Après Fukushima, les Japonais se méfient de leurs assiettes

Dans le journal Libération d’hier, un inquiétant article intitulé Japon: l’assiette aux becquerels évoque les retombées de Fukushima dans l’alimentation des Japonais. Et donc les forts relevés en becquerels, l’unité internationale pour mesurer la radioactivité. Pour plus de détails, un article de Sciences et Avenir publié en mars explique très bien comment on calcule les valeurs limites dans les aliments…

Les consommateurs décryptent maintenant précisément les étiquettes des produits et les taux de radioactivité: les Japonais ont de plus en plus de doute sur le système de surveillance. L’envoyé spécial de Libé a ainsi rencontré Yukiko Tsujiyama, une femme qui fait ses courses avec un dosimètre pour contrôler scrupuleusement les niveaux de radiation. Elle suit sur Twitter les communiqués des ministères pour avoir des infos fraîches sur la sécurité alimentaire et ses normes changeantes. Elle a aussi arrêté de faire ses courses au marché et dans les centres commerciaux, pour commander par exemple sur le site Daichi Wo Mamoru Kai (Association pour la préservation de la Terre).

Le reportage évoque aussi Nahoko Nakamura, analyste du réseau indépendant chargé des mesures de la radioactivité. Elle s’alarme de certains taux prélevés sur des champigons shitake ou des anguilles… La française Martine Carton, mariée à un Japonais, fait quant à elle des mesures sur les aliments avec un spectromètre acheté 8000 euros. Si le relevé n’est pas de 0 becquerel, pas question d’y toucher.

Les normes sont fixées par le gouvernement et ont évolué depuis la catastrophe. Roland Desbordes, président de l’association française Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité), explique à Libération: «Ce sont des quantités faibles dans l’absolu. Mais elles s’accumulent car depuis un an, les Japonais ont déjà avalé beaucoup de becquerels. Il y a un risque de développer des cancers, des pathologies immunitaires et cardiaques».

Il n’y a pas vraiment de stratégie cohérente de la part du gouvernement, et il est impossible de mesurer la radioactivité de la totalité de la nourriture vendue dans une ville de 35 millions d’habitants comme Tokyo… Pendant ce temps là, des cas de fraude à l’étiquetage ont été constatés dans les supermarchés. Pas de quoi rassurer les Japonais. Une franco-Japonaise précise: «le lait, l’eau, la viande, les légumes, tout pose question. On se demande s’il vaut mieux manger des aliments chinois aux pesticides ou bien ceux de Fukushima irradiés.»

Pendant ce temps là, on vient juste d’apprendre que des thons rouges pêchés en Californie quelques mois après Fukushima ont peut-être transporté des matériaux radioactifs depuis le Japon.

Photo: In our local supermarket – Nishi-Ogikubo/  dlisbona via FlickCC License by

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Les mangeurs bio sont-ils snob?

Les mangeurs bio deviennent-ils peu à peu prétentieux et arrogants? C’est la thèse que défend une étude américaine parue dans le journal Social Psychological and Personality Science. Selon un article paru sur le site de 20minutes, les consommateurs de produits issus de l’agriculture biologique «seraient moins altruistes et porteraient des jugements moraux plus durs que les autres».

Kendall Eskine, prof de psychologie à l’Université de la Nouvelle-Orléans et directeur de cette étude, explique à MSNBC qu’il avait remarqué que beaucoup d’aliments biologiques portaient des terminologies morales, comme le Honest Tea (ou Thé Honnête). Il a donc voulu savoir si les consommateurs de bio étaient plus altruistes que les autres…

Il est arrivé à la conclusion suivante: «lorsque les gens s’auto-félicitent de leur comportement, ils deviennent moralisateurs et suffisants». En bref, l’auto-satisfaction rendrait méprisant envers les gens qui consomment moins «vert» ou «durable»… Selon les auteurs de l’étude, manger bio donnerait une «caution morale» qui inciterait ensuite à moins bien se comporter, tout en regardant de haut les mangeurs de fast-food et en jugeant sévèrement les acheteurs de légumes non bio.

