Il n’y a rien d’infamant à se faire évincer de l’Euro par une équipe d’Espagne qui a joué au rythme d’un touriste s’en allant d’un pas doucereux visiter les allées du Prado. Non rien d’infâmant.
Il est par contre infiniment exaspérant de voir des semblants de joueurs évoluer avec une telle désinvolture, afficher une si grande nonchalance, présenter un je m’en foutisme si affirmé que certains d’entre eux laissent à penser qu’ils préféreraient effectuer une corvée de repassage plutôt que de se farcir une heure et demie à feindre de s’intéresser à un jeu qui ne les passionne guère.
Toute cette bande de Nasri et consorts ressemble juste à des caméos d’une super production qu’ils daignent honorer de leur auguste présence pour la seule satisfaction d’encaisser quelques menus subsides afin de payer la retraite dorée de leur animal de compagnie.
Un conscrit du service militaire d’antan mettait autant d’enthousiasme à lustrer son fusil que ces ombres de joueurs mettent à s’impliquer dans le jeu de leur équipe.
Il n’est pas question ici de talent, ils doivent bien en avoir, la promotion canapé n’étant pas de mise dans le milieu du ballon rond, encore que, mais simplement d’envie. Envie de tout donner. Envie de se dépouiller. Envie de répondre à l’adage goethéen de celui qui s’efforce de se surpasser, celui-là nous pouvons le sauver.
Comprennent-ils au moins ces jeunes gens à la mine hagarde que le reste de leur vie, quand l’heure de la retraite aura sonné, ne sera plus qu’un long tunnel, où, au regard de leurs capacités intellectuelles des plus réduites et de leur impossibilité à exister par eux-mêmes, confinés qu’ils sont dans une existence douillette où d’autres se chargent de leur changer leurs couches, ils enquilleront des journées longues et sombres comme des corridors de prison.
Ils ont à peine 25 ans et ils sont déjà blasés.
Ils sont des joueurs à la triste figure qui ne dégagent chez nous aucune émotion si ce n’est une exaspération rentrée. Ils nous sont tellement indifférents qu’on n’a même plus
envie de les insulter ou de les morigéner. Ils sont tellement loin de nous, ils nous ressemblent si peu, ils évoluent dans des mondes tellement étrangers à nos préoccupations ou à nos joies, qu’ils pourraient se fracasser le crâne contre un poteau sans que cela ne nous émeuve plus que de raison.
Pour nous, ils sont déjà morts et nous ne nous sentons même pas orphelins.
Qu’ils s’en aillent. Pour toujours. Qu’ils restent cadenassés dans leurs existences étriquées à jouer de leur joystick et à se branler le cervelet devant leurs jeux vidéo. Vous ne nous manquerez pas. Et nos enfants ne vous regretteront même pas. Hier soir aucun d’entre eux n’a pleuré parce que leur équipe favorite était éliminée. Ils se sont endormis sans peine. Devenus grands ils n’auront plus aucun souvenir de vous.
C’est cela le plus triste. De devoir devenir des adultes sans avoir la nostalgie de son enfance pour la simple raison que jamais vous n’aurez été capables de les émerveiller, parce qu’à aucun moment, ils n’auront vibré pour vous ou à travers vous.
Vous abîmez leur enfance.
Et cette faute-là messieurs, elle est inexcusable.
De toute façon, c’est un ensemble de choses découlant du monde actuel. Plus rien ne fait rêver, et ce qui pourrait émerveiller (du moins techniquement) ne le fait pas à cause de l’indigence de son contenu. Me souviens d’un type qui tentait de me démontrer, il y a dix ans, que le contenant avait définitivement plus d’importance que le contenu. Sur le plan fric/pub/conneries, il avait raison, et effectivement, les gens achètent le contenant. Belles boîtes, mais rien dedans, et de l’obsolescence programmée en sus. mais sinon, plus d’idées, plus d’élan, plus d’inventivité, plus de désir, plus de jus, et pas d’honnêteté. Le pays ressemble à ça, la téloche est comme ça, les écrivaillons à la mode aussi, la musique (en partie) aussi. Pas de raison que le foot ne soit pas comme ça non plus, en tant que vitrine sportive. Ça dépend des pays, de la résistance à l’inculture et à la facilité, évidemment. Mais en France, l’arasement est bien là. 11 fantômes (fantoches) sur une pelouse, c’est parfaitement casse-bonbons, comme tout le reste l’est devenu.
On devrait lancer un mouvement de pensée, les ” c’était mieux avant et même que c’est vrai “.
