Ah les sagouins.
Cette fois, cela n’a pas traîné.
On en était encore à dénombrer le nombre exact de victimes, à tenter de remonter le fil des événements, à vérifier l’identité du présumé terroriste et de ses possibles complices, qu’Alain Juppé – chassez le naturel, il revient toujours au galop – de nouveau droit dans ses bottes comme à la belle époque, vitupérait ” si tous les moyens avaient été pris, le drame aurait pu être évité ”
Autrement dit, la gauche gouvernementale, par son inaction, le manque d’ambition de sa politique sécuritaire, son laissez-aller, a laissé se perpétrer un effroyable massacre et doit être tenue responsable de cette tragédie. Ces morts ce sont d’abord les siens.
Tandis qu’avec moi président, taratata, tu verras, tu verras, les terroristes marcheront au pas, tu verras, tu verras, la police c’est fait pour cela, tu verras, tu verras.
Et hier soir, Nicolas Sarkozy, pour ne point laisser Juppé remporter le bonnet d’âne de la réplique la plus incongrue, sortait la grosse artillerie et dézinguait lui aussi à tout-va : ” Tout ce qui devrait être fait depuis dix-huit mois n’a pas été fait ”.
Avant de nous sortir son inventaire à la Prévert pour lutter contre le fléau du terrorisme : approchez mesdames, messieurs, et hop, suffit d’ouvrir des centres de déradicalisation par ici, et houbahop, d’enferrer les malfrats avec des bracelets électroniques par là, et zou, de balancer à la mer les fauteurs de trouble nés hors du territoire, d’interdire la fréquentation de sites djihadistes, et le terrorisme il est où, il est où je vous le demande ? Dis-pa-ru. On n’en parle plus. Éradiqué je vous dis. Circulez, il n’y a plus rien à voir.
Quant à l’autre, j’entends la Castafiore du renouveau national, n’en parlons même pas…, de tout temps, elle entretient avec le principe de réalité des relations fort compliquées.
Bref, l’année à venir sera longue. Très longue.
Et d’ici la présidentielle, il va falloir tenir bon sur ses acquis, ne rien céder à ces populistes d’opérette qui, pour une voix, pour s’attirer les faveurs de quelques électeurs justement déboussolés par cette violence insensée, n’hésiteront pas à rivaliser de propositions aussi fantaisistes les unes que les autres, à mentir effrontément, à se perdre dans des considérations vaseuses où la morale élémentaire sera bafouée.
Et vous verrez, un jour, ils oseront l’innommable.
Après tout diront-ils, qui est le mieux placé pour dénoncer aux autorités des individus au comportement suspect ? Qui d’autre que ces braves français seraient à même d’aider la police en distribuant des bons et des mauvais points à leur voisin de palier ? Qui d’autre les fréquentent au quotidien ces gens étranges aux mœurs si singulières, ces demi-portions de Français dont on va finir par se demander s’ils sont vraiment loyaux aux valeurs de la République, ces troglodytes qui tapinent aux alentours des mosquées avant de s’en aller semer la terreur ?
Le terrorisme est une question infiniment complexe qui nécessite une approche multi-directionnelle, exige de travailler dans la durée, réclame de la société une patience que bien souvent elle ne saurait accorder.
C’est aussi une façon d’accepter l’inacceptable.
D’avouer que confronté à un individu sorti de nulle part dont rien dans l’attitude ou le comportement ne laissait présager un saut dans la barbarie la plus immonde, l’État demeure parfois démuni.
Au lieu d’agiter des recettes toutes faites qui seront non seulement inopérantes mais contribueront à semer le poison de la désunion au sein de la population, à instaurer l’ère du soupçon, prélude à toutes les dérives sécuritaires dont on sous-estime toujours les mortifères conséquences.
Quand on commence à ouvrir des centres, au fond peu importe leur nom, rétention, déradicalisation, on connait la nature des premiers arrivants ; avec le temps, avec la répétition des attentats, on finit par revoir à la baisse les critères d’admission et bien vite on enferme n’importe quel quidam au nom du principe de précaution.
Et on finit par tous devenir des suspects en puissance…
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trés bien dit tous ces messieurs parle parle ils feraient mieux de fermer leurs gueles car eux ne disent pas ce qu ils feraient s ils etaient aux manettes le mec qui a fait ça n etait ficher S
Merci pour cet article !les polémiques permanentes et sterlets destinées à obtenir des voix deviennent intolérables
APPRENONS DES MAINTENANT À DÉLATIONNER :
Curieusement ce mot n’existe pas en français. Comme quoi l’usage ne crée pas forcément immédiatement les mots car si cela avait le cas le mot existerait depuis 1940 …
Le niveau chute , déjà que !
Oui en fait maintenant ce sera comme une guerre d’usure.
Notre quotidien balancera – t-il entre crachats bûcher et attentats? Et ben ca va être encore plus gai!