Restaurant Day, la journée des “restaurants éphémères”

Le 17 mai, c’est le Food Revolution Day, une journée consacrée au bien (et bon) manger. On en avait parlé ici l’année dernière. Cette année, encore beaucoup d’évènements sont organisés: toutes les infos sont sur le site.

Le lendemain, samedi 18 mai, c’est le jour de la nouvelle édition du Restaurant Day, partout dans le monde. L’idée de ce mouvement citoyen est partie d’Helsinki. Deux potes se sont demandé: «Et si chacun pouvait ouvrir son propre restaurant le temps d’une journée?».

Quelques mois plus tard, une trentaine d’échoppes de rue tenues par des restaurateurs éphémères animaient la capitale finlandaise lors d’une journée bien particulière. Gros succès: un an plus tard, à l’été 2012, 700 restaurants servent des bons petits plats dans 30 pays différents. Et ça continue, au rythme d’une journée par saison.

Deux amis, Hugo Boissin et Corentin Cohen, ont décidé d’importer le concept en France. Le principe? Ce samedi 18, chacun peut ouvrir son resto, le lieu de ses rêves, dans la rue, dans un parc, dans un appartement, et vendre ses spécialités.

Idées et petits plats originaux sont les bienvenus. Il suffit de choisir un concept, de définir un lieu, un menu, un prix (juste pour rembourser les frais) et de communiquer sur les réseaux sociaux et via le portail du Restaurant Day… Tout est basé «sur l’idée de spontanéité et de volontariat».

L’objectif, selon Corentin Cohen, c’est «que chacun puisse proposer sa spécialité. Nous voulons montrer qu’on peut bien manger et déguster des choses de qualité faites maison». L’esprit de création, avec des plats ou des concepts qui sortent de l’ordinaire, est bien présent.

Autre idée importante, celle de «partager des expériences et découvrir des goûts avec des inconnus», chose que l’on a rarement l’occasion de faire. Mais aussi celle de se «réapproprier l’espace public», d’occuper la ville de manière ludique et constructive.

Les «restaurants éphémères» sont répertoriés sur la carte interactive du site et le Facebook de l’événement. Au programme de cette 3ème édition française, de la cuisine antillaise à Montluçon ou des food court dans plusieurs espaces publics à Paris… Et ailleurs, si le coeur vous en dit! «Il est encore difficile d’avoir beaucoup de propositions. Le concept est en train de se lancer», explique Corentin Cohen.

Les deux organisateurs mijoteront dans le 3ème arrondissement, à la French Moulinette, des “Tacos pot-au-feu d’été” et du “Taouk chasseur”…  Il s’agit vraiment de créer, pour une journée, «le restaurant éphémère que l’on aimerait avoir».

Lucie de la Héronnière

Image: Capture d’écran de la carte interactive des restaurants participants dans le monde.

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Appellation saluant le “fait maison” dans les restaurants: les avis critiques

15 grands chefs ont lancé en début de semaine une nouvelle appellation, “restaurant de qualité”, saluant le “fait maison” et l’hospitalité, on en parlait ici lundi.

Mais les critiques n’ont pas tardé à arriver. Xavier Denamur, d’abord, dans une interview pour le journal Métro, a vite fustigé une «véritable supercherie».

Le restaurateur parisien, qui dénonçait les plats industriels dans le film La République de la Malbouffe, expliquait que «cette initiative est privée et va permettre à des riches de savoir ce qu’il y a dans leur assiette, mais que fait-on des autres ? Tous les citoyens ont le droit de savoir ce qu’ils ont dans leurs assiettes, cela ne doit pas être un privilège réservé à une élite».

Pour lui, ces 15 grands chefs s’accordent purement et simplement le droit de contrôler les autres restaurateurs. Alors Xavier Denamur pense que «c’est l’Etat, et seulement lui, qui doit régler ces questions», via un système d’étiquetage clair.

Un risque de confusion?

Mardi, Francis Attrazic, Président de l’Association Française des Maîtres restaurateurs (autre “label”, décerné par l’Etat depuis 2008) a publié sur la page Facebook de l’association un communiqué pour réagir.

Il rappelle qu’ «aujourd’hui, plus de 2700 Maîtres Restaurateurs ont le titre. C’est un label officiel, contrôlé et décerné par l’Etat après un audit externe, démarche volontaire qui valorise le professionnalisme et le “fait maison”». D’autres “labels” régionaux existent également, même s’ils ne sont pas forcément connus des consommateurs.

Et le président de l’asso demande: «Veillons à ce que des initiatives ayant à priori le même objectif ne provoquent pas de confusion supplémentaire chez le consommateur»

Dans une interview accordée au blog Les bonnes tables (ou pas) de Jack et Walter (à lire en entier !), Francis Attrazic précise aussi que la démarche ne semble «pas suffisamment bordée, cette idée de “grand jury”, ça fait un peu Top Chef !».

Ensuite, on a pu lire hier la position du chef Georges Blanc sur le site Cuisiner en ligne. Pour lui, «c’est comme une porte ouverte que l’on enfonce bruyamment (…). S’en remettre à un organisme certificateur s’appuyant sur une déclaration sans contrôle semble utopique voire sans fondement. Pourquoi devoir payer pour prouver que l’on fait bien les choses ???».

