Elections américaines: qui gagne dans les sondages alimentaires?

Loin des sondages classiques réalisés par des instituts sur des échantillons représentatifs, des restaurants américains réalisent des «sondages alimentaires», comme le rapporte le Washington Post. Ils demandent aux clients de «voter» pour un candidat en commandant un plat spécifique, ou en choisissant telle ou telle couleur de gobelet.

Pour l’auteur, «c’est le genre de sondages que Vladimir Poutine pourrait adorer». Mais à Washington, nul sondage ne peut être ignoré, alors les journalistes de All we can eat sont allés enquêter.

Parmi les principaux résultats de ce «sondage alimentaire», on apprend que «chaque tasse à café compte»! Chez 7-Eleven, les clients peuvent choisir entre le gobelet bleu Obama, et le rouge Romney. Selon les derniers chiffres (classés Etat par Etat!) 59% des buveurs de ce café soutiennent Obama, contre 41% pour Romney.

Chez BGR, chaîne de burgers, le Burger du gouverneur Mitt Romney (contenant du bœuf, du hommard et de la sauce hollandaise), gagne peu à peu du terrain sur le Burger du Président Obama (une galette remplie de boeuf et poivrons).

Le fondateur de la chaîne, Mark Bucher, déclare même au Washington Post: «c’est intéressant, les ventes de burgers se sont calquées sur les sondages nationaux». Il a observé des similitudes évidentes entre les ventes de ses burgers présidentiels et les résultats des débats entre les candidats.

Chez California Tortilla, le «Obama’s chicken Teriyaki Luau Bowl» (au poulet grillé, sauce teriyaki, sauté de légumes, et, clin d’œil, ananas grillé) a plus de succès que le «Romney’s Mexican Mitt-Loaf Bowl » (composé de pain de viande et de pommes de terre, mets favoris du candidat).

Pendant ce temps-là, Bayou Bakery, demande à ses clients de choisir entre un “Potus (President of the United States, ndlr) hot-dog” (avec boeuf haché, oignons blancs, moutarde, cornichon, aneth, tranches de tomates, poivre, sauce relish sucrée et sel de celery) et un “Mitt-Chigan Dog” (viande cuite à la vapeur, piment, oignons blancs hâchés et moutarde). Là, Mitt Romney est en avance.

Au restau The Occidental, la competition concerne les cookies, sur la base des recettes d’Ann Romney et de Michelle Obama. Celui de Madame Romney est aux M&M’s, beurre de cacahuète et flocons d’avoine, tandis que celui de Madame Obama, tout en noir et blanc, cache des pépites de chocolat à la menthe (les recettes sont ici!).

55% des mangeurs préfèrent celui de Michelle, et 43% celui d’Ann. Ceux qui restent sont les indécis du cookie (et/ou candidat!), les voix précieuses qui feront peut-être basculer le vote…

Image: Capture d’écran du site de 7-eleven

lire le billet

Small ou large? Les tailles indiquées sur les produits brouillent les pistes

Petit, moyen ou grand? En achetant un sandwich, vous vous demandez quelle taille raisonnablement choisir. Mais, comme s’interroge un article publié sur Npr, «est-ce qu’on commande vraiment une petite portion quand on commande un petit sandwich?».

En fait, ça dépend. Krishna Aradhna, prof de marketing à l’Université du Michigan, a étudié les répercussions des «tailles» indiquées sur les étiquettes sur nos choix alimentaires. Lors de son expérience, elle a donné des cookies à ses cobayes, biscuits étiquetés soit «grands» soit «moyens». Elle a ensuite étudié le nombre de cookies dévorés.

Mais il y avait un piège… Les cookies étaient tous de taille identique. Que s’est-il donc passé? Les gens mangeaient plus de cookies lorsqu’ils étaient étiquetés «moyens»: «au lieu de croire les message envoyés par leurs estomacs, les personnes testées faisaient confiance en l’étiquette».

Krishna explique: «juste parce qu’il y a une taille différente écrite sur l’étiquette, pour une même quantité réelle de nourriture, les gens mangent plus. Mais ils sont également persuadés de ne pas avoir mangé plus… ».

