Soudain la panique. Soudain l’effroi. Soudain la peur. Des vies qui basculent. Des existences qui chancellent. Le cœur qui s’affole. Les jambes qui cotonnent. Les yeux qui suintent de peur. L’horreur. La chute. Le précipice.
Les hurlements des victimes impuissantes. Les jappements des chiens terrorisés. Les miaulements des chats apeurés. Les vies qui défilent. L’odeur de la mort. Atroce. L’impression que les murs tremblent. Que les vitres se fissurent. Que la terre va vous engloutir.
Partout le sang. Les mères en pleurs. Les pères affolés. Les enfants hagards. La panique. Les appels à l’aide qui demeurent sans réponse. Les secours qui ne veulent pas répondre, ne peuvent pas répondre. Les hôpitaux injoignables. Les ordinateurs en panne. Seuls. Désemparés. Déboussolés. Quoi faire ? Vers qui se tourner ? Prier peut-être.
Au cœur de la journée. Dans la tiédeur d’un après-midi d’été. A l’heure du thé. Une seconde avant, tout était encore normal. Tranquille. Un ciel serein. Un beau soleil. Une brise légère.
La télé bourdonnait. La radio crépitait. Les rideaux ondulaient.
La soirée promettait d’être belle. Peut-être un pique-nique au bord de l’eau. Du vin. Des chips. Du poulet froid. Une nappe. Des rires. L’insouciance. Des baisers légers. La tête qui tourne un peu. Une promenade au clair de lune. Le soleil qui danse sur le fil de la rivière.
La vie.
Belle. Infinie. Resplendissante.
Une seconde plus tard le fracas. L’innommable qui débarque sans prévenir dans des vies réglées au millimètre. L’insoutenable qui s’invite au beau milieu d’un après-midi paisible comme une promesse de printemps éternel. L’intolérable qui cogne à la porte et propulse les gens dans la gueule béante de l’enfer.
Depuis la vie n’est plus vraiment comme avant.
On est passé si près de la fin, on a été si proche de tout perdre, on a flirté tellement avec les abîmes, que l’on sait déjà que le traumatisme perdurera longtemps encore. Les cauchemars récurrents. Les attaques de panique soudaines. Les tremblements. Le cœur qui tambourine dès la première alerte. Les sens toujours en éveil. Et cette peur qui jamais ne s’en va. Vous étreint. Vous étouffe. Vous paralyse.
Cela s’est passé en France.
Vendredi 6 juillet.
A 14h34, Orange a cessé d’émettre.
C’est peu être le premier signe de l’Apocalypse
Tremblez manants et repentez vous devant l’Éternel!
Autant j’apprécie votre ironie et exagération habituelle, autant, là, je suis content de voir qu’on a vécu ce moment avec la même intensité. Plus jamais ça, par pitié !!
Au début, j’ai cru que vous parliez de la nomination de Deschamps à la tête de l’équipe de France…
23:41 je découvre une info sur la panne d’orange, avant d’éteindre j’envoie un message test à ma fille qui le reçoit instantanément, bizarre…peut être qu’une onde mortelle s’est abattue à l’extérieur…, bah je verrai bien le lendemain si le monde est toujours en place, il faut croire que oui mais vous racontez bien le début de la fin, vous, vous avez vécu la tempête de 1999 ou une autre bombe? je ne vous demande pas pour la guerre bien sûr
La France a peur!…
voilà!
une simple panne de courant est bien plus gênante
Je ne m’en étais même pas rendu compte. C’est le soir, quand on m’a engueulé parce que je ne répondais pas ni ne rappelais.
Et je suis d’accord avec hannah, une panne de courant c’est très gênant (à ce moment la, on se rend compte que l’on est RIEN sans électricité).
Je commencerais à croire à la fin du monde quand il y aura une panne nationale d’EDF.
Peut-être parce que vous habitez en ville ? Chez nous, à la campagne, l’électricité, ça nous fait pas peur d’en manquer. Avec la cheminée, le puits, les bougies, les animaux, faut juste pas avoir un de ces téléphones fixes mais sans fil, qui marchent plus quand y’a pus d’jus, passque là t’es mal barré mais bon, moi j’vous dis ça, c’est c’que j’en pense, c’est tout.
Burt, vous avez un puits d’eau chaude ?;)
c’est gênant je ne dis pas que c’est insurmontable encore que il faudrait demander à ceux qui sont déjà restés plusieurs semaines sans électricité; sans parler des situations de quasi chômage technique dans les entreprises et les administrations sans informatique ; sauf cas extrême, la panne orange n’aura eu que peu d’impact sur tout un chacun. ceux qui ont ressenti ce que décrit Laurent ont dû filer aux urgences psy:p
j’avais tellement peur au début mais c’est le réseaux orange. il est toujours comme ceci