Les Rollande, nos Kennedys à nous

 

L’Amérique a eu les Kennedy, John, Bob, Ted, leurs frasques à répétition, leurs présidences classieuses, leur résidences secondaires à Martha’s Vineyard, leurs voiliers racés, leurs élégances intouchables, leurs impeccables gueules de beaux gosses, polies au marbre de la mafia, leurs maîtresses innombrables, Marilyn, Ava, Audrey, la standardiste de la maison blanche, la maquilleuse de Jackie, la manucure de John… Pour ne pas rester à la ramasse, la France peut désormais miser sur le casino royale de Rollande : Ségolène, François, leur quatre rejetons, leur captation à répétition des élections présidentielles, le Poitou Charente, la Corrèze, Poitiers, Tulle, Josiane (Balasko), leurs régimes spectaculaires, leurs flâneries sentimentales, leurs étourderies lexicales. Et tout comme chez les Kennedy, sitôt qu’un passe par la fenêtre, un autre réapparaît comme par enchantement par le soupirail de la chambre à coucher. John mord-il la poussière que Bobby se ramène. Ségo se ramasse-t-elle que François surgit.

Les Kennedy pouvaient compter sur John Edgar Hoover pour les renifler de chambre d’hôtel en maison de passe, les figures d’équilibristes des deux jouvenceaux socialistes ont peut-être fait les délices des soirées de Monsieur Guéant. Les Kennedy se sont dépucelé le cerveau dans des confréries Harvardiennes, François et Ségolène se sont déniaisé le cervelet à la cafétéria de l’ENA. Les Kennedy ont fait frissonner une Amérique se servant de leurs images comme des godemichés à multiples facettes, les Rollande ont… Non faut pas pousser là.

 

Les Rollande sont le sparadrap de la gauche centralo-socialo-communiste française. Ce qui ne manque pas d’étonner voir d’estomaquer le commentateur, peu au fait des joutes politiciennes corréziennes poitevines, qui ne peut s’empêcher de se demander si le choix de désigner Monsieur Rollande comme candidat à la présidentielle ne relèverait pas d’une sanglante tentative de suicide annoncée. Partant du constat très humaniste que ce qui se ressemble s’assemble, on peut émettre l’hypothèse qu’un couple qui, avant de s’éparpiller au détour de la cinquantaine, a compté trente années de fréquentation assidue à son compteur, avec quelques marmots encombrant le porte bagages pour l’attester, a pu être un de ces couples fusionnels, tant sur le plan sentimental qu’intellectuel, symbole resplendissant de l’interpénétration des sentiments mêlés, des échanges complices distillés au coin du feu sur leur façon de concevoir la chose politique au sein de la société française, des roucoulades énamourées sur la responsabilité incombant au chef de tenir ses troupes et de les mener à la victoire finale.

 

 

Bref que chacun, au contact de l’autre, ait pu finir par se forger une identité peut-être pas jumelle ni consanguine sur tout les points – il se peut fort bien qu’après toutes ces années de vie commune, leur avis continue à diverger sur le temps de cuisson à accorder à un gigot cuisiné à la vapeur – mais tout au moins, reposant sur le même socle intangible d’idéaux voire d’idées (sait-on jamais).

D’où la perplexité. D’où le gratouillage de crane. D’où le doute. Parce que Ségolène, hein, on la connait bien. On se l’est quand même assez farci ses dernières années pour comprendre qu’elle ne respirait pas la plénitude des alpages suisses ou la tranquillité d’esprit des marais poitevins, qu’elle souffrait tout de même d’une légère tendance à se prendre pour la réincarnation de Mary Poppins, qu’elle se comportait de temps à autre comme une héroïne exaltée, échappée d’un roman de Dostoïevski, qui en connaissait un rayon sur le dérèglement des sens et sur l’appétence de chacun d’entre nous à entretenir des rapports plus ou moins cordiaux avec une sorte de folie fébrile à même de nous amener à agir d’une manière quelque peu inconsidérée.

 

 

D’où la suspicion somme toute légitime qui fait se demander si Roro ne souffrirait pas des mêmes maux, qui s’exprimeraient certes d’une manière beaucoup plus feutrée, mais affecteraient tout autant sa façon d’envisager le réel que sa feu compatriote de boudoir. Que, quand bien même extérieurement, il se poserait plutôt là comme l’épigone attitré d’une république apaisée, en sous-sol, dans le mécanisme interne de son psychisme secret, de ses ressorts intimes, il existerait quelques fêlures dans la carapace, conséquence impitoyable de trente années de vie commune à vivre aux cotés d’une dame à la psychologie (parfois)altérée.

