Le pays se réveille groggy ce matin. Comme sonné. Avec à nouveau ce goût de cendres dans la bouche. Cette impression d’être plongé dans un cauchemar qui ne cesse, à intervalles réguliers, de venir nous hanter, de nous propulser dans le cœur des ténèbres, au plus profond d’une nuit noire comme la mort.
De cette impression que cela ne finira jamais, que quels que puissent être les moyens engagés, les mesures adoptées, les forces de sécurité mobilisées, en n’importe quel endroit du territoire voire même du monde entier, l’on peut passer désormais de vie à trépas en l’espace d’une seconde, sans comprendre ce qui nous arrive, sans réaliser que nos existences s’achèvent là dans une salle de spectacle, ici lors d’un défilé du 14 juillet, ailleurs au terminal d’un aéroport.
Alors la peur, la peur tout le temps, la peur partout, la peur pour tous, la peur pour soi, la peur pour les autres, la peur qui empêche de penser, la peur qui paralyse et étreint le cœur, la peur qui malgré nous, malgré notre détermination à ne point la laisser abîmer nos vies, parvient tout de même à se frayer un chemin jusqu’à nos consciences et nous condamne à vivre aux aguets.
A vivre à reculons.
Des vies brisées nettes par l’action de sanguinaires dont, et c’est bien là le plus effroyable, on ne perçoit pas vraiment les motivations, si ce n’est celle de frapper les imaginaires, de répandre la terreur, de provoquer l’effroi et la stupeur, de semer le chaos dans le pays.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit et seulement de cela.
De mettre à bas l’esprit de concorde nécessaire à toute démocratie et de dresser les communautés les unes contre les autres, dans un affrontement sanglant qui au final affaiblira l’état de droit et offrira à des forces obscures l’opportunité de s’emparer du pouvoir déclenchant des mouvements de révolte auxquels répondront des mesures de répression.
Et ainsi de suite dans une escalade meurtrière qui mettra le pays à genoux.
C’est contre quoi les morts du Bataclan comme ceux de Nice comme ceux de Charlie Hebdo nous obligent.
Ce sont à eux que nous devons montrer que leur mort si scandaleuse, si lâche, si écœurante, n’aura pas été le prélude à d’autres tragédies.
C’est au souvenir de ces femmes, de ces enfants, de ces hommes tombés un soir d’été, le long d’une promenade fréquentée, que nous devons présenter le visage d’un peuple uni dans la douleur mais aussi dans l’adversité, prêt à tous les sacrifices pour empêcher les forces de la désunion de triompher.
Montrer le visage serein et déterminé de notre inexpugnable solidarité, c’est la seule tâche qui nous incombe aujourd’hui, par-delà nos divisions, nos différences et nos croyances.
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Les croyances voila le hic .
Les médias devraient mettre le doigt sur le fait qu’un terroriste a guère plus de courage lorsqu’il se résout à en finir et se fait appeler martyr, alors que comme un chat, un chien, ou un hérisson qui décide de traverser une route il possède simplement cette intrépidité idiote qui consiste à se désintéresser de ce qui adviendra. C’est tout à fait ridicule de parler de martyr, d’autant plus que celui-ci est un bourreau. Le martyr, ce sera pour nous dans cette nuit noire qui nous attend si nous n’en finissons pas avec des suicidés complètement désœuvrés qui foutent la merde sans faire un tout petit effort d’imagination.
Comme l’écrit Claro : « Non pas faire comme si de rien n’était, mais comme si rien ne pouvait nous empêcher d’être ».”
Le courage (et non le martyr d’ailleurs), ressemble déjà beaucoup plus à cela.
Nos trolls sont atteints de sidération , ou qui ne dit rien consent .
Ce genre de massacre, ne serait-il pas une forme nouvelle de progrom ?…
C’est un peu dingue cette impression que même ceux qui écrivent et re écrivent que ça va être long n’en n’ont pas l’air convaincu. Il n’y aura pas d’espace trou temporel, chaque jour le soleil se lève et se couche et c’est comme ça. Les mots ne suffiront pas, Sartre disait que “En face d’un enfant qui meurt, La Nausée ne fait pas le poids.» Restons solidaire oui, mais pas que.