Après la tribune de Dukan, quelques lectures intéressantes

Le Huffington Post a publié ce 14 mai une tribune du nutritionniste Pierre Dukan intitulée «Le Non au régime: un effet de mode grave et dangereux». Indigné, il critique violemment l’idée selon laquelle on peut maigrir sans régime, idée basée sur l’écoute des sensations de faim et de satiété ainsi que sur la «restriction cognitive». Il va même jusqu’à comparer le «no régime» au “refus des vaccins par les témoins de Jéhovah”.

Il ne fait aucun doute que ce texte est un formidable coup de pub pour le docteur et son juteux business (récemment complété par une gamme de produits de beauté raffermissants…). Rappelons-nous aussi que ce n’est pas la première fois qu’il s’égare un peu, comme lorsqu’il avait proposé l’idée très saine d’introduire une option au bac rapportant des points aux élèves à l’IMC stable… Nous n’allons donc pas nous appesantir sur sa tribune, mais voilà tout de même au passage quelques lectures et émissions expliquant que les régimes restrictifs ne sont pas la bonne solution pour maigrir, et que le «no régime» peut parfaitement fonctionner.

Le rapport de l’ANSES publié fin 2010, intitulé «Evaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement», mettait en avant le risque nutritionnel (déficits et déséquilibres), physio-pathologique (santé osseuse, effets sur le foie…), psychologique et comportemental. Un document très complet sur tous les effets néfastes que peuvent engendrer les régimes.

Le propos de l’agence sanitaire n’est pas qu’il faut éviter absolument tous les régimes, mais qu’ils doivent être réservés à des situations bien particulières et justifiées médicalement. Pas pour perdre 3 kilos avant l’été quoi. Irène Margaritis, chef de l’unité d’évaluation de risques liés à la nutrition de l’ANSES, déclarait ainsi prudemment en juin 2012 :

«Certaines situations (obésité, surpoids, prise de poids importante) peuvent nécessiter de chercher à perdre du poids. Mais dans tous ces cas, un diagnostic précis des causes de la prise de poids est nécessaire. Cette démarche doit se faire avec l’accompagnement d’un professionnel de santé qui analysera le contexte de la prise de poids et ses conséquences. Seul cet accompagnement permettra de déterminer s’il est nécessaire ou non de perdre du poids et de définir les objectifs et les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir».

• L’étude Nutri-net santé, réalisée sur des milliers de «nutrinautes»: les résultats de mai 2012 tendaient à prouver que les régimes restrictifs commerciaux ne sont pas efficaces à long terme. On en parlait sur ce blog, les sujets ayant suivi des régimes portant un nom de marque au marketing solide (Dukan donc par exemple…) étaient plus nombreux à déclarer que leur régime avait eu une efficacité seulement à court terme. Ces régimes étaient en outre accusés d’être moins bien tolérés, plus compliqués, et frustrants. A l’opposé, 76% des gens qui ont simplement suivi «les recommandations nutritionnelles globales» ont observé un maintien de la perte de poids au-delà de 6 mois.

Le téléphone sonne du 30 avril 2013 consacré aux régimes amaigrissants. Zermati, le nutritionniste qui a tellement hérissé les poils de Dukan que ce dernier a pris sa plume, y déclare: “aujourd’hui, il faut sortir du débat sur les bons ou les mauvais régimes. (…) Le principe de régime est un principe condamnable. Condamnable en terme de santé, parce que cela fait prendre du poids, donne des troubles du comportements et déglingue les gens sur le plan psychologique”. Bon, notons tout de même que ce Zermati se paye aussi une belle pub pour sont site de coaching en ligne payant. Mais les interventions des deux autres participantes sont très éclairantes.

• Ariane Grumbach, dont le blog raconte ses expériences de diététicienne basées sur le plaisir gustatif et l’écoute des sensations, et non pas sur les régimes. De la pratique, du concret observé “sur le terrain”: à lire par exemple, à l’occasion de la journée sans régime du 6 mai, un article de témoignages de patients ayant souffert des régimes.

Photo: Lose weight now / alancleaver_2000 via FlickCC License by

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Manger plus tôt pour perdre du poids?

