Le tennis aussi c’était mieux avant

J’avoue, je n’ai plus fréquenté les abords d’un court de tennis depuis une bonne trentaine d’année lorsque du haut de mon mètre vingt, je me faufilais dans les allées de Roland Garros, à la recherche d’un strapontin pour asseoir mon séant et assister aux exploits des champions de l’époque qu’ils se nommassent Borg, Gerulatis, Gottfried, Villas, Gildemeister, Wilander, forçats de la terre battue, obligés d’en découdre avec des Rossignol Strato, des Dunlop Maxply, des Snauwaert, ces superbes raquettes en bois laqué, aussi rigides qu’un sapin congelé de l’antarctique nord, tendues de cordages en boyaux de chat qui éjaculaient des lancers de balles s’en allant traverser le cours à la vitesse d’un escargot dépressif, laissant le temps au cerveau d’analyser la position de l’adversaire, la force du vent, l’inclinaison du soleil, la teneur en poussière du grain de la terre battue, la tenue vestimentaire du ramasseur de balle.

Désormais, le joueur de tennis n’a plus besoin de cerveau. Tout juste s’il a besoin d’une raquette. Une fois sur deux, il balance un gnon de service qui laisse son adversaire aussi ahuri qu’un canari égaré dans un safari pour qataris enrichis, un adversaire qui doit attendre l’énoncé du score par l’arbitre pour se rendre compte qu’un point vient d’être joué et l’obliger de se mouvoir de quelques mètres de côté pour recevoir une nouvelle balle fantôme, filant à la vitesse de la lumière, trop pressée pour prendre le temps de le saluer.

Et quand par chance, il parvient à relancer la baballe, le serveur vexé de voir son missile revenir, fulmine de rage, et afflige une claque retentissante à l’innocente petite balle jaune qui toute tourneboulée, la chevelure ratiboisée, aussi lisse qu’un poussin atteint de calvitie précoce, chavire sur elle-même, tourbillonne, tournicote dans tous les sens avant de s’en aller dépoussiérer, avec fracas, la ligne du couloir.

Les joueurs de tennis aujourd’hui sont grands. Très grands. Le nain qui culmine à 1m75 n’a plus sa place sur un terrain de tennis. Et de se souvenir de Harold Salomon, ce merveilleux petit bonhomme au cerveau agile qui parvenait à se défaire de malfaisants géants en ensorcelant la balle de telle manière qu’elle radotait sur elle-même avant de retomber, inerte et mollassonne de l’autre côté du filet. Cela s’appelait une amortie. Un geste qui semble-t-il a disparu de la panoplie du joueur moderne. Tout comme le lob. Ou la contre-amortie. Ces adorables et mesquins petits coups de vice qui prouvaient qu’une intelligence était en éveil de l’autre côté du filet. De nos jours, la balle va bien trop vite pour permettre au joueur d’élaborer une quelconque stratégie. A peine la balle a-t-elle pris son envol du cadre de sa raquette qu’elle est déjà de retour. Te revoilà toi ? Et de rage, de lui balancer une volée de bois vert encore plus tonitruante.

Surtout le tennis est devenu aussi emmerdant que le nouveau roman. Aucune intrigue. Style atone. Disparition de l’adjectif. Les joueurs de tennis se ressemblent tous. Ils sont polis jusqu’à l’extrême, ils se respectent, pas un qui ne s’en prend au ramasseur de balle, coupable d’avoir reniflé trop fort entre deux échanges, pas un qui ose se mesurer au juge de ligne pour le traiter de noms d’oiseaux, pas un qui ait l’audace de terroriser l’arbitre en le menaçant de l’émasculer avec un service boisé mal dirigé. Rien. Sages et respectueux, ils récitent leur partition, apprise par cœur, sans dévier d’un pouce de leur texte. Je cogne, tu cognes, il cogne, nous cognons, vous cognez… Et oui je sais, je vieillis, tu vieillis, il vieillit…

69 commentaires pour “Le tennis aussi c’était mieux avant”

