Plus de précarité = plus d’obésité?

La nouvelle étude Abena (sur l’alimentation et l’état nutritionnel des bénéficiaires de l’aide alimentaire) vient d’être rendue publique.

Elle révèle des chiffres préoccupants: les pathologies liées à la nutrition (obésité, hypertension artérielle, diabète) sont très élevées chez les usagers des aides alimentaires, qui connaissent “des contraintes dans leurs conditions de vie qui ont un impact sur, entre autres, leur santé nutritionnelle, même si le recours à l’aide alimentaire devrait permettre d’en atténuer les effets délétères”.

La prévalence de l’obésité chez ces usagers est ainsi de 28,8% (contre 17,6% dans la population générale selon l’ENNS 2006-2007), chiffre en augmentation depuis la dernière étude de ce genre en 2004-2005.

Les femmes sont particulièrement touchées, puisque 35,1% d’entre elles sont obèses, et 36,3% en surpoids. En outre, 48,5% des hommes et 39,3% des femmes souffrent d’hypertension artérielle (contre 34,2% et 27,8% dans la population générale).

Enfin, la prévalence du diabète semble plus élevée que dans la population totale, surtout chez les femmes (8,9% contre 3,3% de la population générale).

Cependant, certains “marqueurs biologiques de l’état nutritionnel” évoluent favorablement. On observe une baisse de l’anémie par carence en fer.

Ces chiffres concernant “les pathologies liées à la nutrition” s’expliquent, entre autres, par des conditions particulières de consommation. 39,5% des usagers déclaraient “moins de 3 prises alimentaires la veille de l’enquête”.

Certains groupes d’aliments sont mangés bien moins souvent que ne le préconisent les recommandations nutritionnelles, et à des fréquences inférieures à celles de la population générale, comme par exemple pour pour les produits laitiers.

Seulement 6,5% des usagers affirmaient consommer des fruits et des légumes 5 fois par jour. Un quart des personnes déclaraient avoir consommé des boissons sucrées quotidiennement au cours des douze derniers mois.

L’étude note que l’aide alimentaire est “la principale source d’approvisionnement pour de nombreux types d’aliments”, comme les produits non périssables (pâtes, sucre, farine…), les conserves ou le lait.

Parmi les conclusions de l’étude,il apparaît donc prioritaire de renforcer les actions de prévention, notamment de proximité, ainsi que les dépistages du risque de maladies chroniques auprès de ces publics”.

Ces résultats sont bien sûr à mettre en parallèle avec les situations socio-économiques des personnes interrogées, et notamment l’accès aux soins. Une personne sur dix déclarait ne pas bénéficier d’une couverture maladie au moment de l’enquête.

Etude réalisée auprès de plus de 2000 bénéficiaires de l’aide alimentaire en 2011-2012, sur six territoires urbains (Paris, Marseille, Grand-Dijon, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Hauts-de-Seine), financée par l’Institut de veille sanitaire, l’ORS (Observatoire Régional de Santé) Île de France, l’Inpes.

Photo: Spaghetti/ angermann via FlickCC License by

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Elvis Presley, rock’n’roll et beurre de cacahouètes

Elvis Presley était plus célèbre pour sa musique que pour ses goûts gastronomiques. Mais son affinité particulière pour la bonne bouffe bien frite du Sud des Etats-Unis était tout de même bien connue… En l’honneur de ce qui aurait été le 78ème anniversaire du King, début janvier, Npr s’est penché sur ses habitudes alimentaires légendaires et excessives.

Selon Are You Hungry Tonight, un livre des recettes favorites du King, son plat chéri était un mythique sandwich très consistant: du beurre de cacahouètes et des rondelles de bananes entre deux tranches de pain blanc, le tout frit au beurre.

Le beurre semble avoir été un ingrédient important du régime de Presley, contribuant à son impressionnante prise de poids et à sa mort prématurée en 1977, à 42 ans. Elvis a longtemps mélangé drogues et aliments gras… Un mélange explosif.