On devrait manger «comme un roi au petit déjeuner, comme un prince au déjeuner et comme un pauvre au dîner», vous avez sans doute déjà entendu ce genre de conseil? On a de plus en plus de preuves sur la vérité de cette phrase, avec entre autres cette récente étude espagnole qui affirme qu’il est préférable de ne pas trop avaler de calories en fin de journée…

Cette étude, publiée dans International Journal of Obesity entend démontrer que l’important n’est pas seulement ce que l’on mange, mais aussi quand on mange, raconte El Mundo. Notre corps comprend très bien les horaires, et les scientifiques conseillent à ceux qui veulent maigrir de manger plus tôt.

Une équipe de l’Université de Murcie, en collaboration avec des scientifiques de Harvard, a mené cette recherche sur 420 personnes, hommes et femmes, en surpoids ou obèses, qui essayaient de maigrir. Ceux qui mangeaient avant 3 heures de l’après-midi arrivaient à une perte de poids beaucoup plus significative que ceux qui mangeaient après cette deadline.

Marta Garaulet, prof de physiologie à Murcie, explique plus précisément à El Mundo que ceux qui ont pris le principal repas de la journée (environ 40% des apports) avant 15 heures ont réussi à perdre 12% de leur poids, contrairement aux autres qui ont perdu seulement 8%. Même si tous ont mangé exactement la même chose, fait la même quantité de sport et dormi le même nombre d’heures.

L’heure à laquelle on mange pourrait donc avoir une influence sur la régulation du poids et du métabolisme… José Maria Ordovas, un autre des auteurs de l’étude, déclare qu’il s’agit d’une «observation vraiment intéressante» mais qu’il faudra reproduire l’expérience sur d’autres échantillons pour voir plus précisément quels sont les facteurs en jeu et quelle peut être l’implication clinique.

Npr a interrogé Franck Scheer, directeur du programme de chronobiologie à Harvard. Il explique que comme on envoie des signaux à notre horloge interne en mangeant, il est possible qu’en retardant le repas dans la journée, les choses deviennent hors de contrôle:  «La grosse horloge du cerveau est désynchronisée avec les mini-horloges dans les cellules qui régulent le métabolisme». En gros, «quand les heures de repas ne correspondent pas au cycle veille-sommeil, il y a une sorte de déconnexion entre les différentes horloges de notre corps».

Et cette déconnexion ferait que le complexe système qui régule notre poids ne marche plus à merveille.

Npr rapporte aussi les propos d’une sceptique, Madelyne Fernstrom, du Centre médical de l’Université de Pittsburgh: «L’étude montre une association entre l’horaire des repas et la prise de poids, mais ce n’est pas la preuve d’une relation de cause à effet».

En effet, la perte (comme la prise) de poids est vraiment multi-factorielle. Pour Madelyne Fernstrom, beaucoup plus que les horaires, «le plus important, c’est ce que vous mangez. Si vous voulez perdre du poids, vous devez manger moins de calories et faire du sport». Comme le souligne Npr, c’est un message qu’on a déjà entendu quelque part…

Photo: Clock / Dave Stokes via Flickr CC License by

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Le secret des régimes hyperprotéinés enfin dévoilé

Tenter de perdre du poids, c’est immanquablement entendre parler des vertus des régimes hyperprotéinés. Celles et ceux qui les ont expérimentés ont le plus souvent découvert des effets rapides suivis, à moyen ou long terme, de succès divers. Dans tous les cas, des questions demeuraient sans réponses précises.

Comment comprendre que le fait d’augmenter la proportion de protéines dans le bol alimentaire permet de perdre du poids? Ou plus précisément comment un repas riche en protéines déclenche-t-il un effet coupe-faim durant plusieurs heures après son absorption?

C’est précisément à cette question que vient de répondre une équipe française de chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l’université Claude-Bernard de Lyon. Dirigée par Gilles Mithieux  (directeur de l’unité Inserm «nutrition et cerveau»), elle publie le fruit de ses travaux dans la revue spécialisée Cell (résumé en anglais).

