Face à ce terrorisme-là, il n’y a pas de solution


Et si effectivement, le terrorisme allait perdurer, s’inscrire dans le marbre de nos vies d’une manière pérenne, être au cœur de nos préoccupations quotidiennes, non pas dans les semaines à venir, non pas dans les mois prochains, mais durant des années et des années comme une maladie que nous serions incapables de combattre ?

Si tel était le cas, si d’aventure ce terrorisme s’enracinait dans le cœur de nos cités et bouleversait nos existences de la plus radicale des manières, ne serait-il pas plus sage, au lieu de partir dans de grandes déclarations d’intention sans lendemain, de prévenir la population que confrontés à une pareille menace, nous nous trouvons hélas sans aucune solution miracle ?

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Qu’après chaque attentat perpétré, il ne sert à rien de partir dans des disputes stériles, d’essayer par tous les moyens de faire retomber la faute sur l’un ou l’autre, de cesser de vouloir à tout prix qu’il existe un responsable auquel nous serions en droit de demander des comptes.

Qu’il vaut mieux essayer de comprendre où nous avons failli afin de ne pas répéter nos erreurs au lieu de passer notre temps à s’accuser à tort et à travers de tous les maux de la terre, offrant aux commanditaires des attaques le triste mais sûrement jouissif (à leurs yeux) spectacle de nos divisions.

Exactement comme on se sert de l’expérience des tragédies aériennes afin d’améliorer encore un peu plus la sécurité dans nos avions.

Que nous devons admettre, quels que soient les efforts déployés, les mesures adoptées, l’arsenal judiciaire ou policier mis en œuvre, nous échouerons à repousser toutes les tentatives de semer la terreur ou le chaos, que c’est dans la nature même de ce terrorisme perpétré par des individus ayant rompu tout lien avec la civilisation de se situer parfois hors d’atteinte.

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Non pas parce que nous serions faibles ou désorganisés ou naïfs mais plus parce que empêcher une personne résolue à mourir de monter dans sa voiture et de foncer dans la foule ou de se servir d’un couteau pour poignarder un passant relève tout simplement de l’exploit ou du hasard. Ou des deux à la fois.

Il faut apprendre à vivre avec le terrorisme comme les malades apprennent à vivre avec le cancer. En étant conscient de la gravité de la chose mais en restant convaincu qu’on peut, qu’on va s’en sortir. Admettre les rechutes, les pertes de cheveux, la fatigue, les désillusions tout comme nous accueillons les rémissions, les accalmies, les regains de forme.

Conscient que tant que la maladie loge au plus profond de notre corps, nous irons ainsi, chancelants, instables, parcourus d’humeurs changeantes mais obstinés à garder en nous l’espoir d’une future guérison.

Et surtout sans s’en remettre à des marabouts ou autres vendeurs d’espoir qui face à notre détresse nous vanteront des remèdes improbables, des recettes toutes faites, des solutions fantasques qui ne contribueront qu’à nous rendre encore un peu plus malade.

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Ce n’est évidemment pas gai- mais qui a prétendu que cela le serait ? – ce sera long, ce sera ardu, il y aura des moments de découragement, des envies de trouver un coupable, des désirs de justice, de vengeance mais tant que nous resterons soudés, il ne pourra rien nous arriver.

Oui c’est insupportable de devoir compter des morts et de savoir qu’il en existera encore d’autres demain ou après-demain. Oui c’est nous demander des efforts sur nous-mêmes prodigieux de rester stoïque face à cette avalanche de malheurs. Oui accepter de vivre de la sorte, dans une sorte de danse endiablée avec la mort, sur une période dont nous ignorons la durée, se situe à la limite de l’humain mais nous n’avons pas le choix.

Nous avons vaincu les grandes épidémies des siècles passés, nous avons triomphé de bien des maux, nous avons su trouver la parade à des problèmes d’une complexité inouïe, nous triompherons un jour ou l’autre du terrorisme pour la simple raison que l’homme a toujours trouvé en lui les moyens de se relever, a toujours cru en son génie, a toujours puisé au plus profond de lui les forces nécessaires pour continuer le métier de vivre.