Héhé. Vous savez bien, Laurent, que tout est action puis réaction, flux puis reflux, etc. et donc ce sont plutôt des phases successives, jamais parfaites. Et puis si on y réfléchit encore plus, avant, c’était pas génial non plus. Et même question foot. Il y a eu tout un temps, il me semble (je ne suis pas très foot, je vous l’ai dit),disons entre l’époque Platini et l’époque Zizou, où nos équipes n’étaient pas super folichonnes non plus à regarder. J’me trompe ?
Faudrait demander aux vieux grognars, moi j”étais encore à la maternelle!
@ Sophie : Certes, mais au moins ils fermaient leurs gueules quand ils jouaient mal. Ce qu’il y a d’ encore plus insupportable avec cette équipe, au delà du manque d’ engagement et de combattivité ( même les Grecs étaient plus vaillants) c’ est cette attitude de branleur, arrogant et plein de mépris qu’ils ont tous.
Même Blanc n’ y peut rien, ils sont ingérables, irrécupérables et à peine un pour sauver l’ autre.
Il faut dissoudre cette équipe, se mettre en congés de toute compétition pendant 5 ans, et picétout comme dit l’ autre.
@ Saga : Merci pour la photo de Gigi
ou un entraineur comme Gillot qui leur parlerait du pays.
@ Vinnie : Oui, bien d’accord, c’est ce que je disais hier aussi. Je viens de voir le beau match Ritals – Angliches, c’était autre chose. Même fatigués, les mecs se donnaient à fond. A part ça, j’ai deux questions : le grand Buffon, il ne vieillit pas (j’ai l’impression qu’il joue depuis 20 piges) ou quoi ? Et sinon, c’est quoi, cette nouvelle coupe à la mode chez les footeux ? Z’ont tous la crête à l’iroquoise sur la caboche bien dégagée derrière les oreilles, c’est moche au possible, on dirait mon paternel quand il faisait son service en 61, hahaha !
(Quand je pense qu’à cause de vous, je regarde du foot, maint’nant. C’est n’importe quoi. Pfff.)
Pirlooooooooooooooooo je t’aime! Et Buffon aussi. Et les tatouagés chez les footeux, mais quelle horreur!!!!!!!!
Ah oui, le tatouage nase est super tendance, aussi. Beurk.
(Classe, Pirlo. Sa façon de marquer son but pendant les tirs, houlà, “coolitude” extrême… )
@ Sophie : Mais vous êtes absolument parfaite sur les commentaires !! Pirlo, la classe absolue, une passe ratée en 120 minutes. Match magnifique. Buffon joue en équipe nationale depuis 15 ans environ, mais il n’ est toujours pas lassé. Etonnante cette équipe d’ Italie, on ne connaissait pas la moitié des joueurs au début de l’ Euro, mais Prandelli ne se trompe pas dans ses choix, lui..
En fait, c’ est simple, tout le monde joue mieux que nous.
@ Saga : si les tatouages des footeux sont aussi moches, c’ est parce qu’ils ne peuvent pas s’ arreter de faire du sport entre les séances. Or en fait après un tatouage faut pas faire d’ exercice pendant au moins 3 semaines. Donc ils se font faire des trucs cheap et monochromes, z’ont pas le choix.
@ Vinnie : Merci pour ce compliment ! 🙂 Je ne regarde pas super souvent le foutchball, mais je suis un peu le truc des coulisses depuis toute petite – j’ai un frère dont l’idole, enfant, était Beckenbauer, alors ça forme un chouïa (sans compter les nombreuses explications techniques, jadis, sur le pourquoi du comment du hors-jeu).
Un truc en plus pour les Italiens, c’est qu’il ne nous la jouent plus du tout Comedia Del Arte en se roulant par terre comme en 98 (ça aussi, ça fait du bien).
Sophie je vous décore commentatrice d’or… Devant Sandra. Hannah n’a pas répondu à mes attentes, surement à cause de son mari qui l’empeche de voir le foot à la telé.
Hahaha !
Manquait plus qu’ça.
(Bon, tant que je ne dis pas trop d’idioties, ça va.)
L’énigme principale pour moi reste que ces branquignols parviennent toujours à trouver des sponsors
Certains sont prêts à payer cher pour torpiller leur image de marque et passer pour des ringards populistes
Tant que l’équipe de France sera composée de racaille…
Tant que l’équipe de France sera composée de racailles…
Et oui, très bel article qui résume parfaitement un sport qui n’est plus que COMMERCIAL. 500 000 € par mois, oui ces gens sortis de nulle part gagnent cette somme dénuée de sens; alors on comprend pourquoi ils n’ont vraiment pas envi de se casser les fesses a courir … Ils ne se souviennent même plus d’où ils viennent.
