Les mariés de l’ennui

A priori je n’ai aucune compétence particulière pour traiter de l’épineux sujet du mariage gay : je ne suis pas marié pas plus que je ne suis gai. Concernant cette dernière non-qualification, je n’ai aucun mérite. Il est bien connu que, de toute éternité, enfin mettons depuis l’éradication sauvage et radicale de Sodome et Gomorrhe, il n’existe pas, bien entendu, de juifs gays. Ça se saurait. Aussi impossible à dénicher qu’un catho qui vote à droite ou qu’un musulman qui supporte le PSG. Une impossibilité métaphysique passible de provoquer chez la mère juive une envie irrépressible de défénestration voire d’un génocide de toute la famille, chats et chiens compris.

J’avoue, fort de mon ignorance crasse sur le sujet, que je ne comprends pas bien cette obsession enragée de la communauté gay de vouloir à tout prix s’en aller saluer Monsieur le maire avant de se rouler une pelle devant le parterre de la mairie sous une pluie de riz basmati. Être gay pensais-je c’était comme être punk.

 

L’affirmation enragée d’une rébellion à l’ordre public, un crachat envoyé à la face de la bourgeoisie bien-pensante, un bras d’honneur adressé à l’endroit de l’ensemble des corps constitués. Le refus obstiné des conventions. Une manière de vivre bien à soi qui n’admet aucune concession. Vivre à la marge tout en assumant pleinement sa différence. Effrayer le bourgeois et s’en féliciter. Se rire des regards offusqués de la concierge de l’immeuble.

Au lieu de quoi, une frange non négligeable de la communauté gay et lesbienne réclame à cor et à cri sa part de normalité. Les voilà qui veulent à tout prix rentrer dans le rang. Se fiancer, publier des bancs, se marier, s’endetter pour s’offrir une soirée de gala dans un hôtel des beaux quartiers, s’emmerder à aller de table en table pour s’assurer que le saumon est bien goûtu, se trémousser en cadence sur C’est bon pour le moral de la Compagnie Créole, s’enquiquiner avec des marmots de substitution, régler ses impôts sous le régime commun, s’acoquiner avec un plan d’épargne, s’acheter une concession commune au cimetière municipal.     

Arthur Rimbaud acceptez-vous de prendre pour époux Monsieur Paul Verlaine ? Gertrude Stein acceptez-vous de prendre pour épouse Mademoiselle Alice B.Toklas ? Steve Morrissey acceptez-vous de prendre pour époux Steve Morrissey ? Non, messieurs dames, je refuse. De toute mon âme. Je ne suis pas comme vous. Je ne veux surtout pas être comme vous. J’ai en horreur tous ces protocoles sentencieux qui ne sont là que pour rassurer la société et l’empêcher de dérailler. Je suis un hors-la loi.

En voulant renoncer à leur pouvoir de provocation, les gays ne sont-ils pas en train de se perdre et perdre de leur force de déstabilisation ? Ne sont-ils pas désireux avant tout de s’embourgeoiser, de se normaliser au risque se de détourner de ce versant sulfureux qui les rend si indispensables au bon déroulement de la vie moderne ? A l’image des juifs qui veulent à tout prix s’assimiler, se fondre dans le décorum et le grand barnum de la République, au risque de se diluer et in fine de disparaître, de renoncer à ce qu’ils sont : des empêcheurs de tourner en rond, des êtres impossibles, inclassables, dérangeants, des êtres du dehors voués à servir de repoussoir et de bouc-émissaires.

Le juif assimilé est tout autant utile à la société qu’un gay banalisé. Il rejoint le troupeau des masses bien-pensantes, propres sur elles, impeccables de rectitude, pétries de sens commun, réduites à mastiquer une existence sage comme la mort, sans aspérités, sans heurts ni fracas.

Une vie peureuse qui n’engendre que des comportements rassis et des sentiments moisis.

Des vies au rabais.

36 commentaires pour “Les mariés de l’ennui”

  1. @ LS : C’est parce que je vous titille avec votre Honda que vous me piquez mes sujets directement dans ma tête ?

  2. bah non, c’est juste que les grands esprits se rencontrent!

