Il est évidemment extrêmement choquant pour un français bien gaulé de voir nos cousins anglais dénoncer les petits cons et autres branleurs du samedi soir qui se sont amusés à danser la valse à mille temps avec des policiers désemparés pendant que d’autres profitaient du désordre ambiant pour offrir à leurs mamans adorées la dernière collection printemps/hiver/été/automne de chez Tristan Zara, et pour leurs papounets chéris, l’ultime création des designers de chez Nike qui se sont creusés la cervelle comme jamais pour dessiner une virgule de chaussure permettant de flotter sur les eaux tout en s’envoyant en l’air mais demeurant néanmoins assez cher que le prix d’un troupeau d’agneau du Yorshire élevé au caviar de truite congelée importée de Birmanie orientale.
En France, au moins, on ne dénonce qu’en temps de guerre.
Le reste du temps, quand les voitures se mettent à brûler, de peur de renouer avec ses vieux démons, comme un alcoolique évite de frayer de trop près avec des cavistes de renom, on se claquemure chez soi, on se planque sous le canapé, et on attend que ça se passe, en priant que ce soit seulement la dernière berline du voisin qui, désespérée de ne pas posséder de GPS digne de ce nom, de honte rentrée, percluse de chagrin, finisse par s’immoler par le feu.
Donc, il faut le dire tout net, au risque de choquer les sujets de sa graisseuse majesté, les anglais bafouent les libertés fondamentales et jouent au petit rapporteur en allant par milliers cafter à la police qui qu’a cassé la vitrine du boulanger qui qu’a brisé la devanture du bijoutier qui qu’a brûlé la supérette du coin qui qu’a malmené le château de mon père qui a martyrisé la gloire de ma mère.
Il existe même toute une ribambelle de lâches pleutres, dégoulinant de chagrin humide qui, sur des grands panneaux de bois, de leur écriture toute tremblotante de dépit débilitant, s’épanchent à grands coups de slogans amers sur leur tristesse et leur rage d’avoir vu leurs villes, celles où ils sont nés, celles où ils ont choisi de vivre, celles qu’ils ne quitteront jamais pour la sotte raison de s’y sentir bien, être livrées à des hordes de vilains garçons qui un soir d’été, écœurés de devoir continuer à se coltiner les Stan Smith de leurs frères aînés, se sont dit ça suffit, le capitalisme doit profiter à tous, l’État providence a failli en ne nous chaussant pas correctement, le grand soir est pour ce soir, prenons notre destin en main et chaussons nous avant que la marée chaussée ne nous déchausse en nous désossant.
Il s’est passé un peu près la même chose, en juin dernier à Vancouver ( où ayant été dénoncé à la Préfecture de Police par une vieille concierge parisienne sur mes origines présupposées sémites, j’ai dû enfourcher vite fait mon velib avant de devoir visiter le vel d’hiv ( ah ah ah) pour m’y auto déporter), au Canada, où je le précise d’emblée, pour celui qui un jour ou l’autre viendra me poser sur ce blog, la sempiternelle stupide question, alors saga, pas trop froid l’ami là bas ? il ne fait pas froid, il neige très rarement, il pleut beaucoup, sans oublier de préciser que la distance Vancouver/Montréal est très exactement de 3704 kilomètres, soit la distance entre Paris et Bagdad (3863), d’où mon ignorance totale vis à vis des mœurs et coutumes du Québec. Compris?
Donc, gentil lecteur que j’idolâtre, avant cette parenthèse certes ampoulée et inutile mais ô combien nécessaire, j’écrivais donc que, courant juin, il s’est avéré que l’équipe locale de Hockey, les redoutables Canucks, s’est retrouvée, on sait pas trop comment, en finale de la Stanley Cup, l’équivalent de la ligue des champions pour les rois du patin et du palet.
Pour la rencontre décisive contre Boston, la mairie avait décidé de convoquer toute la populace à assister à la rencontre sur des écrans géants disséminés au centre ville. Évidemment les gars ont perdu et la ville s’est retrouvée à feu et à sang. Le matin venu, le bilan était terrible : quinze voitures brûlées, sept renversées, six avec le phare droit brisé, cinq orphelines du rétroviseur arrière, trois amputées de leur antenne radio. Plus quelques vitrines, victimes collatérales de gangs armés jusqu’aux dents. Le matin même, des milliers d’habitants se sont présentés spontanément pour nettoyer les rues jonchées de détritus de la veille et, à coups de balais, se sont employés à rendre à leur ville son aspect rutilant d’avant les émeutes.
