J’ignore ce qui a pu se passer à bord du vol MH370.
La seule chose dont je suis sûr c’est que de mourir en avion alors que votre aéronef se trouve encore dans les airs, traçant sa route au-dessus des nuages avant de piquer du nez, doit constituer la mort la plus sauvage, la plus cruelle et la plus carnassière qui soit.
Non pas l’accident d’avion qui intervient brutalement au décollage ou à l’atterrissage et ne vous laisse pas le temps de comprendre ce qui est en train de se passer.
Pas quand suite à une erreur d’appréciation il s’en va percuter violemment une montagne et se fracasse sur-le-coup.
Pas quand une explosion soudaine réduit dans la seconde la carlingue alors brisée en mille morceaux.
Non c’est seulement quand il prend le temps de dégringoler, lorsqu’il décroche de sa trajectoire et s’en va rencontrer son funeste destin en allant percuter la mer ou la terre, que la mort devient alors la mort la plus inhumaine qui puisse exister.
Je ne vois pas d’autre occasion survenant dans le cours de l’existence où pendant ces quelques minutes qui doivent être tout à la fois d’une lenteur effroyable et d’une rapidité épouvantable, avec une certitude absolue, l’être humain réalise plein d’une lucidité insoutenable qu’il va mourir.
Qu’il ne peut pas échapper à ce destin.
Qu’il se trouve impuissant à le combattre.
Qu’il ne peut rien entreprendre, absolument rien si ce n’est d’attendre le moment où l’avion se fracassera contre le sol, signant ainsi la fin de son existence terrestre.
Un accident de voiture, de train ou de bus aussi horrible fut-il, ne nous laisse pas le temps de réaliser ce qui est en train d’advenir.
La seconde précédent le choc ou la sortie de route, nous sommes encore en vie, la seconde après, nous ne le sommes plus.
Le temps se contracte alors d’une manière si abrupte que la pensée de notre disparition n’est qu’une fulgurance qui aussitôt apparue retourne dans les limbes de son néant éternel.
Un navire en train de sombrer laisse toujours entrevoir la possibilité qu’on puisse malgré tout s’en sortir, qu’il existe une probabilité réelle de surseoir à sa mort, d’échapper in-extremis à ses griffes.
Un incendie qui grignote votre appartement peut toujours être maîtrisé à la dernière seconde par l’intervention des pompiers.
La découverte soudaine d’un cancer incurable et foudroyant vous procure tout de même quelques semaines pour vous préparer à cette échéance inéluctable.
Un condamné à mort a lui aussi le temps de se familiariser avec l’idée de sa disparition.
Il peut malgré tout anticiper ces minutes fatidiques où il se retrouvera sur le peloton d’exécution à la merci d’une guillotine assassine.
Non, c’est seulement quand vous vous retrouvez à dix milles mètres d’altitude et que vous voyez votre avion piquer du nez, que vous avez alors le temps nécessaire pour regarder les yeux dans les yeux votre mort qui s’avance.
Un temps qui n’est pas extensif, juste quelques minutes, mais suffisamment long pour que votre esprit puisse comprendre que vous allez mourir avec certitude.
Comme si vous assistiez à une représentation où sur scene se déroulerait le spectacle de votre propre agonie.
C’est le combat le plus titanesque qui soit.
Le plus atroce qui puisse exister.
Un face-à-face d’une intensité tellurique.
Ces minutes compressées où soudain la mort n’est plus une éventualité vague, lointaine et imprécise mais une réalité à laquelle vous ne pouvez vous soustraire.
Vous ne pouvez pas fuir, vous ne pouvez pas la devancer, vous ne pouvez pas la combattre – seul le pilote le peut – vous ne pouvez rien, absolument rien, vous vous retrouvez là crucifié sur votre siège, impuissant, sentant le souffle de votre propre mort approcher.
Personne ne peut dire ou décrire alors la façon dont l’esprit réagit à cette confrontation ultime.
Personne.
C’est une expérience métaphysique d’une puissance inouïe à laquelle nul ne peut être préparé.
C’est au-delà du champ de la pensée humaine.
Même les nazis essayaient par tous les moyens de retarder le moment où les déportés réaliseraient la réelle nature de la douche qu’ils allaient prendre afin qu’ils ne cédent pas à la panique et ne deviennent incontrôlables.
Se met-on alors à prier même si on a toujours entretenu avec Dieu des relations plus que distantes ?