  3. Cher Laurent, assurément, vous fantasmiez les désirs gays…
    Je connais personnellement plusieurs couples homosexuels exclusifs ou bi (je précise que je suis nulle sur l’échelle de Kinsey). Je vois autant de rapport entre eux et le mouvement punk que de rapport possible entre une fille et moi.
    Sans caricaturer, ceux que je côtoie sont de natures différentes :
    -un couple de femmes d’une discrétion absolue que vous pourriez prendre pour deux simples amies ne cherchant pas du tout à choquer le bourgeois provincial (cela dit, je ne connais pas le gay parisien) et ne souhaitant pas se marier
    -un couple d’hommes dont le comportement est certes provocateur mais pas comme vous l’entendez – tendant le bâton pour se faire battre – organisant leurs loisirs autour d’expériences sexuelles à très haut risque que je n’évoquerai pas (non n’insistez pas Bernard) et n’aspirant pas plus au mariage

  4. c’était donc vrai vous n’êtes pas une fille?!!!

  5. Je crois que ce que notre ami veut dire, est que ces gays, au travers de leur exigence matrimoniale, ne font que singer la morale bourgeoise, conventionnelle. Leur revendication de différence ne cache qu’un conformisme qui dans son essence n’a rien à envier aux rêves d’un quelconque petit boutiquier.

    Ils s’inscrivent dans l’air du temps : L’aventure + la sécurité sociale. On veut bien jouer les Jack London, à condition qu’un hélico soit prêt à nous rapatrier en cas de blizzard.

  6. pas mieux!

  7. pour moi le mariage ne sert à rien mais pourquoi leur refuserait on ce droit puisque cette forme de couple reste la référence absolue, je suis pour qu’on reconnaisse toutes les autres formes, qu’il n’y ait plus de “hiérarchie”, d’avantages sociaux et fiscaux, ce n’est qu’une question de temps… je ne suis pas sûre de comprendre votre approche de l’homosexualité (“comme être punk”- donc rebelle, donc marginal, etc, “revendication de différence” ) il s’agit de nature pas de posture… on s’envole très haut avec votre hélico, Bernard 😉

  8. Rassurez-vous Bernard, Saga ne vous a rien piqué : c’est un contre-pied qui a déjà eu son petit succès…
    Tenez, pour vous qui suivez les liens :

    http://www.dailymotion.com/video/x2e9q1_homosexualite-debat-nabe-dustan_news

  9. Je trouve ça magnifiquement et ultimement punk pour les juifs ou les gays d’aller se confronter à la banalité bourgeoise (où quelque soient leurs efforts, ils ne seront jamais assimilés).

  10. L’aventure+la sécurité sociale. Très bien trouvé. Mais je ne comprends toujours pas en quoi cela vous étonne, on ne choisit pas son orientation sexuelle et encore moins pour emmerder la concierge, plein de gays sont des moutons comme les autres. Comme toujours, il faudrait voir ce que vous voyez,voir à qui vous pensez quand vous parlez des gays mais plus généralement il y a autant de vrais révolutionnaires en Quechua que de rombières refoulées dans certains punkachiens.

  11. Juste histoire d’avoir le choix de savoir si c’était mieux avant…

  12. Un massacre!!!!!!!!!!

  13. d’accord avec Burt, être gay ou juif par exemple ne protège même pas de la connerie… en ce qui concerne le couple dont je parle, c’est d’abord une paire de crétins

  14. Comme je ne suis pas marié à Laurent, ou à Bernard, et à personne d’autre d’ailleurs, je vais me permettre une petite critique raisonnable. Je crois que cette position est avant tout une coquetterie, ce qui ne me gêne en rien – j’ai les miennes – mais celle-ci est usée jusqu’à la corde avec laquelle on s’amuse à pendre notre bonne conscience sur le tabouret des autres… Etant donné ce que je suis, ce que je pense et ce que je vis, si j’étais homosexuel je tiendrais à peu près ce discours, moi aussi, parce que c’est l’institution du mariage elle-même qui me pose problème, de la bague au doigt pour dire que cette personne-là, oui celle-là, elle est à nous et il y a des papiers qui le prouvent et elle a même pris mon nom pour pas qu’on se trompe, hein, cette personne, voyez-vous, c’est mon domaine ! Si vous voulez me la prendre ou si elle veut se barrer avec vous, je vous préviens, va falloir re-signer des papiers, et je vous emmerderai jusqu’au bout, je vous gâcherai un an de votre vie, la plus belle, car cette personne-là, messieurs, ne vous en déplaise, j’avais une sacrée option dessus !
    Bref, hors religion, le mariage est une affaire de propriétaires, de frileux qui veulent une tonne de garanties pour pouvoir jouir de leur investissement. J’ai une idée de l’amour sans doute un peu moins… administrative.( Exception faite des personnes âgées parce que la mort pose une autre problématique, j’en suis bien conscient. )
    Seulement je ne tiens pas à essuyer mes humeurs sur d’autres catégories socio-ethno-sexuelles-et-autres-articles-en-solde-au-premier-étage-demandez-à-la-vendeuse-oui-celle-qui-a-un-morceau-de-salade-coincé-entre-les-dents… Je fais partie des ravis de la crèche qui se réjouissent de l’émancipation des Juifs et des femmes dans notre beau pays au je ne sais plus combien de fromages. Il a fallu du temps ! Surtout pour les femmes. A partir du moment où le mariage, dans une république laïque, est une institution qui peut se passer de la bénédiction du curé, du rabbin ou de l’imam ; étant donné que l’homosexualité n’est plus considérée comme une maladie ou une infraction qui déborderait du cadre de la loi ; expliquez-moi pour quels motifs hautement intelligibles et moraux nos gentils contribuables de la jaquette, et néanmoins amis, se verraient privés de ce droit à la beaufitude et au doigt cerclé ? Je suis pour ma part plutôt impatient que l’inévitable se produise ( car c’est inévitable, rien ne justifie ce refus au sein de la laïcité ) : nous pourrons enfin distinguer les véritables affranchis, toutes orientations sexuelles confondues, des bons à marier, à re-marier, à re-re-marier jusqu’à plus soif d’amour inquiet… J’ai dit.

