C’est ce week-end que j’ai eu la révélation d’en être un.
Un pur, un vrai, un dur.
Des amis, des lecteurs, des lectrices et quelques écrivains bien plus estimables que moi m’ont averti, scandalisés et encore tout retournés par leur lecture, que mon dernier post était affreusement sexiste.
Effectivement, évoquant l’exemple d’une ville qui viendrait à se séparer de ses librairies, j’écrivais qu’elle deviendrait alors ” une femme vulgaire, sans mystère, sans charme et sans trouble qui se laisse dénuder et tripoter par des grosses mains suintantes de billets de banque froissés en gloussant des rires hystériques. ”
Tandis que je rapprochais la librairie ”d’une jeune fille timide qui joue de son ombrelle et attend, languide et rêveuse, que vous fassiez le premier pas.”
Quel crime n’avais-je pas commis là.
Funeste, erreur funeste que tu as produite là Stabilovitsch.
C’est que j’avais oublié que de nos jours toute référence au sexe prétendument faible ne pouvait être taxé que de sexiste.
L’usage de toute métaphore renvoyant de près ou de loin à l’image de la femme ne saurait être dorénavant tolérée sous peine de tomber sous les fourches caudines des féministes et des hommes qui les soutiennent.
D’ailleurs admettons une bonne fois pour toutes que la femme en tant que telle n’existe plus.
Elle a disparu.
Il faut l’oublier.
Si elle est différente de l’homme, elle n’en demeure pas moins son égal, ce que personne de sain d’esprit ne saurait contester, et à ce titre, elle ne saurait être comparée à une image qui la renverrait à sa seule condition de femme.
Personnellement, je n’ai toujours pas compris la subtilité du raisonnement mais c’est normal, étant donné que je suis un sexiste enragé qui se réjouit de savoir que les hommes gagnent plus d’argent que les femmes, pense que la pratique du rugby féminin devrait valoir la déchéance nationale, s’insurge de voir le principe de parité gagner nos institutions.
Un affreux macho.
Un mâle mal dégrossi, prisonnier de stéréotypes archétypiques transmis par ma grand-mère et par ma mère, lesquelles étaient des victimes qui s’ignoraient puisqu’elles passaient des heures à la cuisine à préparer le couscous pendant que mon père lui jouait tranquillement au échec.
On ne se refait pas.
C’est que de nos jours, tout comportement est à-même d’être taxé de sexiste.
Vous osez offrir des fleurs à une femme ? Mais malheureux rendez-vous compte, c’est un affront inadmissible que vous faites-là à la gente féminine.
Puisque de toute évidence, fort de vos siècles et de vos millénaires de domination masculine, plein de préjugés archaïques, en agissant de la sorte, vous subodorez que la femme puisse s’émouvoir de recevoir un bouquet de fleurs, lequel étant synonyme d’invitation à la rêverie, ou de révérence à la beauté, ou manifestation d’un idéal de pureté, manifeste de votre part une manière délibérée de la renvoyer à des clichés la stigmatisant et la rabaissant.
Idem pour un bijou.
Ou tout autre présent susceptible de vouloir ramener la femme en des temps ancestraux où elle n’avait pas le droit à la parole, période bénie dont vous êtes sans le savoir incurablement nostalgique.
Offrez-lui donc des cacahuètes, c’est plus convenable.
Cependant, si toutefois la demoiselle, magnanime jusqu’au bout des ongles, (oui je sais pas besoin de prévenir la Licra c’est un propos atrocement sexiste) ne vous balance pas à la tronche du mufle que vous êtes votre infâme bouquet de roses, ne pensez pas pour autant que la partie soit gagnée.
Encore faudrait-il, au moment de régler l’addition, éviter l’outrage suprême de proposer de la payer dans son intégralité (l’addition hein pas la femme) honteuse et scélérate et infâmante proposition qui pourrait fort bien vous valoir une litanie de reproches.
Sache donc triple buse de goujat que tu es, que sans même en avoir conscience, si jamais tu t’aventurais à agir de la sorte, tu lui signifierais ton postulat qu’étant un être inférieur de toute éternité, inapte à toute sorte de travail, réduite seulement à attendre l’obole d’un mâle généreux, vivant dans le seul périmètre de sa cuisine et de son placard à balais, elle n’a évidemment pas les moyens de s’offrir un restaurant.
Évidemment.
Du coup, mieux vaut rester planqué chez soi à bouffer en tête à tête une conserve de cassoulet avec son chat, c’est beaucoup plus sûr.
Maintenant si votre chat est une chatte, je ne réponds plus de rien. (lamentable)
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C’était couru ! Préférer aujourd’hui le papier expose à de sévères représailles. Défendre livres et libraires ! N’aviez-vous donc pas pensé qu’il existe des libraires « cons » ? C’est d’ailleurs dit dans le site auquel vous nous renvoyez. [Ce n’est néanmoins pas énoncé au féminin, sans doute parce que « le masculin l’emporte » en français, comme on disait jadis dans les écoles de la République.] Comme si cette catégorie toute relative (l’on est toujours « con » du point de vue d’autrui, et nul autrui n’est à l’abri de l’épithète… !) épargnait quelque profession que ce soit.
En revanche, une trouvaille intéresse dans le site fulminant contre vous. Elle ne renvoie certes pas à votre sexisme prétendu, mais bien au numérique, grand concurrent du livre à support papier. Est en effet cité le nom de l’auteur d’ « Après le livre » (Seuil, 2011 – après une version initiale numérique) qui dit se passer désormais du papier. Sans se lancer vraiment dans le prosélytisme en faveur de l’immatériel, François Bon professe que : « Ce que change Internet, ce n’est pas le rapport au livre, c’est le rapport au monde », ou encore : « Le contemporain s’écrit numérique ». Encore que la seconde formule prête à discussion, quand la première assertion paraît plus stimulante pour l’esprit.
