Small ou large? Les tailles indiquées sur les produits brouillent les pistes

Petit, moyen ou grand? En achetant un sandwich, vous vous demandez quelle taille raisonnablement choisir. Mais, comme s’interroge un article publié sur Npr, «est-ce qu’on commande vraiment une petite portion quand on commande un petit sandwich?».

En fait, ça dépend. Krishna Aradhna, prof de marketing à l’Université du Michigan, a étudié les répercussions des «tailles» indiquées sur les étiquettes sur nos choix alimentaires. Lors de son expérience, elle a donné des cookies à ses cobayes, biscuits étiquetés soit «grands» soit «moyens». Elle a ensuite étudié le nombre de cookies dévorés.

Mais il y avait un piège… Les cookies étaient tous de taille identique. Que s’est-il donc passé? Les gens mangeaient plus de cookies lorsqu’ils étaient étiquetés «moyens»: «au lieu de croire les message envoyés par leurs estomacs, les personnes testées faisaient confiance en l’étiquette».

Krishna explique: «juste parce qu’il y a une taille différente écrite sur l’étiquette, pour une même quantité réelle de nourriture, les gens mangent plus. Mais ils sont également persuadés de ne pas avoir mangé plus… ».

Pour brouiller encore plus les pistes, les tailles indiquées ne sont absolument pas les mêmes partout. Par exemple, dans un MacDo américain, le «grand soda» a la même taille qu’un «moyen» dans la chaîne Wendy’s… On peut constater visuellement sur le site fastfoodmarketing les différences entre plusieurs portions de frites «medium» et plusieurs boissons «médium»…

Selon le Centers for Disease Control and prevention (Centre de Contrôle et de prévention des maladies), le «grand» soda d’aujourd’hui aux Etats-Unis est 6 fois plus grand que le même «grand» il y a 60 ans… «Au fil des ans, la taille des aliments est devenue beaucoup plus grande. Les hamburgers ont grossi, les frites aussi, et cela a conduit au développement de l’obésité», souligne Krishna.

Les restaurants sont libres d’étiqueter leurs portions comme bon leur semble. Mais, «compte tenu de la puissance des étiquettes pour diriger les comportements», Krishna pense que la standardisation des tailles indiquées dans tous les restaurants pourrait avoir un impact plus important sur la santé publique que l’interdiction des sodas XXL, cheval de bataille du maire de New York. «Je ne parle pas de restrictions de liberté. Juste d’essayer d’avoir des tailles plus uniformes, pour aider le consommateur» explique la prof.

Npr souligne que cela n’est pas la seule manière d’influencer les portions avalées. Par exemple, manger sur une petite assiette peut inciter les gens à surestimer la taille de la portion reçue, et donc manger moins. De plus, boire de la bière dans un verre droit, plutôt que dans un verre courbé, encourage les gens à boire plus lentement et à mieux évaluer la quantité bue.

Photo: Oven roasted french fries/ Gudlyf via FlickCC License by

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Plus que six mois pour les sodas XXL à New York

La fin des boissons sucrées taille XXL approche à New York. Proposée par le maire de la ville Michael Bloomberg, l’interdiction de vente de larges boissons sucrées au restaurant, dans la rue et au cinéma a été approuvée le 13 septembre par le département santé de la mairie de New York –dont les membres sont choisis par le maire–, rapporte le New York Times.

Après le vote, Michael Bloomberg a estimé qu’il s’agissait «du plus grand pas fait par une ville pour lutter contre l’obésité», et qu’il pensait que ça «aiderait à sauver des vies».

Sauf si un juge bloque l’application de la mesure, d’ici six mois il ne sera pas possible de vendre des boissons dans des verres de plus de 16 ounces (50 centilitres). Les lobbys de l’industrie du soda comptent bien tenter de tout faire contre cette échéance, peut-être notamment via des plaintes devant la justice.

La ville affirme que la moitié de ses habitants est obèse ou en surpoids, mais ceux qui critiquent la mesure pensent qu’elle pourrait affecter les recettes des petites entreprises. Les établissements concernés sont ceux qui sont inspectés par le département de la santé (depuis Starbucks jusqu’aux stands de hot-dogs dans les stades). Les épiceries comme 7-Eleven ou les distributeurs de boissons ne seraient pas concernés. Ne sont pas non plus concernés les jus de fruit, les boissons à base de lait comme les milkshakes, ou les boissons alcoolisées (ni les boissons light, bien sûr).