    Signé : Barabbas, qui aurait bien aimé conter fleurette à Marie-Madeleine sans l’aval de Rabbi Jésus…

  15. @Barabbas Dans le but hautement glorieux de donner un visage à cette mentalité mesquine que nombre d’entre-nous ont évoqué dans ces commentaires, je me permets de vous signaler que la locution “pendre notre bonne conscience sur le tabouret des autres” aurait eu à mon sens plus de pertinence si vous l’aviez terminée par “au crochet des autres”, voire “à la poutre des autres”, sans discrimination pour les autres techniques qui ne viennent pas à l’esprit à ce moment même.
    Voila, voila, voila, c’est impressionnant de voir à quel point un détail devient obnubilant quand on n’a pas la tête à travailler.
    Qu’est-ce qui va bien pouvoir me détourner de ce foutu dossier, maintenant ? Je vais y réfléchir en fumant une clope, tiens !!

  16. «Tout est plus simple qu’on ne peut l’imaginer et en même temps plus enchevêtré qu’on ne saurait le concevoir.»
    Goethe

  17. “Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage.”
    Maïmonide

  18. mais je ne suis absolument pas contre le mariage gay. D’ailleurs, à vrai dire, je m’en fous un peu. Il est vrai que concernant l’adoption ou la procréation par le biais d’un tiers souleve plus de questions, celles-là pour le coup métaphysiques.

  19. je serais curieuse de voir ici l’avis d’Homo sapiens “homo” punk ou embourgeoisés. la procréation par le biais d’un tiers soulève plus de questions, qu’on soit gay ou pas.

  20. Non non, Burt, le tabouret est à sa place… La poutre, dans le fond, est la même pour tout le monde; le tout est de savoir si on veut prendre de la hauteur en grimpant sur le tabouret des autres, là où ils ont posé leurs fesses bien rebondies et tentatrices en diable, ou si l’on préfère se déconstruire avec ses propres outils, perché sur son vieil escabeau…
    Quant à moi, j’ai décidé de noyer ma bonne conscience dans l’aquarium… Oh, ne dérangez pas la SPA pour si peu, il n’y a jamais eu de poissons : je l’ai acheté pour me rafraîchir les idées de temps à autre.

    “Quand la malice et l’originalité emportent l’adhésion générale, il est temps de devenir raisonnable.” ( Oscar Wilde )
    “Quand les lombaires vous font souffrir et l’agoraphobie du samedi soir refait surface, il est temps de prendre un bon bain chaud au mépris de la planète.” ( Barabbas )

  21. L’embourgeoisement, n’est-ce pas le défi ultime de la culture punk façon final de Trainspotting?

  22. “Je te donne cet anneau, non pas pour faire comme les autres, mais pour avoir des droits comme les autres”

    Pour des beaufs qui sont censés avoir des comportements rassis et des sentiments moisis je trouve qu’ils s’en sorte pas trop mal. Je ne pense pas que les homos renoncent à quoi que ce soit. Je crois que c’est plutôt la notion d’égalité hétéro/homo face à la loi qui importe. La fin justifie les moyens.

