Banon? Ben non.

Je ne connais pas Tristan Banon. Pourtant je sais, je suis écrivain et il m’est arrivé, à mes heures perdues, d’être parisien. Mais je jure sur la tête de mon chat que, pour autant que je sache, je n’ai jamais rencontré Beidbeger pas plus que Heidegger d’ailleurs, que je ne sais rien de la nuit parisienne, de ses réseaux, de ses codes, que jamais je n’ai participé à un pince fesses avec d’autres membres de cette tribu, que pour moi Saint Germain sans être précédé de Paris juste avant ( Paris Saint Germain, PSG, pour le demeuré de service) n’évoque rien, si ce n’est que je n’ai jamais bien compris à quel endroit il fallait traverser le dit boulevard lorsqu’il en arrive à croiser la fin ou le début de la rue de Rennes.


Que s’il m’est bien arrivé de passer devant le café de Flore, je ne me suis jamais aventuré à y commander un café, terrifié à l’idée de me retrouver à la plonge, suite à mon impossibilité à régler la somme astronomique réclamée, entrain de récurer les assiettes d’Ariane Dombasle.

Remarquez bien, je n’ai aucun mérite. Les rares fois où une âme charitable m’a proposé de l’accompagner dans ce genre d’endroit, j’ignore pourquoi, cela tombait inévitablement un soir de Ligue des Champions. Et là désolé, mais entre un rendez-vous impromptu au fin fond d’un boudoir chinois enfumé avec un membre de cette clique littéraire et un Manchester/Liverpool, le choix était vite fait.

Bref, je n’ai donc jamais eu la chance ou le bonheur ou le privilège de papoter avec Mademoiselle Banon pas plus que je n’ai eu jusqu’ici le temps de lire ses œuvres complètes. Je n’ai non plus toujours pas lu les œuvres complètes de Carlos Fuentes ou les nouvelles de Cortázar ou la poésie de Sylvia Plath. Comme quoi. Je n’émettrais donc aucun jugement de valeur sur la possibilité du talent de Banon. Pas plus que je ne me risquerais à un pronostic sur la possibilité de sa rencontre qui aurait mal tourné avec DSK. J’ai d’autres chats à fouetter pour m’accabler de ce genre d’inquiétudes.

Non ce qui m’embête dans toute cette vilaine histoire, c’est la façon dont s’est mise en scène la Triste Anne (Banon pas Sinclair). Et de me demander mais pourquoi, oui pourquoi, a-t-elle ressenti le besoin d’aller se confier auprès de l’autre zozo aux lunettes noires et aux dents blanches ou d’aller festoyer chez lui sous le regard obscène de caméras cette fois assurément violeuses et intrusives ? Pourquoi cette volupté destructrice à se vautrer ainsi dans les fanges boueuses d’une émission de télévision dont le niveau intellectuel devait se situer à mi-chemin entre les errements cocainés de Delarue et ceux aseptisés de Laurent Ruquier ? Pourquoi ce désir obscène de venir ainsi se raconter sous la lumière crue et sodomite de projecteurs blafards ?

Parce qu’on pense que pour se prouver qu’on existe, qu’on compte, qu’on est, il faut bien arriver à paraitre à défaut d’être ? Parce qu’on ne se supporte plus, qu’on en arrive à se détester avec une telle véhémence, qu’on a depuis longtemps renoncé à s’affronter, qu’on a baissé les bras devant un tel combat et, que perdu pour perdu, perclus d’un désespoir impossible à admettre, étourdi par sa propre insignifiance, terrifié par le silence du monde qui vous ignore, on s’en va un beau matin, raconter à la terre entière ses boires et ses déboires auprès d’un parterre d’inconnus tout heureux de pouvoir se branler le cerveau devant ces sordides confessions ?

