Michael Bloomberg, le maire de New York, envisage d’interdire la vente des boissons sucrées et sodas de plus d’un demi-litre dans les cinémas, les échoppes de rue et les restaurants. Selon le New York Times, la mesure ne s’appliquerait pas aux boissons gazeuses light, aux jus de fruits, aux boissons lactées comme les milk-shakes ou au boissons alcoolisées.
Dans une ville où plus de la moitié des adultes est obèse ou en surpoids, Thomas Farley, commissaire à la santé, rend les boissons sucrées responsables de la moitié de l’augmentation de l’obésité dans la ville au cours des 30 dernières années. Un tiers des New-Yorkais boit une ou plusieurs boissons sucrées chaque jour…
Stefan Friedman, le porte-parole de l’Association de la boisson de New York, représentant l’industrie du soda, a largement critiqué la proposition du maire: «le département de la santé de la ville de New York a une obsession malsaine à attaquer les boissons gazeuses (…). Il est temps pour les professionnels de santé d’avancer et de trouver des solutions qui vont effectivement lutter contre l’obésité. Ces mesures zélées servent juste à détourner l’attention…».
La proposition doit passer par le Conseil de la Santé. Cela ne devrait pas poser de problème, puisque ses membres sont nommés par Bloomberg lui-même. Il a déclaré qu’il ne prévoyait pas d’effet négatif sur les entreprises locales, et suggéré que les restaurant pourraient toujours augmenter les prix des boissons de petits formats s’ils voyaient leurs bénéfices diminuer…
Pour The Salt, le blog food de Npr, cette mesure ne va en rien changer les habitudes des buveurs de soda ni faire baisser le nombre d’obèses. David Just, qui enseigne le comportement économique à la Cornell University, est «extrêmement sceptique». Pour lui, la manière dont la proposition est structurée va juste provoquer des rebellions… Tout simplement, les gens qui veulent boire beaucoup de soda vont être amenés à acheter deux portions plus petites… De plus, les énormes gobelets de jus de fruit ou de cappuccinos bien sucrés, non concernées par la mesure, contiennent aussi un nombre de calories aussi très élevés.
Michael Blommberg n’en est pas à son coup d’essai contre l’obésité. Depuis plusieurs années, les chaînes de fast-food de New-York doivent inscrire le nombre de calories en face de chaque plat et boisson, tandis que les gras trans artificiels ont été interdits dans les restaurants. Enfin, cet hiver, une campagne de pub choc avait déjà suggéré aux habitants de réduire leurs portions de soda XXL.
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lire le billetLa Fondation Jamie Oliver lance la première édition du Food Revolution Day. Le 19 Mai, on va se mobiliser dans 45 pays du monde «pour une alimentation saine, joyeuse et durable».
Jamie Oliver, c’est le super médiatique chef anglais qui a publié plusieurs chouettes bouquins de cuisine et possède des restaurants à Londres et dans d’autres villes britanniques. Il est aussi militant pour le «bien manger», en partant du principe que l’obésité est causée par une alimentation industrielle trop riche. La fondation qui porte son nom a été créée pour promouvoir une alimentation équilibrée, par l’éducation au goût, l’apprentissage de la cuisine et le développement de l’utilisation d’aliments frais, à la maison, à l’école et dans les entreprises.
Jamie a donc imaginé dans son cerveau bouillonnant un événement international pour partager les bienfaits d’une «alimentation différente», «adopter une vraie philosophie de vie positive et poser un regard neuf sur nos habitudes alimentaires». Edouard Morhange, organisateur du Food Revolution Day en France, explique que “c’est une étape supplémentaire dans ce combat pour se réapproprier l’alimentation et lutter contre des maux qui tuent beaucoup dans nos sociétés”. Pour lui, “si on veut lutter contre la tendance à réchauffer des plats industriels tout prêts, l’éducation alimentaire à l’école est primordiale. Si on apprenait une dizaine de recettes à chaque enfant, les bénéfices sur la santé seraient énormes…”.