  23. Barabbas, c’est vrai laissons le tabouret là où il est

  24. je ne me fous pas du tout de ce que font ceux à qui j’ai donné mandat pour faire les lois, parfois en catimini ou freinent des quatre fers devant certaines évidences
    pendant ce temps, nos gouvernants ont des idées de génie…
    “un kit de préparation au mariage civil sera bientôt distribué aux maires et jeunes époux” j’ai hâte de lire ça…

  25. Je trouve en effet que revendiquer le droit au mariage, et par là même, contribuer à sauvegarder une institution aussi traditionaliste et qui n’ est d’ailleurs pas en pleine forme aujourd’hui, n’ est pas très logique de la part de la communauté Gay, qui a toujours proclamé et défendu le droit à la différence. Mais je peux comprendre néanmoins que ce soit un enjeu juridique majeur. Quand à l’homoparentalité, ou l’ adoption, je la comprends également et ne voit pas vraiment les questions “métaphysiques” qu’évoque Saga. Après tout c’ est une simple question d’ époque : Il y a 50 ans, un enfant de divorcés était regardé comme un paria, aujourd’hui, ce n’ est même plus la peine de le mentionner. Ce sera la même chose pour les enfants de parents homosexuels dans 15 ou 20 ans quand le modèle de traditionnel de la cellule familiale aura définitivement vécu…
    Bon sinon, il doit bicher le LS, Lyon a paumé et Sainté a gagné : Quel bon dimanche…

  26. je ferais un post un de ces jours sur la question de l’homoparentalité mais il me semble que l’homosexualité dans son essence même n’est pas compatible avec l’idée de parentalité. Non pas qu’ils seraient des mauvais parents mais plus que parce que la structure immémorielle d’un être humain est constitué de l’apport d’un homme et d’une femme. Bref, c’est un peu vouloir tout et son contraire. Oui c’est confus. Je vois le psg en streaming et c’est pas évident!

  27. voilà c’est malin j’ai raté l’égalisation. Merci

  28. Mais si c’était exactement ça, le droit à la différence? (“ça” je veux dire la reconnaissance du mariage gay et de l’homoparentalité). On a le droit d’être un couple musulmano-juif ET de se marier en mairie, pourquoi on ne pourrait pas reconnaître ce même droit à un couple femme-femme? Sinon, tout à fait d’accord avec Hannah and co.

  29. On est fait face à un problème d’ethnocentrisme. Le couple gay vu par l’homme occidental blanc de culture judéo-chrétienne. Par définition les homos ne se posent pas les mêmes questions qu’un couple hétéro. Ils ne peuvent pas coller à la définition chrétienne « L’alliance matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une communauté de toute la vie, ordonnée par son caractère naturel au bien des conjoints ainsi qu’à la génération et à l’éducation des enfants, a été élevée entre baptisés par le Christ Seigneur à la dignité de sacrement. »(cf Wikipédia)
    Ils doivent de toute façon réinventer leur relation au sein du couple. La version chef de famille et mère au foyer devient obsolète. Par exemple le couple dont on parle ici se compose de 2 hommes de 40 ans. Lequel fait la vaisselle? Un couple de femmes se posera t’il les mêmes questions?

    De plus nos deux homos de 40 ans n’ont pas eu besoin du mariage jusqu’à présent pour ce prouver leur amour. Croire qu’ils se marient parce qu’ils veulent ressembler à un couple hétéro à valeur judéo-chrétienne je trouve ça pas loin du degré zéro de la réflexion. C’est bien pour acquérir les mêmes droits que les hétéros et non pas pour poser une “option” sur son partenaire qu’ils veulent se marier.

    Bien entendu il y a des cons partout, pas besoin de longues litanies pour dire cela. De mon point de vu ce ne sont pas les homos qui s’adaptent au mariage mais le mariage qui s’adapte à l’homosexualité. Il va falloir redéfinir ce qu’est le mariage et par la même la place de l’homme et la femme au sein du couple hétéro ainsi que la façon dont on élève nos enfants. Toutes les civilisations ne pensent pas que la seule, l’unique, la bonne façon pour qu’un enfant s’épanouisse c’est qu’il soit élever au sein d’un couple d’hétéro formé par la mère et le père biologique du dit enfant.

    En fait c’est d’une certaine façon un bon moyen de revoir l’égalité homme/femme dans la société, l’inégalité actuelle (voir le machisme) découle, de mon point de vu, du patriarcat judéo-chrétien qui reste largement encré dans les mœurs.

