Vous ne saviez pas que le Nutella était si gras? Demandez un remboursement à Ferrero!

Athena Hohenberg est une maman américaine. Son histoire est racontée par le Monde.fr: elle vit à San Diego et gave son enfant de Nutella. Jusqu’à ce qu’elle se rende compte que la pâte à tartiner n’est pas vraiment un produit diététique et sain… En février 2011, elle décide alors d’intenter une action en nom collectif contre l’entreprise Ferrero, en argumentant que la publicité montre le Nutella comme «un exemple de petit déjeuner équilibré et savoureux» et une pâte «plus saine qu’elle ne l’est en réalité».

Athena a été «choquée de découvrir que le Nutella était une nourriture ni saine ni nourrissante, mais à peine mieux que des bonbons, et qu’il contenait des niveaux élevés de graisses saturées». En effet, le Nutella est composé essentiellement de sucre, d’huile de palme, de cacao et de lait écrémé. Même si très savoureux, le Nutella n’est pas tout à fait ce qu’on appelle un”petit déjeuner équilibré” (et Athena n’a pas dû beaucoup lire les étiquettes pour ne pas s’en rendre compte avant).

Ferrero nie les accusations et décide de «conclure un accord avec les parties impliquées». Alors Ferrero USA, filiale du fabricant de pâte à tartiner, versera jusqu’à 4 dollars par pot de Nutella acheté en Californie entre août 2009 et le 23 janvier 2012, ou dans le reste des Etats-Unis entre janvier 2008 et le 3 février 2012. Les consommateurs doivent envoyer leur demande avant le 5 juillet, mais le remboursement ne peut pas excéder 5 pots… Au total, cela correspondrait à la coquette somme de 3,05 millions de dollars. Le monde.fr ajoute que cette somme ne va pas beaucoup pénaliser l’entreprise, qui est largement bénéficiaire. La filiale USA s’engage aussi à «modifier certaines déclarations marketing sur le Nutella» et à mieux détailler les informations nutritionnelles…

Précisons que l’accord ne concerne pas le reste du monde. Donc dommage, un aficionado européen ne pourra pas se faire rembourser sa consommation de Nutella des trois dernières années… Et nous n’aurons pas non plus droit à des mesures spéciales pour de meilleures informations nutritionnelles. Les publicités vont continuer à décrire le Nutella comme faisant partie intégrante d’un «petit déjeuner équilibré», aidant les enfants à avoir de l’énergie toute la journée et comme un produit contenant des jolies noisettes, du lait et du bon cacao. Et bien sûr sans jamais mentionner dans les spots télévisés un des principaux ingrédients, l’huile de palme.

Photo: Nutella. 38-365./ PV KS via FlickrCC License by

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Chez les boulangers, les pâtisseries industrielles gagnent du terrain

Le croissant moelleux, la tarte au citron ou l’éclair que vous achetez chez votre boulanger a des chances d’être un produit surgelé réchauffé. Même si ça sent bon le beurre et la pâtisserie qui sort du four à l’approche de la boutique. Le dernier numéro de Que Choisir explique que les consommateurs sont quelque peu «roulés dans la farine» à ce sujet là…

Dans les boulangeries, le pain est toujours fabriqué sur place, c’est la législation qui le veut. Pour utiliser l’appellation «Boulanger», les artisans doivent assurer eux-mêmes “à partir de matières premières choisies, le pétrissage de la pâte, sa fermentation et sa mise en forme ainsi que la cuisson du pain sur le lieu de vente au consommateur final”. Et ne surtout pas utiliser la congélation. Mais regardez autour de vous… Beaucoup de chaînes n’utilisent pas le terme «boulangerie» mais ont des jolies devantures qui évoquent l’univers et les senteurs de la vraie boulangerie.

Cette législation est valable pour le pain. Mais en ce qui concerne le sucré, les pâtisseries et viennoiseries peuvent tout à fait être fournies par des entreprises agro-alimentaires. Que Choisir précise qu’il est difficile d’évaluer la proportion de ces surgelés chez les boulangers, mais cite Philippe Godard, de la Fédération des entreprises de boulangeries et pâtisseries industrielles: «on peut néanmoins estimer, sans risque d’être contredit, qu’une viennoiserie sur deux n’est pas fabriquée par l’artisan. (…) Elles lui ont été livrées déjà prêtes et il n’a plus qu’à les cuire dans son four». Ou alors, il s’est fait livrer des produits qu’il n’aura plus qu’à assembler (fond de tarte et crème par exemple…).