En quoi consiste cette journée du 19 mai? Il s’agit justement de nombreuses actions pour «promouvoir, éduquer et valoriser tous ceux qui se battent pour une alimentation plus saine». On pourra donc assister à des évènements de sensibilisation aux risques d’une mauvaise alimentation et de conseils en matière de choix alimentaires. Concrètement, il y aura des cours de cuisine, des visites de marchés de producteurs, des rencontres avec des acteurs de l’alimentation…
Sur la page Facebook et le site du Food Revolution Day,vous pouvez consulter les évènements qui auront lieu près de chez vous. En France les actions sont surtout à Paris, mais l’équipe espère susciter de l’enthousiasme pour pouvoir étendre plus largement l’évènement l’année prochaine. Par exemple, les parisiens pourront tenter un blind test organoleptique (en comparant les produits fermiers avec ceux issus de la grande distribution) à la Bellevilloise, un “pique-nique eat-in” (avec des petits plats frais et faits maison!) aux Buttes Chaumont, ou encore une visite des Jardins du Ruisseau…
Chacun peut aussi monter un “dîner”, en s’engageant à acheter des produits frais, à les cuisiner et à partager un repas avec des amis, ce qui peut être l’occasion de se réunir autour d’une table et de valeurs. Et éventuellement de discuter de nouveaux projets de circuits courts, de jardins partagés…
Edouard Morhange précise qu’il y a de nombreuses initiatives (chaque organisateur est libre du format qu’il préfère) dépendant des pays, du mode de vie et des besoins des gens: “les idées partent de la base. On n’impose pas un modèle unique d’évènement”. Et cela parce que l’alimentation est “une préoccupation de citoyen, et pas seulement de consommateur”.
Lucie de la Héronnière
lire le billetLe svelte président des Etats-Unis s’est plusieurs fois laissé photographié pendant qu’il mangeait un repas s’apparentant à de la junk food… Le Physician Committee for Responsible Medicine (PCRM, un Comité de Médecins américains pour une médecine plus responsable, basé à Washington), demande officiellement au Président Obama d’arrêter de se montrer en public en train d’ingurgiter des burgers, frites et autres hot-dogs.
Ces médecins prévoient de lancer une pétition le 10 mai appelant à “un décret interdisant les séances de photos officielles qui montrent le Président, sa famille, le Vice-Président et les Membres du Cabinet du Président consommant des aliments malsains et transformés qui peuvent causer cancer et obésité” .
Sur leur site, les médecins du PCRM expliquent que “depuis sa prise de fonction, le president Obama a posé devant les appareils photos entre autres en train de manger un hot-dog à un match de basket avec David Cameron, en train de manger des cheeseburgers avec le russe Dmitri Medvedev, ou encore s’arrêtant dans un fast-food pour partager un burger avec un journaliste. Ses prédécesseurs, comme Bill Clinton, George W. Bush ou Ronald Reagan ont aussi été photographiés dégustant de la junk food, de la crème glacée ou un Big Mac.”
Pour le PCRM, ces photos de présidents sont plus médiatisées que les messages nutritionnels, et contribuent donc à l’ignorance dans ce domaine. Les médecins de l’association pensent aussi que ces séances photos, souvent organisées dans des restaurants, sont une bonne pub pour certains produits. Par exemple, Barack Obama aurait donné un coup de pouce publicitaire aux chaînes Five Guys Burger and fries en s’y arrêtant à Washington en 2009…
Selon USA Today, le docteur Susan Levin, directrice du Comité pour la thématique de l’éducation à la nutrition, déclare que “la Maison Blanche ne montrerait jamais la photo d’un Président avec une cigarette, alors pourquoi peut-on le montrer en train de manger des choses qui causent le cancer?”. Elle ajoute: “Hot-dogs, hamburgers et de nombreux autres aliments malsains tuent chaque année plus d’Américains que le tabac et coûtent plusieurs milliards aux contribuables en soins de santé. Le Président peut manger ce qu’il aime en privé, mais pas pendant des évènements publics. Nos dirigeants doivent être des modèles”.
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lire le billet«Evitez de grignoter entre les repas», «évitez de manger trop gras, trop salé, trop sucré»… Nous sommes exposés à de nombreux messages censés raisonner nos choix alimentaires et lutter contre l’obésité, en réalité pas toujours utiles pour nous faire changer de comportement…
Jeudi dernier, le Fonds français pour l’alimentation et la santé organisait une conférence intitulée «Efficacité des campagnes de prévention de l’obésité: mesure des attitudes et comportements alimentaires». Carolina Werle, prof à l’Ecole de management de Grenoble, présentait ses dernières recherches en marketing social, discipline qui utilise les principes de base du marketing pour la promotion d’idées sociales, comme la lutte anti-tabac par exemple, ou en l’occurrence la prévention de l’obésité. L’objectif, c’est de «changer les comportements, et pas seulement les croyances».