Comme on l’écrivait au moment où Bloomberg a proposé cette mesure, pour The Salt, le blog food de NPR, cette mesure ne va en rien changer les habitudes des buveurs de soda ni faire baisser le nombre d’obèses. David Just, qui enseigne le comportement économique à la Cornell University, est «extrêmement sceptique». Pour lui, la manière dont la proposition est structurée va juste provoquer des rebellions… Tout simplement, les gens qui veulent boire beaucoup de soda vont être amenés à acheter deux portions plus petites… De plus, les énormes gobelets de jus de fruit ou de cappuccinos bien sucrés, non concernées par la mesure, contiennent aussi un nombre de calories aussi très élevés.

Michael Blommberg n’en est pas à son coup d’essai contre l’obésité. Depuis plusieurs années, les chaînes de fast-food de New York doivent inscrire le nombre de calories en face de chaque plat et boisson, tandis que les gras trans artificiels ont été interdits dans les restaurants. Enfin, cet hiver, une campagne de pub choc avait déjà suggéré aux habitants de réduire leurs portions de soda XXL.

Photo: Untitled/ wholehole via FlickCC License by

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Open Food Facts: de l’open data dans nos assiettes

Avant, aucune base de données sur les ingrédients et additifs des produits industriels n’était disponible ou exploitable pour les citoyens. Stéphane Gigandet, initiateur du groupe Manger Bloguer et du site Informations Nutritionnelles, a donc créé en mai 2012 Open Food Facts, pour lutter contre le manque de transparence des industries agro-alimentaires. L’idée, c’est de faire de l’open data dans nos assiettes, avec des infos brutes et disponibles pour tous, pour toutes les utilisations.

Chaque consommateur-citoyen peut prendre en photo les étiquettes des produits qu’il achète, puis renseigner la base de données sur les ingrédients, les additifs, la composition nutritionnelle et le lieu d’achat… Aujourd’hui, cette intelligente co-production de données alimentaires a déjà recensé 1700 produits, grâce à 135 contributeurs.

Données libres
Ces informations sont ensuite réutilisables et redistribuables comme bon nous semble, gratuitement. Des données qu’il est bon de pouvoir lire librement, parce que ce sont des informations d’intérêt général touchant à la santé publique, et parce que les choix alimentaires doivent être faits de manière éclairée…

Stéphane Gigandet, initiateur du projet, explique que l’objectif est de permettre aux consommateurs de «mieux décrypter les étiquettes», mais aussi de «faire réagir les industriels pour les encourager à faire mieux». Stéphane Gigandet aimerait aussi «comparer les compositions d’une région à une autre. On dit souvent que les yaourts sont plus sucrés dans les DOM-TOM, mais est-ce que c’est vrai?»

Open Food Facts permet donc de comparer les produits, de trouver les plus sains, ou ceux qui contiennent le moins de graisses, sels, additifs ou allergènes. Mais aussi de vérifier les allégations du genre «contient 25% de sucre/sel/gras en moins par rapport aux autres produits de la catégorie», pas toujours fondées…

Le site pourrait aussi «aider la recherche», en croisant ces données avec d’autres études. Mais Stéphane Gigandet précise que les usages de cette base de données sont à inventer, «les gens vont l’imaginer…». Une application I-phone et Androïd est en cours de construction…

Opération sodas
Associé à Owni et à Terra Eco, Open Food Facts a réalisé sa première grande opération de récolte participative de données du 18 au 24 juin: l’opération sodas. Stéphane Gigandet souligne qu’il était intéressant d’ «obtenir toutes les données dans une catégorie de produits. Et les sodas semblaient pertinents, avec leurs nombreux colorants et édulcorants…».

Le but était d’agréger le maximum d’informations sur les dizaines de sodas présents sur le marché, pour dresser un panorama de ces boissons et observer les différences éventuelles entre les grandes marques et les marques distributeurs, les ingrédients des boissons énergisantes, les quantités de sucre…

Quelques jours après la fin de l’opération soda, 60 millions de consommateurs dévoilait une inquiétante enquête sur les ingrédients cachés des sodas: des résultats sans doutes complémentaires de ceux d’Open Food Facts, puisqu’il s’agit d’analyses en laboratoire, pour une cinquantaine de sodas.

Pour Open Food Facts, le bilan est bon à la fin de l’opération: 160 sodas recensés, et 50 nouveaux contributeurs. Les informations recueillies sont désormais en train d’être exploitées et analysées par les rédactions d’Owni et de Terra eco, des diéteticiens et des nutritionnistes. Les résultats seront publiés prochainement, affaire à suivre!

Lucie de la Héronnière

Photo: Soda Pop Confusion/ Vox Efx via FlickCC License by

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Le maire de New York veut interdire la vente des sodas XXL

Michael Bloomberg, le maire de New York, envisage d’interdire la vente des boissons sucrées et sodas de plus d’un demi-litre dans les cinémas, les échoppes de rue et les restaurants. Selon le New York Times, la mesure ne s’appliquerait pas aux boissons gazeuses light, aux jus de fruits, aux boissons lactées comme les milk-shakes ou au boissons alcoolisées.