Nous sommes éternels.

                                                                                                                                                                                      Pour suivre  l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

16 commentaires pour “Face à ce terrorisme-là, il n’y a pas de solution”

  1. par la Raison , par la Pensée ,par la Lumiere c ‘ est ainsi que nous vaincrons .
    Merci à vous

  2. C’est étrange, Laurent Sagalovitsch, votre réaction aux attentats : « Il faut apprendre à vivre avec le terrorisme comme les malades apprennent à vivre avec le cancer »…

    Comme si l’islamisme radical était une maladie et non pas une offensive politique délibérée et déployée méthodiquement sur le registre de la terreur, sur celui de l’endoctrinement haineux de pauvres crétins à la dérive, et sur celui de la guerre psychologique exploitant chez les Occidentaux, d’une part une vieille culpabilité post-coloniale, et d’autre part celle de n’avoir pas su intégrer certaines populations immigrées qui ne sont ni les Chinois, ni les Vietnamiens, ni les européens de l’ex-empire soviétique, etc.

    Or les violences antijuives et antichrétiennes commises par des fanatiques musulmans n’ont jamais cessé au cours des siècles, bien avant la création de l’Etat d’israël et la question des territoires ; bien avant l’offensive bushiste.
    En effet, l’Afrique du nord, le proche-Orient, l’Egypte et la Turquie (historiquement, Byzance) étaient des pays chrétiens avant l’impérialisme et la colonisation musulmane qui n’a échoué qu’en Espagne du fait de la Reconsquista.

    1860, massacre de chrétiens à Damas et au Mont Liban ; 1920, pogrom de Jérusalem (autrement appelé « Emeutes de Nabi Moussa ») ; 1929, pogrom d’Hebron ; 1934, pogrom de Constantine ; 1940, pogrom de Bagdad (dit le Farhoud) suscité par le premier ministre irakien pronazi Rashid Ali al-Gaylani ; et bien d’autres.

    Mais, même le cancer se combat… et certains peuvent être guéris grâce à des traitements énergiques.
    Encore faut-il que les diagnostics soient justes ; que la pathologie soit définie et nommée avec exactitude.

  3. Parfaitement d’accord avec vous Philippe. Ayons le courage de faire de la politique.

  4. Salut Laurent,

    Je ne peux que valider.

    Les attentats en France étant intimement liés à la politique de guerre d’Hollande, que réponds tu à ceux qui disent “La France n’a qu’à s’occuper de ses affaires. Elle devrait cesser les combats contre daesh et nous auront déjà moins d’attentats” ?

  5. Je partage pleinement votre point de vue. il va falloir apprendre à vivre “avec” comme d’autres pays le font malheureusement déjà…….J’apprécie vos billets toujours plein de bon sens. Merci à vous et à votre plume !

  6. @Philippe : Vous êtes ridicule. Vous avez tort ET vous êtes idiotement raciste.

    Croire qu’une religion est responsable de ses éléments les plus extrêmement idiots (et assassins), c’est accuser tous les chrétiens de génocide, torture, et terrorisme.

    Comme je ne pense pas que vous pensiez cela… Comprenez (enfin…) que le même raisonnement se doit d’être tenu à l’Islam.

    Vous vous déshonorez en tenant ce raisonnement ridicule.

    Mais bon, l’honneur, qu’est ce que c’est, pour vous.

  7. @Pierre : moi je réponds que depuis les histoires de voile (et notre sacro-sainte – et justifiée – liberté de satire), nous étions déjà une cible.

    Si nous sommes devenu une cible prioritaire, ce n’est pas pour rien : nous faisons aussi mal aux islamistes que les américains. Les Français sont redoutés et ont empêché la prise du Mali (qui aurait été une catastrophe).

    Arrêter une guerre que l’on n’a pas commencé, et où l’on se trouve du “bon côté”, parce qu’il y a des victimes civiles ?

