Vos légumes, vous les achetez frais ou transformés?

Frais ou “transformés”? Il y a plusieurs manières d’acheter et de cuisiner courgettes, carottes et autres salades vertes. Le Programme national nutrition santé explique d’ailleurs que les “5 fruits et légumes par jour” peuvent être consommés sous des formes différentes.

Des chercheurs en sciences sociales de l’INRA (Institut national de recherche agronomique) se sont penchés sur la consommation de légumes des Français, dans une étude publiée dans l’European Journal of Public health:

“Depuis la fin du XXème siècle, la consommation de légumes frais décroît, même si elle est partiellement compensée par une augmentation de la consommation de légumes transformés”.

L’équipe a alors cherché à identifier les facteurs qui agissent sur la consommation de telle ou telle forme de légumes.

En excluant les pommes de terre et les lentilles, ils ont séparé les légumes frais, les légumes transformés (légumes épluchés et lavés en sachet, conserves, surgelés, légumes en potage, légumes cuisinés, et même les plats préparés contenant une portion de légumes identifiée. Par exemple du colin-petits pois-riz, mais pas des lasagnes…), et les aliments pour bébé comportant au moins une portion de légumes.

Alors, toutes formes confondues, les Français consomment en moyenne 114 kg de légumes par foyer et par an, dont 60% de frais. Plus on prend de l’âge, plus on achète des légumes. Ainsi, “les plus gros consommateurs sont les personnes âgées de plus de 60 ans, qui achètent deux fois plus de légumes que les trentenaires”.

Au rayon frais?

Plus précisément, du frais ou du transformé? “Les consommateurs achètent d’autant plus de légumes frais que leurs revenus sont élevés (14 kg/ an d’écart entre les 15% les plus riches et les 15% les plus pauvres) ou qu’ils sont diplômés”.

Le facteur de l’âge est aussi important, sans doute à cause d’un effet de génération (les plus âgées ont moins été habitués à fréquenter les grandes surfaces et donc les légumes préparés), mais aussi peut-être parce que les retraités ont plus de temps pour cuisiner des produits frais.

Par contre, il y a moins d’inégalités dans l’achat des légumes transformés: “les quantités de légumes transformés achetées sont indépendantes de l’âge et du niveau socio-économique des ménages”, mais varient juste en fonction du nombre d’enfants et d’adultes dans le foyer.

Du coup, les chercheurs pensent qu’il est important de continuer à encourager la consommation de légumes frais, qui reste majoritaire, mais que “les légumes transformés ne doivent cependant pas être négligés: consommés dans toutes les couches sociales, ils représentent une alternative intéressante à la baisse du temps consacré à la préparation culinaire”.

La qualité nutritionnelle pose question, les légumes frais préservant plus les nutriments. Mais Marie Plessz, une des auteurs de l’étude, expliquait ce matin que nous avons “peu d’informations sur la manière dont les gens cuisinent les légumes frais. Ils peuvent aussi être bouillis, ou préparés avec beaucoup de gras”… Donc les légumes achetés frais ne sont au final pas forcément plus nutritifs.

Quid des comparaisons internationales? Elles sont peu aisées, Marie Plessz précise que “la définition de la catégorie légumes n’est pas uniforme. Par exemple la pomme de terre est considérée comme un légume dans les études aux Etats-Unis”. En fait, cette question est toujours délicate, car on peut suivre la défintion potagère (potager ou verger?), culinaire ou nutritionnelle…

L.D.

Photo: Eat Your Vegetables, They’re Good For You!/ the bridge via FlickCC License by

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En Afrique du Sud, pas de cheval non étiqueté… mais de la chèvre, de l’âne et du buffle

En France et chez nos voisins, on achète des lasagnes (ou des raviolis ou des boulettes)  au cheval, étiquetées comme des plats au boeuf. En Afrique du Sud, une étude vient juste de révéler que de l’âne, du buffle et de la chèvre ont été trouvés dans des produits censés contenir du boeuf.

Sur le blog de l’Université de Stellenbosch, les auteurs expliquent que 68% des 139 produits testés (achetés dans des boucheries ou des magasins de vente au détail) contenaient des espèces non déclarées sur l’étiquette. Particulièrement dans des saucisses, des steaks pour les burgers et de la charcuterie. Notons que du soja et du gluten ont aussi été dénichés dans 28% des échantillons, sans être identifiés clairement sur les étiquettes.