  1. Pour un billet de diversion en attendant mieux, c’est pas mal du tout. Je parle de la langue, pour ce qui est du fond, le coté c’était mieux avant, franchement à mon âge, c’est typiquement le truc qu’on a peur de croire vrai à force de l’entendre en permanence. Avant, il y avait des valeurs et des hommes pour les défendre et l’essence ne coutait rien, les policiers non plus, et tu roulais à toute vitesse, sous l’emprise de multiples drogues elles-mêmes peu chères et de meilleure qualité qu’aujourd’hui, vers des femmes faciles et non contaminées qui avaient autant envie de toi que toi d’elles et Jean-François Copé n’existait pas et l’honneteté intellectuelle existait encore et viens on va ramasser des ormeaux, il yen a trop on ne sait plus quoi en faire et comment fais-tu pour avoir une moustache si brillante et bref.

  2. il a quel age le superflic ?

  3. Il a 26 ans

  4. Et moi aussi, j’étais mieux avant

  5. C’est sûr que c’état mieux. A l’époque, On ne savait même pas qu’il y avait de l’amiante dans les gants de cuisine, ni de Bisphénol dans les biberons, et on ne se faisait pas chier à trier les déchets entre des poubelles de couleur sous les yeux vigilants du commissaire politique de l’immeuble. Le cancer n’existait même pas, et en plus l’homme marchait sur la Lune, pour vous dire.

  6. Merci d’aller au bout de ma pensée, Bernard. On faisait Paris-New York en 4h30 (sauf 2/3% d’indigents), c’est nous qu’on f’sait chier les bougnoules chez eux et pas l’inverse, on secouait les bébés pour un oui ou pour un non et on veillait à garder notre patrimoine en état de marche (guillotine, Maurice
    Papon,…ajoutez ce que vous voulez…). Ahh ouais, on savait vivre.

  7. Non, on ne savait pas vivre, vous savez bien que l’Histoire est un progrès permanent. La génération suivante est forcément plus instruite, mieux nourrie, plus intelligente, plus tolérante que celle de leurs parents. Franchement, ce XXIeme siècle, c’est l’éclate, non ?

  8. Ça commence pas mal, c’est sûr
    Le coup du progrès permanent, ça ne fait pas si longtemps que j’en suis revenu et je me demande ce qui m’a amené à penser ça, suis-je le seul dans ce cas, c’est l’école, c’est notre cerveau reptilien, c’est un message subliminal caché dans les paroles de Lana del Rey ? Mon cerveau change, est-ce que c’est sale? Il serait temps de créer le service : “Pour savoir si le progrès est permanent, envoie progré au 8 12 12”

  9. je plussoie, bande de geeks ! je me serais même contentée du premier paragraphe enchanté.. où j’ai ri je crois pour la première fois depuis que je lis vos chroniques, d’un rire franc, même pas subtil et profond
    mais alors pas d’accord ! pas du tout d’accord avec les prosélytes cétait-mieux-avantistes, n‘écoutez pas Burt, c’est totalement faux, on vous vend du vent, ne regardez pas en arrière, ne leur tournez pas le dos, ils veulent vous en..bobiner. donc n’écoutez pas les vieux, tout est faux, sauf…pour le tennis, parfaitement, le seul match que j’ai eu envie de voir à Roland Garros c’est le trophée des Légendes avec le vieux et facétieux Mc Enroe.
    Pour le reste, fiez vous à votre instinct et votre créativité et… vos balles neuves^^

  10. moi je suis pas vieux. Les autres, bernard surtout, peut-être.
    Quand aux jeunes ou prétendus tels, suicidez-vous tant qu’il est temps ? Parce qu’aprés ca se gâte et voyez le résultat.