Ces chercheurs expliquent en substance avoir identifié des récepteurs bien particuliers (dits «mu-opioïdes») situés dans le système nerveux de la veine porte (située entre les organes digestifs et le foie). Ces récepteurs neurologiques communiquent directement avec le cerveau. En pratique, une fois que ces récepteurs sont inhibés par les produits de digestion des protéines, le cerveau déclenche des messages qui ont pour effet de provoquer une synthèse intestinale de glucose qui provoque alors rapidement un effet de satiété bien connu.

C’est le glucose qui joue son rôle de coupe-faim

En 2004, la même équipe de l’Inserm avait déjà démontré qu’un repas riche en protéines induisait une synthèse de glucose par l’intestin. Il restait toutefois encore à découvrir par quel mécanisme les protéines induisent cette «néoglucogenèse» intestinale. Et c’est précisément l’objet de la publication de Cell.

Il faut savoir que dans le tube digestif, les protéines sont naturellement digérées sous forme de petits peptides constitués seulement de deux ou trois acides aminés«Nous avons découvert que ces petits peptides libérés dans le sang sont interceptés par des récepteurs “mu-opioïdes” de la veine porte (les mêmes récepteurs que pour la morphine), avant d’être utilisés par le foie», expliquent les chercheurs.

Ces récepteurs sont inhibés par la présence de ces peptides, ce qui a pour effet de déclencher l’activation du nerf vague (ou nerf pneumogastrique). Ce dernier communique avec le cerveau et son activation induit une réponse en forme d’arc réflexe. La réponse nerveuse induit alors l’expression des gènes qui commandent la «néoglucogenèse» intestinale. Le glucose joue ensuite aussitôt son effet coupe-faim. Au total, cette séquence d’événements dure entre cinq et six heures.

Il faut savoir aussi distinguer le rassasiement de la satiété. Le premier est l’arrêt de la faim au terme du repas du fait de la distension gastrique. La seconde est quant à elle l’absence de faim pour le repas suivant; elle se situe donc bien à distance du dernier repas.

Le danger des régimes hyperprotéinés

L’effet induit par les protéines qui agissent avec un effet retard correspond donc bien à la satiété. Pour Gilles Mithieux, il ne fait aucun doute que le mécanisme mis en évidence par son équipe explique parfaitement la perte de poids induite par les régimes hyperprotéinés. «Toutefois, dans notre expérience, les souris ont reçu une quantité de protéines multipliée par trois, soit 50% de la ration calorique totale. En nourriture humaine, ces taux sont impossibles à atteindre car le repas perdrait toute palatabilité», ajoute-t-il. Par palatabilité entendre agréable au goût.

«De ce point de vue, je suis un fervent adversaire des régimes, poursuit Gilles Mithieux, notamment des régimes très rapides où l’on perd beaucoup de poids. L’organisme et le cerveau s’en défendent et mettent en place des mécanismes de stockage accélérés, ce qui au final favorisent la prise de poids et qui plus est à niveau supérieur. En revanche, je recommande d’augmenter la ration en protéines à la même valeur que celle recommandée par le PNNS soit 20% à 25% de protéines.»

Or le repas français habituel ne compte généralement que de 10% à 15% de protéines. Et un repas qui contiendrait 20% de protéines reste un repas équilibré où l’on conserve le caractère agréable des aliments et une sensation de satiété.

L’identification de ces récepteurs ouvre d’autre part des perspectives thérapeutiques: la découverte de molécules capables de les sensibiliser au niveau intestinal (et non cérébral comme certains coupe-faim) ferait qu’elles pourraient jouer le même rôle qu’une ration de 50% de protéines; et ce  sans que l’on ait à les avaler.

J.-Y. N.

Photo: Beef! par Comprock via Flickr CC Licence by

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Les “substituts de repas”, ça sert à quoi?

Les crèmes et autres poudres censées jouer le rôle de «substitut de repas» occupent un gros rayon du supermarché, coincées entre le bio et les lardons. Mais à quoi ça sert vraiment, ces aliments «diététiques» supposés remplacer un repas normal pour perdre du poids?

