Prix Nobel : les femmes (enfin) à la ramasse

Ça fait du bien. Cette année les éminents et très respectables jurys des différents Prix Nobel ont eu la salutrice idée de ne décerner aucun de leur trophée à un membre de la gente féminine. Rien. Que dalle. Nada. Zéro. Vas te rhabiller ma chérie, l’époque n’est plus à la frivolité et nous avons à discuter entre nous, hommes de bonne volonté, de choses sérieuses.

Faudrait pas non plus qu’elles se plaignent de trop, elles sont quand même quarante-quatre miraculées à avoir déjà décroché la fameuse timbale. Enfin quarante-trois puisque Marie Curie qui devait avoir ses entrées au sein du comité d’entreprise a été récompensée deux fois pour ses bidouillages rétroactifs et sa tambouille de chimiste du dimanche.

Pourtant on ne peut pas dire qu’elles ménagent leurs efforts pour tenter d’inscrire leur nom au palmarès.

On ne compte plus les coucheries éhontées avec tous les secrétaires d’ambassade de Suède et de Norvège voire de Finlande – la géographie est une science compliquée – les coups de fil incessants aux épouses des membres de l’Académie afin de les inviter à souper dans leurs demeures seigneuriales et les corrompre à coups de promesse de leur trouver une domestique irréprochable, ou encore l’envoi à peine anonyme de petites fanfreluches affriolantes au majordome des concierges des distingués membres honoraires de la prestigieuse Académie.

Un honteux lobbying des plus effrénés et échevelé qui a fini hélas par porter ses fruits.

Alors que pendant la glorieuse période allant de 1951 à 1975 – période bénie, âge d’or de la masculinité coïncidant comme par hasard avec un monde en pleine euphorie économique et spirituelle – si seules trois se sont vues honorées autrement que par un détroussage de jupon, depuis le chiffre a quasi  “miletuplié “.

Ainsi de 1976 à nos jours ce ne sont pas moins de vingt-neuf ravisseuses de prix qui ont retenu l’attention de l’académie suédoise.

On n’ose imaginer à quel degré de turpitude elles sont arrivées pour tromper ainsi la vigilance des gardiens du temple.

A quel acte d’odieux chantage sentimental elles ont dû se livrer pour parvenir à étourdir la tête et surtout les membres des membres du jury.

Cette alléchante promesse que lors de leur venue à Stockholm ou à Oslo ou à Helsinki – la géographie est une science retorse – pour recevoir leur prix, elles passeront visiter chacun d’entre eux afin de bien soupeser le poids de leur bourse qui s’élève tout de même à des centaines de milliers d’euros qu’elles dépenseront aussi sec en achat de chaussures pompiers et de chemisiers déplacés.

Carnassières jusqu’au bout, elles n’ont pas hésité à jeter l’opprobre sur leurs camarades masculins pour s’emparer des prix qui pourtant leur étaient destinés de longue date, de très longue date même : sinon comment expliquer qu’en 1996 le Prix Nobel de Littérature fut attribué à Wislawa Szymborska, obscure poétesse polonaise, et non pas à Philip Roth, brillant érotomane hassidique ?

Aussi faut-il s’incliner bien bas devant la magnifique résistance du jury du prix Nobel d’Economie qui, depuis sa création en 1969, n’a jamais cédé aux avances lubriques d’économistes nées de la côte d’Adam le Grand.

Non ces messieurs ont bien vite réalisé l’incongruité métaphysique de décerner un prix à une personne qui de naissance à hérité d’un cerveau à jamais circoncis.

Les économistes sont les phares de notre époque. Plus que jamais nous avons besoin d’eux pour nous éclairer dans ce monde confus et opaque qui menace chaque jour de nous anéantir. Nous avons besoin de leur clairvoyance, de leur aplomb, de leur intelligence, de leur courage, de leur lucidité, de leur vision, de leur discernement, des qualités qui hélas pour vous mesdames ne s’achètent pas.

Enfin pas encore.

 

35 commentaires pour “Prix Nobel : les femmes (enfin) à la ramasse”

  1. Et Europe , ce n’est une figure féminine?

  2. Le prix nobel d’économie est d’obédience Judaique, bizarre?

  3. Hahahaha !
    Laurent, vous avez tout à fait raison. D’autant que chez les économistes de notre beau monde, on le sait désormais, il vaut toujours mieux décerner une troisième bourse à ceux qui en ont déjà deux.