Aussi supposerais-je que, loin d’avoir heurté une multitude de mâles défenseurs de la Femme et de l’Orpheline, en recourant – démarche ô combien insupportable ! – à des métaphores supposément « sexistes », vous froissâtes, par votre boulimie traditionaliste d’écrits matérialisés, l’hyper modernisme de tenants (et tenantes : en tout convient l’égalité) de l’édition numérique des livres. Lesquels ont préféré user contre vous de la stigmatisation du machiste, plus rassembleuse dans les polémiques actuelles que l’attaque des partisans – à coups de uns et de zéros – du bon vieux papier.
Mais si je me fourvoyais, promis, je jeûnerais une ou deux semaines durant, plongé dans la lecture d’ouvrages sortis de ma bibliothèque et achetés dans des librairies car, malgré les défauts ou faiblesses de telle ou tel libraire, leur profession n’a pas le pouvoir de transformer de bons livres en mauvais.
Au moins, on était prévenu dans la présentation: con hargneux d’une mauvaise foi crasse, je pense que ça résume bien ce ridicule billet.
Mais comme tu prétends te foutre qu’on te chie dans les bottes, ça fait un peu tartuffe de vouloir faire une réponse (dont le pathétisme n’a que peu d’égal) aux critiques acerbes mais néanmoins méritées qu’a reçu ta comparaison foireuse et de fait, sexiste.
La prochaine fois, compare la crasse à un noir ou l’avidité à un juif, tiens.
Oh ! En fait vous n’avez rien compris ! Vous publiez une article très sexiste, on vous critique, et plutôt que de réfléchir un tout petit peu, vous repartez dans un délire stupide où cette fois, vous nous réduisez à des hystériques.
Franchement d’habitude j’adore vos billets, mais celui la est insultant.
Donc mêle si ça ne sert à rien de vous insulter, parce que vous prétendez être au dessus de cela (même si à mon avis vous êtes plus faible que vous ne le dites), je vais quand même vous dire que vous êtes une belle merde, que c’est à cause de connards dans votre genre que rien n’avance.
Donc allez bien vous faire foutre
“Du coup, mieux vaut rester planqué chez soi à bouffer en tête à tête une conserve de cassoulet avec son chat, c’est beaucoup plus sûr.”
Oui mais sans Internet si possible, histoire de ne pas commettre de telles bouses nauséabondes.
Quitte à faire dans la comparaison sexiste, j’ai bien envie de comparer votre article à une demi-molle à l’odeur douteuse.
Eh bien, qu’ont donc les gens ? Vos billets n’expriment que votre opinion personnelle et vous avez bien le droit de préférer une demoiselle timide à une femme vulgaire et cupide à la vertu aussi petite que la jupe. Et vous avez bien le droit de penser que ces grosses machines où l’on vend des livres au kilos comme des patates sont vulgaires , cupides et sans vertu d’aucune sorte.
Qu’il y ait des timides et des “grognasses” chez les femmes est un fait qu’on ne peut nier.
Si sous prétexte ( justifié ou non) de féminisme et d’égalité, la poésie se voit mise au rebut, je ne suis pas sure que nous y ayons gagné beaucoup.
Doit -on jeter au panier Ronsard et compagnie car ils ont eu la fâcheuse idée de dire que nous, mesdames, nous vieillissons ?
Bien que vous soyez loin de Ronsard ( que je sois d’accord avec vous ne veut pas dire que je suis aveugle !), seuls les incultes ne verront pas dans vos comparaisons maladroites un hommage à un esprit qui date certesd ‘une époque où bobonne était à la cuisine, mais également où Roger faisait parfois l’effort de ne pas se vautrer une bière à la main sur le canapé ( oui les clichés, c’est dans tous les sens)et dépenser son argent pour autre chose que le dernier jeu vidéo.
Serait-il possible d’être subtil et plutôt que de tout rejeter en bloc, ne rejeter que les choses négatives. parce qu’en tant qu’égale des hommes, j’aime que le mien m’offre le restaurant parce que cela lui fait plaisir que (même en gagnant autant que lui) je dépense mon argent ailleurs, j’aime que mon collègue me tienne la porte en arrivant au boulot ( ce qui me permet de garder mes mains au chaud des poches), j’aime qu’un homme m’offre un verre car cela m’évite de chercher mon porte-monnaie au fond de mon sac. J’aime remercier d’un sourire. Mais peut être ces sourires montrent-ils un sentiment d’infériorité qui demeure au fond de moi ?
Je vais donc tentant l’expérience de faire la gueule pour voir si je me sens mieux et “plus égale des hommes”.
bref, M. dont le nom est trop long ( ou que c’est insultant !), il s’agissait que vous ne receviez pas que des messages d ‘insultes. Car souvent, les mécontents sont les premiers à s’exprimer ( vous en êtes d’ailleurs bien la preuve).
mon épouse m’est tellement supérieure, qu’à la maison je préfère lui laisser tout faire…
(c’est plus sûr)
bof, JJ Golman est plus rigolo que vous et plus crédible dans son “interview” du Petit Journal pour répondre aux accusations de réac.
Quand on apprend qu’on est sexiste, passé le premier temps du choc, il est possible d’essayer de changer ça. Il faut tout d’abord commencer par essayer de penser qu’on est pas supérieur aux autres. Si si, c’est possible.
de toute façon vous avez décider de vous exprimer sur UN blog, si c’est pas du sexisme ça !!!!
C’est vrai que c’est plus facile que de se remettre en question. ridicule