Les Stones, les Rolling Stones, le plus mauvais groupe de rock de la planète – voilà c’est dit – ont donc 50 balais. Moi pas encore. Je peux donc jubiler en paix et clamer que cette bande de jean-foutres camés jusqu’aux orteils, que ces rebelles embourgeoisés avec leurs ribambelles de châteaux en Espagne, que ce singe hurleur de Jagger aux gesticulations pathétiques et mille fois recommencées m’ont toujours apparu comme une navrante caricature de la quintessence de l’esprit pop.
Là où les Beatles se montraient délicats, les Kinks, ironiques, les Doors, épiques, les Beach Boys, subtils, les Stones ont toujours été lourdeaux, vulgaires, redondants, intellectuellement limités, accumulant clichés sur clichés, incapables de donner à leur musique une quelconque touche de transcendance ou de poésie.
Ce qui pour des anglais pur jus est toujours des plus décevants.
Même si Lennon, malgré tous ses efforts pour prétendre le contraindre, ne gravitait pas non plus dans des latitudes très élevées, il avait pour lui un charme doucereux, une élégante mélancolie, une retenue calculée qui inspirait une sorte de respect.
Et, avec la tête de pudding de Paul Mc Cartney, il se montrait parfois capable de composer des chansonnettes quasi-parfaites, des petits morceaux d’éternité gravés dans le marbre du temps, des ritournelles impeccables qui rivalisent de perfection avec quelques morceaux des Smiths.
A la différence de cette grande girafe toute déglinguée de Jagger, qui, à part de se contorsionner sur scène comme une ballerine disloquée s’essayant à dégonfler ces hémorroïdes, n’a jamais rien branlé d’autre que sa queue qu’il portait comme l’étendard de son identité, jamais rien écrit qui sorte de l’ordinaire d’un cerveau limité carburant aux amphétamines de synthèse, se contentant d’amasser des royalties pour payer ses pensions alimentaires et régaler sa brochette de nymphettes accrochées à ses testicules.
Peut-être bien mais, attention gamin, les Stones étaient avant tout sauvages. Des vrais rebelles sans cause. D’ailleurs ne transpiraient-ils pas le foutre et le stupre, n’incarnaient-ils pas une jeunesse prête à toutes les digressions, se moquant de toutes les conventions, prompts à choquer le bourgeois et à effrayer la royauté ? Si, si. Bien sûr les Stones faisaient peur. L’Angleterre tremblait devant l’agissement provocateur de ces énergunèmes qui se servaient de leurs membres pour astiquer le manche de leurs guitares.
Finalement les Stones ont plus été des pornographes outranciers que des musiciens sincères soucieux de composer des chansons aériennes et inspirées. Ils composaient des chansons comme ils baisaient. A la chaîne. Avec des gros riffs de guitare aussi subtils que des versets du nouveau testament. Sans aucun mystère. Dépourvus de toute sensibilité, de cette sensibilité exacerbée, de cette souffrance à être qui devrait être la base de tout acte musical, de tout élan vers la création. Les Stones n’étaient pas des métaphysiciens. Encore moins des pataphysiciens. Tout juste des bêtes de scène ressemblant à des monstres d’un cirque monastique.
Il ne restera pas grand-chose des Rolling Stones.
Tout juste si dans les encyclopédies des temps futurs consentira-t-on à leur accorder une maigrichonne pastille en signalant que le sommet de la poésie du XXème siècle représentée par Like a Rolling Stone de Dylan, chanson révolutionnaire, chanson pivot, chanson parfaite, ne fait aucunement allusion à un groupe de rock anglais qui dans les années soixante défraya la chronique par leur goût affirmé de mettre en scène leur ambivalence sexuelle avant de devenir, dans les décennies suivantes, un groupe sans âme voué au grand capital, un produit marketing tout juste bon à remplir des bonbonnières de stades remplis par des hordes de fans ahuris.
Pfff !