  4. Je me demande : peut-être faudrait-il créer de nouveaux prix Nobel afin que le sexe faible ne cède à une hystérie toute biologique et ne sente point écarté dans la reconnaissance de l’évolution de l’humanité ? On pourrait ainsi imaginer des catégories spécifiques comme un prix Nobel des tâches ménagères, ou encore un prix Nobel du shopping (la liste n’est évidemment pas exhaustive, il ne s’agit là que de simples pistes à étudier en concertation avec les associations concernées).

  5. @vince: vous ne voulez pas vivre vieux vous :), le prix Nobel “du sens de l’orientation”?

  6. @ Rakam the red

    Oh là ! prudence avec votre idée de Nobel, ne soyons pas trop ambitieux, du moins au début.
    Je pensais plutôt à un “Nobel d’honneur”. Je m’explique… On dit des femmes qu’elles ne sont que bien peu à l’aise avec les sciences, très probablement à cause de capacités intellectuelles amoindries. Ce qui est vrai. Pour autant, peut-on affirmer que les femmes n’ont point fait avancer la science ? Je n’en suis pas si sûr…
    L’emploi du temps d’un véritable chercheur ne peut qu’être surchargé : conception des expériences, réalisation, analyse des résultats… Où donc trouver le temps pour faire à manger, repasser une chemise avant une conférence ou passer l’aspirateur dans le laboratoire ? Et c’est là qu’interviennent les femmes, dans le support ménager et logistique des chercheurs hommes. Einstein aurait-il pu réaliser tous ses travaux sans se reposer devant les bons petits plats faits avec amour par sa femme ? Tout cela, sans oublier, évidemment, le confort affectif, dirons-nous, qu’apportent les femmes aux chercheurs hommes quand le soleil se couche…

  7. d’ou l’expression “bon sang mais c’est bien dur!”

  8. Oui, mais nous, Saga, on a un gouvernement qui respecte la parité et la mixité ! Vos Nobels, on s’en tape !

  9. y a un prix nobel du motard?

  10. dans 50 ans on aura des nobélisables mâles dans le domaine de la théorie des jeux vidéo 🙂

  11. @ Vince : je propose le Nobel du 10ème degré, car à vous lire, il nous faut, “pôvres” femmes que nous sommes, ne pas nous arrêter au machisme primaire… n’êtes vous pas un adepte de ce lord anglais qui estimait que les femmes ne devaient pas lire les journaux et des romans trop compliqués car leur cerveau risquait de bouillir 🙂
    @ Rakam : un prix Nobel, pas que je sache mais avez vous déjà lu Mathieu Goguel ? j’avais bien aimé à l’époque. C’est à défaut, car comme je le constate, Laurent Sagalovitsch semble faire la sourde oreille à vos coups de kick !

  12. @ Hannah
    Tout à fait ! Ne pourrait-on pas d’ailleurs se demander si c’est la pratique des jeux videos qui a rendu les hommes plus intelligents que les femmes ?
    @ Isisse
    Ah ! l’humour anglais, brillant par son art de l’auto-dérision !

  13. vocabulaire de la reproduction entre hommes : cooptation et adoubement (copulation et accouchement) 🙂

  14. @ Saga : Je sais que vous n’ aimez pas qu’on vous corrige vos fautes de frappe, mais franchement : A la deuxième ligne, que vois-je ? La “gente” féminine ! Non, là franchement, va falloir vous expliquer, mon vieux.

  15. @ Jones : Saga ne fait que précéder l’évolution en féminisant ce terme. Sachez qu’il y a maintenant des “auteures” de littérature, et que qualifier par exemple C. Angot “d’auteur majeur de la littérature française” pourrait vous valoir de sérieux ennuis judiciaires avec diverses associations stalino-féministes (Sans compter vous couvrir de ridicule en dehors des ébaudis de la littérature gynécologique)

  16. Merci Bernard! Superbe défense.

  17. Mouais, bof. Quand les journalistes de Closer confondent gente dame et gent féminine, ce sont des plumitifs, mais quand c’ est Saga, c’ est une trouvaille littéraire, c’ est ça ? Elle est belle la solidarité de classe, tiens..

  18. Vinnie, si seulement vous pouviez lire la premiere version qu’un écrivain envoie à son éditeur, je pense que vous ne seriez pas loin du suicide!

  19. @ Saga : pour votre franchise, il vous sera pardonné.
    Bon, je vais le lire alors ce billet, et je vous “fais mes retours”, comme on dit dans l’ argot de ces crétins de consultants.