Les fabricants ont ainsi utilisé des viandes de substitution pour remplacer discrètement le boeuf: du porc dans 37% des échantillons, du poulet dans 23%.

Et donc aussi des bêtes moins courantes au supermarché: “des espèces non conventionnelles comme l’âne, la chèvre et le buffle ont aussi été détéctées dans un certain nombre de produits”, déclare le professeur Hoffman, un des auteurs de la recherche. Ces conclusions ont été possible grâce à des recherches d’ADN dans les préparations carnées.

«Nos résultats soulèvent des préoccupations importantes sur le fonctionnement de la chaîne d’approvisionnement de la viande en Afrique du Sud», et “cela viole les réglementations d’étiquetage de la viande, mais a aussi des impacts économiques, religieux, éthiques et sanitaires importants”, déclare Hoffman.

Le Washington Post précise que “l’Afrique du sud a des viandes excellentes et reconnues, boeuf, agneau, porc ou poulet. Mais une chaîne de production complexe, qui fait que des produits pourraient être contaminés par d’autres produits, dans des abattoirs ou lors des étapes de conditionnement. Ou à cause de nombreuses viandes importées”

Hoffman déclare pourtant que ses échantillons sont 100% locaux. Pour lui, il ne coûterait pas bien cher à l’industrie de la viande de se conformer aux lois concernant l’étiquetage en Afrique du Sud.

Et de conclure: “les gens ont le droit de savoir ce qu’ils mangent. Il n’y a rien de mal à manger de l’âne si vous aimez bien l’âne. Mais si vous n’aimez pas, vous avez le droit de savoir”.

Photo: Goats eat weeds at Cloisters City Park July 2011/ mikebaird via FlickCC License by

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Les Français veulent être mieux informés sur l’origine des aliments

La CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie), une association de consommateurs, vient de rendre public un sondage (réalisé sur 1040 personnes) sur les attentes des consommateurs en matière d’informations sur l’origine des produits alimentaires.

L’association fait d’abord le constat d’une situation de départ à améliorer:

« Aujourd’hui, l’information des consommateurs sur l’origine des produits alimentaires est déficiente. En effet, cette information n’est obligatoire que pour certaines catégories de produits: les fruits et légumes, la viande bovine, le poisson lorsqu’il n’est pas conditionné ou préparé, le vin, l’huile d’olive, la volaille lorsqu’elle ne vient pas de l’Union européenne, le miel et les œufs. Pour les autres produits, les labels officiels comme l’AOP et l’IGP peuvent bien sûr fournir une information mais les produits ainsi labellisés sont beaucoup plus chers et pas toujours disponibles.»

Marketing

En plus, la CLCV souligne que des origines peuvent être suggérées à travers la pub ou l’image des marques, mais induire les consommateurs en erreur.

Ainsi, «Findus met en avant le fait que ses produits Croustibat sont fabriqués à Boulogne‐sur‐Mer mais l’origine du poisson est plus lointaine: Pacifique ou Alaska suivant les espèces». L’origine des matières premières n’est pas la même chose que le lieu d’élaboration…

Autres exemples donnés par la CLCV, la marque «France Champignons» qui vend des pleurotes venues d’Espagne, ou «Jardins du Midi», qui vend des oignons australiens… Ou encore le jambon de la marque «Aoste», produit fabriqué en Isère… Et non en Italie comme le «Jambon d’Aoste»,  qui bénéficie quant à lui d’une appellation d’origine protégée.

Viande tracée

Alors, 99% des sondés considèrent qu’il est important d’être informé de l’origine du contenu de nos assiettes, que ce soit pour contribuer au développement économique d’une région ou d’un pays (71%), ou pour des motifs d’ordre environnemental (66%), social (63%) ou concernant la sécurité des produits (62%).

79% des gens aimeraient avoir des infos plus précises sur l’origine de leur viande: lieux de naissance, d’élevage et d’abattage des bêtes. Pour une confiture, 92% des sondés souhaiteraient avoir des infos sur le lieu de production des fruits ET le lieu de fabrication du produit.

La CLCV profite de ces résultats pour tenter d’influer sur l’évolution progressive de la réglementation européenne sur l’étiquetage, qui prévoit plus de transparence.

