Manger plus tôt pour perdre du poids?

On devrait manger «comme un roi au petit déjeuner, comme un prince au déjeuner et comme un pauvre au dîner», vous avez sans doute déjà entendu ce genre de conseil? On a de plus en plus de preuves sur la vérité de cette phrase, avec entre autres cette récente étude espagnole qui affirme qu’il est préférable de ne pas trop avaler de calories en fin de journée…

Cette étude, publiée dans International Journal of Obesity entend démontrer que l’important n’est pas seulement ce que l’on mange, mais aussi quand on mange, raconte El Mundo. Notre corps comprend très bien les horaires, et les scientifiques conseillent à ceux qui veulent maigrir de manger plus tôt.

Une équipe de l’Université de Murcie, en collaboration avec des scientifiques de Harvard, a mené cette recherche sur 420 personnes, hommes et femmes, en surpoids ou obèses, qui essayaient de maigrir. Ceux qui mangeaient avant 3 heures de l’après-midi arrivaient à une perte de poids beaucoup plus significative que ceux qui mangeaient après cette deadline.

Marta Garaulet, prof de physiologie à Murcie, explique plus précisément à El Mundo que ceux qui ont pris le principal repas de la journée (environ 40% des apports) avant 15 heures ont réussi à perdre 12% de leur poids, contrairement aux autres qui ont perdu seulement 8%. Même si tous ont mangé exactement la même chose, fait la même quantité de sport et dormi le même nombre d’heures.

L’heure à laquelle on mange pourrait donc avoir une influence sur la régulation du poids et du métabolisme… José Maria Ordovas, un autre des auteurs de l’étude, déclare qu’il s’agit d’une «observation vraiment intéressante» mais qu’il faudra reproduire l’expérience sur d’autres échantillons pour voir plus précisément quels sont les facteurs en jeu et quelle peut être l’implication clinique.

Npr a interrogé Franck Scheer, directeur du programme de chronobiologie à Harvard. Il explique que comme on envoie des signaux à notre horloge interne en mangeant, il est possible qu’en retardant le repas dans la journée, les choses deviennent hors de contrôle:  «La grosse horloge du cerveau est désynchronisée avec les mini-horloges dans les cellules qui régulent le métabolisme». En gros, «quand les heures de repas ne correspondent pas au cycle veille-sommeil, il y a une sorte de déconnexion entre les différentes horloges de notre corps».

Et cette déconnexion ferait que le complexe système qui régule notre poids ne marche plus à merveille.

Npr rapporte aussi les propos d’une sceptique, Madelyne Fernstrom, du Centre médical de l’Université de Pittsburgh: «L’étude montre une association entre l’horaire des repas et la prise de poids, mais ce n’est pas la preuve d’une relation de cause à effet».

En effet, la perte (comme la prise) de poids est vraiment multi-factorielle. Pour Madelyne Fernstrom, beaucoup plus que les horaires, «le plus important, c’est ce que vous mangez. Si vous voulez perdre du poids, vous devez manger moins de calories et faire du sport». Comme le souligne Npr, c’est un message qu’on a déjà entendu quelque part…

Photo: Clock / Dave Stokes via Flickr CC License by

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Lire les étiquettes rend-il plus mince?

Les gens qui lisent les étiquettes et les infos nutritionnelles ont tendance à être plus minces que les autres. C’est le résultat d’une étude publiée dans Agricultural Economics menée par des scientifiques de l’Université de Saint Jacques de Compostelle en Espagne, rapporte le Huffington Post. Pour arriver à ces conclusions, ces derniers ont utilisé des données statistiques du Center for Disease Control and Prevention (Centre de Contrôle et de prévention des maladies) américain.

Cette relation entre lecture des étiquettes et poids serait particulièrement prononcé chez les femmes. Les consommatrices lisant les petites lignes de leurs produits de supermarché ont un IMC (Indice de Masse Corporelle) de 1,49 point inférieur à celles qui ne le lisent pas, soit environ 4 kilos de moins.

Bien sûr, il se pourrait que la relation soit à analyser dans l’autre sens et que les gens qui scrutent les infos nutritionnelles et les ingrédients soient déjà plus soucieux de leur santé et de leur poids… L’étude précise que les citadins lisent plus les étiquettes. Et que 58% des hommes lisent souvent ou toujours les étiquettes, contre 74% des femmes.