Et, tout comme à Londres, sur des grands panneaux de contre-plaqués, ils ont exprimé leur dégoût et leur colère, ils se sont adressés aux rebelles sans cause et leur ont dit honte à vous, honte sur vous, vous avez saccagé l’esprit de concorde de notre ville, vous avez porté atteinte à notre dignité, vous nous avez trahi, vous ne méritez pas de vivre dans une si jolie ville que nos ancêtres ont mis des décennies à bâtir, vous nous avez déçu, nous vous déshéritons. Et se sont précipités sur FaceBook pour dire qui avait fait quoi.
Ce dont le journal Liberation s’était ému. Quoi ? Les canadiens auraient-ils eux aussi des vieilles concierges retorses prêtes à décrocher leurs combinés pour demander l’interurbain avec Vichy?
Les quelques français qui tout comme moi ont été déportés suite à la plainte de la même concierge ont d’abord ricané sous cape, moi le premier, sont fous ces canadiens, on leur casse quinze voitures et ils te font dans la foulée une poussée d’urticaire sous la forme d’une révolution de velours.
Sauf que.
Sauf que si on réfléchit bien, hein, si on réfléchit vraiment bien, mais vraiment bien, si on se met à cogiter et on laisse de côté notre supériorité de petit con de français à la ramasse, aimer sa ville ou son quartier ou sa rue et tenter de la protéger contre ceux qui veulent vous l’abîmer pour des raisons qu’eux même ne comprennent pas, ne serait-ce pas là un comportement somme toute normal, marqué du bon sens, et répondant au désir fondé de vivre ensemble dans la paix et l’harmonie ?
Sur ce, Amen. Et va en paix mon fils.
Je suis sous perclusion sagalovitschienne.
J’ai bien bien réfléchit, mais alors beaucoup beaucoup, hein!
Solution 1 : Le mieux c’est qu’il n’y ai pas de casseur. Comme ça pas de balance.
Solution 2 : On balance. Mais vous savez ce que c’est, hein, au début on balance les délinquants (supposés) et après on balance tous ceux qui nous emmerdent…et à la fin plus personne peux se blairer.
Et on va où comme ça? Au “vivre ensemble dans la paix et l’harmonie”…mais uniquement quand il ne reste plus que les balances…et les autre on en fait quoi? Ceci dit les balances risquent de se balancer entre elles…normal ils peuvent plus se blairer…et faut bien qu’ils s’occupent puisque qu’ils ne vont pas bruler les voitures.
Solution 3 : On embauche des flics compétents qui se débrouillent tout seul.
CQFD
Y’a du cogito là!
PS : Les Stan Smith c’est bleu…
http://www.sowhatdesigners.com/2011/05/stan-smith-des-baskets-plus-mode-que-jamais/
Faut vraiment tout vous dire!
du bleu je t’en foutrais. Vert, c’est vert les sant smith à l’origine. A mon époque du moins. A l’origine quoi.
Comment j’vais lanceba à la téci gros….
Fou plus jamais les iep en France!
Et pourquoi pas des converses roses?
N’importe na ouac!
tant que j’y suis, je confirme : Les Stan Smith à l’origine, c’était VERT. j’en ai eu au Lycée, ma mère les a jetées il y a peu, j’étais pas content.
VERT ! ! ! ! ! ! !
evidemment, je ne vois même pas comment on peut prétendre le contraire!
Elles se craquelaient divinement sur le dessus, délicatement percé de picots pour l’aération, et étaient quasi indestructibles. Ma fille me dit qu’on les refait aujourd’hui, probablement de pâles copies, destinées à s’auto détruire après quelques sorties pour faire tourner la roue du commerce.
Les stan smith au pied, la bonne vieille maxply dunlop à la main, la chemisette fila de Borg, ah oui j’avais belle allure!
Bon, moi, c’était juste pour aller au Lycée. Mon expérience du tennis se limite à avoir fait le Barman au Club de tennis local. C’est là, à 17 ans, que j’ai appris à me servir d’un percolateur ! ! ! ! ! ! 3 ans avant, j’ai ouvert l’arcade sourcillière de mon père qui voulait m’initier à ce sport d’un coup de raquette (En bois. Slazenger ??? Une housse bleue.). J’ai lu dans ses yeux qu’il se retenait de m’en coller une, je me demande où serait partie voguer ma vie s’il m’avait mis une beigne, tiens. Probable que vous ne sauriez pas que par ce bel état de 1974, le président Pompidou à peine froid, des percolateurs italiens me chuchotaient leurs secrets dans la banlieue de Bordeaux.