Elle souhaiterait notamment rendre obligatoire la mention de l’origine sur les produits composés d’un seul ingrédient comme l’huile ou la farine. Et voudrait qu’on donne aux consommateurs des infos sur l’origine des principaux ingrédients (50%) dans les produits élaborés.

Enfin, l’asso demande aussi que l’origine des ingrédients corresponde au lieu de production de la matière première… Et non de sa transformation.

Photo: supermarket/ xophe_g via FlickCC License by

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Manger plus tôt pour perdre du poids?

On devrait manger «comme un roi au petit déjeuner, comme un prince au déjeuner et comme un pauvre au dîner», vous avez sans doute déjà entendu ce genre de conseil? On a de plus en plus de preuves sur la vérité de cette phrase, avec entre autres cette récente étude espagnole qui affirme qu’il est préférable de ne pas trop avaler de calories en fin de journée…

Cette étude, publiée dans International Journal of Obesity entend démontrer que l’important n’est pas seulement ce que l’on mange, mais aussi quand on mange, raconte El Mundo. Notre corps comprend très bien les horaires, et les scientifiques conseillent à ceux qui veulent maigrir de manger plus tôt.

Une équipe de l’Université de Murcie, en collaboration avec des scientifiques de Harvard, a mené cette recherche sur 420 personnes, hommes et femmes, en surpoids ou obèses, qui essayaient de maigrir. Ceux qui mangeaient avant 3 heures de l’après-midi arrivaient à une perte de poids beaucoup plus significative que ceux qui mangeaient après cette deadline.

Marta Garaulet, prof de physiologie à Murcie, explique plus précisément à El Mundo que ceux qui ont pris le principal repas de la journée (environ 40% des apports) avant 15 heures ont réussi à perdre 12% de leur poids, contrairement aux autres qui ont perdu seulement 8%. Même si tous ont mangé exactement la même chose, fait la même quantité de sport et dormi le même nombre d’heures.

L’heure à laquelle on mange pourrait donc avoir une influence sur la régulation du poids et du métabolisme… José Maria Ordovas, un autre des auteurs de l’étude, déclare qu’il s’agit d’une «observation vraiment intéressante» mais qu’il faudra reproduire l’expérience sur d’autres échantillons pour voir plus précisément quels sont les facteurs en jeu et quelle peut être l’implication clinique.

Npr a interrogé Franck Scheer, directeur du programme de chronobiologie à Harvard. Il explique que comme on envoie des signaux à notre horloge interne en mangeant, il est possible qu’en retardant le repas dans la journée, les choses deviennent hors de contrôle:  «La grosse horloge du cerveau est désynchronisée avec les mini-horloges dans les cellules qui régulent le métabolisme». En gros, «quand les heures de repas ne correspondent pas au cycle veille-sommeil, il y a une sorte de déconnexion entre les différentes horloges de notre corps».

Et cette déconnexion ferait que le complexe système qui régule notre poids ne marche plus à merveille.

Npr rapporte aussi les propos d’une sceptique, Madelyne Fernstrom, du Centre médical de l’Université de Pittsburgh: «L’étude montre une association entre l’horaire des repas et la prise de poids, mais ce n’est pas la preuve d’une relation de cause à effet».

En effet, la perte (comme la prise) de poids est vraiment multi-factorielle. Pour Madelyne Fernstrom, beaucoup plus que les horaires, «le plus important, c’est ce que vous mangez. Si vous voulez perdre du poids, vous devez manger moins de calories et faire du sport». Comme le souligne Npr, c’est un message qu’on a déjà entendu quelque part…

Photo: Clock / Dave Stokes via Flickr CC License by

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Coca ou smoothie: lequel est le plus sucré?

Les smoothies, pleins de fruits et de vitamines, colorés, sans additifs, sont souvent perçus comme des aliments particulièrement sains. Mais The Daily Mail fait part des résultats d’une étude menée par Which? (une sorte de Que choisir? à l’anglaise) pointant les fortes teneurs en sucre et en calories de ces a priori innocentes boissons aux fruits.

Les chercheurs ont testé 52 smoothies de grandes marques commercialisées en Angleterre. 24 contenaient plus de 30 g de sucre pour 250 ml, soit l’équivalent de 6 cuillères à café de sucre.

Près de quatre smoothies sur cinq contenaient plus de sucre qu’une bouteille de 250 ml de Coca-Cola (26,5g). Le pire smoothie testé étaient un mélange de mangue et de fruit de la passion de la marque The Pineapple Cooperative, avec 14,7g de sucre pour 100 ml.