  11. Mais le suicide, s’il y a bien une chose qui était mieux avant, c’est le suici….. Allez, j’arrête.
    Bisou

  12. La vache… Le nombre de balles qui ont franchi la ligne ! L’arbitre est miraud ou quoi ?
    Moi je suis d’accord avec le palindrome, j’aime bien ses sourcils ^^…

    Bon, pour être sérieux, la seule chose que je regrette vraiment, c’est Chris Evert Lloyd ( à la fin de sa carrière ) : avec elle sur un court on avait l’impression d’être à la Closerie des Lilas à l’heure de l’apéro. Pour être tout à fait honnête ( je ne connaissais pas la Closerie ) : c’était plutôt un film érotique dans lequel jouait aussi la couillue Martina… Un travelo qui besognait Lady Di, on verra plus jamais ça…

  13. on fantasmait déja sur des bourgeoises inacessibles ?. Moi je preferais Hana Mandlikova avec sa petit tête mutine qui je m’en aperçois maintenant ressemble sérieusement à celle de chloé dans 24 heures. Comme quoi

  14. OUI, beaucoup de choses du passé ont mal vieilli, perdu leur sens premier. Ce n’est pas être qu’un vieux con que de s’en rendre compte. Cela ne veut pas dire que les nouveautés ne sont pas intéressantes. Juste que si on les poussent aussi loin que ce qu’on a fait avec les anciennes alors elles se faneront elles aussi. Il vaut mieux prendre conscience qu’un match de tennis a du sens à une certaine vitesse, avec de la place pour le vice et la mauvaise foi; quitte à inventer à coté des Super Mario (que l’on prendra soin de ne pas mettre en 3D à 80€ la minute).
    Sur ce, Laurent, je vous attend sur le court car je viens d’acheter une Maxply en véritable boyaux pour un euro dans un vide-grenier. La précédente s’étant brisée en ’74 du fait d’une volée un peu brutale (qui a sûrement fini dans le grillage…)

  15. Saga mon bichon
    Tu devrais regarder un Federer nadal Djokovic ça te réconcilierait avec le tennis de papa. C’est certain que cette mulasse de tsonga bueno est aussi sexy qu’une [fill the blank] et qu’elle manque d’un poil de finesse mais il reste des trucs à voir dans ce sport depuis la retraite de Stefan edberg.

  16. les amis, ne déconnez pas avec le nouveau venu, c’est vraiment le chef!!! Ceci dit, cher chef, j’échange toute la collection de vos djokovic/nadal stéroidisés contre une seule confrontation Borg/Mc Enroe qui touchait au sublime. C’était autre chose que ces brutes sanguinaires!

  17. C’est vrai, Laurent, je suis vieux, et même pas un de ces vieux jeunes qui étaient à humer l’éternelle odeur des merguez place de la République le 10 mai 2011 avant de filer en Thalasso chez Serge Blanco se faire raviver la couenne et éclaircir le teint à 3000 balles le WE. Cest donc que je vis de visu les match Bjorg Mac Enroe sur la télé cathodique de mes parents (trois chaînes à l’époque je crois, décalcomanies dans les malabars). Mais sachant que ledit suédois a gagné son premier Rolland Garos en 1974 (Année de sortie de Rock and Roll Animal), je me demande quel âge avait la plupart des gens qui s’en gobergent aujourd’hui, c’est mystérieux pour moi. Tout comme les articles de So Foot écrits par des trentenaires dogmatiques qui vous racontent le Brésil Italie de 1970 comme s’ils avaient tondu la pelouse du stade aztèque ce jour-là. bref, ce c’était mieux avantisme me semble largement un phantasme (Fantasme) de jeunes vieux, et Hannah a raison, c’esst mieux aujourd’hui, l’avenir nous tend ses bras vides, au moins il ne ment pas. je vous laisse, ma mère vient de me twitter une photo du Starbuck où elle se baffre de muffins citron en buvant sa pinte de café équitable avec ses copines du club de spéléo.

  18. L’essentiel, c’est que çà soit pire après…

  19. C’est vrai que c’ est assez fascinant cette attraction pour le “Vintage”. Nostalgie passéiste inhérente au fait de vieillir et de se raccrocher à sa jeunesse à travers les icones qui la représentent ? Ou bien simple posture esthétique qui caractérise toutes les époques ? Ou encore beautés de la science et de la technologie qui nous permettent aujourd’hui d’ assister aux mêmes concerts de rock qu’il y a 30 ans ( en mai dernier à Paris on pouvait aller voir la même semaine Lou Reed, Les Beach Boys, America, Chicago) ou de revoir, TV ou Internet, des rencontres sportives qui remontent aux calendes ? Je n’ en sais fichtre rien. Ce que je sais en revanche, à propos de tennis, c’ est que le souvenir ému que je garde des Borg-Mc Enroe de Wimbledon dans les années 80 supporte assez mal la rediffusion, surtout quand on vient de regarder la demi Djoko-Federer de Roland 2011…( Agree with the Chief) C’est quand même très très lent, assez peu spectaculaire, même si c’est plein de charme et de nostalgie…Vintage, quoi.

