Franchement, je ne voudrais pas être à la place de celui qui a reçu comme cadeau de Noël un cœur artificiel.
Je serais en proie à de tels vertiges métaphysiques que je me pendrais avec la première perfusion perchée au-dessus de ma tête, autour de laquelle je sacrifierais mon cou bien volontiers.
Rien que de se demander si, avec cette pompe pompant mon sang avec la régularité d’un automate, je serais à nouveau capable d’éprouver une émotion, de ressentir de la peur ou de la joie, de succomber à un accès de colère ou de feindre un enthousiasme, provoquerait chez moi une envie irrépressible de visiter sur-le-champ la morgue de l’hôpital en tant que membre permanent de cette caverne aux cadavres réfrigérés.
Ou alors d’épuiser la pile de mon nouveau cœur en participant à un marathon sous-marin enchaîné avec un triathlon effectué en apnée sur les hauteurs de l’Everest terminé par une partie de badminton disputée au meilleur des 25 sets afin de m’assurer de mettre hors d’usage cette foutue pile qui obligerait mon cœur fictif à battre des deux valves avec le même flegme qu’un lord anglais relisant les œuvres complètes de Thomas Hardy devant son feu de cheminée.
Entre un nouveau cœur mécanique et le néant, il me semble que je choisirais toujours le second.
Vous vous imaginez un seul instant entrain de visionner des chiffres et des lettres sans même que votre cœur ne se mette à soupirer d’ennui, affichant la même tranquille et imperturbable décontraction que si vous regardiez un remake de l’Exorciste ou une version colorisée du Testament du docteur Mabuse ?
De regarder Élephant Man sans être capable d’écraser une larme ?
D’admirer le fantôme d’Élisabeth Taylor sans même sentir son sang fourmiller d’envie de la prendre là de suite, séance tenante, en jouant aux osselets avec sa poitrine sublimement rebondie ?
Être vivant mais déjà mort.
A ce rythme-là, viendra immanquablement le temps où un chirurgien encore plus barré que ses confrères se mettra en tête de greffer un cerveau artificiel à une personne atteinte d’une avarie cérébrale incurable.
Un cerveau flambant neuf, avec des neurones fonctionnant à la perfection, des synapses affichant une forme pétaradante, une mémoire infaillible, un inconscient rutilant comme un sou neuf, une conscience ne sombrant jamais dans l’inconscience, un cerveau qu’on mettrait en mode veille à la nuit tombée avant de le rallumer le matin survenu.
S’éveillant à un jour nouveau encore bercé par de doux rêves qu’on diffuserait savamment pendant la nuit par bouffées évanescentes comme ces parfums d’ambiance qui saupoudrent l’atmosphère de fragrances délicieusement délicates.
Ce serait une vie rêvée.
Plus de conflit inutile entre le ça et le surmoi.
Plus de trous de mémoire, de crises d’angoisse, d’attaque de panique.
Plus rien.
Juste un cerveau parfait à qui préalablement on aurait pris soin d’inculquer les notions de bien et de mal.
Qui serait alors capable de discernement sans jamais succomber à la haine ou au ressentiment.
Le début d’une nouvelle ère où l’on cesserait une bonne fois pour toutes de traiter l’auteur de ce blog de triple connard trépané à la botte du lobby israélo américain dont on peine à comprendre l’intérêt des jactances aussi passionnantes à lire que le journal de bord d’un capitaine de péniche assurant la liaison Paris/Rouen.
Quelle tristesse ce serait !
( Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true )
M’emfin Mr Sagalovitsch depuis quand c’est le coeur qui commande nos émotions !!!!! certes, il ne s’emballera plus à la vue d’une superbe créature ou d’un imminent cataclysme mais les sentiments et les ressentiments existeront toujours….par contre je serais très angoissée d’imaginer qu’il ne s’arrête jamais…….
Pas besoin que le cerveau soit artificiel pour le programmer…
e mail ne devrait pas être publié…
Quelle tristesse, c’est article est pathétique on dirait que vous faites une plaidoirie pour la mort “Entre un nouveau cœur mécanique et le néant, il me semble que je choisirais toujours le second.” qu’est ce qu’il ne faut pas entendre comme débilité je serai des plus heureux d’avoir un cœur et un corps PARFAIT et vous monsieur vous devriez choisir le néant tout de suite car le futur, mon bien aimée futur (je ferai tout pour vivre et oui je fuis la mort comme toute personne douée de logique et d’intelligence) risque fortement déplaire aux idiots et aux conservateurs qui refusent L’EVOLUTION !
Que pensez-vous des bras bionique ?
Je pense que votre premier paragraphe est dénué de sens! On sait depuis le 16eme siècle que le cœur n’est pas le centre des émotions… Enfin je dis ça je dis rien!
Comment peut-on savoir ce que ça fait de ressentir une émotion tant en ayant son coeur battant constamment au même rythme ?
Est-on sur que ce coeur artificiel ne soit pas relié au cerveau d’une quelconque façon ?
Perso je me suis fait greffer un anus artificiel suite à une mauvaise gastro et c’est pas pour autant que ça fait de moi un trou du cul.
Laurent, tu es comme les Égyptiens antiques qui croyaient que le cœur était le siège des émotions (mais eux pensaient que le cerveau était un accessoire parfaitement inutile). 🙂
Si ça se trouve, tu marches de profil. Tsss.
Ce journaliste est un con . Le receveur a t il le choix? J’attends un rein et que cet idiot bete imagine la vie des personnes en attente d’organes avant d’ecrire de telles inepties. Un rein meme artificiel meme en peau de c….d’abruti , je prend. Alors en plastique , c’est le rêve !
