Évidemment ça ne va pas durer. Évidemment une fois la saison parvenue à son terme, ils seront encore là à se vautrer dans le ventre mou du classement, égarés quelque part entre la 5ème et la 10ème place. Évidemment qu’ils n’iront jamais au Stade de France disputer une coupe nationale.
Trente années de disette vous rendent un supporter acharné de Saint-Etienne des plus circonspects lorsque s’enchaînent les succès et que monte, monte, monte la rumeur qui les voit déjà en haut de l’affiche et les consacre comme les nouveaux rois de l’olympe.
Certes les plus optimistes d’entre nous, dans l’alcôve secrète de leurs espérances folles, pourront toujours se dire que vu le niveau affiché par les autres équipes de ligue 1, tout redevient possible.
Que dans un championnat léthargique qui se distingue avant tout par l’excellence de sa médiocrité, par ses funèbres journées qui se traînent, interminables, du vendredi jusqu’au dimanche soir, exsangues de tout mouvement d’éclat, déclinant des rencontres moribondes dégoulinantes d’ennui, sauvées seulement d’une mort certaine par quelques extravagantes décisions arbitrales tout juste bonnes à pimenter les commentaires, Saint-Etienne pourrait au final très bien tirer son épingle du jeu.
On reste sceptique pourtant.
Difficile d’avoir cheminé trente longues années dans un désert jalonné de défaites et de soudain s’enflammer d’espoir parce qu’au loin brûle comme une vague lueur d’espérance, comme une promesse d’un avenir meilleur auquel nous refusons encore de croire, désillusionnés d’avoir tellement marché à l’ombre d’équipes plus glorieuses et méritantes que la nôtre.
Nous ne croyons plus aux augures d’un Dieu footballistique qui nous maltraite depuis trop longtemps pour que nous cédions à ses mirages.
Nous sommes blindés.
Nous savons trop le goût des espoirs déchus, des promesses jamais tenues, des soirées blafardes où nous dégringolons au classement, aspirés vers le fond.
Nous sommes revenus de tout.
On nous dit que notre équipe pratique un beau football, qu’elle est généreuse et solidaire, qu’elle va de l’avant. Et il est vrai qu’elle a parfois belle allure. Qu’elle affiche de temps à autre une flamboyance qui nous procure des frissons d’extase. Que son portier nous rassure. Que son milieu travaille et récupère bien. Et que son attaque a de quoi donner le tournis à n’importe quelle défense de l’hexagone.
Mais ça ne peut-être qu’éphémère, n’est-ce pas ?
Au fond de nous, nous savons bien que cela ne peut durer ainsi.
Que demain ou même ce soir, nous trébucherons et qu’alors recommencera la litanie des matchs sans victoire, le cortège des rencontres au goût amer où la grâce et la chance nous auront quittés, où nos insuffisances apparaîtront au grand jour, où nous irons de déconvenues en déconvenues, égrenant les défaites atroces, les matchs nuls piteux, les prestations à peine convenues, les victoires étriquées.
Nous sommes des supporters traumatisés. Nous souffrons tous d’un stress post-traumatique qui dure désormais depuis plus de trente ans. L’idée de la chute et de l’échec est tellement ancrée en nous que déjà nous préférons nous préparer à des lendemains qui déchantent que de nous enthousiasmer de trop.
A force, prudence est devenue notre maître mot.
Comme le dit un proverbe forézien bien connu : ” Quand les verts reverdissent à l’automne, c’est au printemps qu’ils pâlissent ”.
Si seulement cette fois on pouvait se tromper…
plus con qu’un joueur de foot ?
supporter.
ça ressemble à une “pensée” de Pierre Ménès…
je me souviens qu’autrefois, sur le terrain, c’est plutôt Bernard Ménez qu’involontairement tu parodiais….
jérémy Ménez doit il à son tour s’attendre à une imitation ( sans doute capillaire) de ta part….?
(bien “affectueusement”,
un ménèzophobe)
Y avait Antoine blondin et le vélo..maintenant y a le sagalovitsch et le foot..ça reste toujours un singe en hiver ..
Je vous en prie Gubisch pas de familiarité!
Yvan, merci!
Mon pauvre Saga,
Hier encore vous rêviez de prendre la tête du championnat même provisoirement devant l’éternel ennemi avant de les écraser sur vos terres et par la même d’obtenir une petite vengeance éphémère.
