Payez en liquide pour mieux manger!

Nous vous en parlions en octobre dernier, lors de la publication électronique de l’étude dans le Journal of Consumer Research: des chercheurs affirment que les gens qui payent en espèces font de meilleurs choix alimentaires et dépensent moins.

Aujourd’hui, l’étude est parue dans le n°1 du 38e volume de la revue scientifique, et Good en a profité pour discuter avec Manoj Thomas, un de ses auteurs, qui explique:

«Normalement, payer en liquide n’est pas différent que payer par carte de crédit, mais psychologiquement, payer cash se ressent différemment. Ça devient plus difficile de se justifier. Pourquoi est-ce que je dépense trois dollars sur une part de cheesecake alors que je sais que ce cheesecake n’est pas sain?»

D’après l’étude, devoir sortir des billets et des pièces est psychologiquement plus difficile que d’insérer sa carte bancaire, ce qui diminue le plaisir de dépenser.

Les chercheurs ont suivi 1.000 ménages pendant six mois, en notant toutes leurs courses de nourriture et comment elles étaient payées. Résultats: les gens qui paient par carte ont beaucoup plus tendance à faire des choix alimentaires impulsifs et imprévus. Ces courses là tendent en plus à être des produits pas sains (pensez cookies, chips et cacahuètes…).

Les scientifiques ont ensuite fait une expérience: dans un faux supermarché avec 10 produits «vertueux» et 10 produits «vicieux», ils ont divisé leurs testeurs en deux groupes. Le premier pouvait payer avec n’importe quel moyen de paiement, le second seulement utiliser du cash. Même résultat que dans l’étude: ceux qui payaient en liquide ont fait des choix plus sains que les autres.

Ce pouvoir des espèces vient de ce que l’on ressent en utilisant des billets et des pièces: «Les gens ressentent une douleur physique en dépensant des espèces». L’impact de la carte de crédit et du liquide dépend des personnes (payer en cash n’empêchera pas tout le monde d’acheter du cheesecake).

Dans leur communiqué (fichier au format PDF), les auteurs se demandent désormais si leur découverte ne pourrait pas aider à diminuer le nombre de personnes obèses ou en surpoids:

«La notion que le moyen de paiement peut limiter des achats impulsifs de nourriture qui n’est pas saine est substaniellement importante […] L’augmentation épidémique d’obésité suggère que réguler les achats et la consommation impulsifs de produits non sains est un grand défi pour beaucoup de consommateurs»

Une conclusion à ajouter à notre arsenal anti-obésité, note Good, qui tempère tout de même: vue l’augmentation des caisses automatiques au supermarché, il est probablement inimaginable d’avoir des supermarchés où l’on ne peut payer qu’en liquide…

Le moyen de paiement n’est pas le seul facteur qui influe sur nos choix, notait à l’automne dernier le blog Economix du New York Times: les gens qui font leurs courses avec de plus grands paniers ou des chariots sont aussi «plus susceptibles d’acheter impulsivement des produits qui ne sont pas sains», et ceux qui vont au supermarché le week-end sont moins impulsifs que ceux qui y vont la semaine. Cette différence pourrait tenir à «l’effet liste de courses», puisqu’on a plus tendance à aller faire des courses le week-end avec une liste qu’en semaine, et cette planification amène moins d’impulsivité.

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Les sodas light ne sont pas bons pour votre tour de taille

Reposez donc ce coca-light et lisez plutôt: une étude présentée aux sessions scientifiques de l’Association américaine du diabète suggère que les sodas light ne sont pas une brillante substitution aux sodas classiques quand on veut faire attention à sa ligne ou à sa santé.

Des scientifiques texans rapportent ainsi que la consommation de sodas lights est associée chez l’homme à une augmentation de son tour de taille, relate Science Daily. Ils ont observé les données de 474 participants à une étude sur les gens âgés, enregistrant leur taille, leur poids, leur tour de taille et leur consommation de sodas light au début de l’étude et lors de trois examens dans la décennie suivante.

