Mais quelle impossible histoire de branquignols que ce chantage à la sexe-tape.
On y perdrait son football à force.
Résumons.
Un chenapan de footballeur pas plus haut que trois pommes, plus connu pour sa capacité à trébucher au moindre contact que pour martyriser les filets adverses, se filme en plein exercice de saute-jupons avec sa tendre épouse, laquelle n’a toujours pas pipé mot, n’étant en rien concernée par cette nouvelle affaire Dreyfus.
Un téléphone portable, dont le contenu siphonné navigue de Marseille à Lyon, finit par atterrir entre les mains du meilleur ami d’un nonchalant avant-centre international exilé du côté de Madrid, introduit comme juge de paix pour tenter de convaincre son coéquipier en équipe de France de passer à la caisse, afin de renflouer les finances de son ami d’enfance, ancien taulard à la petite semaine reconverti en homme à tout faire de ladite vedette.
Des fadettes en veux-tu en-voilà qui sortent immaculées dans un grand quotidien du soir, laissent à lire des dialogues tenant plus des Sous-doués jouent au foot que de l’Annonce faite à Marie.
Un passage annoncé à grand fracas de publicité dans le journal le plus regardé de l’hexagone, où le demi-accusé passe son temps à s’interroger sur l’intérêt de cet entretien vu qu’il n’a rien à voir ni de près ni de loin avec tout ce ball-trap de combinettes foireuses.
La classe politique qui s’en mêle, en appelle au drapeau outragé, s’apprête bientôt à convoquer en séance plénière l’assemblée nationale afin de prolonger l’état d’urgence histoire de s’assurer que de pareilles tragédies ne se renouvellent pas ; des footballeurs prochainement assignés à résidence, des descentes de police au beau milieu d’une rencontre de championnat, des gardes à vues interminables pour déterminer le niveau d’implication et du gardien de but et du défenseur central et de l’ailier gauche.
Une histoire tellement compliquée et mal fichue qu’on se demande à tout moment quand le nom de Nicolas Sarkozy va finir par apparaître.
C’est les Bettencourt au Stade Vélodrome, c’est DSK chez les footeux, c’est l’intrusion de la comédie italienne dans l’antichambre du sport le plus populaire de la planète.
Évidemment le tout-Paris se gausse, les beaux esprits de la capitale qui auront toujours plus d’estime pour un violeur en série que pour un amateur de ballon rond, en font leurs choux gras et se lancent dans de grands études sociologiques sur les ravages du capitalisme opéré sur des cerveaux bas de plafond éduqués dans les dépotoirs des territoires perdus de la République.
Ça se gausse, ça ricane, ça savoure sa revanche tant il est vrai que dans ce beau pays nommé France, on a pour le football et le sport en général une aversion si profonde qu’on montre bien plus d’égard pour des politicards même mis au placard que pour des sportifs coupables d’avoir préféré l’exercice en plein air à la lecture de Salammbô.
Tout juste si on ne s’en va pas réclamer le rétablissement de la peine de mort pour guillotiner ces têtes de nœud de footballeurs salissant l’honneur de la patrie en danger.
Moi, ahuri par les dimensions prises par cette affaire de pieds-nickelés ou de pieds-carrés, je m’interroge surtout sur le contenu de cette énigmatique sexe-tape.
Non parce que si l’ami Valbuena feinte l’orgasme aussi bien qu’il mime des fautes imaginaires, c’est à un véritable péplum qu’il faut s’attendre où, de jouissances feintes en râles de plaisirs surjoués, Valbuena doit revisiter son kamasutra personnel en exaspérant son épouse, lasse d’attendre la venue d’une montée d’un plaisir toujours remis à plus tard.
Concernant Benzema, sublimement parfait dans son rôle d’ahuri à la Alberto Sordi ou Vittorio Gassman, je lui tire bien bas mon chapeau : être fidèle à une amitié remontant aux vestibules de l’enfance malgré les mauvais chemins empruntés par son camarade de jeux démontre une véritable empathie qu’on ne soupçonnait pas forcément au vu de ses prestations parfois un tantinet égotistes disputées sur carré vert.
Quant à savoir qui a fait quoi, comment, pourquoi, c’est tout aussi intéressant que de connaître le plan de table du dîner de clôture de la COP21.
C’est dire.
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Un ami qui me dit qu’il a aimé Salammbô, je coupe immédiatement les ponts et ne lui parle plus jamais tant c’est un marqueur infaillible des trous de balles. Ce bouquin, c’est la quintessence du snobisme littéraire, du pédantisme post-moderne, de l’ennui… de la branlette pour prof de lettres.
Ne doit-on pas douter que même les plus accrochés au football s’intéressent à cette « affaire Dreyfus » de dessous la pelouse ? En tout cas, Émile Zola vous remercie de ne pas invoquer son « J’accuse… ». Et quant au tout-Paris, vous ne seriez pas étonné qu’il se tamponne le coquillard de cette trahison privée – même avérée, contrairement à celle du capitaine Dreyfus, injustement dégradé –, ou qu’au mieux, ledit tout-Paris feigne de s’y intéresser. Cela paraît distrayant car la mort semée par les terroristes ni les votes frontistes – qui vous occupaient récemment –ne sont pas au bout des débats, des accusations (fondées, infondées ?) et du bandeau final des chaînes TV d’info en continu.
Il faut certes de tout pour faire un blog. Mettons alors que l’on n’a rien dit. Surtout, l’on déplorerait que la province – qui n’y voit sans doute d’intérêt que pour jour de disette ! – croie que la ville capitale s’entiche plus qu’elle-même de ce fait-divers extra-footballistique et assez misérable. Les régions doivent avoir d’autres chats à fouetter.
Du moins leur souhaite-t-on.
Flaubert postmoderne ?
Pourquoi perdez-vous votre temps à commenter une affaire aussi risible et foireuse ?
la peine de mort ? inutile.
Avec ce qu’il a dans le ciboulot, le mec a déjà pris perpète.