Les campagnes de prévention de l’obésité semblent efficaces puisqu’il est prouvé que les gens mémorisent plutôt bien les messages. Mais il ne suffit pas de connaître les recommandations en vigueur pour les appliquer dans la vie de tous les jours… Carolina Werle s’est donc intéressée aux effets des campagnes de prévention sur les changements dans les choix alimentaires, sur la conséquence concrète en terme de comportement. Ses recherches ont été publiées dans Archives Of Pediatric & adolescent Medicine, Obesity, Appetite, Food Quality & Preference.
lire le billetLe lieu où l’on fait ses courses pourrait avoir une relation avec le surpoids… Une étude de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) publiée dans la revue américaine PLos One montre une association entre la fréquentation de certains supermarchés «hard discount» et l’excès de poids des clients.
Une équipe de chercheurs s’est intéressée aux lieux habituels d’achats des produits alimentaires, en interrogeant 7131 personnes habitant dans 10 quartiers parisiens et 111 villes de banlieue. Les personnes interrogées avaient le choix dans une liste précise de magasins de quartier et de supermarchés. L’équipe de l’Inserm a ensuite examiné le lien entre ces supermarchés, l’indice de masse corporelle et le périmètre abdominal des personnes.
Sur le site de l’Inserm, Basile Chaix, responsable du projet, explique: «nous avons tenu compte de nombreuses variables afin de chercher à isoler les liens entre profil métabolique et lieu d’achats». Conclusion, les personnes qui fréquentent un même genre de magasin ont un «profil métabolique proche». Certains hypermarchés et les enseignes hard-discount sont associés à un indice de masse corporelle et un périmètre abdominal plus importants.
Deux hypothèses s’expriment alors. Soit certaines enseignes «constituent un environnement alimentaire défavorable». Basile Chaix, interrogé hier sur Europe 1, expliquait que l’affichage des hard discount «ne représente pas la même qualité en repères nutritionnels» que les supermarchés classiques. Soit les résultats sont liés à «un défaut d’ajustement de notre modèle, qui ne tient pas compte des préférences alimentaires».
En tout état de cause, les chercheurs restent prudents et affirment qu’aucun lien de cause à effet ne peut être clairement établi. Mais le débat est relancé: en 2010, le Conseil national de l’alimentation avait estimé que les produits d’entrée de gamme des hard discount n’étaient pas plus gras ou plus sucrés que les autres.
Cependant, selon le site de l’Inserm, «ces résultats suggèrent toutefois que ces supermarchés pourraient constituer de nouveaux lieux d’intervention pertinents pour mener des actions de prévention nutritionnelle» et permettent d’identifier les endroits “dans lesquels de telles interventions sont plus particulièrement utiles pour s’attaquer à l’épidémie d’obésité et à sa distribution inégalitaire”.
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lire le billet«La guerre du sucre est déclarée: chronique d’une défaite annoncée», c’est le titre de la chronique de Jean-Didier Vincent publiée dans l’Express de mercredi dernier. Le professeur Vincent admet que le sucre est une bénédiction, une source d’énergie peu chère pour le corps, mais aussi une malédiction.
Parce que la culture de la canne à sucre a été associée à l’esclavage et aux spéculateurs de tous poils mais aussi parce que «le sucre tue»: «l’excès de sucre dans l’alimentation est directement responsable des maladies constituant le syndrome métabolique. Celui-ci est composé d’un diabète résistant à l’insuline, d’une hypertension et de problèmes cardiovasculaires, ainsi que de taux élevés de graisses dans le sang et de stéatose hépatique».
Le chroniqueur précise que l’obésité, touchant plus de 300 millions d’individus, accompagne l’excès de sucre. «Malade de son alimentation, l’Occident exporte sous des emballages rutilants son diabète et ses maladies cardiovasculaires dans les pays en développement» ajoute-t-il. Et de citer un rapporteur de l’ONU sur le droit à l’alimentation dans la revue Nature de février 2012: «la nourriture inadéquate provoquerait 2,8 millions de décès, un nombre supérieur à celui des victimes de la faim. Contrairement à l’idée reçue, le véritable responsable de cette hécatombe est non pas tant l’excès de mauvaises graisses que le sucre».
lire le billetL’Ordre des médecins a déposé deux plaintes contre le Docteur Pierre Dukan, à l’origine du fameux régime du même nom, l’accusant de violer le code de déontologie médicale, selon Europe1.
La première plainte émane du Conseil départemental de l’Ordre des médecins de Paris qui lui reproche d’avoir voulu réformer le baccalauréat en instaurant l’option «anti-obésité» qui aurait rapporté des points à ceux qui, entre la seconde et la terminale, auraient réussi à garder un indice de masse corporel (IMC) dans la norme c’est-à-dire compris entre 18 et 25.