Ils ont ensuite comparé les changements de tour de taille des buveurs de sodas light avec ceux des non-buveurs, ajustant les résultats en fonction de nombreux autres facteurs (dont le statut diabétique des participants, leur lieu de résidence, leur âge, leur sexe, etc.). Les buveurs de soda light ont vu leur tour de taille augmenter 70% plus que les non-buveurs. Et le tour de taille des consommateurs fréquents (deux sodas light ou plus par jour) a vu des augmentations 500% grandes que celles des non consommateurs.

La graisse abdominale est un facteur de risque majeur pour le diabète, les maladies cardiovasculaires, le cancer et d’autres conditions chroniques, ont expliqué les auteurs, ajoutant que leurs résultats «suggèrent que, au milieu de la tentative nationale pour réduire la consommation de boissons sucrées, les politiques qui promeuvent la consommation de sodas light pourraient avoir des effets délétères non souhaités».

L’une des auteurs de l’étude conclut:

«Ces boissons peuvent bien être virtuellement sans calories, elles pourraient ne pas être sans conséquences.»

Son conseil:

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Perdre du poids ne serait qu’une question de calories

Une nouvelle étude sur des personnes diabétiques a permis d’établir que le facteur clé pour perdre du poids est la diminution du nombre de calories, rapporte Healthday. Peu importe que leur régime pauvre en graisses soit hyper-protéiné ou hyper-glucidique.

Selon l’auteur principal de cette étude, le docteur Jeremy D. Krebs de l’université d’Otago à Wellington en Nouvelle-Zélande:

«Quel que soit le régime prescrit, les patients ont beaucoup  de difficultés à modifier durablement leurs habitudes alimentaires. Mais en suivant un régime hyper-protéiné ou hyper-glucidique, ils arrivent à obtenir une perte modérée de poids.»

Les personnes souhaitant perdre du poids sur le long terme ont donc la possibilité de choisir le régime qui leur convient le mieux et, s’ils le souhaitent, «peuvent même en changer lorsque survient la lassitude», ajoute l’universitaire.

Pour Lona Sandon, diététicienne et enseignante à la faculté de médecine de Dallas, ces résultats ne sont «pas du tout surprenants» et confirment ceux d’autres études du même type.

«L’important c’est que la question pour la perte de poids est celle des calories. Pas d’où ces calories viennent. Il faut créer un déficit d’énergie pour amener à une perte de poids, et on y parvient en diminuant ces calories.»

Pour comparer les deux approches diététiques, les auteurs de l’étude ont suivi 300 personnes en surpoids, des hommes et des femmes entre 35 et 75 ans, qui suivaient un nouveau programme nutritionnel de deux ans. Les chercheurs leur ont assigné un groupe –régime pauvre en graisse et hyper-protéiné ou pauvre en graisse et hyper-glucidique– au hasard.

Le suivi quotidien de leur alimentation montre une baisse du niveau de calories ingérées et une perte de poids. Pour les chercheurs, l’expérience montre que le facteur principal de leur perte de poids vient de la réduction des calories et pas d’une consommation forte en protéines ou en glucides.

Leur recherche est pour l’instant toujours considérée comme préliminaire puisqu’elle n’a pas encore été publiée dans une revue scientifique. L’équipe doit présenter ses conclusions dimanche 3 juillet à la réunion de l’Association Américaine de Diabète.

S.J

Photo: New Year’s resolutions / jeff_golden via Flickr CC License By

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Comment gâcher moins de nourriture

En moyenne, chaque Français jette 20kg de nourriture par an dont 7kg de produits encore emballés, rapportait l’agence de l’environnement et de l’énergie en avril 2011. Ce n’est bon ni pour l’environnement, ni pour nos finances!

