Le lait, symbole de pureté… et de conflit?

«Food fight !» («Bataille de nourriture!») s’exclame le journaliste de Npr. En début de semaine, des agriculteurs européens ont décidé de protester conter la baisse des prix du lait, qui menace «la survie de milliers d’exploitations». 800 tracteurs sont entrés dans Bruxelles, parfois après avoir fait plus de 1000 kilomètres.

Réunis à l’appel de l’European Milk Board (la confédération des organisations de producteurs de lait de 14 pays européens), les agriculteurs ont choisi un moyen spectaculaire pour montrer leur colère. Avec de puissantes lances, ils ont aspergé le Parlement européen (où les eurodéputés débattaient de la réforme de la PAC) de jets de lait.

Selon l’AFP, ce sont ainsi 15 000 litres de lait qui ont blanchi les murs du bâtiment, mais aussi les policiers chargés de sa protection… Les passants ont également reçu des douches assez inattendues.

Pour Npr, ce n’est pas la première fois que la nourriture est l’objet et le symbole de la protestation. Mais cette manifestation se distingue par ses images particulièrement impressionnantes. Plus que les tomates ou les œufs pourris, le choix du lait est «spécialement poignant» du fait de notre relation complexe avec ce blanc liquide…

L’historienne Deborah Valenze note ainsi dans son livre Milk : a local and global history (Le lait, une histoire locale et globale) que «le lait est un liquide associé à la bonté et à l’amour. Il n’a jamais été associé au conflit à travers l’histoire».

Selon elle, «nous avons hésité entre la vénération et le dégoût du lait pendant une grande partie de notre histoire. Il s’agit de l’un des premiers aliments, il est riche en nutriments, et pourtant, il peut rendre malade s’il n’est pas stocké dans de bonnes conditions».

Le lait a même été banni chez certains Grecs anciens, car considéré comme trop bestial pour des citadins sophistiqués. A la Renaissance, il deviendra le symbole d’une ruralité simple, contre l’arrogance de la vie en ville…

Aujourd’hui, on continue généralement à assimiler les produits laitiers à la salubrité de la nature, même si certaines personnes sont victimes d’intolérance au lactose. En même temps, la production de lait est devenue de plus en plus industrialisée.

Du coup, les gouvernements ont commencé à intervenir sur sa vente, pour des raisons de sécurité et d’approvisionnement, notamment au niveau européen… Ce qui provoque aujourd’hui ces manifestations.

Photo: Milk/ Hadleygrass is asparagus via FlickrCC License by

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“Je transforme les déchets en nourriture”

Jeremy Brosowsky, 39 ans, est un «serial entrepreneur». Le Washington Post raconte qu’un beau jour, il s’est tourné vers l’agriculture durable. Et s’est rendu compte que sa ville n’avait pas besoin d’une énième ferme urbaine, mais de compost, de matière organique pour enrichir les sols.

«Je ne pense pas à ma boîte comme une société de traitement des ordures… Je suis dans la magie, comme je le dis à mes enfants, je transforme les déchets en nourriture!» explique Brosowsky. L’idée lui est venue en observant l’inefficacité et la perte de temps dans le système de compostage en ville. Il a donc créé CompostCab.

Il propose à ses clients (qui payent quand même 32 dollars par mois…) un panier de collecte et un bac hermétique, afin de minimiser les odeurs et d’éloigner les rongeurs. Les gens remplissent le tout avec des déchets de cuisine comme des peaux de banane, du marc de café, des épluchures…

Chaque semaine, CompostCab passe ramasser les sacs de déchets. Et livre le tout dans des fermes proches qui en font du compost, pour améliorer leurs sols de manière naturelle, pour produire mieux…

Le Washington Post explique que la société a changé les habitants de la ville, qui sans elle n’auraient pas pensé au compostage.

