Réfléchissez avant d’acheter bio et/ou local

Une agricultrice récolte du maïs en Indonésie, le 29 septembre 2011. REUTERS/Sigit Pamungkas

Alors que le gouvernement américain s’attèle à mettre en place des réductions de budget qui toucheront tous les domaines, des dépenses militaires à l’assurance maladie en passant par la réparation des ponts, une des réductions envisagées, correspondant à 0,00025% de la valeur de réduction du déficit d’un montant de deux mille milliards de dollars a particulièrement retenu l’attention du public: le soutien aux marchés de producteurs locaux.

Ces 5 millions de dollars de subventions risquent de disparaître du budget agricole de 2012 et provoquent une grande inquiétude. La Farmers Market Coalition affirme que ce programme est «un succès unique dans l’histoire des politiques agricoles états-uniennes».

L’ère des cosmovores

Est-ce si surprenant? Les chaînes de supermarchés, de Whole Foods à Safeway ne cessant de proclamer qu’elles vendent des produits sains issus d’exploitations agricoles voisines, acheter localement et consommer des produits bios et non-génétiquement modifiés semble être une excellente idée pour vous comme pour la planète.

Voilà bien quelque chose que le gouvernement devrait soutenir, n’est-ce pas?

Et bien, pas vraiment. Car ces fétichistes du retour aux sources de l’alimentation sont un danger pour les personnes les plus pauvres à la surface du globe. Si vous voulez faire un vrai geste, laissez tomber le bio et l’achat local et devenez un consommateur global, mais averti. Nous devrions entrer dans l’ère des cosmovores –les consommateurs cosmopolites de la nourriture mondiale.

Ne diabolisons pas les OGM

Commençons par les modifications génétiques –les gènes d’un organisme sont insérées dans d’autres organismes par des scientifiques dans des laboratoires. Le ministre de l’agriculture de Pologne, Marek Sawicki, a récemment demandé que l’Europe interdise la culture et l’importation de produits génétiquement modifiés.

Mais pourquoi de nouvelles cultures labellisées OGM seraient-elles plus risquées que les anciennes semences «traditionnelles», dont les graines sont régulièrement bombardées de radiations afin de provoquer des mutations?

La Direction-Générale de la recherche et de l’innovation de la Commission Européenne a publié [pdf] en 2001 le résultat de 81 études sur les impacts environnementaux et sanitaires des OGM, dont aucune n’a mis en évidence un danger. L’Organisation Mondiale de la Santé a récemment confirmé «qu’aucun effet sur la santé des êtres humains n’a pu être démontré» qui soit lié à la consommation d’OGM.

Mais les inquiétudes demeurent, essentiellement en raison du manque d’analyses rigoureuses et de grande ampleur, et du refus des producteurs de semences modifiées de laisser libre accès à leurs données. Il est également avéré que de nombreuses plantes génétiquement modifiées n’ont pas obtenu [pdf] les effets escomptés et qu’ils ne constituent de toute façon pas la panacée.

Mais elles ont également enregistré des succès –avec des impacts positifs sur l’environnement et des retombées financières importantes. Les économistes Graham Brookes et Peter Barfoot, de PG Economics, estiment [pdf] que les pays ayant adopté du coton génétiquement modifié pour résister aux insectes ont vu la valeur de leur production augmenter de 13,3% ainsi qu’une baisse de 95% de consommation d’insecticides. Il y a bien des raison d’effectuer davantage de recherches et de tests sur les menaces et les bénéfices éventuels des OGM, mais il n’y a aucune raison de les diaboliser.

Le local n’est pas meilleur pour l’environnement

Et quid du «local»? Il se peut que des aliments produits localement aient meilleur goût pour certaines personnes. Et il est peut-être psychologiquement préférable d’être en contact étroit avec ceux qui produisent la nourriture que vous consommez. Mais cela ne la rend pas meilleure pour l’environnement.

Il est à titre d’exemple deux fois moins coûteux en termes énergétiques pour les Britanniques de consommer du lait de Nouvelle-Zélande que du lait produit en Grande-Bretagne. Il est quatre fois moins coûteux, en termes énergétiques, de consommer des agneaux élevés de l’autre côté du globe que de consommer des agneaux nés en Grande-Bretagne.

Cela est dû au fait que le transport ne compte que pour une part infime de l’énergie consommée par la production et la distribution de nourriture. Mieux vaut consommer de la nourriture en provenance de pays où la production est plus efficace. Le bétail de Nouvelle-Zélande, à titre d’exemple, broute de l’herbe dans les prés, tandis que le bétail britannique doit se contenter, pour l’essentiel, de fourrage, qui est très souvent importé.

Le grenier du monde

Et pourquoi les économies développement ne se contenteraient-elles pas d’être le grenier du monde? Certes,  le transport de produits frais depuis le sud de l’Afrique vers l’Europe ou les Etats-Unis a un coût, mais il permet d’économiser le chauffage, l’éclairage et les coûts de constructions des serres conçues pour continuer de produire lors de la période hivernale, en Europe et aux Etats-Unis.

Le fait que la Gambie ait vu ses exportations de fruits et légumes s’accroître de 25% vers l’Union européenne ces dix dernières années (123.000 tonnes actuellement) est une bonne nouvelle. Nous ne devrions pas tenter de saper ces efforts à la base en tentant de construire une Arcadie sous verre.

Quels sont donc les bénéfices du bio en terme de réduction des coûts énergétiques et de la pollution?

Norman Borlaug, père de la révolution verte, estime qu’il nous faudrait entre 5 et 6 milliards de vaches supplémentaires pour fertiliser de manière naturelle notre taux actuel de production agricole –ce qui, naturellement, augmenterait la demande de production de fourrage et donc les besoins en terres agricoles.

L’emploi d’herbicides permet de laisser des terres en jachère. Si vous ne labourez pas la terre, vous n’érodez pas autant la couche arable –qui ne risque donc pas de se trouver emportée dans les rivières en ne laissant derrière elle qu’un «dust bowl».

