Le Dieu de l’Ancien Testament, ce Dieu bipolaire, hypertendu et psychotique.

                                                                                                                                                                                                                                                             Je ne suis pas un grand lecteur de la Bible.

A dire vrai, elle m’est aussi indigeste qu’un couscous boulettes préparé par un moine polonais.

Je la trouve fabuleusement répétitive, truffée de détails inutiles, pleine de directives assommantes, de noms improbables, de récits guerriers redondants, de sermons sentencieux, d’une litanie de commandements, de recommandations et d’édits qui rendent sa lecture des plus rébarbatives.

La plupart du temps, il faut bien le dire, on s’ennuie comme un rabbin mort.

Comme si le texte n’avait pas été retravaillé et que l’éditeur l’avait publié tel quel sans se livrer à un quelconque travail de correction.

Mais comme – qu’on le veuille ou non – nous sommes tous peu ou prou des enfants du Livre, que nos imaginaires, nos valeurs, notre morale, l’essence même de notre être trouve son origine dans ce texte sacré, il nous appartient de temps à autre, de le redécouvrir et d’en lire quelques chapitres afin de nous étourdir de quelques vérités vaguement métaphysiques.

En parcourant la Bible, c’est un peu comme si nous revisitions la maison de notre enfance ou ce qu’il en reste, que nous explorions chacune de ses pièces et redécouvrions à chaque fois des épisodes survenus au premier âge de notre vie avec son lot de personnages folkloriques, d’anecdotes truculentes, de souvenirs en pagaille dont on mesure avec le temps l’importance qu’ils ont pu avoir au cours de notre existence.

C’est l’histoire à jamais recommencée de nos parents, de notre famille, de nos ancêtres dans laquelle nous cherchons d’impossibles réponses à nos angoisses existentielles, des explications à nos comportements si singuliers, la racine même de ce que nous fûmes un jour, ce à quoi nous avons été confronté, ce qu’il a fallu endurer pour en arriver jusqu’à maintenant, la longue et indéchiffrable histoire de l’humanité.

Et puis surtout, il y a l’Autre, le Créateur, l’Éternel, le Dieu des Dieux, le Maître de l’univers, le Grand Manitou qui a réponse à tout, qui sait, devine, anticipe, dicte, interpelle, sermonne, récompense, extermine, exige, réclame, châtie, convoque, punit, radote, s’arrache les cheveux, trépigne sur place, pique des colères telluriques, détruit, reconstruit, redétruit, se comporte comme un dictateur sanguinaire, capricieux et atrabilaire avec qui il faut sans cesse composer, dont on ne sait jamais dans quelle humeur on va le retrouver, capable de casser toute la  vaisselle du mariage avant de s’excuser et de filer au BHV du coin acheter un service encore plus prestigieux que l’ancien. 

Le Dieu de l’Ancien Testament, c’est incontestable, souffre des nerfs et d’une hypertension très mal soignée.

Il est tout le temps à fleur de peau.

A suivre le récit de ses exploits, de ses sautes d’humeur intempestives, de ses changements d’attitude soudains, on devine que le pauvre n’a pas toute sa tête.

Il est monstrueusement susceptible, un rien le met en rage, il est jaloux comme une midinette écervelée, sentimentalement immature, atteint de mégalomanie galopante, souffre de symptômes bipolaires qui le classent dans la catégorie des grands malades, allant du schizophrène borderline au psychotique de service.

Et comme la terre étant son asile, on comprend mieux pourquoi nous autres simples humains avons parfois un peu de mal à évoluer dans Sa Cour de Récréation.

Il change d’humeur comme de barbe.

Un jour affable et généreux, plein d’amour et de tendresse envers Son Peuple, affectueux comme un Saint-Bernard céleste, il peut d’une seconde à l’autre changer du tout au tout, tempêter à s’en fendre le coccyx, traiter ses sujets d’incapables notoires, de cloportes, de jean-foutre, de branleurs, leur promettre l’enfer avant de se raviser l’instant d’après et de redevenir doux comme un agneau.