A table!
En pratique, il s’agit de poudres à la vanille ou au chocolat à mélanger à du lait, mais aussi de potages, crèmes dessert, biscuits, barres… Pour tester la chose, j’ai jeté mon dévolu sur un pot de crème censé me nourrir jusqu’au goûter (quatre heures composé d’une barre protéinée bien sûr selon les recommandations de la marque…) et apporter de la «douceur» à mon midi, avec une saveur «vanille-biscuit». Pour plus de 6 euros les 3 pots…

Au programme de ces 200 calories: «Lait écrémé, eau, sucre, protéines de lait (émulsifiant : lécithine de soja), texturants (amidon modifié de maïs, carraghénanes, gomme de guar, agar-agar, pectine), huile de colza, minéraux (citrates de sodium, de potassium et de magnésium, dihydrogéno-phosphate de potassium, pyrophosphate de Fer, sulfates de zinc, de cuivre et de manganèse, sélénite de sodium, hydroxyde de potassium, iodure de potassium), émulsifiants E471, arômes (vanille, biscuit) maltodextrines, vitamines (C, A, E, B1, B2, B8, PP, B9, D, B12, B5, B6), édulcorants (acésulfame de potassium, sucralose), colorant : béta-carotène». Pas très simple tout ça… Le goût est très artificiel, même si pas complètement désagréable, mais l’impression de n’avoir pas assez mangé est assez prenante puisqu’il n’y a rien de “solide”.

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Les régimes restrictifs “commerciaux” ne sont pas efficaces à long terme

L’étude NutriNet-Santé, initiée il y a 3 ans, étudie les comportements alimentaires et les relations entre nutrition et santé chez des volontaires recrutés sur le web. Aujourd’hui, 223 000 «Nutrinautes» (mais l’appel aux nouveaux venus continue, pour atteindre l’objectif d’une cohorte de 500 000 sujets!) remplissent chaque mois un questionnaire sur leur alimentation, leur activité physique, leur poids, leur taille, leur état de santé ou sur divers déterminants du comportement alimentaire. Tout est examiné et analysé par une équipe dirigée par le Pr Serge Hercberg. Pour lui, il s’agit d’une «recherche citoyenne».

Ces données ont notamment permis de tirer des conclusions sur l’efficacité des régimes amincissants. D’abord, 2 femmes sur 3 et 1 homme sur 2 souhaiteraient peser moins. Et même chez les sujets de poids tout à fait normal, 58% des femmes et 27% des hommes aimeraient diminuer leur poids.

Alors 76% des femmes et 45% des hommes qui se trouvent trop gros(se)s ont fait au moins un régime au cours de leur vie. Le régime étant ici défini au sens large comme «toute modification volontaire des pratiques alimentaires dans le but de perdre du poids, et ce quelle que soit la durée ou le type de cette modification, qu’elle soit de l’initiative des sujets ou prescrite par un professionnel de santé»... Pour la moitié des sujets, l’objectif est de se sentir mieux dans son corps… La raison esthétique joue pour 12,4% des personnes interrogées. Pour 11,8%, c’est parce que le surpoids peut entraîner des problèmes de santé.

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Être nourri avec une sonde, ça vous dit?

Être nourri grâce à une sonde dans l’estomac à la place d’une assiette bien remplie, ça ne fait pas vraiment rêver… Mais c’est ce que propose la clinique Planas à Barcelone. Selon les publicités, c’est “une méthode idéale pour les personnes en surpoids, pour perdre entre 3 et 15 kilos en 24 jours”.

Un article publié sur le site de El Mundo explique cette étrange méthode d’amaigrissement pour des personnes en surpoids. Pendant la première phase, on administre au patient des nutriments à travers une “sonde naso-gastrique” qu’il doit se coltiner toute la journée, pour que l’apport soit régulier sur 24 heures. Il ne fait marcher ni ses mâchoires si ses papilles. Pendant 10 jours maximum, le patient est alors dans la clinique, suivi par des psychologues, nutritionnistes, des entraîneurs de sport… Dans la seconde phase, il reprend progressivement une alimentation normale, et “on lui donne des règles pour apprendre à manger sainement”.

