Jeremy Brosowsky, 39 ans, est un «serial entrepreneur». Le Washington Post raconte qu’un beau jour, il s’est tourné vers l’agriculture durable. Et s’est rendu compte que sa ville n’avait pas besoin d’une énième ferme urbaine, mais de compost, de matière organique pour enrichir les sols.
«Je ne pense pas à ma boîte comme une société de traitement des ordures… Je suis dans la magie, comme je le dis à mes enfants, je transforme les déchets en nourriture!» explique Brosowsky. L’idée lui est venue en observant l’inefficacité et la perte de temps dans le système de compostage en ville. Il a donc créé CompostCab.
Il propose à ses clients (qui payent quand même 32 dollars par mois…) un panier de collecte et un bac hermétique, afin de minimiser les odeurs et d’éloigner les rongeurs. Les gens remplissent le tout avec des déchets de cuisine comme des peaux de banane, du marc de café, des épluchures…
Chaque semaine, CompostCab passe ramasser les sacs de déchets. Et livre le tout dans des fermes proches qui en font du compost, pour améliorer leurs sols de manière naturelle, pour produire mieux…
Le Washington Post explique que la société a changé les habitants de la ville, qui sans elle n’auraient pas pensé au compostage.
Par exemple, un certain Doug Rang: il ne jardine pas mais souhaite recycler ses déchets alimentaires, sans aller les entreposer quelque part chaque semaine… «Si cela n’était pas si facile, je ne le ferais pas», dit-il clairement.
Aujourd’hui, la société a 350 clients, particuliers et restaurants. Chaque semaine, Compost Cab fournit deux tonnes de matières compostables à des fermes locales. Dans un mois, l’entreprise proposera ses services à Baltimore. Et sans doute à 6 autres villes en 2013.
Brosowsky admet que c’est une démarche à court terme. A long terme, il serait logique que les déchets organiques soient ramassés par les services des villes, triés avec les autres déchets.
«Il ne s’agit pas de traitement des déchets, il s’agit de production alimentaire» souligne-t-il, puisque son boulot aide aussi les producteurs locaux. Avec son idée de compostage très massif, il met en lumière une des solutions pour réduire le gaspillage alimentaire.
Une idée à reprendre en France dans le cadre du plan national anti-gaspillage alimentaire? Peut-être, car pour l’instant, le compostage et donc le recyclage de certaines matières alimentaires reste peu aisé quand on n’a pas de jardin à soigner. Même si quelques solutions existent, comme les composteurs collectifs ou, un peu plus contraignant, l’installation de lombricomposteurs dans les appartements…
Photo: Rotting Compost Food Macro March 01, 20113/ stevendepolo via FlickrCC License by
En Suisse, les containers à compost sont juste à côté des containers à ordures et à papier/carton dans la majorité des immeubles. Ce n’est donc pas si compliqué à mettre en place… c’est plus une question de volonté.
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