  20. @ Laurent : Vinnie Jones ne lit que des romans dont le génie de l’auteur éclate au premier jet à la face d’un Arnaud Viviant ou d’un autre fonctionnaire de la pensée autorisée salarié de monsieur Pigasse. Vous n’allez pas confondre vos douloureuses constipations (Et je m’associe pleinement à votre cas, surtout en ce moment ou le temps désormais me presse) et le jet sublime et primal d’un ou une pensionnaire de chez Verticales ou Naïve ? (Au hasard)

  21. Ca bouge encore Verticales ? Tiens, ca va vous faire marrer, mais ce soir je participe à un débat avec Marie Darrieusecq de passage à Vancouver!

  22. Pff… Pour avoir la chance de passer avec vous, elle a probablement couché. Ne vous laissez pas distraire par cette péronelle à la date limite de fraîcheur des plus suspectes.

  23. Bon alors Sagalo : la bouffe était bonne ??

    Y’avait à boire au moins ?

  24. le décalage horaire Vince. Bordel!

  25. @ Saga : Une fois pour toutes n’ écoutez pas Bernard ! Dès qu’un(e) auteur (e) vend plus de 12 exemplaires de son bouquin, il(elle) est immédiatement taxé(e) de:
    – Collaboration avec les patrons de gauche
    – Lecture régulière des Inrocks et de Libé
    – Comportement sexuel frénétique et interessé
    – Supporter l’ Olympique de Marseille
    – Etre allergique au pastis
    Et surtout, de faire partie de la conspiration, sans doute germano-pratine, qui vise à vous empêcher une bonne fois pour toutes d’ écrire un billet sur les motards

  26. @ au dessus : Réflexion typique du bobo intoxiqué. Dire d’un auteur adulé par la pensée dominante, porté en triomphe par les fonctionnaires de la gôche molle et massivement marketé par les incontestables phares culturels que sont les divers canards avec lesquels le bourgeois se doit de bruncher en évidence en déplorant les malheurs de ceux qui souffrent ne peut être que l’éructation maladive d’un raté confit dans l’amertume. La qualité, bien sûr, ne se mesure qu’au nombre de commentateurs enthousiastes, et d’exemplaires vendus. Etrange convergence entre le bourgeois à fort patrimoine culturel et social et la petite coiffeuse qui collecionne les livres de Musso et Lévy parce qu’on en dit du bien dans Glamour. Vous avez raison, cher monsieur, Si les chroniqueurs qu’il faut connaître pour avoir quelque chose à dire dans les soirées se cognent le gland à coup de marteau enthousiastes, c’est que la liste des courses de Bégaudeau ou un compte rendu de visite au pressing de Christine Angot est assurément un monument bâti dans le marbre du génie littéraire. Ce qui échappe aux regards pénétrants de ces critiques désintéressés, animés par l’amour pur de la littérature ne peut être que de la bouillie médiocre produite par des gens qui feraient mieux de monter des maquettes de porte avions pendant leurs loisirs plutôt que de venir prendre de la place sur les tables des libraires ( a vrai dire, plutôt dessous et pas longtemps) à ces oeuvres de génie. Faisant partie de cette catégorie (Comme 95% des auteurs, d’ailleurs) je vais vous dire quelque chose que vous aurez sans doute du mal à comprendre malgré votre appartenance revendiquée à une certaine élite intellectuelle et culturelle, et sans doute anachronique dans un monde qui mesure la qualité au volume. C’est qu’on peut,aussi écrire pour autre chose que chercher à se bâtir une position sociale, faire parler de soi, devenir un invité incontournable des soirées à la mode, des vernissages, des premières à Avignon, vendre des scénarios, et gagner beaucoup d’argent. On peut vouloir traquer la phrase juste, régler des comptes obscurs avec soi même, créer quelque chose qui sera certainement modeste, mais qu’on aura fait, soi. On peut surtout vouloir savoir jusqu’où on peut aller, en sachant qu’il faudra accepter sereinement que la limite existe, et que les grands écrivains ne sont qu’une poignée dont on ne fera pas partie. Mais au moins on aura essayé. Après, il y a ceux qui couchent au kilomètre, sans préoccupation de style, de recherche, d’équilibre, d’originalité et de prise de risque leurs états d’âmes, les petites contrariétés de leurs pseudos vies de bohême, pleunichent sur des capots de bagnoles sur le dérisoire de leur existence, l’atroce culpabilité qui les entreint parfois au bout d’une biture d’être des privilégiés, envient la pureté de l’ouvrier qui se lève le matin pour aller à la chaîne, etc. parce qu’il faut être là à la rentrée, il faut produire pour qu’on parle de vous, pour être invité à la télé, etc. Je suis navré pour vous de ne pas avoir un nom d’auteur qu’il soit socialement valorisant de citer dans les cocktails, je suis couvert de honte, même, (Bon, si vous me dites que vos copains ont un fan club Sagalovitsch, je serais un peu contrarié quand même) et effectivement, personne ne parlera de mon prochain bouquin. C’est comme ça. je sais qu’il n’est pas parfait, et je me bats encore avec un chapitre alors que le manuscrit est accepté, figurez vous. Vouloir faire mieux en sachant que c’est perdu d’avance, savoir qu’on aura des regrets lorsque le livre paraîtra et sera définitif, et mettre le suivant en chantier parce que la première phrase semble la promesse que cette fois, on va toucher la grâce, certains qui fréquentent ce blog comprendront ce que je veux dire.
    Mes excuses pour cette longue et ennuyeuse réponse.

