Z’avez pas vu Olivier?

On n’est toujours sans nouvelle du postier pacifique, anticapitaliste, révolutionnaire, trotskiste, marxiste, papiste, pépiniériste, helléniste, Olivier Besancenot. Ses parents s’inquiètent de plus en plus de savoir où leur gamin a encore pu atterrir cette fois. Ses collègues se rongent les ongles en attendant de recevoir une carte postale de leur camarade, parti en terre sainte délivrer Gaza de ses fourbes assaillants israéliens. La dernière fois qu’on a eu rumeur de sa présence, le preux chevalier sans peur sans armes sans reproches sans rien, se trouvait à bord de son vaisseau à vapeur, encalminé quelque part en terre de Crète, arrêté net dans son élan par une bande de fonctionnaires crétois, bornés et zélés comme des douaniers rednecks postés à la frontière américano-mexicaine, et, visiblement assez crétins et ignares pour ne pas avoir eu vent des visées uniquement humanitaires du facteur neuilléen. Par leur faute, ce soir, les enfants de Gaza n’auront encore rien à se mettre sous la dent, et devront, une nouvelle fois, s’endormir le ventre creux. La situation est tellement épouvantable, que quelques voix autorisées, se sont élevées pour émettre l’idée de suspendre jusqu’à nouvel ordre les exercices de tir à la kalachnikov, prévus jusque-là, comme chaque semaine, entre le cours consacré à la lecture revisitée du protocoles des sages de Sion et celui des différentes techniques de lapidation à travers l’histoire, jugeant la santé des enfants trop précaire pour manier sans danger les fusils d’assaut.

Heureusement ils peuvent compter sur une escouade de fantassins, au courage exemplaire, qui ont réussi à percer l’ennemi sur son flanc droit et à lui porter un coup presque fatal. L’aéroport Ben Gourion serait sur le point de tomber sous le coup des flèches bien acérées des sauveurs de l’Idée de l’Homme, de ses Droits et de ses Devoirs, même si certains eussent été faits prisonniers, et croupiraient présentement au fin fond d’infâmes geôles israéliennes, où ils subiraient des séances de torture à répétition, prodigués par des tortionnaires formés à  bonne école, puisque détenteurs, pour les plus émérites d’entre eux, d’une maitrise en sévices corporels, attribuée par la très prestigieuse académie Josef Mengelé, rattachée à l’Université de Dachau-Buchenwald. En attendant, ce soir comme tous les soirs, depuis que les croisés hébreux ont eu l’insolence de conquérir un territoire, après avoir été attaqué, à la loyale, par quelques dizaines de nations arabes, désireuses de rendre à leurs frères d’armes cette terre qui leur appartient depuis toujours, ce soir donc, comme  tous les soirs, les enfants de Gaza n’auront pour se divertir d’autre choix que de revoir, sur écran géant, en version originale, les dernières aventures de l’intrépide Ben Laden, planqué dans sa maison d’Abottabad, à essayer de comprendre le fonctionnement de la dernière caméra Sony ramenée, en mobylette d’Islamabad, par le Mollah Omar.

4 commentaires pour “Z’avez pas vu Olivier?”

  1. Merci milles fois !!
    Je viens de lire l’ensemble de vos papiers , ils sont tous excellent
    Je me suis bien marrée !J’attends la suite

  2. Il semble que j’ai remonté les billets dans ma Delorean comme Livia.
    Je me fais bien chier ce matin.

    Les débuts sont un peu vindicatifs et ampoulés, c’est mieux (il me semble, modestement) quand on a droit à un beau détachement Banon/pénalty.

    Mais c’est bien comme truc… Il ne faut pas s’arrêter d’écrire M. Saga! Vous et les commentaires du Figaro, et je peux continuer à lire la presse sans crever la bouche ouverte.

    Connardement

  3. Vous avez oublié de dire ce qu’il serait advenu si les sanguinaires avaient tiré. Après tout, c’est bien ce qu’il cherchait, le postier, non? Vous imaginez? Villacoublay. Le cercueil. Bleu, blanc, rouge. Le postier dans le cercueil. Le président. Le discours. Il peut sur Villacoublay. Réintroduction du port de l’étoile. Vous, moi! Y a bien eu les Roms! Continuez! Plus bête encore! Plus méchant encore! C’est que ça le mérite.

  4. les cretois ne sont pas sanguinaires voyons…

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