Cela s’expliquerait par la forte concentration en fruits dans une seule portion de smoothie, et ce même si pas un gramme de sucre n’est ajouté en plus. Selon les chercheurs, chacun des 52 smoothies testés contenaient plus de calories qu’une bouteille de 250 ml de Coca-Cola. Un des cobayes, à la banane et à la noix de coco, comprenait même 71 calories pour 100 ml.

Par exemple, un smoothie de 250 ml aux mûres, fraises et cassis de chez Innocent contient 3,5 mûres, une fraise, 31 grains de cassis, 5 grains de raisin blanc, une pomme, une demi-orange et une demi-banane. Généralement, on ne mange pas autant de fruits d’un coup!

Ces résultats sur les teneurs en sucre et en calories sont malgré tout à nuancer, car les smoothies restent d’excellentes sources de vitamines et de minéraux, ce qui n’est pas le cas d’une bouteille de Coca-Cola…

Richard Lloyd, directeur de Which?, commente en expliquant qu’il est clair que «cette étude montre que les smoothies ne sont pas aussi sains que l’on pourrait le penser. Ce sont de bonnes sources de fruits, de vitamines essentielles et de minéraux, mais il contiennent de hauts niveaux de sucre et de calories. Il faut donc les intégrer à une alimentation équilibrée».

Selon l’étude, sur 2000 buveurs de smoothies au Royaume-Uni, un sur trois pense qu’il peut avaler 2 de ses «5 fruits et légumes par jour» en buvant des smoothies. Un sur dix pense qu’il peut ingérer les 5 portions quotidiennes en buvant des smoothies… Mais un jus contient beaucoup moins de fibres qu’un fruit ou un légume entier.

Enfin, notons que l’étude porte sur des marques de smoothies industriels avec ou sans ajouts de sucre… donc différents de boissons home made, réalisées sans jus concentré et avec des quantités de sucre et de fruits maîtrisées.

Photo: Barcelona Smoothies/ maltman23 via FlickCC License by

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On ne mange pas assez de fibres

L’étude NutriNet-Santé, initiée il y a plus de 3 ans, étudie les comportements alimentaires et les relations entre nutrition et santé chez des centaines de volontaires recrutés sur le web.

Aujourd’hui, 235 016 «Nutrinautes» remplissent chaque mois un questionnaire sur leur alimentation, leur activité physique, leur poids, leur taille, leur état de santé ou sur divers déterminants du comportement alimentaire. Le but est d’atteindre dans les prochaines années une cohorte de 500 000 sujets. Les résultats sont examinés et analysés par une équipe dirigée par le Pr Serge Hercberg.

Les derniers résultats, rendus publics hier, se penchent sur les apports en fibres alimentaires des Français. Les fibres, «un ensemble complexe de polysaccharides issus des parties comestibles des plantes», sont présentes dans les aliments de type complet (pain complet, pâtes complètes, riz complet…), les fruits et les légumes.

Elles sont intéressantes pour nos petits corps dans la mesure où «certains effets protecteurs des fibres sur la santé sont de mieux en mieux connus», comme la réduction de risque de maladies cardiovasculaires, du diabète de type II, du cancer colorectal, du surpoids et de l’obésité…

Du coup, en France, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) recommande de consommer 25 grammes de fibres par jour, et si possible 30 grammes… Aux Etats-Unis, l’Institute of Medicine recommande depuis 2005 38 g par jour pour les hommes et 25 g par jour pour les femmes.

Mais les Français n’en consomment pas assez. L’apport alimentaire moyen en fibres est de 18,8 g par jour (20,1g chez les hommes, et 17,7 chez les femmes). C’est donc beaucoup moins que les recommandations. Seuls 22% des hommes et 12% des femmes atteignent le seuil de 25g/jour.

Le facteur âge est important: les niveaux les plus élevés de consommation de fibres sont observés chez les personnes de plus de 55 ans et les niveaux les plus faibles chez les 18-25 ans. Les principaux groupes d’aliments qui contribuent le plus à l’apport en fibres dans l’alimentation des Français sont les légumes (21%), les pains et biscottes (18%) et les fruits (16%).

L’analyse conclut en déclarant que “les hypothèses scientifiques sur l’impact de la consommation de fibres sur la santé sont nombreuses et les enjeux de santé publique majeurs”, et qu’il conviendra donc encore d’étudier de manière plus approfondie les effets des différents niveaux d’apports en fibres et les différents types de fibres sur différentes maladies.