Sur Good, Siobhan O’Connor offre une liste d’astuces pour moins gaspiller, dont voici les plus faciles à adapter en France:

1. Adhérer à une Amap, (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne), qui vous fournit un panier de produits frais –fruits, légumes, mais aussi œufs, viande, fromage… Il n’y a évidemment pas de lien immédiat entre ce panier et le fait de gaspiller moins de nourriture (surtout quand les légumes sont inhabituels…). Mais la blogueuse souligne: «Quand je suis obligée de penser aux vraies fermes avec des vrais agriculteurs qui récoltent ma nourriture, j’ai beaucoup moins tendance à la laisser se gâcher.»

2. Partager. C’est tout simple et ça vous fera des amis. Sachant qu’on ne peut tout de même pas tout apporter à ses collègues ou à ses voisins, vu que des fraises seront toujours mieux reçues que des choux de Bruxelles.

3. Jouer à Top Chef.

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[Appel à témoignages] Mange-t-on mal à la cantine scolaire?

Chers lecteurs, j’ai besoin de vous : vous avez des enfants/ petits-enfants /nièces / neveux / filleul(e)s / fil(le)s d’amis et autres bambins dans votre entourage ? Ils mangent à la cantine ?

Je me plonge dans l’univers des cantines scolaires pour comprendre pourquoi c’est bon ou pas bon, et comment faire pour améliorer les choses.

Je veux tout ce que vous pouvez obtenir :

  • Photos des plateaux repas avant/après pour savoir quelle quantité est jetée
  • Menus annotés par les enfants ou ados pour savoir ce qu’ils ont aimé ou pas aimé, mangé ou pas mangé, et pourquoi
  • Mais aussi des détails sur l’ambiance et  le déroulement des repas
  • Le rôle des animateurs / cuisiniers et personnels de cuisine / profs et directeurs dans le rituel de la cantine ou l’alimentation à l’école, au collège ou au lycée
  • Des exemples d’initiatives menées par des écoles ou des associations pour améliorer l’expérience de la cantine
  • Et même des sites, des blogs, des articles qui s’attaquent au sujet

Est-ce que vous connaissez une super cantine scolaire ou un chef cuistot qui arrive à faire que les enfants mangent avec plaisir?

Bref je m’intéresse à vos meilleures et vos pires expériences de cantines scolaires, du plus petit tweet à la plus longue dissertation TOUT peut me servir !

Ecrivez-moi dans les commentaires, dans un mail envoyé à bienmangerslate @ gmail.com (en enlevant l’espace de chaque côté du @), sur twitter à @quandlappetitva ou sur la page Facebook du blog !

Photo: un enfant mange dans une cantine à Berlin. REUTERS/ Thomas Peter. (Et c’est à Berlin parce que c’est hyper dur de trouver des photos de cantines scolaires françaises qu’on a le droit de republier !

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Dis-moi ce que la planète mange…

De la réserve stratégique de viande de porc de la Chine à un avenir où les insectes supplanteront la viande. Voici 10 cas qui prouvent que nous sommes vraiment ce que nous mangeons.

>> Sur Slate, retrouvez notre article sur les nouvelles guerres de la faim

Nous sommes ce que nous mangeons. Et c’est vrai aussi bien des pays et des cultures que des individus. Les aliments que nous portons à notre bouche nous définissent d’une façon bien plus fondamentale et viscérale que l’essence qui fait rouler nos véhicules ou que les frontières de nos pays tracées sur une carte. Parfois, les questions cruciales de géopolitique se résument à cette question simple: que devons-nous manger?

1. Une réserve stratégique de porcs

La Chine est une superpuissance autant porcine qu’humaine. L’Empire du milieu compte plus de 446 millions de cochons, c’est-à-dire un animal pour trois habitants. C’est plus que le nombre cumulé de groins des 43 pays suivants [sur la liste de ceux qui pratiquent l’élevage porcin]. Ainsi, quand l’offre de porc subit des perturbations majeures, l’économie chinoise est complètement déstabilisée.