Non que je sois un fan des Stones, mais les Beatles, par pitié, dans le genre groupe de rock gentil pour gentil bourgeois, hein…
Pour rigoler un coup, traduction de A Hard Day’s Night :
“Ca a été la nuit d’une dure journée et j’ai travaillé comme un forcené.
ICa a été la nuit d’une dure journée et je devrais dormir comme une marmotte.
Mais quand je rentrerai à la maison je découvrirai ce que tu fais.
Grâce à ça je me sentirai bien.
Tu sais que je travaille toute la journée pour gagner de l’argent et t’acheter des trucs.
Et ça ne sert qu’à t’entendre dire que tu vas tout me donner.
Alors pourquoi diable devrais-je gémir, parce que lorsque je suis seul avec toi.
Tu sais que je vais bien.
Quand je suis à la maison tout semble aller bien.
Quand je suis à la maison je sens que tu me serres fort dans tes bras.
Etc, etc, comme ça pendant toute la chanson –> NO COMMENT
Saga, pour la première fois vous venez de dépasser le seuil tolérable de la provocation ! ! ! !
Téléphone, Superbus, ça c’est du rock ! Et les Forbans, aussi !
Ah non ! Critiquer les Stones c’est interdit !!
Il est interdit d’interdire!
Mouhahahaha !
Laurent, vous êtes un sacré vaurien, mais ça vaut le coup de sortir un peu de son ermitage d’été sans web : une nouvelle bataille Stones vs Beatles !!
Bon, chez les Stones, moi j’aimais Brian Jones, surtout. Et toutes leurs reprises chipées au blueseux (et ça, on peut le leur reprocher autant que les en remercier !). C’était quand même bien, “LIttle Red Rooster”, bon sang.
Vous revoilà vous ? Ils ont fini par vous relâcher ?
Voui voui voui. B’solument. Rôntudjû, comme dirait Prunelle, même ! 😀
Laurent : je me suis libérée du carcan du travail, enfin. Ça fait du bien de ne rien faire…
Bienheureux les nantis. Moi je fais peur à mon chat avec ma tronche de patre grec pas rasé, pas coiffé
Millionnaire, va. On sait bien que les vrais riches sont toujours sapés comme l’as de pique.
(A part m’ame Bettencourt, évidemment.)
La pop c’est de la merde. Voilà c’est dit. J’t’en foutrais moi de la “sensibilité exacerbée”! http://www.youtube.com/watch?v=a0j9dTBJWWE
C’est ça que je comprends pas avec les Stones:ils ont fait trois albums exceptionnels puis plus RIEN,plus de mélodie sympa ou innovante,plus de vie,juste un peu de provoc’ guimauve.
Comment peut on continuer plus de 40 ans alors que l’on ne croit plus à ce qu’on fait?
Faut réécouter cette merveille de Beggars Banquet ( Sticky Fingers et Exile c’est canon aussi ) histoire de réévaluer la bande à Keith ! Les Beatles vieillissent mal en général ! Les Stones n’en finissent pas de vieillir depuis 1973 et Mick ressemble de plus en plus à une vieille guenon, mais ils aiment toujours jouer ( le blues mode Stones ..) me semble-t-il … Les Smiths ont eu le bon goût de tourner la page avant de péricliter … comme les Jam … Le rock, c’est devenu un musée … La classe, c’est Bowie qui disparaît des écrans radar pop après quelques bons disques dans les années 90/2000 … ou Police … Mais bon, chacun ses goûts ou ses dégoûts !
Je suis d’accord avec tout le monde!
Les beatles c’est vraiment de la musique de bonne soeurs
Petits vieux !
Vous savez qui Dylan considère comme le plus grand groupe de rock ?
Je vous le donne Emile : les Stones !
Les Stones c’est le blues du XXème siècle, ils font partie de mon panthéon personnel (avec Bob, Patti, Lou et quelques autres)
Les Stones, un groupe de rebelle qui fait des concerts à 1000 euros la place. Des rebelles plaqués or en quelque sort.