Photo: Vegan No Knead Whole Wheat Bread Sliced/ Veganbaking.net via FlickCC License by

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Le “repas à la française”, encore une institution?

«Le repas à la française reste une véritable institution» déclare une étude Ipsos portant sur l’évolution du «passer à table» à la française, révélée lors des 3èmes assises de la Fondation Nestlé. Et ce malgré nos fortes propensions à subir les contraintes du monde professionnel, à évacuer le modèle familial traditionnel, à grignoter, à sauter des repas…

D’abord, 62% des Français essaient de prendre un «repas à la française» systématiquement ou souvent. Autrement dit avec la totale: entrée, plat avec légumes verts et féculents, laitage et fruit…

Et surtout, s’asseoir tranquillement à table semble demeurer primordial. 93% des sondés pensent que prendre le temps de passer à table pour chaque repas est aussi important pour la santé que le contenu de l’assiette.

Bonne habitudes

Pour 96% des Français, s’accorder du temps pour s’asseoir et manger un repas structuré favorise aussi «l’apprentissage de bonnes habitudes alimentaires par les plus jeunes». Trois Français sur quatre pensent que cela permet également de réduire le risque de surpoids et d’obésité.

Par conséquent, il s’agit de faire passer cette pratique considérée comme vertueuse. Pour 98% des sondés, «il est important pour l’éducation d’un enfant de lui transmettre l’habitude de passer à table pour prendre ses repas».

Évolution?

Enfin, l’étude affirme que «les messages de prévention nutritionnelle semblent avoir porté leurs fruits». 47% des Français déclarent prendre des repas plus équilibrés depuis ces 10 dernières années.

Le premier PNNS (Programme National Nutrition Santé) a en effet été lancé en janvier 2011. Pour 37% des gens, cela n’a rien changé, et 16% des sondés pensent prendre des repas moins équilibrés qu’avant. Notons cependant qu’il s’agit de déclarations et que d’autres études affirment que ces messages de prévention peuvent être contre-productifs…

Concernant les moments passés à table, 29% des Français y consacrent plus de temps depuis une décennie, 29% disent y consacrer moins de temps. Comme on le soulignait il y a quelques semaines, les jeunes sont généralement moins enthousiastes pour passer beaucoup de temps à table…

Photo: knives forks and spoons/ lizjones112 via FlickCC License by

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Mauvaises habitudes des 15-25 ans: le décryptage d’une diététicienne

Entre 15 et 25 ans, on est entre la fin de l’adolescence et le début de la vie d’adulte: un moment critique de transition, et notamment au point de vue des habitudes alimentaires… Une enquête Ipsos, réalisée en partenariat avec Logica Business Consulting pour Doing Good Doing Well et publiée jeudi, épingle certaines mauvaises habitudes alimentaires des jeunes qui constituent clairement des facteurs d’obésité.

Isabelle Darnis, diététicienne, spécialiste de l’adolescence et membre de l’association lyonnaise ABC Diététique (qui fait notamment des actions de sensibilisation en milieu scolaire), commente les principaux résultats de cette étude réalisée en septembre sur un échantillon représentatif de 1000 jeunes de 15 à 25 ans.

Un jeune sur cinq est en situation de surpoids ou d’obésité. Ce phénomène est sous-évalué puisque parmi eux, trois sur dix estiment êtres minces ou de corpulence normale.

«Il y a en effet un souci  de diagnostic. Personne ne veut s’atteler à ce problème… On a du mal à recruter pour s’occuper de ces patients. Les pros sont mal outillés. Il y a eu plusieurs PNNS, la diffusion de réglettes, il est très facile de calculer son IMC sur internet… Mais il y a un problème d’accompagnement. Les jeunes vont chez le médecin pour un rhume, pas pour dire qu’ils ont un problème de poids. De l’autre côté, le médecin ne fait pas forcément le chemin vers eux.»

Un certain nombre de mauvaises habitudes alimentaires très diffusées sont des facteurs d’obésité. Par exemple, 54% des 15-25 ans déclarent ne pas manger au moins un repas sur deux à heure fixe.

«Pour moi, ce n’est pas très grave… Bien sûr, le corps aime la régularité. Mais généralement, quand on entre dans la vie active – ce qui arrive de plus en plus vers 25 ans! – ou que l’on s’installe en couple, la régularité revient.»