La «maladie de l’oreilles bleue [PDF]», qui a forcé les éleveurs porcins chinois à abattre des millions d’animaux en 2008, par exemple, avait entraîné la plus forte inflation qu’ait connue le pays depuis une décennie.

Peu après cette situation de crise, le gouvernement chinois a mis en place une réserve stratégique de viande de porc afin d’éviter d’autres stress sur l’offre. De la viande de porc congelée est désormais stockée dans des chambres froides réparties un peu partout sur le territoire chinois; on l’utilise en temps de pénurie.

Au printemps 2010, l’Etat Chinois s’est vu contraint d’ajouter de nouveaux animaux à la réserve (en les retirant du marché porcin) parce qu’une surabondance de viande de porc avait provoqué un effondrement de ses prix.

2. Le Monopole du marché du chocolat

Surnommé «Chocfinger» ou «Willy Wonka» dans les médias, l’investisseur britannique Anthony Ward s’est imposé, ces dix dernières années, comme le roi incontesté du marché du chocolat. En 2002, l’homme a acheté plus de 150.000 tonnes de cacao, soit environ 5% de la production mondiale. Il a récidivé à l’été 2010, achetant plus de 240.000 tonnes –c’est-à-dire assez pour produire 5 milliards de barres chocolatées et lui donner le contrôle d’environ 7% de la production mondiale de chocolat.

Cette transaction correspond à la plus grosse livraison de cacao sur le marché londonien en une décennie (si ce n’est plus), et l’homme d’affaire est devenu le fournisseur par excellence pour les petits chocolatiers. D’autres investisseurs se sont indignés, estimant qu’Anthony Ward avait provoqué une hausse artificielle des prix sur un produit dont la valeur avait déjà augmenté de plus de 150 % depuis deux ans et demi.

Plus qu’un gros amateur de chocolat, «Chocfinger» a fait un pari à long terme: il est convaincu que l’insuffisance de l’offre de cacao en Afrique de l’Ouest continuera d’entraîner ses cours à la hausse. La demande de cacao a augmenté d’environ 3 % par an en cent ans et a connu de véritables pics cette année, notamment pendant les troubles en Côte d’Ivoire (ce pays contribue à hauteur d’environ 40 % de la production mondiale de cacao).

Il s’avère par ailleurs que la demande de chocolat est anticyclique: les bénéfices de Hershey’s ont bondi de 40 % en 2009 pendant la crise financière internationale.

3. Les guerres du houmous

Un aspect moins connu et, fort heureusement, moins destructeur du conflit israélo-arabe est le combat permanent pour savoir qui pourra produire la plus grosse quantité de houmous. Pendant des années, Israël a détenu le record mondial, ayant préparé un bol de 410 kilos de cette spécialité à base de pois chiches.

Mais le Liban, qui considère qu’Israël s’est approprié un plat typiquement libanais, a riposté en 2009 en confectionnant un plat rempli de plus de 2.000 kilos de houmous! Qu’à cela ne tienne, à peine deux mois plus tard l’État hébreu a réuni un groupe de chefs israéliens réputés pour concocter un plat de 4.000 kilos.

En 2010, le Liban à récupéré sa couronne après avoir produit une quantité industrielle de 10.500 kilos de ce mets. (Visiblement, personne ne s’est préoccupé de la taille –probablement équivalente à celle de la mer Morte– de la pita géante qu’il faudrait pour manger toute cette purée de pois chiches.)

Cette bataille semble loin d’être terminée. Les producteurs de houmous libanais ont menacé d’inculper Israël de violer leur «copyright culinaire», s’appuyant sur un précédent de la Cour de justice de l’Union européenne, qui avait conféré à la Grèce des droits exclusifs sur la fabrication de la féta. Les deux camps se battent également pour remporter un autre défi de taille: concocter le plus grand bol de taboulé!