La supériorité en termes d’occupation des sols, d’énergie et de productivité du bio sur l’agriculture conventionnelle dépend pour une large part de l’endroit et du type de semences [PDF].

Même les partisans du bio admettent [PDF] que dans les pays industrialisés, le rendement moyen des exploitations bio est inférieur de 8% à celui des exploitations conventionnelles. Et il suffit de faire un tour au supermarché du coin pour constater un écart considérable de prix.

Le lait bio coûte parfois deux fois plus cher que le lait de base, par exemple. Les pratiques de producteurs industriels américains, comme Stonyfield Farm, qui lyophilise du lait bio en provenance des producteurs néo-zélandais afin de l’expédier à Londonderry, dans le New Hampshire, où il est transformé en yaourt, tendent à faire encore augmenter les prix.

Le risque de manquer de nourriture

Cette efficacité moindre en matière agricole a une importance. Car ce qui est certain, comparé aux risques potentiels, pour la santé, des OGM, ou l’idée des bénéfices, pour la santé, de la consommation des de produits non modifiés génétiquement [pdf], c’est le risque sanitaire majeur de manquer de nourriture ou de manquer de variété.

Un milliard de personnes souffrent de malnutrition sur la planète; un bon nombre vit avec environ un dollar par jour. La meilleure façon d’aider les personnes pauvres à se nourrir correctement est de faire en sorte que la nourriture de qualité soit moins chère.

Plus nous attribuons de terres agricoles à des productions bio moins rentables, plus le prix de la nourriture augmente. Sur les exploitations tests, la production bio a démontré qu’elle pouvait être au moins aussi rentable que l’agriculture conventionnelle –et bien plus productive que la moyenne observée dans les fermes du monde en développement. Mais d’ici à ce que ces expériences puissent être reproduites en dehors des pôles de recherche agricole, le bio n’est pas l’ami des consommateurs les plus pauvres.

La plupart des personnes les plus pauvres sont des agriculteurs

Et ce luddisme de paroisse et de repli sur soi a des effets tangibles sur la capacité des producteurs des pays pauvres à sortir de la pauvreté par le biais du développement durable.

La plupart des personnes les plus pauvres du globe sont des agriculteurs. Bon nombre vivent dans des environnements pauvres en eau et sur des terres fragiles. Les herbicides et les produits génétiquement modifiés pourraient joueur un rôle considérable pour augmenter la productivité de leurs terres.

Mais quinze ans après que des plantes génétiquement modifiées aient été pour la première fois plantés à des fins commerciales, le Kenya, l’Afrique du Sud et le Burkina Faso sont les seuls pays d’Afrique sub-saharienne a avoir autorisé la culture d’OGM.

Cela est pour partie dû au fait que les agences d’aide européennes ont financé des consultants afin qu’ils mettent au point des systèmes régulateurs fondés sur les modèles restrictifs mis au point en Europe. Et les ONG européennes ont également menacé les gouvernements africains de voir leurs exportations vers l’Europe chuter si leurs produits étaient cultivés ne serait-ce qu’à proximité de plantations d’OGM.

Manger pour être un citoyen globalement responsable

Comment et quoi manger pour être un citoyen globalement responsable?

  • Mangez moins de viande et opposez-vous aux programmes d’aides aux agriculteurs en Occident, particulièrement ceux à destination de l’élevage de bétail.
  • Faites campagne contre les programmes de biocarburants aux Etats-Unis, qui consomment du maïs et le transforment en un carburant énergiquement très inefficace.
  • Poussez pour que de nouvelles analyses soient effectuées sur les OGM.
  • Encouragez le financement public de la recherche et des lois sur la propriété intellectuelle qui permettront à des agriculteurs pauvres d’éviter de se voir refuser l’accès aux bénéfices potentiels des graines génétiquement modifiées.
  • N’achetez de la nourriture bio que si elle est aussi efficace, sur le plan du bilan énergétique, que l’agriculture conventionnelle.
  • Et soyez un consommateur avisé: les produits locaux qui poussent en dehors de la saison et la viande engraissée avec du fourrage d’importation n’est pas bonne pour vous, pour l’environnement et pas davantage pour les pays émergeants

Charles Kenny

Traduit par Antoine Bourguilleau

NDR: Le titre de cet article (à l’origine «Pour aider les pauvres de la planète, abandonnez le bio et le local») a été modifié pour mieux refléter son contenu, après les remarques de plusieurs lecteurs sur le blog, Twitter et Facebook. Merci pour vos commentaires!

42 commentaires pour “Réfléchissez avant d’acheter bio et/ou local”

  1. vous êtes contents de ces amalgames ? vous trouvez ça intelligent ? constructif ? exact ?!!
    la comparaison UK – Nvelle Zélande est touchante de crétinisme et/ou de malhonneteté. “Toutes choses égales par ailleurs”, vous connaissez ? Demandez-vous si vraiment et pourquoi la GB doit importer tout son fourrage…
    Qu’est-ce qu’on ferait pas pour faire du clic.
    au mon dieu, ils ont tué Kenny !
    Vous savez que toute votre barbaque est nourrie au tourteau de Soja importé des US (l’été) et d’Argentine (l’hiver).
    Un peu de réalisme. Et rendez le chèque d’Exxon !

  2. ô tourteau de soja OGM, bien entendu

  3. Si vous voulez faire un vrai geste, laissez tomber le bio et l’achat local et devenez un consommateur global, mais averti. Nous devrions entrer dans l’ère des cosmovores –les consommateurs cosmopolites de la nourriture mondiale.
    —> Mais c’est une blague? en gros on peut laisser crever les agriculteurs français mais suuurttouuut pas ceux du tiers monde !
    Vous pensez vraiment ce que vous écrivez ?
    et vous pensez que les populations de ces pays se soucient du devenir de nos paysans ?