48% des jeunes sondés ne prennent pas de petit déjeuner au moins un matin sur deux.

«Si ce n’est pas plus! C’est déjà à partir de la 6ème que les chiffres chutent, les jeunes commencent à sauter le petit déj’. Au début, cela est dû à un manque d’encadrement parental, mais aussi aux rythmes scolaires. Les jeunes se couchent tard et donc se lèvent le plus tard possible. S’ils veulent éluder une étape, ce sera plus le petit déj’ que le choix des fringues! Pour eux cela n’a pas d’intérêt, surtout quand la faim n’est pas au rendez-vous. Mais le matin, il faut le temps que l’appétit s’installe! Il se peut aussi que le repas trop copieux de la veille ait une influence. Quoiqu’il en soit, les habitudes prises à l’adolescence peuvent perdurer.»

Plus d’un jeune sur trois déclare que lorsqu’il est stressé, il lui arrive de grignoter toute la journée pour se remonter le moral.

«La pub a banalisé le grignotage! Par exemple cette pub pour les Kinder Bueno, «pour les faims d’après-midi»… Mais de quelle faim parle-t-on? Parce qu’un Kinder Bueno c’est un petit plaisir, mais le plaisir ne remplit pas la faim. Aussi, quand on mange à la cantine ou à la fac, c’est souvent pas terrible… Alors les jeunes ont faim et se jettent sur des aliments très packagés, riches en graisses et en sucres. Et ce comportement n’est pas forcément transitoire! Je pense aussi qu’il faut redéfinir le grignotage. On grignote rapidement, debout. Quand on s’assoit, avec quelque chose que l’on s’est préparé, dans une assiette, c’est plus une collation. Cela se justifie. Mais souvent, les grands ados disent que ce genre de goûter est réservé aux enfants… »

Les jeunes consacrent très peu de temps aux différents repas: en moyenne, 9 minutes pour le petit déjeuner, 24 minutes pour le déjeuner, 27 minutes pour le dîner.

«C’est directement lié au  temps de repas, assis, ensemble, en famille.  Précisons que dans la restauration scolaire, il est recommandé de passer au minimum 20 minutes assis à table. En plus, les jeunes ont souvent la tête ailleurs, pour eux l’alimentation est fonctionnelle, ce n’est pas la peine d’y passer des heures…»

Seul un jeune sur trois déclare consommer quotidiennement à la fois des fruits et des légumes.

«Cela est rattaché à la question du coût, de la préparation plus contraignante. Le rôle parental dans l’apprentissage des fruits et des légumes est primordial… En outre, les jeunes connaissent par cœur le slogan «Mangez 5 fruits et légumes par jour», mais il a peu d’impacts sur eux.  Ils se heurtent aux incitations par les pubs, avec des images de jeunes cool… En plus, quand on est jeune, on est immortel! On n’ est pas très touché par les menaces de diabète ou de maladies cardio-vasculaires… La dimension santé de l’alimentation, on y pense plus tard!»

61% des jeunes disent manger au moins une fois sur deux leur repas devant leur écran.

«C’est une affaire entendue dans un certain nombre de familles… Dans le cas des ados, ils ne veulent plus manger avec les parents et donc vont derrière leurs écrans… Si les parents tiennent à un temps d’échange, tous ensemble, assis à table, je leur conseille de maintenir le cadre, tout en établissant des temps décalés, une soirée plateau repas ou chacun mange ce qu’il veut et s’amuse, ou une soirée où le jeune cuisine…»

Il existe une «fracture alimentaire»: la proportion des jeunes en état de surpoids ou d’obésité est de un sur dix dans les foyers les plus aisés, alors qu’elle est de un sur quatre dans les foyers les plus modestes.

“Il est évident que les raisons socio-économiques du surpoids sont nombreuses. Plus on a un niveau universitaire élevé, plus on a les moyens de bien se nourrir, plus on consacre du temps à l’éducation alimentaire des enfants. C’est lié aussi au nombre d’écrans dans le foyers, plus important dans les foyers défavorisés. Télé et ordinateurs entraînent de la sédentarité, une réceptivité plus grande aux pubs alimentaires… De plus, si on mange devant un écran, on ressent moins bien la sensation de satiété.”

