Une équipe de chercheurs américains de l’Université de Cornwell vient de montrer que l’idée d’associer un super-héros à de bonnes habitudes alimentaires pouvait encourager les enfants à manger plus de fruits et de légumes.
Pour cette étude, publiée dans la revue Pediatric Obesity, les chercheurs ont demandé à 22 enfants de 6 à 12 ans s’ils préféraient les tranches de pommes crues (proposées dans certains fast-food aux Etats-Unis) ou les frites. Bien sûr, seulement 9% des enfants ont choisi les pommes.
Ensuite, on leur a montré des photos représentants 6 personnages «admirables» (comme Batman!) et 6 “moins admirables”, en demandant «est-ce que tu penses que cette personne commande des frites ou des pommes au fast-food?».
Selon l’hypothèse des chercheurs, les enfants qui pensent que les héros cool mangent sainement vont ensuite faire des associations positives et choisir eux-mêmes les pommes. A la fin, après la prise de conscience, 45% des enfants choisissent les tranches de pomme, comme Batman ou Spiderman qui sont des gens bien…
Donc, mentionner le nom et montrer la photo de Spiderman ou de l’un de ses confrères (peu après la sortie de films de plusieurs films de super-héros…) pourrait faire perdre de vue les alternatives moins équilibrées. L’étude conseille “aux parents de demander à l’enfant «qu’est ce que Batman (ou tout autre personnage admiré) mange?», cela pourrait rendre plus facile l’ingestion de nourriture saine…”
La Presse précise que la différence calorique n’est ici pas négligeable: une portion de tranches de pommes équivaut à 34 calories, contre 227 pour la portion de frites. Brian Wansink, un des chercheurs, explique au journal canadien l’utilité de ses conclusions: «si vous mangez au fast-food une fois par semaine, un petit changement d’habitude comme celui de troquer des frites contre les pommes pourrait éviter à vos enfants de prendre près de 1,4 kg par an».
Dans le journal 20 minutes suisse, la diététicienne Nicoletta Bianchi pense qu’il ne faut pas raconter de bobards aux enfants: «on ne voit jamais Batman manger! Déjà, si on va au McDo, ce n’est pas pour manger des pommes! Autant s’y rendre moins souvent mais leur laisser le hamburger-frites. Le coup du super-héros, ça marchera peut-être une fois, mais ça n’aura pas d’effet à long terme».
Photo: Spidermen/ Lora Rajah via Flickr CC License by
lire le billetDes millions de personnes partagent des recettes sur Pinterest, des blogs ou des sites de cuisine communautaires, comme Marmiton et consorts. Mais il y a plus d’un siècle, aux Etats-Unis, les gens partageaient leurs prouesses dans des livres de recettes communautaires, comme l’explique Npr.
Ces ouvrages étaient bien plus que des simples catalogues de bons petits plats. La plupart constituaient un moyen d’amasser des fonds pour la bonne cause ou d’exprimer des idées. Aux Etats-Unis, le premier de ces livres de cuisine de charité, A Poetical Cookbook, écrit par Maria J. Moss, a été publié en 1864 pour subventionner les frais médicaux des soldats de l’Union blessés pendant la guerre de Sécession.
En voyant le succès de l’ouvrage, d’autres organisations ont voulu utiliser des recueils de recettes pour lever des fonds: 3000 «livres de cuisine de charité» ont été publiés aux Etats-Unis entre 1864 et 1922… Les groupes religieux se servaient beaucoup de cette méthode. «Si l’Eglise avait besoin de réparer son clocher ou d’un nouveau bâtiment, on demandait aux femmes de la congrégation», explique Andrew Smith, prof d’études sur la nourriture à New York. Chacune donnait sa petite recette, et on publiait la compilation.
Mais ces livres de recettes pour lever des fonds n’étaient pas le privilège des dames d’Eglise… Npr explique qu’en 1886, un groupe de femmes du Massachusetts a vendu The Woman Suffrage Cookbook, le Livre de recettes du Suffrage des femmes, pour financer une campagne pour le droit de vote des femmes mais aussi diffuser leurs idées.
Avec des recettes équivoques comme la Mrs. Mary F. Curtiss’ Rebel soup (la soupe rebelle de Mrs. Mary F. Curtiss, aux tomates), ou la Miss M.A. Hill’s Mother’s Election Cake (le cake de l’élection de la mère de Miss M.A. Hill, au Saindoux et à la noix de muscade)… Toujours sur le même principe, chaque personne donne sa petite recette secrète, et cela donne un livre complet. Notons que la liste des contributeurs contient un seul homme.