Kendall Eskine ajoute que «les gens se sentent comme après avoir fait une bonne action. Ils ont ensuite comme une permission d’agir de manière non éthique par la suite. C’est comme quand vous aller à la salle de gym ou courir, après vous vous sentez bien dans votre peau et vous mangez une barre de chocolat»…

C’est ce qu’on peut appeler «l’équilibrage moral» ou «l’éthique de compensation». Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont divisé un groupe de soixante personnes en trois: le premier groupe a regardé des photos d’aliments bio. Le deuxième a eu droit à des images d’aliments «réconfortants» comme des cookies ou des brownies. Le dernier a pu observer des images de produits courants comme du riz ou de la moutarde. Après, les participants ont dû noter sur une échelle de 1 à 7 des situations moralement répréhensibles.

Conclusion, les personnes exposées au bio sont beaucoup plus sévères dans leurs jugements. Enfin, les chercheurs ont demandé aux participants combien de temps ils seraient prêts à accorder de l’aide à quelqu’un dans le besoin: la moyenne est de 13 minutes pour les «bio», 19 minutes pour les «produits courants» et 24 minutes pour les «gourmands».

Ceci dit, cette première étude observe des personnes qui ont été exposées à des images de certaines catégories d’aliments, et non des consommateurs réguliers… Kendall Eskine espère justement faire d’autres études complémentaires sur le sujet.

Photo: Small deluxe organic box/ WordRidden via FlickCC License by

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Fruitizz, la boisson “saine” de MacDo bourrée de sucre

Les Anglais ont  aussi leur rengaine des 5 fruits et légumes par jour, le «Five-a-day». Dans un article intitulé «Fruitizz, une boisson aux fruits… et aux dix cuillères à café de sucre», Rue89 explique que McDonald’s essaye de se plier à cette règle en Grande-Bretagne. Après les fruits à croquer dans les Happy meals, le géant du fast-food lance Fruitizz, en collaboration avec Coca-Cola. Il s’agit d’une boisson pétillante à base de fruits…

Sur le site britannique de McDonald’s, Fruitizz est présentée comme «pleine de bulles et fruitée. Elle contient du raisin, de la pomme, du jus de framboise et de l’eau pétillante. Il n’y a pas de sucre ajouté ni de colorants et goûts artificiels et c’est l’un des cinq fruits dont votre enfant a besoin chaque jour».

Quoi, une dose de fruit, vraiment? Mais alors, «un fruit saupoudré de 12 cuillères de sucre» comme l’affirme Rue 89: «Fruitizz est aux fruits ce que la pizza est aux légumes». La nouvelle boisson contient en effet 49 g de sucre dans 50 cl, soit l’équivalent d’un Fanta et un peu moins qu’un Coca (56 g). Et ce, alors que les besoins journaliers d’un enfant –à qui se destine d’abord cette boisson– sont de 50 g par jour.

Des voix s’élèvent… Tam Fry, du Forum National sur l’obésité, déclare au Sun que “pour une boisson censée être saine, la dose de sucre est épouvantable. Le danger pour les enfants est incroyable”. Pour la diététicienne anglaise Crisrina Merryflield, “l’eau est une meilleure option. Ou le lait puisqu’il apporte du calcium et des vitamines et minéraux”.

Chez MacDo, on défent le bébé… Un porte-parole de McDo explique au Daily Mail:  «il est très difficile de réduire les calories contenues par les jus de fruits sans introduire de sucres artificiels. Comme tous les jus de fruits, Fruitizz contient des sucres naturels qui viennent des fruits et c’est pour cela que Fruitizz correspond à une des cinq portions de fruits et légumes nécessaires.»

McDonald’s aurait passé 3 ans à développer cette boisson qui selon ses créateurs “plait aux enfants et a en même temps des bénéfices nutritionnels”. Pour l’instant, le breuvage controversé ne va pas sortir d’Angleterre. Sa commercialisation pourrait être étendue aux Etats-Unis dans l’année, mais rien n’est prévu en France.

photo: Department 56 Mcdonald’s Sign / Lunchbox photography via Flickr CC License By

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Manger: besoin, désir, obsession?

Qu’est-ce que le verbe «manger», d’apparence si anodin, enseigne sur l’Histoire de l’Humanité? Ce mot fait appel à tant de disciplines (sociologie, diététique, économie, psychologie, théologie, histoire, agriculture, anthropologie…) qu’il est bien difficile à cerner. Le philosophe italien Paolo Rossi s’est penché sur la question. Son dernier ouvrage Manger, besoin, désir, obsession est sorti début mai chez Arléa, quelques mois après sa disparition.

