Un fast-food, ce n’est pas qu’un hamburger et des frites

Supposés offrir une alimentation à moindre coût, les fast-food coûtent souvent plus cher que des plats faits maison. Pourquoi continuons-nous d’y aller?

Décriés pour favoriser l’obésité et les problèmes de malnutrition, les fast-foods peuvent encore compter sur l’argument bon marché. Pour autant, selon un article du New York Times, dont je vous avais déjà parlé sur le blog, il est plus coûteux, pour une famille de 4 personnes, de consommer un repas au McDonald’s que de préparer un poulet rôti accompagné de pommes de terre et de salade ou un riz aux haricots noirs avec des lardons et des poivrons.

Pensons-nous à tort qu’il est moins cher de manger au McDonald’s? J’ai souhaité vérifier si l’hypothèse était également valable en France et ai ainsi transformé le rice and beans américain en des hamburgers maison.

Comme nous l’ont fait remarquer plusieurs commentateurs, il y avait un problème de calcul dans l’ardoise représentant le coût d’un repas à 4 au McDonald’s. Nous avons oublié de compter deux fois le prix du menu Big Mac… Le total revient donc non pas à 13.80€ mais à 19.60 €(2 menus Big Mac à 5.80 € + 2 menus Happy Meal à 4€). Merci à nos lecteurs attentifs!



J’ai considéré que vous aviez déjà de l’huile, du sel et du poivre à la maison.

Le prix du poulet dépend de là où vous l’achetez et de sa présentation (cuit, à cuire). Un poulet rôti prêt à chauffer à Monoprix vous coûtera 6,97 € alors que le prix d’un poulet rôti à la rôtisserie d’une boucherie sera fixé entre 5 à 8 euros. Ce sera la même gamme de prix pour un poulet entier que vous souhaitez rôtir à la maison, en fonction de son label de qualité.

Les prix varient également pour les steaks hachés, nécessaires à la préparation d’hamburgers maison. Si vous choisissez l’option surgelé, ils seront sensiblement moins chers (3,95 € pour 4 steaks de la marque Monoprix) et pourront vous être utiles pour un autre dîner (ainsi des paquets de 10 steaks surgelés de la marque Monoprix et Charal coûtent respectivement 5,65 € et 6,11 €). Par ailleurs, si vous souhaitez préparer des frites maison, il vous faudra ajouter à la facture le prix d’une bouteille d’huile (1,90 € de la marque Monoprix).

L’expérience fast-food

Il est donc largement moins cher de cuisiner un poulet-pommes de terre-salade, et au moins (ou seulement!) 1€10 moins cher de faire des hamburgers maisons que d’aller au fast-food (la facture augmentera en plus a prorata des ingrédients utilisés: tomates, cornichons, oignons caramélisés, salade, autre type de fromage etc.).

Mais le journal américain ne prend pas en compte le fait que se rendre au McDonald’s va au-delà du fait de consommer des hamburgers et des frites.

Lire la suite…

lire le billet

La crise a-t-elle bouleversé nos habitudes alimentaires?

Face à la montée des prix de l’alimentaire,  dont l’augmentation était de plus de 6% en 2008 –une première depuis 1984– «l’adaptation» est naturellement l’une des premières conséquences de la situation économique. «Avant la crise, la santé et le plaisir de manger étaient essentiels. Aujourd’hui, l’argument prix est majoritaire et cela, toutes catégories sociales confondues», explique Jean-Pierre Corbeau, professeur émérite à l’Université François Rabelais de Tours et sociologue de l’alimentation.

Alors, les pratiques évoluent. Les consommateurs ont tendance à revenir vers les fondamentaux, à réduire leurs achats de marques. Ils jouent «intelligent», multiplient les lieux d’achats de nourriture, redécouvrent les joies du marché tout en cherchant le bon. Selon une étude (PDF) du Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie (Credoc) publiée en 2009, 17% des Français comparent de plus en plus les prix, chassent les promotions (16%), suppriment le superflu (18%) et descendent en gamme de produits (28%).

La conséquence est une tendance au «manger malin», notamment pour les classes moyennes. En d’autres termes, on cuisine davantage ce qu’hier on pouvait acheter tout prêt. «En anticipant la crise, des personnes se sont mises à recuisinier des éléments basiques, poursuit Jean-Pierre Corbeau. Certains achètent par exemple du chocolat pour faire un gâteau et n’achètent pas ce dernier déjà fait. De la même manière, ils auront tendance à ne plus acheter des salades sous vide mais à les préparer eux-mêmes».

Fast-Foods et discounters, gagnants de la crise

C’est en quelque sorte un retour à l’alimentation plaisir avec le souci de la convivialité et de la valorisation de soi, dans une dynamique portée par la multiplication d’émissions culinaires. Pourtant, la  «tension» du portefeuille, comme disent les sociologues, ainsi que la nécessité de «faire des économies» reste prégnante.

Incontestablement, la crise a dopé leur business des fast-food et discounters. Déjà auréolés d’un développement majeur au cours de la décennie passée, fast-foods et hard discounters ont profité de la morosité ambiante et des portefeuilles en berne.

Lire la suite…

lire le billet