Par exemple, un certain Doug Rang: il ne jardine pas mais souhaite recycler ses déchets alimentaires, sans aller les entreposer quelque part chaque semaine… «Si cela n’était pas si facile, je ne le ferais pas», dit-il clairement.

Aujourd’hui, la société a 350 clients, particuliers et restaurants. Chaque semaine, Compost Cab fournit deux tonnes de matières compostables à des fermes locales. Dans un mois, l’entreprise proposera ses services à Baltimore. Et sans doute à 6 autres villes en 2013.

Brosowsky admet que c’est une démarche à court terme. A long terme, il serait logique que les déchets organiques soient ramassés par les services des villes, triés avec les autres déchets.

«Il ne s’agit pas de traitement des déchets, il s’agit de production alimentaire» souligne-t-il, puisque son boulot aide aussi les producteurs locaux. Avec son idée de compostage très massif, il met en lumière une des solutions pour réduire le gaspillage alimentaire.

Une idée à reprendre en France dans le cadre du plan national anti-gaspillage alimentaire? Peut-être, car pour l’instant, le compostage  et donc le recyclage de certaines matières alimentaires reste peu aisé quand on n’a pas de jardin à soigner. Même si quelques solutions existent, comme les composteurs collectifs ou, un peu plus contraignant, l’installation de lombricomposteurs dans les appartements…

Photo: Rotting Compost Food Macro March 01, 20113/ stevendepolo via FlickrCC License by

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Petites histoires de couverts et d’ustensiles

Consider the fork, a history of how we cook and eat (Considérations sur la fourchette, une histoire de nos façons de cuisiner et de manger) est un ouvrage de Bee Wilson qui vient de sortir aux Etats-Unis, pas encore en France. Selon le New York Times, l’auteur «déguise habilement son érudition archéologique et anthropologique en science alimentaire».

L’occasion de se pencher sur quelques inventions, outils, couverts ou ustensiles, qui nous aident à manger et en disent long sur les humains à un instant t… Par exemple, les Japonais, qui ont adopté les baguettes chinoises, n’ont à une époque plus voulu utiliser les baguettes d’un étranger, même lavées soigneusement, en raison de tabous shintoïstes sur la contamination.

Ils ont donc inventé au début du 18ème siècle les waribashi, les baguettes jetables. Sauf que ces dernières ont provoqué une catastrophe écologique, puisque les Japonais en utilisent – et donc en jettent – 23 milliards de paires par an. Et les Chinois en produisent 63 milliards par an! Ce qui a engendré une pénurie du bois utilisé pour la fabrication… Ironie de l’histoire, la Chine, le Japon et la Corée importent désormais leurs baguettes jetables d’une usine géorgienne.

Autre exemple choisi par le New York Times, les Britanniques, en raison de leur abondance en bois de chauffage, ont développé des cuissons d’énormes pièces de bœuf à la broche. Au Moyen Âge, ils mangeaient tout cela en arrachant la viande avec leurs incisives, à l’aide d’un couteau si possible. Avant d’adopter la fourchette (beaucoup plus récente que ses collègues couteau et cuillère) au 18ème siècle, ce qui changea bien leurs manières de table et la préparation des viandes…

La Spork, combinaison d’une cuillère et d’une fourchette, a ensuite fait quelques émules, comme Bill Clinton qui déclarait en rigolant que c’était le symbole de sa présidence, puisqu’il s’agissait de ne pas faire de mauvais choix entre l’ustentile de gauche et celui de droite…

Enfin, le robot culinaire, «über-ustentile» selon le New York Times, va au-delà du remplacement du mortier et du pilon, pour jouer un rôle primordial dans notre alimentation, voire peut-être contribuer au développement de l’obésité actuel. L’auteur cite des études expliquant qu’en réduisant le besoin de mâcher des aliments, on élimine une partie du travail que fait notre corps pour digérer. Et que nous absorbons ainsi plus de calories…

Encore une petite histoire, parmi mille autres, qui montre que certains ustensiles, couverts et outils de cuisine  sont créés, dictés par nos cultures et ont en même temps des impacts sur nos modes de vie. En attendant l’arrivée du livre de Bee Wilson en France!