Pour Manuel Sanchez, responsable de l’unité de nutrition et diététique de cette clinique, ne rien avaler de solide pendant 10 jours est “un moyen de trouver une solution au surpoids, sans que le patient ne ressente de sensation de faim” . C’est un “protocole de départ pour commencer par perdre du poids, un premier coup de pouce pour les personnes qui ne peuvent pas maigrir seules”.

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Maigrir grâce à l’économie

 

 

L’économiste Richard McKenzie propose dans les colonnes du Daily Beast un régime en 10 points reposant sur deux hypothèses inspirées de grands concepts économiques: plus la nourriture est ou semble chère, moins on en consomme, et un régime qui réussit est celui dans lequel les avantages obtenus sont plus importants que le sacrifice.

Parmi ces dix commandements, on retrouve notamment celui de payer ses courses en espèces pour en augmenter le prix ressenti, une technique dont nous vous avions déjà parlé dans ce blog. Comme le montrait cette étude publiée en 2010 dans le Journal of Consumer Research, tirer de son portefeuille des pièces et des billets est psychologiquement plus difficile que de payer avec une carte de crédit. Aussi, les clients des supermarchés payant par carte ont plus tendance à se laisser tenter par des produits peu sains que ceux choisissant les espèces.

Et puisque l’alcool n’est pas bon pour la ligne, Richard McKenzie conseille d’acheter du vin plus cher, que l’on prendra plus de temps à déguster et que l’on consommera ainsi moins souvent. De la même manière, mieux vaut selon lui manger moins souvent à l’extérieur, mais le faire dans des restaurants plus chics: les portions seront plus saines, et moins grosses.

Parmi les recommandations facilement réalisable, il préconise de déplacer le plus loin possible du bureau les chocolats de Noël restants afin que l’effort pour les atteindre devienne supérieur à l’envie de les manger, ou de jeter toutes ses grandes assiettes pour les remplacer par des petites dans lesquelles on a tendance à moins se servir. Attention toutefois, il ne suffit pas de changer d’assiettes pour maigrir, puisqu’une bonne volonté reste nécessaire pour ne pas se resservir et perdre ainsi les bénéfices de sa nouvelle vaisselle.

Changer d’amis peut aussi faire maigrir. Une proposition fondée sur des recherches qui sont arrivées à la conclusion que l’obésité serait contagieuse… Fréquenter des personnes de la même corpulence que soi peut en effet contribuer à rendre son obésité acceptable, tandis qu’avoir des amis plus minces que soi augmente le coût psychologique du surpoids et incite à y remédier.

Un autre conseil donné par l’économiste est de faire l’effort de partager davantage de repas avec des personnes du sexe opposé, puisque la tentation de faire d’eux des partenaires sexuels diminuerait la propension à se servir de grosses plâtrées.

Photo: Small french supermarket / François Schnell via FlickrCC License by

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Pourquoi on reprend du poids après un régime

C’est la faute des hormones si l’on reprend du poids après un régime, selon un article du Los Angeles Times.

Le constat est alarmant: 4 personnes sur 5 ayant fait un régime reprennent tout le poids perdu un an ou deux ans après, avec souvent quelques kilos en plus pour compléter le tableau.

Un rapport publié mi-octobre par une équipe de chercheurs dirigés par Joseph Proietto, du département de médecine de l’université de Melbourne, dans la revue New England Journal of Medicine, montre qu’après un régime, les personnes ont encore plus faim, et que leur corps stocke des calories, de la graisse pour compenser.

Selon eux, lors d’une perte de poids, le corps met tout en œuvre pour les reprendre, grâce à une longue liste d’hormones chargées de réguler l’appétit, la sensation de satiété et la dépense d’énergie, qui sont autant de «mécanismes de compensation». Ces hormones «travaillent individuellement et collectivement à lutter contre la perte de poids», selon Barbara E. Corkey, une chercheuse de l’université de Boston spécialisée dans l’obésité.

Pour l’étude, 50 hommes et femmes obèses sans problèmes majeurs de santé ont été mis à un régime draconien pendant 8 semaines. Les chercheurs ont ensuite analysé leur teneur en certaines hormones qui affectent l’appétit et le métabolisme, deux semaines après la fin du régime puis an plus tard. Ils les ont aussi interrogés sur leur sensation de faim. Les résultats sont alarmants. Sur les 50 personnes, 34 ont tenu le régime jusqu’au bout. Celles-là ont perdu en moyenne 13,5 kg au bout de 10 semaines. Un an plus tard, ils ont repris en moyenne 5 kg, et se sont tous plaints d’une sensation de faim beaucoup plus forte qu’avant le régime.