Cette tendance au gras saturé aurait atteint un point de non-retour 18 mois avant sa mort, pendant une étrange nuit d’excès. Graeme Wood a raconté l’histoire dans The Daily: Elvis était à Graceland, et s’est souvenu d’un sandwich exceptionnel mangé un jour à Denver, “the Fool’s Gold Loaf”.

Son envie d’en avaler un se fit si intense que lui et son entourage sautèrent dans un avion pour une petite balade de deux heures, suivie de la dégustation du fameux sandwich, composé d’une miche de pain entière, de margarine, d’un pot de confiture, d’un pot de beurre de cacahouètes, de bacon frit. Une course de nuit à environ 16 000  dollars…  Et 8000 calories, voire plus selon les estimations.

Selon The Daily, cette nuit de junk food, cette quête extrême fut «une des plus pures expressions du total manque de sens et d’inhibition d’Elvis, et du rock’n’roll en général».

Npr ne souhaite pas nous encourager à avaler ce genre de sandwich rock’n’roll, mais nous propose quand même une interprétation moderne du Milkshake Elvis Presley, du chef Sean Brock, qui travaille le beurre de cacahuètes et la banane dans ses menus chaque 8 janvier, anniversaire de la naissance du King. Il y a quelques années, il a eu l’idée de créer une boisson au bacon…

Jetez un œil à la recette (en anglais), la boisson contient du lard fumé, des bananes, du beurre de cacahuètes crémeux, du bourbon, de la crème glacée à la vanille, et de la graisse de bacon refroidie. N’en abusez pas…

En fait, la façon de manger complètement excessive d’Elvis Presly est même devenue une source d’inspiration de recettes, voire une catégorie de comfort food (nourriture réconfortante…), souvent à base de beurre de cacahouètes, de bananes et de bacon.

Comme  ici (pancakes aux bananes, beurre de cacahouète maison…), ici (le fameux sandwich, mais aussi le pain de petit déj’ bacon-mozza, la courge cuisinée au bacon) ou encore dans la multitude de recettes d'”Elvis Cake” que l’on peut trouver sur le web…  Souvent au beurre de cacahouètes bien sûr.

Photo: Elvis/ foilman via FlickrCC License by

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Coca-cola évoque l’obésité dans un spot télévisé

C’est une première, le géant Coca-Cola lance aux Etats-Unis une campagne de pub abordant l’obésité, en faisant appel à la responsabilité des consommateurs et en rappelant que «toutes les calories comptent pour gérer son poids, y compris celles des produits Coca-Cola et de toutes les nourritures et boissons». Plein de gens qui ont l’air très heureux et en très bonne santé sirotent des boissons du groupe et font du sport tranquillement…

Coca-Cola met en avant son «engagement à offrir plus de choix de boissons, notamment des options à faibles calories ou sans calorie, et à communiquer clairement sur le nombre de calories contenues dans ses produits».

La vidéo précise que sur les 650 boissons du groupe, 180 sont à faibles calories ou sans calorie. Le groupe se félicite aussi de la création de petites portions, de la réduction générale des calories dans les sodas aux Etats-Unis ou encore du soutien à une série d’initiatives visant à encourager l’exercice physique.

Coca veut encourager les gens à bouger leurs corps pour brûler les calories contenues dans les sodas. Un autre spot bientôt diffusé, affirme «clairement qu’une canette de Coca-Cola fait 140 calories» et «encourage les gens à s’amuser en brûlant ces calories, à promener un chien, danser, partager un fou rire avec des amis, faire une danse de la victoire après un strike au bowling…».

Une stratégie critiquée

Ce spot ne fait pas l’unanimité. Le New York Times rapporte les propos de Michele R. Simon, avocate spécialisée dans les affaires de santé publique. Pour elle, cette campagne ne fait qu’apporter de la confusion dans l’esprit des gens:

«Ils minimisent les conséquences graves sur la santé des excès de soda. Ils essayent de faire passer l’idée que le seul problème serait de trouver un équilibre entre la consommation de soda et l’exercice physique. Or, il y a beaucoup d’autres raisons de limiter la consommation de ces produits».