4. Un croque-bestioles

L’appétit insatiable des pays développés pour la viande entraîne une véritable catastrophe environnementale. En effet, l’élevage de bétail qui permet de nourrir les ventres occidentaux génère jusqu’à 20% des émissions de gaz à effet de serre à l’origine du réchauffement planétaire (chiffres de l’ONU).

Face à ce constat, un grand nombre d’écologistes fait l’apologie des régimes végétariens (ou, en tout cas, d’une alimentation qui repose sur moins de viande). Mais l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) propose une alternative aux consommateurs: manger des insectes!

Un régime à base d’insectes procurerait un apport en protéines équivalent à celui de la viande (ainsi que des vitamines et minéraux essentiels) et éviterait une grande quantité d’émissions de gaz polluants. En outre, expliquent les scientifiques, l’élevage d’insectes, tels que les sauterelles, criquets et autres vers, n’émettrait qu’un dixième de la quantité de méthane dégagée par les animaux d’élevage.

Même si en Occident l’idée paraît dégoûtante (au sens propre), cette proposition n’est pas si saugrenue qu’on pourrait le croire: plus de 1.000 variétés d’insectes sont consommées dans environ 80% des pays du monde. La FAO mise d’abord sur les pays où cette habitude alimentaire est bien établie.

Elle œuvre notamment à des projets d’élevage d’insectes au Laos, où criquets et sauterelles sont déjà des mets très appréciés. Une conférence mondiale sur la consommation d’insectes est par ailleurs prévue pour 2013.

5. Une cave de piments post-apocalypse

Où se rendre pour déguster un bon repas après la fin du monde? Pourquoi pas le Svalbard? Cet archipel isolé, situé à plus de 950 km au nord du continent norvégien, abrite une cave destinée à préserver de futurs stocks mondiaux de nourriture en cas de catastrophe.

Officiellement inaugurée en 2008, Svalbard Global Seed Vault est creusée 130 mètres sous une montagne. L’installation, qui a coûté 6,7 millions de dollars (4,5 millions d’euros), permettra de stocker 4,5 millions d’échantillons de graines congelées provenant de plus de 100 pays.

Bien que de nombreux pays disposent de leur propre banque alimentaire, le Global Crop Diversity Trust, une organisation internationale spécialisée dans la sécurité alimentaire, a fait creuser cette cave pour servir de réserve de secours. Le site a été choisi en raison de son emplacement éloigné, des basses températures qui y règnent et du faible niveau d’activités sismiques.

Et si vous craignez que dans un avenir post-apocalyptique, les aliments soient fades, soyez rassurés: en 2010, une délégation de sénateurs américains y a apporté une véritable collection de piments rouges d’Amérique du Nord, notamment des Wenk’s Yellow Hots et des San Juan Tsiles, afin qu’ils soient préservés pour toute l’éternité.

6. L’impérialisme du KFC

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Comment manger au moins 5 fruits et légumes par jour?

Les enfants, une source méconnue de vitamines et de fibres

Non, la fraise qui décore votre tartelette au chocolat ne compte pas comme un fruit ou un légume, pas plus que le soupçon de laitue dans votre McChicken ou les quatre olives sur votre pizza.

Dix ans après l’apparition du slogan «Au moins 5 fruits et légumes par jour» (AM5FELPJ pour les intimes), il reste toujours aussi mystérieux: C’est pareil si je mange une pastèque ou une mirabelle? Salade-tomate-oignons ça compte pour trois? Il se passe quoi si je ne mange que des épinards? On peut les manger sous n’importe quelle forme?

Qu’est-ce qu’un fruit ou un légume?

Pour le Programme National Nutrition Santé (PNNS), 5 fruits ou légumes par jour c’est 5 portions (80 à 100 g) de fruits ou légumes par jour. Pas besoin de se balader partout avec une balance portative, le site Manger Bouger, vitrine du plan, explique qu’une portion fait l’équivalent d’un poing ou de deux cuillères à soupe pleines.

Pour les fruits «à l’unité», une portion c’est une pomme, une poire, une orange… Qui peuvent en fait faire bien plus que 80g, tout comme les portions qu’on trouve dans la vraie vie.