Mais pourquoi le corps réagit-il ainsi? Dans un article de Newsnet 5, le docteur Rudolph Leibel, expert en obésité à l’université de Columbia à New York, explique que le métabolisme met en place une stratégie de compensation, selon un principe de conservation naturelle, pour assurer la survie et les capacités de reproduction de la personne. Il explique:

«Les personnes ayant perdu du poids, non seulement ont des sensations de faim beaucoup plus fortes, mais brûlent en plus moins de calories que les autres.»

Le résultat de ces recherches pourraient permettre de créer de nouveaux médicaments qui visent à aider les personnes ayant fait un régime, afin qu’elles ne reprennent pas de poids après, selon Los Angeles Times.

Photo: yoyo. encaso via Flickr CC Licence By

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Les ventes de bières et fromages locaux en hausse aux Etats-Unis, grâce à la crise

Alors que la crise s’est officiellement terminée en 2009, le Wall Street Journal rapporte que les américains continuent de dépenser moins et d’épargner plus. Et pourtant un rapide coup d’œil dans les rayons des supermarchés aux Etats-Unis révèle que les ventes de yaourts grecs et de bières et fromages artisanaux grimpent. Pourquoi l’appétit des américains augmente pour ces mets luxueux quand leur budget diminue?
Parce qu’ils se privent de luxes encore plus chers. Comme les Américains vont moins au restaurant, ils sont plus enclins à dépenser davantage pour la variété, le côté pratique, et peut-être même pour leur santé. La multitude apparente des différents goûts, textures et formes des yaourts grecs, du fromage artisanal et de la bière locale leur donne l’impression de choisir dans un nouveau menu à chaque fois qu’ils vont au supermarché, alors qu’ils passent moins de temps à choisir un véritable menu.

«Il n’y aura jamais de crise pour la nourriture. Juste des gagnants et des perdants», affirme Harry Balzer, vice-président du groupe NPD, une entreprise de recherche en marketing pour consommateurs. Sans surprise, le plus gros perdant a été le restaurant. Les restaurants sont plutôt chers: les Américains mangent au restaurant un quart de leurs repas, pour à peu près la moitié de leur budget nourriture selon NDP.

Les gagnants ne sont pas seulement les produits les moins chers, mais ceux qui procurent de nouvelles expériences –et prennent moins de temps. «Les Américains sont toujours en quête de nouvelles versions de plats qu’ils aiment déjà», explique Balzer. «Mais ce n’est pas assez en période de crise, donc on voit des gens demander ‘Est-ce que ça va rendre ma vie plus facile?’»

Ceux qui travaillent dans ce secteur sont d’accords pour dire que les consommateurs trouvent que ces produits gourmets ont quelque chose de plus. «Le succès des fromages artisanaux ne vient pas simplement des gens riches qui ne savent pas quoi faire de leur argent», affirme Paul Kindstedt, auteur du livre American Farmstead Cheese. «Les gens recherchent de la meilleur nourriture, et un lien plus sain et naturel avec la production locale».

Les yaourts grecs satisfont cette envie de produits meilleurs pour la santé et plus pratiques à manger. «Les yaourts peuvent remplacer tout ce que vous prenez au petit-déjeuner- et même au déjeuner», remarque Harry Balzer. Les multiples variétés permettent aussi d’avoir une nouvelle expérience bien ciblée: telle marque pour les enfants, telle autre pour ceux qui sont au régime, les yaourts buvables pour ceux qui mangent en conduisant. Le fromage et la bière artisanaux sont tout aussi flexibles. On peut déboucher une bouteille avec un sandwich au fromage fondu – ou bien se servir une bière d’une édition limitée vieillie en barrique avec un plateau de gruyère affiné en cave.