Totalement ravagé.

Un Louis de Funès sous acide.

A sa décharge, il faut dire qu’il a hérité ( en même temps c’est lui qu’il l’a choisi ) du peuple le plus chiant de la terre, le plus récalcitrant, le plus indomptable, le plus obtus, le plus rebelle, le plus geignard, j’ai nommé les Hébreux qui dans le genre jamais contents s’imposent comme une référence en la matière.

Suffit de lire leur récit d’après la sortie d’Egypte pour s’en convaincre.

Fait chaud, y’a rien à bouffer, j’ai soif, j’ai mal au pied gauche, le pain est trop cuit, pas assez cuit, les gosses s’ennuient, la douche fuit, la clim ne marche pas, les toilettes sont bouchées, le matelas grince, les Mazots n’ont aucun goût, on s’ennuie, les activités sont nulles, c’est marche ou crève, tu parles d’un voyage organisé, on était mieux en Égypte, au moins on avait un toit, si j’avais su je ne serais jamais venu, c’est encore loin la Terre Promise dis Moïse ? 

Moïse c’est le plus grand cocu de l’histoire de l’humanité.

Le type le plus gentil de la terre, toujours réglo avec son patron, affable, calme, pondéré, patient, presque jamais un mot plus haut que l’autre, cherchant toujours à concilier l’intérêt de son Dieu et celui de son Peuple, un négociateur de première, une crème d’homme à qui l’Autre Ravagé pourtant, suite à un minuscule écart de conduite, dans un geste d’une cruauté inouïe, impensable, intolérable, interdira de fouler cette terre promise auquel Moise avait consacré toute sa vie.

                                                                                                                                                                                                                                            Quel enfoiré.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

12 commentaires pour “Le Dieu de l’Ancien Testament, ce Dieu bipolaire, hypertendu et psychotique.”

  1. Savez-vous cher grand frère que vous risquez là, votre judaïté? S’attaquer de la sorte à Dieu? Un lunatique de haut rang.
    Encourir à sa colère et risquer de perdre vos origines célèbres. Repentez-vous!

  2. Le dieu de l’ancien testament a prohibé le sacrifice humain ; édicté les dix commandements ; suscité la première révolte ouvrière de l’Histoire (contre l’empire totalitaire de Pharaon) ; inventé un héros salvateur qui a la sagesse de se défaire du pouvoir et de laisser aller son peuple ; imposé le repos hebdomadaire (le shabbat) ; établi une très saine règle de proportionnalité entre une riposte et une attaque (une dent pour une dent… règle qu’il a certes un peu piquée au code d’Hammourabi).
    Il tolérait qu’on discute ses ordres (Moïse discutaille avec lui sa mission devant le buisson ardent) ; il a passé un pacte avec les humains après le déluge (prenant conscience, sans doute qu’il avait poussé le bouchon un peu loin)…

    Et puis, finalement, les juifs ont été le peuple le moins conquérant, le moins prosélyte, le moins criminel… et le plus persécuté de l’Histoire.

    D’un point de vue littéraire, on peut louer dieu pour l’économie de son écriture (la simplicité biblique) et pour surtout sa très profonde connaissance du coeur humain qu’il révèle être en même temps plein de grandeur et d’abjection. En ce sens, dieu est presqu’aussi génial que Shakespeare. (la Bible est une lecture pour adulte intelligent, et ne relève certes pas de la bibliothèque rose)

    Il a surtout eu la merveilleuse idée de ficher le camp de sa création après six jours, et ainsi de laisser les pauvres humains vivre leurs vies sans s’emmerder avec le sacré.
    Les autres dieux de l’antiquité réclamaient des sacrifices humains et mettaient à la tête des Etats des individus divinisés de leur vivants, de sorte que les défier n’étaient pas seulement une subversion mais un sacrilège, ce qui ne favorisait pas les libertés politiques.
    Et comme toute la terre était peuplée de divinités diverses et variées, le sacré envahissait tout, celui était chiant au possible.