Votre analyse est très juste. On peut ajouter que Le Graët en osant dire ‘on a progressé’ pour vaguement protéger les intérêts financiers de l’EDF ( on imagine mal ces sponsors heureux du footing de cette EDF contre l’Espagne) ne fait qu’ajouter une ligne au désastre de cette EDF. Ce n’est que du foot mais, les supporters ne sont pas naïfs et cette EDF représente, pour beaucoup de supporters, une certaine vision de la jeunesse de notre pays. Il suffit d’écouter les uns et les autres pour comprendre que cette EDF aura bien du mal à intéresser les supporters et que beaucoup ne feront plus le déplacement. C’est un nouvel échec.
Ah ca pour se faire des tatouages nos joueurs ils sont bon….Platini avait dit avant l’Euro qu’il fallait se méfier des Français s’ils voulaient bien descendre du bus….et bah non…même s’ils daignent descendre du bus, ils ne font peur à personne….forcément, c’est une génération qui n’a rien prouvé et qui pense qu’on leur doit tout….je pense qu’effectivement on va vite les oublier parce que tout ce que l’on retient au final, c’est les titres…et ils ne sont pas du tout dans la trajectoire pour en avoir un jour…mais le pire, c’est que nous avons les meme qui entrent aujourd’hui sur le marché du travail…et c’est bien cela qui m’inquiète le plus….
EXCELLENT COMMENTAIRE. JE PENSE EXACTEMENT LA MEME CHOSE QUE VOUS.
LAMENTABLE ET PIRE ENCORE…
ILS NE SERONT PAS REGRETTES C’EST SUR. IL FAUT TOUS LES REMPLACER …
ah la glorieuse époque des Zizou, Henzy, Trézéguet … mais j’allais oublié … ces mêmes joueurs avaient obtenus quels résultats en 2002? ah oui c’est vrai, ils étaient vite rentrés à la maison … finalement ils avaient été nuls aussi mais au moins ils étaient polis
” Ce pays qui n’aime pas le foot ” ( sous-titré: pourquoi la France appréhende mal le football et sa culture ) est un livre stimulant sur la nouvelle ” place ” du foot dans notre société. Ecrit par Joachim Barbier, un journaliste de So Foot ( une des meilleurs revues, tous genres confondues, prolongée par So Film s’attaquant sans langue de bois au cinoche… ), il lamine les idées reçues répétées un peu partout et quasiment par tous ( ” ceux qui souhaitent faire de ce sport une activité pour jeunes gens bien élevés ” )…
Une maladie, un reméde…..
Stopper immédiatement les rémunérations outrancières non soumises aux résultats…
Un salaire fixe de base, trés confortable, et le reste directement liés à l’implication de chacun et au matches gagnés…..
Avec cette régle, une sélection naturelle s’opérera d’elle même puisqu’il faudra aimer le foot avec ses tripes pour intégrer l’équipe de France… Pas uniquement pour remplir un compte en banque….
” Ce pays qui n’aime pas le foot ” ( sous-titré: pourquoi la France appréhende mal le football et sa culture ) est un livre stimulant sur la nouvelle ” place ” du foot dans notre société. Ecrit par Joachim Barbier, un journaliste de So Foot ( une des meilleurs revues, tous genres confondues, prolongée par So Film s’attaquant sans langue de bois au cinoche… ), il lamine les idées reçues répétées un peu partout et quasiment par tous ( ” ceux qui souhaitent faire de ce sport une activité pour jeunes gens bien élevés ” )… Vouloir “moraliser” le football & les footballeurs, ça serait comme vouloir “moraliser” le rock’n’roll, ça n’a aucun sens…
Chers fouteux et fouteuse (mes hommages, chère Sophie!!), je ne résiste pas au plaisir de vous faire lire les trépidantes aventures de Julien-le-journaliste telles que narrées ici: http://euro2012.blog.lemonde.fr/2012/06/25/tvas-voir-ta-gueule-a-la-recre/
Ne manquez pas le lien vers Sexy Sushi, aimable transcription au féminin des débordements nasriniens.