  4. Je suis effaré par ce type d’article, qui enfile comme des perles les amalgames, les contre-vérités, les fausses analogies (une vraie rhétorique à la Sarkozy) ! Allez, si j’ai le temps, je ferai un long commentaire pour démonter la plupart des points soulevés dans cet article que Claude Allègre aurait pu écrire !

    Juste 1 pour l’exemple. Extrait : “Pourquoi [les] OGM seraient-ils plus risqués que les anciennes semences «traditionnelles», dont les graines sont régulièrement bombardées de radiations afin de provoquer des mutations ?” >>> L’auteur serait bien inspiré de préciser qu’il existe (heureusement) des graines non irradiées.

    Je ne parle pas non plus de l’indépendance alimentaire qui n’est absolument pas abordée dans ce papier.

  5. Bonjour,

    Article assez à contre courant…. qui veut sans doute choquer pour faire du “buzz”.

    Le prix de revient des denrées n’est pas la seule variable à prendre en compte. En effet, l’auteur semble souhaiter que tout soit remis sur le marché global, or qui en est bénéficiaire ? les multinationales bien sûr qui n’ont aucun intérêt au développement des populations, elles locales. Qui de l’environnement aussi? et des pratiques durables?

    “le transport ne compte que pour une part infime de l’énergie consommée par la production et la distribution de nourriture”
    = Je ne suis pas certain que le coût énergétique et environnemental d’acheminement depuis la Nouvelle Zélande vers l’Angleterre, de surcroît pour de la viande, soit négligeable.

    Derrière les OGM, il y a le risque du “copyright” sur le vivant = si on dépose des brevets pour le blé, le riz, etc. Le paysan d’un pays pauvre ne pourra même pas planter librement de quoi assurer sa subsistance, ce qui est proprement scandaleux.

  6. Bonjour,
    Oui pour la recherche sur les OGM, ce qui est inadmissible c’est de déployer de tel mode de culture alors que comme dit ici, les recherches n’ont pas été menées correctement et indépendamment.
    Que dire du Bio, je n’en suis pas un fervent consommateur. Cependant les analyses de Claude Bourguignon pourrait vous aider à comprendre le problème de l’agriculture intensive, dans son effet sur la faune et la flore environnante. (à retrouver sur Youtube)
    Enfin, l’esprit de la culture local n’est absolument pas d’avoir des tomates et des kiwis toute l’année, du moins à ce que j’en ai compris, mais plutôt de cultiver et consommer les fruits et légumes de saison. (Petite présentation sur la Permaculture : http://www.pearltrees.com/#/N-play=1&N-u=1_370327&N-p=25583844&N-s=1_3371237&N-f=1_3342258&N-fa=3342258 )
    Enfin la culture locale peut utiliser des serres et autres moyens pour produire des denrées toute l’année, à condition d’utiliser des énergies renouvelables pour alléger le bilan carbone.
    Je vous invite à regarder ce documentaire qui présente de nouveaux modes de production d’énergie renouvelable et de culture qui rendrait possible cette culture locale :
    http://vimeo.com/25759952

    Je reste entièrement d’accord avec l’article pour ce qui est des lois sur la propriété intellectuelle qui devraient permettre à tous d’avoir accès à ses technologies pour produire énergies et aliments de façon plus locale et responsable…
    La facture énergétique du Bio et du locale sont peut être plus importante, mais c’est sans compter que la production de l’énergie nécessaire peut être bio et locale…
    Enfin le mode de consommation actuelle entraîne quelque 2/3 de perte de produits alimentaires à travers le monde. Du fait, entre autre, de circuit de distribution à rallonge, de législation qui interdisent la distribution des denrées presque périmées, du gâchis du la surconsommation (enfin du sur-achat plus précisément). Si le bio&local abaisse la productivité de 8%, qu’est ce qu’elle donne en terme de gâchis, par rapport au circuit classique?

    Sans plonger dans la paranoïa, cet article m’a l’air tout frais commandé par Monsanto&Co

  7. Depuis quand doit-on bouder les produits locaux ???…En effet, beaucoup d’entre eux poussent à la bonne saison et n’ont pas besoin de serres chauffées, alors pourquoi les faires venir de l’autre bout de la planète? Arrêtons les haricots du Chili en plein hiver et attendons les haricots tous frais de l’été !
    Vous dites « la viande engraissée avec du fourrage d’importation n’est pas bonne pour vous, pour l’environnement et pas davantage pour les pays émergeants »….N’exagérons pas ! Quid de tous les animaux élevés localement en France avec du fourrage ramassé par les agriculteurs dans leurs propres prés ? Les agriculteurs d’ici doivent-ils tout abandonner, entraînant un peu plus de désertification rurale, parce que les agneaux de Nouvelle-Zélande, c’est mieux ?
    La grande majorité des agriculteurs du Massif-Central français vendent leur lait à Candia (qui rachète les laiteries locales), et leur lait est alors récolté et envoyé en Suisse. Les habitants du Massif Central achète ensuite ce même lait Candia au supermarché…Ce ne serait pas plus simple d’avoir, comme auparavant, des coopératives locales qui ne font pas voyager le lait, mais qui le vendent directement du producteur au consommateur (plus de gains pour le producteur qui n’est plus obligé de travailler à perte, moins cher pour le consommateur car il n’y a plus d’intermédiaires…) ? …Ce n’est qu’un exemple d’aberrations alimentaires qui existent…Arrêtons de dénigrer ce qui est local !

  8. Et bien moi contrairement á la plupart des commentateurs, ai trouvé cet article trés enrichissant et intéressant.
    A confirmé l´intuition que j´avais déjá mais que je n´arrivais pas á formuler de maniére cohérente.
    Un grand merci á l´auteur !