Harold Goldstein, directeur du California Center for Public Health Advocacy, qui a notamment lutté pour sortir les sodas sucrés des écoles, pense que Coca-Cola a la trouille… Pour lui, toujours selon le New York Times, si Coca-Cola avait vraiment voulu faire quelque chose pour diminuer la consommation de sodas sucrés, la firme aurait pu vendre ceux-ci à des prix plus élevés que les boissons à faibles teneurs en calories:

“Au lieu de dépenser des millions dans une campagne de relations publiques qui n’agit en aucun cas contre l’obésité, le diabète et les caries, ils pourraient ainsi changer la consommation de boissons des Américains de façon considérable et bénéfique ».

Enfin, John Sicher, du journal Beverage Digest note que Coca-Cola a trop longtemps éludé la question de l’obésité, en laissant les critiques monter en puissance. Et que le groupe la joue donc très stratégique. Laisser les adversaires de l’industrie du soda définir cette critique n’était pas vraiment dans l’intérêt de la firme…

XXL

Lors du débat sur l’interdiction partielle (dans les cinémas, les snaks et les restaurants) des sodas XXL à New York, le géant américain avait déjà organisé une riposte pour ne pas trop ternir son image.

Katie Bayne, PDG de Coca-Cola Amérique du Nord, bien loin de toute trace de surpoids, s’était ainsi vantée de boire des boissons du groupe à longueur de journée et affirmait qu’il n’existait «aucune preuve scientifique qui relie les boissons sucrées à l’obésité». Cela n’a pas fait changer d’avis le maire de New York…

Le Monde.fr nous recommandait alors de jeter un œil au site Sugar Stacks (piles de sucre) montrant les quantités parfois hallucinantes de sucre présentes dans différents sodas. Or, la corrélation entre excès de sucre et surpoids n’est plus à prouver.

Photo: Untitled/ wholehole via FlickCC License by

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Enfants et ados, plus de restos = toujours plus de calories

En allant au fast-food, il semble évident qu’un enfant consomme plus de calories que pendant un repas préparé par ses parents… Cela ne vous surprend pas, c’est simplement du bon sens.

Mais Reuters rapporte qu’une étude appuie désormais ces craintes évidentes. Lisa Powell et T. Nguyen Binh, de l’Université de l’Illinois à Chicago se sont penchés sur les les conséquences du fait de manger souvent dehors – dans des fast-foods et des restaurants «classiques» – particulièrement sur les enfants. Ils dévoilent leurs résultats cette semaine dans Archives of Pediatrics and Adolescent Medicine.

Les chercheurs ont analysé les données d’une étude nationale sur la nutrition et la santé, réalisée sur plusieurs années sur 4717 enfants (âgés de 2 à 11 ans) et 4699 adolescents (âgés de 12 à 19 ans).

Ils ont examiné l’alimentation de chaque jeune sur deux jours séparés, en examinant différents facteurs: la quantité de nourriture venue du fast-food, celle venue de restaurants «classiques», s’ils ont choisi des menus à emporter ou pas, les boissons et les éléments du menu (gras, gras saturé, sucre, sodium…). Les repas consommés chez les copains ou à la cantine ont aussi été pris en compte.

Bilan, les ados ont consommé 309 calories de plus les jours où ils ont mangé au fast-food. C’est 126 calories pour les enfants qui sont passé par un restaurant rapide… Les enfants qui ont mangé dans un restaurant «classique» ont consommé 126 calories de plus, et les ados 267 de plus qu’un repas à la maison.