Pour brouiller encore plus les pistes, les tailles indiquées ne sont absolument pas les mêmes partout. Par exemple, dans un MacDo américain, le «grand soda» a la même taille qu’un «moyen» dans la chaîne Wendy’s… On peut constater visuellement sur le site fastfoodmarketing les différences entre plusieurs portions de frites «medium» et plusieurs boissons «médium»…

Selon le Centers for Disease Control and prevention (Centre de Contrôle et de prévention des maladies), le «grand» soda d’aujourd’hui aux Etats-Unis est 6 fois plus grand que le même «grand» il y a 60 ans… «Au fil des ans, la taille des aliments est devenue beaucoup plus grande. Les hamburgers ont grossi, les frites aussi, et cela a conduit au développement de l’obésité», souligne Krishna.

Les restaurants sont libres d’étiqueter leurs portions comme bon leur semble. Mais, «compte tenu de la puissance des étiquettes pour diriger les comportements», Krishna pense que la standardisation des tailles indiquées dans tous les restaurants pourrait avoir un impact plus important sur la santé publique que l’interdiction des sodas XXL, cheval de bataille du maire de New York. «Je ne parle pas de restrictions de liberté. Juste d’essayer d’avoir des tailles plus uniformes, pour aider le consommateur» explique la prof.

Npr souligne que cela n’est pas la seule manière d’influencer les portions avalées. Par exemple, manger sur une petite assiette peut inciter les gens à surestimer la taille de la portion reçue, et donc manger moins. De plus, boire de la bière dans un verre droit, plutôt que dans un verre courbé, encourage les gens à boire plus lentement et à mieux évaluer la quantité bue.

Photo: Oven roasted french fries/ Gudlyf via FlickCC License by

lire le billet

Encore loin des JO, les concours de goinfres

Voilà une discipline que vous ne risquez pas de voir à Londres cette année: les concours de bouffe, consistant à manger le plus possible, en moins de temps possible. Npr raconte cette drôle de tradition américaine… Ces luttes alimentaires existent  depuis le XIIIème siècle dans des légendes scandinaves, mais se sont popularisées et organisées aux Etats-Unis au cours des 100 dernières années. Qu’est ce qui a bien pu encourager des gens à engloutir d’énormes quantités de nourriture à toute allure? Le plaisir, la notoriété et les prix? Ces compétitions seraient nées dans les fêtes locales, pour célébrer la générosité des récoltes.

Aujourd’hui, il existe une Major League Eating (MLE), un groupe qui développe, encourage et juge les concours de nourriture au niveau international. La MLE organise environ 80 compétitions par an, dont le fameux Concours du plus gros mangeur de hot-dogs organisée par la chaîne de fast-food Nathan’s, le 4 juillet, jour de la Fête nationale, à New York.

Cette année, le grand gagnant était Joey Chesnut, un mangeur à l’impressionnant palmarès: il a avalé 68 hot-dogs en dix minutes! Précisons qu’un hot-dog de chez Nathan’s contient 296,9 calories et 18,21 grammes de graisses, ce qui fait un total de 20189 calories et 1,2 kilos de graisses.

Une discipline sportive?

Npr se demande si forcer la nourriture à atteindre le plus vite possible l’estomac peut être considéré comme un sport… Pour les pratiquants, la réponse est oui. Les compétition de bouffe ont certaines caractéristiques du sport moderne, comme la présence de «stars» du circuit, des prix sonnants et trébuchants, une foule de supporters bruyants, des managers, des gros sponsors (Pizza Hut par exemple!)… Il existe de nombreux challenges, pour le meilleur et souvent pour le pire.

Et selon Richard Shea, le président de la MLE, manger beaucoup et vite nécessite des compétences précises comme «la vitesse dans la main, la force de la mâchoire, la capacité de l’estomac»…

Chacun a d’ailleurs sa petite technique, son propre style pour gagner. Certains trempent la nourriture dans l’eau pour l’aider à descendre plus vite. D’autres se penchent en avant ou bondissent pour mieux avaler. En cas de vomissement importun, c’est la disqualification immédiate. Les dures lois de la compétition…

Il y a aussi toutes les morphologies parmi les compétiteurs. Par exemple, la championne Sonya Thomas fait moins de 50 kg, mais la taille de son estomac est impressionnante.

En Europe, ces compétitions de bouffe existent aussi, en particulier chez les anglo-saxons. Le Championnat du monde des mangeurs de tarte se tient ainsi à Wigan, en Angleterre. A Brighton, il y a même un concours de mangeurs de piments. En Russie, on fait des concours du plus gros mangeur de caviar.