  9. Je pense que cet article n’est pas complètement objectif… manger des ogm? et puis quoi encore? des pesticides? on peut aussi rajouter une petite dose des phallates ou du bisphenol a (au choix)… puis continuer a demolir la pauvre planete apres tout on s’en fout du rechauffement global et de la biodiversité… Ils faisaient comment les gens des autres pays avant? eh bah au lieu de produire pour nous ils devraient produire pour eux non?

    et wise max a raison… ici le soja importe d’argentine c’est du soja monsanto, qui est aussi au bresil, vous savez que grace a ce soja, le boeuf argentin qui broutte de l’herbe a du mal a gagner du terrain, les producteurs de lait ferment, car c’est plus rentable de faire du soja a tel point qu’ils doivent importer de la viande de bresil maintenant…

    Ces deux pays sont en train de detruire leurs forets (y compris une bonne partie de la patagonie) pour faire pousser du soja… soja qui est plein de pesticides qui sont eux interdits en france mais pas la bas, ils fumiguent les champs et les maisons autour avec des avions et ça va dans les nappes phréatiques… les gens sont malades la bas, et vous? non faut continuer a manger des ogm… et bah je vous laisse les ogm, j’irai manger du bio moi en attendant

  10. Merci pour cette traduction, c’est une réflexion rondement menée.

    Et vive cette génération montante d’économistes qui nous éclairent sur des mécanismes complexes, loin des idéologies à la chacun-pour-soi, à la tous-pour-tous, à la concurrence-libre-et-non-faussée et à la on-n’a-qu’à-faire-comme-nos-grands-mères-qui-vivaient-bien-plus-authentiquement.

  11. @wise max : Quel beau commentaire bien argumenté. On voit que ça sert à quelque chose d’essayer de casser les préjugés.

    Effectivement, les études montrent que le transport de nourriture consomme finalement assez peu d’énergie par unité transportée. C’est lié au fait qu’on transporte de grandes quantités. Paradoxalement, on consomme énormément d’énergie quand on va acheter des produits “locaux” dans une ferme à 15km et qu’on y va en voiture, car finalement, on fait 30km au total pour transporter par exemple, 3 à 5kg de nourriture.

    Bien évidemment, il serait abusif d’en conclure que ça ne sert jamais à rien de manger local, mais l’intérêt du raisonnement est de montrer qu’il est complètement naïf de croire que manger local est systématiquement bon pour l’environnement.

    Quant aux OGM, il serait temps de mettre un terme au complot médiatique qui nourrit de manière démesurée les peurs des citoyens. Les OGM ne sont pas différents par nature des produits non génétiquement modifiés (mais qui, par ailleurs, ont été génétiquement sélectionnés depuis des siècles ce qui revient au même que la modification génétique). Il faut bien sûr appliquer les mêmes contrôles et les mêmes normes de sécurité aux OGM et aux produits conventionnels mais ne pas interdire sous le coup de l’hystérie.

    Pour ce qui est du bio, je n’ai rien contre mais je suis toujours stupéfait de voir que dans les sondages, beaucoup de consommateurs en achètent pour des raisons de santé alors que ces produits n’ont aucun bénéfice prouvé pour la santé.

  12. L’agneau néo-zélandais n’a aucun goût. Parlez-moi d’un bon agneau des Pyrénées par exemple, c’est bien autre chose. Je suis d’accord avec la conclusion de Démosthène, cet article est écrit par un spécialiste du développement économique qui ne se trompe pas sur tout (si vous achetez une mangue, ça fait vivre des producteurs de mangues) mais qui reprend sans grande distance l’argumentaire non pas des chercheurs en OGM, mais de ceux qui en commercialisent. Reste qu’il est certain que tout ce qui est bio n’est pas diététique (huile de palme bio, typiquement) et que certains produits “bio” ou “locaux” sont victimes des mêmes erreurs que d’autres (suremballage, par exemple).

  13. Oui cet article est un peu aberrant, pourquoi laisserions nous tomber nos agriculteurs Français qui sont déjà en difficulté au profit d’autres? Notre économie n’est déjà pas en grande forme, je pense qu’au contraire il faut acheter Français pour soutenir l’emploi (et c’est également plus écologique!).
    De plus ce n’est pas en achetant quelques haricots ou bananes à des agriculteurs du tiers-monde que nous sauverons leurs pays, leurs problèmes sont bien plus profonds que ça (mauvaise répartition des richesses, corruption, crise politique, dettes…). Le raisonnement développé dans l’article est donc économiquement sans intérêt car il reviendrait à appauvrir l’économie Française sans participer au développement économique de ces pays outre mesure…

  14. @yannick tu oublies que le gros probleme des ogm ce n’est pas juste les ogm mais le pesticide qui va avec, si ces plantes elles ont des ogm c’est d’abord pour resister aux pesticides tels que le roundup, un herbicide puissant qui tue tout ce qui n’est pas ogm et qui pousse autour… vous savez que pour appliquer ce pesticide il vous faut une combinaison avec des masques, des bottes, des gants et tout le tralala? si c’est si bon pour nous pourquoi on doit se proteger d’une telle façon? c’est sur le monsieur qui met le produit sur la petite plante il a des fortes doses…. mais petit a petit vous mangez des doses et ça s’accumule pour vous faire des beaux cancers…

    Je peux vous dire que pour acheter mes produits locaux je vais a pied, j’ai un point relais a 10 minutes de chez moi il ramène mes legumes poussées en saison une fois par semaine… et je suis tres contente, je n’ai peut être pas les legumes que je veux a chaque fois mais au moins ça nuit pas a la planète, c’est produit a cote ça fait vivre les gens du coin, etc…

  15. sans compter que une plante ogm est sterile, une plante normale non, ce qui veut aussi dire que chaque année le producteur est obligé de payér des nouvelles semences, vous savez combien de producteurs se suicident en inde a cause de ça? beaucoup ils ont cru au miracle et maintenant sont ruinés…

  16. Attention à ne pas laisser certaines zones d’ombre ni à faire d’amalgames dans cet article où tout n’est pas faux mais où il manque quand même des éléments essentiels (pour faire confiance aux OGM, il faudrait que ceux qui les développent n’aient pas d’intérêt économique derrière, Monsanto a bien su faire des OGM dépendant de ses engrais et de ses pesticides).