Ces vieux livres ont inspiré un nouveau genre de littérature culinaire: des histoires de personnes et de groupes, entrelacées à des recettes. Pour Andrew Smith, ces livres de cuisine communautaires donnent «un aperçu de l’histoire qu’on ne trouve pas avec d’autres sources». Les livres de recettes qui traînent dans nos cuisines seront sans doute d’excellents témoignages historiques dans quelques siècles… Comme, plus largement, nos façons de consommer et de manger.
Photo: Timeless Books/ Lin Pernille Photography via Flickr CC License by
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Plus on mange sucré, plus on en veut et plus on a faim, selon le Guardian. Par sucre, il faut entendre le «fructose» industriel, présent dans la plupart des aliments industriels, notamment les aliments et les boissons sucrés. Ceci pourrait également expliquer les pics d’obésité dans l’ensemble des pays.
Rien qu’en France, «près de 15% de la population adulte est obèse. La prévalence était de l’ordre de 8,5% il y a douze ans», selon le plan obésité 2010-2013 du ministère de la Santé. Selon l’article du quotidien britannique, ce n’est pas parce que nous mangeons plus ou parce que nous faisons moins d’exercices, mais parce que nous sommes devenus accros au sucre.
C’est ce qu’a constaté le nutritionniste Anthony Sclafani, de l’université de New York, sur ses rats de laboratoire: lorsque ces derniers mangent des aliments industriels, leur appétit pour les aliments sucrés devient insatiable. Or selon la revue scientifique Nature [article payant] le sucre est «l’un des principaux coupables de cette crise sanitaire mondiale» car il est lié à l’augmentation des maladies non transmissibles (diabète, obésité, maladies cardiovasculaires, cancers).
Selon David Kessler, l’ancien directeur de l’agence alimentaire gouvernementale des Etats-Unis, la FDA, la métabolisation du sucre par l’intestin et par conséquent par le cerveau, le rend très addictif, comme le tabac ou l’alcool. A Londres, le docteur Tony Goldstone essaie d’identifier quelles parties du cerveau sont stimulées pendant ce processus. Et selon lui, les obèses ont une hormone (la leptine ou «hormone de la faim») qui cesse de fonctionner et la consommation de sucre à haute dose est l’une des raisons principales de ce dysfonctionnement. Cette hormone, quand elle fonctionne, est celle qui vous dit d’arrêter de manger. Quand elle ne fonctionne pas, votre corps ne se rend pas compte que vous devez cesser de manger.
Cette découverte soulève une grande question: l’industrie alimentaire était-elle au courant que ses produits étaient addictifs? Et que vous alliez toujours en vouloir plus? Kessler donne une réponse prudente:
«Comprenaient-ils la neuroscience? Non. Mais ils ont appris au travers de la pratique ce qui marchait.»
L’industrie alimentaire s’est toujours défendue en expliquant que la science ne prouvait pas sa culpabilité. Comme Susan Neelu, présidente de l’American Beverage Association (un lobby des boissons sucrées):
«Il y beaucoup d’efforts afin d’établir une causalité, et je ne crois pas avoir vu une étude qui l’établissait.»
Selon Kelly Brownell, professeur à l’université de Yale, la science le prouvera bientôt et nous sommes à quelques années des premiers procès qui ne verront pas l’’industrie alimentaire l’emporter.
D. D.
Photo: Sugar/ Uwe Hermann via FlickCC License by
A lire aussi sur Slate.fr:
lire le billetLe svelte président des Etats-Unis s’est plusieurs fois laissé photographié pendant qu’il mangeait un repas s’apparentant à de la junk food… Le Physician Committee for Responsible Medicine (PCRM, un Comité de Médecins américains pour une médecine plus responsable, basé à Washington), demande officiellement au Président Obama d’arrêter de se montrer en public en train d’ingurgiter des burgers, frites et autres hot-dogs.
Ces médecins prévoient de lancer une pétition le 10 mai appelant à “un décret interdisant les séances de photos officielles qui montrent le Président, sa famille, le Vice-Président et les Membres du Cabinet du Président consommant des aliments malsains et transformés qui peuvent causer cancer et obésité” .