Ceux qui ont mangé dehors ont bu moins de lait que d’habitude et deux fois plus de soda. “Les jours où les jeunes vont au fast-food, ils ne réduisent pas les calories dans d’autres moment de leur alimentation”, explique Lisa Powell. Elle dénonce les pubs des fast-food qui bombardent les enfants, et les restos à proximité des écoles. Pour elle, «les parents doivent réaliser qu’un repas à l’extérieur n’est pas un bon substitut à un repas à la maison» et que «la consommation au fast-food et au restaurant ne devrait pas être la norme».

Tout cela n’est pas surprenant, mais Sara Bleich, prof à l’Université de Baltimore, précise à Npr que «ce qui est remarquable dans cette étude, ce n’est pas sa conclusion, c’est sa signification politique. Elle s’adresse aux décideurs». Pour elle, aborder la question de l’obésité n’est pas aussi simple que d’interdire les sodas XXL: “Nous devons changer d’environnement, travailler avec des restaurants pour qu’ils vendent des produits plus sains à des prix attractifs”. Elle rappelle que 12,5 millions de jeunes Américains de 2 à 19 ans sont obèses.

Photo: Fast Food/ SteFou! via Flickr CC License by

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Lire les étiquettes rend-il plus mince?

Les gens qui lisent les étiquettes et les infos nutritionnelles ont tendance à être plus minces que les autres. C’est le résultat d’une étude publiée dans Agricultural Economics menée par des scientifiques de l’Université de Saint Jacques de Compostelle en Espagne, rapporte le Huffington Post. Pour arriver à ces conclusions, ces derniers ont utilisé des données statistiques du Center for Disease Control and Prevention (Centre de Contrôle et de prévention des maladies) américain.

Cette relation entre lecture des étiquettes et poids serait particulièrement prononcé chez les femmes. Les consommatrices lisant les petites lignes de leurs produits de supermarché ont un IMC (Indice de Masse Corporelle) de 1,49 point inférieur à celles qui ne le lisent pas, soit environ 4 kilos de moins.

Bien sûr, il se pourrait que la relation soit à analyser dans l’autre sens et que les gens qui scrutent les infos nutritionnelles et les ingrédients soient déjà plus soucieux de leur santé et de leur poids… L’étude précise que les citadins lisent plus les étiquettes. Et que 58% des hommes lisent souvent ou toujours les étiquettes, contre 74% des femmes.

Selon une étude publiée en 2011 dans le Journal of the American Dietetic Association , les consommateurs, de manière générale, ont tendance à survoler les infos nutritionnelles, sans les lire précisément. Seulement 9% lisent le nombre de calories. Et 1% s’attarde sur les composants, y compris les matières grasses, les acides gras trans ou le sucre…

Si comme le suggère cette étude, la lecture des étiquettes est reliée à la prévention de l’obésité, des progrès devraient sans doute être réalisés dans les prochaines années. En 2011, le Parlement Européen a pris une mesure pour rendre les étiquettes plus lisibles: dans un délai de 3 à 5 ans, celles-ci devront obligatoirement comporter la quantité de sel, de lipides, la valeur énergétique et la présence d’allergènes.

Photo: supermarket/ xophe_g via FlickCC License by

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Plus que six mois pour les sodas XXL à New York

La fin des boissons sucrées taille XXL approche à New York. Proposée par le maire de la ville Michael Bloomberg, l’interdiction de vente de larges boissons sucrées au restaurant, dans la rue et au cinéma a été approuvée le 13 septembre par le département santé de la mairie de New York –dont les membres sont choisis par le maire–, rapporte le New York Times.

Après le vote, Michael Bloomberg a estimé qu’il s’agissait «du plus grand pas fait par une ville pour lutter contre l’obésité», et qu’il pensait que ça «aiderait à sauver des vies».

Sauf si un juge bloque l’application de la mesure, d’ici six mois il ne sera pas possible de vendre des boissons dans des verres de plus de 16 ounces (50 centilitres). Les lobbys de l’industrie du soda comptent bien tenter de tout faire contre cette échéance, peut-être notamment via des plaintes devant la justice.