Photo: Spork/ Voiding Warranties via FlickCC License by

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On ne mange pas assez de fibres

L’étude NutriNet-Santé, initiée il y a plus de 3 ans, étudie les comportements alimentaires et les relations entre nutrition et santé chez des centaines de volontaires recrutés sur le web.

Aujourd’hui, 235 016 «Nutrinautes» remplissent chaque mois un questionnaire sur leur alimentation, leur activité physique, leur poids, leur taille, leur état de santé ou sur divers déterminants du comportement alimentaire. Le but est d’atteindre dans les prochaines années une cohorte de 500 000 sujets. Les résultats sont examinés et analysés par une équipe dirigée par le Pr Serge Hercberg.

Les derniers résultats, rendus publics hier, se penchent sur les apports en fibres alimentaires des Français. Les fibres, «un ensemble complexe de polysaccharides issus des parties comestibles des plantes», sont présentes dans les aliments de type complet (pain complet, pâtes complètes, riz complet…), les fruits et les légumes.

Elles sont intéressantes pour nos petits corps dans la mesure où «certains effets protecteurs des fibres sur la santé sont de mieux en mieux connus», comme la réduction de risque de maladies cardiovasculaires, du diabète de type II, du cancer colorectal, du surpoids et de l’obésité…

Du coup, en France, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) recommande de consommer 25 grammes de fibres par jour, et si possible 30 grammes… Aux Etats-Unis, l’Institute of Medicine recommande depuis 2005 38 g par jour pour les hommes et 25 g par jour pour les femmes.

Mais les Français n’en consomment pas assez. L’apport alimentaire moyen en fibres est de 18,8 g par jour (20,1g chez les hommes, et 17,7 chez les femmes). C’est donc beaucoup moins que les recommandations. Seuls 22% des hommes et 12% des femmes atteignent le seuil de 25g/jour.

Le facteur âge est important: les niveaux les plus élevés de consommation de fibres sont observés chez les personnes de plus de 55 ans et les niveaux les plus faibles chez les 18-25 ans. Les principaux groupes d’aliments qui contribuent le plus à l’apport en fibres dans l’alimentation des Français sont les légumes (21%), les pains et biscottes (18%) et les fruits (16%).

L’analyse conclut en déclarant que “les hypothèses scientifiques sur l’impact de la consommation de fibres sur la santé sont nombreuses et les enjeux de santé publique majeurs”, et qu’il conviendra donc encore d’étudier de manière plus approfondie les effets des différents niveaux d’apports en fibres et les différents types de fibres sur différentes maladies.

Photo: Vegan No Knead Whole Wheat Bread Sliced/ Veganbaking.net via FlickCC License by

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Le “repas à la française”, encore une institution?

«Le repas à la française reste une véritable institution» déclare une étude Ipsos portant sur l’évolution du «passer à table» à la française, révélée lors des 3èmes assises de la Fondation Nestlé. Et ce malgré nos fortes propensions à subir les contraintes du monde professionnel, à évacuer le modèle familial traditionnel, à grignoter, à sauter des repas…

D’abord, 62% des Français essaient de prendre un «repas à la française» systématiquement ou souvent. Autrement dit avec la totale: entrée, plat avec légumes verts et féculents, laitage et fruit…

Et surtout, s’asseoir tranquillement à table semble demeurer primordial. 93% des sondés pensent que prendre le temps de passer à table pour chaque repas est aussi important pour la santé que le contenu de l’assiette.

Bonne habitudes

Pour 96% des Français, s’accorder du temps pour s’asseoir et manger un repas structuré favorise aussi «l’apprentissage de bonnes habitudes alimentaires par les plus jeunes». Trois Français sur quatre pensent que cela permet également de réduire le risque de surpoids et d’obésité.