    Ne stigmatisons pas non plus le bio en général, puisque deux tendances s’y distinguent maintenant (grande distribution vs petits magasins regardant sur le bilan total de leurs produits). Le vrai bio s’attelle à être intelligent et à arrêter de s’attendre à acheter des produits du monde entier à des prix dérisoires.

    Si le lait bio coûte deux fois plus cher, c’est aussi parce que les vaches y sont moins parquées comme des marchandises et un poil mieux soignées non ? Rien à voir avec du local/pas local, ici c’est la démarche de production qui est différente.
    Que je sache, l’herbe pousse ici aussi, et les animaux pourraient très bien la manger au lieu de passer une vie de souffrances en élevage intensif à manger des aliments importés qui ne leur conviennent pas et pour lesquels il faut leur donner des médicaments pour les aider à digérer. C’est justement l’argument de la rentabilité (moins cher d’en mettre 500 dans un hangar, de faire n’importe quoi et d’en avoir 30% qui meurent plutôt que d’en mettre 50 dans un pré) qui a poussé à adopter ces systèmes absurdes.
    C’est en effet en partie le fourrage pour nos élevages qui affame la moitié du globe. Mais la question ne porte pas sur le fait que ce soit local ou pas, mais bien sur le système même de l’élevage intensif, ce en quoi je rejoins cet article pour la réduction de la consommation de viande.

    Et, ah bon, on ne peut pas faire de jachère sans herbicides ?

    Enfin bon, comme dans un commentaire précédent, je vous conseille en effet d’écouter Claude et Lydia Bourguignon qui ont notamment participé au film Solutions locales pour un désordre global afin d’avoir l’autre version de l’histoire et de pouvoir vous faire une opinion.

  17. @Jenny. Ce que dit l’article, c’est que tous les OGM ne sont pas comme dans “le monde selon Monsanto”. Oui, on a raison de se méfier d’une plante qui pour pousser réclame que l’on décime tout autour d’elle. Mais il y a plein d’autres façons de faire.
    L’article le rappelle en parlant du coton qui RÉDUIT le recours aux pesticides.
    Tu peux prendre le gène de la tomate qui lui permet d’avoir dix fleurs par branche et le transférer sur le safran, qui n’en produit que deux (d’où son prix super élevé).
    Tu peux transférer le gène de la vitamine C sur des céréales qui seraient cultivées dans les régions où il y a des carences en vitamine C.
    Un OGM n’est stérile que si on en décide ainsi, d’où la réflexion de l’article sur le droit à la propriété intellectuelle.

    Bref, l’OGM, c’est une technique puissante, pour le pire mais surtout pour le meilleur. “Le monde selon Monsanto” est un bon reportage, mais il faut voir au-delà de notre petit plaisir de se dire “Ah ces méchantes multinationales qui oppriment la terre”. L’agriculture pose des problèmes cruciaux et le meilleur moyen de s’y attaquer, c’est une approche rationnelle sans diabolisation.

  18. @Yannick

    “Paradoxalement, on consomme énormément d’énergie quand on va acheter des produits “locaux” dans une ferme à 15km et qu’on y va en voiture, car finalement, on fait 30km au total pour transporter par exemple, 3 à 5kg de nourriture.”

    >> Et si vous allez acheter, en voiture, vos produits de l’industrie agro-alimentaire en grande surface .. ça ne coute rien en énergie peut être ??

    Quant aux produits bio, effectivement, ils n’ont peut être pas d’avantages nutritionnels, mais sont malgré tout bien meilleurs pour la santé car produits sans pesticides et autres cochonneries….

    C’est article est bidon et ceux qui le soutiennent manquent d’information réaliste je crois.

  19. Article intéressant.
    Il pose des questions peu courant et oppose 2 des principaux courant de “pensée unique” sur une autre approche.
    Merci.

  20. @Yv “= Je ne suis pas certain que le coût énergétique et environnemental d’acheminement depuis la Nouvelle Zélande vers l’Angleterre, de surcroît pour de la viande, soit négligeable.”
    Ben si justement, le transport maritime est le plus efficace en terme de bilan énergétique. En gros, on utilise plus d’énergie en prenant sa voiture et en allant acheter une poupée à 10km de chez soi que ce que cette même poupée à dépenser en énergie pour venir de Chine.
    Certes la viande est transportée en container réfrigéré mais cela ne fait pas une grosse différence.

    Par ailleurs cet article a le mérite de rappeler un point important: MANGER MOINS DE VIANDE !

  21. Voici un article farci de contre vérités qui jouent directement le jeu des multinationales semencières.
    Comment les OGM et les intrants chimiques pourraient-ils sortir les agriculteurs du sud de la pauvreté, alors même qu’ils n’ont pas les moyens de se les acheter et que lorsqu’ils le font, à crédit, comme en Inde, ils s’exposent à la faillite et au suicide ? Deux phénomènes qui ont pris un tour épidémique dans ce pays. Les OGM ne présentent aucun intérêt pour la plupart des agriculteurs et n’en ont aucun pour les consommateurs. Seules les multinationales qui ont investi des millions de dollars dans leur développement y trouvent leur intérêt.

    Les intrants chimiques polluent les sols et les nappes phréatiques, ils sont neuro-toxiques et cancérigènes. Plus encore, ils détruisent les micro-organismes du sol qui sont la condition même de l’humus. A terme, ils contribuent donc à désertifier nos terres arables et à saper les fondements de notre capacité à produire notre alimentation. Le phénomène est en cours. Il nous impose de changer de modèle agronomique au plus vite plutôt que de persévérer dans le modèle productiviste des années soixante qui sacrifie notre avenir à tous. Au lieu d’injecter d’énormes crédits de recherche dans la transgénèse qui en est un nouvel avatar, il devient aujourd’hui urgent d’investir dans la recherche sur la lutte biologique, seul moyen de mettre en place une agriculture durable.