La bière et le fromage artisanal et les yaourts grecs se mangent aussi bien en version sophistiquée que pour un repas simple. On peut les voir un peu comme la version culinaire d’un autre produit qui survit à la crise: la petite robe noire.

Cindy Y. Hong, traduit par Alexis Boisseau

Photo: Rayon de bières artisanales, le 6 octobre 2010. Beaufort’s TheDigitel  via Flickr CC Licence By

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Moins d’empathie pour les pâtes chez les sportifs

A l’aube des championnats du monde de judo, qui se déroulent à Bercy du 23 au 28 août, certains ont mis les bouchées doubles à l’entraînement afin de peaufiner les ultimes réglages, quand d’autres ont fait maigre le temps de quelques jours histoire de bien se conformer à leur catégorie de poids.

Du haut de ses 2,04m, Teddy Riner, probable vedette de ce mondial où il pourrait décocher un 5e sacre suprême, a dû ainsi descendre autour de 128-130 kilos, son poids de forme en compétition. Généralement, deux mois avant un grand rendez-vous, l’Antillais affiche dix kilos de trop sur la balance qu’un léger régime adapté gomme avec plus ou moins de facilité dans la mesure où il est toujours plus «aisé» de se délester de 10kg quand on en pèse 140 que de 5 quand on en est à 90.

Les récentes mésaventures d’André-Pierre Gignac, contraint par son club marseillais de rejoindre un centre d’amaigrissement en Italie, témoignent de la difficulté, parfois, pour les sportifs de haut niveau d’avoir une ligne adaptée aux exigences de leur métier. En sport, comme ailleurs, tous les types de régime sont utilisés avec plus ou moins de succès et selon les tendances du moment sachant qu’il est admis que les sportifs, au-delà de certains clichés bien digérés, ont une relative méconnaissance de ce que doit être une bonne diététique.

Le nouveau régime à la mode

Depuis quelques mois, un régime fait des ravages et va probablement finir gagner de nombreux adeptes compte tenu de ses vertus miraculeuses. Celui suivi par Novak Djokovic, n°1 mondial en tennis, vainqueur en 2011 de deux titres du Grand Chelem, en Australie et à Wimbledon, et carrément imbattable lors du premier semestre où il a réussi à enchaîner 41 victoires consécutives, Roger Federer finissant par mettre un terme à sa série fantastique sur la terre battue de Roland-Garros.

Aidé par un mystérieux médecin, Igor Cetojevic, venu récemment rejoindre son entourage et qui, précisons-le, ne s’adresse pas à la presse, le champion serbe évite, en effet, tout aliment contenant du gluten et le moins que l’on puisse dire c’est que cela marche car le Serbe s’est non seulement singulièrement «asséché» physiquement, mais paraît devenu infatigable.

Cette privation a commencé voilà un an. Comme 1,3% de la population, considérant que beaucoup de malades s’ignorent, Djokovic a découvert qu’il souffrirait d’une maladie cœliaque, c’est-à-dire d’une maladie caractérisée par une intolérance au gluten ayant pour conséquence, notamment, la survenue de diarrhées, de ballonnements ou de moments intenses de fatigue. Voilà qui expliquerait peut-être les malaises ressentis pendant longtemps par le joueur de Belgrade qui, souvent, a semblé souffrir plus que de raison au point de se résigner quelquefois à l’abandon.

Le gluten est une protéine que l’on trouve dans les céréales comme le blé, l’avoine, l’orge et le seigle. Il est utilisé dans la composition de très nombreux aliments de base, comme le pain, les pâtes, les biscuits, les pizzas et les gâteaux, denrées dont il permet le « gonflage » en assurant leur élasticité. Il est également contenu dans des sauces ou des produits à base de viande comme les saucisses et les hamburgers.

Comment se priver de pâtes?

Soumis à ce régime anti-gluten, Djokovic, dont les parents ont longtemps tenu… une pizzeria quand il était enfant, s’est donc retrouvé face à un problème alimentaire majeur: devoir se priver de pâtes, considérées comme l’un des carburants essentiels de tout sportif avant l’effort. Le riz, qui ne contient pas de gluten, est ainsi devenu l’aliment principal de ses assiettes associé à de nombreux légumes et à des viandes souvent blanches.

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