  20. Les commentaires gagneraient à être affichés dans la même taille de police que l’article principal – mes yeux aussi, ils étaient mieux avant.

  21. Le père Vinnie a parfaitement raison.

    C’était effectivement lent. Les sportifs étaient moins athlétiques, moins scientifiquement charpentés… Bref, le fameux Brésil de 1970 se ferait probablement cogner par l’Olympique Lyonnais d’aujourd’hui, c’est dire, et Mac Enroe se ferait démolir sa Dunlop en bois par Gaëlle, ma fille.

  22. “To where it’s better Than before” comme dit Cohen.
    http://www.youtube.com/watch?v=Ayb8sAihvxU

  23. ah non quand même pas!!! L’olympique lyonnais ne battrait même pas l’uruguay championne du monde en 1930.
    sinon, je crois que le fait d’être une génération qui aura connu le monde d’avant et d’aprés internet nous induit a résister encore un peu. Nous sommes des survivants.

  24. Oui, Laurent, c’est très pertinent ce que vous dîtes. Je le dis sans ironie.
    Nous sommes un peu sonnés par la vitesse de la “communication” qui nous a vu grandir ou, plutôt l’inverse, que nous avons vu s’accroître. De deux chaînes et demie on est passé à 150, du téléphone à fil et à cadran devant lequel on attendait des plombes on a sauté allègrement dans l’ère du cellulaire, puis Internet, le haut-débit, le wi-fi, maintenant le smartphone ou la tablette capables d’éplucher les oignons sans pleurer…
    Vous me direz… le train, l’avion ou la voiture pour tous ont dû perturber, tout en les réjouissant, d’autres générations.

  25. ah non pas chris evert.. c’est elle qui m’a fait perdre le goût du jeu féminin, retrouvé en regardant arantxa sanchez, j’étais captivée, elle me faisait penser à un rhinocéros… un animal imposant capable d’improbables et gracieux volte face

  26. oh oui et tellement sexy!!!!!!! ceci dit elle a des problemes : http://www.leparisien.fr/flash-actualite-sports/tennis-l-ex-joueuse-espagnole-arantxa-sanchez-regle-ses-comptes-08-02-2012-1851910.php

  27. Arrètez vos postures modernistes , il faut maintenant assumer qu’il y a tout un tas de trucs qui sont partis en couilles! Même nos enfants s’en rendent compte. Ce n’est pas un problème de balles blanches ou de tailles des culottes des joueuses de tennis.

  28. @ Mike
    “’il y a tout un tas de trucs qui sont partis en couilles! Même nos enfants s’en rendent compte.”

    Ce sont nos enfants qui sont partis en couille, c’est ça le truc.
    Noooon, je décooonne !

    Un peu.

  29. Délicieuse Hannah, retirez tout de suite les propos désobligeants sur Chris Evert Lloyd ou je ne réponds de rien ! C’est bien simple, je n’ai même pas souvenir qu’elle ait tenu une raquette, je croyais que c’était une coupe de Champagne ! Et n’oubliez pas son nom de mariage LLoyd, c’est à partir de ce moment-là qu’elle est devenue so British. Hein, qui aurait cru à la voir se trémousser ainsi sur le gazon de Wimbledon qu’elle était américaine ?

  30. qu’elle soit la meilleure de toutes à l’époque, ça c’était désobligeant… pour le tennis:) d’ailleurs vous l’avez constaté vous même : ça n’en était pas ! alors quel intérêt hein?
    non décidément, dans ce spectacle je préfère le han de bûcheron enragé au cri de jouissance étouffée^^

  31. de toutes les façons le tennis féminin, hein, franchement quel intéret¨^£*+

  32. @ Laurent, Barabbas, allez donc lire le Traité de l’accélération de Hartmund Rosa, aux eds de la Découverte. Je sais, je vous tanne avec ce bouquin, mais vous ne parlez que de ça.