Sur leur site, les médecins du PCRM expliquent que “depuis sa prise de fonction, le president Obama a posé devant les appareils photos entre autres en train de manger un hot-dog à un match de basket avec David Cameron, en train de manger des cheeseburgers avec le russe Dmitri Medvedev, ou encore s’arrêtant dans un fast-food pour partager un burger avec un journaliste. Ses prédécesseurs, comme Bill Clinton, George W. Bush ou Ronald Reagan ont aussi été photographiés dégustant de la junk food, de la crème glacée ou un Big Mac.”
Pour le PCRM, ces photos de présidents sont plus médiatisées que les messages nutritionnels, et contribuent donc à l’ignorance dans ce domaine. Les médecins de l’association pensent aussi que ces séances photos, souvent organisées dans des restaurants, sont une bonne pub pour certains produits. Par exemple, Barack Obama aurait donné un coup de pouce publicitaire aux chaînes Five Guys Burger and fries en s’y arrêtant à Washington en 2009…
Selon USA Today, le docteur Susan Levin, directrice du Comité pour la thématique de l’éducation à la nutrition, déclare que “la Maison Blanche ne montrerait jamais la photo d’un Président avec une cigarette, alors pourquoi peut-on le montrer en train de manger des choses qui causent le cancer?”. Elle ajoute: “Hot-dogs, hamburgers et de nombreux autres aliments malsains tuent chaque année plus d’Américains que le tabac et coûtent plusieurs milliards aux contribuables en soins de santé. Le Président peut manger ce qu’il aime en privé, mais pas pendant des évènements publics. Nos dirigeants doivent être des modèles”.
Photo: DSC02626, Johnny Rocket’s, Redwood City, CA, USA/ jimg944 via FlickrCC License by
lire le billetAthena Hohenberg est une maman américaine. Son histoire est racontée par le Monde.fr: elle vit à San Diego et gave son enfant de Nutella. Jusqu’à ce qu’elle se rende compte que la pâte à tartiner n’est pas vraiment un produit diététique et sain… En février 2011, elle décide alors d’intenter une action en nom collectif contre l’entreprise Ferrero, en argumentant que la publicité montre le Nutella comme «un exemple de petit déjeuner équilibré et savoureux» et une pâte «plus saine qu’elle ne l’est en réalité».
Athena a été «choquée de découvrir que le Nutella était une nourriture ni saine ni nourrissante, mais à peine mieux que des bonbons, et qu’il contenait des niveaux élevés de graisses saturées». En effet, le Nutella est composé essentiellement de sucre, d’huile de palme, de cacao et de lait écrémé. Même si très savoureux, le Nutella n’est pas tout à fait ce qu’on appelle un”petit déjeuner équilibré” (et Athena n’a pas dû beaucoup lire les étiquettes pour ne pas s’en rendre compte avant).
Ferrero nie les accusations et décide de «conclure un accord avec les parties impliquées». Alors Ferrero USA, filiale du fabricant de pâte à tartiner, versera jusqu’à 4 dollars par pot de Nutella acheté en Californie entre août 2009 et le 23 janvier 2012, ou dans le reste des Etats-Unis entre janvier 2008 et le 3 février 2012. Les consommateurs doivent envoyer leur demande avant le 5 juillet, mais le remboursement ne peut pas excéder 5 pots… Au total, cela correspondrait à la coquette somme de 3,05 millions de dollars. Le monde.fr ajoute que cette somme ne va pas beaucoup pénaliser l’entreprise, qui est largement bénéficiaire. La filiale USA s’engage aussi à «modifier certaines déclarations marketing sur le Nutella» et à mieux détailler les informations nutritionnelles…
Précisons que l’accord ne concerne pas le reste du monde. Donc dommage, un aficionado européen ne pourra pas se faire rembourser sa consommation de Nutella des trois dernières années… Et nous n’aurons pas non plus droit à des mesures spéciales pour de meilleures informations nutritionnelles. Les publicités vont continuer à décrire le Nutella comme faisant partie intégrante d’un «petit déjeuner équilibré», aidant les enfants à avoir de l’énergie toute la journée et comme un produit contenant des jolies noisettes, du lait et du bon cacao. Et bien sûr sans jamais mentionner dans les spots télévisés un des principaux ingrédients, l’huile de palme.
Photo: Nutella. 38-365./ PV KS via FlickrCC License by
lire le billet Un Big Mac en sortant du bloc opératoire? Aux Etats-Unis, c’est possible. Npr décrit cette implantation du fast-food à l’hôpital… Dans la caféteria du Centre médiacal Truman de Kensas City, on peut sagement acheter un repas à faible teneur en calories, en gras et en sodium. De l’autre côté du mur, on peut aussi acheter des frites bien salées dans un des restaurants de la grande enseigne jaune…
Cette affaire est délicate pour le directeur de l’hôpital, John Bluford. En tant que président de l’Association américaine des hôpitaux, il a lancé l’année dernière un appel à l’élimination des aliments malsains présents dans les établissements de santé, qui donnent «un message incohérent» au personnel et aux patients.