Selon une étude publiée en 2011 dans le Journal of the American Dietetic Association , les consommateurs, de manière générale, ont tendance à survoler les infos nutritionnelles, sans les lire précisément. Seulement 9% lisent le nombre de calories. Et 1% s’attarde sur les composants, y compris les matières grasses, les acides gras trans ou le sucre…

Si comme le suggère cette étude, la lecture des étiquettes est reliée à la prévention de l’obésité, des progrès devraient sans doute être réalisés dans les prochaines années. En 2011, le Parlement Européen a pris une mesure pour rendre les étiquettes plus lisibles: dans un délai de 3 à 5 ans, celles-ci devront obligatoirement comporter la quantité de sel, de lipides, la valeur énergétique et la présence d’allergènes.

Photo: supermarket/ xophe_g via FlickCC License by

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Commander son repas en ligne fait grossir

Une journée de travail qui se termine tard, la flemme de se cuisiner quelque chose, un frigo vide… autant de raisons de commander de la nourriture en ligne. Or ce serait la porte ouvertes aux calories.

Ryan McDevitt, professeur en économie et management à l’université de Rochester a examiné 160.000 commandes d’une chaîne de pizzerias de Caroline du Nord durant quatre ans [PDF]. Depuis 2009, l’entreprise a installé un système de commandes en ligne pour ses clients.

Ryan McDevitt explique au Wall Street Journal qu’il «y a eu une énorme augmentation des commandes compliquées», les clients pouvant augmenter leur part de bacon ou rajouter des ingrédients. Alors que les prix n’ont pas bougé, les commandes en ligne étaient 15% plus «compliquées». Elles contenaient 6% de calories de plus que les commandes passées par téléphone ou en personne.

Les raisons? Premièrement, passer une commande sur Internet permet d’avoir accès à une carte complète et de prendre le temps d’étudier chaque plat. Pressés par une longue file d’attente derrière nous ou par habitude, nous prenons en temps normal des plats plus classiques. Mais caché derrière un écran, il est plus facile et moins complexant de se laisser aller à quelques excès. Ainsi, les commandes sur Internet sont en moyenne 4% plus chères que celles faites sur place. Les garnitures ont par exemple quadruplé.

Astuces

Pour remédier à ce fléau sans pour autant arrêter de commander à manger, le Huffington Post propose quelques solutions, inspirées de l’étude de Ryan McDevitt:

• Certains sites proposent un montant minimum de nourriture à commander pour pouvoir livrer. Plutôt qu’en profiter pour commander un supplément hypercalorique, pourquoi ne pas prendre de quoi déjeuner le lendemain ou une collation saine?

• Ne plus se sentir obligé de commander la même chose que son colocataire qui lui, n’imagine pas un plat sans supplément frites et mayonnaise.

• Commander son repas à l’avance, par exemple en sortant du travail, pour passer le prendre directement et ne pas attendre soixante minutes… en grignotant.

• Ne pas engouffrer son repas à toute vitesse devant la télévision. Préférer discuter avec quelqu’un, même par téléphone, pour manger tranquillement et digérer correctement.

Ludivine Olives

Photo: Open Box / trekkyandi Gary Soup via Flickr CC License by

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Pourquoi mangeons-nous trop?

 

On ne mange pas simplement parce qu’on a faim, et on ne s’arrête pas nécessairement de manger lorsqu’on n’a plus d’appétit (sinon la vie serait trop simple et les diététiciens n’auraient plus de travail!).

Au lieu d’écouter notre estomac, nous avons tendance à faire confiance à toutes sortes de facteurs extérieurs, comme la taille de notre assiette et de notre portion (qu’on mangera en entier même si elle fait le double de d’habitude) ou l’appétit des gens qui nous entourent (qu’on suivra pour continuer de manger, ou s’arrêter).

Plusieurs études ont observé de près ce phénomène, et une nouvelle recherche (à paraître en avril 2012 dans le Journal of Consumer Research) s’intéresse plus particulièrement à la question suivante: pourquoi est-ce que les gens optent pour des portions plus grandes –par exemple commander le plus grand café chez Starbucks ou la plus grosse portion de frites au McDo?