Dans une ville où plus de la moitié des adultes est obèse ou en surpoids, Thomas Farley, commissaire à la santé, rend les boissons sucrées responsables de la moitié de l’augmentation de l’obésité dans la ville au cours des 30 dernières années. Un tiers des New-Yorkais boit une ou plusieurs boissons sucrées chaque jour…

Stefan Friedman, le porte-parole de l’Association de la boisson de New York, représentant l’industrie du soda, a largement critiqué la proposition du maire: «le département de la santé de la ville de New York a une obsession malsaine à attaquer les boissons gazeuses (…). Il est temps pour les professionnels de santé d’avancer et de trouver des solutions qui vont effectivement lutter contre l’obésité. Ces mesures zélées servent juste à détourner l’attention…».

La proposition doit passer par le Conseil de la Santé. Cela ne devrait pas poser de problème, puisque ses membres sont nommés par Bloomberg lui-même. Il a déclaré qu’il ne prévoyait pas d’effet négatif sur les entreprises locales, et suggéré que les restaurant pourraient toujours augmenter les prix des boissons de petits formats s’ils voyaient leurs bénéfices diminuer…

Pour The Salt, le blog food de Npr, cette mesure ne va en rien changer les habitudes des buveurs de soda ni faire baisser le nombre d’obèses. David Just, qui enseigne le comportement économique à la Cornell University, est «extrêmement sceptique». Pour lui, la manière dont la proposition est structurée va juste provoquer des rebellions… Tout simplement, les gens qui veulent boire beaucoup de soda vont être amenés à acheter deux portions plus petites… De plus, les énormes gobelets de jus de fruit ou de cappuccinos bien sucrés, non concernées par la mesure, contiennent aussi un nombre de calories aussi très élevés.

Michael Blommberg n’en est pas à son coup d’essai contre l’obésité. Depuis plusieurs années, les chaînes de fast-food de New-York doivent inscrire le nombre de calories en face de chaque plat et boisson, tandis que les gras trans artificiels ont été interdits dans les restaurants. Enfin, cet hiver, une campagne de pub choc avait déjà suggéré aux habitants de réduire leurs portions de soda XXL.

Photo: Untitled/ wholehole via FlickCC License by

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Tu ne veux pas être amputé? Diminue tes rations

Vous souhaitez éliminer les risques d’être amputé à cause d’un diabète de type 2? Réduisez vos rations de boissons. C’est le message délivré (en anglais et en espagnol) par la campagne publicitaire du Département de la santé de l’Etat de New York qui fustige l’augmentation de la taille des rations de soda et dénonce les conséquences désastreuses que cela peut avoir sur la santé des consommateurs.

Dans le métro new-yorkais, les voyageurs peuvent voir une affiche montrant un homme amputé d’une jambe à cause d’une consommation excessive de boissons sucrées. Cette campagne baptisée «Cut your Risk» avec le slogan «Réduisez vos rations. Réduisez vos risques» s’inscrit dans la lutte contre l’obésité que mène depuis plusieurs années le Département de la santé. Elle dénonce les tailles XXL des rations de nourriture ou de boisson qui sont généralement servies à New York.

«Les rations ont augmenté. La même chose s’est produite avec le diabète de type 2, qui peut entraîner des amputations», titre la publicité. Sur d’autres visuels, on trouve des messages similaires d’avertissement concernant la consommation de grandes barquettes de frites ou de gros hamburgers.

D’autant plus que «les portions proposées sont largement supérieures aux besoins humains», rappelle le commissaire à la santé de New York, Thomas Farley. En effet, un seul menu proposé par des chaîne de restaurant peut satisfaire les besoins énergétiques d’une personne pour la journée entière. Il signale également que ce genre de campagne choc est le seul moyen de sensibiliser la population sur les risques encourus lorsqu’on néglige son alimentation.

Bien que la ville ait fait des progrès dans la lutte contre l’obésité, les chiffres restent inquiétants. La majorité des adultes new-yorkais (57%) et deux enfants sur cinq à l’école élémentaire sont en surpoids ou sont obèses, explique le communiqué de presse. Les conséquences sur la santé sont désastreuses, allant de l’hypertension au diabète de type 2. Ce dernier peut conduire à la cécité, à l’insuffisance rénale voire à l’amputation. En 2006, près de 3.000 New-Yorkais atteints de diabète de type 2 ont été hospitalisés pour des amputations.

Selon ses données, la taille des boissons a été multipliée par 4 depuis cinq décennies et la ration de certains aliments comme les frites a presque triplé.

De leur côté, les producteurs de boissons se sont insurgés contre cette campagne et ont affirmé que la publicité donnait une «fausse image» des boissons gazeuses, rapporte El Mundo.

Photo: la campagne, en espagnol.

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