Ces concours de goinfres modernes gagnent en popularité, démontrant une société de consommation excessive. Et sans grande préoccupation pour les conséquences de telles goinfreries sur le corps… Selon Richard Shea, 40 000 personnes ont assisté au grand concours de hot-dog du 4 juillet. La MLE veut s’étendre au monde entier. Npr rapporte que la Ligue a approché le Comité national Olympique des Etats-Unis et même le CIO pour entrer dans la compétition, sans résultat jusqu’à présent.

Photo: IMG_3409.jpg / Hello Turkey Toe via Flickr CC License by

lire le billet

La recette du Big Mac dévoilée

Qui n’a pas rêvé d’avoir un Big Mac qui lui tombe tout cuit dans son assiette, à la maison? Si McDonald ne s’est pas encore décidé à livrer à domicile, la recette du célèbre hamburger a été dévoilée par l’enseigne elle-même sur Internet. Avis aux cuisiniers en herbe.

The Next Web rappelle que l’idée est venue du Canada, où beaucoup de consommateurs s’inquiétaient des ingrédients utilisés par la chaîne de fastfood. Ce dernier a donc décidé de publier les questions les plus fréquentes des consommateurs et d’y répondre sur son site Internet.

On trouve entre autres: «Dans vos nuggets, est-ce de la pure viande de poulet, ou des parties que personne ne voudrait manger?» et la plus demandée: «Comment fabriquez-vous la sauce du Big Mac?»

McDonald n’aurait pas pu répondre de manière plus précise: une vidéo du chef cuisinier de McDonald (oui, ça existe), Dan Coudreaut, préparant dans une simple cuisine son célèbre Big Mac.

Le Daily Mail a publié cette vidéo et fait la liste des ingrédients nécessaires pour cuisiner son propre burger. On y trouve deux steaks hachés 100% pur bœuf, de la laitue, des cornichons, des oignons, du fromage et deux tranches de pains avec des graines de sésame, la «signature McDonald».

Et la fameuse sauce? Le chef Coudreaut confie:

«Elle n’a rien d’un véritable secret car tous les ingrédients sont disponibles dans les magasins depuis des années, il suffit d’acheter de la mayonnaise, du sucre, de la moutarde battue avec du vinaigre, de la poudre d’ail, d’oignon et de paprika».

Et si le Big Mac du chef Coudreaut ne ressemble en rien à la pub du burger c’est, rappelons-le, parce qu’il n’est pas passé entre les mains d’un styliste culinaire… Ce que nous apprenait il y a quelques temps McDo Canada (toujours eux). Cette fois-là, il s’agissait de répondre à la fameuse question: pourquoi les burgers sont-ils toujours plus beaux en photo qu’en vrai? Même méthode, McDo Canada avait répondu avec une vidéo très instructive nous faisant pénétrer dans les coulisses d’une séance photo de cheeseburger.

Ludivine Olives

Photo: Big_mac53 / robrob2001 via Flickr CC Licence by

lire le billet

Pourquoi les burgers sont-ils toujours plus beaux en photos que dans la réalité?

Photo: Capture d’écran de la vidéo McDonald’s

Vous ne vous êtes jamais demandés pourquoi le hamburger que vous commandiez au McDo ne ressemblait jamais à celui affiché au dessus des caisses du fast-food? C’est également la question qu’a posée Isabel M. à Hope Bagozzi, la directrice marketing de McDonald’s Canada, dans le cadre de la campagne marketing «Your Questions», rapporte le Telegraph.

Pour cela, elle va comparer deux cheeseburgers. L’un acheté dans le fast-food et celui qui est préparé dans le studio photos. Ou quand la transparence devient une opération marketing.

Dans le studio photo, on découvre un nouveau métier, celui de styliste culinaire, ce qui consiste, comme l’explique Street Press «à mettre en place les aliments avant qu’ils ne soient photographiés». On assiste à une véritable intervention chirurgicale. Dans le cas de notre cheeseburger, c’est-à-dire disposés les cornichons et les oignons à l’avant du burger, à l’aide d’une pince à épiler, instillé le ketchup et la moutarde à la seringue. Quant au fromage, ses coins sont fondus à l’aide d’un fer et le steak est à peine cuit pour paraître plus épais.

Mais même avec un styliste culinaire une personne lambda ne saurait pas prendre une photo aussi appétissante que celle que l’on voit dans les publicités de burgers. C’est là qu’entre en scène le photographe culinaire, celui qui saura trouver le meilleur angle et la luminosité qui mettra le plus en valeur le hamburger. Et si cela ne suffit pas il y a toujours Photoshop pour les retouches.