Et tous les grands psychiatres vous le diront, à force de se coltiner jour après jour des êtres souffrant (parfois) d’une propension à prétendre entendre les oiseaux chantonner en grec et les canards roucouler en latin, mal bénin dont souffrait Virginia Woolf qui n’était pas une imbécile, comme quoi, à force, par un mécanisme des plus naturels, votre propre psychisme finit (parfois) par s’user voire se surprend à jouer au caméléon et à imiter les errances de l’être en souffrance. Phénomène, je le précise afin de ne pas m’exonérer, qui peut arriver (parfois) aussi au romancier.

 

Bon, j’en conviens, comme toute hypothèse, ceci n’est qu’une hypothèse.

Mais n’empêche.

Je continue à marteler qu’on se sort pas indemne de trois décennies passées aux cotés d’une femme qui s’est (parfois) sentie investie d’une mission toute divine.

Evidemment, pour ne pas prendre une volée de bois verts par des féministes enragées qui sont prêtes à vous amener direct à l’échafaud sitôt qu’on se murmure à voix basse que Madame Royal n’a pas nos faveurs, entendant par là que notre affection ne repose que sur le fait qu’elle appartient au deuxième sexe, je serais prêt à signer une lettre stipulant que l’inverse serait tout aussi vrai.

Pour juger de la pertinence de mon hypothèse des plus farfelues, il ne reste plus à attendre que mai 2012. Ou 2017. 2022. 2027. 2032. Le temps que les enfants Rollande prennent du gallon et s’inspirent du parcours de leur vénérables parents en postulant, à leur tour, aux plus hautes fonctions de l’état.

Bon courage aux futures générations.

 

Le cauchemar ne fait que commencer.

12 commentaires pour “Les Rollande, nos Kennedys à nous”

  1. Votre “Haine” pour Ségolène Royal vous aveugle et vous fait divaguer.

    Il serait sain pour vous de consulter. Bien sûr c’est un conseil en toute Amitié !

  2. je consulte déja, rassurez vous. Et ca va de mieux en mieux.! Et vous?

  3. Mouais.
    Je dirais que les choses sont rentrées dans l’ordre. F en avait marre d’être la potiche de S…
    On remarquera également que tous le monde s’associe pour tuer NS sur l’hôtel de la République…après ça devrait aller beaucoup mieux…ou pas.

  4. Décidemment votre blog me déroute: François avec Marylin? Gigot à la vapeur? Vous à la choule avec Copé?
    Heureusement que vous savez manier les “étourderies lexicales” et les godemichés de la Nasa!
    D’ailleurs pour ces derniers, la Littérature n’est elle pas définie par le mariage du fond et de la forme? Avez-vous inventé la bloggérature multimédia?
    Sex. Politic. Où est le R’n’R?

  5. vous avouerais-je cher mike que parfois vos commentaires me laissent pantois. Pantois de quoi, je ne sais, mais pantois tout de même.

  6. C’est vrai qu’en me relisant, … j’ai un peu de mal à suivre le fil de ma pensée. Comme quoi, les blogs ne remplaceront pas les terrasses des cafés. Encore un peu de sirop d’érable?

  7. normal que vous ne compreniez pas tout, c’est un martien…
    ce blog reflète parfois trop votre cosmos personnel, je demanderais bien l’avis d’un autre psy…:p

  8. cosmos personnel? Whaoou ca en jette je trouve. Merci bien bas madame

  9. je ne sais pas pour vous, peut être bien l’inverse à vous lire… moi je suis bordélique , ça foisonne à l”extérieur mais tout est bien rangé dans ma tête:)

  10. Vous vous surpassez Laurent, c’est bien. Votre style phrases à tiroirs et j’en rajoute du qualificatif derrière mes martiales virgules, j’adore. Vous êtes comment, coté voix ? Vous avez pensé à la radio? Bon, faut vivre loin de France pour écrire des trucs pareils. On n’en peut plus de ce Sarko liberticide, vendu aux intérêts de la droite ultra libérale, et qui en plus, ne se cache pas d’être supporter du PSG. Ce ne sont plus les riches qui se barrent planquer leurs sous en Suisse, mais des hommes de gauche, comme Yannick Noah. Vous vous rendez compte si les intellectuels quittent ce pays ?

  11. merci mon brave. Des intellectuels en france? Ca existe encore ? je croyais que c’était devenu un gros mot.

  12. C’est une très bonne trouvaille ce”Rollande”,ça évoque le lino défraîchi ,les fringues miteuses qui sèchent trop lentement devant la cheminée et qui finissent par sentir vaguement le moisi …

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