Parce qu’on n’en peut plus de crever de solitude médiatique, parce qu’on se pense tellement supérieur aux autres ou du moins tellement différent que la frustration de se voir ainsi mépriser, se transformant peu en peu en une rage indicible et triomphante, nous voilà réduit à se convoquer soi-même à ses propres assises pour s’écouter s’épancher, afin que le chauffeur de taxi qui vous ramène chez vous après l’émission, soit à même de reconnaitre votre visage ?

Est-ce un défi qu’on se lance un petit matin, au sortir d’une nuit embrouillée, devant sa glace pour s’étourdir et étourdir les autres, ses amis, sa famille, son boulanger afin de leur prouver que vous n’êtes pas comme eux, que vous serez Sagan ou rien, que si votre vie ne vaut pas la peine d’être vécue, elle mérite au moins d’être racontée par le biais d’un poste de télévision ? Je ne sais. Je ne porte pas de jugement de valeur. Chacun fait ce qu’il peut. Avec ses armes, ses peurs, ses doutes. Pour bien faire, là, je devrais sortir la citation d’un esprit qui gravite dans des latitudes qu’on ne soupçonne même pas mais, désolé je cale, et depuis que Jean d’Ormesson a changé son adresse Hotmail pour une de  chez Gmail, je n’arrive plus à le joindre.

Bon, histoire de se détendre un peu, vous avez vu cela ???? J’ai un ami dont le rêve le plus fou est de voir un penalty marqué de la tête. Eh Tristane, ca, ça je te jure, ça aurait vraiment de la gueule, non ?

11 commentaires pour “Banon? Ben non.”

  1. J’ai connu la mère, elle se prénome Mansouré, j’ai lu la fille. Je suis bien d’accord avec votre analyse. Devoir provoquer un tel sac de noeud pour exister !

  2. Je crois que votre problème c’est votre paire de couille.

    «Comprendre une personne c’est déjà lui parler. Poser l’existence d’autrui en la laissant être, c’est déjà avoir accepté cette existence, avoir tenu compte d’elle.»
    Emmanuel Levinas

  3. Vrai ! j’ai adoré la présentation de votre personne (sauf le foot,m’intéresse pas, mais c’était drôle aussi). Suis très très heureuse à l’idée qu je vous lirai régulièrement sur ce site, si j’ai bien compris.
    Et tellement pertinent cet article sur Banon…
    Cordialement.

  4. merci! Bon courage pour la suite!

  5. quel rapport avec mes couilles?

  6. Shame on you M.Debré

    Bernard Debré, fils de Michel Debré qui rédigea la constitution de la 5ème république, frère du président du conseil constitutionnel qui, alors qu’éclatait l’affaire DSK, à bafoué ouvertement les “textes fondamentaux” de notre république, cela peut poser question sur le respect de la république des valeurs qui font la grandeure de la France. Il n’a pas, et de loin l’élégance Intellectuelle de son frère Jean Louis . A partir de quelle autorité a t-il pu se positionner comme juge ? De Quelle hauteur B.Debré parlait-il ? Pourquoi tant de haine ? Ses propos à chaud ont été indignes d’un représentant du peuple. Comment tomber si bas? Ignore- t-il donc que la justice ne passe pas par les médias mais, par une enquête, une audience et un jugement. Si DSK est blanchi dans quelques semaines, que dira alors B.Debré ? Être médecin, on le voit, ne forme pas au raffinement .

  7. Justement si vous n’en aviez pas vous comprendriez. Du coup il va falloir faire des efforts, mais c’est pas gagné…voir perdu d’avance foot oblige 😉

  8. @marber: qu’est-ce que vous venez nous embrouiller avec Debré là?

    L’angoisse du mec… Aussi beau qu’une paire de couille parachutée dans du crépon.

    Je retourne supprimer des contacts FB.

    D’ailleurs il a un profil le footeux emirati? Je l’avais déjà pisté, il me plaît bien effectivement.

  9. Arielle Dombasle, pas Ariane… non ?

  10. Possible! Le sait-elle elle même?

  11. je ne sais pas laquelle sera la plus longue, la liste des jugeurs de Mlle B. ou celle des anciens coups de Monsieur K.

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