Enfin, l’alimentation n’est pas un poste prioritaire dans les dépenses des jeunes, puisque plus d’un jeune sur quatre est prêt à sacrifier la qualité et la quantité de son alimentation au profit de son habillement (31%) ou de la téléphonie mobile (25%).

«Oui, mais si de bonnes graines ont été plantées pendant l’enfance, ce résultat, comme les précédents, est juste transitoire. Sinon, il peut se prolonger bien après 25 ans…»

Propos recueillis par Lucie de la Héronnière

Photo: 1o6 / FALHakaFalLin via FlickrCC License by

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63% des Français cuisinent par gourmandise

Quand on leur demande pourquoi ils font la cuisine, 63% des Français invoquent en premier “pour la gourmandise d’un plat”. Viennent ensuite le plaisir ressenti en cuisinant (52%), la qualité des produits utilisés (51%), la diététique (30%) et le prix (23%). C’est une des conclusions d’une étude comportementale sur les habitudes culinaires des Français réalisée par Gira Conseil pour le salon Cuisinez By M6.

Les Français aiment donc toujours la cuisine, mais «ont une nouvelle façon de la percevoir et d’en interpréter les codes». 65% des Français cuisinent par loisir ET par nécessité.

Pendant la semaine, c’est plutôt la nécessité: moins de 30 minutes y sont consacrées pour plus de la moitié de sondés, avec un budget de moins de 5 euros par personne pour 67% d’entre eux.  Le week-end, c’est le contraire, on cuisine plus d’une heure par repas (pour 80% des gens), avec un budget de plus de 5 euros pour 90% des sondés.

Le contenu des assiettes n’est pas le même selon le contexte: quand ils cuisinent par loisir, les Français préfèrent préparer la pâtisserie, la viande, la volaille et les plats en sauce. Dans la cuisine de nécessité, les soirs de semaine, les pâtes sont numéro 1, suivies des viandes et volailles, des légumes et des salades composées.

Fait maison

82% des sondés affirment faire “fréquemment” la cuisine. Même si la quasi-totalité des Français utilise des produits surgelés, le succès de ces derniers concerne surtout les produits bruts (paquets de légumes par exemple) et un peu moins les plats semi-préparés et cuisinés.

D’ailleurs, la notion de «fait maison» n’est pas la même pour tous… L’étude distingue trois catégories. D’abord, les «créateurs» (57% des Français) pour qui cuisiner signifie mélanger des produits bruts avec des produits finis ou semi-élaborés.

Ensuite, les «cuisiniers» (40% des français) définissent la cuisine comme un assemblage de produits bruts. Enfin, les «pressés» (3% des Français) cuisinent en mettant un plat tout prêt au micro-onde…

Côté sources d’inspiration, la principale reste le livre de recette pour 65% des sondés, suivi par les recettes familiales (55%) et les sites web de cuisine (53%). Malgré leur succès, les émissions de télé culinaires inspirent peu les Français dans la réalisation de recettes.

Enfin, 78% des Français préfèrent cuisiner seuls plutôt qu’en binôme ou à plusieurs. La fameuse convivialité du “repas gastronomique des Français”, inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, semble donc plus concerner la dégustation des repas que la préparation des mets…

Photo: Time to cook / Robbert van der Steeg via FlickrCC License by

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“Oui, les OGM sont des poisons”: les premières réactions

«Oui, les OGM sont des poisons» est inscrit sur un fond de maïs en gros plan. C’est la une du Nouvel Observateur à paraître demain jeudi 20 septembre, révélant les conclusions d’une étude qui fait froid dans le dos, publiée par la revue américaine Food and Chemical Toxicology.

On peut déjà lire quelques conclusions. L’expérimentation, menée par l’équipe du français Gilles-Eric Sérélini, prof de biologie moléculaire à l’Université de Caen, s’est faite dans la quasi-clandestinité. Les chercheurs ont particulièrement protégé leurs communications, craignant un sale coup des multinationales de la semence.

La conclusion est simple: même à faible dose, l’OGM étudié est «lourdement toxique et souvent mortel pour les rats». S’il s’agissait d’un médicament, il devrait être suspendu dans l’attente de nouvelles investigations. «Après moins d’un an de menus différenciés au maïs OGM, c’était une hécatombe parmi nos rats, dont je n’avais pas imaginé l’ampleur» explique le chercheur dans l’article de l’Obs. Des pathologies lourdes sont apparues. Les rats nourris au maïs OGM ont déclenché deux à trois fois plus de tumeurs que les rats sans OGM.