Ne peux m’empêcher de rêver à l’instant où cet admirable Cristiano (le diable soit de son coiffeur) se fera rabattre le caquet par des espagnols au ralenti…
Un précédent commentaire a disparu dans les limbes webiennes… c’était pour recommander la lecture de ” Ce pays qui n’aime pas le football ” ( sous-titré: pourquoi la France appréhende mal le football et sa culture ). Ecrit par un journaliste de So Foot ( meilleur revue actuelle, tous genres confondues, suivie par So Film, qui s’attaque au cinoche… ), qui prend à rebours toutes les idées reçues & récentes sur la “moralisation” du football & des footeux, aussi absurde que vouloir ” moraliser ” le rock’n’roll… Pourtant, il y a des hommes qui ont des idées sur un autre football:
http://www.foot-herault.fr/Jean-Marc-GUILLOU-Le-football-d-aujourd-hui-est-mal-regule-mal-arbitre-mal-percu_a695.html
Ah mon Dieu! C’est bien vrai qu’on a même pas envie de les gifler, ces sales gosses! On a juste envie de les regarder s’enfoncer dans l’oubli; attendre qu’ils soient bien périmés pour sortir au fil d’une conversation: “Qui? Nasri? Non, ça ne me dit rien!” Et là, alors que ces bon-à-rien seront là, à moisir dans les poubelles de l’histoire du sport, nous pourrons jubiler de les y maintenir, de les y enterrer!
@Laurent, Ravie d’être sur le podium, et en bonne compagnie…
1982, pas de frère, mais un père fou de foot avec qui je suis si heureuse de découvrir ce monde peuplé d’hommes capables de se dépasser pour la victoire.
Je suis une fille, une vraie, du genre nulle en course, la tête dans les bouquins du matin au soir, mais le souvenir de mes 13 ans restera Battiston qui tombe et ne se relève pas.
Et depuis, outre le plaisir de voir toute cette masculinité maîtrisée à l’œuvre, j’ai découvert dans certaines actions au foot, comme dans un beau match de tennis, une esthétique qui me touche.
Alors oui, déçue de l’attitude des joueurs de l’EDF qui nous prive encore de héros.
On doit déjà se contenter au quotidien de mecs “normaux”, de trucs “utiles”,”productifs”,”efficients” et autres joyeusetés qui vous donnent juste envie d’aller vérifier que les rails SNCF sont le plus court chemin vers le Paradis.
Si en plus nos champions bossent à l’heure, et s’en tapent la coquillette d’être la vignette Panini favorite des mômes, que nous reste-t-il ?
Il faut marcher sur le siege de la Fédé et en faire la nouvelle place Tahir afin que les joueurs remboursent leur primes de 100 000 euros ce qui équivaut à 6 années de salaire d’un smicard.
@ Sandra : Voyons, 13 ans en 1982, ça fait, ça fait…
🙂
@ Vinnie, J’ai l’âge de mes parents. Et je les trouvais tellement vieux mes parents…
@ Laurent, vraiment dsl de vous décevoir mais je le redis : j’aime pas le foot et – inespéré, fantastique, génial :p… mes mecs non plus 🙂
Mais.. ces gens là n’aiment pas la France… pourquoi devraient ils pleurer pour une défaite?
@Guizoste: Remarquez moi non plus je n’aime pas la France mais je suis toujours trés poli avec les journalistes
@Sharn: J’ai déja démoli les jeux vidéos dans un autre post!
Merci de ne pas taper sur le jeu vidéo. 😉
Je préfère pas le lire dans ce cas. 😉
Bon anniversaire à Samir Nasri qui n’a pas démérité, qui se bat avec les journalistes depuis tant d’années dans un français décomplexé.
@ Flo : Merci pour le lien, hommages retournés avec un sourire (et oui, qu’on pende le coiffeur du gaillard, ainsi que tous les coiffeurs des footeux, je demande la charrette sur ce coup). 😀
@ Sandra : je n’arrive toujours pas à lire “Equipe de France ” dans EDF (j’en reste à l’électricité), ce qui prouve que le courant ne passe décidément pas, fouchtra. 🙂
@ Sophie, En même temps, comme les joueurs de l’EdF ne sont pas des lumières… Je sais, je suis fatiguée, la fin d’année scolaire me tue, la chaleur nous écrase ici, et mon Président vénéré vient de réussir la plus jolie SMIC’s panenka de l’Euro 2012.
La belle époque, Séville 1982, que de souvenirs…Je ferais référence ici à un autre match, demi-finale 1984, contre le Portugal. Platini marque le but de la victoire dans les ultimes secondes de la prolongation, sur un centre de Tigana. Le bordelais va au bout de ses forces, de lui-même pour servir son Capitaine. Cette action est le symbole même du dépassement de soi dans le sport, pour un coéquipier, une équipe, pour un maillot, pour une nation. C’était le siècle dernier où le mot respect avait une autre valeur …