabousse de son génie transcendantal notre classe politique.
Franchement n’existe-t-il pas une personne dans son entourage qui pourrait débrancher sa machine à se croire encore destinée à jouer le premier rôle dans cette comédie du pouvoir ?
N’y aurait-il donc pas une âme charitable à même de la raisonner et de l’amener tout doucement à comprendre qu’elle a fait son temps, qu’il faut savoir tourner la page, qu’il existe des retraites qui peuvent s’avérer de délicieux moments passés à jouer aux cartes avec ses amies, à préparer des cakes au citron pour ses voisines, à s’initier aux joies de la broderie en ligne ?
Qu’elle prenne donc exemple sur Lionel.
Quand on se prend une méchante raclée à une élection présidentielle, qu’on se rétame à la députation, qu’on accumule les déboires en tout genre, on doit quand même être effleuré par l’idée que son avenir s’inscrit désormais ailleurs que dans les affaires publiques.
Ou alors possède-t-elle un tel orgueil, une confiance en soi si démesurée, un aplomb si extravagant, une force intérieure si indicible, qu’elle parvient à se convaincre malgré tout que le vent se décidera bien par tourner, que les orages tant désirés finiront par se lever pour la porter sur l’olympe de son aura enfin consacrée ?
Je ne connais personne, absolument personne dans ma sphère privée ou dans le monde du dehors qui possède une telle force de répulsion.
Moi-même qui suis pourtant doux comme un agneau, tendre comme une biche, amical et aimant comme une chaton, je peux succomber à un accès de rage foudroyant et irrépressible rien qu’en tombant au débotté sur sa photo où elle semble toujours être d’humeur pré ou post orgasmique.
Et si par mégarde je me surprends à l’écouter blablater sur n’importe quel sujet, il m’est tout à fait possible de m’en aller allumer sur-le-champ la bonbonnière à gaz pour que cesse cette atroce torture auditive.
Elle me plonge dans des états psychotiques si violents que j’en viens à comprendre le mode de pensée d’un djihadiste kamikaze.
Je m’en étonne moi-même.
Je m’effraye d’avoir des réactions si violentes.
Je comprends bien que ce comportement n’a rien de rationnel, que cette femme ne mérite en aucun cas un tel courroux, qu’en toute logique je devrais me contenter de l’ignorer au lieu de m’infliger de telles séances d’auto flagellation.
Le syndrome Ségolène relève de la pathologie mentale.
De la psychiatrie lourde et invasive.
Psychologiquement, il est aussi puissant et dévastateur que le virus Ebola.
Ségolène a ce pouvoir rare d’amener les gens, les plus raisonnables soient-ils, à sortir de leurs gonds alors que d’évidence elle tient des propos qui, s’ils peuvent parfois apparaître comme très légèrement barrés, valent toutes les sornettes de n’importe quel autre animal politique s’imaginant un quelconque destin national.
Ségolène agit sur le cerveau comme une drogue d’une puissance renversante.
Il me faudrait de très longues séances de psychanalyse pour arriver à comprendre la raison de ces réactions outrancièrement épidermiques.
Me rappelle-t-elle une institutrice qui se serait moquée de ma petite taille devant mes camarades rigolards ? Une voisine qui m’aurait surpris dans mes joutes onanistes et s’en serait plainte à mes parents ? Une maîtresse que je n’aurais su satisfaire ?
Emane-t-il de sa personne une sorte d’aura sexuelle qui me déstabilise au point d’en venir à la redouter ?
Je ne sais.
C’est pourquoi, avant qu’il ne soit trop tard, je demande aux autorités compétentes le retrait immédiat de sa mise sur le marché.
Sinon je ne réponds plus de rien.
Et comparé au scandale du Médiator, croyez-moi le Sagator provoquera pour la santé publique des troubles d’une intensité et d’une gravité autrement plus grandes…
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