    Si Hitler et Staline ont tellement détesté l’ancien testament, c’est sans doute qu’il contient une tradition à l’exact opposé de leurs projets d’horreur et d’oppression.

    Les seuls Etats démocratiques sont de tradition judéo-chrétienne.
    C’est sans doute parce qu’il y a plus qu’une simple corrélation entre leurs traditions religieuses (même oubliées), un appareil symbolique contenu dans la bible et des valeurs que vous n’y voyez pas.

    (Excusez mon manque relatif d’humour, mais les juifs dérouillent quelque peu en ce moment. C’est pourquoi, j’ai pris les choses un peu lourdement au sérieux)

  3. La photo est à l’envers

  4. Merci pour ce texte. Je me permet d’ajouter ceci :
    Miséricorde, compassion, modération, bonté, fidélité, pardon, justice, etc. Il s’agit donc d’un Dieu anthropomorphe, donc peu crédible si l’on s’attache à la lettre du texte.. Prenons l’exemple de la bonté : Dieu est-il bon ? L’homme, convaincu que Dieu a créé les cieux, la terre et l’humanité, constate qu’il a à sa porté tout ce qui est nécessaire à la persistance de son être et à la satisfaction de ses désirs (le fait qu’il utilise ou pas ces possibilités à bon escient est une autre question). Constatant que la terre existe en parfaite harmonie avec ses besoins il convient tout naturellement que cette création est « bonne », donc que son créateur est « bon ». A contrario la jalousie, la colère sont des attributs que l’on peut qualifier de « négatifs », dans nos échelles de valeur. Ce sont des états dans lesquels l’homme devient irraisonnable. Dieu peut-il être irraisonnable ? Hypothèse absurde, et même insensée au sens littéral du mot, car le Dieu de la Bible, supposé infini dans tous ses attributs, ne peut connaître ni la raison, ni la déraison. Mais l’homme, créé selon la Genèse à l’image de Dieu, « crée » à son tour Dieu à son image. Ajoutons aussi, en nous plaçant sur un terrain plus historique que théologique, que ces attributs « négatifs » on pu également servir de protection contre un éventuel retour au paganisme.
    En résumé, l’homme « crée » Dieu à son image, ce qui n’est pas très éloigné du texte des Lamentations (III, 25): “Dieu est bon pour ceux qui espèrent en lui, pour l’âme qui le cherche.”. Autrement dit : Dieu est « bon » pour ceux qui l’espèrent ou le croient « bon ».Si Dieu existe, il n’est ni bon ni méchant de manière intrinsèque ; il n’est que ce que les hommes veulent qu’ils soit.

  5. le pére noel apporte t ‘ il des poupées qui toussent ?

  6. Mais vous n’avez rien compris
    Dieu a été inventé par les Juifs.
    On peut donc LUI dire ce qu’on veut

  7. Ha non ! Je ne peux que m’insurger face à votre manque d’objectivité flagrant lorsque vous affirmez que Moïse est le plus grand cocu de l’histoire de l’humanité.

    Vous semblez là oublier ce pauvre bucheron (ou peut-être était-il ébéniste, je ne sais plus) qui a été obligé d’élever un enfant qui n’était pas le sien, allant jusqu’à faire semblant de croire les affabulations d’une épouse qui n’assumait pas son écart de conduite (et accessoirement de jambes). Un pauvre homme ravagé par la honte, rabaissé au rang d’insignifiant, sans qui pourtant cet enfant batard n’aurait jamais connu la gloire et le succès qui ont été le sien.

    Alors au moins, reconnaissons à ce pauvre Joseph qu’il a été largement plus cocu que Moïse !