Par conséquent, il s’agit de faire passer cette pratique considérée comme vertueuse. Pour 98% des sondés, «il est important pour l’éducation d’un enfant de lui transmettre l’habitude de passer à table pour prendre ses repas».

Évolution?

Enfin, l’étude affirme que «les messages de prévention nutritionnelle semblent avoir porté leurs fruits». 47% des Français déclarent prendre des repas plus équilibrés depuis ces 10 dernières années.

Le premier PNNS (Programme National Nutrition Santé) a en effet été lancé en janvier 2011. Pour 37% des gens, cela n’a rien changé, et 16% des sondés pensent prendre des repas moins équilibrés qu’avant. Notons cependant qu’il s’agit de déclarations et que d’autres études affirment que ces messages de prévention peuvent être contre-productifs…

Concernant les moments passés à table, 29% des Français y consacrent plus de temps depuis une décennie, 29% disent y consacrer moins de temps. Comme on le soulignait il y a quelques semaines, les jeunes sont généralement moins enthousiastes pour passer beaucoup de temps à table…

Photo: knives forks and spoons/ lizjones112 via FlickCC License by

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Face aux critiques sur le Nutella, Ferrero contre-attaque

L’affaire de la «taxe Nutella» n’est pas encore terminée. Comme le rapporte France info, l’amendement sur l’augmentation de la taxe sur l’huile de palme a été adopté mercredi par le Sénat… Avant d’être rejetée jeudi.

En effet, cette proposition était intégrée au budget 2013 de la Sécurité sociale. Or ce budget n’est pas passé, les communistes et la droite ayant voté contre. Le texte fera l’objet d’un nouvel examen à l’Assemblée Nationale, mais d’ici là, rien ne changera pour pour les entreprises agro-alimentaires utilisant de l’huile de palme, sauf si «un député s’empare du dossier et relance la taxe Nutella».

En attendant, Ferrero contre-attaque, sentant les critiques pleuvoir, avec ou sans taxe. L’entreprise publie dans plusieurs quotidiens (le Figaro, le Parisien…) une double page pour défendre son produit culte. Le slogan “Pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes par jour” tombe vraiment comme un cheveu sur la soupe au bas de la communication.

Une jeune femme demande: «Nutella, c’est délicieux, mais pourquoi y a-t-il de l’huile de palme?», à côté d’une explication-justification… Notamment sur les acides gras saturés, accusés entre autres de favoriser des maladies cardio-vasculaires, présents en grande quantité dans l’huile de palme et donc dans le Nutella:

«Contrairement aux idées reçues et à certaines communications opportunistes, dans le cadre d’une alimentation équilibrée, l’huile de palme n’est pas dangereuse pour la santé. Elle présente, en termes de matières grasses, un profil nutritionnel proche de celui du beurre»

Sauf que l’on ne consomme pas du tout de la même manière l’huile de palme, cachée dans mille produits industriels, et le beurre. Et que l’avis de l’ANSES, c’est qu’il faut absolument limiter l’acide palmitique, présent dans l’huile de palme.

Ensuite, pour les défenseurs du Nutella, l’huile de palme permet d’éviter les acides gras trans, également très nocifs selon les autorités sanitaires.

“Aujourd’hui Nutella se retrouve de manière injuste, au cœur d’un débat sur l’huile de palme(…). Nous l’utilisons parce qu’elle permet de garantir l’onctuosité et consistance souhaitée sans avoir recours au processus d’hydrogénation des matières grasses, qui peut occasionner la formation d’acides gras trans”

Cette comparaison est quelque peu bancale… “Au petit jeu du «l’autre c’est pire, M’sieur c’est pô moi»  chacun se justifie pour faire en sorte que l’on ne lui impose rien” écrit Adrien Gontier, jeune chimiste qui a vécu un an sans huile de palme et aborde le sujet de manière approfondie sur son blog.