Ce simple verbe a des définitions bien différentes: «ingérer des aliments solides ou semi-solides en les mastiquant ou en les avalant», «consommer un repas», «user habituellement d’une nourriture», «consommer un mets préparé d’une certaine façon», «grignoter ou ronger (comme les mites dans les lainages», «corroder (comme la rouille une grille)», «consommer du carburant», ou encore «dilapider»

Parallèlement, les expressions liées à l’idée de manger sont innombrables: manger des yeux, avaler des couleuvres, avoir faim de culture, dévorer un livre, cracher dans la soupe… Pour Paolo Rossi, «l’idée de manger oscille entre l’agréable simplicité du quotidien (qui peut représenter une forme de jouissance raffinée, voire très raffinée), et l’angoisse tragique que la rareté ou l’absence de nourriture a provoqué et provoque encore chez de nombreuses personnes».

Alors l’auteur aborde, du point de vue de l’histoire des idées, «un fatras de choses hétéroclites», liées entre elles par le concept de «manger». Il commence par se demander pourquoi les êtres humains omnivores, tous dotés du même système digestif, avalent des choses extrêmement différentes d’un coin à l’autre de la planète, pour arriver à l’affirmation selon laquelle «manger ne relève pas exclusivement de la nature, ni exclusivement de la culture, mais procède autant de l’une que de l’autre » et que «la préparation de la nourriture offre une médiation entre nature et culture».

On croise ensuite chez Paolo Rossi les différentes déclinaisons du verbe, via des réalités et des légendes: les jeûneurs, la faim (abordée notamment via les exemples des grandes famines d’Ukraine ou le ghetto de Varsovie) et les grèves de la faim… Mais aussi des vampires (autour du sang et des vampires modernes, les Human Living Vampire), des ogres et des cannibales. Et des thèmes au cœur de l’actualité, tels que la mondialisation de la nourriture, l’obésité et les «maladies d’époque», ou encore l’anorexie.

Tout cela nous laisse à voir que «manger» peut correspondre tout autant à une «jouissance raffinée», à une «nécessité dramatique» ou à une «obsession pathologique». Pour Paolo Rossi, «manger» est donc un concept culturel et anthropologique extrêmement vaste, qui habite nos imaginaires, nos désirs, nos répulsions et nos émotions profondes.

Lucie de la Héronnière

Photo: fork/ jronaldlee via FlickCC License by

 

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L’Union européenne fait le ménage dans les allégations de santé

Beaucoup de yaourts, biscuits ou encore boissons sont vendus avec des arguments marketing faisant appel aux bénéfices sur la santé. Ces produits sont censés renforcer les défenses naturelles de l’organisme, retarder le vieillissement de la peau ou favoriser le transit… Le Monde.fr explique que la Commission européenne a adopté une liste d’allégations de santé autorisées et interdites. De quoi y voir plus clair dans le bombardement de messages  parfois trompeurs?

A la demande d’associations de consommateurs, la Commission a donc passé au crible étiquettes, emballages et publicités présentant des messages pouvant prêter à confusion, pour répertorier les allégations «sur la base d’avis scientifiques solides». Ce processus a été lancé en 2008. Les Etats membres ont soumis une liste de 44 000 allégations, que la Commission a réduit à 4600. Toutes n’ont pas encore été examinées, l’examen se poursuit pour  plus de 2000 messages.

Au final, la liste comprend pour l’instant 222 allégations de santé qui seront autorisées dans les 27 pays de l’Union Européenne. Parallèlement, 1600 allégations ont été interdites.

Le site Quoi.info précise par exemple que Kinder va devoir changer l’argument de vente de ses barres chocolatées qui étaient censées aider les enfants à grandir… Pareil pour la boisson aux cranberries Ocean Spray, qui ne pourra plus se vanter de prévenir les infections urinaires.

Autre exemple, les professionnels de la filière laitière utilisent souvent l’argument selon lequel manger 3 produits laitiers par jour aide les enfants et les ados à rester minces. Pour les autorités européennes, l’expression «produits laitiers» est trop large pour que la formule soit recevable. Pareil pour l’Actimel de Danone, composé d’un ferment actif supposé protéger l’organisme. Les preuves de ce bienfait sont jugées pour l’instant insuffisantes.

