Du porno, oui, mais du porno canadien avant tout

 

Le Canada.

Ses grands espaces, ses caribous, ses ours, ses chemises à carreaux, ses hivers interminables, son multiculturalisme, son bilinguisme, sa Belle Province, sa poutine…ses films pornos.

Certes je l’avoue bien volontiers, jusqu’à très récemment, malgré mon désir réel de m’intégrer aux us et coutumes de ma nouvelle contrée,  j’ignorais que le Canada puisse s’enorgueillir de posséder une industrie du porno des plus florissantes.

Erreur, fatale erreur.

Jusqu’à ce que je découvre cet avis récent du CRTC, l’équivalent du CSA hexagonal, s’émouvant que les chaînes proposant des contenus pornographiques ne se conforment pas à l’exigence d’être à 35% d’origine canadienne.

Et s’indignant en outre que 90% des films diffusés ne proposent pas de sous-titres en bonne et due forme.

En résumé, qu’on balançait sur les écrans des télévisions canadiennes des productions où non seulement l’on forniquait à coups de triques venus de pays étrangers mais que de surcroît on ne prenait même pas la peine de traduire la nature de leurs passionants ébats dans les deux langues nationales.

Du cul oui mais du cul local avant tout.

Il est proprement inadmissible de penser que les hardeurs canadiens soient réduits à pointer au chômage alors que non seulement ils ont travaillé dur, très dur même, pour perfectionner leur art du butinage artistique mais que de plus ils possèdent des qualités que l’on ne retrouve nulle part ailleurs sur la planète.

Il faut dire que, contrairement aux apparences, une triple pénétration anale effectuée par une tripotée d’acteurs hongrois n’a absolument rien à voir avec celle que des acteurs canadiens sont capables d’entreprendre.

C’est de notoriété publique que le baiseur canadien, contrairement à ses collègues allemands ou croates, demeure toujours, même au somment de son extase orgasmique, d’une politesse extrême et d’une courtoisie irréprochable, fidèle en cela aux valeurs de respect et de tolérance professées par la société canadienne.

S’il demeure certes vigoureux comme un bûcheron, il tricote néanmoins tout en douceur, attentif avant tout à ne pas malmener de trop sa partenaire qui elle aussi n’en rajoute pas dans la surenchère verbale, se contentant de demander à son bienfaiteur d’accélérer un tantinet la cadence ou au contraire de penser à ralentir son rythme de ramonage.

Je souscris pleinement à l’indignation professée par le CRTC.

En effet, comment ne pas s’émouvoir d’être privé d’assister à une partie de jambes à l’air disputée dans une cabane du Grand nord canadien où l’on verrait une chasseuse de caribous rendre hommage à son amour de bûcheron en enduisant son membre imposant d’une généreuse couche de sirop d’érable avant de le chevaucher sur une descente d’ours alanguie devant un feu de cheminée ?

Le tout bercé par la voix roucoulante d’un Leonard Cohen susurrant en boucle de sa voix chaude et caressante un I’m your man nous transportant dans une autre dimension.

Ce serait autre chose qu’une baisouille cocardière disputée à la hâte dans un HLM de la banlieue grenobloise sur un clic-clac d’occasion acheté en seconde main à la farfouille locale.

Ou ces films venus d’Amériques tournés dans des demeures au mauvais goût inébranlable avec leurs fausses colonnes doriques, leurs escaliers en colimaçon d’une vulgarité sans nom, leurs lustres clinquants, leurs actrices siliconées, leurs limousines extravagantes et leurs scénarios inexistants.

Le Canada est d’essence pornographique.

C’est une évidence.

Il suffit de parcourir le pays d’est en ouest pour s’en convaincre.

Les rivières giclent de partout en gerbes éclaboussantes, les saumons batifolent comme des jeunes premiers, les plaines sont chatoyantes à souhait et dessinent des courbes affriolantes, les montagnes présentent des sommets ardus et arrogants de majesté érectile, la nature ne demande qu’à être entreprise, la sève des arbres est si riche qu’elle leur permet de s’élever hauts et fiers dans les cieux immaculés au beau milieu de plaines tapissées d’une épaisse couche de neige crémeuse à souhait.

 

Et une grande partie du territoire demeure encore farouchement impénétrable…

 

( Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true )

 

12 commentaires pour “Du porno, oui, mais du porno canadien avant tout”

  1. Mon ainé à moi est donc un spécialiste de la pornographie. Je suis ne le savait. Mais comme il s’agit d’une histoire de culture générale, je ne vois pas ce que je pourrai bien dire concernant un tel sujet.