La ville affirme que la moitié de ses habitants est obèse ou en surpoids, mais ceux qui critiquent la mesure pensent qu’elle pourrait affecter les recettes des petites entreprises. Les établissements concernés sont ceux qui sont inspectés par le département de la santé (depuis Starbucks jusqu’aux stands de hot-dogs dans les stades). Les épiceries comme 7-Eleven ou les distributeurs de boissons ne seraient pas concernés. Ne sont pas non plus concernés les jus de fruit, les boissons à base de lait comme les milkshakes, ou les boissons alcoolisées (ni les boissons light, bien sûr).

Comme on l’écrivait au moment où Bloomberg a proposé cette mesure, pour The Salt, le blog food de NPR, cette mesure ne va en rien changer les habitudes des buveurs de soda ni faire baisser le nombre d’obèses. David Just, qui enseigne le comportement économique à la Cornell University, est «extrêmement sceptique». Pour lui, la manière dont la proposition est structurée va juste provoquer des rebellions… Tout simplement, les gens qui veulent boire beaucoup de soda vont être amenés à acheter deux portions plus petites… De plus, les énormes gobelets de jus de fruit ou de cappuccinos bien sucrés, non concernées par la mesure, contiennent aussi un nombre de calories aussi très élevés.

Michael Blommberg n’en est pas à son coup d’essai contre l’obésité. Depuis plusieurs années, les chaînes de fast-food de New York doivent inscrire le nombre de calories en face de chaque plat et boisson, tandis que les gras trans artificiels ont été interdits dans les restaurants. Enfin, cet hiver, une campagne de pub choc avait déjà suggéré aux habitants de réduire leurs portions de soda XXL.

Photo: Untitled/ wholehole via FlickCC License by

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Batman et Spiderman, des super-héros de la lutte contre l’obésité?

Une équipe de chercheurs américains de l’Université de Cornwell vient de montrer que l’idée d’associer un super-héros à de bonnes habitudes alimentaires pouvait encourager les enfants à manger plus de fruits et de légumes.

Pour cette étude, publiée dans la revue Pediatric Obesity, les chercheurs ont demandé à 22 enfants de 6 à 12 ans s’ils préféraient les tranches de pommes crues (proposées dans certains fast-food aux Etats-Unis) ou les frites. Bien sûr, seulement 9% des enfants ont choisi les pommes.

Ensuite, on leur a montré des photos représentants 6 personnages «admirables» (comme Batman!) et 6 “moins admirables”, en demandant «est-ce que tu penses que cette personne commande des frites ou des pommes au fast-food?».

Selon l’hypothèse des chercheurs, les enfants qui pensent que les héros cool mangent sainement vont ensuite faire des associations positives et choisir eux-mêmes les pommes. A la fin, après la prise de conscience, 45% des enfants choisissent les tranches de pomme, comme Batman ou Spiderman qui sont des gens bien…

Donc, mentionner le nom et montrer la photo de Spiderman ou de l’un de ses confrères (peu après la sortie de films de plusieurs films de super-héros…) pourrait faire perdre de vue les alternatives moins équilibrées. L’étude conseille “aux parents de demander à l’enfant «qu’est ce que Batman (ou tout autre personnage admiré) mange?», cela pourrait rendre plus facile l’ingestion de nourriture saine…”

La Presse précise que la différence calorique n’est ici pas négligeable: une portion de tranches de pommes équivaut à 34 calories, contre 227 pour la portion de frites. Brian Wansink, un des chercheurs, explique au journal canadien l’utilité de ses conclusions: «si vous mangez au fast-food une fois par semaine, un petit changement d’habitude comme celui de troquer des frites contre les pommes pourrait éviter à vos enfants de prendre près de 1,4 kg par an».

Dans le journal 20 minutes suisse, la diététicienne Nicoletta Bianchi pense qu’il ne faut pas raconter de bobards aux enfants: «on ne voit jamais Batman manger! Déjà, si on va au McDo, ce n’est pas pour manger des pommes! Autant s’y rendre moins souvent mais leur laisser le hamburger-frites. Le coup du super-héros, ça marchera peut-être une fois, mais ça n’aura pas d’effet à long terme».