Les fabricants utilisant des allégations interdites ont maintenant 6 mois pour changer les étiquettes et les pubs. Selon le Monde.fr, la Commission a précisé qu’ “à partir du début du mois de décembre, toutes les allégations qui ne sont pas autorisées ou à l’examen seront interdites”. Dans les pays membres, les autorités chargées de faire respecter la législation «pourront désormais s’appuyer sur une liste unique d’allégations, assorties des conditions de leur utilisation».

Photo: 果汁 超市/ Ben XU via FlickCC License by

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Faites la “Food Revolution”!

La Fondation Jamie Oliver lance la première édition du Food Revolution Day. Le 19 Mai, on va se mobiliser dans 45 pays du monde «pour une alimentation saine, joyeuse et durable».

Jamie Oliver, c’est le super médiatique chef anglais qui a publié plusieurs chouettes bouquins de cuisine et possède des restaurants à Londres et dans d’autres villes britanniques. Il est aussi militant pour le «bien manger», en partant du principe que l’obésité est causée par une alimentation industrielle trop riche. La fondation qui porte son nom a été créée pour promouvoir une alimentation équilibrée, par l’éducation au goût, l’apprentissage de la cuisine et le développement de l’utilisation d’aliments frais, à la maison, à l’école et dans les entreprises.

Jamie a donc imaginé dans son cerveau bouillonnant un événement international pour partager les bienfaits d’une «alimentation différente», «adopter une vraie philosophie de vie positive et poser un regard neuf sur nos habitudes alimentaires». Edouard Morhange, organisateur du Food Revolution Day en France, explique que “c’est une étape supplémentaire dans ce combat pour se réapproprier l’alimentation et lutter contre des maux qui tuent beaucoup dans nos sociétés”. Pour lui, “si on veut lutter contre la tendance à réchauffer des plats industriels tout prêts, l’éducation alimentaire à l’école est primordiale. Si on apprenait une dizaine de recettes à chaque enfant, les bénéfices sur la santé seraient énormes…”.

En quoi consiste cette journée du 19 mai? Il s’agit justement de nombreuses actions pour «promouvoir, éduquer et valoriser tous ceux qui se battent pour une alimentation plus saine». On pourra donc assister à des évènements de sensibilisation aux risques d’une mauvaise alimentation et de conseils en matière de choix alimentaires. Concrètement, il y aura des cours de cuisine, des visites de marchés de producteurs, des rencontres avec des acteurs de l’alimentation…

Sur la page Facebook et le site du Food Revolution Day,vous pouvez consulter les évènements qui auront lieu près de chez vous. En France les actions sont surtout à Paris, mais l’équipe espère susciter de l’enthousiasme pour pouvoir étendre plus largement l’évènement l’année prochaine. Par exemple, les parisiens pourront tenter un blind test organoleptique (en comparant les produits fermiers avec ceux issus de la grande distribution) à la Bellevilloise, un “pique-nique eat-in” (avec des petits plats frais et faits maison!) aux Buttes Chaumont, ou encore une visite des Jardins du Ruisseau

Chacun peut aussi monter un “dîner”, en s’engageant à acheter des produits frais, à les cuisiner et à partager un repas avec des amis, ce qui peut être l’occasion de se réunir autour d’une table et de valeurs. Et éventuellement de discuter de nouveaux projets de circuits courts, de jardins partagés…

Edouard Morhange précise qu’il y a de nombreuses initiatives (chaque organisateur est libre du format qu’il préfère) dépendant des pays, du mode de vie et des besoins des gens: “les idées partent de la base. On n’impose pas un modèle unique d’évènement”. Et cela parce que l’alimentation est “une préoccupation de citoyen, et pas seulement de consommateur”.

Lucie de la Héronnière

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Les trois quarts des aliments jetés sont encore mangeables

Un français jette 20 kg de déchets alimentaires par an, dont 7 kg de produits non consommés et encore emballés. Mais 75% des aliments jetés à la poubelle parce qu’ils dépassent la date de péremption seraient encore consommables pendant au moins deux semaines. L’Express Style explique que «les dates limites de péremption favorisent le gaspillage, d’après un rapport livré le 3 mai 2012 par l’Alliance des consommateurs suisses».

L’organisme suisse a effectué un test sur la durée de vie des aliments, pour vérifier si ce qu’on jetait était vraiment mauvais ou dangereux: en gros, ils ont mangé de la charcuterie, des desserts et des produits laitiers (achetés dans plusieurs supermarchés) après la date de péremption. Et il s’avère que la plupart sont encore consommables quelques semaines après le jour fatidique.