Mais l’hôpital Truman a signé en 1992 un contrat de 25 ans avec MacDo. A une époque où les bénéfices financiers l’emportaient sur les éventuels risque sanitaires… Le problème, c’est qu’il n’est pas si facile de se défaire d’un contrat avec la grande chaîne de fast-food. La Clinique de Cleveland a essayé, en vain.
Sur les 14 000 McDonalds implantés aux Etats-Unis, “seulement” 27 sont dans des hôpitaux, selon la chaîne. Toujours selon Ronald, la présence de ces échoppes peut apporter commodité et confort aux patients. Ou même réveiller les papilles des gens subissant des traitements forts… Danya Proud, la porte-parole de McDo, va même jusqu’à dire que la chaîne peut s’adapter à tous les régimes: “aujourd’hui, nous avons une grande variété dans nos menus. Nous avons confiance en nos clients pour qu’ils fassent des choix appropriés pour eux, leurs familles et leurs modes de vie”…
Le journal Ouest France précise que 2000 médecins et professionnels de la santé se sont insurgés devant cette aberration en envoyant une lettre à une vingtaine de directeurs d’hôpitaux, demandant la fermeture pure et simple de ces McDo. L’entreprise est accusée entre autres de se faire «un bonus d’image, en faisant croire que ses produits sont bons pour la santé», puisqu’ils sont «associés à des hôpitaux».
Mais pendant que certains hôpitaux essaient de rompre les contrats avec les chaînes de restauration rapide, d’autres s’en donnent à cœur joie. Des restaurants Chick-fil-A ont récemment ouvert dans plusieurs établissements, comme au Texas ou en Caroline du Sud. Et le fast-food à l’hôpital américain est loin d’être éradiqué, puisque d’autres chaînes ont déjà des points de vente depuis plusieurs années, comme KFC ou Pizza Hut.
Photo: Happy Meal Play Set // Dinette Happy Meal/ Stéfan via Flickr CC License by
lire le billetContrairement aux idées reçues, les Japonais ont depuis longtemps délaissé leur céréale emblématique.
Contrairement aux autres gadgets japonais très populaires, le four à pain Gopan n’est pas tellement design et ne tient pas dans la poche d’un pantalon. Mais cet appareil électroménager de Panasonic qui vaut 600 dollars (460 euros) a un véritable atout: il permet de cuire des pains à partir de grains de riz entiers crus. Depuis leur commercialisation en novembre 2010 au Japon –le seul pays où ils sont disponibles actuellement–, ces appareils (dont le nom procède d’un joli jeu de mot associant gohan, qui signifie «riz cuit» en japonais, et pan, «pain»), se sont vendus comme des petits pains!
Vous n’êtes peut-être pas surpris qu’un appareil qui permet de faire cuire du riz soit très apprécié au Japon. Après tout, c’est le royaume du sushi et de l’okayu. Pourtant, vous devriez l’être. Les concepteurs du Gopan avaient pour mission de trouver une machine visant à encourager les consommateurs à manger plus de riz. Car, ces quarante dernières années, les Japonais ont de plus en plus privilégié les produits à base de blé, tels que le pain, les pâtes, les pizzas et les nouilles, tandis que la consommation de riz a baissé de plus de 50%.
Comment se fait-il que le Japon soit devenu tellement obsédé par le blé qu’il a fallu inventer un gadget tel que le Gopan pour que sa population consomme du riz déguisé en farine de blé? Derrière l’histoire du passage de cette nation du riz au blé, se cache une longue campagne acharnée de la part du propagandiste les plus chevronné du secteur –le gouvernement américain, naturellement.
Au début des années 1900, les Japonais consommaient du blé, mais en petite quantité. Cette céréale ne constituait en aucun cas un produit alimentaire essentiel. Les classes moyennes fréquentaient des cafés branchés de style occidentaux servant des pâtisseries, gâteaux et autres viennoiseries, appelées anpan, fourrées au caramel de haricots noirs. Les ouvriers des villes consommaient aussi du blé, mais essentiellement sous forme de nouilles udon, courantes dans les échoppes de rue ou restaurants. On en faisait toutefois plutôt un en-cas qu’un vrai repas. (Les soba, des nouilles à base de sarrasin, également dit blé noir –une plante à fleurs qui n’a pourtant rien à voir avec le blé– étaient aussi un snack traditionnel.)