Se retrouve-t-on tellement terrassé de peur et d’angoisse que la pensée se fige, que les poumons se contractent d’effroi, que les muscles se tétanisent si bien que le corps tout entier se paralyse, empêchant le cerveau de décortiquer ces dernières secondes où la vie se dérobe à soi ?
Est-on soulagé ? Résigné ? Apeuré ?
Se met-on à pleurer comme un enfant terrorisé de peur ?
Accepte-t-on son sort ?
Essaye-t-on de trouver du réconfort auprès de son voisin, lui confie-t-on ses dernières pensées, serrons nous sa main ou reste-t-on enfermé dans la carapace impénétrable de son silence intérieur, les yeux clos, à penser à ce que fut notre vie, à dire notre amour infini à ceux qu’on s’apprête à quitter, à tenter de leur communiquer l’expression de notre attachement qui survivra à notre disparition ?
Regarde-t-on par le hublot la mer se rapprocher, cette mer qui sera bientôt notre linceul où, orphelins de toute tombe, nous errerons dans les profondeurs marines et, dans un dernier défi nous restons là les yeux grands ouverts, dignes, résignés mais pas abattus, calmes, superbement calmes, acceptant cette mort et la saluant avec respect ?
Si les passagers du volMH370, durant les six heures qu’a dérivé l’avion, sont restés vivants et conscients, alors, sans aucun doute, ils ont été confrontés à une situation si invraisemblablement effroyable qu’elle dépasse même notre capacité à réaliser ce que fut leur dernier calvaire.
Prions pour que cela ne fut pas le cas.
( Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true )
les nazis devaient pratiquer comme ça pour s’éviter des mouvements de foule non ?
le soldats, dans sa barge de débarquement, en juin 44 par exple, ne devait pas en mener large non plus, même si la mort n’était pas certaine. Quoique pour les premiers arrivés…
Dans un avion, il y a toujours l’espoir de l’amérissage non ?
Il est bien ce jeu, trouver la mort la plus horrible ou qui c’est qu’a la plus grosse? : http://twentix.blogspot.fr/2012/01/une-mort-des-plus-horribles.html
J’ai vécu un atterrissage d’urgence avec de la fumée dans la cabine et une dépressurisation. Le staff ne parlait que le turc et ne savait donc pas communiquer avec la majorité des passagers.
J’avoue que cette expérience a été horrible et à chaque fois que je prends connaissance d’un fait similaire dans l’actualité, c’est exactement la même réflexion que celle de l’article que j’ai.
Pour ma part, j’ai pensé à mes proches qui m’attendaient déjà à l’aéroport, à la peine qu’ils auraient. Mon coeur allait exploser à cause de l’angoisse et du manque d’oxygène que j’ai eu avant de pouvoir mettre le masque.Je me disais “non c’est pas possible, ce n’est pas en train d’arriver” et puis il y avait la proximité d’inconnus qui pleuraient, priaient. C’est dur de mourir à coté d’inconnus…
Puis finalement, j’ai pensé “tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir” et finalement nous avons atterri sains et saufs au milieu de la Turquie… Je ne saurai jamais où. Nous sommes repartis 5 heures plus tard et sommes finalement arrivés à destination.
Depuis, quand je prends l’avion, j’angoisse. Je ne sais pas si je serais capable d’aller aussi loin que la Chine car désormais je compte les minutes dans les airs et ces dernières deviennent des heures s’il y a la moindre turbulence, ou bruit suspect, etc.
Mes pensées vont à ces passagers, en espérant qu’ils aient perdu conscience avant de réaliser ce qu’il leur arrivait.
La seule raison qui puisse expliquer ce que fut « l’angoisse de la mort absolue » – ou l’angoisse absolue de la mort – est de rendre l’hommage d’humains à ceux-là qui ne retourneront pas à la terre. Que faites-vous sinon tenter ici cet hommage ?
« Est-on soulagé ? Résigné ? Apeuré ? […] Accepte-t-on son sort ? ». Répondre supposerait qu’on ait vécu un tel sort. Réponses imaginées, toutes subjectives : – Non (puis oui). – Non (puis oui). – Oui, cent fois oui. – Oui ou non (c’est selon). Entre nous, qu’est-ce que ça change ? La condition humaine est une belle vacherie.
Le temps, tout bref qu’il est, de penser ici à ces innocents forçats de la mer, morts d’angoisse peut-être, à coup sûr morts dans l’angoisse, vaut – à elle seule – toutes les prières. Penser aux morts, les siens, ceux d’autrui, est la prière des humains.