Quand on lit le dossier expliquant les démarches à suivre pour obtenir l’appellation, on ne trouve en effet pas vraiment de procédure de contrôle. Les dossiers de candidature sont étudiés par le comité de sélection du Colléège culinaire, et le restaurateur concerné prend un certain nombre d’engagements.

Ensuite, le maintien de l’appellation est tout de même subordonné “aux résultats de l’évaluation clients” (mais aussi “à l’appréciation des chefs fondateurs du Collège culinaire de France” et… “au règlement de la cotisation d’adhérent”).

Un “label bidon”?

Enfin, on revient à Xavier Denamur puisque Rue 89 publie ce matin sa tribune dénoncant «un label bidon qui s’offre des publi-reportages». Pour lui, c’est de l’hypocrisie complète puisque ces grands chefs sont partenaires de grandes marques de l’industrie agroalimentaire (Ducasse et Sodexo, Marx et Danone…).

Il fustige une «Haute Autorité des Gamelles, élite autoproclamée, qui indique au bon peuple argenté où aller casser la croûte en toute sécurité», car il aurait aimé que les chefs se fassent entendre pendant la crise des lasagnes pour «déclarer le droit à savoir ce qu’il y a dans les assiettes de tous les Français comme priorité nationale».

Et de rappeler sa volonté de vrai «débat de fond sur la transparence dans les assiettes». Tout le monde est d’accord? En attendant, observons la mise en place de ce label et voyons si les consommateurs s’y attachent…

Photo: Cooking at Konstam Restaurant, London/  Lplatebigcheese via FlickCC License by

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15 grands chefs lancent une appellation saluant le “fait maison” et l’hospitalité

Alain Ducasse Joël Robuchon et 13 autres grands chefs (Paul Bocuse, Michel Guérard, Yannick Alleno, Gérald Passédat, Anne-Sophie Pic, Guy Savoy…) lancent aujourd’hui une appellation “restaurant de qualité”, destinée à mettre en avant les restaurateurs qui cuisinent vraiment “maison” et accordent de l’importance à l’hospitalité.

C’est une idée des “membres fondateurs” du Collège culinaire de France, une association ayant pour but de “représenter, promouvoir et transmettre l’identité de la cuisine française, ainsi que la diversité, la tradition et la capacité d’innovation qui la caractérisent” mais aussi de “faire reconnaître la réalité économique de ce secteur et de continuer activement à son dynamisme”.

Sur l’Express.fr, on lit la déclaration d’Alain Ducasse:

“Sur les 150.000 restaurants français, les trois quarts ne font que de l’industriel. Les autres se battent pour cuisiner des produits frais. C’est à eux que nous nous adressons”.

Les candidats à cette appellation devront faire la démarche volontaire d’envoyer un dossier au Collège culinaire, qui examinera la demande, avant de l’accepter ou de la refuser.

Pour recevoir ce label, il faudra être transparent sur l’origine des produits et leur préparation sur place. Rien que du fait maison donc, avec un vrai chef et pas un réchauffeur de surgelés.

En outre, ce collectif de chefs veut mettre en avant l’hospitalité, trop souvent négligée selon eux… Des sourires, un accueil sympa, cela comptera. Pour conserver le titre, il faudra également obtenir au moins 75% de satisfaction des clients (interrogés via internet).

Les restaurants, auberges et bistrots qui recevront l’appellation auront droit à une belle «plaque millésimée» installée sur leur façade.

Sur le site de Libé, on peut lire une déclaration de Ducasse à l’AFP ce matin :

«Nous (les 15 fondateurs du Collège) voulons utiliser notre notoriété et notre expérience de grands chefs pour servir toute la profession».

Pour lui, ce secteur est “vecteur d’emploi non-délocalisables” et un attrait touristique. Et selon le grand chef, “rien n’est fait” par les gouvernements successifs, peut-être à cause du “lobby agrolimentaire”…

L’idée est très intéressante, à un moment où la transparence est une grande demande des consommateurs. Le Collège culinaire veut saluer les restaurants qui résistent à l’industriel et au semi-préparé (pratiques dénoncées dans le film La République de la Malbouffe), quelque soit leur emplacement, leur genre, leurs tarifs, et c’est une bonne chose.

Cette initiative marchera si le «label» se fait connaître, pour être bien identifiable par les consommateurs. L’appellation est destinée autant aux petits restaurants de quartier qu’aux grandes tables étoilées. Espérons donc aussi qu’elle sera vraiment demandée (et acceptée) par des établissements en tous genres, pas seulement par les grands chefs!

Photo: Cooking at Konstam Restaurant, London/  Lplatebigcheese via FlickCC License by

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63% des Français cuisinent par gourmandise

Quand on leur demande pourquoi ils font la cuisine, 63% des Français invoquent en premier “pour la gourmandise d’un plat”. Viennent ensuite le plaisir ressenti en cuisinant (52%), la qualité des produits utilisés (51%), la diététique (30%) et le prix (23%). C’est une des conclusions d’une étude comportementale sur les habitudes culinaires des Français réalisée par Gira Conseil pour le salon Cuisinez By M6.