Les agriculteurs et la population rurale ignoraient pratiquement tout du blé; leur alimentation consistait en un mélange de riz, d’orge et de millet, agrémenté de légumes et de poissons. Et la plupart des Nippons en étaient très satisfaits: dans les années 1980, lorsque la marine japonaise tenta d’introduire un régime alimentaire occidental comprenant du pain et une sorte de biscuit dur et sec appelé kanpan, les militaires se mirent en grève.
lire le billetLe food truck (camion de nourriture), un moyen de manger bon et pas trop cher? En France, le food truck se résume aux camions à pizzas ou à frites, ou aux nouveautés comme Le Camion qui fume, qui déchaîne les aficionados de burgers parisiens. Aux Etats-Unis, ce mode de consommation est largement plus répandu. Mais en Californie, une nouvelle proposition de loi veut interdire aux food trucks de stationner à moins de 500 mètres d’une école publique. Vu le nombre d’écoles en Californie, cette mesure serait un obstacle non négligeable pour ces petites échoppes mobiles…
Ce n’est pas la première fois que les autorités essayent de limiter l’essor de ces camions aux Etats-Unis. L’argument? Les food trucks piqueraient les clients des restaurants plus établis. En Californie, ils démoliraient aussi les effort pour nourrir correctement les enfants… Un article de GOOD s’insurge contre cette vision faussée. Pour Nona Willis Aronowitz, il faut encourager le food truck, qui peut être un remède à la crise.
Pas cher
Pour l’auteur, il ne faut surtout pas lutter contre la multiplication de ces camions colorés, car ils nous aident à amortir le choc de la crise, dans un contexte d’augmentation des prix des denrées alimentaires et de diminution du temps de pause. Le food truck permet de manger pour pas cher, et cela a d’ailleurs toujours été une évidence aux Etats-Unis: quelques pièces suffisent pour acheter un bagel à New-York ou un taco à Los Angeles. Mais le public des food trucks s’est diversifié ces dernières années, en s’élargissant vers la classe moyenne, attirée par les plats gourmets et pas cher.
Jeremy Epstein, propriétaire d’un camion à pizzas à New York, parle carrément de «cuisine de récession». Même “les hommes d’affaires ne veulent plus dépenser des tonnes d’argent dans des repas avec les clients, ils veulent quelque chose de différent”.
lire le billetC’est «la pâtisserie la plus grasse de toute l’Europe, […] une sorte de croissant pourvu de couches supplémentaires de beurre salé calées dans le feuilletage et d’un enrobage croustillant de sucre caramélisé»: In Transit, le blog voyages du New York Times, rend hommage au kouign-amann. Selon le site, cette douceur bretonne connaît aux Etats-Unis, de San Francisco à New York en passant par Beverly Hills, «son moment de gloire parmi les foodies», terme qui désigne outre-Atlantique une version plus moderne et moins dépensière du traditionnel gourmet.
Le site Side Dish consacre aussi ce mois-ci un article au kouign-amann, où il développe plus en profondeur la tendance notée par le New York Times, en notant que cette pâtisserie a aussi percé dans l’Oregon, l’Utah ou l’état de Washington. Il explique également à ces lecteurs non bretonnants que kouign-amann signifie «gâteau au beurre» et se prononce [koo-een yah-MON]. Sa conclusion:
«Le kouign-amann deviendra-t-il donc le prochain cupcake? Ce scénario est plutôt improbable, car peu de gens le fabriquent à la maison.»
Cette vogue du kouign-amann se retrouve en tout cas des deux côtés des Etats-Unis, si l’on se fie à la presse locale. Le Village Voice, célèbre hebdomadaire new-yorkais, lui a en effet consacré un article où il décrit le kouign-amann de Dominique Ansel, un chef français qui vient d’ouvrir une pâtisserie à Soho:
«Un croisement entre un croissant et un palmier. […] C’est sucré mais pas de manière envahissante, et contient probablement plus de beurre que de raison, ce qui veut dire que c’est un fichu bon gâteau.»
Le guide Eater NY a d’ailleurs mis en ligne une vidéo montrant Ansel, ancien de Fauchon, préparer son kouign-amann, dont il vend parfois tout son stock quotidien dans la matinée.