Evidemment, bien des artisans-boulangers continuent à faire leurs propres pâtisseries ou se concentrent sur quelques spécialités et achètent le reste à l’extérieur. Philippe Maupu, secrétaire général de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française,  déclare quant à lui que le recours à la pâtisserie industrielle «reste marginal». Difficile de vérifier les dires des uns et des autres, car les industriels refusent de donner des chiffres ou d’ouvrir leurs carnets de commande…

Pour Michel Bernardin, directeur adjoint de Coup de pâtes, un des leaders du secteur, «de tous temps, le boulanger a eu besoin de produits finis ou semi-finis parce qu’il n’avait pas les compétences ou le personnel pour le confectionner lui-même».  Alors il propose des épais catalogues de pâtisseries: on dirait des vraies, mais c’est du «cru-surgelé» ou du «précuit-surgelé»

Alors, comment savoir si on achète du frais ou de l’industriel? D’abord, demander simplement au boulanger semble une bonne idée! Même si un boulanger vendant des produits industriels ne va pas trop s’en vanter… Certains artisans lèvent le doute directement avec des affichettes «tous nos produits sont fabriqués sur place». Normalement, quand ils mettent en vente un produit surgelé, les boulangers doivent mettre un logo d’igloo sur leur vitrine (ou un pingouin dans les pâtisseries «pures»). Aussi, selon Que choisir, plus la gamme est large, plus l’origine industrielle est probable. Ensuite, les gâteaux faits maison sont souvent plus irréguliers et moins calibrés que leurs cousins sortis d’une chaîne de production. Enfin, il faut surtout goûter! Car c’est sûr et certain, un éclair au chocolat congelé n’a vraiment pas le même goût qu’un autre préparé le matin même par un artisan.

Photo: religieuse/ jetheriot via Flickr CC License by

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McDo, des burgers jusque dans les hôpitaux

Un Big Mac en sortant du bloc opératoire? Aux Etats-Unis, c’est possible. Npr décrit cette implantation du fast-food à l’hôpital… Dans la caféteria du Centre médiacal Truman de Kensas City, on peut sagement acheter un repas à faible teneur en calories, en gras et en sodium. De l’autre côté du mur, on peut aussi acheter des frites bien salées dans un des restaurants de la grande enseigne jaune…

Cette affaire est délicate pour le directeur de l’hôpital, John Bluford. En tant que président de l’Association américaine des hôpitaux, il a lancé l’année dernière un appel à l’élimination des aliments malsains présents dans les établissements de santé, qui donnent «un message incohérent» au personnel et aux patients.

Mais l’hôpital Truman a signé en 1992 un contrat de 25 ans avec MacDo. A une époque où les bénéfices financiers l’emportaient sur les éventuels risque sanitaires… Le problème, c’est qu’il n’est pas si facile de se défaire d’un contrat avec la grande chaîne de fast-food. La Clinique de Cleveland a essayé, en vain.

Sur les 14 000 McDonalds implantés aux Etats-Unis, “seulement” 27 sont dans des hôpitaux, selon la chaîne. Toujours selon Ronald, la présence de ces échoppes peut apporter commodité et confort aux patients. Ou même réveiller les papilles des gens subissant des traitements forts… Danya Proud, la porte-parole de McDo, va même jusqu’à dire que la chaîne peut s’adapter à tous les régimes: “aujourd’hui, nous avons une grande variété dans nos menus. Nous avons confiance en nos clients pour qu’ils fassent des choix appropriés pour eux, leurs familles et leurs modes de vie”…

Le journal Ouest France précise que 2000 médecins et professionnels de la santé se sont insurgés devant cette aberration en envoyant une lettre à une vingtaine de directeurs d’hôpitaux, demandant la fermeture pure et simple de ces McDo. L’entreprise est accusée entre autres de se faire «un bonus d’image, en faisant croire que ses produits sont bons pour la santé», puisqu’ils sont «associés à des hôpitaux».