Et puis patatras, voila que le cycle continue.
Espérons tout de même que le 9 décembre au soir ce soit la fête dans le Forez.
Sans être un grand littéraire et avoir une capacité d’analyse de vos talents, je confirme les propos d’Yvan tant il est plus agréable de lire votre prose que le verbiage de l’autre balourd dont mes oreilles m’ont demandé de leurs faire grâce tout comme mes yeux pour ne pas finir comme un vulgaire pilier de comptoir qui sait tout.
C’est pas grave Saga http://www.slate.fr/lien/45205/tue-pas-rend-plus-fort-cliche-nietzsche-chansons
On reconnaît souvent les intellos de seconde zone à leur mépris tout à fait sérieux du foot.
Et de toute façon, les incroyables girondins de Bordeaux seront sûrement champions de France. Saviez-vous que l’on trouve des supporters des girondins jusqu’aux tribus reculées de Papouasie ? Eh oui, c’est cela, le prestige, Mr Sagalovitsch… C’est un fait, Bordeaux est sans aucun doute possible la meilleure équipe de football au monde à égalité avec celle du Barça, ce dont tous les spécialistes éclairés s’accordent à dire.
dsl mesdames messieurs je trouve que le foot est un sport absolument sans intérêt tous clubs confondus et à mettre dans la même cage à but (pour ne pas dire d’autres mots plus grossiers) alors quoi Vince suis je un humain de seconde zone ? :p
On ne peut pas juger quelque chose qu’on ne comprend pas Hannah!
Laurent c’est vous qui venez de me faire cette remarque niveau lycée ou on a piraté votre compte;)
Un jour je vous raconterai le foot!
Et si enfin, Sainté avait (enfin) un entraineur digne de l’histoire du club : Galtier a compris ce que le chaudron attend : du beau jeu, du beau jeu et une bonne défense. Le turn over bien organisé permet de faire jouer tout l’effectif et de créer un fond collectif. Et avec Ruffier et Obaméyang, Sainté possède de vrais grands joueurs ! ! !
Et si Brandao devenait un grand avant centre brésilien …
Alors enfin, le parfum des coupes d’Europe flotterais à nouveau sur Geoffroy Guichard, il est permis de rêver.
je vous imagine bien réciter des incantations auprès du “Dieu footballistique” pour que vos champions reviennent d’entre les morts:). vous êtes plutôt plastique ou naturel ?
Je suis tombée par hasard sur les tirs au but contre le PSG (y’avait pas eu grand chose avant, si ?). J’étais contente pour les Verts. (J’aime pas le PSG.)
(Pardon Hannah, j’ai pas fait exprès, je zappais, ce soir-là.) 😀
@ Hannah
J’ai parlé d’intellectuels supposés, quel est donc le rapport avec les femmes ?
@ Vince, quel est donc le rapport avec les femmes?? j’ai parlé d’humain, vous ignoriez que des hommes aussi s’en foutent du foot?
Chère Hannah, vous soulevez là un sujet intéressant. Oui il y a des hommes qui n’aiment pas le foot, un peu comme il y a des femmes qui n’aiment pas le tricot. Mais au delà de ces considérations purement conceptuelles, je pense que c’est avant tout le champ du dialogue qu’il faut investir. Tenez, l’autre jour j’ai remarqué qu’un footballeur était en couverture de Têtu, et je me dis : pourquoi ne pas imaginer des rubriques foot dans Biba ou Le Magazine de l’Aspirateur ? Alors, que répondez-vous à cela ?
que vous bottez bien en touche et que je ne connais pas le Magazine de l’aspirateur, vous êtes VRP ? :p
@Sophie, pas grave 😉 vous avez le droit d’aimer heureusement! j’ai une fille qui suit (un peu) le foot et un fils qui abhorre ce sport, après avoir été inscrit dans un club et je l’y emmenais moi même, on ne peut donc pas m’accuser d’influencer ma progéniture
Hé : “Saint-Etienne : Et si c’était pour de vrai ?” : ça fait quand même un peu Marc Levy, non ?
@ tous : VInce est décidément le plus fort. Il sait que les Marines et Blancs (Non, rien à voir avec le FN) et leur glorieux maillot frappé du scapulaire sont les meilleurs, à l’aise. Nous laiserons les Verts s’assoir à leur droite, certes, alors que Parisiens et Lyonnais finiront dans les poubelles de la petite histoire.