Dites donc l’heure est à la gravitude!!! Pour égayer le tout je propose une carte interactive, c’est à la mode, http://www.konbini.com/fr/3-0/carte-naissances-morts-temps-reel/ et une citation de Montaigne qui va bien “C’est par notre naissance que toutes choses sont nées ; de même la mort fera mourir toutes choses.”
Autre chose, jamais je ne prierai, celui qui croit ça n’a rien compris à l’athéisme. Cette manie qu’ont les gens de convertir les athées à la fin, c’est stupide, mettez vous ça une bonne fois pour toute dans la tête!
Il sert à quoi cet article? Non parce que normalement les articles sont fait pour nous apprendre des choses, nous faire évoluer dans nos façons de pensées etc…
Là cet article ne nous apprend rien, à part avoir peur de prendre l’avion et que la mort des passagers de l’avion a été douloureuse. Je n’ai pas dû comprendre le but de cet article…
sauf que ce n’est pas un article. A part cela je suis sur que vous êtes très gentille. Bon courage.
Nico Pedia, tu dis “jamais je ne prierai” mais tu n’a jamais vécu cette situation, tu n’as jamais été confronté à la mort et de ce fait aussi sur de toi que tu puisses l’être maintenant, face à la mort tu ne sais pas comment tu réagiras.
Et la je repense aux passagers de l’avion du 11 septembre qui s’est écrasé en Pennsylvanie qui, sachant qu’ils allaient mourir, ont tout fait pour détourner l’avion et éviter ainsi de faire plus de victimes au sol… Leur mort a t elle été plus “légère” sachant qu’ils auront fait une bonne action avant de partir?
Le condamne a mort va ressentir la meme chose au moment ou il se rapproche de l’instant fatal.
Qu’il ait eu 15 ans pour s’y preparer ne doit pas changer grand-chose. Le resultat est la: il fait face a sa propre mort…
C’est quoi, cet article de merde. Et les personnes qui se font torturer pendant des heures, non seulement elles souffrent, mais elles voient en plus leur mort arriver. Et cela se passe au quotidien, dans de nombreux pays, et notamment en Syrie. Et dans plein de circonstances de la vie quotidienne. Les femmes qui croulent sous les coups quotidiens et qui finissent par en mourrir. Une femme meurt toutes les trois minutes dans le monde, sous les coups. Alors, merde…
tu as raison, je l’ai lu plus haut, ce n’est pas un article. Alors, pourquoi est-il relayé comme tel? Je maintiens que c’est un commentaire de merde.
allez on va prendre sa pilule maintenant et on va faire dodo. Bonne nuit.
des envies de quoi , monsieur Laurent Sagalovitsch?
Et oui, une soupe, un suppo, et on va se coucher. Et on arrête de raconter des conneries. Dans tes rêves, tout est permis. Abstiens toi juste de les partager
Je ne l’avais pas lu en entier. Là, je l’ai fait. Et, bon, en plus du suppo, j’ajoute la tisane. Bonne nuit. Et j’espère ne plus lire ce genre de conneries, ni même les commenter.
Ah! pardon pour tout ce que j’ai pu dire. Vous êtes un auteur engagé, au minimum au 2ème degré. Un statut qui donne plein de droits….y compris celui d’écrire des conneries. Je ne pense pas avoir le plaisir de vous recroiser, je ne faisais que passer, et j’aime bien les “bagarres” intellectuelles, cela va sans dire. Mais, je ne suis pas de votre hauteur, je préfère m’éclipser, sans oublier mon suppo et ma tisane. Bien à vous.
Moi, je suis pour l’OM, mais je pense que vous n’en avez rien à faire. Je dis ça, juste parce que je venais de survoler votre présentation, qui en ferait fuir plus d’un. Mais, je suis une, et je pense que finalement vous n’êtes pas dépourvu d’un sens de l’humour que je pourrais apprécier; Donc, j’annule ma précédente ordonnance, (suppo, tisane..), mes remarques acerbes, et je pourrais même vous présenter des excuses, mais je suis sûre d’une chose: je ne prendrai jamais le même avion que vous.
peut on prier en chiant dans son froc?
et inversement.
lili, tout d’abord sur ce blog le vouvoiement est de rigueur, c’est un peu vielle France mais c’est la règle. La mort fait partie de la vie, à mon humble avis il est bien plus difficile de vivre que de mourir, une fois mort il n’y a plus rien, pouf pouf, c’est fini, c’est facile. Alors l’angoisse du dernier moment, bof bof. Ce qui est compliqué c’est de vivre avec ses angoisses, la dernière ne sert donc à rien. Perso je me vois bien dans cet avion à observer tout ces gens traumatisés avec un petit sourire en coin sur le visage. Mourir c’est la délivrance absolue. Prenez un instant pour lire ce papier http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1156860-true-detective-marre-de-voir-les-athees-comme-des-traumatises-en-attente-de-redemption.html et dites nous ce que vous en pensez?