Pfffff…
Ouille, vous confirmez une observation que j’avais déjà faite: la génération de mes parents est nulle en biologie. Le coeur n’est pas le centre des émotions, c’est juste une pompe archi-sophistiquée. Et ça fait presque 4 siècles qu’on le sait.
N’importe quoi ! En tant que romancier je sais de source sure que c’est le cœur le centre des émotions. Ca été prouvé. J’ai des preuves !!! Ah quelle sale époque de rationalistes aigris !
Romancier c’est sûr, mais pour ce qui est de la poésie, nul doute qu’elle est ici servie par un prince : Vince !
J-anus : comme son nom l’indique.
Sinon, pour les greffes de cerveau, c’est comme pour les couilles, ca ne se fera jamais :
ya pas de donneurs.
Je m’incline, voilà ce qu’en dit le poète :
On vous dit que le coeur n’est qu’un muscle. Alors, par exemple, non loin de chez-moi, il y a le Sacré- Coeur. On va l’appeler le Sacré-Muscle?
Jacques Prévert.
Et oui ! On ne va quand même pas écrire que la pompe a ses raisons que la raison ne connait pas.
Mais dans quel monde vit-on ?!!!!
Pas d’inquiétude à avoir, ni de joie non plus à se faire.
L’homme malheureusement ou heureusement ne pourra jamais copier à l’identique la « machine humaine »elle est beaucoup trop complexe.
La « machine humaine » fonctionne avec de l’air, de l’eau, de la nourriture mais surtout avec des émotions, et c’est là où le bât blesse. Le jour où l’homme aura inventé la machine à créer des émotions, il aura trouvé la pierre angulaire et saura : « comment réparer la machine humaine ».
Mais avant tout, il faudrait peut-être commencer par savoir guérir une simple douleur .
Licence poétique Mr Sagalovitsch. Comme dit au dessus, toutes les émotions, même l’amour, proviennent du cerveau. Quand vous sentez des papillons dans le ventre, ce n’est pas votre coeur. C’est le cerveau. Ou une intoxication alimentaire.
Je suis pour le progrès et je salue cette première victoire de la médecine. Mais qu’advient-il des poèmes?
“I carry your plastic heart with me, i carry it in my plastic heart”
“Il pleure dans mon coeur en plastique”
….
> Juste un cerveau parfait à qui préalablement on aurait pris soin d’inculquer les notions de bien et de mal.
Bonne chance avec ça!!
Jourdan-us : comme son nom ne l’indique pas.
“Le Port Herve, le 29 December, 2013 à 11:59 am Said:
Pas d’inquiétude à avoir, ni de joie non plus à se faire.
L’homme malheureusement ou heureusement ne pourra jamais copier à l’identique la « machine humaine »elle est beaucoup trop complexe.
La « machine humaine » fonctionne avec de l’air, de l’eau, de la nourriture mais surtout avec des émotions, et c’est là où le bât blesse. Le jour où l’homme aura inventé la machine à créer des émotions, il aura trouvé la pierre angulaire et saura : « comment réparer la machine humaine ».
Mais avant tout, il faudrait peut-être commencer par savoir guérir une simple douleur .”
Dans une 20aine d’année cela sera possible car nous seront parvenu a émuler à la perfection le cerveau humain, des neuronnes artificiels existent déjà, et sont déjà utilisé en pratique, le tout est dans connecter suffisamment en réseau pour atteindre l’intelligence voir dépasser celle des humain, émotions y compris 😉
http://www.youtube.com/watch?v=cteL0h03XVM
Le cœur ? Une valve, d’où viennent, où vont des tuyaux. Alors, un cœur conçu avec deux fluides, et issu d’un corps, ou un cœur fabriqué par des ingénieurs et des médecins ? Quelle différence ? Écoutons plutôt le père de Jean le Bleu, cordonnier de son état, qui – vieillissant et malade – parle à son fils :
« Ce qu’on veut, au fond du cœur, c’est continuer. Quoi ? À vivre. Même quand on meurt, on veut continuer. Oui, à vivre : continuer à vivre. Une autre vie. La vie de l’au-delà, le paradis, n’importe quoi. Oui, à l’endroit où la route rentre dans l’ombre, nous mettons un miroir. Au lieu de regarder ce qu’il y a après, de nous habituer à l’ombre, nous mettons une glace. Dans cette glace, c’est ce côté-ci de la vie qu’on voit, le chemin qu’on vient de faire et qui paraît continuer de l’autre côté de la glace. Ça imite bien l’au-delà. Il y a des arbres, du ciel, de la terre, des nuages, du vent, de la vie. De la vie. C’est ça qu’on veut. »
Pour lire la suite (et connaître l’autre côté du miroir) : « Jean le Bleu », Jean Giono, 1932, chapitre IX et dernier.
Le cœur, siège des sentiments ? C’est du pipeau. Quant au cerveau artificiel, tout dépend du logiciel inséré, de qui l’a écrit. Mais, au fond, cela risque d’être du pareil au même. Cerveau façonné par la génétique et les préjugés, ou cerveau artificiellement programmé, il faudra bien, avec les moyens du bord, se libérer un peu du préconçu, non ?
Et puis, l’on pourra toujours lire le blog de M. Sagalovitsch et, allez savoir, tantôt avec les restes ou traces du vieux cerveau, tantôt avec la perception nouvelle de l’artificiel. Ce serait divertissant. Peut-être.