A ce rythme là ce sont les morts qui vont quitter la France les premiers.
Il faut les comprendre.
Voilà qu’ils reposent en paix, au beau milieu de leur douce prairie, bien à leur aise au fond de leur caveau enfoui dedans la terre humide, à l’extrémité d’un cimetière désolé quelque part en Alsace, ce qui déjà n’a rien d’une partie de plaisir et soudain, sans crier gare, on vient les déranger dans leur sieste éternelle.
On secoue leurs cercueils, on déménage leurs tombes, on retourne leurs sépultures, on dégoupille leurs stèles, on fracasse leurs monuments, on saccage leurs mémoires, on insulte ce qu’ils furent, on souille leurs histoires, on crache au visage de leurs descendants.
Les temps sont rudes.
C’est l’hiver.
Il fait un froid de gueux.
La terre est gelée, le ciel perpétuellement affligé, la pluie glacée et on se pèle ce qui reste de couilles.
On n’est plus rien, on se réchauffe les os comme on peut, on n’ose à peine se plaindre des conditions du logis qui n’ont cesse de se détériorer d’année en année, on n’y voit goutte, la bouffe est infecte, le service inexistant, on s’applique tout de même à rester le petit doigt bien appliqué sur la couture du fantôme de son fémur mais visiblement, même là on dérange encore.
Comme on dérangeait déjà de son vivant.
Le pire c’est qu’on ne sait pas qui a pu commettre un tel forfait.
On s’interroge.
Surtout que ce n’est pas la première fois.
D’habitude c’est les Goys d’en face, tout aussi morts qu’eux, qui s’en viennent les emmerder en leur demandant toutes les cinq minutes à quelle heure l’arrivée du messie est prévue histoire de se dégourdir les os avant la venue de l’Apocalypse mais là, jusqu’à preuve du contraire, ils n’y sont pour rien.
Serait-ce donc le coup de petits nazillons désœuvrés ? De Coulibalys éméchés après avoir trop consommé de vidéos complotistes ? De Jean-foutre alsaciens mal lunés suite à la défaite de leur équipe favorite ? De chenapans enfumés par la lecture des œuvres complètes de leur comique préféré, l’inénarrable Diablerepris ? De souche de retraités évadés de leur maison de retraite ? De cousins germains venus en pèlerinage de la frontière toute proche ?
Ou bien…
Ou bien alors une simple horde de sangliers qui, furibonds d’avoir essuyé à l’heure de la digestion des tirs de carabine sans sommation, se sont vengés en déboulant comme des fous furieux sur ce cimetière qui se trouvait sur leur chemin.
Ce qui ne constituerait pas une surprise tant il est vrai que l’antisémitisme du sanglier n’est plus à prouver.
Qui date du jour où le Dieu des Hébreux l’a déclaré impur et a interdit à son peuple d’en consommer, considérant qu’il ressemble comme deux gouttes d’eau à un cochon qui aurait mal tourné.
Depuis ce jour-là, de bien triste mémoire dans l’histoire sanglière, ce jour de déchéance alimentaire, de dégradation animale, le marcassin, vexé d’avoir été ainsi évincé de la carte des réjouissances, a le Juif en détestation.
Le sanglier Alsacien encore plus.
Question de proximité territoriale.
Traumatisme d’avoir pu croiser, au détour d’une battue, cet infâme Dreyfus natif de Mulhouse.
Ce qui pourrait expliquer cela.
On se raccroche à ce qu’on peut quand on n’est plus.
Ce n’est pas facile d’être un mort de nos jours.
Surtout quand on est né sous une mauvaise étoile (de David).
Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true
Salopards ! Quel autre mot ? Dormiraient-ils sous un ciel totalement vide, les morts, tous les morts, sont sacrés. Leurs survivants, qu’ils visitent leur tombe en pensée ou en présence, ont absolument besoin de savoir, éphémères vivants privés d’êtres chers, que leurs défunts reposent en paix. « Requiescant in pace », disait-on en latin : qu’ils reposent en paix.
Des salopards – quel autre mot ? – voudraient tuer des Juifs morts ? Imagine-t-on plus ignobles lâchetés, plus ignobles et des saloperies ?! Profaner des pierres consacrées, des sépultures, c’est comme regretter qu’ils soient déjà morts, ces morts que, vifs, l’on eût tués violemment. Comme on ne peut plus les trucider, salir le refuge où leur dépouille repose – pas éternellement, on le constate –, c’est toujours ça.
C’est ça, l’idée, salopards ?
On regrette que, « porc solitaire » passé deux ans d’âge, le « singularis » des Latins soit, fût-ce par hypothèse, mêlé, à cause d’une incroyable harde de salopards – et ils durent être nombreux, ces salopards-là ! –, à pareille profanation. Le sanglier dévaste souvent, mais pas les sépulcres. Seuls des humains sont assez haineux et stupides pour se livrer à ces déprédations sacrilèges.
Des salopards, on vous dit !
En tout cas, qu’ils descendent de Bavière ou d’ailleurs une chose semble évidente : ils n’ont pas encaissé que Papy perde la guerre (papy Adolf ou Papy Mahmoud, au choix) et une chose est encore plus sûre, ils ne vont pas la gagner contre des morts.
Ils sont bêtes, mais bêtes !!!! C’est pas D ieu possible d’être aussi bête !
Apparemment il pourrait s’agir non de sangliers mais d’une bande de mineurs. On ne peut quand même pas interdire à un mineur de creuser…
@Mouais
Mais, avant de creuser, de se creuser un tout petit peu la tête. Cela ne peut pas faire de faire, et peut éviter de grands maux et souffrances.