  33. mais enfin il est allemand!!!!!!!!!

  34. @ Laurent : Ah, vous me rappelez mon grand-père, quand j’étais gosse, rescapé de 14 ! 🙂 Et alors ? Karl Marx aussi, non ?
    Et Kraftwerk ? Et le mur de Berlin ? et l’Euro ? Et la Mercédès de votre Rabbin ?

    Non, sans déconner, c’est un excellent bouquin, vous verrez, vous allez doubler votre dose de Temesta après ça. Tout file à toute berzingue mais rien ne se passe.

    Entre nous, la scène de sexe avec la fille goy (Goya au féminin???) vers la page 97 est peu crédible… Une fille qui dit “Doux Jésus” au moment de jouir, vous avez trouvé ça où ? Bon, on va dire que c’est un procédé littéraire… Mais elle aurait pu tout aussi bien avoir une Annonciation de Filippo Lippi tatouée sur la fesse gauche…

  35. tu m’étonnes qu’elle est peu crédible!!! Vous me voyez entrain de… une goy ?

  36. ni goy ni … ———–>
    je n’ai jamais autant lu ce mot que depuis que je viens ici alors que j’ai passé les 3/4 voire les 9/10ème de ma vie sans l’entendre une seule fois^^ oui j’aime bien les sourcils farceurs:p

  37. @ Hannah: Moi non plus je n’avais jamais autant été confronté à ce mot avant de me plonger dans les oeuvres de Laurent Sagalovitsch, hantées de goys et de voitures japonaises. je ne connais pas l’étymologie de goy, mais j’imagine qu’il s’agit d’un vilain mot, et donc je ne veux pas savoir.

    @ Laurent : N’hésitez pas, prenez tout. Nous sommes en voie d’obsolescence accélérée, physique, intellectuelle, professionnelle, sociale, sexuelle. La Vie c’est un grand magasin de bonbons, on nous éduque en nous racontant qu’il y a un type sévère à la sortie qui tient la caisse, mais en fait c’est du baratin.

  38. Et pourquoi personne ne cite Goethe?
    “Les hommes déprécient ce qu’ils ne peuvent comprendre.”

  39. Bernard, merci pour la référence. Je le commanderai.

    @ NIco,” Pourquoi personne ne cite Goethe” ? Peut-être parce ce que chacun aurait pu citer un autre auteur qui écrit exactement la même phrase. Même mon boulanger dit ça ! Et il n’a pas tort. Seulement c’est une phrase boomerang qui lui revient comme un croissant en pleine figure, tant elle ressemble parfois à une projection…

  40. Barabbas : Vous ne le regretterez pas (Le bouquin). Après, vous vous enfilez les oeuvres de LS, et vous êtes parés pour affronter sereinement la fin du monde.
    (Le chameau écrit bien, ce qui ne gâche rien)

  41. @Bernard : Mais qui écrit bien ? Rosa ( qui s’appelle Hartmut, d’ailleurs, je le sais, c’ est vous qui m’ avez fait acheter son livre..) ou bien Saga ? Car s’il faut que je confesse n’ avoir pas encore lu les oeuvres de notre ouebmasteure, en tous cas, Rosa, c’ est pas Enid Blyton à lire….

  42. Vous le lûtes, au moins ? Le Rosa ? Faut sauter les passages “réglements de comptes universitaires avec les autres chapelle de la sociologie”, mais ils sont heureusement rares. Vous me direz, maintenant qu’on supprime la Culture G pour les examens parce que c’est discriminant, faut pas trop se balader avec un livre avec des vraies mots dedans. Bon, Rosa, il fait de la sociologie, Sagalo, il fait dans le romancé, le narratif fictionnel (???) c’est pas trop comparable, de prime abord. Mais va savoir.

    Sagalo fait une fixation sur les bagnoles de marque Honda, ne soyez pas étonné.

