Dis-moi quand tu manges…

Tu n’es pas seulement ce que tu manges, mais aussi quand tu manges… El Mundo rapporte les conclusions d’une étude publiée dans la revue Cell. Etablir des horaires fixes pour manger, en respectant des temps de «repos» est très important pour le métabolisme.

Notre «horloge interne» régule le sommeil, duquel dépendent beaucoup de mécanismes métaboliques, dont le processus qui transforme les aliments en énergie. D’ailleurs, l’altération des rythmes de sommeil peut favoriser le terrain de certaines maladies comme le diabète. «Des modifications du style de vie sont la première étape du traitement de l’obésité. C’est plus facile que la pharmacothérapie ou la chirurgie. Les recommandations actuelles se centrent sur l’aspect nutritionnel. Nous avons introduit un changement en essayant de travailler sur les rythmes naturels de l’alimentation», affirment les chercheurs.

Pour prouver que des cycles métaboliques stables pouvaient protéger contre l’obésité, les scientifiques du département de Gastroentérologie de l’Université de Californie ont réalisé une étude sur des souris. Ils ont alimenté les animaux pendant 18 semaines avec un régime standard pour certains, un régime très gras pour les autres. Ensuite, certaines souris avaient un accès libre à la nourriture, et les autres des horaires limités. Mais les doses étaient calculées pour que chacune ait le même apport énergétique que ses voisines.

Résultat, les souris avec un régime standard et celles avec un régime gras ont été protégées de l’obésité quand elle devaient manger à des horaires précis, toutes les huit heures. Leurs niveaux d’insuline sont en plus restés bas, ce qui permet de limiter l’apparition de diabète. Contrairement à celles qui ont grignoté chaque heure…

Ces temps de «pause» permettent aux organes (foie, intestin…) de se «reposer» tranquillement et donc d’être plus efficaces. El Mundo a demandé son avis à Andreu Palou, directeur du laboratoire de biologie moléculaire, nutrition et biotechnologie de l’Université des Iles Baléares: «avec une bonne discipline dans les horaires alimentaires, l’organisme a une meilleure capacité à ajuster son système d’efficience énergétique. Si on surprend l’organisme avec des repas aléatoires, il est induit en erreur». Mais il précise aussi qu’il faut voir “comment on pourrait adapter ces données aux humains” et aux multiples facteurs de leurs prises alimentaires, autant physiologiques que sociaux.

Photo: Clock / Dave Stokes via Flickr CC License by

lire le billet