Exemple pratique à l’ancienne cantine de Slate, où mes collègues ont gentiment attendu que je pèse tous leurs fruits et légumes avant de commencer à les manger <3

Dans cette belle assiette de fruits préparée par le personnel de cuisine:

Il y a 235g de fruits! Soit plus de deux portions, et plus de la moitié des 400g de fruits et légumes conseillés par jour.

Et dans cette assiette carottes râpées-concombre (ah, le bon vieux temps où on avait pas peur des concombres) préparée en self-service:

Il y a 140g de légumes. Donc en mangeant le midi cette entrée et ce dessert, on serait déjà presque à nos 400g/AM5FELPJ.

Mais c’est pas grave, puisque la recommandation est de manger «au moins 5 fruits et légumes par jour». En manger plus ne pose donc pas de problème, au contraire.

Et la patate, ça compte ?

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Faut-il manger au moins 5 fruits et légumes par jour?

Ça fait dix ans que le slogan «Au moins 5 fruits et légumes par jour» est apparu, lancé par la première campagne de pub du Plan National Nutrition Santé (PNNS). Depuis 2001, il est rentré dans nos têtes et tient fièrement sa place dans nos blagues un peu pourries, au côté des antibiotiques pas automatiques et du capitaine de soirée.

Mais pourquoi faudrait-il manger au moins 5 fruits et légumes par jour? *

Contre le cancer, les maladies cardio-vasculaires, et la fin du monde

La recommandation vient de plusieurs études qui ont montré que consommer des fruits et des légumes «permet de réduire le risque de certaines pathologies comme le cancer et les maladies cardio-vasculaires», explique le Professeur Serge Hercberg, directeur de recherche à l’Inserm qui a participé à la mise en place du PNNS.

D’après ces études (dont celle-ci, réalisée par l’OMS), c’est à partir de 400g de fruits et légumes au quotidien qu’on prévient  les maladies citées ci-dessus, le diabète, l’obésité, et les déficiences en nutriments.

«A 400g, le bénéfice est particulièrement net, précise Serge Hercberg, mais de manière générale plus on augmente la consommation de fruits et légumes et plus le bénéfice pour la santé augmente.»

Le PNNS a fixé certains objectifs nutritionnels, explique Florence Rossi diététicienne et porte-parole de l’Association Française des Diététiciens Nutritionnistes, comme diminuer les carences en vitamines, minéraux, fibres, rééquilibrer l’équilibre entre les glucides et les graisses, et augmenter la consommation de calcium.

Puis «ces objectifs ont été traduits en repères de consommation: en pratique, pour répondre aux objectifs nutritionnels, nous devons conseiller à l’ensemble de la population française d’augmenter sa quantité de fruits et légumes consommée».

5 fruits et légumes ou 400g?

Les 5 portions de fruits et légumes viennent donc de 5×80 à 100g=400 à 500g. «C’est particulièrement frappant au-dessus de 5 fruits et légumes, mais dans tous les cas on bénéficie d’en manger plus», souligne le professeur Hercberg.

Mais l’Etat a décidé de communiquer auprès du grand public avec cette idée de 5 fruits et légumes plutôt qu’avec les 400g, «parce qu’on n’a pas envie que la population s’embête à avoir la balance sur sa table pour se demander si c’est bien ou pas bien», explique le Docteur Michel Chauliac, responsable actuel du PNNS.

Pour la diététicienne Séverine Sénéchal, membre de l’Association de Diététique et Nutrition Critique, il serait au contraire «plus facile d’avoir un repère de 400g» que les 5 fruits et légumes: puisque les fruits et légumes que nous mangeons dans la vraie vie ne font pas tous 80g, on peut manger moins de fruits et légumes et pourtant atteindre ces 400g.