Sur la côte Ouest, l’East Bay Express, un hebdomadaire basé à Oakland (Californie), a lui élu le kouign-amann «meilleure pâtisserie de petit déjeuner»:
«Le résultat est mou, sucré-salé et succulent. […] Et souvenez-vous: si votre prononciation vous abandonne, vous pouvez juste le montrer du doigt pour indiquer combien de kouign vous voulez.»
JMP
Photo: un kouign-amann. bochalla via Flickr CC License by.
Correction: contrairement à ce que nous avions écrit dans un premier temps, on ne dit pas «bretonnophone» mais plutôt «bretonnant». Merci à BenjaminBN pour sa vigilance.
Dans les cantines américaines, subventionnées par l’Etat, la part de pizza est déjà considérée comme un légume, à condition qu’elle soit composée de deux cuillères à soupe de sauce tomate, rapporte AP. Dans le cadre de la lutte contre l’obésité, sur les recommandations de l’Institut de médecine de 2009, le département américain de l’Agriculture souhaitait augmenter cette quantité à 125 millilitres mais des lobbys agroalimentaires ont lutté activement contre le vote d’une telle mesure, estimant que cela constituerait beaucoup trop de sauce tomate pour une part de pizza. ConAgra Foods et Schwan Food Company, qui sont deux entreprises importantes dans la distribution de pizzas surgelées aux cantines américaines, plaident pour la flexibilité des options des cantines. Le Congrès leur a donné raison.
Une flexibilité qui intervient également dans le contexte de restriction des dépenses fédérales, rappelle à ABC l’experte Jennifer Cohen de la New America Foundation.
«Des repas plus sains coûtent plus chers. Aussi longtemps que l’on restera dans une situation d’austérité budgétaire et fiscale au niveau fédéral, il est peu probable de voir un changement en faveur de repas sains à l’école le midi.»
En effet, si le département américain de l’Agriculture mettait en place les recommandations de 2009 de l’Institut de médecine, les changements apportés (notamment la restriction d’aliments riches en féculent comme les pommes de terre ou le maïs) pourraient augmenter le coût de chaque déjeuner de 14 cents.
Un tel débat avait déjà eu lieu sous le gouvernement Reagan qui avait tenté de diminuer le budget fédéral alloué aux cantines des écoles publiques en classant le ketchup, moins cher que les légumes verts, comme un légume. Toute cantine subventionnée est, en effet, tenue de respecter des normes nutritionnelles fixées par le département américain de l’Agriculture. Comme le raconte la chronique The Straight Dope du Chicago Reader, peu de temps après l’arrivée au pouvoir du gouverneur californien à la Maison Blanche, un ultimatum de 90 jours avait été adressé au département américain de l’Agriculture chargé de repenser les normes nutritionnelles des cantines subventionnées par les deniers publics après qu’un milliard de dollars avait été retiré de ce budget.
Une des options proposées par le comité d’experts et de directeurs de cantines était d’inclure le ketchup dans la variété de légumes servis, un aliment connu pour être très apprécié des enfants et qui sélectionné comme légume aurait pu, de ce fait, éviter le gaspillage. Sous la pression des médias et de l’opposition démocrate, la proposition avait été écartée.
Cela sera de même avec la proposition du département de l’Agriculture, sous le gouvernement Clinton, d’introduire la sauce salsa dans les cantines américaines en tant que légume. Par ailleurs, un arrêt de la Cour suprême de 1893, Nix v. Hedden, avait décidé que, contrairement à la définition de la botanique qui considère la tomate comme un fruit, la tomate est bel et bien un légume selon la loi douanière.
Du côté des lobbys, l’American Frozen Food Institute a argué qu’un tel activisme «vise à s’assurer que des légumes riches en nutriments comme les pommes de terre, le maïs et les pois continuent à faire partie d’un régime alimentaire équilibré proposé par les cantines, qui reçoivent des subventions fédérales, et à reconnaître la proportion significative de potassium, de fibres et de vitamines A et C apportée par la purée de tomates, garantissant en cela que les étudiants profiteront encore de repas sains comme la pizza et les pâtes».
Comme le relate un article de MotherJones, selon les données du Center for Responsive Politics, le secteur de l’agroalimentaire aurait dépensé près d’1,4 milliard de dollars en lobbying de 1998 à 2011. Un tel investissement financier reste en deçà de celui des secteurs de la santé et de la finance mais est supérieur au lobbying du secteur de la défense.
Photo: Une bouteille de ketchup Heinz. Fernando de Sousa via Flickr CC Licence By
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