Les Français aiment donc toujours la cuisine, mais «ont une nouvelle façon de la percevoir et d’en interpréter les codes». 65% des Français cuisinent par loisir ET par nécessité.

Pendant la semaine, c’est plutôt la nécessité: moins de 30 minutes y sont consacrées pour plus de la moitié de sondés, avec un budget de moins de 5 euros par personne pour 67% d’entre eux.  Le week-end, c’est le contraire, on cuisine plus d’une heure par repas (pour 80% des gens), avec un budget de plus de 5 euros pour 90% des sondés.

Le contenu des assiettes n’est pas le même selon le contexte: quand ils cuisinent par loisir, les Français préfèrent préparer la pâtisserie, la viande, la volaille et les plats en sauce. Dans la cuisine de nécessité, les soirs de semaine, les pâtes sont numéro 1, suivies des viandes et volailles, des légumes et des salades composées.

Fait maison

82% des sondés affirment faire “fréquemment” la cuisine. Même si la quasi-totalité des Français utilise des produits surgelés, le succès de ces derniers concerne surtout les produits bruts (paquets de légumes par exemple) et un peu moins les plats semi-préparés et cuisinés.

D’ailleurs, la notion de «fait maison» n’est pas la même pour tous… L’étude distingue trois catégories. D’abord, les «créateurs» (57% des Français) pour qui cuisiner signifie mélanger des produits bruts avec des produits finis ou semi-élaborés.

Ensuite, les «cuisiniers» (40% des français) définissent la cuisine comme un assemblage de produits bruts. Enfin, les «pressés» (3% des Français) cuisinent en mettant un plat tout prêt au micro-onde…

Côté sources d’inspiration, la principale reste le livre de recette pour 65% des sondés, suivi par les recettes familiales (55%) et les sites web de cuisine (53%). Malgré leur succès, les émissions de télé culinaires inspirent peu les Français dans la réalisation de recettes.

Enfin, 78% des Français préfèrent cuisiner seuls plutôt qu’en binôme ou à plusieurs. La fameuse convivialité du “repas gastronomique des Français”, inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, semble donc plus concerner la dégustation des repas que la préparation des mets…

Photo: Time to cook / Robbert van der Steeg via FlickrCC License by

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Ode au fait maison

Transformer sa kitchenette en usine de fabrication de fromages, c’est faisable. Fabriquer des pâtes dans 2 mètres carrés, c’est aussi tout à fait envisageable. Nicole Spiridakis, nous en donne la preuve dans un article publié sur Npr. Ce qu’elle veut, c’est «créer quelque chose à partir de zéro», fabriquer des produits que l’on a souvent l’habitude d’acheter tout faits.

La liste des produits de base que l’on peut bricoler dans une petite cuisine est dans fin: gnocchis maisons, barres de granola, sauce piquante, conserves de fruits, sirop au chocolat, bonbons, chips, beurre, bière voire même charcuterie… Il suffit d’avoir un poil d’intérêt pour la chose et beaucoup d’imagination. Nicole, un jour où elle achetait des concombres en grande quantité pour faire des conserves au vinaigre, a même eu une illumination devant le stand de miel. Pourquoi ne pas aussi produire du miel maison?…

Là c’était peut-être aller trop loin. Elle mit un véto à son activité d’apicultrice en herbe, pour se concentrer sur les confitures, gelées, sauces… Même sans jardin gigantesque, il suffit d’acheter en gros, sur les marchés, et à la bonne saison bien sûr, pour avoir des produits savoureux et bien moins chers… Un exemple: des mignons oignons nouveaux marinés et mis en conserve, avec un morceau de cheddar et un bout de pain, ça donne envie, non?

Bien sûr, il n’y a aucune honte à acheter de la moutarde ou à tartiner son pain de pâte chocolatée à l’huile de palme (ouf). La plupart d’entre nous n’ont ni le temps ni l’envie de créer des produits à partir de zéro. Mais il y a une satisfaction intense à fabriquer tout cela, tout comme une réduction de coûts non négligeable, surtout si on achète les ingrédients en vrac. Et bien sûr une augmentation du goût!

La clé, c’est de choisir les produits qui vous séduiront et que vous utiliserez vraiment dans la vie de tous les jours… Et de connaître vos limites, en préférant faire de la confiture de rhubarbe plutôt que de vous lancer dans l’apiculture! Aussi, si vous n’avez pas le temps ou la patience de confectionner un lot de saucisses maison, ne vous forcez pas…

Pour tenter le DIY (Do It Yourself, Faites le vous même) chez vous, Npr propose quelques recettes: le gravalax maison (saumon fumé à l’aneth, avec du sucre, du sel, du vinaigre, à déguster avec de la vodka!), la moutarde maison, les pâtes fraîches, la ricotta, et une version mi-amère du Nutella. Vous m’en donnerez des nouvelles?

Photo: Three types of mustard/ WordRidden via Flickr CC License by

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