L’huile de palme est aussi la moins chère du marché. Ferrero ne l’utilise donc pas seulement pour préserver l’onctuosité de son produit…

En tous cas, la marque s’est sentie attaquée “de manière injuste” et a lancé ce grand plan de com’. Ce qui prouve qu’elle ne compte pas abandonner l’huile de palme, l’ingrédient essentiel de son produit phare, avec ou sans taxe.

Pendant ce temps là, le nageur Yannick Agnel raconte sur Eurosport qu’il est «uniquement dopé au Nutella» et un «nutelliste anonyme» livre au Plus Nouvel Obs son expérience d’addiction rapide au Nutella, qui lui a fait prendre 16 kilos en un mois…

Photo: Nutella. 38-365./ PV KS via FlickrCC License by

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Le dessert préféré des Français? Ni light ni exotique, c’est le fondant au chocolat!

Voilà, c’est dit, le fondant au chocolat est le dessert préféré des Français. Une étude TNS-Sofres, réalisée sur 1000 individus pour le magazine Gourmand et mise en ligne aujourd’hui, affirme que c’est la douceur numéro 1 dans le cœur de 24% des Français.

Le top 5 des desserts est finalement assez classique et très franco-français: la mousse au chocolat  talonne son collègue fondant, suivie des crêpes, de l’île flottante et de la tarte aux pommes.

Pas trop d’exotisme…

Le sempiternel fondant au chocolat, présent sur une grande majorité des cartes des restaurants, est sur le devant de la scène, tandis que les desserts étrangers sont à la traîne.

Même si le tiramisu est au 6ème rang du classement, le crumble est 19ème, le brownie 23ème, le cheese-cake 35ème, la panna cotta 37ème et les muffins 38èmes. Les Français privilégieraient-ils leur fameux “repas gastronomique” inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité?

…Ni de light!

En outre, les desserts plus légers ou vitaminés ne sont pas franchement plébiscités… La salade de fruits occupe la 12ème place, le sorbet la 25ème, la compote la 29ème. La pauvre mousse aux fruits est 40ème et bonne dernière de ce classement des douceurs préférées des Français.

Autre résultat intéressant, le goût en matière de dessert varie selon l’âge. Les 18-24 ans, plus que le reste des Français, élisent comme favoris le fondant (dessert préféré de 39% de ses jeunes) ou la mousse au chocolat (31%).

La salade de fruits arrive à un étonnant record chez les 50-64 ans, chez qui elle obtient la deuxième place du podium.

Les plus de 65 ans résistent à la chocophilie, pour 35% d’entre eux, c’est la tarte aux pommes qui reste au top. Ou encore l’île flottante et la tarte aux fraises. Seule exception inter-générationnelle, la crêpe, une valeur sûre à 7 et 77 ans…

Il y a aussi des disparités géographiques, puisque plusieurs desserts privilégiés dans certaines régions ne sont pas dans le top 5 national. Par exemple, dans l’Ouest, le riz-au-lait est plébiscité par 23% des mangeurs. Dans le Sud-Ouest, la crème brulée est ex-aequo avec les profiteroles, suivis de la tarte aux fraises. Quant au tiramisu, il est number 3 en Île-de-France et dans l’Est.

Cette étude peut être mise en parallèle avec celle réalisée l’année dernière par TNS-Sofres sur les plats préférés des Français: au top 3, le magret de canard, les moules frites et le couscous. Un peu plus d’ouverture sur la gastronomie étrangère, même si le curry de poulet, les sushis, le tajine d’agneau ou le chili con carne demeurent dans le bas du classement… Les traditions régionales sont là très prégnantes, et les “emblèmes culinaires locaux” sont en bonne position dans les différentes régions.