Selon l’Obs, c’est «une bombe à fragmentation: scientifique, sanitaire, politique et industrielle. Elle pulvérise en effet une vérité officielle: l’innocuité du maïs génétiquement modifié». En France, les premières réactions à chaud, demandes et recommandations pour le futur ont été vives dans la journée.

Au gouvernement: saisine des autorités sanitaires

Du côté du gouvernement, Marisol Touraine (ministre des Affaires sociales et de la Santé), Delphine Batho (Ecologie, Développement durable et Energie) et Stéphane Le Foll (Agriculture, Agroalimentaire et Forêt) ont directement saisi l’ANSES, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail mais également le Haut Conseil des Biotechnologies. En fonction de leurs avis (confirmation ou infirmation), le gouvernement demandera aux autorités européennes de prendre les mesures nécessaires.

Stéphane Le Foll a déclaré à Francetv info qu’il fallait vérifier les procédures scientifiques de l’étude et «reprendre le dossier d’une réforme profonde des homologation européenne». La Commission européenne a en même temps demandé à l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) de se saisir du dossier pour vérifier les conclusions.

Chez les agriculteurs

José Bové a saisi ce mercredi matin la Comission européenne afin de demander une «suspension immédiate des autorisations de mise en culture» accordées au maïs OGM. Au Grand Journal de ce mercredi, il demande l’interdiction de culture OGM l’année prochaine et l’arrêt de l’importation des farines animales OGM.

Céline Imart, elle aussi agricultrice, explique dans la même émission qu’il faut prendre en compte les exigences de productions et les législations plus souples chez les pays concurrents. Pour elle, «il faut qu’il y ait une analyse sur chaque variété». La FNSEA, principal syndicat agricole, a réclamé, en matière d’OGM, la “transparence” des aliments importés destinés au bétails. Et la fédération s’en remet aux autorités scientifiques.

Chez Monsanto

Selon la firme productrice d’OGM, il est trop tôt pour faire des commentaires. «Il faut évaluer la publication. Dès qu’elle sera disponible, nos experts se pencheront dessus pour l’évaluer scientifiquement» affirme sérieusement à l’AFP un porte-parole du groupe Monsanto en France.  Au passage, sur le site français, la dernière «actu» est intitulée «Colloque international: bénéfices des cultures OGM confirmées !».

L’Association française des biotechnologies végétales (AFBV) déclare, selon le Huffington Post, que «de nombreuses études toxicologiques ont évalué des effets à long terme des OGM sur la santé des animaux (…) et n’ont jamais révélé d’effets toxiques».

Chez les Verts
Les élus écologistes ont été les plus nombreux à réagir… Corinne Lepage (ex-ministre de l’Environnement et député européenne) explique au Nouvel Obs que “c’est une première mondiale, tout simplement parce qu’il n’y a pas d’étude menée sur des rats ayant consommé des OGM pendant deux ans et avec des analyses aussi poussées que celles que nous avons faites. Tout Etat normalement constitué aurait du faire une telle étude!”. Pour elle, tout le système est organisé pour que l’on n’en sache pas plus, à cause de l’inertie des Etats et de l’impossibilité d’avoir accès aux semences à des fins de recherches, due aux interdictions de Monsanto.

Alors, que faire? Selon Corinne Lepage, “la première chose à faire c’est qu’une étude similaire soit mise en œuvre avec des fonds publiques et menés par un organe indépendant, qu’il y ait un étiquetage correct permettant à chacun de pouvoir consommer des filières sans aucun OGM”.

Selon le Huffington Post, la députée écologiste Laurence Abeille a appelé à une interdiction totale de l’importation, de la production et de la commercialisation d’OGM à des fins alimentaires, car «ne pas agir de toute urgence serait totalement irresponsable».

Et les consommateurs…

Bref, il faut donc maintenant attendre des confirmations de cette étude par d’autres expérimentations, et voir quelles mesures de précaution vont être prises en attendant… Mais ces expérimentations contribuent en tous cas à mieux informer les consommateurs, et surtout à les interroger sur leur consommation d’OGM sans même s’en rendre compte. Un documentaire et un livre vont sortir dans les prochains jours. Avec un titré évocateur et glaçant: Tous cobayes.

Photo: two-color corn/ Zanastardust via FlickCC License by

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