Sur les douze aliments testés, tous étaient encore comestibles et sans danger pour la santé deux semaines après la date de péremption.  Pour les trois quarts, le goût n’était pas altéré. Au bout de trois semaines, les 12 aliments étaient encore comestibles sans risque, mais cinq avaient une saveur «désagréable»…

Alors comme “le consommateur actuel est plus pressé et moins attentif. Il ne comprend pas bien les dates de consommation, estime mal ses besoins, achète de manière compulsive, ou encore gère mal son stock”, on se retrouve avec des tonnes d’aliments encore bons à la poubelle.

L’Alliance des consommateurs suisses conclut que «le comportement des consommateurs face aux produits dont la date est échue devraient certes être prudent mais pas drastique au point de jeter des aliments périmés sans les avoir examinés ou goûtés». Alors «l’Alliance demande aux producteurs d’appliquer des critères uniformes et scientifiquement fondés pour établir les dates; quant aux autorités de contrôle, elles devraient porter une attention plus soutenue à cette question».

A l’échelle de la planète, un tiers des aliments produits pour la consommation humaine est perdu ou gaspillé. Ces pertes concernent environ 1,3 milliards de tonnes de denrées alimentaires par an. Alors pour moins jeter d’aliments consommables, on peut essayer de distinguer les nuances de la réglementation française à ce sujet: la DLC (Date limite de consommation), une limite impérative pour les aliments susceptibles de devenir dangereux après une courte période (viande par exemple) est différente de la DLUO (Date limite d’utilisation optimale) qui veut dire «à consommer de préférence avant le…». Le produit peut éventuellement perdre un peu de son goût ou de sa texture originale, mais sans pour autant devenir un danger. Et ne mérite donc pas d’atterrir directement à la poubelle sans avoir au moins été goûté…

Photo: bin signs/ Ben Cumming via FlickCC License by

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Les régimes restrictifs “commerciaux” ne sont pas efficaces à long terme

L’étude NutriNet-Santé, initiée il y a 3 ans, étudie les comportements alimentaires et les relations entre nutrition et santé chez des volontaires recrutés sur le web. Aujourd’hui, 223 000 «Nutrinautes» (mais l’appel aux nouveaux venus continue, pour atteindre l’objectif d’une cohorte de 500 000 sujets!) remplissent chaque mois un questionnaire sur leur alimentation, leur activité physique, leur poids, leur taille, leur état de santé ou sur divers déterminants du comportement alimentaire. Tout est examiné et analysé par une équipe dirigée par le Pr Serge Hercberg. Pour lui, il s’agit d’une «recherche citoyenne».

Ces données ont notamment permis de tirer des conclusions sur l’efficacité des régimes amincissants. D’abord, 2 femmes sur 3 et 1 homme sur 2 souhaiteraient peser moins. Et même chez les sujets de poids tout à fait normal, 58% des femmes et 27% des hommes aimeraient diminuer leur poids.

Alors 76% des femmes et 45% des hommes qui se trouvent trop gros(se)s ont fait au moins un régime au cours de leur vie. Le régime étant ici défini au sens large comme «toute modification volontaire des pratiques alimentaires dans le but de perdre du poids, et ce quelle que soit la durée ou le type de cette modification, qu’elle soit de l’initiative des sujets ou prescrite par un professionnel de santé»... Pour la moitié des sujets, l’objectif est de se sentir mieux dans son corps… La raison esthétique joue pour 12,4% des personnes interrogées. Pour 11,8%, c’est parce que le surpoids peut entraîner des problèmes de santé.

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Obama est prié de ne pas manger de burgers en public

Le svelte président des Etats-Unis s’est plusieurs fois laissé photographié pendant qu’il mangeait un repas s’apparentant à de la junk food… Le Physician Committee for Responsible Medicine (PCRM, un Comité de Médecins américains pour une médecine plus responsable, basé à Washington), demande officiellement au Président Obama d’arrêter de se montrer en public en train d’ingurgiter des burgers, frites et autres hot-dogs.

Ces médecins prévoient de lancer une pétition le 10 mai appelant à “un décret interdisant les séances de photos officielles qui montrent le Président, sa famille, le Vice-Président et les Membres du Cabinet du Président consommant des aliments malsains et transformés qui peuvent causer cancer et obésité” .