Mais pendant que certains hôpitaux essaient de rompre les contrats avec les chaînes de restauration rapide, d’autres s’en donnent à cœur joie. Des restaurants Chick-fil-A ont récemment ouvert dans plusieurs établissements, comme au Texas ou en Caroline du Sud. Et le fast-food à l’hôpital américain est loin d’être éradiqué, puisque d’autres chaînes ont déjà des points de vente depuis plusieurs années, comme KFC ou Pizza Hut.

Photo: Happy Meal Play Set // Dinette Happy Meal/ Stéfan via Flickr CC License by

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De la révoltante beauté de la pourriture

Vous avez sans doute déjà croisé dans votre frigo des oranges entourées d’une fine couche de pourriture couleur cendre ou un fromage devenu presque poilu. Un poulpe en décomposition,  des œufs purulents, un steak grouillant de vers blancs ou un ananas à moitié bleu, c’est déjà moins fréquent.

Le photographe Klaus Pichler s’est demandé si la nourriture pourrie pouvait être esthétique, dans une série intitulée One Third. Npr chronique son travail, «un régal pour les yeux, même s’il retourne l’estomac».

Des aliments divers et variés en stade avancé de décomposition… mais d’où vient cette idée tordue? L’artiste est parti du fait qu’un tiers des aliments produits chaque année dans le monde pour la consommation humaine est perdu ou gaspillé au lieu d’atterrir dans nos estomacs, selon l’ONU. Les Etats-Unis et l’Europe gaspillent 10 fois plus de nourriture par personne que l’Afrique Subsaharienne ou l’Asie du Sud.

Le photographe Klaus Pichler affirme que ce gaspillage de choses tout à fait comestibles est le symptôme d’une culture qui «dévalorise la nourriture»: «dans les supermarchés, on prend beaucoup de décisions spontanées. Les gens ne prennent pas le temps de se demander s’ils achètent trop ou pas. Ou s’ils pourraient réutiliser les restes au lieu de les jeter…».

Pour mettre en évidence cette idée et dénoncer ce gaspillage, Klaus Pichler a choisi de traiter les photos comme s’il s’agissait de publicités haut de gamme. Il a fait pourrir quelques semaines des aliments basiques comme du fromage, des fraises ou du chou-fleur. Puis il a arrangé tout cela comme une image de luxe. Le fond noir et l’éclairage dramatique font ressortir les couleurs vives de la pourriture, bleu moisi, vert infect et jaune putride…

Pour Npr, «le contraste entre la pourriture et le luxe de la photo est frappant». Mais est-ce que les conséquences du gaspillage alimentaires, exploitation économique, malnutrition et famine, peuvent vraiment être appréhendées via ces photos magnifiques? Pichler répond: «ces photos vous provoquent. Alors vous commencez à penser à votre propre comportement de consommateur…».

Chaque photo est accompagnée d’informations sur le lieu et la date de production, la distance parcourue et l’empreinte carbone, pour enfoncer le clou sur l’absurdité du gaspillage. Pichler précise aussi qu’il a mené l’ensemble du projet dans sa maison de Vienne. De l’achat à la photo, en passant par l’étape de la putréfaction… Et ce n’était pas toujours joli joli, surtout quand il avait en même temps du poulet cru et du poulpe en décomposition. Mais le photographe pense qu’il est aussi important de «coexister avec la nourriture pourrie» pour prendre conscience de la valeur de la nourriture…

Vous pouvez voir toutes les photos de la série One Third sur le site web de Klaus Pichler. Après ça, vous réfléchirez en effet à deux fois avant de laisser pourrir une vieille salade au fond de votre réfrigérateur.

Photo: Capture d’écran sur le site de Klaus Pichler.

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Comment le Japon s’est-il mis à préférer le blé au riz?

Contrairement aux idées reçues, les Japonais ont depuis longtemps délaissé leur céréale emblématique.

Contrairement aux autres gadgets japonais très populaires, le four à pain Gopan n’est pas tellement design et ne tient pas dans la poche d’un pantalon. Mais cet appareil électroménager de Panasonic qui vaut 600 dollars (460 euros) a un véritable atout: il permet de cuire des pains à partir de grains de riz entiers crus. Depuis leur commercialisation en novembre 2010 au Japon –le seul pays où ils sont disponibles actuellement–, ces appareils (dont le nom procède d’un joli jeu de mot associant gohan, qui signifie «riz cuit» en japonais, et pan, «pain»), se sont vendus comme des petits pains!