Une option pour «sensibiliser les ados à l’équilibre alimentaire» selon le Dr. Dukan, dont nous vous parlions sur ce blog:
«Le nutritionniste affirme qu’une telle option ne fera pas naître un rapport malsain à la nourriture chez les ados (répondant qu’il n’y a “rien de malsain à éduquer les jeunes à la nutrition” et que ça “motivera” ceux qui ont besoin de maigrir). Là encore, l’intention est louable, mais la réponse est un peu rapide: demander aux ados d’avoir un IMC entre 18 et 25 ne revient pas à leur demander de bien manger pour avoir des points en plus. Même si l’IMC (votre poids en kilos divisé par le carré de votre taille en mètre) est mesuré lors des trois classes du lycée, et pas seulement au moment du bac, rien ne les empêchera de faire des régimes dangereux ou d’arrêter de manger pour réussir à gagner ces points.»
Europe1 explique que le Conseil départemental de l’Ordre des médecins de Paris invoque «l’article 13 du code de déontologie médicale selon lequel “un médecin doit faire attention aux répercussions de ses propos auprès du public”» parce que la proposition peut nuire «aux jeunes filles déjà en surpoids ou à tendances anorexiques» auxquelles le Dr. Dukan n’aurait pas pensé.
Le ministère de l’Éducation nationale avait d’ailleurs rejeté la proposition, accusant le Dr. Dukan de faire «de la discrimination physique sans le savoir».
Émanant directement du Conseil national de l’ordre des médecins, la seconde plainte, émise «pour appuyer» la première, vise les 100 millions d’euros de chiffre d’affaire générés chaque année par l’entreprise Dukan, en s’appuyant sur l’article 19 du code de déontologie «qui stipule que la médecine ne doit pas être pratiquée comme un commerce». En effet, le «régime Dukan», c’est «quatre millions de livres vendus, un site Internet qui recense quelque trente mille abonnés, une cinquantaine de produits (galettes, biscuits…) estampillés “régime Dukan”», énumère Le Monde.
Le Dr. Dukan, qui entame justement une tournée promotionnelle de son dernier livre de recettes aux Etats-Unis, doit présenter une défense écrite dans un délais d’un mois. Il risque une sanction pouvant aller du blâme à la radiation de l’Ordre des médecins.
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Photo: Lose weight now /alancleaver_2000 via Flickr CC License by
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« Opacité, obésité, précarité ». Ce serait la devise peu ragoûtante de la République de la malbouffe, dépeinte dans un film plutôt explosif sorti le 1er février : un documentaire qui chronique la bataille de Xavier Denamur – restaurateur dans le Marais à Paris et personnage très cinématographique – contre la malbouffe et le mépris de la restauration traditionnelle. Ses adversaires : les géants de l’agro-alimentaires et leurs amis politiques.
Xavier Denamur a choisi un combat significatif : la baisse de la TVA dans la restauration de 19,6 à 5,5 %, décidée par Nicolas Sarkozy en avril 2009. Le tout sous la pression d’un « Club TVA », dirigé par Jacques Borel, personnage qui fait rire jaune autant qu’il écoeure.
Le réalisateur Jacques Goldstein s’attache à montrer que cette mesure est largement plus un cadeau accordé aux syndicats patronaux et aux chaînes de restauration rapide qu’une incitation à l’emploi. Et ce grâce à la puissance du lobby agro-alimentaire.
On constate que les prix n’ont pas baissé, et que les quelques embauches et augmentations de salaires sont une miette dans les 3 milliards d’euros par an que représente la baisse de la TVA dans la restauration. D’ailleurs, après la projection de mercredi, Xavier Denamur l’explique clairement : « j’ai financé ce film avec ce que j’ai gagné grâce à la baisse de la TVA ! ». En plus, de nombreux restaurateurs ont reçu un bulletin d’adhésion à l’UMP après la mise en place de la mesure…
lire le billetNutella adulé, Nutella décrié. La pâte à tartiner engraisse l’entreprise Ferrero et… les enfants. Owni a enquêté sur le Nutella, « l’acropâte »… Pour parer aux critiques sur son rôle dans l’obésité enfantine, Nutella a récemment orchestré une belle campagne de com’, et pas seulement en distribuant des crêpes gratos.
En janvier, un communiqué de presse de Ferrero enfonçait le clou sur une étude réalisée par le Credoc – en 2003!- pour prouver que la consommation n’était pas excessive en France. Selon Ferrero, les 2/3 des enfants consommateurs de Nutella ne dépassent pas les 5 tartines par semaine (mais je suppose que comme moi, vous connaissez de nombreuses personnes – enfants, ados et adultes- qui engloutissent plutôt 5 tartines par goûter…).