  43. je rectifie: c’est bel et bien bernard qui fait une fixation sur une voiture honda dont j’avais completement oublié l’existence. Un truc de goy surement! ( j’avoue j’aime beaucoup ce terme de goy! C’est quand même mieux que Gentil, non ?)

  44. Barabbas,
    je n’ai pas le temps de faire de longs discours. Je crois que vous percevez la citation comme “casse gueule” alors que je là considère comme un tremplin à l’imagination.

    Ma préférée d’entre toutes (qui illustre ce que vous dites) est de Cioran : “N’a de conviction que celui qui n’a rien approfondi”.

    Et si je cite Goethe c’est pour emmerder Saga (l’acariâtre en photo en haut à droite de ce blog) qui ne peut souffrir les Allemands et qui a fait plus d’une référence au Romantisme sans jamais faire allusion à Goethe, pourtant l’un des plus importants…

    Bernard,
    je suis un peu curieux mais je me demande pourquoi vous mettez autant de temps à lire un livre de 100 pages? Vous avez un secret?

  45. je m’inscris en faux. En tant que lecteur transi de malcolm lowry je pratique le celui qui s’efforce de se surpasser, celui là nous pouvons le sauver de goethe

  46. @ Tous : Mes amis, boycottez le Fig Litteraire de ce jour,. Il y a un dossier sur “L’humour juif dans tous ses éclats” ( whaou, le super jeu de mots !!) et nulle part il n’y a la moindre référence à notre hôte. Confirmation que ce journal est une daube( si certains en doutaient)
    Il y a même un pub pour le dernier livre, non lavre plutot, de Christine Orban ( rien à voir avec Viktor, le Chavez de l’ Europe centrale) oû elle a une tronche totalement refaite, c’ est con, elle était mimi plus jeune, non ?
    Bon, je sors.

  47. oui mais l’auteur me cite en quatrieme de couv!

    http://www.mercuredefrance.fr/livre-Le_go%C3%BBt_de_l_humour_juif-9782715231948-1-1-0-1.html

  48. @ Nico : je vous livre mon secret : je dois hélas bosser pour gagner ma vie. Le midi, plutôt que de fréquenter un restau collectif qui bruisse de conversations ininteressantes, je me tape une salade en bouquinant une dizaine de pages. Sagalo est mon livre de salade (Après un Jim Harrison trop long de 80 pages). Mon livre de chevet actuel, c’est Lord Jim, de Conrad. Ceci dit, j’arrive à la fin de Métaphysique du Hors jeu, et ça m’angoisse.

  49. @ Vinnie : Boycottez surtout les suppléments litteraires des journaux. C’est plus bidonné que les recommandations boursières de Goldman Sachs, imaginez…

    Si je vous disais ce que j’ai du faire pour avoir trois articles… Aucune bête au monde ne l’aurait fait. 🙂

  50. Nico : votre citation de Goethe, elle est pré Camusienne en diable. très belle en tout cas.

  51. Nico, je crois qu’il y a un malentendu… J’ironisais juste sur le fait que tant qu’à livrer une citation autant en choisir une qui ne soit pas un poncif, et qui,de surcroît, comme pour celle du “con qui ose tout”, peut se retourner contre son réciteur – en l’occurrence mon boulanger qui passe ses journées à faire la leçon à son miroir.
    Je crois que tout le monde est d’accord avec la phrase de Goethe-Platon-Diogène-Voltaire-Pascal-Poe-Baudelaire-Novalis-Sterne-Musil-Moi-Mon boulanger, etc. Là n’était pas la question, mon cher Nico, mais ce que disait Saga sous une pudeur sarcastique n’était pas dénué d’intérêt et de profondeur. On ne peut pas limiter le trouble d’une conscience qui s’interroge sur le passage d’un monde à un autre ( dans lequel, par exemple, l’imagination singulière n’est plus la seule échappatoire au réel ) à son enveloppe réactionnaire – sous peine de faire les frais de la fameuse citation… 😉
    Nous sommes de plein pied dans le virtuel participatif, ce qui ouvre certes des perspectives, parfois passionnantes et créatives, mais peut aussi en atténuer d’autres…
    Il faut aujourd’hui, outre le talent et la finesse d’esprit, beaucoup plus de volonté pour se livrer à l’introspection nécessaire à la rédaction, page après page, de L’Homme sans qualité dans une chambre reliée au Monde en connexion haut débit ! C’est un peu de “solitude” qui est entamée. Quand on a grandi avec ce monde virtuel toujours à disposition, j’imagine qu’on est fortement impregné de cette deuxième réalité : l’esprit est un jeu de construction, il n’est pas donné figé, formaté de manière définitive à la naissance. Le conditionnement n’est pas une vue de l’esprit. Il y a encore une dizaine d’années j’aurais couru acheter le livre de Bernard et les oeuvres complètes de Laurent; là, comme vous voyez, je pianote bêtement sur mon clavier pour essayer de mettre des mots sur une idée qui s’échappe à mesure que je crois m’approcher… Et au final le sentiment d’avoir dit une grosse ânerie, et surtout d’avoir oublié d’acheter du vin avant la fermeture du magasin et des noix de cajou que j’aime tant… C’est décidé : je vais faire une cure de désintoxication virtuelle ! Et paf !