  27. @ Saga : Ce mystérieux Pit Arganem dont vous nous parlâtes si joliment, c’est curieux, son nom est l’anagramme de Martin Page… Sacré hasard, non ?????? 😉

  28. @ Bernard : Ah je suis désolé si j’ ai touché une corde sensible de votre intimité d’ écrivain, ce n’ était pas le but, vous vous en doutez, d’autant que je suis un de vos fans depuis le début, mais je suis ravi que cela vous ait permis de nous délivrer quelques bonnes formules, voire quelques une douloureuses ( le gland à coup de marteau, brrrrr)
    Et je pense ne pas faire partie de ceux qui mesurent la qualité d’un roman à l’ aune de son classement dans la rubrique litteraire du Point ou de l’ Express, j’ ai toujours préféré lire Joseph Peyré, Valery Larbaud ou même Joseph Malègue ( dont je conseille “Augustin ou le maître est là”) qui ont du vendre quelques centaines d’ exemplaire de leur vivant plutot que Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute ou Modiano ( qui m’ emmerde prodigieusement) Je tiens également que la plupart des écrivains ” bankables” actuels sont au pire des gens sans aucun talent et au mieux des imposteurs ( Angot, Rey, Vigan, Kerangal, Adam,faites votre choix) et je relis actuellement l’ Or de Cendrars en me disant qu’on a pas fait mieux depuis…

    PS : il manque “du mal” après “dire” dans la première ligne de votre réponse, me semble-t-il

  29. @ Vinnie: je m’étrangle! dire que Malègue n’a vendu que quelques centaines d’exemplaires ! Augustin se trouvait dans toutes les bibliothèques de la bourgeoisie traditionnelle. Ce qui n’est pas une honte, c’est un très bon livre…
    @ Bernard : Vous êtes un écrivain. Même si personne ne vous donne le Nobel ou que vous vendez mal vos livres, vous êtes un écrivain. Comme d’autres sont princes.

  30. Tout ça est une question de passion, comme toujours…
    (N’arrêtez pas de faire semblant de vous chamailler, c’est très chouette à lire.) 🙂

  31. Z’êtes content Vinnie ? Le Bernard a vu rouge. Bernard franchement on s’en fout du nombre d’exemplaire qu’on vend, non ?

  32. @ Laurent : Du moment que maman a le sien et que son regard s’inonde de bonheur 🙂 Zavez fait un chapitre sur les motards, au moins ?

  33. Rien que pour vous : http://www.lerepairedesmotards.com/actualites/livre.php

  34. Mainstream et underground (bande de RINGARDS) :
    Bon, alors, le mainstream : on y comprend tout, mais ça n’a pas beaucoup d’intérêt. Quoique… quand j’y pense, en fait, des fois, oui. Mouais.
    Euh… bon, et l’underground : ben on n’y comprends rien, mais c’est bizarre, et… ouais, c’est bien, quoi. Mais, bon, en fait, pas tout le temps. Ca dépend.
    Ouais, voilà.

  35. Certaines personnes ayant évoqué le livre de Malègue “Augustin ou Le Maître est là”, je me permets de leur demander si elles en connaissent d’autres lecteurs. Signalons le très bon article (c’est ainsi qu’en juge Wikipédia) sur ma célèbre Encyclopédie. Et aussi que Malègue avait un rapport spécial avec les femmes, absolument non machiste

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Augustin_ou_Le_Maître_est_là

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