La directrice marketing ne peut s’empêcher de préciser que les ingrédients utilisés dans la séance photo sont les mêmes qu’au Mc Do. Pourtant comme le souligne Blisstree, elle ne fait que parler de produit quand elle parle du burger préparé par le styliste, ce qui est étrange quand on parle d’un plat, il aurait donc été intéressant de savoir si ce hamburger était mangeable.

Street Press, qui de son côté compare deux Big Mac (le classique et celui de la publicité) s’attarde un peu plus sur le déroulement du shooting:

«Une salade qui a été changée toutes les 5 minutes pour éviter qu’elle ne défraîchisse […] le beau pain rond parfait avec des grains de sésame également répartis, choisi parmi une centaine d’autres pains qui finiront à la poubelle.»

Pourquoi tant d’effort pour un pauvre hamburger qui sera avalé en trois bouchés? Comme l’explique Stéphanie Côté, d’Extenso, le centre de référence en nutrition de l’Université de Montréal : «On mange avec tous les sens, mais les yeux demeurent notre premier contact avec un aliment».

Si vous voulez d’autres comparaisons entre la publicité et la réalité nous vous conseillons le blog Alphaia, qui s’amusent à comparer la taille de différents burgers, tacos et qui constate également que les burgers des publicités McDo ne rentreraient pas dans leurs boîtes si on essayait.

D.D.

lire le billet

Un fast-food, ce n’est pas qu’un hamburger et des frites

Supposés offrir une alimentation à moindre coût, les fast-food coûtent souvent plus cher que des plats faits maison. Pourquoi continuons-nous d’y aller?

Décriés pour favoriser l’obésité et les problèmes de malnutrition, les fast-foods peuvent encore compter sur l’argument bon marché. Pour autant, selon un article du New York Times, dont je vous avais déjà parlé sur le blog, il est plus coûteux, pour une famille de 4 personnes, de consommer un repas au McDonald’s que de préparer un poulet rôti accompagné de pommes de terre et de salade ou un riz aux haricots noirs avec des lardons et des poivrons.

Pensons-nous à tort qu’il est moins cher de manger au McDonald’s? J’ai souhaité vérifier si l’hypothèse était également valable en France et ai ainsi transformé le rice and beans américain en des hamburgers maison.

Comme nous l’ont fait remarquer plusieurs commentateurs, il y avait un problème de calcul dans l’ardoise représentant le coût d’un repas à 4 au McDonald’s. Nous avons oublié de compter deux fois le prix du menu Big Mac… Le total revient donc non pas à 13.80€ mais à 19.60 €(2 menus Big Mac à 5.80 € + 2 menus Happy Meal à 4€). Merci à nos lecteurs attentifs!



J’ai considéré que vous aviez déjà de l’huile, du sel et du poivre à la maison.

Le prix du poulet dépend de là où vous l’achetez et de sa présentation (cuit, à cuire). Un poulet rôti prêt à chauffer à Monoprix vous coûtera 6,97 € alors que le prix d’un poulet rôti à la rôtisserie d’une boucherie sera fixé entre 5 à 8 euros. Ce sera la même gamme de prix pour un poulet entier que vous souhaitez rôtir à la maison, en fonction de son label de qualité.

Les prix varient également pour les steaks hachés, nécessaires à la préparation d’hamburgers maison. Si vous choisissez l’option surgelé, ils seront sensiblement moins chers (3,95 € pour 4 steaks de la marque Monoprix) et pourront vous être utiles pour un autre dîner (ainsi des paquets de 10 steaks surgelés de la marque Monoprix et Charal coûtent respectivement 5,65 € et 6,11 €). Par ailleurs, si vous souhaitez préparer des frites maison, il vous faudra ajouter à la facture le prix d’une bouteille d’huile (1,90 € de la marque Monoprix).

L’expérience fast-food

Il est donc largement moins cher de cuisiner un poulet-pommes de terre-salade, et au moins (ou seulement!) 1€10 moins cher de faire des hamburgers maisons que d’aller au fast-food (la facture augmentera en plus a prorata des ingrédients utilisés: tomates, cornichons, oignons caramélisés, salade, autre type de fromage etc.).

Mais le journal américain ne prend pas en compte le fait que se rendre au McDonald’s va au-delà du fait de consommer des hamburgers et des frites.

Lire la suite…

lire le billet