  52. Je suis dépité, la seule référence qui fait écho en moi c’est Honda… et Goldman Sachs… Quand j’en aurais le temps, je compte bien lire Under the volcano et un des livres de Laurent (même si la Métaphysique du Hors-jeu, là, comme ça,sur des critères strictement nominaux, je suis moyennement chaud) mais, en attendant, excusez mon ignorance

  53. vous me donnez mal à la tête avec tous vos commentaires raisonnés, pertinents, savants! Pourquoi j’ai pas des lecteurs plus cons moi ?

  54. @Bernard : “Sagalo est mon livre de salade(s)”… 🙂
    le mot hors jeu tinte désagréablement, mais si vous le recommandez…
    @autres : je suis avec ravissement le détournement du sujet initial, tant que le tournoi reste amical;)

  55. @laurent “On a les lecteurs qu’on mérite.” John McEnroe

  56. @ Hannah : J’ aime bien vos commentaires, toujours sybillins et malicieux
    @ Saga : Allez sur le Blog de Guillaume Musso de temps en temps, ça vous changera
    @ Ponce Pilate : Finalement c’ était sans doute pas une connerie d’ avoir libéré Barabbas…

  57. @ Hannah : oui, ça m’a fait drôle, après coup, “Livre Salade”. Juste une question de circonstance… Dans mes livres salade, il y a cette année eu Camus, Baricco, Erri de Luca. Laurent n’est pas trop la traité. Et puis, je dis salade, mais il m’est arrivé de le dévorer en me tapant un sandwich, qui, je l’avoue, était au JAMBON de Parme, yark yark (Ricanement caverneux du goy sarcastique). Ceci dit, vous pensez bien que dans ma bibliothèque j’ai bien pris soin de ranger les ouvrages de celui dont nous parlons loin des auteurs de langue allemande, j’ai compris, je ne veux pas d’ennuis ! 🙂

    @ Barabbas : oui, c’est même beaucoup de solitude qui est entamée. Lorsque Henry Miller écrivait à Maurice Nadeau, il prenait son temps, postait sa lettre, que l’autre recevait une semaine après, et lisait soigneusement, et à laquelle il répondait peut-être trois semaines après. Notre connectivité universelle nous oblige à répondre dans l’instant, non seulement parce que l’information voyage à la vitesse de la lumière, mais parce que d’une certaine mesure, l’instantanéiété de la transmission exige subjectivement une réponse immédiate. ne pas répondre à un mail, un sms dans les deux heures voire ne pas y répondre du tout vous exclus en quelque sorte du réseau. Vos interlocuteurs se demandent si vous boudez, si sous faites la gueule. Cette connectivité merveilleuse, qui me fournira en trente secondes la définition du mot Goy, le prix de la dernière Honda (Pour Laurent), le résultat de Porto MU et la dernière vanne qu’il faut connaître du fils Bedos exige aussi de moi des réactions immédiates si je veux rester dans la course avec mes amis, réels ou virtuels. Et je me dépêche de conclure avant que Laurent poste un billet sur le gaulage des noix dans le haut vivarais, que nous parlions tous d’autre chose, et que les sujets qu’a généré son billet sur le tennis ainsi que toutes les réactions qu’il a suscités ne deviennent soudain obsolètes…

    Tout cela ne facilité ni l’écriture, ni la lecture, et génère au fond une insatisfaction sourde.