J’ai jamais pris l’avion, mais pour nous autres défavorisés de cette vie, mourir en avion, est un luxe bien au-delà d’une heureuse angoisse pour un très probable funeste destin.
À quoi peut-on bien penser quand on se sait pris dans l’engrenage de la mort? Mais bien évidemment à la mort. Un flash back se déroulant sur une vitesse lumière qui fait une relecture en haute définition de tous vos méfaits antérieurs.
Hum…Une expérience,un truc à vivre….
Pourquoi ne pas y voir une opportunité:ma vieille faucheuse,tu m’attends,tu ne t’attendais pas à ce que je te regarde dans les yeux ! Après…faut voir
Je rêve, n’avez-vous pas honte de publier ce genre de chose? De transformer une tragédie pareille en “poésie de la mort”? Certes, votre talent pour la plume est incontestable cependant, l’utiliser dans ces circonstances est irrespectueux non seulement envers les passagers et le personnel de cet avion, mais également envers les proches des victimes.
Pensez-vous à eux, de temps en temps? Pensez-vous à leurs sentiments?Je ne pense pas, autrement vous ne vous seriez pas permis d’écrire des choses aussi horribles. Vous voulez montrer votre talent? Écrivez un discours sur l’amour, la littérature, mais sur un crash d’avion, qui plus est, qui n’a toujours pas été résolu, c’est abject…
À votre avis, que penseraient les proches de ces gens s’ils tombaient à cet instant sur votre page? Eux qui ne peuvent même pas faire le deuil de leurs proches à cause du mystère qui entoure leur disparition? Eux qui n’ont même pas pu leur dire au revoir, eux qui n’ont pas pu les enterrer car aucun corps n’a été retrouvé. Eux qui ont certainement du s’imaginer mille scénarios sur ce qui a pu se passer avant la disparition de l’appareil. Croyez-vous qu’ils ont envie de revivre ce drame en lisant votre “article”, ou appelez-ça comme il vous conviendra? Je ne peux qu’imaginer leur douleur, mais à leur place, si je tombais sur ce texte, je serais plus effondrée que jamais.
Je regrette d’avoir à remettre vos écrits en question et prenez mes remarques comme vous le voulez, mais vous devriez avoir honte d’utiliser cette tragédie pour en mettre plein la vue aux gens tout en leur faisant peur de façon tellement malsaine qu’à cause de cela, beaucoup n’oseront même plus monter dans un avion. Les crash aériens sont une réalité, mais les raconter de cette manière, il n’y a vraiment pas de quoi être fier…
Je ne remets pas du tout en cause votre talent, vous en avez, seulement je pense avant tout à tous ces gens disparus et à leurs proches.
Vous avez exactement mis des mots sur mon angoisse de l’avion ! Ce n’est pas tant de mourir, mais surtout de vivre les dernières minutes angoissantes de la chute suite à un problème technique ou autre…
c’est bien toutes ces questions que je me pose depuis le crash de l’A320. Combien de temps les passagers ont eu pour réaliser que c’était la fin? Qu’ils étaient condamnés, en pleine forme, jeunes ou moins jeunes, mais que quoi qu’ils fassent absolument rien ne pouvaient les sauver de ce destin impitoyable. Je pense notamment à cette chanteuse lyrique, maman d’un bébé de 11 mois qui voyageait surement dans ses bras…. c’est trop horrible pour qu’on puisse vraiment l’imaginer. quand on nous dit que voler est plus sure que la voiture… oui bien sure, mais quand l’accident arrive et qu’on le voit venir, qu’y a t’il de pire à ça??? très bel article, plein de sensibilité..
Brillante réflexion, qui explicite la peur de l’avion et la rend un peu moins irrationnelle. Oui car il faut bien être irrationnel (traduction d’inculte et simplet pour certains) pour en avoir peur apparemment! Le blond de Gad Elmaleh qui vous sort ses statistiques pourries si vous voyez ce que je veux dire…
A part ça, il n’y a rien d’irrespectueux dans ces écrits je crois, bien au contraire, beaucoup de compassion. Il me semble que la réflexion est saine et un peu inévitable, pourquoi la garder au fond de chacun? Cela ouvre la discussion pour peut-être songer à envisager la mort, et donc sa peur, ou l’inverse, d’une manière différente et plus apaisante.