La nutritionniste Béatrice de Reynal explique à Owni qu’il n’existe pas de réelle dépendance au Nutella, mais plutôt que les fans d’aujourd’hui ont été biberonnés à la pâte à tartiner : « Les saveurs de l’enfance sont imprimées durablement dans le cerveau comme étant les référents de ce qu’il y a de mieux ! (…) Ils [Ferrero]prétendent que la quantité recommandée sur 30 g de pain est 15 g de Nutella. Je vous mets au défi de trouver des adolescents qui ne mettent que 15 g de Nutella sur du pain ». J’avoue que j’ai tenté avec une balance électronique. Une tartine agrémentée de seulement 15 g de Nutella a en effet l’air bien maigrelette et radine.
Alors le problème pour ces petits et gros consommateurs, c’est que l’huile de palme (qui compose environ 30% du Nutella) n’est pas le meilleur gras du monde, au contraire… Owni cite l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail): « À l’exception de l’huile de palme (très riche en acide palmitique et présente dans de nombreux produits manufacturés), il est conseillé de consommer et de diversifier les huiles végétales (les huiles de colza et de noix sont les sources principales d’acide alpha-linolénique). »
Sauf que le l’huile de palme est consubstantielle du produit, car elle lui donnerait une telle texture irrésistible… Le Nutella ne peut exister sans ce gras saturé qui augmente le mauvais cholestérol dans le sang. En plus, l’huile de palme est l’oléagineux le plus productif à l’hectare…
Rappelons qu’une rumeur de la disparition pure et simple du Nutella avait plané en juin 2010… Et ce via une nouvelle réglementation européenne sur l’affichage nutritionnel, qui aurait obligé Ferrero à étiqueter son produit phare d’un « Attention, danger, favorise l’obésité ». En fait, le Parlement européen n’avait aucunement l’intention d’interdire ou de limiter la commercialisation du produit. En attendant, Nutella se porte au mieux. Comme le rapporte l’express.fr, des Nutelleria viennent d’ouvrir en Italie et en Allemagne : des « fast-food 100% Nutella ». Que les fans ne s’emballent pas, que les anti-Nutella se rassurent : pour l’instant, il n’y a aucun projet d’ouverture de Nutelleria en France.
Photo: Nutella. 38-365./ PV KS via FlickrCC License by
lire le billetVous souhaitez éliminer les risques d’être amputé à cause d’un diabète de type 2? Réduisez vos rations de boissons. C’est le message délivré (en anglais et en espagnol) par la campagne publicitaire du Département de la santé de l’Etat de New York qui fustige l’augmentation de la taille des rations de soda et dénonce les conséquences désastreuses que cela peut avoir sur la santé des consommateurs.
Dans le métro new-yorkais, les voyageurs peuvent voir une affiche montrant un homme amputé d’une jambe à cause d’une consommation excessive de boissons sucrées. Cette campagne baptisée «Cut your Risk» avec le slogan «Réduisez vos rations. Réduisez vos risques» s’inscrit dans la lutte contre l’obésité que mène depuis plusieurs années le Département de la santé. Elle dénonce les tailles XXL des rations de nourriture ou de boisson qui sont généralement servies à New York.
«Les rations ont augmenté. La même chose s’est produite avec le diabète de type 2, qui peut entraîner des amputations», titre la publicité. Sur d’autres visuels, on trouve des messages similaires d’avertissement concernant la consommation de grandes barquettes de frites ou de gros hamburgers.
D’autant plus que «les portions proposées sont largement supérieures aux besoins humains», rappelle le commissaire à la santé de New York, Thomas Farley. En effet, un seul menu proposé par des chaîne de restaurant peut satisfaire les besoins énergétiques d’une personne pour la journée entière. Il signale également que ce genre de campagne choc est le seul moyen de sensibiliser la population sur les risques encourus lorsqu’on néglige son alimentation.
Bien que la ville ait fait des progrès dans la lutte contre l’obésité, les chiffres restent inquiétants. La majorité des adultes new-yorkais (57%) et deux enfants sur cinq à l’école élémentaire sont en surpoids ou sont obèses, explique le communiqué de presse. Les conséquences sur la santé sont désastreuses, allant de l’hypertension au diabète de type 2. Ce dernier peut conduire à la cécité, à l’insuffisance rénale voire à l’amputation. En 2006, près de 3.000 New-Yorkais atteints de diabète de type 2 ont été hospitalisés pour des amputations.
Selon ses données, la taille des boissons a été multipliée par 4 depuis cinq décennies et la ration de certains aliments comme les frites a presque triplé.
De leur côté, les producteurs de boissons se sont insurgés contre cette campagne et ont affirmé que la publicité donnait une «fausse image» des boissons gazeuses, rapporte El Mundo.
Photo: la campagne, en espagnol.
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