    Bises à tous, et , Laurent, pardon pour le sandwich au jambon, j’ai pas pu m’en empêcher 🙂

    Alors oui

  58. Laurent, rien que pour vous : Vous avez un concessionnaire Honda au 850 Southwest Marine Drive. Tel :(604) 324-6666

    pas belle la vie ?

  59. @ Bernard : Bien reçu le premier numéro de Service Litteraire, merci beaucoup. Et votre article sur les Livres Politiques est drôle et incisif. Bravo !

  60. @ Vinnie : et j’ai fais ça gratos, en plus.

  61. Bonjour à tous.
    La fenêtre de l’espace commentaire est tellement petite que je n’ai pas eu le courage de me relire hier soir ( c’est aussi ce que je me reproche dans l’utilisation que je fais d’Internet : je brouillonne ). Bon, je corrige la faute la plus HENAURME : “de plain-pied” et non “de plein pied”… J’en avais “plein” quelque chose mais c’était pas le pied… 😉

    Oui, Laurent, la perception du temps commun comme son usage et les codes afférents ont été modifiés de manière si radicale que pour suivre le rythme imposé et ne fâcher personne, on se sent parfois obligé de sacrifier son temps intime et par là : un peu de sa personnalité. De bâcler la “construction de soi”.
    C’est ce qui me déstabilise le plus dans cette affaire… Je me suis très vite adapté à la nouvelle technologie qui me fait gagner un temps fou en petites recherches, en facilités diverses, en “plaisir” immédiat mais j’ai y perdu, à mon avis, à force de conditionnement, en temps de latence créatif, où chaque note s’élaborait à sa mesure et semblait à sa place dans la partition finale… Je m’éparpille, je m’éparpille !… Façon puzzle.

  62. Bernard, pas Laurent* ! ça y est, je vous fusionne…

  63. Je n’ ai rien à ajouter sinon :
    – “Welease Bawabbas!!”

  64. Libéwez-moi de moi-même ! Vous y gagnewez au change !

  65. @ Barabbas : vous voulez fusionner Laurent avec un Goy ? Doux Jésus ! :-))

    En guise de pénitence, filez commander mes bouquins chez votre libraire

    Pour aller dans votre sens, je crois aussi que cette orgie de connexion et de communication nous rend plus impatients devant l’information, plus “volatiles” et dispersés. C’est fabuleux de suivre par exemple des liens hypertextes, mais sans une grande concentration, on peut tout aussi bien s’y perdre, y perdre son temps, car l’hypertexte n’offre que des liens, et non des hierarchies. je me demande parfois si Internet n’érode pas nos facultés de concentration au travers d’une offre présentée comme exhaustive. En tout cas, oui, le truc ne fait pas bon ménage avec l’écriture, qui réclame au contraire que tout s’arrête.

  66. et allez encore une volée de commentaires pendant que je dormais. Vous êtes tous au chomage ou quoi ? Et l’autre qui me cherche des concessionaires Honda! Z’avez pas un roman à finir?

  67. Ben vous avez qu’ habiter à la Garennes Colombes, comme tout le monde, et vous aurez moins de problèmes de fuseaux horaires avec vos internautes. Sinon, au chomâge ? pas encore, mais comme je bosse dans la finance, ça ne saurait tarder. C ‘est pas grave, je ferai comme tout le monde, j’ écrirai des bouquins et je ferai un blog, comme ça l’ Agence Moooooooodys me cassera moins les noix. 🙂
    Allez, bon weekend à tous, et envoyez-donc le prochain qu’on se poile encore un peu. Et sachez qu’on va taper les Lyonnais dimanche, histoire de faire plaisir à nos potes stephanois !!!

  68. moi je veux bien jour au con…

  69. jouER §§ !!!

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