Photo: Fondant au chocolat/  Gunter Panzerfaust via FlickrCC License by

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Ferrero digère mal “l’amendement Nutella”

Suite de l’affaire de «l’amendement Nutella», évoquée ici mercredi… Après une proposition d’augmentation de 300% de la taxe sur l’huile de palme, Frédéric Thil, directeur général de Ferrero France, s’exprime ce samedi dans le Parisien, avant l’examen du texte à l’Assemblée nationale à partir du 12 novembre.

Il défend bien sûr son produit phare, le Nutella, symbole des excès d’huile de palme dans l’industrie agro-alimentaire.

Pour lui, il s’agirait d’une augmentation de taxe injuste:

«On s’attaque à un produit fabriqué en France depuis cinquante ans qui est l’un des préférés des Français. Les répercussions sont catastrophiques alors que les arguments avancés sont injustes».

Ensuite, il évacue les arguments sanitaires à l’encontre de l’huile de palme. Il se contente de la comparer aux huiles hydrogénées (très mauvaises également selon l’ANSES):

«L’huile de palme, comme le beurre, le fromage, contient des acides gras saturés. Il ne faut pas en abuser. Mais, contrairement à d’autres huiles, on n’est pas obligé pour la travailler de passer par une phase d’hydrogénation qui crée des acides gras trans qui sont, eux, très mauvais pour la santé. Et c’est essentiellement pour cela qu’elle est utilisée dans le processus de fabrication».

Bon, en vrai, il y a sans doute pas mal d’autres raisons, comme son prix très faible par rapport aux autres gras et ses propriétés physiques qui donnent cette texture bien particulière au Nutella…

Enfin, pour rassurer les fans et hérisser les anti-Nutella, Frédéric Thil explique dans les colonnes du parisien que «même si cette taxe est votée, nous n’allons pas modifier notre recette. Nous allons l’expliquer à nos consommateurs. Nous allons aussi montrer les démarches que nous menons auprès de nos producteurs en Malaisie. Depuis 2005, nous nous sommes engagés dans la labellisation internationale RSPO. Notre objectif est d’avoir à l’horizon 2015 une production 100% durable en évitant notamment les problèmes de la déforestation».

Avec cette éventuelle taxe, le kilo de Nutella devrait augmenter de 6 centimes, mais le directeur assure qu’il souhaite «essayer de trouver des solutions pour que les consommateurs et notre outil de production soient pénalisés le moins possible».

Cette première réaction de Ferrero fait  donc un peu douter de l’efficacité de cette fameuse “taxe Nutella”. Reste à voir, si le projet de loi est voté, quelles seront les réactions de ses collègues de l’industrie agro-alimentaire.

Photo: Nutella. 38-365./ PV KS via FlickrCC License by

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Enfants et ados, plus de restos = toujours plus de calories

En allant au fast-food, il semble évident qu’un enfant consomme plus de calories que pendant un repas préparé par ses parents… Cela ne vous surprend pas, c’est simplement du bon sens.

Mais Reuters rapporte qu’une étude appuie désormais ces craintes évidentes. Lisa Powell et T. Nguyen Binh, de l’Université de l’Illinois à Chicago se sont penchés sur les les conséquences du fait de manger souvent dehors – dans des fast-foods et des restaurants «classiques» – particulièrement sur les enfants. Ils dévoilent leurs résultats cette semaine dans Archives of Pediatrics and Adolescent Medicine.

Les chercheurs ont analysé les données d’une étude nationale sur la nutrition et la santé, réalisée sur plusieurs années sur 4717 enfants (âgés de 2 à 11 ans) et 4699 adolescents (âgés de 12 à 19 ans).

Ils ont examiné l’alimentation de chaque jeune sur deux jours séparés, en examinant différents facteurs: la quantité de nourriture venue du fast-food, celle venue de restaurants «classiques», s’ils ont choisi des menus à emporter ou pas, les boissons et les éléments du menu (gras, gras saturé, sucre, sodium…). Les repas consommés chez les copains ou à la cantine ont aussi été pris en compte.