Sur leur site, les médecins du PCRM expliquent que “depuis sa prise de fonction, le president Obama a posé devant les appareils photos entre autres en train de manger un hot-dog à un match de basket avec David Cameron, en train de manger des cheeseburgers avec le russe Dmitri Medvedev, ou encore s’arrêtant dans un fast-food pour partager un burger avec un journaliste. Ses prédécesseurs, comme Bill Clinton, George W. Bush ou Ronald Reagan ont aussi été photographiés dégustant de la junk food, de la crème glacée ou un Big Mac.”

Pour le PCRM, ces photos de présidents sont plus médiatisées que les messages nutritionnels, et contribuent donc à l’ignorance dans ce domaine.  Les médecins de l’association pensent aussi que ces séances photos, souvent organisées dans des restaurants, sont une bonne pub pour certains produits. Par exemple, Barack Obama aurait donné un coup de pouce publicitaire aux chaînes Five Guys Burger and fries en s’y arrêtant à Washington en 2009…

Selon USA Today, le docteur Susan Levin, directrice du Comité pour la thématique de l’éducation à la nutrition, déclare que “la Maison Blanche ne montrerait jamais la photo d’un Président avec une cigarette, alors pourquoi peut-on le montrer en train de manger des choses qui causent le cancer?”. Elle ajoute: “Hot-dogs, hamburgers et de nombreux autres aliments malsains tuent chaque année plus d’Américains que le tabac et coûtent plusieurs milliards aux contribuables en soins de santé. Le Président peut manger ce qu’il aime en privé, mais pas pendant des évènements publics. Nos dirigeants doivent être des modèles”.

Photo: DSC02626, Johnny Rocket’s, Redwood City, CA, USA/ jimg944 via FlickrCC License by

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Des légumes bio au distributeur automatique

Quelques piécettes dans le distributeur automatique et voilà une botte de poireaux ou deux kilos de patates, pour des mangeurs ayant des envies de soupes nocturnes ou n’ayant pas le temps d’aller au marché. Dans le Gers, Les Jardins de Mesples alimentent le seul distributeur de légumes de la région (mais les distributeurs de lait et de yaourts existent déjà!), comme l’explique Sud Ouest.

Sonia Coron et Sébastien Lasportes sont agriculteurs associés sur la ferme bio de Mesples, à Castéra-Verduzan. Chaque jour, ils ravitaillent le distributeur avec des légumes du jour et de saison,  lavés et préparés… Ils ramassent au fur et à mesure, pour remplacer ce qui a été pris dans le distributeur. Les pertes et le gaspillage sont ainsi minimisés. Et le consommateur mange des légumes extra-frais, cueillis il y a quelques heures.

C’est le garage de Sonia Coron qui accueille le distributeur de légumes, cultivés à quelques kilomètres de là. Comme pour acheter un Coca dans un distributeur classique, on glisse quelques pièces dans la machine, on tape le numéro souhaité et un des 36 casiers en inox s’ouvre sur une botte de radis ou des topinambours, parfois accompagnés d’idées de recettes ou d’indications de cuisson.

C’est un exemple de circuit court intéressant: pas d’intermédiaire entre l’agriculteur et le consommateurs, les prix sont donc raisonnables pour les deux… Les producteurs expliquent à Sud Ouest: «Ce système de vente nous permet de vendre notre production directement au consommateur sans devoir passer tout notre temps derrière un comptoir. Les clients y trouvent aussi leur compte avec la fraîcheur et les horaires d’ouverture très larges». Un circuit court bien commode pour les clients, qui peuvent passer presque tous les jours entre 8 heures et 21 heures, et pour les agriculteurs, qui passent ainsi plus de temps sur leurs exploitations. Après, il y a sans doute moins de ce lien entre producteurs et consommateurs propre à la vente directe…

Ce n’est pas le premier distributeur de produits fermiers en France. Entre autres exemples, un maraîcher des Yvelines utilise la machine (accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7) depuis 2010. Daniel Pasquier a aussi installé un distributeur à Cour-Cheverny (Loir-et-Cher) pour permettre aux “rurbains” pressés de s’approvionner en produits frais. C’est Didier Filbing qui a importé et commercialisé ce système en France. Un système déjà très répandu en Suisse et en Allemagne… Pour lui, cette forme de vente directe marche de mieux en mieux puisqu’elle correspond à la montée d’inspirations locavores.

Photo: Tomates du jardin/ fred_v via FlickrCC License by

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