    Je trouve cela lâche. Il faut défendre nos idéaux, et l’EI/Daesh est en strict opposition à nos idéaux. Et nous fait la guerre (unilatéralement, juste parce qu’on a beaucoup de juifs et de musulmans à peu près bien intégrés en France. Eh oui, nus avons les deux communautés les plus importantes, et pour la majorité de ces minorités, l’intégration se passe bien !).

    Croire (comme le petit Besancenot) qu’accabler Hollande pour son intervention qui a sauvé le Mali est une bonne idée politique, comment dire, moi, ça me fait vomir.

  8. @julien_g
    C’est un fait incontestable que l’Afrique du nord, et le Proche-Orient ont été vidé de leurs chrétiens et de leurs juifs qui habitaient ces régions bien avant l’arrivée des arabo-musulmans.
    Notamment, dans la seconde moitié du 20° siècle, plus de 800.000 juifs ont dû fuir leurs foyers d’Afrique du nord car non seulement ils étaient en butte à l’hostilité très active de leurs compatriotes, mais également victimes de lois ségrégatives ou d’explusion

    C’est un autre fait incontestable que les Arméniens ont été victimes d’un génocide en 1915; et qu’en 1923 1,6 millions de Grecs anatoliens ont été chassés de l’antique territoire byzantins qu’ils occupaient depuis la plus haute antiquité pour rejoindre la Grèce européenne.

    C’est un fait incontestable que les chrétiens d’Orient et les Coptes sont en butte à des persécutions.

    C’est un fait incontestable que les terroristes se réclament de leur religion procédant ainsi eux-même à un amalgame que vous dénoncez.

    S’il est un ridicule, c’est celui de prétendre que j’accuse les chrétiens de crimes et de torture – (“accuser tous les chrétiens de génocide, torture, et terrorisme” dites-vous) –
    alors que je m’efforce de rappeler qu’ils sont persécutés, et quelques fois crucifiés.

    En matière de racisme, faut-il rappeler que la Ligue Arabe est la seule organisation internationale à caractère officiellement raciale ?

    Ce qui me semble déshonorant, c’est de traiter, comme vous le faites, quelqu’un de raciste pour dévaloriser ses arguments.
    C’est de faire étalage de sa méconnaissance de l’histoire du Proche-Orient, et d’une insondable sottise contente d’elle-même parce qu’elle se confit dans de bons sentiments et dans la bienpensance.

  9. @Philippe : clap clap , belle récitation, on voit que l’extrême droite dispose d’un pseudo historien pour rappeler les éléments de langage.

    Oui, ces faits sont incontestables.

    Il est aussi incontestable que :
    AU nom de la religion chrétienne, des pogroms, génocides et barbaries ont été perpétrées.
    Au nom de la religion chrétienne, l’esclavage s’est systématisé lors de la “première mondialisation” (la traite négrière, quoi)

    Eux aussi se réclamaient d’une religion, la religion chrétienne.

    Ne voyez vous pas le parallèle ??

    Le problème n’est pas (n’est jamais) “une” religion, mais certains extrémistes qui la compose.

    Vous savez que les juifs ont crucifiés des chrétiens, aussi (en passant par l’autorité romaine…) ??? Doit on juger tous les juifs pour ces “crimes” ??

    Bizarrement, votre “histoire” du proche orient est parcellaire et biaisée. QUand à votre histoire de la chrétienté, elle oublie… tout ce que les extrémistes de cette religion ont infligé comme souffrance ! (au nom du Christ).

    Pourquoi “‘au nom d’Allah” serait différent d “au nom du Christ” ??

    Hypocrisie, quand tu nous tiens.

    Vos faits sont réels. L’interprétation, elle, est raciste, idiote et ridicule.

    Et ce ne sont ni “bons sentiments” ni “bien-pensance” mais la réalité que les racistes, xénophobes, islamophobes, antisémites, antichrétiens oublie trop souvent.

    Continuez à ruminer votre haine. Une chose est sure, si vous êtes Chrétien, vous n’irez pas au Paradis, JC lui même rejetant cette haine absurde (et les litanies d’idioties qui forment l’argumentaire de ceux qui soutienne cette haine).

