Nutella: miam, la bonne huile de palme!

Nutella adulé, Nutella décrié. La pâte à tartiner engraisse l’entreprise Ferrero et… les enfants. Owni a enquêté sur le Nutella, « l’acropâte »… Pour parer aux critiques sur son rôle dans l’obésité enfantine, Nutella a récemment orchestré une belle campagne de com’, et pas seulement en distribuant des crêpes gratos.

 

En janvier, un communiqué de presse de Ferrero enfonçait le clou sur une étude réalisée par le Credoc – en 2003!- pour prouver que la consommation n’était pas excessive en France. Selon Ferrero, les 2/3 des enfants consommateurs de Nutella ne dépassent pas les 5 tartines par semaine (mais je suppose que comme moi, vous connaissez de nombreuses personnes – enfants, ados et adultes- qui engloutissent plutôt 5 tartines par goûter…).

La nutritionniste Béatrice de Reynal explique à Owni qu’il n’existe pas de réelle dépendance au Nutella, mais plutôt que les fans d’aujourd’hui ont été biberonnés à la pâte à tartiner : « Les saveurs de l’enfance sont imprimées durablement dans le cerveau comme étant les référents de ce qu’il y a de mieux ! (…) Ils [Ferrero]prétendent que la quantité recommandée sur 30 g de pain est 15 g de Nutella. Je vous mets au défi de trouver des adolescents qui ne mettent que 15 g de Nutella sur du pain ». J’avoue que j’ai tenté avec une balance électronique. Une tartine agrémentée de seulement 15 g de Nutella a en effet l’air bien maigrelette et radine.

Alors le problème pour ces petits et gros consommateurs, c’est que l’huile de palme (qui compose environ 30% du Nutella) n’est pas le meilleur gras du monde, au contraire… Owni cite l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail): « À l’exception de l’huile de palme (très riche en acide palmitique et présente dans de nombreux produits manufacturés), il est conseillé de consommer et de diversifier les huiles végétales (les huiles de colza et de noix sont les sources principales d’acide alpha-linolénique). »

Sauf que le l’huile de palme est consubstantielle du produit, car elle lui donnerait une telle texture irrésistible… Le Nutella ne peut exister sans ce gras saturé qui augmente le mauvais cholestérol dans le sang. En plus, l’huile de palme est l’oléagineux le plus productif à l’hectare…

Rappelons qu’une rumeur de la disparition pure et simple du Nutella avait plané en juin 2010… Et ce via une nouvelle réglementation européenne sur l’affichage nutritionnel, qui aurait obligé Ferrero à étiqueter son produit phare d’un « Attention, danger, favorise l’obésité ». En fait, le Parlement européen n’avait aucunement l’intention d’interdire ou de limiter la commercialisation du produit. En attendant, Nutella se porte au mieux. Comme le rapporte l’express.fr, des Nutelleria viennent d’ouvrir en Italie et en Allemagne : des « fast-food 100% Nutella ». Que les fans ne s’emballent pas, que les anti-Nutella se rassurent : pour l’instant, il n’y a aucun projet d’ouverture de Nutelleria en France.

Photo: Nutella. 38-365./ PV KS via FlickrCC License by

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Passage de flambeau sur le blog

La présidentielle s’approchant, je délaisse malheureusement de plus en plus Quand l’appétit va. Mais on a beau élire un(e) président(e) dans quelques mois, on n’arrête pas pour autant de se poser des questions sur la façon de remplir nos assiettes… Je suis donc très contente de pouvoir passer le relais de ce blog à Lucie de la Héronnière, dont le nom ne devrait pas vous être complètement inconnu si vous lisez régulièrement ce blog. Merci de m’avoir suivie et lue et d’avoir fait part de votre expérience ou de vos questions. A bientôt sur Slate.fr, ou, qui sait, sur ce blog en tant qu’invitée!

Cécile Dehesdin

Je laisse Lucie se présenter dans ses mots:

Journaliste très intéressée par le contenu de mon assiette, je vais donc prendre le relais sur ce blog. Vous avez déjà pu me lire ici à propos du Restaurant universitaire et de la street food. J’ai aussi écrit un livre de recettes pour étudiants, après avoir vérifié dans les kitchenettes grenobloises que les étudiants n’étaient pas tant que ça des amateurs de junk food

J’en profiterai pour donner au blog une tournure un peu plus bloguesque, avec des formats variés: des «Lu, vu, entendu» et des articles de fond, mais aussi des interviews, chroniques, critiques, reportages ici et là.

«Quand l’appétit va» traitera toujours de «bien manger», de nos manières d’engloutir tout un tas de choses, du mieux qu’on peut… Cette thématique est très vaste à explorer: parce que parler de nos manières de (bien ou pas) manger permet de parler d’agriculture, de règles sociales, de convivialité, de marketing, de croyances, de consommation, de politiques…

Vous lirez donc des articles à propos de food trucks, d’orthorexie, d’huile de palme, de burgers, de packaging, de locavores, de légumes oubliés. Mais aussi d’alimentation dans les programmes des candidats, de bouquins intéressants, de marketing fou, de nutrition latino, de sociologie végétarienne et de plein d’autres choses encore.

N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires, suggestions, ou interrogations existentielles concernant vos assiettes.

A bientôt !

Lucie de la Héronnière

Photo: So Yummy, Mr. Uncooked Potato Dives Right into It / skippyjon via Flickr CC License By

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