Merci à vous, Bernard, ah ! parfois je me dis : “Mais bon sang, suis-je donc le seul sur cette terre à reconnaître la supériorité de Bordeaux sur leurs misérables concurrents ?”, mais me voilà rassuré…
Quant aux autres honorables commentateurs de ce blog, saviez-vous, chers amis, qu’en sanscrit ancien Bordeaux (Bördo) signifie magnificence, ou encore sublimation (selon le contexte). Mais ce n’est pas tout. Quelqu’un ici connaît le poutchapong ? Il s’agit d’un ancien dialecte aujourd’hui oublié d’une tribu d’Amérique du Sud, les Pakou-pakou. Eh bien, voyez-vous, pour tous les Pakou-pakou, “girondins de Bordeaux” signifiait la “joie intense lors du coït”. Cette traduction est certes très littérale, mais l’essentiel est là. C’est un fait, la force quasi magique des girondins de Bordeaux est universelle, elle trouve ses origines dans tous les pays du monde et à travers tous les siècles de l’Histoire…
Ah merde, j’ai signé Alain Juppé. Maudit Firefox… En même temps, Juppé est de Bordeaux. Le meilleur d’entre nous.
C’est quoi ce lobby Bordelais ? Les petits fils de Claude bez ?
@ Laurent : Que sous entendez vous dans votre sous entendu sur le grandissime Claude Bez ???? Les plus belles pages de l’histoire des Verts n’ont elles pas été publiées aux Editions “du Rocher” ???
@ Vince : Non, Juppé est de Mont de Marsan, c’est un landais, c’est très différent !
@ Alain Juppé : Vous avez la main lourde avec les impôts locaux, je trouve, faudrait me revoir ça ! 1000 balles de taxe d’habitation !
@Bernard : c’est tout !?!
@ Lolo
On dit que la Lune elle-même pleura la disparition de Cloclo…
J’ aimerais quand même comprendre comment on peut triouver sur ce blog totalement inconnu qui doit rassembler environ 5 personnes les jours d’ affluence un internaute qui s’ appelle Vince, comme oim et qui supporte les girondins de Bordeaux, comme tous les grands esprits du 21ème siècle, Nadine Morano et moi inclus ?
C’ est tout de même extraordinaire ! ( à dire en imitant Sarko)
Sinon, bien essayé, Saga, le post de conjuration du mauvais sort ( sont superstitieux, ces verts, tu m’ étonnes, avec un maillot pareil) mais ça ne marchera pas.
Joli article Laurent. Tous les voyants sont au vert (/jeux de mots l’Equipe), à partir de là il faut prendre les matchs les uns après les autres et suivre les consignes du coach.
Mon impatience est toutefois moins grande que la vôtre, car grâce ) mon jeune âge je n’ai connu que 15 des 30 ans de disette.
J’espère que cette année est la bonne !
@ Vinnie Jones
Certains diront qu’il s’agit là d’une intervention divine, d’autres du Destin… Mais je crois que c’est tout simplement la véritable nature de l’Univers qui nous est révélée à travers cette incroyable coïncidence. Ainsi la galaxie du football gravite-t-elle autour de Bordeaux telles des étoiles dans le firmament, incapables de s’en éloigner par peur de se perdre tout en restant à distance, par respect. Et je crois que c’est cela qu’inspirent avant tout les girondins de Bordeaux : le respect…
@ VInce : La preuve de ce que vous dites est que l’Antéchrist Marseillais vient chaque année se faire fracasser à Lescure ou Chaban Delmas.
@ Bernard : Exactement. Chaque année les gens se demandent : “Les marseillais pourront-ils s’en sortir ? Ou au moins sauver l’honneur ?” Et puis non… C’est le cycle de la vie. Inévitable. Immuable.
@ Vince : Oui, le Bien triomphe toujours des ténèbres, une belle leçon d’optimisme, au fond.
Alors il était comment ce derby ?
Cher Laurent, seul votre pessimisme fin deuxmilledouziémiste n’a pas survécu à la prophétie andine, comme on l’appelle, chez nous, près de l’Ondaine.
Le séjour dans le Forez prévu pour le week-end prochain s’annonce riche en émotion, si tant est qu’il se conclut par une capiteuse défaite de l’équipe de l’émir captieux …
Et pour la finale de la coupe de la Ligue (J -42), personne ici ne peut rationellement songer à une défaite contre des mangeurs de galettes-saucisses.