  8. Dieu, le sacré, les religions : grande fatigue ! Ce Dieu colérique et jaloux de la Bible n’est pas un scoop. Voici soixante ans, on m’en rebattait déjà les oreilles, sans m’apprendre (à juste titre, d’ailleurs) qu’il était « le Dieu des Dieux ». Monothéisme et paganisme polythéiste ne gardèrent pas leurs brebis ensemble, sauf plus ample informé. L’on ne se permettrait pourtant pas de traiter le Dieu de l’Ancien Testament (lequel conte de belles et de terribles histoires : le cruel plaît aux bambins, chez qui est ainsi instillée la crainte de Dieu) d’ « enfoiré ». Ne serait-ce que parce que ce vocable d’enfoiré rappelle les artistes nommés ainsi, qui font la réclame des Restaurants du Cœur, et la leur depuis plus de trente ans, exonérant ainsi l’État de s’occuper sérieusement des gens dans la mouise puisque des couillons de contribuables téléspectateurs le font… Ne serait-ce aussi pour une seconde raison, celle-là lexicale. L’ « enfoiré » n’est, au fond, que le substitut moderne du participe passé du vieux et trivial « embrenner », dérivé du populaire « bran », ou matière fécale. Le nouveau terme et l’ancien sont fort insultants et pour le Dieu biblique, et pour les artistes dits « les Enfoirés », et pour les Restaurants du Cœur. Voudrait-on dire qu’en quelque manière les personnes fréquentant lesdites cantines et les bénévoles qui les aident et les servent auraient quelque chose à voir avec l’excrémentiel ?

    Qui plus est – mais ici on partagera votre commisération pour Moïse –, il semble que vous oubliiez combien « les voies du Seigneur [Dieu ou Yahweh] sont impénétrables ». Oui, c’est un poncif, mais celui-là est aussi une vérité. Vous le déplorez si souvent dans votre blog, avec un tel assaisonnement de termes gras ou grossiers rehaussés de surcroît d’insultes « humoristiques » ( ?) que nos petits-enfants en fichent plein l’ouïe à leurs enseignants. Lesquels vous en savent évidemment gré, proches qu’ils sont d’avoir emmagasiné assez de matériau lexical pour une thèse de troisième cycle. Moïse, le « sauvé des eaux » juif, ne fut peut-être pas aussi drôle et grinçant que Michel Simon dans « Boudu sauvé des eaux » de Jean Renoir, mais ce n’était pas une raison pour le priver « de fouler cette Terre promise », destination à laquelle « il avait consacré toute sa vie ».

    Qui croirait que vous n’aviez pas saisi combien l’incompréhensible séduit ? Surtout l’incompréhensible divin, qui – à Dieu ou Yahweh – ne coûte pas un fifrelin !

  9. Merci pour votre sens de l’objectivité.. il est certain que vous comprenez parfaitement les textes de l’Ancien Testament.

    Je vous conseille le livre de Thomas Rhömer, professeur au College de France, qui l’a peut-être plus étudié que certains… il répond à ceux qui ne prennent pas le temps d’étudier le texte historiquement.. (comme vous).

    Bonne journée.

  10. Ce Thomas Romer , il n’aurait pas fait l’ éxégèse de Martine à la
    plage ?

  11. Triste France….triste France dont l’incapacité à étudier avec précision les textes ne fait que s’accroitre au fur et à mesure que sa culture littéraire, elle, ne fait que descendre.
    Cher monsieur, j’espère seulement que vous aurez le courage, l’audace, l’honnêteté intellectuelle si vous en possédiez encore une once de vous replonger dans ces textes magnifiques où les détails insignifiants comme vous dites, ne font qu’ajouter à la beauté de toute la logique Biblique.
    Je suis triste de réaliser une nouvelle fois que nos pseudo intellectuels sont souvent ceux qui ont le + pignon sur rue, et tout cela pour évacuer leur haine et leur rancœur envers un Dieu créateur qui les a aimé en 1er. haine et rancœur car votre conscience vous accuse…demandez-vous seulement pourquoi et vous pourrez rédiger un nouveau texte….

  12. Narcisse, balise ta piste…

Laissez un commentaire

« »