    Cet auteur propose de sacrifier l’agriculture des pays développés au profit des pays du sud. Un choix qu’a fait la Grande-Bretagne dès la deuxième moitié du XIXème siècle, dans un contexte d’émeutes généralisées aujourd’hui oubliées. Il me paraît inacceptable de développer un tel discours fondé sur l’idéologie ultra-libérale alors même que des centaines de milliers d’exploitations agricoles et d’emplois sont en jeu et que nous vivons une période de crise justement causée par l’ultra-libéralisme financier. Pour cet auteur comme pour les traders qui s’enrichissent du malheur de millions de personnes, la seule chose qui compte est le profit à court terme.

    De plus ce ne sont pas là seulement des emplois qui sont en jeu mais aussi notre culture alimentaire, nos vins, nos fromages, nos fruits, nos spécialités locales, ce qui constitue le fondement de notre patrimoine collectif, ceci sans parler de nos paysages et de l’existence même des populations de nos zones rurales. Ce ne sont pas les petits calculs abstraits de cet individu qui lui donnent le droit de croire que nous sommes prêts à abandonner le sel de nos vies.

    Par ailleurs, l’immense majorité des paysans du sud n’est absolument pas compétitive sur les marchés mondiaux. Si la question est de permettre à ces paysans de vivre dans l’aisance, il serait clairement préférable d’interdire la spéculation sur les produits agricoles et de revoir en profondeur le fonctionnement des marchés agricoles mondiaux dont les prix trop bas poussent chaque année des milliers de paysans à aller grossir les bidonvilles des mégalopoles du sud. Il vaudrait mieux les soutenir financièrement pour leur assurer une autonomie en terme de semences, pour leur permettre d’obtenir de meilleurs outils et des animaux de traits, et surtout pour voir avec eux et non contre eux comment améliorer leur productivité.

    La question des fourrages montre enfin à quel point cette personne ignore l’histoire de notre agriculture. C’est justement l’usage des fourrages qui a permis d’augmenter la productivité agricole européenne. Parce que les protéagineux fixent l’azote dans le sol et ont permis d’abandonner le système des jachères, on a pu amender les sols et augmenter considérablement les terres cultivées. On a pu nourrir des animaux qui ont fourni leur force de traction, le lait, la viande mais aussi l’engrais de leur fumier. De fait, c’est justement le fourrage qui a permis une augmentation considérable de la productivité agricole, ce qui a entraîné en retour le déclenchement de la révolution industrielle.

    Mr Kenny méconnait son sujet et mise sur la provocation pour se faire un nom. Dans un contexte où l’on annonce la fin prochaine des hydrocarbures à bas prix, c’est au contraire de ce qu’il nous affirme la production agricole de proximité qui s’avère plus que jamais une solution d’avenir. Les questions cruciales renvoient à la souveraineté alimentaire des peuples de la terre, à la mise en place en place d’un système de prix agricoles qui permettent à tous les paysans de vivre dignement et à la généralisation de systèmes d’agricultures durables adaptés aux territoires et aux populations.

  22. >> Il pose des questions peu courant et oppose 2 des principaux courant de “pensée unique” sur une autre approche.

    Mwaaaaahahahaha. “Pensée unique” en effet.

    “Pensée unique” que d’imaginer qu’on peut se dispenser de détruire totalement les ressources en terres agricoles et en eau potable pour nourrir la planète.
    “Pensée unique” quand on prétend que la santé est un droit plus important que le droit des industries agrochimiques à protéger leur monopole sur les semences et leur empire sur les agriculteurs.
    “Pensée unique” des scientifiques qui estiment que le réchauffement climatique est d’origine humaine et qu’il nous entraîne vers des catastrophes.
    “Pensée unique” des syndicats et des inspecteurs du travail quand ils font en sorte de protéger les travailleurs contre les abus et les négligences de leurs employeurs. (« La liberté de penser s’arrête là où commence le code du travail », L. Parisot)

    Quand un “briseurs de tabous” veut noyer son chien, il l’accuse de “pensée unique”.

  23. Oui, article débile.
    J’aime bien le discours “aidez les pauvres en mangeant ce qu’ils mangent”… alors on n’ a plus qu’à mourir de fin pour faire pression sur l’économie mondiale, c’est ça ? Merci pour ces avis avisés.
    Idem pour les fruits exotiques : je pense que manger un ananas du bout du monde est écologiquement plus couteux qu’une pomme qui a poussé dans le village d’à coté, où même à 100km de là… si des gens essayent de prouver le contraire, à mon avis ils se trompent quelque part !

  24. NON NON NON!!!!!! C’est quoi cet article???!!
    Les mouvements de petite paysannerie locale européenne sont SOLIDAIRES DE MOUVEMENTS TELS QUE VIA CAMPESINA dans le Sud. Quand je veux manger local surtout ce que je veux c’est que ça vienne de petites exploitations ici et que celles-ci ne meurent pas. Et que celles du sud ne meurent pas non plus! Regardez le film SOLUTIONS LOCALES POUR UN DESORDRE GLOBAL de Coline Serreau
    “L’agriculture, élément essentiel d’identité culturelle, subit aujourd’hui de multiples pressions comme la tendance à une agriculture industrielle et hyper-productiviste, les échanges injustes (formalisés par l’OMC) et la mainmise des grandes entreprises sur les ressources (semences, …) et la distribution.
    Ce constat est valable pour les paysans et les sociétés du Sud et du Nord” ->http://www.cocagne.ch/old/HTDOCS/SudExpo06.htm

  25. Excellent article, certains commencent à comprendre l’imposture du bio et du localisme. Les réactions outrés et pathologiques dans les commentaires sont compréhensibles: depuis 15 ans une propagande massive et totalement mensongère vise à renvoyer l’occident au Moyen Age agricole.