  2. Pourquoi donc la branche pornographique du septième art canadien serait-elle exclue du « made in Canada » ? Comme tous les cinémas, celui du pays dont Jacques Cartier explora le golfe du Saint-Laurent, est une industrie. Il était donc légitime que des quotas d’ « œuvres » nationales fussent érigés, leur application vérifiée par un organe idoine, et des sanctions appliquées pour tout rappel à l’ordre non suivi d’effets. Il serait inadmissible que les vits et clitoris d’Amérique du Nord cèdent, plus que toléré, à leurs pairs étrangers sévissant dans des films d’importation fabriqués par des non-Canadiens ! Avec 65 %, ceux-ci n’ont-ils pas déjà la part du lion ?

    Soyez félicité, M. Sagalovitsch, de ce stimulant article. Nos cousins d’Amérique méritent d’être défendus, jusques et y compris dans leurs prestations cinématographiques, aussi orgiaques soient-elles. D’autant plus, qu’avec le climat de leur pays, ils prennent de graves risques de catarrhe, sinon de pneumonie, en tournant nus, l’hiver.

    Puissent les « gerbes éclaboussantes » d’une solidarité « giclant » pour la noble défense de la « majesté érectile » et cinématographique éveiller les Canadiens, et les décider à prémunir, avec une virile détermination, leur cinéma pornographique contre les sous-produits étrangers ! Qu’un ferme protectionnisme protège les chasses érotiques de leur Diane conviant des bûcherons, ahanant et couverts de miel, à de vigoureuses et calorifiques parties solidaires sur de moelleux tapis de feuilles d’érable.

  3. Ah mais certes ! Comment traduit-on “Rhââââ haa haaaaaaa” en canadien pur jus, du coup ?

  4. (Et faut-il, dans ce cas, ajouter aussi “Rhââââ haa haaaaaaa” en sous-titres ? …Vaste problème.)

  5. Si cette chronique est un moyen de réveiller les hordes de canadiens dépourvus de second degré et tout juste endormies, je ne vous félicite pas M.Sagalovitsch.

    Vous allez encore en prendre plein la tête !
    (et je ne parle pas d’éjac faciale)

  6. avec Vince, on a décidé de faire travailler leur accent canadien à nos Lituaniennes.
    voilà c’est dit!

  7. n’empêche que j’aimerai vraiment voir un porno avec l’accent et les expressions canadiennes 🙂
    “mais vas s’y donc tabernacle!!”

  8. on dirait que le désert de Gobi a été déménagé au Canada….

  9. ……bien, bien, c’est de la masturbation intellectuelle votre truc, mais je vous accorde plus que la moyenne pour la dernière phrase ! Vous êtes en panne ??? Non parce que c’est show la France en ce moment ! Non….? Ca devrait vous inspirer Ségo au vert et Montebourg à l’économie…. la France a enfin ses sauveurs ! Alléluia !

  10. Donc les films seraient en anglais et sous-titrés en quebecois? Quoi qu’il en soit respect aux acteurs x canadiens qui ne veulent pas abdiquer du joufflu.
    Lu sur un blog de là-bas: “Tu me rends folle mon pit, quand tu commence à me flatter, à me poigner les tétons et à sortir ta belle grosse graine toute rose. Quand tu me suces les tétons en me crossant, tu me rend folle et la vue de ta graine prête à me fourrer me fait crier de joie. J’aime quand tu suces mon piton et mange ma plotte comme un affamé qui jeune depuis des mois. Comme c’est bon!”

  11. “Le Canada est d’essence pornographique.

    C’est une évidence.

    Il suffit de parcourir le pays d’est en ouest pour s’en convaincre.

    Les rivières giclent de partout en gerbes éclaboussantes, les saumons batifolent comme des jeunes premiers, les plaines sont chatoyantes à souhait et dessinent des courbes affriolantes, les montagnes présentent des sommets ardus et arrogants de majesté érectile, la nature ne demande qu’à être entreprise, la sève des arbres est si riche qu’elle leur permet de s’élever hauts et fiers dans les cieux immaculés au beau milieu de plaines tapissées d’une épaisse couche de neige crémeuse à souhait.

    Et une grande partie du territoire demeure encore farouchement impénétrable…”

    S.U.P.E.R.B.E !

  12. Drôle, bien écrit, caustique par moment. Du bon !! 🙂 Merci

Laissez un commentaire

« »