Nous vivons dans un monde terrifiant. Bien sûr, de toute éternité, il l’a toujours été, et, avec un peu de chance, il le sera toujours. Nous resterons toujours seuls et sans réponse face au feu d’artifice d’angoisses qui nous étreint devant le spectacle vertigineux d’un univers qui, né à partir de rien, d’un postillon de particule, d’un simple coup de dés ou d’un soupir d’exaspération d’un Dieu s’ennuyant comme un rat mort dans son parc de loisir déserté, s’en ira un beau jour, s’éteindre, en s’excusant de n’être pas déjà mort ( désolé, c’était là mon paragraphe obligé d’écrivain à la noix ; c’est dans la charte que Slate m’a fait signé. Sous la contrainte, je me dois de le préciser).
Seulement avant, dans des temps pas si reculés que cela, ce monde terrifiant et chaotique, sauvage et plein de bruit et de fureur, se dévoilait à nous avec la lenteur d’un escargot asthmatique atteint d’un cancer de la prostate, ou avec la délicatesse, tout en retenue, d’une effeuilleuse, surprise au beau milieu de son numéro languissant, dans des maisons de retraite à l’abandon.
Avec l’apparition de cet agité du bocal d’internet, tout est devenu si soudain, si abrupt, si simultané que tout se passe, comme si notre cerveau déboussolé, saturé d’informations, ne parvenait même plus à les assimiler, se contentant dés lors d’ânonner, d’une voix pâteuse et lasse, au suivant, sans même essayer de les comprendre.
Pour preuve, l’autre soir, on en était encore à se gratouiller l’hypothalamus gauche pour savoir si l’Euro n’allait pas nous laisser au bord de la route, terrassé par une crise cardiaque radicale, dû à des ventricules empoisonnées d’un sang grec épais comme de l’ouzo rance qui bouchonnait ses artères fémorales. On se retrouvait là, transi de peur, planqués derrières nos écrans d’ordinateurs, priant Sainte Angela de convaincre ses compatriotes de daigner cracher quelques-uns de leurs marks, pour venir aider leurs cousins grecs qui, pendant des décennies, n’en ont pas foutu une, se contentant seulement de signer leurs feuilles d’impôts imaginaires à coups de tartines huilées de tarama non taxé, tandis qu’au même moment, dans les banlieues riantes de Duisbourg et de Hanovre, on travaillait comme des dératés pour mieux s’excuser d’avoir commis quelques impairs deux, trois décennies plus tôt.
Branleurs d’armateurs grecs qui là où d’autres, grâce à leur génie millénaire et militaire, contribuaient, au progrès du genre humain, en peaufinant leur savoir-faire en matière de chambre à gaz et autres usines d’exterminations, eux, avachis dans des transats au bord du port du Pirée, se contentaient de jeter les bases de la démocratie et de la philosophie occidentale. Autant dire trois fois rien.
Heureusement, en fin de soirée, à l’heure de l’apéro, on apprenait que la Germanie renonçait à envahir le Pirée et préférait à la place prêter aux grecs quelques milliards d’euros, à la seule condition que ces derniers se retroussent les sangles de leurs sandales et se mettent enfin à comprendre que seul le travail rend libre.
Le lendemain, au moment où Cadel Evans s’apprêtait à dévorer tout cru toute la fratrie des frères Schleck qui la veille, dans les contreforts des Alpes, s’étaient aperçus, tout benêts et penauds, que, contrairement à ce que leur avait dit leur papa, à l’heure du bain, dans la maison familiale, l’union ne fait toujours pas la force, on apprenait qu’à Oslo, les loups étaient entrés dans la ville et s’amusaient aux dominos avec les immeubles de la capitale norvégienne.
C’est à ce moment précis qu’Amy Winehouse, écœurée de voir qu’Andy Schleck finirait encore deuxième du tour de France, décidait qu’elle ne pourrait pas supporter la perspective de voir Cadel Evans défiler sur les champs élysées et nous disait, désolé mais cette fois ce sera sans moi, nouvelle qui avait le don d’énerver l’autre fou furieux de norvégien qui, se sentant orphelin après la disparation tragique de la chanteuse soule, décidait de régler une fois pour toutes leurs comptes à ces petits cons de nordiques qui, refugiés sur une ile, devaient à coup sûr se trémousser sur des airs de Justin Bieber. Et pendant de ce temps-là, les grecs n’en foutaient toujours pas une…
Bref à la fin du weekend end, on comprenait que le monde allait de plus en plus mal, en réalisant que Anders Behring Breivik était le premier coureur grec a avoir gagné le tour de France juste devant Amy Winehouse, battu d’une poussière d’héroïne, podium inattendu qui avait déclenché la fureur des frères Schleck, les décidant à se reconvertir, en vue des prochains Jeux Olympiques de Beyrouth, au tir à la carabine, en s’entrainant d’arrache-pied dans les faubourgs de d’Oslo.
Ligne 8 : “signer”, à l’infinitif, me paraît plus approprié.
Enfin j’imagine qu’on ne peut pas à la fois être juif et un grammar nazi…
(c’est bien ici le blog où l’on peut s’essayer à l’humour déplacé ?)
Après vous avoir lu deux fois sur slate.fr, c’est un plaisir de vous retrouver sur un espace plus personnel (jolie bio).
je peux vous engager comme correctrice? J’ai des lacunes en orthographe!
Malheureusement, j’ai bien peur de produire trop de testostérone pour pouvoir devenir votre correctrice. Et puis j’ai un métier, déjà (enfin ce n’est pas évident, là comme ça, quand je zone dans un coin sombre de la blogosphère francophone, mais c’est vrai, si si).
De plus, pour quelqu’un qui affirme avoir des lacunes en orthographe, vous vous en sortez plutôt honorablement. Au pire, prétextez l’éloignement pour éviter les affres de la honte qu’encourt l’analphabète dans notre beau pays…. ( http://url.exen.fr/44926/ )