Photo: Spidermen/ Lora Rajah via Flickr CC License by

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Commander son repas en ligne fait grossir

Une journée de travail qui se termine tard, la flemme de se cuisiner quelque chose, un frigo vide… autant de raisons de commander de la nourriture en ligne. Or ce serait la porte ouvertes aux calories.

Ryan McDevitt, professeur en économie et management à l’université de Rochester a examiné 160.000 commandes d’une chaîne de pizzerias de Caroline du Nord durant quatre ans [PDF]. Depuis 2009, l’entreprise a installé un système de commandes en ligne pour ses clients.

Ryan McDevitt explique au Wall Street Journal qu’il «y a eu une énorme augmentation des commandes compliquées», les clients pouvant augmenter leur part de bacon ou rajouter des ingrédients. Alors que les prix n’ont pas bougé, les commandes en ligne étaient 15% plus «compliquées». Elles contenaient 6% de calories de plus que les commandes passées par téléphone ou en personne.

Les raisons? Premièrement, passer une commande sur Internet permet d’avoir accès à une carte complète et de prendre le temps d’étudier chaque plat. Pressés par une longue file d’attente derrière nous ou par habitude, nous prenons en temps normal des plats plus classiques. Mais caché derrière un écran, il est plus facile et moins complexant de se laisser aller à quelques excès. Ainsi, les commandes sur Internet sont en moyenne 4% plus chères que celles faites sur place. Les garnitures ont par exemple quadruplé.

Astuces

Pour remédier à ce fléau sans pour autant arrêter de commander à manger, le Huffington Post propose quelques solutions, inspirées de l’étude de Ryan McDevitt:

• Certains sites proposent un montant minimum de nourriture à commander pour pouvoir livrer. Plutôt qu’en profiter pour commander un supplément hypercalorique, pourquoi ne pas prendre de quoi déjeuner le lendemain ou une collation saine?

• Ne plus se sentir obligé de commander la même chose que son colocataire qui lui, n’imagine pas un plat sans supplément frites et mayonnaise.

• Commander son repas à l’avance, par exemple en sortant du travail, pour passer le prendre directement et ne pas attendre soixante minutes… en grignotant.

• Ne pas engouffrer son repas à toute vitesse devant la télévision. Préférer discuter avec quelqu’un, même par téléphone, pour manger tranquillement et digérer correctement.

Ludivine Olives

Photo: Open Box / trekkyandi Gary Soup via Flickr CC License by

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En Australie, des enfants obèses retirés à leurs parents

Les autorités sanitaires de Victoria, en Australie, viennent de retirer deux enfants obèses de la garde de leurs parents. Le premier est un garçon préado de 110 kg dont il a été déterminé que le surpoids n’était pas génétique. Le deuxième cas est une fille de 169 cm de tour de taille, qui a pris 30 kg en 18 mois. Ils ont été placés dans des institutions spécialisées. Cette décision  ne fait pas l’unanimité parmi les professionnels, mais certains pensent qu’il faudra de plus en plus reproduire ce genre de mesures dans le futur…

Le professeur John Dixon, de l’Institut du cœur et du diabète, a déclaré à ABC News que «parfois, enlever les enfants à leurs parents est la meilleure option», car «l’obésité peut être un due à un ensemble de facteurs environnementaux, la nourriture, le manque d’activité physique, et toutes sortes de choses». Mais selon lui l’obésité peut aussi être «symptomatique d’une situation dysfonctionnelle dans la famille, qui peut rendre la vie de l’enfant difficile. Dans ce cas là, il est mieux hors du foyer pendant un petit moment, pour son intérêt».

