Le food truck, un remède à la crise?

Le food truck (camion de nourriture), un moyen de manger bon et pas trop cher? En France, le food truck se résume aux camions à pizzas ou à frites, ou aux nouveautés comme Le Camion qui fume, qui déchaîne les aficionados de burgers parisiens. Aux Etats-Unis, ce mode de consommation est largement plus répandu. Mais en Californie, une nouvelle proposition de loi veut interdire aux food trucks de stationner à moins de 500 mètres d’une école publique. Vu le nombre d’écoles en Californie, cette mesure serait un obstacle non négligeable pour ces petites échoppes mobiles…

Ce n’est pas la première fois que les autorités essayent de limiter l’essor de ces camions aux Etats-Unis. L’argument? Les food trucks piqueraient les clients des restaurants plus établis. En Californie, ils démoliraient aussi les effort pour nourrir correctement les enfants… Un article de GOOD s’insurge contre cette vision faussée. Pour Nona Willis Aronowitz, il faut encourager le food truck, qui peut être un remède à la crise.

Pas cher

Pour l’auteur, il ne faut surtout pas lutter contre la multiplication de ces camions colorés, car ils nous aident à amortir le choc de la crise, dans un contexte d’augmentation des prix des denrées alimentaires et de diminution du temps de pause. Le food truck permet de manger pour pas cher, et cela a d’ailleurs toujours été une évidence aux Etats-Unis: quelques pièces suffisent pour acheter un bagel à New-York ou un taco à Los Angeles. Mais le public des food trucks s’est diversifié ces dernières années, en s’élargissant vers la classe moyenne, attirée par les plats gourmets et pas cher.

Jeremy Epstein, propriétaire d’un camion à pizzas à New York, parle carrément de «cuisine de récession». Même “les hommes d’affaires ne veulent plus dépenser des tonnes d’argent dans des repas avec les clients, ils veulent quelque chose de différent”.

Nouveaux entrepreneurs

Quand les possibilités d’entreprendre s’amenuisent, les jeunes peuvent profiter du concept du food truck, autant pour consommer que pour devenir propriétaires et travailler. Pour une génération pleine de d’idées et d’ambition mais manquant de dollars sonnants et trébuchants, le food truck est devenu un moyen efficace pour monter sa petite affaire.

Jeremy Epstein a ainsi commencé à 23 ans, en achetant un vieux camion avec ses économies et quelques aides de ses amis et sa famille: «c’est sûr que tu n’attires pas des investissement providentiels avec un food truck»… Mais un an plus tard, le camion fait régulièrement des profits.

Autre exemple, David Schillace, 29 ans, et Tom Kelly, 30 ans, ont quitté leurs entreprises pour se lancer à New York. Ils ont acheté un camion sur eBay, sont allés le chercher à Woodstock et l’ont installé à Long Island City en juillet 2010. Depuis, ils ont aussi ouvert un «vrai» restaurant.

Une réponse aux fast-food

Le food truck serait en plus une saine réponse aux chaînes de fast-food, une street food généralement équilibrée. La pause déjeuner de 15 minutes est devenue habituelle, mais on ne peut pas se nourrir chaque jour au MacDo… Même si il y a une énorme différence entre le camion servant une junk food en bonne et due forme et un autre  proposant du bœuf bien nourri accompagné d’œufs de poules élevées en plein air!

Alors Nona Willis Aronowitz nous encourage à soutenir un petit business, monté sur-mesure pour une période de ralentissement économique, à nous mobiliser pour ce mouvement de nourriture mobile et à sortir, à l’heure du déjeuner, tester ce petit food truck qui a l’air bien bon…

Photo: Mobile food trucks at Mobile Food Chowdown in South Lake Union Park / Mayor McGinn via Flickr CC License by

 

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