    Pour en revenir à un point abordé par l’article, le non travail du sol, il est nécessaire de bien comprendre que c’est l’innovation agricole la plus importante depuis l’invention des rotations. Le semis direct sous couvert est la technique qui s’imposera irrémédiablement dans l’avenir. Hors cette technique est impossible en AB. L’agriculture écologiquement intensive ou agriculture de conservation est le seul ensemble de technique qui permettra de nourrir durablement l’humanité en réduisant la dépendance aux intrants tout en garantissant des rendements très élevés.

    plus d’info:
    http://www.agriculture-de-conservation.com/
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Agriculture_de_conservation

  26. “C’est en effet en partie le fourrage pour nos élevages qui affame la moitié du globe.”
    Cette assertion est d’une stupidité affligeante et dénote une fois de plus l’ignorance crasse du français moyen sur les problématiques agricoles:

    – Un bon tiers des terres agricoles nourrissaient les animaux de trait avant l’invention et la diffusion du moteur à explosion. Les terres agricoles n’ont jamais produit que des aliments pour les humains.
    – Les terres à fourrage ne sont pas forcément utilisable pour d’autre production. Traverser la France et regarder à travers la vitre de votre voiture pour voir que les zones escarpés, très humide ou très sèche concentre les élevages, alors que les plaines “labourables” concentre la production céréalière.
    – La France doit nourrir le Yémen? Je ne vois pas pourquoi nos pays devrait assumer les délires démographiques ou l’absence d’investissement agricole d’autre pays. L’exportation de produits agricoles surproduit en EU et USA a eu un effet dévastateur sur l’agriculture africaine. Ces pays seraient moins dépendant si ils n’avaient pas étaient considéré comme des déversoir à surplus bradés.

  27. Cet article est en réalité un puzzle fait avec des pièces interchangeables entre elles pouvant être présentées recto comme verso et en laissant des trous dans l’image (spéculation, accaparement des terres, conventions internationales…). Manger local peut être positif ou négatif, comme le non local, comme pour le bio, comme pour le non bio, comme pour les OGM ou les non OGM… Cela ne condamne pas cet article pour autant parce qu’il invite à enrichir les argumentations des uns et des autres, permettant de ne pas sombrer dans les deux pensées uniques qui s’opposent.
    Mais il manque une problématique de sciences humaines et sociales (économie + droit + sociologie/anthropologie) pour constituer la colonne vertébrale d’une “régulation” (on devrait plutôt dire d’un encadrement juridique) de la production et des échanges commerciaux des produits alimentaires agricoles. C’est cela que le programme de recherche “Lascaux” (http://www.droit-aliments-terre.eu) essaie de construire brique après brique, en y associant toutes celles et tous ceux qui le souhaitent. Il s’agit d’un programme européen de recherche associant des scientifiques des sciences humaines et sociales de tous les continents, ouvert sur les ONG et la société civile.

  28. @ Karg

    Ben oui, le maïs cultivé dans les fameuses plaines “labourables” françaises, c’est seulement pour faire de la maïzena.

  29. ?????il faudrait produire des produits estivaux sous serre l’hiver en europe???Mais qui peut bien être assez bête pour consommer des courgettes et des tomates l’hiver..?…La culture sous serre chauffée est ridicule,mangez local ET SURTOUT de saison!

  30. Lolilol!!! Je mange local (entre autre!) pour que les paysans du tiers-monde cultivent pour leur pays, pour eux!!! C’est en achetant des produits agricoles à bas couts que l’on maintient les paysans des pays en développement dans la misère!!!.
    Et puis merde, vous trouvez normal d’acheter en France des haricots verts du Kenya, ou des poires du Pérou!!!!
    Pour que tout le monde puissent manger sur cette planète, il faut que l’on cultive partout et que l’on ne spécialise pas sur 3/4 cultures.

  31. Sortez de chiffre M Garrison, la surface en herbe en France par exemple. Mais il est vrai que l’ont peut planter du maïs en semis direct dans des prairies, plus laisser le prairie reprendre à la saison suivant.

  32. “Idem pour les fruits exotiques : je pense que manger un ananas du bout du monde est écologiquement plus couteux qu’une pomme qui a poussé dans le village d’à coté, où même à 100km de là… si des gens essayent de prouver le contraire, à mon avis ils se trompent quelque part !” pas forcément, si tu chauffe la serre de l’ananas au fioul importé, autant importé un ananas qui a poussé au soleil.

  33. […] Réfléchissez avant d’acheter bio et/ou local […]

  34. “Le paysan d’un pays pauvre ne pourra même pas planter librement de quoi assurer sa subsistance, ce qui est proprement scandaleux.” LoL, les paysans indiens qui exigent des semences Bold Gard II ne sont pas de votre avis. Mais c’est la réalité du terrain, pas d’internet et des salons bobos.

  35. @Yannick qui écrit “Les OGM ne sont pas différents par nature des produits non génétiquement modifiés (mais qui, par ailleurs, ont été génétiquement sélectionnés depuis des siècles ce qui revient au même que la modification génétique”. Eh, Yannick, l’ADN a été découvert en 1953, alors explique nous comment on a pu sélectionner génétiquement des produits depuis des siècles ? LOL !

  36. @karg : en effet, je me suis trompée sur le terme de “fourrage”, et je me suis aventurée dans un domaine que je ne connais pas très bien. Je voulais en fait parler du soja, qui il me semble, est produit dans les pays en développement et importé pour nourrir les animaux des élevages intensifs.

  37. Oui mais il pourrait très bien être produit ici si les subventions étaient plus neutre ou favorisé la plantation d’une légumineuse dans la rotation. Des éleveurs bovins en utilisent déjà, il le produise à la ferme pour leur propre troupeau, goret ou volaille. L’UE a volontairement abandonné cette filière, au mépris de contrainte commerciale et agronomique des agriculteurs.