  30. La seule chose qui compte, en effet, c’est l’équité devant la loi. Ne pas donner l’impression, dans une république laïque, que l’homosexualité est un pêché ou une tare. Le fisc, lui, est beaucoup moins sectaire. On infantilisait les femmes en les privant du droit de vote, on infantilise les homosexuels en les privant d’un confort affectif “petit-bourgeois” – officialisé, je veux dire. Je ne sais plus qui a dit qu’ils ont “toujours proclamé leur droit à la différence” : ils faut bien entendre qu’ils proclamaient leur droit à ne pas être hétérosexuels. Remplacez le mot “gay” par le mot “noir” et vous comprendrez. Ce n’était pas une déclaration d’insoumission civile mais au contraire un appel à la reconnaissance de leurs droits légitimes. “Je veux les mêmes droits, puisque j’ai les mêmes devoirs, sans pour autant cacher mon homosexualité”. Tous les homosexuels n’ont pas vocation à être Jean Genet, Fassbinder ou Pasolini, pas plus que tous les hétéros ne partagent les vues de Baudelaire sur l’amour, le couple et le mariage. La majorité des homosexuels sont, comme la majorité des hétérosexuels, d’une banalité affligeante et souhaitent que cette norme soit formalisée dans la loi. Les premiers mariages auront un goût d’avant-garde ( en France ) puis, la banalisation faisant, cette union devant le maire deviendra semblable à l’autre, et au final la même : une inscription formelle du couple dans la société. On ne peut refuser que ce qui nous est permis. De la même manière il est moins pénible de critiquer une institution quand elle est ouverte à tous, sans discrimination ethnique ou sexuelle. Le droit de vote accordé aux femmes ne les oblige pas à voter, et celles qui votent n’ont pas vu une moustache leur pousser sous le nez. Enfin, pas celles que je fréquente…
    Dans 50 ans ce commentaire paraîtra surréaliste tant il est convenu, un peu comme si je disais : les noirs ne deviendront jamais blancs, même avec une cravate grise, mais ils doivent avoir les mêmes droits que ces derniers.

  31. @Barabbas : Je ne suis pas sur que ce soit l’ équité, qui est une notion philosophique, ou disons, à connotation plus humaniste, qui soit vraiment en question ici. Il s’agit davantage de l’ égalité, notion plus objective aux yeux de la Loi. La république française en 2012 doit garantir, selon moi, les mêmes droits aux individus quelle que soit leur sexualité. Et quand on entend certains hommes politiques soucieux d’aller chasser sur les terres de concurrents extrémistes dire que ” ce n’ est sans doute pas le bon moment” de débattre d’un sujet qui pourrait remettre en question le modèle totalement judéo-chrétien ( Oui, Nico Pédia) du mariage hétérosexuel, on ne peut s’empêcher d’ avoir les poils qui se hérissent. Mais encore une fois, ne mélangeons pas les deux sujets : Le droit de se marier civilement devrait être depuis longtemps reconnu à tous mais on peut quand même avoir des réserves sur une certaine tendance des communautés gay et lesbienne à vouloir ” singer” un cérémonial, un rituel qui devrait davantage les faire marrer plutôt que de leur faire envie.

  32. Les personnes qui ont une orientation sexuelle « gay » sont influencées comme les autres par les institutions construites par la société et parmi les individus qui vivent dans des pays où l’on ne réprime plus ce choix certains peuvent avoir envie d’accéder à ce droit, ça me semble tout à fait légitime.

  33. Je réponds un peu tard à ce post (mais mieux vaut tard que jamais, hein, dirait le bon sens populaire). Mais je viens juste de découvrir votre blog, alors bon, je pouvais pas vraiment faire autrement.

    Vous dites : “En voulant renoncer à leur pouvoir de provocation, les gays ne sont-ils pas en train de se perdre et perdre de leur force de déstabilisation ?”

    D’où est-ce que vous sortez que les gays ont jamais voulu avoir un pouvoir de provocation ? On ne se dit pas un matin : “tiens, et si je devenais gay pour emmerder la société ?” comme on décide de se faire une crête et des tatouages. Ou alors on me l’aurait caché, et là c’est très mal.

    A bon entendeur, salut

    Ps : je ne remets pas en cause votre remise en cause du mariage, mais cette affirmation béate que les gays ne sont pas des moutons comme les autres…

  34. oh mais si on peut plus se bercer d’illusions! ( bievenue sinon, et installez vous, il y a de la place)

  35. merci bien, je vais essayer de trouver un endroit au chaud!

  36. Ma foi, on peut être marié et avoir des enfants sans pour autant devenir des moutons. Pourquoi faudrait-il faire un choix entre amour et liberté ? Et puis c’est aussi ça notre rôle, faire changer lentement mais sûrement les choses. Sans ça nous ne serions plus des empêcheurs de tourner en rond.

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