Trois psychologues d’HEC Paris et de l’école de management Kellogs ont testé l’hypothèse selon laquelle nous ferions nos choix pour des raisons sociales, rapporte Wired:

«L’acte de choisir une taille de portion spécifique dans un ensemble d’options arrangées hiérarchiquement est une façon pour les individus de signaler à d’autres leur rang relatif dans la hiérarchie sociale. En conséquence, les portions plus grosses seraient sélectionnées par les consommateurs, non pas seulement par faim mais par un désir de signaler leur statut.»

Grâce à plusieurs expériences, les chercheurs ont notamment montré que leurs sujets percevaient les gens avec un plus grand café comme ayant un statut social plus élevé que ceux qui prenaient une taille moyenne ou petite de café (ou de smoothie ou de pizza), même si le prix était le même.

Une autre expérience a montré que ceux à qui l’on demandait de se souvenir d’un moment où ils s’étaient sentis impuissants avaient deux fois plus tendance à prendre la plus grande taille de smoothie (et donc plus du double de calories) que ceux qui se souvenaient d’un moment où ils s’étaient sentis puissants (ces derniers préféraient la plus petite taille de boisson).

Comme l’analyse Wired, cette étude dessine un triste cercle vicieux: un des facteurs qui nous fait trop manger est le manque de statut, puisque nous essayons de grimper l’échelle sociale en consommant des portions plus importantes. Mais cette consommation mène à une prise de poids qui «met en péril l’évolution de son statut vu le stigma social qui accompagne le fait d’être en surpoids», notent les chercheurs.

Petite note d’espoir: quand les psychologues ont dit à leurs sujets que les plus petits hors d’œuvres étaient servis aux réceptions prestigieuses, les participants qui se sentaient impuissants ont mangé 25 calories de moins que ceux qui se sentaient puissants.

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Comment rester mince après un régime

balance/GenBug via Flickr CC License by

 

Qui n’a pas fait un régime puis repris tous ses kilos au bout de quelques mois?

Selon Time Magazine, qui reprend une récente étude menée par des chercheurs de l’université de Penn State et publiée dans la revue scientifique The American Journal of Preventive Medicine en 2011 (Revue américaine de la médecine préventive), il sera désormais possible de savoir comment ne pas reprendre du poids à la suite d’un régime. En effet, l’étude, dirigée par le Professeur Christopher Sciamanna, montre que la démarche de vouloir maigrir est différente de celle qui consiste à stabiliser sa perte de poids. Le site webMD se penche lui aussi sur les résultats de la recherche et explique:

«Les personnes ayant réussi à perdre du poids lors d’un régime doivent changer leurs comportements afin de ne pas reprendre les kilos perdus.»

La course au régime le plus efficace est engagée depuis longtemps, et la question se pose peut-être encore davantage du fait de l’augmentation du taux mondial de personnes en surpoids et obèses. Or, le problème d’un grand nombre de régimes reste celui de l’«après».

L’étude, menée sur 1.165 personnes, a consisté à observer chez ces sujets 36 comportements différents liés à la perte de poids et/ou à la stabilisation. La perte de poids serait liée à des facteurs tels que:

  • une consommation de sucre limitée
  • la consommation d’aliments sains
  • ne pas sauter de repas

La stabilisation, quant à elle, dépendrait de 4 facteurs:

  • avoir une alimentation riche en protéines
  • la pratique d’activités sportives
  • se féliciter d’avoir fait ce régime
  • se rappeler la raison pour laquelle on voulait perdre du poids

Pour les chercheurs, le critère déterminant de la réussite d’un régime à long terme (plus d’un an) est essentiellement psychologique. Ainsi, il faudrait d’abord accepter le fait que le processus de stabilisation est différent, puis montrer une grande motivation après le régime et non uniquement pendant, et enfin changer ses habitudes alimentaires à vie. WebMD rapporte la comparaison faite par le chercheur Sciamanna:

«En fait, on peut comparer cela à l’amour et au mariage. Ce qui vous pousse à vous marier au départ est bien différent des raisons pour lesquelles on reste marié longtemps. Ne pas reconnaitre le fait que l’on doit s’adapter à cette transition en se comportant différemment entraîne très souvent des crises conjugales.»

Time Magazine souligne néanmoins les limites de l’étude, qui se trouvent notamment dans le fait qu’elle a été menée sur la base de réponses auto-déclaratives.

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