    “Eh, Yannick, l’ADN a été découvert en 1953, alors explique nous comment on a pu sélectionner génétiquement des produits depuis des siècles ?” La sélection classique a commencé avec la redécouverte de Mendel, donc depuis un bon siècle et demi. Ce qui n’a pas empêché les anciens de domestiqué des plantes sauvages très différente de nos plantes cultivés. Le blé par exemple est un hexaploïde fusion de 3 espèces.

  38. C’est bizarre, on ne prend finalement que ce que l’on veut dans les études ‘scientifiques’ !
    Alors j’en fait autant.
    Aujourd’hui, on retrouve des traces de pesticides dans 95% des cours d’eau français (http://www.journaldelenvironnement.net/fr/document/detail.asp?id=27296&idThema=2&idSousThema=10&type=JDE&ctx=291 ) .
    Les liens entre utilisation de pesticides et développement de cancer sont maintenant établis
    ( http://www.mdrgf.org/210pesticides.html ) .
    La fabrication des OGM requiert d’y introduire des gênes de résistances aux antibiotiques.
    ( par exemple : http://www.sciences-et-democratie.net/blog/2010/03/05/pomme-de-terre-ogm-amflora-la-question-de-la-resistance-a-lantibiotique )
    Nous retrouvons des traces de ceux ci dans le produit fini, et les consommons.
    L’afssaps met en garde sur la baisse d’efficacité des antibiotiques (http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/1/77/25/21/ConsommationAntibiotiques-1.pdf ) .
    Et encore : on retrouve des traces d’OGM dans les cours d’eau ( http://www.lefigaro.fr/environnement/2010/09/27/01029-20100927ARTFIG00706-des-toxines-d-ogmdetectees-dans-les-rivieres-americaines.php)
    Des études révèlent des signes de toxicité hépatorénale après consommation de maïs OGM. (http://www.biolsci.org/v05p0706.htm)

    Donc, d’accord avec l’article :
    utilisons des pesticides, de préférence en Afrique, surtout là où il n’y a pas trop de cours d’eau, donc moins de risque de les polluer.
    Utilisons des OGM qui sont si efficaces (ah oui, je n’ai pas mis de lien pour des articles qui parlent du suicides des agriculteurs indiens depuis qu’ils utilisent des graines OGM pour le coton ; ni vers ceux qui montrent comment la chrysomèle du maïs à détourner les maïs OGM de Monsanto; ni les études qui prouvent que, contrairement à ce qui est annoncé, les utilisateurs d’OGM utilisent encore plus d’herbicides _et, à l’attention de l’auteur de l’article : même si ceux ci étaient bons pour la terre, ils sont chers ! _ ; …)
    Et continuons à utiliser des aspirines après la lecture de tels articles !

  39. J’aimerais savoir d’ou viennent les données sur la consommation énergétique des cultures et élevages, et du transport: si pour l’élevage je veux bien croire que l’élevage en extérieur soit plus économe en énergie, quid des cultures ? La, il est net que l’agriculture locale est moins énergivore

    Sinon, il est dommage que l’article manque d’ouverture d’esprit: si les méthodes de production alimentaires européennes sont “polluantes” et énergivores, la solution efficace est plutôt de les changer, plutôt qu’importer.

    Enfin, croyez-vous sincèrement que le marché de l’agroalimentaire permet aux agriculteurs “du Sud” de vivre décemment ? Plutôt de survivre… et le commerce équitable, si louable qu’il soit, sera très compliqué à généraliser.

  40. Je n´aiderai pas à la diffusion de cet article mal informé et pire, nuisible, mais je dois avouer que la lecture des commentaires pro-auteurs m´avait fait autant rire que peur.
    Dramatique

    Je garde le nom de l auteur en tete pour de futures publications, afin de bien prendre avec des pincettes les prochaines allégations farfelues.

    On nage en plein délire, juste, Slate, un panneau “WARNING Polemique” en entete, un peu comme dans wikipedia, serait mérité.

  41. @arf “Je garde le nom de l’auteur en tête” pour bien pouvoir rejeter a priori ce qu’il écrit trop réfléchir parce que ça ne va pas dans le sens de mes idées toutes faites.

    @yoyo : Pour les sources :
    – sur la comparaison UK-NZ : http://www.jborganics.co.nz/saunders_report.pdf
    Ce rapport tend à montrer que la Nouvelle Zélande est plus adaptée que le Royaume-Uni énergétiquement pour l’élevage et pour la culture de pas mal de choses.
    – sur le coût du transport : http://archive.defra.gov.uk/evidence/economics/foodfarm/reports/documents/foodmile.pdf
    Là on voit que pour le Royaume-Uni, qui importe pas mal, de toute façon 82% du transport se fait au niveau national, c’est pour ça que l’argument “faire venir mes fruits et légumes du bout de la terre ça pollue” tient difficilement.

    En somme, il est assez souvent moins coûteux en énergie de transporter un produit plutôt que de le produire près de chez soi.
    Il peut y avoir plein de raisons tout à fait valables de vouloir consommer bio et local, mais l’économie d’énergie en est rarement une, et chacun a le droit de se positionner sur ces questions. Le problème, c’est le discours un peu moralisateur, un peu liberticide du genre “La seule solution, c’est de renoncer aux ananas pour toujours, celui qui réfléchit à des façons acceptables de faire une agriculture mondialisée est forcément un salaud”. À ce niveau là, vivent les anglo-saxons.

  42. […] Je lisais plutôt cette semaine un article dans Slate qui remet solidement en cause la « bien-pensance » actuelle par rapport à l’alimentation. Nous devons, selon l’auteur de cet article, entrer dans l’ère des cosmovores-les consommateurs cosmopolites de la nourriture mondiale. […]

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