Vous n’êtes peut-être pas surpris qu’un appareil qui permet de faire cuire du riz soit très apprécié au Japon. Après tout, c’est le royaume du sushi et de l’okayu. Pourtant, vous devriez l’être. Les concepteurs du Gopan avaient pour mission de trouver une machine visant à encourager les consommateurs à manger plus de riz. Car, ces quarante dernières années, les Japonais ont de plus en plus privilégié les produits à base de blé, tels que le pain, les pâtes, les pizzas et les nouilles, tandis que la consommation de riz a baissé de plus de 50%.

Comment se fait-il que le Japon soit devenu tellement obsédé par le blé qu’il a fallu inventer un gadget tel que le Gopan pour que sa population consomme du riz déguisé en farine de blé? Derrière l’histoire du passage de cette nation du riz au blé, se cache une longue campagne acharnée de la part du propagandiste les plus chevronné du secteur –le gouvernement américain, naturellement.

Au début des années 1900, les Japonais consommaient du blé, mais en petite quantité. Cette céréale ne constituait en aucun cas un produit alimentaire essentiel. Les classes moyennes fréquentaient des cafés branchés de style occidentaux servant des pâtisseries, gâteaux et autres viennoiseries, appelées anpan, fourrées au caramel de haricots noirs. Les ouvriers des villes consommaient aussi du blé, mais essentiellement sous forme de nouilles udon, courantes dans les échoppes de rue ou restaurants. On en faisait toutefois plutôt un en-cas qu’un vrai repas. (Les soba, des nouilles à base de sarrasin, également dit blé noir –une plante à fleurs qui n’a pourtant rien à voir avec le blé– étaient aussi un snack traditionnel.)

De sérieuses pénuries de riz

Les agriculteurs et la population rurale ignoraient pratiquement tout du blé; leur alimentation consistait en un mélange de riz, d’orge et de millet, agrémenté de légumes et de poissons. Et la plupart des Nippons en étaient très satisfaits: dans les années 1980, lorsque la marine japonaise tenta d’introduire un régime alimentaire occidental comprenant du pain et une sorte de biscuit dur et sec appelé kanpan, les militaires se mirent en grève.

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Lutte contre l’obésité: des stratégies de prévention pas toujours efficaces

«Evitez de grignoter entre les repas», «évitez de manger trop gras, trop salé, trop sucré»… Nous sommes exposés à de nombreux messages censés raisonner nos choix alimentaires et lutter contre l’obésité, en réalité pas toujours utiles pour nous faire changer de comportement…
Jeudi dernier, le Fonds français pour l’alimentation et la santé organisait une conférence intitulée «Efficacité des campagnes de prévention de l’obésité: mesure des attitudes et comportements alimentaires». Carolina Werle, prof à l’Ecole de management de Grenoble, présentait ses dernières recherches en marketing social, discipline qui utilise les principes de base du marketing pour la promotion d’idées sociales, comme la lutte anti-tabac par exemple, ou en l’occurrence la prévention de l’obésité. L’objectif, c’est de «changer les comportements, et pas seulement les croyances».

Les campagnes de prévention de l’obésité semblent efficaces puisqu’il est prouvé que les gens mémorisent plutôt bien les messages. Mais il ne suffit pas de connaître les recommandations en vigueur pour les appliquer dans la vie de tous les jours… Carolina Werle s’est donc intéressée aux effets des campagnes de prévention sur les changements dans les choix alimentaires, sur la conséquence concrète en terme de comportement. Ses recherches ont été publiées dans Archives Of Pediatric & adolescent Medicine, Obesity, Appetite, Food Quality & Preference.

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On perd plus de calories en faisant l’amour que la vaisselle

Le site Gizmodo a voulu se servir de la Nike Fuelband, un bracelet mesurant vos dépenses énergétiques au quotidien. Le gadget calcule les pas faits, les calories brûlées, mais aussi les «unités Nikefuel» récoltées (une unité de mesure construite sur la quantité d’oxygène qu’on utilise dans nos mouvements, plus de détails ici): en gros, le plus on gagne d’unités Nikefuel, le mieux c’est (contrairement donc aux calories).