Un australien sur deux est considéré comme en surpoids, et c’est une cause de décès et de maladie importante dans le pays. Le professeur Dixon précise quand même qu’ils ne faut pas blâmer les parents puisqu’ils «font beaucoup d’efforts à ce sujet et ne reçoivent pas beaucoup de réponses de la part des professionnels de la santé. Nous avons très peu de services pour gérer les jeunes obèses». Et ajoute que «les parents sont réticents à aller demander de l’aide pour quelque chose que notre société ne traite pas comme une maladie. Ils ont peur de consulter et de passer pour négligents».

Le professeur Tom Gill, de l’Université de Sydney, explique à The Age que «nous allons voir de plus en plus d’enfants dans des situations d’extrême surpoids. Bien sûr, les parents ont une part de responsabilité, mais c’est aussi un échec de notre société, qui créé des circonstances les encourageant à manger beaucoup trop et à ne pas faire d’exercice ». Les causes de l’obésité enfantine sont donc multiples, à rechercher dans le foyer et dans la société, et comme le souligne le professeur Louise Baur dans une interview à ABC, “nous ne devons pas oublier le rôle des fortes prédispositions génétiques”.

Photo: Donut heaven/ Bochalla via Flickr CC License by

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Le sucre nous rend-il accros?

 

Plus on mange sucré, plus on en veut et plus on a faim, selon le Guardian. Par sucre, il faut entendre le «fructose» industriel, présent dans la plupart des aliments industriels, notamment les aliments et les boissons sucrés. Ceci pourrait également expliquer les pics d’obésité dans l’ensemble des pays.

Rien qu’en France, «près de 15% de la population adulte est obèse. La prévalence était de l’ordre de 8,5% il y a douze ans», selon le plan obésité 2010-2013 du ministère de la Santé. Selon l’article du quotidien britannique, ce n’est pas parce que nous mangeons plus ou parce que nous faisons moins d’exercices, mais parce que nous sommes devenus accros au sucre.

C’est ce qu’a constaté le nutritionniste Anthony Sclafani, de l’université de New York, sur ses rats de laboratoire: lorsque ces derniers mangent des aliments industriels, leur appétit pour les aliments sucrés devient insatiable. Or selon la revue scientifique Nature [article payant] le sucre est «l’un des principaux coupables de cette crise sanitaire mondiale» car il est lié à l’augmentation des maladies non transmissibles (diabète, obésité, maladies cardiovasculaires, cancers).

Selon David Kessler, l’ancien directeur de l’agence alimentaire gouvernementale des Etats-Unis, la FDA, la métabolisation du sucre par l’intestin et par conséquent par le cerveau, le rend très addictif, comme le tabac ou l’alcool. A Londres, le docteur Tony Goldstone essaie d’identifier quelles parties du cerveau sont stimulées pendant ce processus. Et selon lui, les obèses ont une hormone (la leptine ou «hormone de la faim») qui cesse de fonctionner et la consommation de sucre à haute dose est l’une des raisons principales de ce dysfonctionnement. Cette hormone, quand elle fonctionne, est celle qui vous dit d’arrêter de manger. Quand elle ne fonctionne pas, votre corps ne se rend pas compte que vous devez cesser de manger.

Cette découverte soulève une grande question: l’industrie alimentaire était-elle au courant que ses produits étaient addictifs? Et que vous alliez toujours en vouloir plus? Kessler donne une réponse prudente: 

«Comprenaient-ils la neuroscience? Non. Mais ils ont appris au travers de la pratique ce qui marchait.»

L’industrie alimentaire s’est toujours défendue en expliquant que la science ne prouvait pas sa culpabilité. Comme Susan Neelu, présidente de l’American Beverage Association (un lobby des boissons sucrées):

«Il y beaucoup d’efforts afin d’établir une causalité, et je ne crois pas avoir vu une étude qui l’établissait.»

Selon Kelly Brownell, professeur à l’université de Yale, la science le prouvera bientôt et nous sommes à quelques années des premiers procès qui ne verront pas l’’industrie alimentaire l’emporter.

D. D.

Photo: Sugar/ Uwe Hermann via FlickCC License by

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