Bilan, les ados ont consommé 309 calories de plus les jours où ils ont mangé au fast-food. C’est 126 calories pour les enfants qui sont passé par un restaurant rapide… Les enfants qui ont mangé dans un restaurant «classique» ont consommé 126 calories de plus, et les ados 267 de plus qu’un repas à la maison.

Ceux qui ont mangé dehors ont bu moins de lait que d’habitude et deux fois plus de soda. “Les jours où les jeunes vont au fast-food, ils ne réduisent pas les calories dans d’autres moment de leur alimentation”, explique Lisa Powell. Elle dénonce les pubs des fast-food qui bombardent les enfants, et les restos à proximité des écoles. Pour elle, «les parents doivent réaliser qu’un repas à l’extérieur n’est pas un bon substitut à un repas à la maison» et que «la consommation au fast-food et au restaurant ne devrait pas être la norme».

Tout cela n’est pas surprenant, mais Sara Bleich, prof à l’Université de Baltimore, précise à Npr que «ce qui est remarquable dans cette étude, ce n’est pas sa conclusion, c’est sa signification politique. Elle s’adresse aux décideurs». Pour elle, aborder la question de l’obésité n’est pas aussi simple que d’interdire les sodas XXL: “Nous devons changer d’environnement, travailler avec des restaurants pour qu’ils vendent des produits plus sains à des prix attractifs”. Elle rappelle que 12,5 millions de jeunes Américains de 2 à 19 ans sont obèses.

Photo: Fast Food/ SteFou! via Flickr CC License by

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Le Sénat prépare une “taxe Nutella”

L’huile de palme est loin d’être le gras idéal, ni pour la santé, ni pour l’environnement. Elle contient beaucoup d’acides gras, accusés par l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire) de favoriser entre autres des maladies cardio-vasculaires. Or, elle entre dans la composition d’un tas de biscuits, plats industriels, pains de mie, margarines, mais aussi (en très grande quantité!) dans l’icônique Nutella.

Le Monde rapporte que la Commission des affaires sociales du Sénat a adopté cet après-midi un «amendement Nutella» au projet de budget de la Sécurité sociale, visant à augmenter de 300% la taxe sur l’huile de palme. Elle cible donc une immense gamme de produits, bien plus large que la pâte à tartiner choco-noisette, symbole des excès d’huile de palme dans l’industrie agro-alimentaire.

L’auteur de l’amendement, le rapporteur de la Commission Yves Daudigny (PS), précise à l’AFP qu’il s’agit d’un signal, “non à destination des consommateurs, mais à destination des industries agroalimentaires pour qu’elles substituent à ces huiles de nouvelles compositions plus respectueuses de la santé humaine”.

Avec cet amendement au projet de loi de financement 2013 de la Sécurité sociale (PFLSS, qui sera examiné au Sénat à partir du 12 novembre), les producteurs devraient ajouter 300 euros par tonne à la taxe déjà existante sur «les huiles de palme, de palmiste et de coprah destinées à l’alimentation humaine, en état ou après incorporation dans tous les produits». 20 Minutes précise que pour un pot d’un kilo de Nutella, la taxe s’élèverait à 6 centimes… Est-ce que cela sera dissuasif?

En France, on consomme 126 000 tonnes d’huile de palme à usage alimentaire par an. Du coup, cette augmentation de la taxe additionnelle rapporterait environ 40 millions d’euros.

Après, on peut se demander si l’huile de palme à usage non alimentaire sera également taxée? Car cette huile, dont la production pose des problèmes de déforestation, est aussi beaucoup utilisée dans des produits d’hygiène et de ménage.

En outre, est-ce qu’elle sera appliquée à l’huile de palme portant le label RSPO, censée être produite de manière plus respectueuse de l’environnement et des hommes? Comme souvent en matière de taxes sur les produits alimentaires (bière, sodas…), l’affaire est très complexe.

Photo: Nutella. 38-365./ PV KS via FlickrCC License by

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