L’intérêt du bracelet étant qu’on n’a pas besoin de marcher pour qu’il se mette à fonctionner, Gizmodo s’est donc amusé à calculer les calories perdues et les Nikefuel gagnées avec toutes sortes d’activités quotidiennes, permettant enfin de déconstruire ce mythe des magazines féminins peu recommandables qui dit que faire la vaisselle brûle plus de calories que faire l’amour.

Pas du tout, répond la Nike Fuelband. Faire la vaisselle fait dépenser 30 calories contre 179 pour le sexe (le journaliste de Gizmodo n’a malheureusement pas précisé quel type de vaisselle et quel type de sexe. Combien d’assiettes équivalent à un missionnaire de 10 minutes? Mystère. On ne sait pas non plus si une femme brûle plus ou moins de calories qu’un homme en faisant l’amour ou d’autres activités puisque le journaliste n’a enregistré que ses mouvements).

Une partie de jambes en l’air brûle plus de calories qu’une séance de masturbation (82) mais moins qu’une «nuit passée à boire» (463, ce qui paraît étrange vues les calories ingérées dans les boissons) et encore moins qu’une «nuit dont je ne me souviens pas» (1.129 calories). La gueule de bois du lendemain permettant de perdre 102 calories en plus.

Gizmodo s’est intéressé aux comportements très quotidiens, délaissant les activités sportives à part, donc, le sexe, monter 4 étages à pied ou «secouer son bras pendant 30 secondes». Mais nous vous parlions en 2010 des activités qui permettaient de brûler le plus de calories:

1-Le ski de fond: de 1.125 à 545 calories à l’heure.

2-Le cyclisme: de 850 à 580 calories à l’heure.

3-La course à pied: 850 calories à l’heure.

4-Le saut à la corde: 815 à 680 calories à l’heure.

5-La boxe: 815 à 515 calories à l’heure.

6-Le rameur:  650 à 580 calories à l’heure.

7-Le squash: 820 calories à l’heure.

8-La natation: 680 à 545 calories à l’heure.

9-L’escalade: 750 à 540 calories à l’heure.

10-Le rugby: 715 à 681 calories à l’heure.

C.D.

Photo: Dishes /suckamc via Flickr CC License By

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Hard discount = surpoids des clients?

Le lieu où l’on fait ses courses pourrait avoir une relation avec le surpoids… Une étude de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) publiée dans la revue américaine PLos One montre une association entre la fréquentation de certains supermarchés «hard discount» et l’excès de poids des clients.

Une équipe de chercheurs s’est intéressée aux lieux habituels d’achats des produits alimentaires, en interrogeant 7131 personnes habitant dans 10 quartiers parisiens et 111 villes de banlieue. Les personnes interrogées avaient le choix dans une liste précise de magasins de quartier et de supermarchés. L’équipe de l’Inserm a ensuite examiné le lien entre ces supermarchés, l’indice de masse corporelle et le périmètre abdominal des personnes.

Sur le site de l’Inserm, Basile Chaix, responsable du projet, explique: «nous avons tenu compte de nombreuses variables afin de chercher à isoler les liens entre profil métabolique et lieu d’achats». Conclusion, les personnes qui fréquentent un même genre de magasin ont un «profil métabolique proche». Certains hypermarchés et les enseignes hard-discount sont associés à un indice de masse corporelle et un périmètre abdominal plus importants.

Deux hypothèses s’expriment alors. Soit certaines enseignes «constituent un environnement alimentaire défavorable». Basile Chaix, interrogé hier sur Europe 1, expliquait que l’affichage des hard discount «ne représente pas la même qualité en repères nutritionnels» que les supermarchés classiques. Soit les résultats sont liés à «un défaut d’ajustement de notre modèle, qui ne tient pas compte des préférences alimentaires».

En tout état de cause, les chercheurs restent prudents et affirment qu’aucun lien de cause à effet ne peut être clairement établi. Mais le débat est relancé: en 2010, le Conseil national de l’alimentation avait estimé que les produits d’entrée de gamme des hard discount n’étaient pas plus gras ou plus sucrés que les autres.

Cependant, selon le site de l’Inserm, «ces résultats suggèrent toutefois que ces supermarchés pourraient constituer de nouveaux lieux d’intervention pertinents pour mener des actions de prévention nutritionnelle» et permettent d’identifier les endroits “dans lesquels de telles interventions sont plus particulièrement utiles pour s’attaquer à l’épidémie d’obésité et à sa distribution inégalitaire”.