Exemple:
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Les Etats-Unis abandonnent la pyramide alimentaire

La pyramide alimentaire, c’est fini: dans le cadre de sa campagne contre l’obésité, la première dame Michelle Obama a présenté un nouveau système d’organisation des groupes alimentaires censé être beaucoup plus simple.

MyPlate est une assiette partagée en quatre sections –une pour les fruits, une pour les légumes, une pour les féculents et une pour les protéines–, avec un petit cercle à côté représentant les produits laitiers.

Son but est de rappeler aux Américains plus clairement les bases d’une alimentation saine, comme l’a expliqué Michelle Obama dans une conférence de presse:

«C’est un rappel simple et facile pour nous tous de faire plus attention aux aliments que nous mangeons. Nous sommes bombardés par tellement de messages diététiques qu’il est difficile de prendre le temps de trier toutes ces informations, en revanche nous avons le temps de regarder l’assiette de nos enfants.»

Si l’assiette ressemble à celle dessinée, avec une moitié de fruits et légumes, «c’est bon, et c’est aussi simple que ça». L’assiette servira aussi à communiquer sur le premier message de la campagne contre l’obésité américaine, qui appuie sur les fruits et les légumes.

Le site qui accompagne l’assiette détaille les façons de manger plus équilibré, donne des idées de recettes et s’intéresse aux cas plus particuliers des femmes enceintes ou des enfants.

A bas la pyramide!

Les nutritionnistes américains n’étaient pas convaincus par la pyramide alimentaire mise en place aux Etats-Unis en 1992, comme le montre la réaction de la prof de nutrition Marion Nestle devant MyPlate:

«C’est mieux que la pyramide, mais c’était pas très dur…»

Elle trouve l’assiette plus simple à comprendre que la pyramide, même si pour elle la partie étiquetée «protéine» est déroutante et pas nécessaire parce que les céréales et les produits laitiers contiennent également beaucoup de protéines, et que la plupart des Américains mangent beaucoup plus de protéines que ce dont ils ont besoin.

Pendant longtemps, la pyramide alimentaire détaillait les différents groupes et la quantité qu’on était censé en manger, montre Buzzfeed, qui revient sur les logos accompagnant les campagnes nutritionnelles américaines:

En 2005, les Etats-Unis ont voulu la simplifier:  l’idée était d’épurer son logo –les gens iraient voir en ligne ce qu’il signifiait– et d’y ajouter l’importance de l’exercice physique. Mais le résultat donne plutôt l’impression qu’il faut monter des marches et que les couleurs c’est chouette. Ou bien qu’atteindre le sommet d’une pyramide franc-maçonne multicolore est un bon objectif de vie:

Sur The Atlantic, Marion Nestle revient sur les problèmes de la pyramide alimentaire:

1) La version de 1992 était très controversée, chez les industriels parce qu’elle conseillait de manger davantage certains aliments que d’autres, et chez les nutritionnistes parce qu’elle conseillait de manger trop de féculents.

2) La version de 2005 fait disparaître la notion de hiérarchie entre les différents aliments, mais les nutritionnistes n’avaient aucune idée de comment s’en servir. Il fallait pour cela obligatoirement visiter un site web, et elle était beaucoup trop compliquée.

En 2002, un chercheur de Harvard avait d’ailleurs fortement critiqué les deux versions de la pyramide alimentaire avant de la reconstruire. Walter Willett expliquait que la pyramide n’avait jamais été révisée depuis 1992, au point de devenir fausse vues les découvertes en nutrition. Elle affirmait par exemple que tous les gras étaient «mauvais».

Le Dr Willett a donc proposé une nouvelle pyramide. Parmis ses ajouts, une base non plus formée par les féculents mais par l’activité physique, des catégories qui font une différence entre les céréales complètes et le pain blanc ou riz blanc:

En France, un document du Programme National Nutrition Santé (PDF), qui gère ces thématiques, note que la pyramide alimentaire «prête à diverses interprétations» et que «son principe est en contradiction avec les repères de consommation» du programme.

CD

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