Il paraît que les français n’ont pas trop le moral ces derniers temps. Du coup moi aussi. Par solidarité patriotique on va dire. Par empathie nationaliste. Sauf que moi j’ai des bonnes raisons d’être déprimé même si je n’ai pas à cravacher pour payer les traites en retard de l’écran plat offert à l’aîné pour sa réussite à l’entrée à pôle emploi.
Pourtant moi aussi je suis au chômage. Au chômage technique même. Avec des perspectives de reprise d’activité à court terme quasi nulles. Voilà ce qui se passe quand on s’amuse à achever un manuscrit. Lorsqu’on l’envoie à son éditeur et que ce dernier le juge apte pour le service. Même s’il faudrait songer à mettre le milieu au début et le début vers la fin. Et penser à effectuer une cure d’amaigrissement au chapitre 7. Ratiboiser le chap 12. Circoncire le 13. Raboter le 14. Emincir le 14. Réduire le 15. Supprimer le 16.
Le 19 aussi.
Rien de bien méchant.
Du simple travail de dactylo que l’écrivain maugrée à accomplir mais qu’il accomplit tout de même.
Désormais il n’y plus qu’à attendre le dernier jeu d’épreuves pour valider le roman et l’envoyer se faire imprimer.
C’est presque fini.
Votre esprit tourne à vide.
Cette angoisse qui vous rongeait depuis des semaines, des mois, des années, cette angoisse à créer jour après jour l’édifice d’un roman tenant à peu près la route, cette angoisse qui vous donnait l’impression que la vie valait la peine d’être vécue a disparu, ne laissant derrière elle qu’un vaste champ de ruines où vous errez sans but.
Ces abrutis de personnages qui hier encore vous tourmentaient avec leurs affects et leurs manies, avec qui vous vous débattiez pour qu’ils apparaissent vivants et point trop bancals ont déserté votre cervelle et sont rentrés chez eux. Les journées n’ont plus de saveur. Elles tournent à vide. Et comme vous n’avez pas encore l’énergie nécessaire pour vous lancer dans une future entreprise romanesque, vous vous sentez comme bon à rien. D’ailleurs vous êtes un bon à rien. Vos parents et vos amis vous l’ont assez répété. Vous finissez par le croire.
Vous vous levez le matin en espérant que la nuit se dépêche d’arriver. Vos traits se creusent. Vous vous traînez dans votre appartement et vous vous surprenez à bavarder avec vos plantes. Rien ne vous intéresse. Pas même les jupons de la femme de ménage. Ni les cabrioles de vos maîtresses imaginaires.
Finalement vous vous décidez à prendre des vacances forcées. Ce sera déjà ça de gagné. Vous écrivez un dernier billet sur votre blog à la con, vous prévenez vos lecteurs, enfin plutôt le seul lecteur qui vous reste, que vous serez absent de la semaine, vous laissez votre chat au bon soin de la voisine, vous bouclez votre valise et vous vous envolez pour la Californie, visiter les fantômes de Steinbeck et d’Henry Miller avant d’aller voir si Johnny tient la forme à L.A.
Une vraie vie de chien.
Petite déprime post-partum ? J’espère qu’en temps voulu, vous nous donnerai le nom de ce BB, enfin toutes les références…
article sans intérêt , on ne peut pas même pas s’engueuler
Bonne balade, Laurent.
(Si vous n’étiez pas si loin, j’aurais bien pris votre chat en villégiature, il a une bonne et jolie tête de chat sympa.)
@closede : comptez sur moi
@ Toto chichi : pourquoi tant de haine ?!
@ Sophie: ah mais c’est pasmon chat! Je n’exhibe pas ma vie privée. Le mien est beaucoup plus beau!
@closde en attendant la présentation du nouveau né faites connaissance avec les autres enfants
pourquoi tant de haine ? : Parce que c’est le titre du blog pardi.
j’espère pour vous que votre prochain livre est mieux réussi que cet article.
Bonnes vacances, Bisous
@Hannah, merci pour l’info ; du haut de mon inculture (mais je me soigne) je ne savais pas que notre hôte avait déjà commis d’autre méfaits, moi qui suis loiiiin de la France, je vais commencer par “Loin de quoi ?” that is the question !
ca devient radio-ma-vie.
faible.
très faible.
les zélateurs serviles et dépressifs n’incitent pas à la hargne.
allez, faut chausser le dentier maintenant !
c’est vrai? on peu le mordre le Jourdan?
ça dure combien de temps les vacances après la fin d’un roman?c’est pour savoir si je m’y met ou pas.
@Sophie k. m’enfin!!?? il arrive quoi à votre blog?