  10. Nous atteignons des sommets .

  11. @julien_g
    Lorsque dans les années trente et quarante du siècle dernier on mettait en cause les Allemands, on ne manifestait pas pour autant un racisme antigermanique, mais une aversion pour l’idéologie mortifère qu’ils défendaient.
    Il en est simplement de même à présent pour les peuples du Proche-Orient qui s’effondrent dans des haines religieuses et des affrontements ethniques : nul racisme là dedans.
    On n’est pas raciste pour souligner ce phénomène atroce.

    Votre principal argument est pitoyablement de rappeler des faits vieux et révolus depuis de très nombreux siècles ; de faire du vice des uns (la persécution du Christ, l’inquisition et les conversions forcées) l’excuse des autres…
    Or, aujourd’hui, sous nos yeux, ce sont les chrétiens et les juifs (et les Yézidis, et les Alévis et les bahá’ís) qui sont visés et assassinés pour ce qu’ils sont, au Proche-Orient mais aussi en Europe.

    Mais ce qui est le plus indigne et le plus répugnant, ce sont vos accusations fausses et insultantes de racisme et d’extrême-droite.
    J’affirme ne pas être raciste, ni d’extrême-droite.
    C’est une vraie bassesse que de jeter sur moi cette accusation haineuse et mensongère.

  12. Moi ce qui m’angoisse le plus , c’est la Marseillaise .
    “Aux armes citoyens”
    Si certains s’en inspirent ( Et ca bruisse chez les “patriotes” ) , la ca sera la catastrophe .

  13. En même temps Philippe je peux comprendre les réactions à votre encontre, vous nous parlez de diagnostique juste et de cretins à la dérive sauf qu’il n’y a pas de profil type de kamikaze en France. Vous n’êtes peut être pas raciste mais vous avez l’air de faire une sacrée fixette. Plutôt que de nous blablater de l’an 1000 regardez ce qui se passe dans le monde en 2016. Pour prendre un exemple les Coptes http://www.franceculture.fr/emissions/chretiens-dorient/situation-des-coptes-en-egypte-apres-la-destitution-des-freres-musulmans depuis le dictateur Sissi à fait ses purges et mène un combat culturel pour un islam modéré, d’ailleurs Israël renoue des liens économiques avec L’Egypte. Qu’en pensez vous ?

  14. @Nico Pedia
    Je pense que l’exemple de la Tunisie et celui du Maroc nous permettent de ne pas désespérer du monde arabe.
    Au prix, sans doute du dépassement de mille terribles difficultés surmontées chaque jour, la sagesse des responsables politiques et religieux, ainsi que celle des peuples de ces deux pays, préservent la paix civile et écartent un réel danger de guerre civile toujours atroce.

    La Tunisie et le Maroc ont en commun le talent de bannir l’extrêmisme tout en respectant leurs traditions et en maintenant, autant qu’il est possible (c’est-à-dire imparfaitement, bien sûr), les libertés publiques et privées.

    Malheureusement, ils sont les deux seuls pays arabo-musulmans à ne pas avoir sombré dans des convulsions mortelles caractérisées par le fanatisme religieux, la haine raciale et la dictature.

    La crainte de commettre des « amalgames », celle d’être diffamé (être traiter de raciste, par exemple) ne doivent pas conduire les observateurs à mettre un bandeau sur leurs yeux et un baillon sur leurs lèvres.

  15. Les chrétiens d’orient ont été persécutés par tous ceux qui sont allées en orient. Ça peut expliquer deux trois trucs mais à mon humble avis pas plus. On notera également qu’en Irak ils partent de loin mais ils font des efforts. Bien à vous.

  16. Quel discours défaitiste. Il est des pays où la situation est un peu bloquée comme en Israel mais franchement en France ou en Allemagne, il y aurait moyen d’éradiquer ce cancer en s’attaquant aux vraies sources du mal mais nos politiques n’en ont ni le courage ni la volonté.J’ajoute qu’ils cultivent avec ferveur le vivier musulman à un moment où il faudrait le réduire.

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