Photo: Red plastic carts/ Polycart via Flickr CC License by

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La guerre du sucre est déclarée

«La guerre du sucre est déclarée: chronique d’une défaite annoncée», c’est le titre de la chronique de Jean-Didier Vincent publiée dans l’Express de mercredi dernier. Le professeur Vincent admet que le sucre est une bénédiction, une source d’énergie peu chère pour le corps, mais aussi une malédiction.

Parce que la culture de la canne à sucre a été associée à l’esclavage et aux spéculateurs de tous poils mais aussi parce que «le sucre tue»«l’excès de sucre dans l’alimentation est directement responsable des maladies constituant le syndrome métabolique. Celui-ci est composé d’un diabète résistant à l’insuline, d’une hypertension et de problèmes cardiovasculaires, ainsi que de taux élevés de graisses dans le sang et de stéatose hépatique».

Le chroniqueur précise que l’obésité, touchant plus de 300 millions d’individus, accompagne l’excès de sucre. «Malade de son alimentation, l’Occident exporte sous des emballages rutilants son diabète et ses maladies cardiovasculaires dans les pays en développement» ajoute-t-il. Et de citer un rapporteur de l’ONU sur le droit à l’alimentation dans la revue Nature de février 2012: «la nourriture inadéquate provoquerait 2,8 millions de décès, un nombre supérieur à celui des victimes de la faim. Contrairement à l’idée reçue, le véritable responsable de cette hécatombe est non pas tant l’excès de mauvaises graisses que le sucre».

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Une carte du monde du cacao

En plein week-end pascal, et donc sans doute chocolaté, The Guardian propose une carte du monde du cacao analysant le commerce mondial de la précieuse denrée.

Le chocolat est un gros business international. Entre avril 2010 et mars 2011, 4,24 millions de tonnes de cacao ont transité à travers le monde. Cette carte, au fond rappelant la fondue au chocolat, montre que les principaux exportateurs sont la Côte d’Ivoire (avec 1,51 million de tonnes de cacao), puis le Ghana (avec 1,02 million de tonnes), l’Indonésie, le Nigéria, la Cameroun, le Brésil ou encore l’Equateur.

Les plus gros importateurs sont les Pays-Bas (720 000 tonnes de cacao pendant la saison 2010-2011), les Etats-Unis (450 000 tonnes), l’Allemagne, la Malaisie ou l’Allemagne. La France arrive loin derrière avec seulement 140 000 tonnes de cacao importé pendant cette même période.

Un graphique du Guardian montre aussi que le prix de la fève de cacao n’a pas cessé d’augmenter depuis le début des années 2000. Le Monde parle même de «cacao au goût amer» cette année. Selon l’association de consommateurs CLCV, les prix du chocolat à la consommation ont augmenté de 3 à 5% en 2011.

En cause, une réorganisation de la filière en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, perturbant fortement la production. L’Harmattan, un vent chaud soufflant du Sahara, aurait aussi affecté la croissance des plants dans ce pays.

Autre explication, un manque d’investissement de la part des autres grands pays exportateurs. Du coup, le caoutchouc et… l’huile de palme seraient plus intéressants pour les producteurs. L’Organisation mondiale du cacao a annoncé qu’elle prévoyait un déficit de 71 000 tonnes sur le marché mondial pour la saison 2011-2012, soit une baisse de 8% par rapport à l’année précédente.

Dommage, car la consommation reste forte et devrait progresser de 2% sur cette même période. Kate Tang, analyste de Barclays Capital, explique au Monde que “la demande des pays émergents reste particulièrement solide, ce qui tempère les inquiétudes sur la consommation des pays occidentaux, liées à la crise dans la zone euro et à un environnement économique morose”.

Mais, bonne nouvelle pour les amateurs de douceurs chocolatées: un nouveau système d’enchères va voir le jour en Côte d’Ivoire. Ce qui permettra aux chocolatiers de reconstituer leurs stocks et de pallier aux variations des cours. Et donc de fournir les cacaophiles sans trop de fluctuations…

Photo: Fresh Cacao from São Tomé & Príncipe/ EverJean via Flickr CC License by

 

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